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 C’est quoi Muffin, ça se mange ? [MAE HWA]

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 27 Avr - 13:40
Aujourd’hui je promène Mami, Haru, Darling, Kaki, Lucky, Snow,… bref. C’est la promenade de Muffin. Il doit être environ deux heures de l’après midi et, pour éviter que boule de poils ne me fasse sa crise pour aller user ses pattes sur le bitume, j’ai décidé de l’emmener avec moi.  J’aurais du l’appeler « chiante », ça aurait toujours été mieux.  En plus elle refuse d’avancer là et j’ai l’impression que le peuple va me regarder bizarrement si je continue à demander à ce chien crétin d’avancer en tirant sur sa laisse.

Un jour, je prendrai des cours de dressage. Un jour, j’arrêterai de lui mettre des vêtements. Un jour je laisserai ce pauvre chien tranquille. Mais ce jour n’est pas encore venu et il peut souffrir encore un peu avant qu’il arrive. Pour l’instant, il faudrait déjà que Muffin m’écoute et accepte de venir avec moi jusqu’à la gare.

« Allez Volta. VIENS. » Ordonné-je à mon animal.

Je donne un petit coup sur la laisse pour la faire venir. Elle est vieille, cette laisse. Je l’ai reprise lorsque l’on a perdu Donut… Ce chien était tellement cool, il faut dire, même s’il était tout aussi chiant que Muffin. Tout ça pour dire que tenir un chien de deux ans avec une laisse qui doit en avoir plus de 10, c’est assez difficile, surtout quand celle-ci menace de casser à tout moment… Une chance que Muffin soit assez petite, sinon j’aurai beaucoup de mal à la faire me suivre.

J’arrive ENFIN à l’endroit où je comptais me rendre un peu plus tôt. La gare de Shibuya. Ou plutôt, j’arrive près de la statue d’Hachiko. Comme d’habitude, il y a du monde à cet endroit, et j’imagine que beaucoup d’entre eux attendent quelqu’un. Et que fait-on dans un endroit où il y a plein de monde ? On se casse la figure, bien évidemment ! Non. En fait, il n’y a que moi pour faire ça. C’est donc avec surprise que je me retrouve par terre… Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas d’attirance particulière pour le bitume, mais bon, ce n’est pas grave, nous dirons que la gravité est plus fort aujourd’hui un… Pic gravitationnel isolé, un truc ainsi… Oui, c’est parfait !

Je me redresse et frotte un peu mes vêtements qui ont été salis dans ma chute. C’est alors que je me rends compte que la laisse de Carpet m’a échappé… Je commence à paniquer un peu là. Je regarde autour de moi et je vois le chien de deux ans, assis un peu plus loin, passant la langue comme s’il ne comprenait pas sa vie.

« Kitty ! Kitty ! Viens ici ! »

Le chien penche la tête sur le côté et continue à tirer la langue comme un imbécile. Je pince les lèvres et pousse un profond et long soupir. Bien. Elle veut faire la chieuse. Je me redresse alors et m’avance vers le chien qui commence à me tourner autour en courant. Bien. Ce chien est vraiment atteint.

« Au pied ! Au pied ! » Répété-je comme un idiot dans l’espoir que cette bête accepte de m’écouter.

Je pourrais toujours faire une tentative de mêlée, mais je doute que ce petit chien y survive… Hm. Je pourrais aussi me jeter sur la laisse, mais je doute que j’y survive… BREF Quoiqu’il arrive, il y aura sûrement un mort. Je regarde l’animal d’un air blasé. Je ne vais quand même pas le supplier hein ? C’est vraiment con, un chien, quand ça a deux ans. En plus de ça, c’est rapide !

