A la nuit tombée, Il Kwon sorti de chez lui pour retrouver son meilleur ami qui l'attendait depuis dix minutes sous le porche de la maison de son père. Evidemment, il lui aurait bien proposé de rentrer à l'intérieur pour se réchauffer mais son père refusait que son unique fils traîne avec un trouble-fête. Il sortit sur la pointe des pieds et referma doucement la porte derrière lui. En descendant le perron, il aperçut au loin une silhouette familière adossait à un mûr. Il avança en donnant des petits coups d’œil derrière pour être sûr que son père ne l'observait pas par la fenêtre. Il Kwon arriva devant Hak Kun et lui frotta les cheveux comme à l'accoutumé. Ce dernier avait la tête baissé et semblait bien préoccupé. De ce fait, Seo décida de lui relever la tête et il aperçut des larmes coulaient le long de son visage. Il Kwon fronça les sourcils, il n'était vraiment pas habitué à voir Hak Kun dans ce genre d'état. Le blond décida de lui demander sur un ton doux et bas.

- Kunie qu'est-ce qui se passe ?

Ce dernier ne lui répondit pas et continua de l'observer avec un air triste et absent. Même s'il savait que son meilleur ami était loin d'apprécier les démonstrations d'affection, il le prit dans ses bras et lui caressa lentement le dos. D'un naturel très empathique, Il Kwon sentit quelques larmes salées dévalaient sur ses joues. Tout à coup, Hak Kun se libéra violemment de l'étreinte de son ami en manquant de le faire tomber sur le sol. C'est alors, que l’aîné s'approcha à une lenteur époustouflante de son cadet et l'embrassa. Leurs lèvres dansaient au rythme de leurs battements de cœur ce qui fit perdre pied Il Kwon. Soudain, au loin, il entendit des aboiements qui se rapprochaient d'eux à vive allure.

c'est à ce moment qu'Il Kwon se réveilla en sursaut avec un Hayato assis confortablement sur son ventre.  Il mit quelques secondes à revenir à la réalité ce qui le fit grimacer de désarroi. Il se frotta longuement le visage et observa son Golden Retriever jouant avec sa balle de tennis. La pendule affichait à l'aide de ses grandes aiguilles 16 heures et 26 minutes. C'est alors que le coréen prit conscience qu'il n'était vraiment pas en avance. En effet, il avait rendez-vous avec Hak Kun à la patinoire pour 18 heures. De ce fait, il sauta du lit en recouvrant Hayato de la couverture. Ce dernier réussit sans grand mal à s’extirper de la couverture afin de poursuivre son maître à travers les couloirs. Il Kwon rentra dans la salle de bain et ferma la porte avant qu'Hayato ne puisse y pénétrer. Il se doucha, se lava les dents  avec comme musique de fond, les pleures de son chien. Sortant de la salle de bain, il aperçut un Hayato à la queue remuante. Il marcha le long du couloir et entendit son père et sa belle-mère qui parlaient à table. Sans prendre le temps de les saluer, il entra dans sa chambre et prit dans son armoire un slim noir, un pull blanc. Il s'habilla rapidement et avança vers l'immense glace plaqué au mûr. Malgré la soirée d'hier soir, il n'y avait aucun signe de fatigue. Il Kwon décida de prendre sa brosse à cheveux afin de coiffer ses cheveux blonds. La pendule annonçait 17 heures 30, il était temps pour lui de partir. De ce fait, il prit son sac, ses clés et sa doudoune rouge et se dirigea vers la porte d'entrée. En rentrant ses pieds dans ses baskets rouges, il remarqua qu'Hayato avait prit place devant la porte d'entrée.

- Hayato, je vais aller voir Kunie appa.

Au nom du meilleur ami de Il Kwon, la queue de son chien se balança de droit à gauche. En effet, à chaque fois qu'il sortait pour retrouver son fidèle ami, le coréen amenait toujours avec lui Hayato. Mais aujourd'hui, cela était impossible car les animaux n'étaient pas acceptés à la patinoire. Le jeune homme pouffa et observa son chien qui lui faisait les yeux doux.

- Non pas cette fois. Tu ne peux pas venir avec nous.

Le jeune homme fit un baiser sur la tête du chien et ouvrit la porte et la referma derrière lui en poussant doucement le chien avec son pieds pour ne pas qu'il se blesse. Avançant très vite, le jeune homme prit la première rue à droite afin de prendre le métro. Après quelques de trajet, il atteignit sans problème le centre sportif. La nuit venait de se lever et le blondinet décida d'attendre son ami à l'intérieur du complexe. Il avança dans l'immense couloir et emprunta des patins à glace de couleur blanche. Afin de prévenir son ami, il sorti de sa poche son téléphone portable et lui envoya un message : "Ton partenaire t'attend sur la piste de danse ! J'espère que tu as mit ton plus jolie tutu pour que je puisse te faire virevolter dans les airs." Bon il est vrai que c'était pas une piste de danse mais c'était tout comme pour lui. Il s'imagina Hak Kun en tutu rose et se mit à rigoler tout seul sur la glace. Voila dix minutes qu'il attendait son ami et cela commençait réellement à la blaser. Tout à coup, il sentit un poids qui se posa farouchement sur son épaule, il décida donc de se retourner afin de savoir si c'était le retardataire.

Le coréen se retourna délicatement afin de ne pas tomber sur la glace et aperçut un père de famille tenant sa petite fille par la main. C'est alors que le père demanda gentiment à Il Kwon de ne pas gêner l'accès à la piste. De ce fait, le blondinet se mit sur le côté et attendit sagement que son meilleur ami veuille bien pointer le bout de son nez. Soudain, il sentit quelque chose vibrer dans la poche de sa doudoune. Il sortit son portable et se mit à lire le message : "J'arrive bientôt ! Sorry de te faire attendre. Ceci dit, on verra bien qui fera virevolter l'autre. Faudrait déjà que t'arrives à me porter HAHA ! :P" Il Kwon se mit à sourire car son ami trouver toujours un moyen de lui renvoyer l’ascenseur. De ce fait, il se mit à lui répondre en souriant de plus belle : Tu connais HULK ? C'est mon père - Message non envoyé Après avoir insulté son portable de tous les noms d'oiseaux, il le rangea dans sa poche et regarda sans réelle attention les patineurs qui glissaient sur la glace. Certains tombaient et d'autres  se tenaient aux rambardes afin de prévenir toute chute. Rare étaient ceux qui savaient patiner. En tout cas, lui était certainement le garçon le plus maladroit de tout le Japon. Donc patiner pour lui était un jeu de survie plutôt qu'un amusement. Hak Kun l'avait-il invité à la patinoire pour se fendre la poire ?

