Il pleut. Comme si c’était le moment de pleuvoir. Juste pile quand je venais de finir mes cours et que je devais rentrer chez moi. Et comme un con, je n’avais pas de parapluie sur moi. Bien sûr, c’était trop beau sinon. Soupirant, je pris ma sacoche pour me protéger la tête avec, avant de courir vers l’arrêt de bus. Il serait grand temps que je m’achète une voiture en fait. Ce qui pourrait m’épargner ce genre de désagrément. Une fois dans le bus je m’installais en soupirant. J’avais fini la journée bien tôt. Et je n’avais rien à préparer pour demain. Pas besoin de réfléchir longtemps à savoir ce que je ferai ce soir. J’avais envie de sortir, ça faisait longtemps. Deux jours quoi. Bien trop pour moi. J’étais un fêtard et ça tout le monde le savait, ma réputation n’était plus à faire. J’étais connu pour ça de toute façon dans l’école. Arrivant chez moi, je m’enlevais les vêtements, avant de prendre une longue douche. Bien chaude, je restais un moment sous l’eau avant de m’enrouler dans une serviette et aller à la cuisine pour manger un bout. Des conneries bien évidemment. La flemme de me faire réellement à manger. Et puis les chips et tout ça, c’était tout aussi bon qu’un vrai repas. Enfin, pas tout le temps. Regardant les informations, je zappais les chaines avant d’éteindre la télévision et m’habiller. Pantalon moulant en cuir, un pull plutôt long tombant mi-cuisse, à col v laissant voir mon torse et pas qu’un peu, avant d’enfiler mes Richelieu. Echarpe ample autour du cou, j’enfilais ma veste en cuir avant de partir dans un bar. Quelconque, de toute façon, je les connaissais pratiquement tous. Alors… Filant dans le quartier Minato, j’entrais dans la première boite de nuit qui me branchait pour ce soir avant de regarder les gens dedans. Un sourire aux lèvres je m’avançais avant de m’installer au bar pour boire un coup avant de passer aux choses sérieuses. Commandant une série de shot, je me tournais sur le tabouret avant de regarder les filles qu’il y avait ce soir. Pas de quoi faire des folies, mais j’osais espérer que ça viendrait en masse plus tard. Attrapant mon premier shot je le bus d’un coup avant de poser mon regard sur le type à côté de moi. Sa tête m’était familière. Ce n’était pas un prof lui aussi ? « Oye, le monde est petit. T’es prof à la Roya School, je me trompe ? » Dis-je en me tournant bien vers lui avant d’attraper mon second shot et le boire. « Je suis prof de stylisme et mannequinat. Jung Si Hyun. » Peut-être que lui me connaissait. Allez savoir. Avec tout ce qui se dit sur moi.

Spoiler:

« Comme tu dis ! Prof d'informatique, Ryû. » Ah. Je ne m’étais donc pas trompé ! Il y avait certes pas mal de monde dans cette école, mais je savais tout de même reconnaitre certains de mes collègues. M’enfin, c’était un coup de chance, parce que je ne connaissais pas tout le monde non plus. Bien trop de monde. « Ah bah. Ravi de faire ta connaissance ici. » Toujours plus original que de se croiser dans l’université. Attrapant un des shooters commandés, je le bus d’une traite avant de soupirer. Ça faisait du bien par là où ça passait. « J'me serais pas attendu à croiser un confrère ici ! » Souriant amusé, c’était plutôt à moi de dire cela. Je sortais pratiquement tous les soirs, et je n’avais jusqu’alors jamais croisé de confrère en boite de nuit. Ce n’était pas déplaisant, ça prouvait purement et simplement qu’enfin il y avait des professeurs qui aimaient s’amuser et se détendre comme moi. Même si pour cela, on devait avoir une sale gueule le lendemain. La gueule qui dit qu’on manque de sommeil, ou qu’on a trop bu la nuit dernière. « Ça t'arrive souvent de venir ici, Si Hyun ? » Buvant un autre shooter, je soupirais avant de me tourner vers lui. « Yep. Pas forcément ici, mais je sors pratiquement tous les soirs. » dis-je en regardant les filles qu’il y avait dans la boite. Ça se remplissait un peu plus, tant mieux. « Ma réputation n’est plus à faire. Si t’as déjà entendu d’un prof super dragueur et qui sort souvent. Tu l’as devant toi. » ajoutai-je en riant faiblement. J’assumais parfaitement. Ça me faisait passer le temps, j’aimais draguer. Ce n’était tout de même pas ma faute non ? Je n’étais pas non plus le genre d’homme à profiter des femmes, je ne les forçais à rien, mais un peu de plaisir de temps en temps, c’était tout simplement humain. « Et toi ? Je présume que tu viens souvent ici ? Ou t’as d’autres endroits de prédilection ? » Demandai-je en faisant un clin d’œil à une fille qui passait à côté de moi. Matant son dos, je descendis mon regard jusqu’à son fessier, l’observant un long moment avant de me mordre les lèvres. « En plus quand tu sors la phrase, je suis professeur en université, ça fait son effet. » Encore plus quand j’ajoutais que j’étais aussi mannequin, mais ça c’était autre chose. En général, ceux branchés mode me reconnaissait bien. Mais c’était tout de même un peu handicapant. Mais soit, je savais y faire depuis le temps.

« Moi, je sors énormément, mais pas forcément ici non plus. » Nous étions alors un peu pareil lui et moi ? Ça faisait plaisir, de voir que d’autres professeurs étaient comme moi, et pas forcément à suivre un rythme de vie de vieux, comme la plus part des professeurs… Non ce n’était vraiment pas un truc pour moi. Faire la fête, m’amuser, et tout ça, ça c’était pour moi. « C'est vrai, ça donne du prestige. » Oui, enfin, pas tout le temps, mais la plus part du temps en effet ça en donnait, surtout lorsqu’on ajoutait qu’on était professeur en université, ça donnait une autre importance, aux yeux des autres je trouvais. « Prof d’université, ça intimide un peu. » mais qu’un peu. « D'un autre côté, ça brise nos chances parfois, aussi. » « T’as déjà eu des refus à cause de ton boulot ? » Oui j’étais curieux de savoir ça en fait. Ça m’étais aussi arrivé de me faire rejeter, mais… Pas forcément pour cette raison. Et tout à coup, je pensais à Ayeong, qui ne cessait de me repousser. Il allait falloir que je fasse dans un autre style afin de pouvoir l’avoir auprès de moi. Un sourire se logea sur mon visage à cette pensée. « On les inviterait bien à nous rejoindre, non ? » Relevant le regard vers les filles non loin de nous, je souris en buvant une gorgée de mon verre. Bien évidemment, elles étaient vraiment pas mal, pourquoi s’en priver ? « Je suis tout à fait d’accord. Y’en aura assez pour nous deux. Quoi que. » Dis-je sur le ton de l’humour. Faisant signe au serveur de venir nous voir. « Vous pouvez offrir des boissons aux demoiselles là-bas de notre part s’il vous plait ? » Dis-je en ajoutant un clin d’œil. C’était le coup classique, mais ça attiré aussi pas mal. Surtout quand on était deux et pas tout seul. « En espérant qu’on se prenne pas de vent. » Dis-je à mon compagnon de soirée avant de tourner un vague regard vers le serveur en train de préparer les boissons pour les filles. Mais j’avais confiance en nous. Nous n’étions pas moche du tout alors ça devrait aller. « Dans tous les cas, tant pis pour elles, elles ne seront pas ce qu’elles ratent. » Dis-je alors que cette fois le serveur se dirigeait vers elles pour leur filer les boissons.