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 29 Avr - 16:58

Il était là, couché dans son panier de velours serti de petites pierres colorées. Mae Hwa avait payé cette couche au prix fort ; mais qu'importe, rien, non rien ne pouvait être trop beau ou trop cher pour son amour de petit chien. Il la regardait là, avec ses grands yeux ronds et globuleux qui lui allaient si bien, le menton délicatement posé sur les pattes, habité par son calme habituel. De son côté, la blonde ne tenait pas en place. La vision de sa boule de poils lui conférait une énergie positivement inhabituelle : rien ne pouvait la mettre plus en joie que cette vision-ci. Un surplus de mignon-isme lui donnait envie de crier, de frapper, de courir partout ; en réalité, Mae Hwa ressemblait plus à une gosse lâchée à DisneyLand qu'à une future star du monde hip-hop... Ridicule. C'est ce qu'aurait dit sa mère. Elle qui disait apprécier le chien, ne comprenait toutefois pas pourquoi est-ce que sa fille le traitait de cette façon, c'est à dire totalement humaine. Mais c'est plutôt cette dernière, qui ne comprenait pas son aînée. Quand on aime, alors on se doit de le faire savoir : couvrir d'amour, de cadeaux... La bête était la seule qu'elle avait été capable de traiter avec un tant soit peu de respect – ou plutôt un extrême respect, oui – alors, pourquoi voulait-elle s'en plaindre ? Mae Hwa se sentait bien. Elle se sentait requinquée, pleine de vie ; c'était si rare ! D'un bond rendu gauche par son surplus d'énergie, la jeune femme saisit ses lunettes et l'une des nombreuses laisses qui pendaient à la porte.

« Snooky, mon chou, on y va ? »

Le bouledogue avait cette manière adorable de marcher : il se dandinait tout simplement, au rythme d'une musique imaginaire. N'importe quel son aurait bien pu coller à cette adorable danse ; ce chien avait du groove, c'est évident ! Après quelques balades en compagnie de son ami, la jeune Mae Hwa commençait à connaître un peu son quartier, voir même, étrangement, à l'apprécier. Il était selon elle – et sans avoir jamais posé un pied dans les autres – le plus branché de tous. Elle le trouvait à la fois moderne et traditionnel, calme et animé, enfermé et chaleureux. Elle aimait beaucoup y promener Snooky. Oui, enfin... Il y avait de quoi se demander qui est-ce qui promenait qui. Tandis que l'un était calme et profitait de cette matinée ensoleillée, l'autre tirait au bout de la laisse comme un beau diable et n'avait de cesse que vouloir augmenter la cadence. Mae Hwa avait sans mal légué son rôle au canidé, qui ralentissait l'allure et maintenant en place son amie avec plus ou moins de difficulté. Ils se complètent, qu'ils disent tous. C'est vrai. A la fois si identiques – et je ne parle pas seulement du foulard rouge qu'ils portaient alors tous deux... – et si différents ! Ainsi fonctionnaient-ils : comme un couple finement assorti.

Mae Hwa tourna à gauche à l'intersection et bientôt, la foule se fit plus dense, pour ne pas dire tout à fait épaisse. On aurait dit, plus qu'un rassemblement sur le quais, un tissu fait de chair blanche et de tignasses brunes qui s'étalait sur la table d'un atelier de couture. Sa propre comparaison fit sourire  la jeune femme, qui s'en félicita. Elle se pencha vers Snooky, histoire de lui raconter un peu cette bonne blague, quand elle se rendit compte que la bête ne l'écoutait pas. Non, pas du tout même. Lui, avait les yeux rivés sur quelque chose, les oreilles bien droite et les quatre pattes bien encrées dans le sol. Que lui arrivait-il ? Impossible de le savoir. Mae Hwa ne parvenait à distinguer ce qui pouvait potentiellement attirer son ami, et cela l'agaçait au plus haut point. Si elle l'avait su, elle aurait au moins pu l'en détourner ; c'est vrai quoi, c'était son bébé ! Elle ne parvenait à cautionner le fait qu'il puisse s'intéresser à autre chose qu'à elle-même. Avec une moue boudeuse, elle releva la tête, et la foule s'écarta juste à temps pour qu'elle puisse voir un gus, sorti de nulle part, s'étaler plus ou moins violemment sur le bitume. Soit. Si, de coutume, la blonde se serait fait un malin plaisir de se moquer de lui, cette fois, cela ne l'amusait pas. Il se relève, penaud ; elle, fais quelques pas, mauvaise. Vous pensiez que personne d'assez fou n'existait pour faire une crise de jalousie à propos de son chien ? Eh bien, je vous présente Jung Mae Hwa, et je vous devine enchantés.