Il posa un pied sur la glace puis l'autre en essayant de garder l'équilibre. A l'autre bout de la patinoire, il aperçut une jeune femme aux longues jambes et au sourire ravageur. Cette dernière lui faisait de grands signes avec ses bras afin qu'il approche. Mais contrairement à la majorité des jeunes hommes, Il Kwon resta sur place et tourna la tête en direction de la grande baie vitrée. Sans crier gare, il sentit un poids se poser sur ses épaules ce qu'il a faillit le faire tomber. C'était son ami Hak Kun qui venait de lui sauter sur le dos sans aménager sa peine. Après quelques secondes, son meilleur ami décida de lui demander d'une voix plutôt joueur.

-  Bouh ! J'tai pas fait trop attendre ?

Il Kwon ne répondit pas toute de suite à sa question. Il fit mine de bouder en fronçant les sourcils et en gonflant les joues. Il tourna la tête de côté en croisant les bras puis revint à son ami qui maintenant se trouvait en face de lui.

- Kwonie n'aime pas attendre ! La prochaine fois ce sera un cadeau pour chaque minute de retard !

Il fallait réellement qu'il arrête de parler de lui à la troisième personne parce qu'à force cela devenait une mauvaise habitude. Il observait son ami glissait sur la glace à côté de lui un sourire aux lèvres. Il Kwon adorait quand son ami souriait cela lui donnait un aspect assez angélique. Le visage du coréen devint aussi rouge qu'une tomate. De ce fait, il détourna la tête quelques secondes afin de reprendre son souffle. Son ami semblait chercher quelque chose à côté de lui mais Il Kwon ne voyait pas ce que ça pouvait être. C'est alors qu'il prit la parole une nouvelle fois.

- Hayato n'est pas avec toi ?

Il Kwon posa sa main devant sa bouche afin de retenir un petit rire. A croire que son ami faisait pas vraiment attention à certaines règles. C'est cela qu'il aimait tant chez son ami, son côté sauvage, un peu je m'en foutiste. Le blondinet lui répondu en gardant son calme.

- Non je n'ai pas pu l'emmener, ils n'ont pas de patin à sa taille. Le pauvre tu aurais vu sa tête quand je lui ai dit qu'il ne pouvait pas avoir Kunie Appa.

Il Kwon essaya de patiner doucement en tournant autour de son ami comme un vautour. C'est alors que son ami lui demanda à nouveau.

- Alors ? Ta journée ?

Que dire à part qu'il n'avait pas eu vraiment de journée à cause de son réveil tardif. Sa soirée d'hier c'était plutôt très bien passé malgré quelques engueulades entre ses potes. Le blondinet avait passé sa soirée à boire et à danser avec ses potes. Il décida de lui répondre en souriant.

- Hier j'ai eu une soirée chez des potes donc j'me suis réveillé vers 16heures30. Je suis venu directement ici. Et toi ? Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ?

Soudain dans un élan de courage, il prit la main de son ami l'obligeant à patiner avec lui. Il avança doucement mais surement en essayant d'éviter le plus possible les autres patineurs. Ils firent plusieurs tours de patinoire quand Il Kwon se rendit compte que la jeune femme aux longues jambes le suivait depuis tout à l'heure. De ce fait, le blondinet essaya de se retourner mais tomba à la renverse en entraînant son ami dans sa chute. Une petite douleur se fit sentir dans tout son corps mais rien de grave.

- Aisshi !!!

Le jeune homme se retrouva complètement allongé sur son meilleur ami. Son cœur se mit à battre à tout rompre et son pouls s’accéléra lui procurant une respiration assez rapide. Yeux dans les yeux, il observa son ami quelques secondes avant se relever difficilement. Il Kwon manqua de tomber plusieurs fois mais il réussit à tenir sur ses patins. Ses yeux fixèrent son ami dans une situation quelque peu burlesque. Retenant un rire moqueur, le blondinet tendit la main à son ami.

- Je t'avais bien dit que je te ferais virevolter. Sinon rien de casser Kunie ?

Toujours la main tendu, il observait son meilleur ami mais sa réaction portait à confusion. Venait-il de se faire réellement mal ? En tout cas, il y avait quelque chose qui n'allait pas chez lui. Habituellement, il se serait relevé sans faire d'histoire en rigolant un bon coup mais là, il semblait préoccupé. De ce fait, Il Kwon fronça à nouveau les sourcils et essaya de trouver une réponse à sa question. Mais ce dernier détourna le regard et attrapa vigoureusement sa veste au niveau de sa poitrine. Pour venir ensuite poser ses yeux dans les siens. Hak Kun avait un regard d'un côté magnifique et de l'autre, il faisait froid dans le dos. Bizarrement, Hak Kun ne répondit pas à sa taquinerie et se leva avec l'aide de son ami. Après qu'il soit debout, il lâcha à une vitesse ahurissante la main d'Il Kwon et s'éloigna comme s'il refusait de s'approcher de lui. Le cadet fit un pas en avant afin de rompre la trop grande distance entre eux. C'est à ce moment-là que son ami prit la parole avec un air froid.

- Ne… Refais plus jamais ça…

Mais que venait-il de faire exactement ? Hak Kun avait l'habitude de la maladresse de son ami pourtant. Il Kwon n'arrivait pas à comprendre la réaction excessive de son meilleur ami. Il n'était pas blessé alors où était le problème ? Depuis déjà quelques temps, Hak Kun avait un comportement assez spécial avec son ami. En effet, il peut agir comme d'habitude et la seconde d'après être très agressif avec lui. Il Kwon n'en pouvait plus de cette situation car il avait l'impression de perdre la personne la plus importante dans sa vie.

Soudain, Hak Kun détourna le regard vers la jeune femme aux longues jambes et au sourire ravissant. Si Hak Kun aurait pu un faire un trou dans la tête dans la jeune femme juste avec un regard, elle serait morte au moins une centaine de fois. Il Kwon l'observa avec des yeux interrogatif sans arriver à prendre la parole. A vrai dire, lorsque Hak Kun était dans ce genre d'état presque incontrôlable, Il Kwon se méfiait de lui. Son meilleur ami pouvait être très agressif voir même très violent lorsqu'on le pousse trop à bout. Certaines personnes en avaient fait les frais malgré qu'Il Kwon était présent pour s'interposer.

La jeune femme continua à glisser sur la glace en fixant Il Kwon et quelques fois Hak Kun. Elle ne se trouvait jamais loin des deux jeunes hommes et cela commençait petit à petit à agacer Il Kwon. Non pas qu'il n'était pas content d'attirer autant l'attention sur lui mais lorsque cela déranger Hak Kun c'était une toute autre histoire.

Son meilleur ami décida de fermer les yeux afin de garder son calme se qui ne présageait rien de bon. En revenant à son ami, Il Kwon avança de quelques pas et posa délicatement la main sur l'épaule de son ami. Il voulait le réconforter, lui montrer qu'il pouvait compter sur lui pour le calmer même si tout cela était de sa faute. D'une voix faible à la limite du murmure il décida de prendre la parole.