Être prof à l'unif, j'ai toujours pensé que ça donnait un petit côté "mec super smart qui en a dans la tête". D'un autre côté, ça m'a déjà pourri des soirées, sans compter que c'est beaucoup moins classe que PDG d'entreprise ou un truc du genre, alors j'évite de le dire en général.

« Ouais, plusieurs fois! Fin, certaines pensent que "c'est pas une bonne idée". » Dis-je en riant un peu.

Sérieusement, les femmes qui me sortent cette excuse stupide, je n'ai jamais vu leur visage à l'un de mes cours, alors qu'est-ce que ça peut leur foutre que je sois prof d'université ou dentiste?

Un instant plus tard, je propose que l'on invite un groupe de demoiselles particulièrement intéressantes à nous rejoindre. Il faut dire que j'aime bien faire ça, et je crois que je le ferai aussi longtemps que mon charisme et mon physique me le permettront. Après, ça sera sans doute l'argent, sauf si j'ai une femme, mais l'idée de me retrouver attaché à une d'entre elle, aussi belle soit elle, n'a jamais figuré dans la liste de mes priorités jusqu'à aujourd'hui.

Je ris un peu à sa réponse, puis j'approuve quand il demande au barman d'offrir des boissons à ces filles.

« T'en fais pas, elles vont venir. »

Ouais, enfin, ça j'espère. Si ça tombe, ce sont des meufs un peu trop sages qui ont peur de s'approcher de mecs un peu plus vieux qu'elles. D'ailleurs, je me demande si certaines d'entre elles ne seraient pas un peu plus vieilles qu'elles ne le semblent à la base. Après, je dis pas que ça m'ennuierait, ça fait du bien le changement.

Je prends le dernier shot de ma série avant de demander un verre au barman. Allez, on va être plus sérieux maintenant. J'attends un peu et voit les demoiselles à qui l'ont a offert un verre recevoir leurs verres, souriant un peu quand je les vois poser un regard sur nous.

« Elles seraient perdantes dans le cas contraire, comme tu dis. »

Je leur laisse une dizaine de minutes pour se décider et, en attendant, je prends une gorgée de mon verre avant de reprendre la parole en souriant un peu car une pensée vient tout juste de me traverser l'esprit.

« Ça doit être intéressant d'être prof de mannequinat, non? »

Je veux dire, c'est pas madame tout le monde qui peut devenir mannequin, pas vrai? Je me demande s'il a des élèves plus vieilles, genre, dans les dernières années d'études... Vous comprenez pourquoi ça peut être handicapant de dire que je suis prof? J'aimerais pas qu'on me sorte quelque chose du genre "ouais mais t'es prof dans ma fac alors oublie"...

« Ouais, plusieurs fois! Fin, certaines pensent que "c'est pas une bonne idée. » « Sérieux ? C’est complètement stupide. Je ne comprendrai jamais les gens. Ce n’est pas comme si on était des terroristes, ou je ne sais pas moi, du FBI et tout ça… On est juste… enseignant. » juste oui… M’enfin, on allait tout de même pas avoir honte de notre métier, et puis si les femmes trouvaient ça rebutant, ou que ça dérangeait pour une approche ou une relation d’un soir, tant pis pour elles, je me doutais bien qu’il était comme moi, il n’allait pas s’arrêter sur ça, et il irait chercher ailleurs, non ? « On va pas se reconvertir pour ce genre de personnes, c’est totalement con. » j’haussais les épaules en regardant des filles au loin. D’ailleurs, il me fit part qu’il les inviterait bien, du coup, histoire d’attirer leur attention je demandais au serveur de leur offrir des verres de notre part. Après tout, on allait pas simplement les regarder sans rien faire non ? Le premier pas était donc lancé. « T'en fais pas, elles vont venir. » Un sourire aux lèvres, je les regardais une nouvelle fois avant de boire une gorgée et me tourner vers lui. Il ne fallait pas non plus trop les regarder, ce n’était pas le but, et puis, elles allaient clairement nous prendre pour des pervers à la longue. Ce n’était pas le but. « Elles seraient perdantes dans le cas contraire, comme tu dis. » Oui. Et elles avaient l’air de nous regarder, sans venir, surement parce qu’elles voulaient qu’on vienne vers elles ? Elles se la jouaient timide ? « Hum, je crois qu’elles attendent qu’on vienne. » Soufflai-je avant de faire tourner mes glaçons dans mon verre, sans boire, juste m’amusant avec celui-ci. « Ça doit être intéressant d'être prof de mannequinat, non? » Tournant un vague regard vers lui, je me mis à réfléchir à sa question. C’était intéressant oui, et c’était ce qui me plaisait, moi qui avait mis du temps avant de trouver ma voie, celle qui pourrait me plaire pour le restant de ma vie. Et le mannequinat avait été ma révélation lors de l’adolescence. « C’est pas mal ouais, surtout si t’aime les meufs. On ne peut pas dire que la pudeur fasse parti de notre quotidien, pas le temps d’être pudique pendant les shows. » je me souvenais encore de ma première fois, ou je savais plus où donner de la tête. Maintenant c’était une habitude. « Ce qui est bien c’est d’enseigner. Le mannequinat c’est bien mais… trop de gens qui pètent plus haut que leur cul. Enseigner c’est plus tranquille, puis les étudiants sont bien mieux. » Pas besoin de préciser que je parlais bien évidemment des femmes. Et puis ce n’était pas tout le monde qui pouvait entrer là-dedans. Il fallait être à la mode et avoir de la créativité sinon c’était fichu d’avance. « Et toi ? C’est intéressant ? »

Spoiler:

«   C'est vrai. » Réponds-je en riant. «  Faut croire que ça fait pas l'unanimité chez les princesses. »

Oui, parce que celles qui osent nous rejeter pour ça sont des princesses exigeantes, on est bien d'accord ? Ou alors peut-être que ce sont simplement des meufs trop fières pour admettre qu'on est vachement plus que potables et qu'elles pourraient faire une exception et oublier ce « défaut » qu'est notre profession.

Mais bon, il a raison quand même, on va pas changer de métier parce que ça plaît pas aux filles. De toute façon, j'ai besoin de l'argent que je gagne grâce à la RPS, pour plein de choses, et ce n'est pas pour le bien d'un coup d'un soir que j'abandonnerais cette somme, quand bien même donner cours à ces enfants gâtés est parfois vraiment pénible.
Je prends un moment pour observer les demoiselles lorsque mon compagnon de soirée me dit qu'elles semblent attendre. Oh, vraiment ? Décidément, certaines personnes savent se faire désirer. Je ricane en buvant une gorgée d'alcool.

«  On dirait, ouais. » Dis-je en un sourire avant de lui demander son opinion sur son métier. «  J'ai raté ma vocation alors ? Il y a plus de mec en informatique... Bizarrement ça m'étonne pas. »

Ouais, il y a beaucoup de mec. Enfin, il y a Mi Ran, mais c'est Mi Ran. Après il y a aussi Yun Hua, cette élève qui vient à mes cours d'infographie sans y être inscrite. J'dis pas que ça me dérange, disons juste que j'y trouve mon compte en lui faisant porter des jupes en contre partie. Quel sadisme.