La boule de poils confortablement calée sous son bras, la coréenne s'avança d'un pas décidé vers celui qui avait osé attirer l'attention sur lui. Qui était-il donc pour oser faire ça ? Mae Hwa n'en revenait pas. En s'approchant de plus près, elle remarqua une deuxième boule de poils ; mignonne, heureuse, et semble-t-il jeune, à qui il ordonnait quelque chose qu'elle ne comprit absolument pas, mais qu'il fit avec plus ou moins d'insistance. Il osait importuner un pauvre chien sans défense ? Comble de l'horreur ! Ni une ni deux, la jeune femme se précipita vers l'animal, qui courait autour de lui comme un forcené. D'un geste vif, elle stoppa net la course de celui-ci, la laisse coincée sous le pied. Avec mille manières, elle récupéra celle-ci et la fourra fermement dans sa main, avant d'apostropher le jeune homme dans un japonais discutable, le regard dur derrière ses lunettes de soleil brunes.

« Eh, toi ! T'as pas fini d'embêter cette pauvre bête ? »

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 2 Mai - 12:46
Alors que je tente désespérément de récupérer le contrôle de ce jeune chien incontrôlable, je vois quelqu’un l’arrêter dans sa course et, dans un premier temps, j’en suis grandement réconforté. Enfin une âme charitable qui m’aide à rattraper cet animal trop agité. Malheureusement, mes illusions s’envolent lorsque j’entends la voix de cette femme qui semble soudainement très dure à mes yeux. Je ne suis pas sûr d’avoir compris ce qu’elle a dit, mais son ton parle pour elle, alors je m’approche un peu et m’adresse à elle sur un ton légèrement moins sec, mais légèrement contrarié.

« Je ne l’embête pas, il ne m’obéit juste pas du tout. »

Pour qui se prend-elle ? J’espère au moins qu’elle acceptera de me rendre mon chien car je n’ai pas l’intention d’avoir une dispute avec quelqu’un pour cela. Cet animal m’appartient et elle n’a pas intérêt à prétendre le contraire. De toute façon, je pense que Muffin me reconnaîtra et finira bien par revenir vers moi, ou du moins par réclamer ma présence… Non ? D’un autre côté, ce petit chien est tellement jeune qu’il pourrait aussi décider de refaire sa vie ailleurs, loin de moi et de tout sa famille.

C’est dans ce genre de moment que je suis heureux d’avoir mis un collier à ce canidé rebelle ! En effet, au cou du cavalier King Charles Spaniel blanc et marron est accroché un petit collier en cuir auquel pend une petite médaille sur laquelle sont inscrit son nom, le mien et notre adresse. Au moins, je suis sûr que mon animal me reviendra,… Sauf si la personne qui tombe dessus est pleine de très mauvaises intentions, comme le vol, par exemple. Cette fille ne compte pas voler mon chien, pas vrai ?

Je souris un peu à cette femme, espérant qu’elle comprendra ce que je viens de dire. Pour m’en assurer, je m’approche un peu plus d’elle, restant à une distance d’environ un mètre, par politesse bien évidemment, et je reprends la parole dans l’espoir d’obtenir ce que je souhaite.

«Voulez-vous bien me rendre mon chien, s’il vous plait ?»

Comme si ma seule occupation était de déranger les chiens. La fourrière serait tellement plus efficace que moi dans ce rôle ! Parfois, je me demande si j’ai l’air tellement méchant… Car oui, même si je suis sec dans mes ordres, j’adore mon chien et je serais prêt à beaucoup pour lui. En cet instant, j’ai surtout eu peur que quelque chose lui arrive, en partie à cause de son jeune âge et du manque de contrôle que j’ai encore sur cette adorable boule de poil.

Je n’aime pas vraiment que l’on s’adresse à moi comme elle l’a fait, mais alors là, vraiment pas. Cependant, je dois faire comme si de rien n’était, comme pour augmenter mes chances de récupérer mon chien, car si elle se met à penser qu’il ne m’appartient pas, je suis bien embêté.

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