- Je ne sais pas pourquoi tu te mets facilement en colère contre moi en ce moment. Mais si j'ai fait quelque chose qui ne t'a pas plus. Je suis désolé.

Il espérait que ces paroles fortuites permettent à son ami de pouvoir s'extérioriser, de pouvoir lui parler sans qu'il s'impose des barrières. Il Kwon voulait savoir ce qui n'allait pas dans sa relation avec son meilleur ami. Il était perdu et cela depuis plusieurs mois. Dans un accès de fureur et d'incompréhension, il avait même faillit mettre fin à sa relation avec Hak Kun mais au dernier moment, il avait décidé de faire machine arrière.

Continuant à observer son ami qui avait encore les yeux fermés, il sentit une main se poser sur son épaule gauche. De ce fait, il se retourna et aperçut devant lui, la jeune femme aux longues jambes. Elle était assez belle, avec un visage très féminin. Il Kwon écarquilla les yeux avant d'avoir le souffle coupé car il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne les voir. Le blondinet s'inquiétait de la réaction de son ami car il semblait ne vraiment pas l'apprécier. Avec éloquence et assurance, elle prit la parole

- C'est moi qui t'a fait perdre le contrôle ? Je peux me joindre à vous ?

Elle ne manquait vraiment pas d'air ! Venir comme ça accoster avec audaces des garçons ! Il Kwon sourit à la jeune femme et se gratta ensuite le sommet du crâne afin de réfléchir à une solution pour la rembarrer gentiment. De ce fait, il prit une voix assez amusante

- Heu... Non ce n'est vraiment pas possible. On voulait passer la soirée à deux donc voila...Tchao !

La jeune femme partit aussi vite qu'elle était venue et Il Kwon se retourna pour faire face à son ami. Posant une nouvelle fois sa main sur l'épaule d'Hak Kun, Il décida de le questionner afin d'en apprendre un peu plus sur ce qui le tourmenté en ce moment.

- Kunie qu'est-ce qui se passe en ce moment ? Tu as changer de comportement avec moi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ?

En observant son ami sous toutes les coutures, il fut frappé par sa colère noire. Ce dernier semblait avoir du mal à retenir son agressivité et cela l'inquiéta.
Habituellement, son ami lui faisait des remontrances qui le blessait certes mais il n'avait jamais eu cette attitude avec lui. Mais qu'avait-il fait ? Le cadet essayait de chercher des réponses mais ses pensées étaient dénaturées par la colère de son ami ainsi que par sa propre tristesse. N'arrivant pas à mettre au clair ses idées, il baissa les yeux afin de reprendre ses esprits. Pourquoi ? Il Kwon essayait depuis pas mal de temps, de changer de comportement, d'être moins gamin mais quoi qu'il fasse cela ne suffisait jamais. Le jeune homme avait peur que son ami l'abandonne comme l'avait fait sa mère puis son père après elle. Hak Kun était la dernière personne qui lui restait. Il Kwon l'avait vraiment dans la peau et plus encore dans son cœur. Depuis sa troisième année au lycée, il s'était rendu compte qu'il éprouvait bien plus que des sentiments amicale envers lui. Et de fils en aiguille, il l'avait privilégié aux détriments de sa vie de famille et de ses autres amis. Sans se rendre compte, Hak Kun et Hayato étaient devenu les seuls membres de sa vrai famille.

Tout à coup, il sentit une main puissante se poser sur son poignet renferment petit à petit son étreinte funèbre. Dans une autre situation, Il Kwon aurait aimé ce contact entre eux mais là, il sentit des frissons lui traversait l'échine. A croire qu'Hak Kun transférait toute sa colère à travers ce contact a priori banal. Son ami le tira afin qu'il le suive mais Il Kwon n'en avait vraiment pas envie. Les deux jeunes hommes traversèrent la piste en largeur puis sortirent de la glace. Son meilleur l’embarqua loin des yeux et des oreilles indiscrets ce qui stressa encore plus le cadet. Ils s'arrêtèrent au niveau d'un couloir assez exigu et Il Kwon observa son ami avec des yeux interrogateur. Quelques secondes de battement de coeur après, Hak Kun prit la parole. Son intonation était à la fois froide et mortuaire

- C'est qui ? Tu l'as connais ? T'as pas vu comment elle te regarde ? Tu m'explique pourquoi elle nous suivait et tournait autour ?

Relevant un sourcils,  il remarqua que son ami essayait de se défiler une nouvelle fois. A chaque fois, il trouvait un prétexte pour changer la conversation à son avantage. Il Kwon ne l'avait pas tout de suite remarquer mais maintenant ça lui sauté en pleine figure. D'un ton moins amical, il décida de répondre par une autre question.

- Je ne l'ai jamais vu avant aujourd'hui. Qu'est-ce que j'y peux si elle me regarde !

Le cadet commençait à perdre patience. Bien loin de son calme et de sa joie de vivre naturel, il commençait à envisager le pire pour la relation qu'il entretenait avec Hak Kun. Il en avait plus qu'assez que son ami se défile en trouvant des prétextes plus ridule les uns que les autres. Il Kwon pouvait tout entendre, jamais il ne le jugerait, il resterait pour lui l'être le plus important. Pourquoi ne le faisait-il pas confiance ? L’aîné reprit la parole

-  Et qu'est-ce qui t'as pris de me tomber dessus comme ça ? Tu peux pas faire un peu plus attention parfois ??

Son ami avait vraiment l'art et la manière de se voiler la face. Il est vrai qu'Il Kwon était de nature très maladroit. Il tombe pour une rien, dans n'importe qu'elle situation et la glace n'arrangeait certainement pas les choses. Pourtant, Hak Kun avait l'habitude de sa maladresse et cela ne le dérangeait guère avant. Il était le premier à se fendre la poire lorsque son ami se mettait dans des situations dérangeantes. Avec une voix dure et grave Il Kwon décida de lui répondre en faisant apparaître sur son visage un air agacé.

- Tu crois que je l'ai fait exprès ! Le fait de tomber ou non, ne se contrôle pas. Je suis comme ça ! Avant ça ne te dérangeait pas à ce que je sache.

Soudain, son ami commença à faire quelques pas vers lui en trimbalant derrière lui une aura noire. Le plus vieux des deux était maintenant à son point de rupture et cela se ressentait dans son comportement, dans ses yeux. Une onde de peur arracha Il Kwon a la réalité. Commençant à trembler, il resta sur place relevant le défis qu'Hak Kun lui imposait. Ce dernier s'arrêta quelques instants d'avancer et continua de plus belle.

- Pourquoi est-ce que tu me fais ça ?