«   Moi... Hm. On va dire que j'préfère programmer chez moi qu'expliquer comment je fais. » Dis-je en riant un peu. «   Mais on fait pas forcément ce qu'on veut dans la vie. »

Je n'ai jamais aimé raconter ma vie au premier venu, et je n'ai pas encore assez bu pour être totalement imbibé et lui raconter tout jusqu'à l'arrivée d'Arisu dans ma vie. Oui, Arisu, mon chat, vous voyez ? Oh et puis je crois que vous vous en moquez un peu du nom de mon chat, pas vrai ?

Au bout d'un moment, je lève le regard en direction des demoiselles qui semblent ne pas avoir bougé et je reprends la parole à l'adresse du professeur de mannequinat, tout sourire.

« On va voir ces princesses ? Elles ont l'air de se faire désirer. »

J'aime bien les défis, alors je pense que cela m'amusera si on doit essayer de les convaincre un peu. Je sais pas, j'ai toujours eu un penchant marqué pour ce genre de choses, comme si les filles trop faciles ne m'intéressaient pas. Je souris un peu à cette pensée et prend une nouvelle gorgée de mon verre. Il faudrait que je ralentisse un peu, par contre, j'aimerais pas finir à quatre pattes avant la fin de la soirée.

Spoiler:

« C'est vrai.  Faut croire que ça fait pas l'unanimité chez les princesses. » « C’est t’être parce que les enseignants sont mal payés. Ces filles-là, cherchent avant tout des garçons bien payé pour mener la belle vie. Elles feraient mieux de travailler et de ne pas compter sur les hommes. » marmonnai-je en haussant les épaules. Il y avait un fossé énorme entre l’Asie et l’Europe ou même l’Amérique pour ça. Je l’avais découvert au travers de mes voyages pour les défilés. Si en Asie les filles étaient à la chasse à l’homme riche pour vivre, ailleurs ce n’était pas le cas. Parlant par la suite de nos métiers, je lui racontais un peu le mien. « On dirait, ouais. J'ai raté ma vocation alors ? Il y a plus de mec en informatique... Bizarrement ça m'étonne pas. » Je ris franchement avant de sourire. Ça ne m’étonnait pas non plus pour le coup. On voyait rarement des femmes dans l’informatique. Du moins ça ne courait pas les rues. « Va savoir ! En tout cas tu pourrais faire du mannequinat, t’es pas mal du tout. Tu devrais essayer, y’a de belles nanas dans ce milieu-là. » Si tant est qu’il puisse aimer les filles vraiment mince et sans trop de poitrine. Ça lui changerait à coup sûr de l’informatique. « C’est vrai que les profs d’informatique ont des nanas à poil en fond d’écran ? » Oui, il fallait que je sache la vérité. Etait-ce une simple rumeur ou pas ?  Ma curiosité avait besoin d’être assouvi ! et pas qu’un peu. « Moi... Hm. On va dire que j'préfère programmer chez moi qu'expliquer comment je fais.  Mais on ne fait pas forcément ce qu'on veut dans la vie.  » Hum, il avait raison, mais il avait aussi tort. On pouvait faire ce que l’on voulait parfois. Pas forcément tout le temps, mais on avait la possibilité de pouvoir choisir à notre époque. Ou du moins si on avait des parents assez ouvert d’esprit. « Pourquoi tu es devenu prof du coup ? Je veux dire, t’aurai pu bosser dans une boite et t’aurais été tranquille non ? » C’était aussi une possibilité, il y avait plein de job exploitable dans l’informatique. Je ne m’y connaissais pas trop, mais il me semblait que toute entreprise avait besoin d’informaticien. « On va voir ces princesses ? Elles ont l'air de se faire désirer. » Tournant un vague regard vers les dites princesses, je souris faiblement en les voyant détourner le regard, comme pour se faire encore plus désirer. Alors qu’elles ne se gênaient pas pour nous regarder. Finissant mon verre, je le posais avant de me redresser. [colo=teal]« Allez. En espérant ne pas tomber sur des imbéciles. »[/Color] Oui parce que s’il y avait bien un truc que je détestais, c’était les filles totalement sans cervelles. Lui tapotant le dos, comme pour donner le signal que nous pouvions aller les voir. Me levant je partis alors en direction des filles, bien évidemment, surveillé par elles qui nous regardaient et surement gloussaient à l’idée de nous voir venir vers elle. Une fois à leur niveau je souris en demandant tout simplement. « Vous permettez qu’on vous rejoigne ? » Une fois l’accord en poche, je m’installais à côté de l’une d’elles, avant de regarder mon compère, comme une sorte de regard complice un truc du genre avant de prendre ma voisine par l’épaule, me montrant plutôt avenant. « Si vous nous en disiez plus sur vous ? » Proposais-je histoire de les faire parler un peu et de voir à qui nous avions à faire.

Spoiler:

Il a raison, on est mal payés. Bordel, la RPS devrait nous payer le double pour le métier qu'on fait, surtout parce qu'on doit supporter ces poules aux oeufs d'or gonflées d'orgueil alors qu'elles n'ont encore rien foutu de leur vie. Je ris un peu à cette pensée. C'est bon quoi, j'ai jamais dit que j'avais envie d'épouser les filles avec qui je passais la nuit, non plus, elles peuvent bien aller se faire voir si c'est leur objectif. Je pense que, depuis quatre ans, j'ai compris à quel point ma vie de célibataire était géniale. Pourquoi vouloir m'attacher à quelqu'un sans raison valable, hein?

« Les pauvres, elles sont pas au bout de leur peine. »

Un instant plus tard, le commentaire qu'il fait sur mon physique m'arrache un très large sourire. Oh, je suis pas mal? Il pourrait dire que je suis carrément beau, je lui en voudrais pas. Enfin bon, on peut pas tout avoir, puis je sais pas si entendre un mec me faire ce genre de compliment est une chose rassurante ou pas alors... Ouais, je préfère qu'il me dise que je suis pas mal.

« J'y penserai en cas de reconversion.» Réponds-je en riant un peu, pour reprendre sur sa question. « Nan. Moi j'ai Daenerys Targaryen. »

Notons tout de même qu'elle passe pas mal de temps à poil à l'écran, mais ça me dérange pas vraiment on va dire. Mais non, désolé de le décevoir, elle est bien vêtue sur mon fond d'écran. C'est fou quand même, ce que les clichés peuvent avoir la vie dure!

« Les aléas de la vie. » Réponds-je quand il me demande pourquoi j'ai fini prof.

Bordel, j'passe une bonne soirée, j'ai pas envie de revenir sur cet épisode pourri de mon existence, vous comprenez? Je souris un peu avant de lui proposer d'aller rejoindre les demoiselles à qui l'on a offert un verre, espérant ne pas avoir à continuer cette conversation au sujet de mes choix professionnels, car j'aurais mille fois préféré m'occuper de mes petites affaires plutôt que dresser des imbéciles trop friqués pour moi. Je me lève à mon tour quand mon collègue semble approuver. J'espère que ce ne seront pas des imbéciles, même si ça m'arrange quand les filles que je fréquente sont un peu plus stupides que moi. Les faire-valoir, tout ça, c'est vraiment une bonne chose au final. Je rejoins également ces demoiselles avant de prendre place à côté de l'une d'entre elles, souriant largement alors que mon collègue lance la conversation. Pas que savoir ce que ces demoiselles font dans la vie m'intéresse vraiment, non. À vrai dire, je me sens plutôt comme un sims qui tente d'améliorer son charisme à cet instant, et cela m'arracha une sourire encore plus grand alors que l'une des demoiselles prend la parole. Elles racontent leur vie depuis quelques minutes quand je remarque qu'elles n'ont pas l'air d'avoir envie d'évoquer l'aspect professionnel. Elles ne travaillent pas, peut-être?

