Tenue (avecunepetiteblouseblanchepardessus) △ Épuisant. Cette journée, non attendez, ce défilé de demoiselles supposément en détresse, l'éreintait. Il ne les comptait même plus. Qu'avaient-elles aujourd'hui ? S'étaient-elles, par le plus grand des hasards, passer le mot ? Elles se succédaient à un rythme inquiétant. Maux de tête, maux de ventre, des comédies qui l'agaçaient franchement, mais il s’efforçait de sourire et de se montrer chaleureux quand même car il aimait son métier. Il restait agréable, presque mielleux avec elle. Sa voix suave quand il leur posait des questions ou annonçait son prognostique, ainsi que sa gueule d'ange, lui valait d'être un infirmier extrêmement populaire. Même les lycéennes venaient chez lui alors qu'elles ne dépendaient pas de son infirmerie. Ainsi cela ne le surprenait qu'à moitié. Au début, il avait trouvé ça très drôle. Il mentirait s'il disait qu'il n'en avait pas joué un peu. Séducteur dans l'âme, il n'arrivait juste pas à se retenir et puis elles avaient parfois son âge. Mais aujourd'hui, il n'en pouvait juste plus. Il était au bout du rouleau. Principalement parce que rien de tout cela n'était sérieux et qu'au bout d'un moment il finissait tout de même par en avoir marre de jouer au charmant infirmier.

Il poussa un long soupir en se laissant tomber dans son fauteuil alors qu'une énième élève quittait les lieux. Il ferma les yeux, cala sa tête en arrière. Le calme ne dura que quelques secondes. Déjà on toquait à nouveau à la porte. Il se leva pour l'ouvrir, accueillit la jeune fille qui, comme les autres, lui servit un petit bobard. Alors Tae Hoon fait ce qu'il a fait, il fait son boulot sagement. Il prend sa tension, son pouls, vérifie qu'elle n'a pas de fièvre, lui propose de s'allonger pour qu'il palpe son estomac. Et c'est le moment que choisit Mi Ran pour pénétrer dans la pièce. Aussitôt, l'étudiant baissa son t-shirt et Tae Hoon cacha ses mains dans son dos comme un enfant sur le point de se faire gronder. Il savait d'ailleurs que c'était plus ou moins ce qui allait arriver puisqu'à peine la fausse malade dehors il eut à faire à la 'violence' de son amour de vacances.

Il attrapa ses poignets et se dégagea sans trop d'effort de la menace. Il ne la lâcha pas mais leva même les bras de Mi Ran et se pencha en avant pour approcher ainsi son visage à quelques centimètres du sien, un sourire malicieux au bout de ses lèvres. « C'est évident, non ? Elle voulait mon corps. Quelle déception, à cause de toi nous n'avons pas pu aller jusqu'au bout. » Il poussa un long soupir forcé pour marquer sa pseudo déception et relâcha sa captive.

« Tu n'as pas idée. Je suis épuisé. Je devrais peut être demander à ma collègue du lycée de s'occuper de moi ? » Il leva un sourcil en jetant un coup d’œil à Mi Ran pour guetter sa réaction. Il adorait la rendre folle. Il déboutonna sa blouse blanche doucement jusqu'à ce qu'une petite claque derrière la tête lui fit relever les yeux, l'air fâché, vers son amie. « Yah ! Je peux savoir de quel droit tu me frappes ? » Il lui pinça les joues, tira même un peu dessus et colla son front au sien. « Mets-toi à genoux et excuse-toi. C'est impardonnable ce que tu viens de faire. » Toujours dans l'exagération. Un véritable gamin.