Il Kwon n'y comprenait rien et cela le frustra à un point encore jamais connu. Le jeune homme n'en pouvait plus, il fallait qu'il l'arrête avant qu'il ne rende les armes à jamais et se prendre un coup par Hak Kun n'était pas réellement l'un de ses hobbies favoris. L'adrénaline commença peu à peu à s'infiltrait dans les veines d'Il Kwon remontant par vague jusqu'à son cerveau. Il en était trop, des larmes commencèrent à couler le long de ses joues finissant leurs courses sur le carrelage de la patinoire.

De ce fait, il posa sa main sur la poitrine de son ami sentant son cœur battra à tout rompre. Prit par une onde de détresse impitoyable, il décida de le pousser à l'aide de sa main l'amenant tout droit contre un mûr. Toujours, la main sur le cœur de son ami, il baissa les yeux ne voulant pas voir sa réaction mais décida quelques secondes après de relever la tête et de l'observer avec des yeux vides trimbalant avec eux des larmes de désespoir. Prit d'un courage inouï, il lui dit d'une voix cassante.

- Maintenant tu vas t'arrêter tout de suite ! J'en ai marre que tu passes tes nerfs sur moi. J'en ai marre de fermer ma gueule et de devoir supporter tes coups de sang ! Pourquoi tu as autant changer ? Qu'est-ce qui se passe merde ? Sois tu me répond  maintenant sois j'me tire  et tu ne me verras plus jamais. C'est ce que tu veux ?

Cette phrase, il l'avait répété dans sa tête tellement de fois qu'elle sorti automatiquement. Evidemment, cela le blessé dans son cœur de dire ce genre de chose à la personne qu'il appréciait le plus dans ce monde. Il ne voulait pas le perdre mais il se sentait chaque jour de plus en plus mal depuis le changement de comportement d'Hak Kun. Il serra le veste de son ami et baissa la tête cherchant à reprendre sa respiration.

Le jeune homme avait l'impression de se réveiller d'un rêve utopique. Cette hallucination nocturne lui avait permis pendant longtemps de supporter une vie sans affection. Le réveil était épouvantable car cela lui évoquait la fin de son monde. Sans réel but dans la vie, sans chemin dans lequel se réfugier. Perdu, apeuré et seul au monde, il essayait de trouver une alternative à son mal être mais aucune porte ne s'ouvraient à lui.

Ses larmes redoublèrent d'intensité et son cœur malmené depuis déjà quelques temps explosa en  des millions de morceaux. Son existence était remise en question, elle n'avait plus raison d'être. Hak Kun était son pilier, celui qui lui donnait le goût à la vie. Il n'aurait jamais penser qu'il serait amené à dire ses paroles tranchantes. Mais voila, l'incompréhension, la frustration et la détresse l'avait obligé à remettre tout en question.

Dans un dernier effort, il remonta petit à petit ses yeux et regarda Hak Kun. Ce dernier semblait assez loin comme s'il avait déserté son corps. Puis d'une main tremblotante, il essuya délicatement les larmes salées d'Il Kwon. Ce toucher doux et chaud vint s'incruster dans très profondément dans la chair du cadet. Perdu entre le désespoir et le désir, Il Kwon ne savait plus quoi penser. Hak Kun était la seule personne qui arrivait à lui faire perdre la tête. Son comportement désinvolte, son sourire dévastateur, son amitié étaient les seules choses dont avait il avait vraiment besoin. C'est alors qu'Hak Kun le tira de ses pensées avec une voix douce.

- .... Il Kwon.... S'il te plaît.... Cesse de pleurer.... Je... je suis désolé...

Son ami avait beau lui demander d'arrêter de pleurer mais cela eu l'effet inverse. Comment pouvait-il arrêter de pleurer alors que sa relation avec Hak Kun était incertaine. Après un petit temps d'adaptation, il réussit à réduire de moitié ses larmes. Observant son ami, il remarquait qu'il n'était pas le seul dans un état pitoyable. A quoi servait-il de se faire du mal ? Même si son ami n'était pas du genre à se mettre à nu surtout dans ses sentiments, il savait qu'il avait sa place dans son cœur. Alors pourquoi autant de ressentiment ? Son acolyte reprit la parole avec une voix sous tension.

-  Je sais pas ce que j'ai... Ni vraiment pourquoi je suis toujours ainsi avec toi.... Tout ce que je sais c'est que je veux pas que tu disparaisses....

Hak Kun n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'il ressentait. Lui-même ne comprenait ses agissements, ce comportement déplorable. Mais le cadet voulait sa réponse car il était déchiré entre des sentiments contraire. L'amour, la tristesse, l'amitié et le désespoir finissaient peu à peu à le rendre complètement fou. Cette réponse était essentielle pour lui, pour sa tranquillité d'esprit. Continuant à l'observer afin d'attendre la réponse aux questions qui se bousculaient dans sa tête, Hak Kun reprit de plus belle.

- Je... J'ai pas envie que tu me détestes... Ou que tu m'rejettes... Et puis je.. j'ai peur... J'ai peur de tout ce que je ressens par rapport à toi....

Ses mots vint le tirer définitivement de sa mélancolie obscure. Qu'entendait-il part ce qu'il ressentait pour lui ? Ressentait-il lui aussi plus que de l'amitié ? Sans que le cadet ne puisse prendre la parole afin de lui poser quelques questions, Hak Kun reprit.

- Dès que je suis avec toi, j'ai le cœur qui s'affole. Dès que tu es trop proche de moi ou comme tout à l'heure quand tu m'es tombé dessus, c'est pire... Alors, le seul moyen que je trouvais pour te tenir assez éloigné de moi, c'était d'agir mal avec toi... Ce.. C'était instinctif... J'suis désolé... C'est juste..  

Il Kwon était maintenant sûr, Hak Kun ressentait autre chose pour lui, cela avait dépassé la simple amitié. Ou peut être qu'il se faisait des idées. Mais ses mots ont eu pour effet de le faire cesser de pleurer. Des papillons commençaient petit à petit à émerger de sa poitrine reconstituant ainsi son cœur délabré. Son acolyte avait imaginé cela inconsciemment afin de le mettre à l'écart de son cœur.
Soudain, le front d'Hak Kun rencontra l'épaule de son cadet comme s'il était vidé de tout énergie. L’aîné semblait être à bout de force mais il continua dans sa lancé.

- C'est juste que j'arrive pas à l'arrêter... Tu me rends dingue... Quoi que tu fasses...

Apparemment, Il Kwon n'était pas le seul à perdre la tête pour cette raison. Il était lui aussi perdu entre son amour pour lui ainsi que son amitié. N'arrivant plus à différencier les deux, il avait mit une semaine à revoir Hak Kun. Cette semaine était bénéfique pour lui car il avait réussit durant ce laps de temps à accepter son amour pour lui, même s'il n'était pas partagé.  