« Et vous faites quoi, dans la vie, à part ça? »

Parce que oui, savoir qu'elles adorent aller à tel ou tel endroit avec Mariko et Tsukasa ne m'intéresse pas vraiment, pour ne pas dire que je n'en ai rien à faire, mais j'aimerais bien savoir si elles ont passé la case université, vous voyez? Je crois que j'ai vraiment un problème avec la jeunesse ces derniers temps, même si habituellement ça ne me dérange pas trop. Bordel, j'aimerais bien que les gens aient leur métier ancré sur le visage, bien visible, histoire de ne pas avoir à poser ces questions idiotes. Remarquez, cela me donne l'occasion de poser des questions et de faire durer la conversation un moment de plus.

« Les pauvres, elles sont pas au bout de leur peine. » « Mais non. On est tout gentil voyons. » Bon, pas forcément tout le temps, mais je ne mentais pas, ou presque. « J'y penserai en cas de reconversion.. Nan. Moi j'ai Daenerys Targaryen. » Je ne pus m’empêcher de rire de bon cœur même. C’était un choix … Assez audacieux. « Nue ou pas ? Je n’ai jamais vu la série, mais j’en entends souvent parler. Il parait que c’est très branché sexe. Je devrais peut-être la regarder alors. » Dis-je d’un ton assez moqueur. Après tout ma réputation n’était plus à faire, mais soit, je n’étais pas non plus pervers au point de regarder une série juste pour quelques scènes de cul. Je n’étais pas non plus si désespéré que cela. Puis nous décidâmes d’aller enfin vers les femmes et nous installer auprès d’elle. Les faire parler était le but, puisque les femmes étaient connues pour être de vraie pipelette, je préférais les laisser parler, que parler de moi-même. Je n’aimais pas parler de moi, du moins pas envers des femmes que je ne reverrais pas après une seule nuit. « Et vous faites quoi, dans la vie, à part ça ? » On ne pouvait pas dire que les filles avaient des centres d’intérêt assez intéressant. Disons qu’elles n’étaient pas le genre de filles assez futées et assez intelligentes. Pas que je sois macho pour un sous, mais là, ça volait bas. Elles n’étaient pas idiotes, mais n’étaient pas non plus sortie de grandes écoles. Elles étaient là pour profiter et trouver des hommes. Ça puait l’évidence, mais je ne jugeais pas. Après tout j’étais là aussi pour ça, et je présumais que mon compagnon de beuverie et de métier, était comme moi. J’écoutais d’une oreille, assez distraite, ne retenant pas grand-chose de ce qu’elles disaient. Je préférais boire mon verre, siroter tranquillement le liquide dévastateur tout en jetant de temps en temps un regard vers le seul homme à la table avec moi. Comme si lui aussi s’ennuyait, je lui fis un sourire complice, comme pour compatir. Le physique parfois ne faisait pas tout. Mais heureusement il y jouait beaucoup. « Fort sympathique tout cela. » Dis-je doucement tout en me penchant vers la table pour poser le verre. Une des filles se permit de demander si nous pouvions danser, je lui fis un sourire franc. « Allez-y d’abord. » Sans se faire prier, elles quittèrent la table et partirent danser. Je les suivais du regard, comme pour vérifier qu’elles n’étaient plus. Je me tournais alors vers Ryû et soupirais. « J’ai connu mieux… » Oh ce n’était pas un reproche à son égard, bien au contraire, nous avions été deux pour venir les voir et le vouloir surtout. Et c’était les aléas de la vie. Tout ne pouvait pas être comme on le voulait. « Au moins elles dansent plutôt bien. » Tellement que certaines avaient déjà un homme à leur trousse.

Tout gentil? J'ai comme un doute à ce sujet, mais il est vrai que je suis bien plus gentil lorsque l'envie de draguer un peu me prend. J'veux dire, les femmes aiment les attentions, les compliments, les comportements niais qui leur donnent l'impression d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'importance, alors je me plais à leur donner tout ça, même si je n'attends pas forcément quelque chose, parce qu'il s'agit d'un jeu, quelque part. Un jeu auquel j'adore jouer. C'est un peu comme tester mon charisme, et j'adore ça. Je réponds à sa question sur le fond d'écran avec un certain amusement, et sa réponse à cela m'arrache un souvenir encore plus grand.

« C'est vrai. » Réponds-je avec amusement. « Mais elle est habillée, ça serait trop frustrant autrement. »

Ah oui, avoir un corps de déesse sur son écran sans même pouvoir y toucher, j'en serais tellement malheureux! Enfin, qu'elle soit habillée n'est pas forcément d'une grande aide. Cette femme devrait venir me voir et m'épouser, on serait les plus heureux du monde! Oui, je vis dans mes rêves, à l'instant, mais cela ne me dérange pas; j'épouserai Emilia Clarke dans mes plus beaux rêves et je vivrai une vie de fou !

En bon, ça ne sera pas ce soir, car je dois écouter, en compagnie de mon collègue, les bavardages inutiles de ces dames qui semblent trouver leurs vies absolument passionnantes alors qu'il n'en est rien. D'ailleurs, j'aimerais vous avouer que je n'aurai pas retenu un traitre mot de tout ce qu'elles peuvent nous raconter, là, tout de suite. En plus, je commence à sentir les effets de l'alcool que j'ai bu un peu plus tôt, et j'aimerais éviter de trop ouvrir la bouche, car je risque de dire pas mal de conneries, à partir du moment où j'ai un peu trop bu et que je deviens joyeux, je raconte tout et n'importe quoi, et j'explique également ma vie passionnante aux personnes qui m'entoure. À éviter, à éviter ab-so-lu-ment. Heureusement, ces dames me sauvent la mise en nous proposant d'aller danser. Je ris un peu lorsque mon collègue soupire et confirme ma pensée.

« Moi aussi, bien mieux. » Et pour avouer, cela me blase un peu d'avoir affaire à ce que je qualifierai de cruches. « Plutôt bien oui, mais ça fait pas tout. »

C'est pas comme si je cherchais l'amour, hein. En soirée, en général, une paire de fesse et une paire de seins suffisent amplement, mais ça commence à me déranger à partir du moment où ces femmes ont des attentes auxquelles je ne peux pas suppléer. En plus, comme je l'ai dit, je compte pas rentrer accompagné ce soir, j'ai des cours à donner demain.

« Tu penses qu'elles sont désespérées au point de sauter sur le premier mec venu? » Demandé-je en voyant les demoiselles se joindre à des inconnus après un moment.