Tenue (avecunepetiteblouseblanchepardessus) △ Il pouvait lire toute sa haine dans son regard. Tae Hoon adorait attiser cette flamme qui se portait le doux nom de jalousie. Il aimait par-dessus tout voir et tester les réactions de Mi Ran qui ne manquaient pas de l'amuser mais aussi de le flatter. Après, c'était nettement moins drôle quand lui-même se trouvait pris au piège par ce feu. Il n'avait aucun droit sur elle. Pas plus qu'elle n'en avait sur lui. Pourtant, d'une certaine façon, ils s'appartenaient. Un contrat silencieux et peut être timide, seul témoin de leurs sentiments qu'ils n'osaient pas se dévoiler. Tae Hoon tenait à cette petite boule de nerfs plus que de raison et ça même quand elle s'en prenait à lui physiquement parlant. Il se mordit la lèvre pour ne pas exprimer cette vive douleur suite à l'acte lâche de la demoiselle. Et le pire, c'est que cela le fit rire ensuite. Décidément, elle n'en ratait pas une pour lui faire payer d'être un aussi beau jeune homme. « C'est pas comme si tu me les brisais tous en ce moment. Rah, que vais-je faire ? Je suis un homme en manque tu comprends. » Il se pointa lui-même du doigt et afficha un désespoir totalement feint mais surtout inexistant. Enfin, ça se discutait encore. N'oublions pas que les hommes ont bien deux cerveaux.

Cela ne semblait pas amuser tant que ça l'étudiante qui, pour se dégager de son emprise, utilisa une nouvelle fois la violence. Tae Hoon grogna et porta immédiatement la main à son fronc mais quelle brute cette nana. « Tant pis, il me reste la longue liste de lycéennes et d'étudiantes qui défilent tous les jours dans mon infirmerie. Les filles sans expériences sont plus faciles à manipuler de toute façon. » Il haussa les épaules se donnant un air arrogant et dégageant dans un même temps la main de Mi Ran.

Il réagit au quart de tour à sa remarque sur la marque qu'elle venait de lui laisser en cadeau en passant son bras autour de son cou pour la tenir prisonnière. Il frotta avec vigueur ses cheveux de quoi décoiffer un peu sa queue de cheval de pseudo fille sage. « Moi je crois que c'est plutôt toi qui cherche les ennuis et... » On toqua à la porte. L'infirmier ouvrit grand les yeux. Il ne fallait pas qu'on les voit comme ça et surtout qu'on trouve Mi Ran sans raison valable dans son infirmerie. Sans la relâcher, il l’entraîna derrière un des vestibules et ferma le rideau autour d'eux. Il plaqua sa main sur la bouche de Mi Ran alors que le grincement de la porte annonçait de nouvelles visiteuses. « Monsieur Kang ? Monsieur Kaaaaang ? … Je crois qu'il n'est pas là. » Des piaillements et des rires, puis la porte claqua à nouveau. Tae Hoon laissa échapper une longue expiration. Il avait retenu son souffle pendant ces quelques secondes. Il délivra Mi Ran et reprit une distance raisonnable. « Tu vas finir par me foutre dedans toi. » Il lui pinça la joue et rouvrit les rideaux. Il s'avança vers l'unique miroir de la pièce pour contempler son front encore rouge. « J'espère que tu vas te faire pardonner pour ça, hm? » Non, parce que bon, elle avait vu ça où qu'on foutait des coups de tête à un pauvre infirmier sans défense. Il retourna vers elle, se pencha en avant et tapota sa joue avec son index pour lui indiquer la façon dont il voulait qu'elle s'excuse. Un petit bisou, juste un.

Tenue (avecunepetiteblouseblanchepardessus) △Cette proximité, entre les rideaux, dans son infirmerie, perturba le jeune coréen. Il sentit les battements de son cœur prendre un rythme plus rapide et retint sa respiration comme si cela allait d'une quelconque façon l'aider à se décontracter. Il baissa les yeux, fuyant le regard de Mi Ran, alors que ses oreilles devenaient rouges. Il y avait déjà assez de rumeurs dans cette université qui couraient sur eux, pas besoin que des demoiselles surprennent Mi Ran une fois de plus. Non pas que cela le gênait de perdre quelques fans mais il ne désirait simplement pas que les murmures qu'il pouvait entendre dans les couloirs s'amplifient. Il paraît qu'il fricote avec une élève. Naaan ? Mais si je te jure, si ça se trouve ils sont mariés. Tant de bêtises qui l'agaçaient. Même s'il devait bien avouer qu'il y avait une part de vérité. Oui, ils flirtaient. C'était évident. Il releva la tête et fronça les sourcils en la sentant ronger sa peau. Elle allait le payer. Il la délivra une fois le champ libre. « Petite peste. » Siffla-t-il. Il la pinça au passage et rouvrit les rideaux. Évidemment, ce jeu entre eux l'amusait. Il aimait la taquiner. Il aimait cette proximité. Et parfois, il aimerait plus. Mais pour ça, il y avait une étape plutôt difficile à franchir et il ne disposait pas des ressources nécessaires. Avouer ses sentiments était une tâche compliqué pour l'infirmier et il préférait se concentrer sur toute l'histoire avec son frère qui occupait déjà bien assez son esprit, nul besoin d'ajouter Mi Ran à ses angoisses.