Sans réfléchir, il détacha sa main de la veste de l'être aimé et la prit dans ses bras comme pour le protéger de sa torpeur. D'une main il toucha l'arrière de sa tête. massant légèrement ses cheveux. Il voulait lui montrer que tout était oublié. Que tout cette période était maintenant derrière eux. L'avenir leur ouvrait grands les bras et Il Kwon espérait s'y engouffrer sans ménagement. Il le serra encore plus contre lui ayant peur qu'il disparaisse et que ce moment de révélation était qu'un pure produit de son imagination. Il était heureux que son ami puisse partagé ne serait-ce qu'une partie de ses sentiments. Mais était-ce de l'amour ou quelque chose de très ressemblant ? Afin de le pousser à tout divulguer pour en être sûr, il décida de se mettre à l'eau lui aussi. En continuant à le tenir dans ses bras, il lui dit doucement sans aucune animosité.

- Tu sais Kunie, tu peux tout me dire jamais je ne te rejetterais . Tu es tellement important pour moi.

Marquant un temps d'arrêt pour reprendre ses esprits, il se détacha de lui et lui le regarda une nouvelle fois dans les yeux.

- Kunie tu es bien plus important pour moi que tu le penses. Je ressens quelque chose de spécial pour toi.

Le bonheur s'infiltra dans sa chair, ses organes et même dans ses os. C'était la première fois qu'il se sentait aussi proche de l'objet de son désir. Le cadet aimait cette sensation de picotement bénit qui lui traversait l'échine. Après un sourire de satisfaction, il resserra un peu plus sa prise sur Hak Kun décrivant ainsi un désir, une envie, un amour inassouvi. C'est alors qu'il sentit des bras s'enroulés lentement autour de sa taille pour venir agripper sa doudoune. Son amour pour l'aîné était à son paroxysme et cela le plongea dans un torrent de sentiment encore jamais connus.  Perdu entre la réalité et l'imaginaire, le coréen essayait de reprendre contact avec le présent. En effet, il avait l'impression que le temps s'était arrêté pour de bon le laissant apprécier, aimer ce moment éternel. Ce rapprochement imprévisible et foudroyant lui permit d'oublier tous les tracas quotidien qui l'empêchait d'apprécier la vie à sa juste valeur.

Le lycéen décida de se défaire de l'étreinte chaleureuse mais les mains d'Hak Kun continuèrent de s'agripper à sa doudoune lui montrant son envie de rester proche de lui. L'aîné releva les yeux et plongea son regard dans celui du cadet. Son regard était flamboyant ce qui dérangea d'une certaine manière Il Kwon qui devint aussi rouge qu'une tomate. De ce fait, il détourna le regard pour ne pas être happé par ces deux billes ardentes. La timidité s'insinua chaleureusement dans son être, lui faisant perdre petit à petit ses moyens. C'était la première fois qu'il démontrait une certaine timidité à son fidèle ami et cela le perturba.

Soudain, son ami commença à produire un son et cela l'obligea à le regarder droit dans les yeux. Cet agissement paradoxal était à la fois difficile et pourvu d'un sentiment parfumé de joie et de désir. Le deux bouts de chairs roses qui dansaient au rythme des sons produit, lui donna le vertige.

- Tu sais... Tu es tout aussi important à mes yeux. Je sais pas ce que je ferai si t'étais pas là...

Une émotion profonde liée au bonheur s’incrusta dans son cœur le faisant sourire à pleine dent. Son ami avait été toujours muet en ce qui concerne les sentiments qu'il ressentait. A première vu, Hak Kun était le genre de garçon insensible mais ce n'était en réalité qu'une façade, une barrière qu'il s'était construit avec le temps. La divulgation de ses sentiments cachés donnaient un peu plus confiance à Il Kwon.

Voulant répondre à son acolyte, il se fit devancer par Hak Kun qui lui posa une question non dénué d'intérêt. Prêtant l'oreille, il écouta attentivement l'être aimé et fut choqué par sa question.

- … Qu’est-ce que tu ressens pour moi ?

En ouvrant grand les yeux, il observa son meilleur ami qui semblait porter un intérêt capital à sa réponse. De ce fait, Il Kwon s'arrêta de sourire et ferma la bouche en la scellant à double tour. Devait-il tout lui dire ? Lui dire, qu'il était bien plus qu'un ami, qu'il avait des sentiments pour lui depuis pas mal de temps déjà ?

Un sentiment de peur emprisonna son âme dans un étau. Son cœur commençait à battre la chamade et des frissons commencèrent à parcourir le long de son épiderme. Il avait essayer d'aider son ami à se dévoiler, à briser sa coquille, mais il s'était fait prendre à son propre jeu. Et s'il ne ressentait aucun sentiment amoureux à son égard ? Et si c'était une profonde amitié qui lui avait permit de se mettre à nu ?

Des questions par centaines vinrent engorger son cerveau lui donnant un mal de tête malicieux. Pourtant, il avait rêvé de ce moment à maintes reprises dans lequel il se déclarerait à Hak Kun. Mais toutes les questions qui se posaient l'empêcha de répondre. Le regard brûlant et insistant de son aîné n'arrangeait guère les choses.

Détournant le regard, il se gratta le crâne en faisant une mine gêné bien loin de son calme naturel. Après de longues secondes, il décida de lui répondre en prenant une voix faible presque imperceptible.

- Heu... C'est-à-dire que c'est assez...  difficile à dire.

Mais il savait que son fidèle acolyte attendait une réponse aussi claire que possible. Pouvait-il la lui donner ? Son pouls s’accéléra propulsant son sang à une vitesse incommensurable. Sa respiration était à la voix chaude et rapide ce qui ne l'aidait pas à reprendre ses esprits. Et les yeux ardents d'Hak Kun l'empêchaient de lui dévoiler son amour. De ce fait, il lui dit d'une voix assez vive montrant sa gêne.

- Si tu me regardes comme ça, je ne pourrais pas te dire ce que tu veux savoir. Tourne toi !

Ce comportement puéril ne pouvait pas être plus en adéquation avec le caractère enfantin d'Il Kwon. De ce fait, il décida de détacher les mains Hak Kun de sa doudoune et l'obligea à se retourner afin qu'il soit de dos. Prenant quelques secondes afin de respirer en se motivant, il observa le dos masculin d'Hak Kun. Pesant le pour et le contre, il essayait de trouver les bons mots afin de ne pas le faire fuir. Il s'avança doucement jusqu’à son ami et se colla à lui puis posa ses deux mains sur ses épaules. Il avança son visage de l'oreille gauche de son ami en respirant à outrance. Marquant un temps d'arrêt, il donna réponse à sa question dans un murmure délicat.

- Voila ça fait longtemps que je voulais te le dire...J'ai des.....sentiments pour toi. Je...