« C'est vrai. Mais elle est habillée, ça serait trop frustrant autrement. » Je ne pus m’empêcher de rire. Oui, il disait bien vrai, et la frustration serait bien plus grande, mais c’était aussi le but de faire fantasmer les gens. Sinon, pourquoi fournir des photos de la sorte ? Mais le fantasme était aussi une sorte de frustration. En quelque sorte. « Tu m’étonnes… Mais elle est doublée non pour certaines scènes de la sorte dans la série non ? » J’étais curieux. Est-ce que c’était vraiment son corps à elle ou le corps d’une femme qui lui ressemblait et photoshopé après histoire de n’y voir que du feu ? Si c’était le cas, il allait me maudire pour lui enlever ce fantasme-là. Mais soit, on se retrouvait rapidement autour d’une table entourés de filles qui n’étaient guère intéressante. Ni pour lui ni pour moi. On subissait en quelque sorte. Le calvaire fut vite fini cependant une fois qu’elles partirent danser. Finalement, le calme et boire à deux était tout aussi bien. « Moi aussi, bien mieux. » Je me sentais moins seul pour le coup. « Plutôt bien oui, mais ça fait pas tout. » Exactement. On ne pouvait pas simplement juger une personne sur sa façon de danser, sinon la vie serait bien trop simple. Et on savait tous que la vie était compliquée comme pas permis. « C’est vrai, ça ne fait pas tout. Enfin, en général… On voit rarement les gens danser quand on les rencontre. » Sauf si on passait notre vie dans un bar ou une boite de nuit… Mais ce n’était pas le cas. Et cela serait bien triste d’en arriver là. « Tu penses qu'elles sont désespérées au point de sauter sur le premier mec venu? » Je me tournais pour voir à nouveau les filles, un sourire se logea sur mon visage avant de disparaitre. J’en avais bien l’impression. Ou l’alcool les rendait de la sorte. Mais bon, l’alcool avait toujours bon dos, on accusait toujours l’alcool, mais il reflète simplement nos envies la plus part du temps. « J’ai bien l’impression. Je pense qu’on a mal pioché ce soir. » Ajoutai-je sans pouvoir m’empêcher de rire. « On devrait peut-être partir. » Je n’avais pas spécialement envie de rester ici, là où elles reviendraient et nous souleraient encore une fois. « T’en pense quoi, toi ? » Même si je me doutais qu’il serait de mon avis.

Spoiler:

Doublée pour les scènes de la sorte ? Je ris un peu à cette question. « Oh, ça j'm'en fous un peu, à vrai dire, j'me rince l'oeil, j'me demande pas si c'est vrai ou pas. »

Ouais, parce que je me fais pas d'illusions, je sais que j'aurai jamais l'occasion de tâter un corps pareil... Sauf si je deviens super riche et que je fais le tour du monde ? Oh, je mens, j'ai déjà couché avec une femme aussi belle qu'Emilia Clarke, mais ça n'a rien de comparable, je pense. Franchement, qui regarde un film avec des femmes nues pour se demander si elles sont réelles ou pas ? À part un analyste ou un grand critique, je dirais personne, non ? Bizarre. Enfin, ça doit être son job, un peu, en tant que prof de mannequinat, non ? Je crois que je me poserai cette question à vie.

Tout ça pour en arriver à ce moment fatidique où nous nous rendons compte que les femmes qui nous accompagnent ne sont pas aussi intéressantes qu'elles pouvaient le paraître. Sérieusement, je crois que ces filles ont la capacité mentale d'un petit pois... Ou simplement l'envie de se mettre en ménage aussi rapidement que possible, peu importe avec qui ? Je me demande parfois si elles ont suffisamment peu d'amour propre pour ce genre de choses. Ça me viendrait pas à l'idée, personnellement. Enfin, je ne suis pas une femme, mais je veux dire... non, je ne pourrais pas m'installer avec une personne que je n'aimerais pas. Après, j'dis pas hein, l'amour c'est pas ma spécialité. Ça l'a jamais été d'ailleurs.

« Pas faux. » Je dois avoir trop l'habitude des boites et des bars. « Bon, au pire, je pensais pas les ramener. »

Je ricane un peu, et quand il me dise qu'on devrait peut-être partir, je hoche un peu la tête.

« Je pense que c'est mieux ouais, j'aurais pas envie qu'elles reviennent vers nous pour pleurer leur déception, encore une fois. » Dis-je en riant un peu.

De toute façon, je donne cours demain, alors je ne peux pas non plus m'attarder des heures, pas vrai ? Après, peut-être qu'il a envie de boire un verre ailleurs ou je ne sais quoi ? Je réfléchis un peu avant de me lever, attendant de voir ce qu'il décide de son côté.

« Oh, ça j'm'en fous un peu, à vrai dire, j'me rince l'œil, j'me demande pas si c'est vrai ou pas. » Je ris doucement sous sa remarque, il n’avait pas tort du tout. « Et tu as totalement raison ! Tant que la vue est satisfaisante c’est tout ce qui compte. » Fallait pas être difficile de toute façon. Et avec un corps pareil, autant dire que c’était plus que parfait comme vue. M’enfin on ne voyait ce genre de corps qu’à la télévision. Ce n’est pas avec mon métier que j’allais trouver des filles de la sorte. Non, moi je côtoyais plus des… Planches à pain. Rien de bien gonflé ou galbé, non. Je travaillais avec des cintres comme dirait Karl Lagerfeld. J’étais d’ailleurs l’un des cintres puisque j’étais aussi mannequin. Une fois en charmante compagnie, ou du moins ce que l’on pensait qui en serait une, on se retrouva comme deux idiots à comprendre qu’en fait, ben elles n’avaient rien de bien charmant. Du moins dans leur façon d’être et tout ça. Ce n’était clairement pas notre genre. Pas besoin de se le demander pour le comprendre d’ailleurs. « Pas faux. Bon, au pire, je pensais pas les ramener. » Je ris sur le coup, il avait bien raison, et je pensais la même d’ailleurs. « Moi non plus. A ramener quelqu’un, autant qu’elle vaille le coup. » Sinon ça ne servait à rien. C’était surement un peu idiot, surtout car si on ramenait quelqu’un à la maison ou dans un hôtel, ce n’était pas pour jouer aux cartes mais simplement pour passer une nuit au lit. On pourrait ne pas faire les difficiles, mais quand même, il y avait des limites. « Je pense que c'est mieux ouais, j'aurais pas envie qu'elles reviennent vers nous pour pleurer leur déception, encore une fois. » Oh ça non, je ne voulais pas de ça non plus. Le regardant se lever, je pris le temps de finir mon verre avant de me lever à mon tour, tout en arrangeant mes vêtements histoire qu’ils ne soient pas tout froissés. « Mission départ furtif activé. » Dis-je en imaginant une fuite à la James bonde ou tout autre style de film de la sorte. Pourtant on n’avait pas besoin de se compliquer la vie, partir l’air de rien était bien suffisant. Enfouissant une main dans mes poches, je cherchais mon paquet de cigarette avant d’en placer une entre mes lèvres et l’allumer. Le gout de la nicotine ne mit pas longtemps avant de soulager ma gorge qui était clairement en manque ainsi que mes poumons. Foutu clope. « Tu vis ou toi ? Pour ma part je suis sur Shibuya. » Dis-je marchant vers la sortie.

J'crois que je suis un mec assez difficile, quand même. J'aime bien les femmes, mais j'ai pas non plus envie de me taper des débiles. C'est pas compréhensible ? Quelque part, ça serait pas plus mal qu'elles soient toutes intelligentes, parce qu'elles auraient la présence d'esprit de ne pas nous créer de problèmes par la suite. Après, il vaut mieux qu'elles ne soient pas trop intelligentes non plus, ça serait con de se faire abuser bêtement par une fille un peu trop maligne et trop bien faite. Je ris un peu à cette pensée et approuve de la tête quand mon compagnon de soirée semble s'accorder avec moi. Quelques instants plus tard, la mission est annoncée par Si-Hyun, ce qui m'arrache un léger sourire alors que je commence à m'éloigner tranquillement de l'endroit où nous étions jusqu'à maintenant. C'est bien, elles n'en ont rien à faire, elles sont bien trop occupées à écouter les bêtises de ces gars qui leur promettront sans doute monts et merveilles dont elle ne verront jamais la couleur. Ça m'amuse beaucoup, dans un sens, mais je dois partir avant qu'elles ne nous prennent pour des psychologues amateurs, ce que nous ne sommes clairement pas. Ou du moins pas de mon côté. Je suis mon collègue et, en le voyant sortir un paquet de clopes, je souris un peu.