Ravi d'obtenir de la demoiselle ce qu'il réclamait, il afficha un sourire rayonnant au contact de ses lèvres sur sa peau jusqu'à ce qu'elle le morde encore, là, il grimaça. Il n'allait pas la laisser filer comme ça. Il la rattrapa par le bras et la tira brusquement contre lui glissant habilement une main dans son dos pour la plaquer contre son corps. Objectif ? La chambouler. Tae Hoon inclina sa tête tout en rapprochant son visage du sien. « Tu n'as donc aucun remord ? Je vais aller me trouver une femme douce et tendre qui saura prendre soin de moi. » Il n'en pensait pas un mot. Il ne voulait qu'elle. Le savait-elle ? Avait-elle conscience du pouvoir qu'elle avait sur lui ? Il la relâcha pour reprendre bien sagement ses distances et lissa sa blouse blanche comme s'il ne s'était rien passé.

Il pinça ses lèvres pendant qu'il l'observait se détacher les cheveux. Ce charme qu'elle dégageait sans probablement qu'elle s'en rende compte le bousculait totalement. Elle le ramena sur terre en lui parlant de son frère ce qui lui arracha un long soupir. Il se laissa tomber à côté d'elle et secoua la tête de gauche à droite pour répondre à sa question. « Je crois que c'est mieux s'il ne sait pas. Il risque de m'en vouloir et je veux pas le perdre. C'est bien d'être son ami aussi non ? » Bien sur, il aimerait être son frère mais il craignait trop sa réaction.

Tae Hoon replaça délicatement une mèche brune de la belle étudiante derrière son oreille. Sa main glissa ensuite dans son cou et son pouce se mit à frôler sa joue. « Je préfère quand tu as les cheveux lâchés. » Mais il l'aimait aussi avec une queue de cheval. Il la trouvait belle en toute circonstance de toute façon.

Tenue (avecunepetiteblouseblanchepardessus) △Tae Hoon jouait avec elle. Il la provoquait et la chercher sans cesse. Mais Mi Ran savait qu'il n'y avait rien de méchant à cela ? Parfois, il se demandait ce qui se passerait s'ils s'avouaient leur amour. Cette complicité, resterait-elle inchangée ? Il craignait de la voir diminuer à la seconde même où leur relation sera officialisée -car oui, dans la tête de l'infirmier Kang c'était plus qu'évident qu'ils allaient faire un bout de chemin ensemble-. C'était aussi, en partie seulement, ce qui le retenait et le poussait à garder ses véritables sentiments pour lui. Et si, une fois le statut de couple acquis, ils ne s'entendaient plus aussi bien ? Cela représentait un risque non négligeable. Certes, ils étaient sortis ensemble par le passé mais ils n'étaient que des gamins à l'époque. L'un comme l'autre, ils avaient grandi et donc irrévocablement changé. Tae Hoon se questionnait beaucoup trop. Il ne voulait juste pas voir la magie qui entourait leur histoire disparaître. Il sentait pourtant, au plus profond de lui, que cette fille était faite pour lui. Ils étaient liés. Aucun doute là-dessus. D'une certaine manière, même s'il n'avait pas forcément pensé à elle durant toutes les années où ils étaient séparés, elle l'avait comme hanté. Une sorte de fantôme étrange qui avait rendu son cœur inaccessible à toutes les autres. Il arrivait à éprouver de la tendresse pour quelqu'un mais jamais il n'était tombé amoureux une seconde fois. Le mythe du premier amour, ineffaçable et incomparable, s'avérait bien réel pour le coréen. Il le sentait parce qu'à chaque fois qu'il la regardait, à chaque fois qu'ils étaient ensemble, il ressentait ce petit frisson, ces ' papillons dans le ventre ' comme on dit et n'arrivait pas à s'arrêter de sourire bêtement. Et puis, il avait toujours besoin d'être près d'elle, de la toucher, de la frôler.