Le stress et la peur envahirent irrémédiablement le cœur du cadet. Sa respiration était saccadée et de violents frissons apparurent par endroit dévoilant son anxiété certaine. . Cela faisait un certain temps, qu'il rêvait de ce moment précis. Le jour où, il dévoilerait ses sentiments à Hak Kun. Mais pourquoi se sentait-il aussi mal ? Pourquoi cette peur l'envahissait ? Le jeune homme essayait de trouver les réponses à ses questions mais en vain.  Était-il prêt ? A vrai dire, il eut que deux relations dans sa vie mais aucune semblable à celle-ci. Il avait peur de perdre son meilleur ami si ce dernier refusait ses sentiments. Après tout, Il Kwon ne savait pas exactement ce que ressentait l'aîné. Et Hak Kun était très fort quand il s'agissait de cacher ses émotions.

Il était évident qu'Hak Kun avait fait de grand progrès en se dévoilant ainsi mais ce n'était pas encore suffisant. Il Kwon voulait savoir si c'était possible entre eux, si ses sentiments étaient partagés. N'avoir aucunes réponses angoissa le jeune homme à tel point qu'il voulait prendre la poudre d’escampette. Il Kwon toujours positionnait sur son ami, les deux mains sur ses épaules, il attendit que son compère réagisse à cette déclaration. Mais rien ne semblait venir de sa part. Le jeune homme décida de retirer ses mains des épaules de son ami cherchant un moyen pour se volatiliser. En effet, Il Kwon ne savait plus où se mettre et le manque de réaction d'Hak Kun n'arrangeait guère les choses. Pourquoi l'amour devait-il être aussi difficile ? Perdu entre son amour et sa frustration, il baissa les yeux et fronça les sourcils.

Tout à coup, Hak Kun se retourna à une lenteur époustouflante à croire qu'il aimait faire perdurer le suspens. De ce fait, Il Kwon ne put s'empêcher de le regarder droit dans les yeux afin d'y déceler une réponse, un comportement qui puisse le guider dans cette situation désavantageuse. Mais comme à son habitude, Hak Kun restait de marbre. L'aîné observait son cadet sous toutes les coutures sans rien laisser transparaître. Il Kwon commençait peu à peu à avoir des sueurs froides qui coulaient le long de son dos. Il se demandait à quoi pouvait penser son fidèle ami à ce moment-là. Était-il énervé ? Déçus ?

Soudain, Hak décida d'avancer vers Il Kwon qui l'observait avec des yeux interrogateurs. Que manigançait-il ? Sans bouger, il continua de regarder Hak Kun s'avançait vers lui à pas lent. Sans que le cadet ne puisse l'expliquer, ses lèvres furent en contact avec celles d'Hak Kun. Ses deux bouts chair propulsèrent une vague de chaleur divine dans tout son être. Il n'avait jamais ressentit ce genre de sentiment, d'émotion. Ce sentiment était semblable à l'apaisement, à la béatitude avec un effet de distorsion. Le temps ne comptait plus, seul les lèvres entremêlés avaient pour Il Kwon une réelle importance.

Un peu trop vite à son goût, Hak Kun détacha ses lèvres des siennes et commença à éviter son regard. De son côté, Il Kwon essayait de reprendre ses esprits tant bien que mal. Cela voulait-il dire qu'il partageait les mêmes sentiments ? A vrai dire, Il Kwon n'en espérait pas autant venant d'Hak Kun car toujours retranché derrière sa carapace invisible, il ne se serait jamais permis ce genre de comportement. Il en était maintenant sûr, sa barrière de protection venait de céder en même temps que son geste affectueux.

C'est alors qu'Hak Kun décida de rompre ce silence imposant avec une voix gêné au bord de la crise de nerf.

- Je…Désolé… Je sais pas ce qu’il m’a pris… Enfin… Je…Hum…

Juste après ses excuses qui étaient loin d'être la bienvenue, l'aîné commença a regarder au sol afin d'éviter le regard d'Il Kwon. Pourquoi fallait-il qu'il gâche ce moment parfait ? Le cadet n'en avait que faire de ses piteuses excuses qui lui permettait de ne pas pas assumer ses actes. De nouveaux, il fronça les sourcils et grinça des dents afin d'éviter de montrer son mécontentement.

- On…On devrait aller récupérer nos chaussures non ? Enfin… Juste… Que c’est pas confortable là…

Le jeune coréen en avait plus qu'assez de se faire mener en bateau à tout bout de champs. L'autre était un adepte de la politique de l'autruche et cela commençait à réellement agacé Il Kwon qui l'observait avec des yeux vides, sans expression. Après tout, ne pouvait-il pas jouer un peu avec lui ? En réfléchissant bien, ce n'était pas la meilleure solution pour approcher Hak Kun qui était soit dit en passant assez susceptible. Ne préférant pas l'offenser, Il Kwon s'adossa au mûr et agrippa la veste de son partenaire de connerie. Il baissa les yeux lentement puis les relevèrent en s'évanouissant dans le regard de l’aîné. Soudain, il dit d'une voix froide et très masculine.

- Non je n'ai aucune envie de changer de pompes ! Arrête d'essayer de noyer le poisson, j'vois clair dans ton jeu. A cause de toi, je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus quoi penser. Je suis complètement perdue !

Reprenant délicatement sa respiration, il se décolla du mûr et s'approcha de l'être aimé avant de poser ses mains sur ses épaules. Il l'observa dans les yeux un long moment avant de reprendre d'un ton cette fois-ci plus amical et en dévoilant ses dents blanches.

- Je vais te poser deux questions et j'attend que tu sois sincère. Pas de mensonge, que la vérité. Pourquoi m'avoir embrasser ? Qu'est-ce que tu ressens réellement pour moi ?

Seo avait une vague idée de la réponse de son cher et tendre. Mais il voulait en être sûr, il voulait une confession en bonne et due forme comme il l'avait fait quelques minutes plutôt. Rester sur un non-dit n'était pas très recommandable, on a vite fait de s'y perdre.

L'amour est un sentiment chimérique et puissant. La plupart des humains n'ont pas vraiment conscience de son aspect paradoxal. D'un côté ce sentiment apporte bonheur et réconfort mais d'un autre côté ce sentiment équivoque peut procurer tristesse et amertume. Seo Il Kwon était à la lisière de ce chemin douteux pour son plus grand désarroi. Ce flou total brouillait son esprit ce qui ne l'aidait guère à sortir de son labyrinthe psychique. Pourtant, il était pratiquement sûr que son acolyte ressentait quelque chose  de spécial pour lui.

Cependant, Hak Kun restait fidèle à lui-même en gardant sa confession bien au chaud dans sa tête.  Il Kwon était bien entendu habitué aux non-dits de son meilleur ami mais son caractère stoïque habituel rendait la situation difficile à vivre. Le cadet essayait de trouver des idées afin d'aider son ami à lui parler sans aucune retenue. Mais il ne trouvait aucune solution convenable et cela l'enveloppa dans un profond mutisme.