« J'peux t'en gratter une, s'il te plaît ? » Allez, la dernière et puis j'arrête. S'il vous plaît. Ça prend du fric, cette merde. « J'ai droppé la mienne dans une flaque en rentrant tout à l'heure. »

Droppé, oui oui, on sent le langage de gamer qui ressort, parfois. Mais on s'en fout un peu, je parle comme je l'entends... Ou pas ? Pauvre personnes à qui je parle sans qu'ils puissent comprendre ce que je raconte, par moment.

« J'vis à Shinjuku. » Ajouté-je suite à sa question, en riant un peu.

D'ailleurs, faudrait peut-être que je commence à penser à rentrer, non ? Il est quelle heure ? Pour en prendre connaissance, je porte la main à la poche de mon jean afin de vérifier l'heure sur mon portable, soupirant un peu en voyant qu'on a quand même perdu pas mal de temps avec ces gonzesses un peu trop stupides pour nous. C'est dommage, j'aurais pu faire une game ou deux pendant ce temps. Mais au moins j'ai rencontré un collègue assez sympathique, c'est pas plus mal.

« C'était quand même sympa, dommage qu'on n'ait pas eu de chance pour les nanas. » Ajouté-je en riant un peu.

« J'peux t'en gratter une, s'il te plaît ? » Je tendis le paquet instinctivement. « J'ai droppé la mienne dans une flaque en rentrant tout à l'heure. » Surpris de l’entendre parler de la sorte, je me mis à rire. « T’es un gamer ? Je suis un ancien gamer. Durant ma période un peu… Je m’en foutiste et tout ça. Enfin, il m’arrive de jouer encore à certains jeux en ligne. »[/Color] Je me souvenais encore à l’époque du lycée ou mes parents désespérés ne savaient pas quoi faire de moi. A l’époque les ordinateurs n’existaient pas, alors au revoir les jeux en ligne, mais les premières Nintendo sortaient, Gameboy et tout ça. Alors du coup j’avais passé la période adolescence à jouer. Voilà tout. Pokémon, Mario Bross, et j’en passe. Et puis j’avais suivis le mouvement, passant de la Nintendo aux PlayStation, puis les ordinateurs. Même si au fil du temps je décrochais tout de même pas mal. Je me souvenais encore de la période Âge Of Empire. C’était clairement le mal ce jeu. J’y restais des heures sans voir le temps passer. « J'vis à Shinjuku. » Sortant de mes pensées, je souris doucement. Shinjuku était un très beau quartier de Tokyo. J’avais d’ailleurs faillit y habiter, mais l’appartement de Shibuya m’avait tapé dans l’œil, et son prix aussi. Alors le choix avait été vite fait. « C'était quand même sympa, dommage qu'on n'ait pas eu de chance pour les nanas. » Il avait raison. « C’est vrai. La prochaine fois on aura surement plus de chance. Maintenant qu’on sait qu’on bosse dans le même établissement on va pouvoir se voir facilement et sortir plus facilement. C’est toujours plaisant de rencontrer des collègues cool. » Oui, ça changeait des collègues totalement bizarre, relou et j’en passe. Parce que ça, on en trouvait des tas à l’école. Ça n’en manquait absolument pas. « Tu rentres comment ? T’as une voiture ? Ou on se prend un taxi à deux pour avoir moins à payer ? » Proposais-je en tirant fortement sur ma clope. Il n’était pas obligé d’accepter bien évidemment. Je n’étais pas non plus un persécuteur. Mais si ça pouvait faire économiser, pourquoi pas après tout.

Sans attendre, je saisis une cigarette dans le paquet que me tend mon collègue, puis je le remercie, souriant à son commentaire.

« Ouep, je joue pas mal. Bon après, faut trouver l'équilibre avec les cours, tout ça, mais ouais, je joue pas mal.  »

On pourrait résumer en disant que je suis légèrement accro aux jeux, mais ce serait mentir, pas vrai? Je crois que je serais capable de m'en passer s'il le fallait, même si je me pose la question par moment. Il faut dire que j'ai tellement de choses à faire pour l'unif, le lycée, ces putains de gosses qui n'en ont sans doute rien à foutre de ce que je leur apprends... Heureusement que j'ai les jeux pour me défouler un peu, lorsque je ne sors pas!

«  Si ça tombe on s'est déjà croisés en ligne et on le sait pas.  » Reprends en riant un peu. « Si tu croises un "Ryû-sama" un jour, c'est peut-être moi.»

Après, j'dois vous avouer que je joue généralement à des heures impossibles, l'heure à laquelle mamy dort depuis un moment, vous voyez? Oh, franchement, ça me ferait rire de jouer avec un collègue sans même le savoir. Dans un sens, j'me sentirais un peu moins seul, même si je dois avouer que ça serait plutôt drôle.

« C'est vrai! Surtout quand ils sont pas coincés et lourds...  »

Il faut dire qu'à la RPS, c'est pas forcément la joie. Entre la femme de ménage qui passe son temps à chercher les soucis aux autres et le doyen qui pense qu'il est plus malin que tout le monde! Ah, les amis, parfois j'ai honte de l'endroit où je bosse... Pour ne pas dire tout le temps, à vrai dire. Je souris un peu à cette pensée, poussant un léger soupir. J'devrais pas penser à la RPS maintenant.

« J'suis venu en voiture ouep. Tu veux que je te ramène? »

Oh, c'est bon! J'ai bu, mais j'vais pas me la jouer Fast & Furious, hein. D'un autre côté, j'sais pas si ça serait vraiment malin de ma part de risquer un accident avec un autre prof. Niveau responsabilité, tout ça, ça risque de m'attirer tout plein de problèmes... Oh et puis merde, j'ai pas le fric pour me payer un taxi, surtout que je suis sûr qu'ils font exprès de traîner pour faire grimper le compteur, ces idiots.

« Ouep, je joue pas mal. Bon après, faut trouver l'équilibre avec les cours, tout ça, mais ouais, je joue pas mal. » Il n’avait pas tort, parfois on arrivait à oublier le reste. En tout cas, pour ma part, c’était le cas. Je ne voyais pas l’heure, alors je me lançais dans le jeu, pensant y avoir joué qu’une trentaine de minutes et quand je regardais l’heure, deux heures étaient passés, voire quatre ou plus. Tout dépendait du jour. C’était vicieux et c’était surtout mal quand on devait bosser ou autre. « C’est ça, la vie d’un homme célibataire. Enfin, j’en connais qui joue sans l’être et parfois, t’entends sa copine crier, et bizarrement il quitte la partie en mode je veux vivre. » C’était tout de même assez drôle parfois. Les femmes pouvaient par moment se montrer très effrayantes. Ce n’était pas nouveau, on savait tous qu’il ne fallait jamais, absolument jamais, énerver une femme. Question de survie. « Si ça tombe on s'est déjà croisés en ligne et on le sait pas.  » C’était possible en effet, après tout, ne dit-on pas que le monde est petit comme une bille ? « Si tu croises un "Ryû-sama" un jour, c'est peut-être moi. » Je fronçais légèrement les sourcils et me mis à réfléchir. Pas que je sûr mais ce pseudo me disait un truc. Mais je n’étais pas sûr, il y avait pleins de pseudo se ressemblant aussi. A tel point qu’il m’arrivait de confondre certains gens parfois. « Hum, ça me dit un truc, mais je ne suis pas sûr, le mien c’est Pink-Shi. » Oui, c’était très… On m’avait d’ailleurs déjà demandé si j’étais gay. Ce que je pouvais comprendre, le pseudo était révélateur. Mais non, enfin, j’avais déjà eu affaire à des hommes mais juste expérimentale. Rien de plus. « C'est vrai! Surtout quand ils ne sont pas coincés et lourds... » « Ah ça. La dernière fois, je suis tombé sur un prof, on aurait dit… Je sais pas, un choqué de la vie, il ne travaille plus ici d’ailleurs. Mais… Tu sais un peu le genre de personne introverti là. Il se faisait bouffer par les élèves. Je ne sais pas comment il peut faire un boulot de la sorte avec un caractère pareil. » Pour être prof, il fallait un minimum de caractère je trouvais. Sinon c’était foutu. Et pas qu’un peu. « J'suis venu en voiture ouep. Tu veux que je te ramène ? » « Je veux bien, si ça ne te dérange pas bien sûr. » Je ne voulais pas non plus lui imposer, je pouvais très bien prendre un taxi. « Ça ne va pas te faire un trop grand détour ? Vu que je vis sur Shibuya. » Je préférais rappeler là où je vivais, histoire qu’il ne regrette pas une fois en voiture. « C’est quand même le classe d’avoir une voiture. Je me dis depuis des années que je devrais m’en acheter une, mais je ne le fais jamais. »

