Tenue – Les meurtres sont monnaies courantes. Il ne fallait pas se leurrer, toutes les grandes villes possédaient ses propres vices et c’était partout dans le monde. Il n’y avait aucuns lieux sur terre où on pouvait se sentir en parfaite sécurité. C’était ainsi et, rien ni personne ne pourra changer la donne. Aujourd’hui c’était un vieux fantôme du passé et, tout le monde semblait être sur les nerfs. Ce que je peux comprendre, les vieilles enquêtes ramènent à de vieilles rancunes. Je suis bien placée pour le comprendre. Aujourd’hui j’avais deux mortes. Deux corps de femmes… Comprenant ce corps brûlé ne pouvait pas tromper mes yeux. La même signature d’il y a trois ans où j’ai le dossier sous les yeux. Ce n’était pas qu’une simple coïncidence mais, j’avais dû m’occuper d’un accidenté de la route avant alors, oui j’avais un peu de retard mais, quand on est médecins légistes, on s’occupe des défunts de plusieurs de plusieurs affaires et pas d’une seule. Il y avait de quoi devenir fou. Pas une seule seconde à nous. C’est la raison pour laquelle j’avais décidé de décorer à ma sauce cet endroit ! J’avais même placé un poste radio pour que je puisse écouter mes vieux bons cds de vieux rock où il n’y avait que ça de vrai. Généralement à part quand les gentils policiers venaient me voir pour prendre des photos des corps afin d’établir leurs rapports, j’étais souvent bien seule. Et comme, je passais la majorité de mon temps ici, il n’était pas étonnant que j’ai osé arranger la salle pour que je m’y sente comme chez-moi. Je trouvais que c’était bien trop triste et froid une salle d’autopsie sans décorations. Evidemment, cela faisait râlait ce bon vieux Kenmochi san.

Quand je récupère les deux corps qui sont liés avec leur meurtrier, c’est à ce moment que j’entendis mon téléphone sonnait. Je peux y lire : « Jumeau de l’espace » mais, au message vocale c’est une voix agréable et inconnue que j’entends et où on peut sentir de la prestance. Je souris. Il ne se serait pas présenté, j’aurais deviné de qui il s’agit. Mon cœur s’était mis à s’accélérer ! Je me sentais vraiment heureuse et flattée que les membres d’Avici fassent appel à moi. Cela tombait bien, puisque j’étais aussi sur l’affaire. Lavant ainsi mes gants en latex, j’entreprends de raser les cheveux de la victime noyée tout en lavant les corps excepté pour le corps immolé. Je découpe les vêtements et commence à envoyer des « échantillons » au laboratoire tout en disant que c’était une affaire prioritaire pour avoir les résultats demain matin ainsi que d’ADN. Je veux qu’extérieurement tout soit prêt à leur arrivée. Cela me prend du temps mais, je finis par renvoyer un message espérant qu’ils l’auront assez rapidement.

Je n’ai pas de réponses mais, je pense qu’ils ne tarderont pas à arriver. J’ai fait au plus vite pour commencer à finir mon analyse d’un point de vue extérieure où je parle dans un dictaphone où je mentionne le jour, la date, la sexualité du patient et tout ce que j’observe. Je n’ai pas encore commencé à autopsier les victimes. De là, une fois terminé, je remets la musique, moment que choisit l’Oji san mais surtout… Plus que le « vieux » comme j’aime le taquiner, je suis ébahie de voir ce jeune homme que je voulais rencontrer depuis « longtemps ». Disons, depuis que j’ai rencontré mon cousin. Poli, mignon, bien élevé un peu timide mais, je pense que ça fait son charme et on peut voir qu’il est mâture. La seule chose qui me chagrine un peu, c’est qu’il est vraiment trop poli avec moi mais, ça doit être dans son caractère. Mon regard brillait d’étoiles et dans d’autres circonstances, je lui aurais tiré les joues. Et voilà que mon attention fut attirée par mon propre cousin à qui j’offris un grand sourire et à qui je lève mon pouce :

«Et comment ! Il est encore plus mignon que je ne l’imaginais ! Tu as bon goût ! Ah désolée Toshinomiya Saya ! Je suis enchantée de rencontrer le patron de mon beau gosse de cousin ! Comme tu es proches de ce dernier, c’est un peu comme si nous étions de la même famille ! Alors tu peux m’appeler Oneesan et pas besoin de formalités entre-nous je déteste ça !»  