Soudain, le soupir inadéquat de Hak Kun rompu le silence mortifère qui avait enveloppé les deux jeunes hommes. Ce soupir pouvait avoir plusieurs significations et cela ne rendait pas chose facile au cadet. Essayant de trouver une signification à ce soupir, il décida de poser les yeux sur l'être aimé afin de trouver les réponses à ses questions. Mais bien sûr, il ne s'attendait pas à ce que les réponses lui sautent à la figure comme par magie au contraire, il s'attendait à voir un Hak Kun froid comme à son habitude.

Observant ses traits, ses courbes, il rougit comme une tomate et esquissa un sourire en coin. A croire que la présence de son fidèle ami était suffisante pour lui faire perdre ses moyens. Hak Kun avait toujours eu cet effet sur lui bien avant qu'il en tombe amoureux. En effet, Son aîné dégageait souvent une aura indescriptible ce qui faisait perdre pied le coréen. A ses côtés, Il Kwon était beaucoup plus maladroit malgré lui. Il attendit la réponse de son ami pendant d'affreuses secondes à croire que son acolyte aimait le torturer. C'est alors Hak Kun ouvrit la bouche et propulsa sa voix charismatique.

-… Tu n’as pas compris ?… J’suis nul avec les mots Il Kwon. Ne me pousse pas à dire ce que je pense très fort mais que je n’arrive pas à dire…

A vrai dire, Il Kwon avait très bien compris ce que son ami essayait de lui dire à sa manière. Cependant, le cadet espérait autre chose, une déclaration en bonne et due forme. Une déclaration qui ne laissait aucune prise au vide et au secret. Mais peut être que cela était beaucoup trop demandé à son ami. Après tout, il essayait de mettre des mots sur ce qu'il ressentait mais Il Kwon en voulait encore plus. Était-ce trop égoïste de sa part ?  Le cadet voulait se remettre en question afin de permettre à Hak Kun de se sentir bien en sa compagnie. Peut être avait-il était trop fort avec lui ? Au fils des minutes, il voyait le changement qui était entrain de s'opérer chez son acolyte. Peut être qu'il pouvait se contenter de ça et de ne rien plus. Hak Kun continua de plus belle en frottant son front sans pouvoir regarder Il Kwon dans les yeux.

-…. Très honnêtement, j’ai jamais ressentis ça avant… tu me donnes même ce qu’on m’a jamais donné. Ce que ma mère ne m’a jamais donné…. Ce que j’ai pour toi ? Peut être la même chose…. Tout ce que je sais, c’est que t’entendre dévoiler ainsi tout ce que tu as pour moi, m’a fait plaisir et plus que tu ne l’imagine.

Le cadet voyait très bien que son ami était mal à l'aise. Cependant, il ne pouvait s'empêcher d'afficher un large sourire éclatant. Les mots de l'être aimé l'avait profondément touché. Il trouvait cela touchant la manière dont Hak Kun essayait de se dévoiler. Il l'observa en souriant et espérait que l'aîné le regarde dans les yeux. Après avoir marqué une pause de quelques secondes, Hak Kun reprit son monologue.

-…. En un sens j’ai juste voulu donner ma réponse…. Mais ça me fait peur. Tout ça me fait peur. Parce que je ne me suis jamais sentis ainsi, parce que tu es le premier à me dire que je compte réellement pour toi. J’ai eu peur juste de faire une connerie….

A vrai dire, Il Kwon n'avait pas pensé au fait que tout cela faisait d'une certaine manière peur à son meilleur ami. Ce dernier semblait apeuré par ce changement brutal dans sa vie et Il Kwon pouvait le comprendre sans grand mal. La peur, le stresse l'avaient pris à la gorge il y a de cela plusieurs minutes. Mais il savait qu'Hak Kun était loin d'être habitué à ce genre de chose. Il fit un pas vers lui pour faire disparaître cette distance qui n'avait pas lieu d'être. C'est à ce moment que l'aîné décida de le regarder à nouveau. Il continua en regardant son cadet dans les yeux.

-   Ne me pousse pas à le dire…. Enfin…. pas comme ça…. J’essaie pas de noyer le poisson ou de te mentir ou quoi que ce soit d’autre… Encore moins de m’amuser avec tes sentiments…. Je… Je tiens à toi de la même façon que tu tiens à moi.

Mais quel idiot il faisait ! Cherchant sa satisfaction personnelle, il n'avait pas pris en compte les sentiments de l'homme qu'il aimait. Sans se rendre compte, il poussait Hak Kun dans ses retranchements. Et cela, il ne le souhaitait aucunement. Après tout, même s'il s'attendait à plus venant de son cher ami, ce qu'il avait entendu pouvait le contenter du moins pour l’instant. Il Kwon n'arrivait plus à produire de son car Hak Kun l'avait complètement perdu avec ses révélations. Il regarda son ami pendant plusieurs secondes  sans trouver quoi dire puis s'avança dangereusement vers lui. Fronçant les sourcils, il marqua un temps d'arrêt puis s'arrêta à deux centimètres d'Hak Kun. Il était tellement proche de lui qu'il sentait le souffle chaud de l'aîné lui caresser tendrement la joue. Toujours avec un air peu amical il observa l'autre en le regardant de haut en bas comme s'il voulait le jauger. C'est alors qu'il dit d'une voix ferme et masculine.

- Et puis merde ! Approche !

Dans un élan de frustration et d'amour inassouvi, il posa une main dans le creux des reins d'Hak Kun et avança ses lèvres jusqu'aux siennes. L'embrassant tendrement pour la première fois, il sentit des frissons de désir et de joie lui traversaient l'épiderme. Il aimait cette sensation de chaleur qui endiablé sévèrement ses deux bouts de chairs puis son corps tout entier. Il continua à l'embrasser et cette fois-ci en resserrant son étreinte comme s'il avait peur qu'Hak Kun disparaisse de son champs de vision. Son baiser fut beaucoup plus passionné et un tantinet plus sauvage ce qui le déstabilisa lui-même. Après quelques longues secondes, il s'arrêta de l'embrasser car il manquait d'air.

C'est alors qu'il prit Hak Kun par la main et l'obligea à le suivre. Il fallait qu'il trouve  quelque chose à faire afin d'oublier ce qu'il venait de faire. Le jeune homme se sentait affreusement gêné après ce baiser passionné. Bien évidemment, c'était assez difficile pour Il Kwon de se déplacer sur des patins à glace. Avançant tout droit à travers le couloir exigu, il s'arrêta devant la caisse et demanda au vendeur de leur rendre leurs paires de chaussure. Il fit s’asseoir Hak Kun et s'accroupi devant lui doucement et le regarda dans les yeux avant de lui dire.

- Laisse moi t'aider.