J'ai toujours été passionné par les jeux alors j'aurais du mal à arrêter  d'un jour à l'autre. L'avantage, en tant que professeur d'informatique, c'est que je passe pas mal de temps devant l'écran et que je sais parfaitement comment gérer mon temps. Oui, enfin, lorsqu'il s'agit de jouer en soirée, c'est moins le cas, mais en général je fais ce qui touche au boulot avant, pour éviter les soucis et être considéré comme un prof correct, voire un bon prof. J'ai pas envie de me faire virer pour ne pas avoir réussi à donner du travail à mes étudiants durant la classe, vous comprenez?

« Ah, ça m'énerverait tellement!  »

Les femmes, c'est vraiment un luxe, en fait. C'est un peu comme s'occuper d'un chat. Quand elles sont pas contentes, elles miaulent et sortent les griffes pour se faire entendre. Elles peuvent être vicieuses et fourbes aussi, quand elles veulent. Mais j'ai pas forcément envie de vous raconter mes expériences avec ces dames, parce que j'ai d'assez mauvais souvenirs que j'aimerais oublier... Ah, si seulement j'avais été plus malin à cette époque au lieu de me laisser avoir comme un novice!

«  Pink-Shi?  » Je le répète pour moi-même en essayant de me rappeler un moment où j'aurais pu le croiser. « Je m'en souviendrai!  »

Et lorsqu'il s'agit des pseudos, j'ai généralement une bonne mémoire! La chance, d'ailleurs, car j'aurais pas mal de problèmes si je n'étais pas capable de me souvenir du nom des personnes avec lesquelles je joue, souvent ou non. Après, j'peux pas retenir le web entier, malheureusement.

« Hm, ça doit pas être évident d'être professeur quand on se fait bouffer. Faut se faire respecter.  »

Je sais que Mi a du mal lorsqu'il s'agit de gérer sa classe. Si je pouvais, je serais dans un coin à engueuler les insolents, même! D'un autre côté, j'dois passer pour un imbécile et rester derrière elle tout le temps ne l'aide pas, mais je ne parviens pas à m'en empêcher! J'ai envie de la protéger, vous voyez? Faut que j'arrête, ça me donne l'air stupide. Puis si ça tombe ça l'énerve et elle n'ose pas me le dire, vu son caractère.

«  Non t'en fais pas, j'aime bien rouler.  » J'appuie mon avis en secouant un peu la tête, puis je nous emmène à l'endroit où se trouve ma voiture. « Tu devrais, c'est vachement pratique! Bon après, faut aimer conduire...   »

De mon côté, j'adore ça, alors ça ne me pose pas trop de problèmes. Je souris un peu en arrivant devant mon véhicule et j'en ouvre la porte avant de prendre place à l'intérieur.

« Ton adresse? » Demandé-je en allumant la GPS. J'ai pas envie de me perdre, vu la gueule des adresses de cette ville, alors si ce petit bijou peut m'aider, je serai le plus heureux des hommes.

« Pink-Shi ? Je m'en souviendrai!   » Je souris doucement. « Ça passe pas inaperçu. Plein pensent d’abord que je suis une nana. Le côté rose quoi. » Mais bon, est-ce que le rose était réservé qu’aux filles et le bleu aux garçons ? Non, pas pour moi. « Hm, ça doit pas être évident d'être professeur quand on se fait bouffer. Faut se faire respecter. » « C’est ça. Si tu leur montres ne serait-ce qu’une once de faiblesse, t’es mort, ils te bouffent jusqu’à la moelle. Ce n’est pas facile pour tout le monde. » C’était malheureux mais c’était comme ça. Plus ça allait et moins les gosses avaient du respect pour nous les professeurs. Je me souvenais très bien que mon époque, on chargeait dès qu’on faisait une connerie. Et pas qu’un peu. Les coups de bâtons que j’avais pris et les tartes… Bref, j’avais souvent chargé, en fait. Il me proposa de me ramener, j’étais bien partant, mais je ne voulais pas non plus le déranger, il n’habitait pas le même quartier que moi. « Non t'en fais pas, j'aime bien rouler.  Tu devrais, c'est vachement pratique! Bon après, faut aimer conduire... » « Ouais. J’suis pas fan, fin, je ne déteste pas non plus, mais j’ai jamais trop eu l’occasion de réellement conduire en fait. C’est mon manager qui conduisait. » Dis-je en réfléchissant au fait que oui, je n’avais jamais eu de réelle occasion de pouvoir m’intéresser à la voiture. Une fois devant la voiture, on entra dedans.  « Ton adresse ? » Voyant le GPS s’allumer, je me penchais dessus pour taper exactement mon adresser à Shibuya. Pas que, mais c’était tout de même très grand Tokyo et on avait vite fait de se perdre dans les rues pour chercher une adresse. J’admirais les taxis qui n’utilisaient pas les GPS. Ils avaient tout en tête. « Et voilà. C’est quand même une grande révolution. Celui qui l’a inventé doit se dorer la pilule au soleil. Pourquoi ça n’arrive jamais à nous ce genre d’idée ? » Dis-je en secouant la tête. « Moi j’suis bon qu’en création de fringue. Et encore, aucun n’a eu le succès comme ceux des grandes marques. » Triste sort. « On devrait inventer un truc et poser le brevet. On deviendrait riche, plus besoin de bosser, tu vois le genre. » Parfois rêver, ça avait du bon, non ?

Spoiler:

Effectivement, le pseudonyme Pink-Shi m'évoquerait sans doute une licorne ou je ne sais quelle autre créature vraiment "kawaiii" comme le diraient certains.  Enfin, j'imagine qu'il choisit ce qu'il veut comme pseudonyme et que je ne suis pas là pour juger, avec mes dragons et ma toute puissance, n'est-ce pas?

« Clairement! Surtout dans cette école. »

La RPS, ce refuge pour étudiants pourris gâtés qui n'ont rien de mieux à foutre que tenir tête aux professeurs? Un véritable enfer à mes yeux, et ça fait des années que je pense comme ça. Si je n'y avais pas fait quelques rencontres agréables, je crois que j'aurais baissé les bras depuis longtemps. Au final, peut-être que je préférerais y rester si on me demandait de faire le choix un jour? Aucune idée idée. Je ne me suis jamais vraiment posé la question, à vrai dire, et j'ai toujours vu cette école comme une obligation.