Il se sentait bien en sa présence. Il pourrait gravir des montagnes. Mais visiblement pas celle que représentait l'aveu à son frère et ça malgré les nombreux encouragements de Mi Ran. Ils en parlaient régulièrement. Ils avaient beau faire les andouilles tout le temps, ils étaient aussi capables de se poser et de parler sérieusement -lorsque cela ne les concernait pas directement, auquel cas Tae Hoon fuyait la discussion-. Il était heureux de pouvoir se confier à elle car parfois cela pesait beaucoup trop lourd sur ses épaules. « Tu as raison, et j'ai bien conscience de tout ça. Mais faut être réaliste. Il va de toute façon s'énerver. Car même si le simple fait d'être mon frangin ne lui fait pas péter un câble, il va me détester de lui avoir menti aussi longtemps. » Il grimaça tout en se massant la nuque, signe corporel de son malaise. Il soupira. S'il avait été honnête depuis le début il n'en serait pas là. Yeo Joon aurait-il accepté de lui parler quand même ? De faire sa connaissance ? Il n'en était pas si sur. « Je ne sais pas comment il se sent par rapport au fait d'avoir été abandonné. Est-ce qu'il en colère ou pas ? Alors j'arrive pas à m'imaginer si mon existence va lui faire plaisir ou au contraire le blesser. » Il poussa un long soupir. « Notre mère n'arrête pas de me poser des questions en plus. Elle me demande quand est-ce qu'elle va pouvoir lui parler. Elle veut venir ici. Elle veut le voir. » Il haussa les épaules, montrant ainsi qu'il ne savait pas lui-même comment il se sentait par rapport à ça et qu'il ignorait d'autant plus comment se sortir de tout ça.

Pour éviter de plus s'épancher sur le sujet, il complimenta la demoiselle, ne pouvant se retenir de l'admirer. Il bascula la tête en arrière tout en riant face à sa réaction et lui pinça une nouvelle fois les côtes. « Le temps n'est déjà plus à la séduction entre nous ? Bon sang, faut que je me trouve une plus jeune. » Le rôle du pauvre mec en couple avec une nana qui ne prend plus soin d'elle ne lui allait pas tellement. Mi Ran était belle. Magnifique même. Il déposa un baiser sur son front avant de se pencher à son oreille. « Mais tu sais quoi, je m'en fiche, parce que je te trouve aussi très belle avec les cheveux attachés. » Sur ces belles paroles, il se leva histoire de reprendre une distance convenable. A être aussi proche d'elle, il risquait de perdre la tête, ou de faire une bêtise. Il retourna à son bureau où il s'installa pour commencer à ranger ses affaires.

« Des mecs ? Bien sûr, mais franchement c'est beaucoup moins intéressant. » Il marqua une pause, leva son visage vers elle et laissa un sourire moqueur se dessiner sur ses lèvres. « Y a rien à mater donc forcément. » Il secoua la tête comme s'il s'agissait d'une évidence et qu'il était déçu que Mi Ran ne le comprenne pas. Évidemment, il plaisantait. Il ne se permettait pas de reluquer les étudiantes. Ou du moins, il essayait de ne pas le faire. « Hm, j'ai fini ma permanence. Tu fais quelque chose ce soir ? » Il se débarrassa de sa blouse qu'il accrocha dans l'armoire avant de verrouiller la porte de celui-ci. « Tu voudrais pas venir me faire à manger ? » Il passa son bras autour des épaules de Mi Ran et colla sa joue à la sienne. Il adorait l'inviter chez lui. Principalement parce qu'elle finissait toujours par s'endormir dans ses bras et cela ne faisait pas de lui un pervers, juste l'avoir rien que pour lui, la tenir contre lui, il adorait ça. Mais voilà quelque chose qu'il ne pouvait pas avouer.