Je parlais vraiment trop n’est-ce pas ? Je ne voulais pas le mettre dans l’embarras mais, j’étais curieuse de savoir si leur relation avait évolué depuis ou non. En tout cas, la veste collait plus à la tenue du membre de ma famille. Et puis, ce bras autour de son cou… Cela ne signifie pas qu’ils sont proches proches hein ? Ah je me fais surement des films mais, je dois avouer qu’ils vont bien ensemble. J’arrête de rêvasser et d’élucider plusieurs théories farfelues et redeviens un peu plus sérieuse à ses prochaines paroles.

«Evidemment ! Je vous attendais pour découvrir ce que ces deux corps ont à nous dire. J’ai commencé à recueillir quelques informations dont les vêtements, les ongles pourraient nous révéler mais, j’ai peur que l’eau ait tout supprimé de notre victime. Quant à l’autre, avec le feu pareil… Une chose est certaine.. Elles ont été violées toutes les deux.… J’ai comparé avec les photos des anciens crimes Mochi san ! Les contusions au niveau vaginales et les hématomes même sur un corps brûlé, laisse des traces qu’on peut découvrir en grattant un peu. Rapprochez-vous que je vous montre mais avant enfiler des blouses, des gants, des lunettes de protection et un masque. Je trouverais dommages que vous receviez des éclaboussures de cervelles ou de sang, surtout toi Gabriel !»  

Je leur fis signe de se rapprocher et je commence par le plus simple. Le corps de la noyée…  En fait, je ne les oblige pas à voir l’intimité de la victime où notre violeur n’y a pas été par 4 chemins. De là, je décide de savoir si la fille est morte d’étranglement, d’un coup sur la tête ou bien, de la noyade. Je pratique une incision au niveau du sommet du crâne que je  rabats sur la figure du défunt où je le scalpe dans un terrible bruit de scratch. Le crâne est désormais à nu. Je regarde quand même mes « invités » pour voir s’ils ne sont pas trop choqués, je n’aimerais pas les traumatiser dès le premier jour mais, je vois que l’inspecteur Kenmochi semble ne pas aller vraiment bien ! Avec un petit sourire :

«Il y a des sacs en plastique et même un seau si vous voulez vomir ! »  

Suite à ça, je prends la scie qui me sert à enlever une partie de la voûte du crâne pour accéder au cerveau. De là, on peut observer les bandelettes olfactives, les diverses branches de vascularisation mais, je ne perds pas de temps à découper l’encéphale en fines tranches, grâce à un couteau de boucher. Ce n’est pas encore terminé, puisque pour découvrir si le crâne à reçut un coup, je prends un marteau et un burin pour casser le rocher. De là, on peut apercevoir alors l’oreille vue de l’intérieur, avec tympan, chaîne des osselets, etc.

«Vous êtes chanceux les amis, même en chirurgie, on ne voit pas ça tous les jours ! N’est-ce pas chouette ? Oh je crois qu’on a perdu notre inspecteur !! Ca va bien ? Sinon plus sérieusement, si on observe bien, il semblerait qu’elle n’ait pas reçu de coup. Bon, allons vérifier les poumons.»  

Je fis une grande incision verticale au niveau du cou jusqu’au thorax, inspecte les côtes qui sont ensuite coupées, puis la langue est sortie par le cou !  La suite c’est la sortie de tous les organes, leur pesée et leur inspection sur le même modèle que le cerveau. A chaque fois, des biopsie de tissus et des prélèvements de liquides sont effectués puis placés sous scellé. C’est ce que je fais habituellement et aujourd’hui je ne déroge pas à la règle mais, je peux comprendre que cela ne plaise pas. Je pèse les poumons, et ils sont gorgés d’eau.

«Elle est morte noyée. Vu les marques sur le cou comme vous pouvez le voir, ses doigts ont dû lui maintenir la tête sous l’eau.. Est-ce que vous allez toujours bien ?»  

Tenue – Un rire franc s’échappe de mes lèvres à leurs réponses respectives. J’offris un clin d’œil à mon cadet qui est ce jeune patron pour lui passer le message que ce que Rikiya m’a dit est digne d’un confessionnal. J’exagère un peu je vous l’accorde.  Mais, je me moque un peu de mon cousin quand, dernier se prend un coup de canne. Au début, mes iris s’étaient arrondis mais, je ne pouvais que laisser un rire franc en sortir. Le « pas encore » était peut-être un jeu pour « lui » pour le moment mais, il n’y a pas de fumée sans feu comme on dit. Je préfère ne pas entrer dans les détails mais, quand il rendit coupable cette pauvre canne, j’ouvris grand les bras :

«Oh viens là mon petit cousin adoré que je vienne te consoler !! Mais, c’est bien aussi de recevoir des coups, il parait que plus on est violent mieux c’est !»  