Alors qu'il me parle de son manager, un sourire me vient. Ça doit quand même être sacrément cool d'avoir quelqu'un qui gère vos rendez-vous à votre place, non? Enfin, j'sais pas moi. Vous imaginez un peu? Allô? Ouais écoute, j'pourrai pas être là à l'heure, préviens pour moi. Ça m'éviterait de me prendre la tête bêtement avec des personnes qui n'auraient pas compris que je suis un homme occupé! Malheureusement, je ne travaille pas dans un domaine qui offre ce genre d'avantage... Peut-être que, si j'étais patron, j'aurais une secrétaire. Sexy. Terriblement sexy.

Perdu dans ces pensées qui ne me dérangent pas le moins du monde, je laisse mon collègue entrer son adresse dans le GPS avant de mettre la voiture en route, riant un peu à ce qu'il raconte alors que j'approuve d'un hochement de tête.

« C'est clair, il doit se faire des couilles en or. » Oui, bon, le langage fleuri n'est pas ma spécialité. « Peut-être que notre tour viendra, qui sait? Enfin, je doute que ça arrivera tant que je travaillerai dans cette école, mais bon. J'perds pas espoir.  »

Depuis quelques temps, effectivement, je reprends confiance en mes projets passés. Ça peut sembler bizarre, mais j'aimerais y parvenir maintenant, ne serait-ce que pour me prouver que j'en suis capable. Reste à savoir comment. Je ne serai certainement pas l'inventeur d'une merveille, mais si je peux gagner un bon salaire avec ce job, bah... Autant essayer.

« Ah ouais, j’sais pas si tu suis ce genre de conneries, mais t’as remarqué qu’un twitter foutait le brin à la fac ? »

Quitte à faire la discussion, autant causer d’un truc qui m’amuse beaucoup, non ?

HRP:

« Clairement! Surtout dans cette école. » « Franchement, si je suis venu dans cette école de bourge c’est juste pour le salaire. Enfin, j’ai pas réellement besoin d’un grand salaire, je vis très bien. Mais voilà. C’est toujours mieux d’en avoir plus. »[/color] Qui aime vivre dans la pauvreté ? Personne, ou alors faudrait être maso. Et puis on n’était jamais sûr de rien dans la vie. Alors autant mettre de côté et épargner au maximum pour plus tard. On ne vivait pas dans un beau pays ou l’état nous reversé de l’argent pour vivre à la retraite. Non. Bien au contraire. On vivait en Asie, là où l’acharnement du travail se faisait. Une fois dans sa voiture, j’entrais tranquillement mon adresse sur son GPS, et bénissais celui qui avait créé cette chose. Qui à l’heure actuelle, devait être sur un transat et se dorer la pilule au soleil. « C'est clair, il doit se faire des couilles en or. Peut-être que notre tour viendra, qui sait? Enfin, je doute que ça arrivera tant que je travaillerai dans cette école, mais bon. J'perds pas espoir. » Je ris faiblement en posant mon coude sur le rebord de la porte, m’adossant contre la vitre en baillant franchement. « Bah t’es calé dans l’informatique non ? Pourquoi tu créés pas un jeu pour smartphone ? Avec tout ce qu’il y a comme jeu, tu peux trouver un concept sympa et percer là-dedans. » C’était une idée comme une autre, mais à l’heure actuelle pas mal d’entreprise s’arrachait ce genre de concept afin de pouvoir percer un peu comme angry Bird, ou le 2048 ou je ne sais pas quoi. Bref, dès qu’il s’agissait de faire de l’argent, les rappas étaient toujours là pour en profiter. Ce n’était pas bien nouveau. « Ah ouais, j’sais pas si tu suis ce genre de conneries, mais t’as remarqué qu’un twitter foutait le brin à la fac ? » Je me mis à rire faiblement. Si j’avais remarqué ? Bien sûr, j’étais passé à la casserole avec ces conneries. « Ouais. J’ai eu mon grade avec ces conneries. Je ne sais pas qui c’est mais il ou elle a dû me suivre un moment pour balancer sur moi. Les gens font vraiment n’importe quoi pour pouvoir se faire remarquer. S’il faut c’est un prof … Ou même le directeur. Putain ça serait flippant. » Mais j’osais espérer malheureusement, que ce soit un élève. « Et toi alors ? T’as été visé ou pas ? »

Le salaire, c’est sans doute la seule raison qui m’a conduite à bosser pour cette usine à bourges. Non, franchement, pourquoi j’aurais postulé autrement ? J’veux dire, les gosses qui étudient à la RPS sont de véritables boutons de pus qui attendent le moment où ils exploseront et répandront leur merde partout aux alentours. J’ai juste rien à foutre de ces gosses, sauf quand ils sont talentueux dans le domaine où ils étudient et, pour être honnête, juste quand c’est dans ma section qu’ils le font. Le reste, je m’en tape comme de mon premier t-shirt. Putain de riches. Le pire, c’est que je continue à les former. Faut bien que j’sois payé, hein. C’est pas comme si j’allais pouvoir être tranquille un jour.

« Hm, j’ai pas le temps pour ces conneries… Le boulot à la fac me suffit largement. »

Hin hin. Mensonge. En même temps, vous me voyez expliquer à un collègue comment j’ai lamentablement été escroqué par ma fiancée et la façon dont ça m’a coupé toute envie de vraiment me lancer dans ce genre de choses. J’ai plus envie de faire tout ça maintenant. Au moins, en travaillant normalement, j’suis tranquille, on me fait pas chier, ou du moins pas vraiment, et je peux payer mon loyer tranquillement, sans souci. J’ai pas envie de me casser la tête pour quelque chose qui tombera à l’eau au premier couac ou qui servira à rien. Et un peu plus tard, je repars sur l’histoire de Royal Shit, riant un peu à la réponse qu’il me donne. Le pauvre, vraiment.

« Pas encore, heureusement. Enfin, je suis pas un ange alors ça arrivera bien un jour. » Son hypothèse m’arrache un nouveau rire. « T’imagines, le directeur ? Enfin, ça pourrait, hein, j’crois que cette école est pourrie dans ses fondations.

Enfant d’une famille pas forcément aisée, j’ai toujours trouvé ce genre d’élitisme profondément dérangeant. Évidemment, cela ne m'empêche pas de frayer avec les gens des classes plus haute et de me hisser moi-même à ce niveau de vie, puisque je suis assez porté sur l’argent et ce genre de concept, mais il y a de l’abus à la RPS.

« C’est pas le directeur. »

Une petite fierté. Avec une de mes étudiantes, on s’est lancé ce putain de défi de découvrir qui se cachait derrière ce foutu compte. Évidemment, l’identité, on la garde secrète, mais bon… De toute façon c’est pas comme si ce truc avait une influence sur ma vie, donc j’ai du perdre l’info, mais je sais que c’était pas le directeur, déjà.

« Je trouve ça plutôt fun. »

De la part d’un mec qui aime s’intéresser à la vie des autres, rien de bien étonnant, bien sûr. Je pousse un léger rire alors que nous continuons notre route dans les rues de Tokyo, rejoignant doucement le logement de mon passager. Une fois arrêté devant le bâtiment, il trouva une place pour se garer et coupa le moteur.

« Voilà. C’était cool quand même. On se croisera sans doute à la fac à l’avenir donc j’te dis juste bonne soirée. »