Tenue△Peut-être seraient-ils ensemble à l'heure d'aujourd'hui s'il n'avait pas caché la vérité à son frère. Tae Hoon y pensait souvent. Il se demandait à quoi cela ressemblerait d'être à nouveau le petit ami de Mi Ran, maintenant qu'ils avaient grandi et tellement changé aussi. Mais il n'arrivait pas à se lancer. Quelque chose le retenait. Un manque de courage d'abord, parce qu'il ne s'était jamais montré très doué dans l'expression de ses sentiments. Un peu de peur aussi, et si cela gâchait tout ce qu'il y avait déjà entre eux ? Et évidemment, le fait que son esprit soit si préoccupé par son frère l'empêchait de se projeter. Il passait tout son temps avec Yeo Joon. Il ne voulait pas faire souffrir Mi Ran, la mettre de côté ou ne pas lui accorder l'attention qu'elle mériterait. Même si c'était déjà plus ou moins ce qu'il faisait. Il avait envie que ce soit différent avec elle. Qu'elle ne puisse pas lui reprocher ce que ses relations passées avaient regretté. Il avait envie de n'être qu'à elle, de ne penser qu'à elle, de ne faire attention qu'à elle, et pour le moment ce n'était pas vraiment possible. Mais au moins, elle était à ses côtés. Il était chanceux d'avoir un tel soutient de sa part et il n'aurait pu espérer mieux. Elle lui faisait entendre ce qu'il savait déjà mais qu'il avait parfois bien du mal à accepter. « Mais tu sais, je me dis qu'à sa place, ça me rendrait fou que quelqu'un vienne perturber ma vie. Il n'a sûrement pas envie d'avoir une autre famille ou une nouvelle famille ou je ne sais pas. » Quand bien même Tae Hoon avait rêvé de ce grand frère pendant toute son enfance, cela ne devait sans doute pas être le cas de Yeo Joon.

« Je sais tout ça. Crois-moi je le sais. Mais je veux croire qu'elle n'a pas eu d'autre choix que de l'abandonner. Je suis certain qu'elle le regrette. Et ce n'est pas cette mère là que j'ai connu. J'ai eu une mère aimante, toujours là pour moi et prête à tout donner. Alors j'espère que même si c'est un peu tard, Yeo Joon voudra bien lui laisser sa chance. » Il haussa les épaules et baissa les yeux. Sa mère lui manquait terriblement. Il s'en voulait parfois de l'avoir laissée seule en Corée. Peut être aurait-il dû la laisser venir avec lui. Il prit une grande respiration. « Et si on arrêtait de parler de ça, hm ? » Quel lâche. Il préférait encore fuir. Tout comme il ne cessait de fuir depuis deux ans à chaque fois qu'il se décidait à affronter son frère. Il n'arrivait jamais à lui dire. Cela restait toujours bloqué dans sa gorge. Il ignorait totalement comment aborder le sujet et à force cela devenait de plus en plus difficile.

Tae Hoon ne faisait pas que provoquer ou taquiner l'étudiante en criminologie. Il aimait aussi jouer avec elle d'une autre manière. Il vérifiait le pouvoir qu'il avait sur elle. Il testait ses sentiments, ses réactions. Peut être n'était-ce pas vraiment gentil, mais la teinte rosée qu'il aperçut sur ses joues avant de s'éloigner lui arracha un sourire satisfait. Instinctivement, il glissa ses mains sur les hanches de Mi Ran lorsque celle-ci vint agripper à son cou. Il lui rentra dans son jeu et lui répondit sur le même ton. « Essaye donc, ça m'excite. » Avant de grimacer de douleur -même s'il n'avait pas non plus hyper mal, il s'agissait juste d'attirer la pitié-. Mi Ran passait donc bien tout son temps à le maltraiter. « Ça aurait été macho si je t'avais dit ' femme, fais-moi à manger ce soir '. » Il fronça les sourcils avant de s'adoucir parce que Mi Ran venait d'accepter sa demande. Une petite voix dans sa tête lui susurra qu'elle n'était pas capable de lui refuser quoi que ce soit. Il attrapa à la volée ses clefs alors que le petit bout de femme le poussait dehors et referma la porte de l'infirmerie derrière eux.

Il passa ensuite à nouveau son bras autour de ses épaules la serrant quelque peu contre lui après un petit coup d’œil aux alentours, inutile de renforcer les rumeurs, et l'embrassa sur la tempe. « T'es un ange, merci. » Merci de venir lui faire à manger mais merci aussi de l'écouter, de le faire rire, de l'aimer ? Il l'espérait au plus profond de lui-même.