Quel genre d’esprit j’avais hein ? Mochi san comme j’aime l’appeler soupira bruyamment et même n’hésita pas à me donner un coup derrière la tête pour me dire qu’une jeune femme de bonne famille que j’étais sensée être, ne devrait pas parler de la sorte ! Je crois qu’au fond, depuis ce qui s’est passé il y a des années, il me voit un peu comme sa « fille ». J’étais reconnaissante à ce vieil homme mais, je fis une moue tout en me massant l’arrière du crâne ! Bonne famille hein ? Heureusement, que ma mère, ou d’autres membres de la famille ne me voient pas faire mes autopsies je crois, que je les traumatiserais à vie. Cela ne me dérangeais pas. Je m’appliquais toujours dans mon travail et compatissais beaucoup pour les victimes. Je n’étais pas une éponge mais, je pense que chacun a le droit qu’on prenne soin de leurs corps. Parfois, d’autres décès me touchaient plus que d’autres et me révoltaient même. Cependant, comparé à une époque, j’arrivais à contenir mieux mes ardeurs. Comme cette petite fille qui s’est prise une balle récemment, je n’avais pas d’autres choix que de prendre soin d’elle…

Quand je les vois, je pense avant tout aux membres de leurs familles. La souffrance qu’ils doivent ressentir et, peut-être que si j’ai changé de voie c’est peut-être pour mieux ne pas affronter ces derniers. Je crois que j’aimais ou étais un peu trop attirée par la Mort. En tout cas, je n’hésite pas à leur faire part des déductions en glissant un peu d’humour ou du moins j’essayais mais, Kenmochi san semblait vraiment trop sensible. D’un côté je pouvais comprendre, il n’était pas le premier à sortir de la salle ou vomir ses tripes. Finalement, notre première victime était morte de noyade. Cependant, la supposition faite par le jeune patron d’Avici me réjouit et m’étonne un peu. Il réfléchissait vraiment rapidement..

Le fait qu’à son jeune âge il reste imperturbable, est vraiment étonnant. Il m’impressionne beaucoup et je commence à mieux comprendre pourquoi il fascine Rikiya. J’observe mon cousin qui était resté adossé contre le mur s’avançait vers nous et reprendre la parole. Je ne dis pas un mot et les laisse observer et s’approcher du deuxième corps plus « repoussant ». Je me rapproche et délicatement, j’arrache la tête brûlée pour la mettre dans une machine qui permettra que le crâne perde la peau et les cheveux.  Du temps, je reprends :

«Je pense la même chose ! Je voulais savoir si elle était partagée. D’ailleurs, si on regarde les photos des anciens corps que j’ai dans le dossier qui se trouve sur mon bureau là… Les techniques sont identiques. La différence, n’est que sur la tête à chaque fois.»  

J’abaisse l’énorme lampe pour qu’ils voient les différentes vertèbres brisées. Je continue de couper le thorax comme à l’image de l’autre même si, je grimace un peu plus que lors du premier corps. Parce que l’odeur était plus nauséabonde. Et je pris encore une fois des échantillons que je mis sous scellé pour envoyer aux laboratoires en même temps que les autres.

«Apparemment cette dernière était morte avant d’aspirer la fumée… Deux différences majeures… Une équipe de 2 meurtriers vous pensez ? Bien qu’ils apportent une rose.. Au vu de la violence pour les deux meurtres, et la technique qui diffère.. Cela m’étonnerait que les deux ressentent du remord…Et pour répondre à ta question d'avant sur ce corps ci, il y a traces d'un préservatif.»  

Tenue – «Héhéhé le contraire m’aurait déçu !»

Fis-je les deux mains sur les hanches. J’aimais bien cette ambiance, cela changeait un peu des autres enquêtes qui étaient trop sérieuses à mon goût. Je ne dis pas que je ne l’étais pas mais, parfois se détendre n’était pas si mal. Cela me permettait de garder un peu la tête hors de l’eau. Evidemment, bientôt je serais celle qui devra soutenir son cousin. Je ne pensais pas que dans quelques temps, ce lien que je vois entre-eux pourrait aller si mal ? Qui pourrait le prédire ? Je ne suis pas certaine que les concernés s’en doutaient eux aussi… Ce qui était normal. La question du plus jeune me pris par surprise avant de..