Il avait toujours été au petit soin avec le blondinet mais depuis quelques secondes le jeune homme se sentait pousser des ailes. De ce fait, il attrapa avec ses deux mains le patin à glace d'Hak Kun et força avant de le retirer fièrement.

Soudain, il entendit une voix féminine s'élever dans les airs et venir s'abattre tout contre ses oreilles.

- J'en était sûr ! Je vous ai vu vous embrassez ! Deux mecs ensemble c'est vraiment dégueulasse !

Connaissant cette voix, Seo Il Kwon tourna la tête dans la direction de la voix et aperçut la femme au longue jambe avec un jeune homme juste à côté. C'était certainement sa conquête de la soirée. Pris au dépourvu, Il Kwon ne savait plus ou se mettre et comment réagir face à cette démonstration agressive.

Pour la première fois de sa vie, le jeune homme subissait ce genre d'agression malveillantes et cela le noya dans une incompréhension absolu à tel point qu'il tourna la tête en direction d'Hak Kun en essayant de ne rien faire transparaître. Il voulait oublier cette remarque qui détruisait peu à peu la bulle dans laquelle Il Kwon et Hak Kun s'étaient enfermés confortablement. Ne voulant pas perdre cette atmosphère bienveillante, il s'assit aux côtés du blondinet et commença à retirer ses patins afin qu'ils prennent tous les deux la poudre d'escampette. Rester près de cette femme n'était pas une idée surtout quand on a un copain assez violent. Il Kwon espérait  secrètement que l'aîné garde son calme le temps qu'ils sortent tous les deux de la patinoire.

Soudain, il entendit un soupir qui se propulsa jusqu'à ses oreilles lui glaçant au passage le sang. Ce qu'il craignait était entrain d'arriver pour son plus grand désarroi. Hak Kun ne semblait pas vouloir partir sans régler ses comptes avec la femme aux longues jambes. Il Kwon tourna la tête en direction d'Hak Kun qui était toujours entrain de retirer ses patins. Cependant, il voyait bien que quelque chose cloché chez lui. La colère commençait peu à peu à prendre le contrôle de son corps en laissant derrière elle l'insouciance et la sérénité. Après avoir enlevé ses patins, le blondinet mit ses baskets et se leva doucement avant de faire face à la jeune femme et son acolyte.

Hak Kun se tenait devant elle et observa les deux énergumènes avec des yeux noirs que le cadet connaissait bien. Un rien pouvait faire pencher la balance vers le mauvais côté et cela Il Kwon ne le voulait guère. C'est alors que l'aîné décida de lui répondre avec une voix froide et moqueuse.

- C’est fou comme t’as l’air d’avoir des goûts changeants. Désolé de le dire, mais t’as quand même fait l’aguicheuse et la pétasse sur la patinoire pour essayer d’avoir mon copain dans ton lit.

Un sourire se dessina lentement sur le visage du cadet puis il mit sa main devant la bouche pour étouffé un rire. La situation était loin d'être gaie mais Hak Kun trouvait toujours les bons mots pour faire taire les gens. Quand au jeune homme qui accompagnait la femme, il semblait perdu voir même dégoûté par celle qui avait réussit à s'attirer ses faveurs. S'avançant de nouveau vers les deux, Hak Kun continua sans laisser le temps à l'aguicheuse de répliquer.

-  Lâche-nous la grappe. Reviens encore nous emmerder, et crois-moi, je te refais la façade…

Hak Kun était capable de poser la main sur une fille à croire qu'il ne faisait pas la différence entre les sexes. Plusieurs fois Il Kwon lui avait fait la remarque mais c'était plus fort que le blondinet. Après avoir, retirer ses patins, il commença à mettre la première basket puis la seconde. Il se leva et déposa les patins au guichet en évitant le regard de l'homme du vendeur. Devant rouge tomate, il se retourna et aperçut devant lui Hak Kun.

Le cadet le jaugea du regard et essayant de déceler chez lui une quelconque colère mais il semblait bien plus apaisé qu'Il Kwon ne l'aurait pensé. Sans lui dire un mot, l'aîné attrapa la main du lycéen et l'emmena à la sortie. Après avoir dépasser les portiques, les deux hommes s'arrêtèrent. Le plus jeune décida de détacher sa main de l'être aimé puis regarda ses pieds. Il leva les yeux et s'approcha d'Hak Kun et se colla à son dos avant d'enrouler ses bras autour de sa taille. Posant sa tête entre ses omoplates, Il Kwon lâcha un faible soupir. Puis décida d'ouvrir les lèvres afin de parler.

- C'est la première fois que je te vois te retenir. D'habitude tu fonces dans le tas comme un vrai sauvage. Ça chance !

Se détachant de son petit copain, il le contourna afin d'être en face de lui. Il le regarda dans les yeux quelques secondes puis s'approcha et entoura le cou d'Hak Kun de ses bras en le regardant dans les yeux avant de sourire. Leurs visages étaient tellement proche qu'Il Kwon sentait le souffle de son copain venir caresser doucement son visage lui procurant par la même occasion de la chaleur. Il faut dire que cette période de l'année était loin d'être la préféré du jeune homme. Il faisait tellement froid qu'il était difficile de sortir de chez soi le matin. De plus, le cadet tombait malade pour un rien, un rhume chez lui se transformait en angine ou en grippe. Essayant de gagner en chaleur, il s'approcha encore plus d'Hak Kun sous les regards indiscrets des passants.

- Tu sais maintenant qu'on est....ensemble, tu vas entendre souvent ce genre de remarque. Faudra que tu apprennes à prendre sur toi. Tu vas pas te battre ou insulter les gens à chaque fois hein !

Soudain, son téléphone se mit à vibrer dans sa poche. De ce fait, il se détacha de son petit ami sans pour autant se décoller de lui. Après avoir prit son portable, il baissa la tête pour lire le message de sa belle-mère : Nous sommes parti quelques jours en Allemagne avec ton père pour son travail. Le jeune homme fronça les sourcils lorsqu'il lu le message. A quoi bon lui envoyer un message alors qu'ils étaient plus souvent à l'étranger qu'à la maison ? Avec le temps, Il Kwon s'était habitué à l'absence incessante de son père et de sa compagne. Après tout, il avait Hayato pour lui tenir compagnie. Sans répondre au message, il mit son portable dans sa poche et reporta son attention sur Hak Kun. Après lui avoir fait un large sourire pour cacher sa légère colère. Il lui demanda d'une voix neutre en jouant avec les mains de son petit-ami.

- Mon père est parti pour le boulot. Tu veux venir à la maison ? Ça fait longtemps qu'Hayato n'a pas vu Kunie appa.

Comme à son habitude, Il Kwon utilisait son chien comme prétexte pour ne pas se séparer d'Hak Kun. Même s'il savait que son copain avait compris depuis déjà pas mal de temps son petit jeu, il continuait sans aucun remord.