«Trop mignon ! Si vous n’êtes pas ensemble je tente ma chance !»

Ce n’était que pour embêter mon cousin et le cherche avant de faire un autre clin d’œil au plus jeune d’entre-nous. C’était rare qu’il y ait encore des personnes innocentes à son âge mais, c’était ce qui faisait son charme à ne pas en douter. Disons que peut-être que je voulais voir réellement si mon cousin pourrait être jaloux ou pas. C’est « lui » que je testais ! Je ne veux pas déclencher d’Apocalypse mais parfois, pour que chacun découvre ce que nous avons à l’intérieur de nous-même, il faut un petit troublemaker ou un évènement marquant…. Moi, je n’ai jamais caché que j’étais « amoureuse » de mon coéquipier. Je le cherchais mais, je lui avais dit dès le premier jour que je voulais devenir sa petite amie ! Quelle fille simple j’étais je crois… Le passé restera encore le passé plus tard. Les choses sérieuses commencent et, chacun fait part de ses conclusions pendant que Kenmochi resta en arrière.

Je dois avouer que plus je les écoutais respectivement, plus j’étais fascinée par les deux. Je me doutais que mon cousin était quelqu’un d’impressionnant bien qu’il doit l’être d’autant plus sur le terrain. Ses commentaires sont les bienvenus, attendant que tous les tissus soient désagrégés pour ne laisser que les os pour le crâne et, que je continue de sortir les organes pour peser les poumons, évidemment les deux victimes ont pu être aussi droguées mais, je ne le saurais que demain matin. En attendant j’étais un peu embêtée qu’il me vouvoie !! J’avais l’impression d’être une vieille !! Ce n’était pas le moment que je le lui rappelle, mais, c’est vrai que je n’avais pas l’habitude que les jeunes de nos jours soient encore si polis et respectueux. Je crois que j’ai passé trop d’années aux Etat-Unis… Et me suis un peu trop imprégnée de leur culture hahaha ! En tout cas, ces théories sont bonnes et, il connait l’affaire du meurtrier du zodiaque ? Je crois que je vais devenir vraiment leur fan numéro 1 ! J’écoute aussi la théorie de Rikiya et quand il nous demande notre avis, je reste un moment silencieuse :

«Attendez-tous les deux ! Vous m’impressionnez et tes questions ne sont pas idiotes le Cousin mais, je n’étais pas là non plus il y a trois ans.. D’ailleurs si on prend la théorie du Zodiaque en exemple puisque vous en parlez… On aurait réellement affaire qu’à un tueur ! Quant à la rose, elle était jaune Winchester Kun mais, pourquoi la signification est importante… ? Est-ce que c’est si important ?»

Ce n’était peut-être pas si bête… Finalement, on pouvait gamberger pendant un moment. J’attends juste mes analyses mais, en y repensant… A la question du temps…. C’était une question non, en fait mon cousin avait posé plusieurs questions intéressantes qui nous aideraient dans l’enquête si on savait y répondre… Si on pouvait avoir des réponses..

«J’aurais bien une idée pour répondre à ta question… Il y aurait plusieurs raisons pour lesquelles les meurtres sont espacés… C’est qu’ils ou il soit ou sont partis du pays non ? ! Qu’il soit entré dans le coma ! Qu’il se soit calmé et, qu’un évènement a déclenché leurs envies ou son envie de meurtres.. Soit, ce sont des étrangers qui tuent pendant leurs vacances ou des personnes qui bougent souvent à cause du travail ? Et puis, c’est vrai que c’est court une semaine…. Mais, attendez… Cela va faire deux jours demain… Nous avons donc… 5 jours maximums pour régler cette affaire alors ?»

En effet, qui ne nous dit pas qu’ils ou « il » équipe ou solo n’allaient pas reproduire le même schéma ? Cela semblait avoir aussi fait réagir notre inspecteur… Le temps était vraiment limité… Nous avions peut-être un chrono au-dessus de la tête. Cela allait être serré, on allait devoir travailler la nuit mais, aussi la journée sans relâche pour avancer. Mieux vaut que j’envoie tout au laboratoire.. Mon instinct d’ancien flic venait de refaire surface et, cela faisait longtemps que je n’étais plus aussi « enflammée » pour une affaire bien qu’elle allait se corser pour mes deux nouveaux alliés.