Par une belle journée ensoleillée, il fallait forcément penser à sortir s'aérer un peu l'esprit. Rester enfermé dans l'enceinte de la Royale n'était pas déplaisant mais quand on avait fini de réviser et qu'on avait troqué ses pinceaux et ses peintures pour un stylo bille, forcément, la désillusion pousse au meurtre de ses pauvres cahiers qui n'ont rien demandés, soit dit en passant. L'envie n'était plus là, de réviser et de tailler une bavette avec la leçon du jour. En vérité, Mahlon avait une pressante envie d'aller dehors, d'errer quelque part et de trouver une occupation qui lui permettrait de se vider l'esprit. Il jeta alors tous ses cours dans son sac, enfila des vêtements bien plus potable et se mit en quête du saint Graal.

Mais alors qu'il observait les nouveaux sms sur son téléphone portable, le nom de Kyann lui revint bien vite en mémoire, allez savoir pourquoi. Son doudou favoris. Le genre de mec qu'il draguait ouvertement depuis des lustres même si ça n'était pas une drague quotidienne. Le voir, le trouver, le draguer, faire comme il avait l'habitude d'agir avec lui. Cette drague n'était pas vraiment sérieuse, c'était plutôt un jeu qu'ils avaient instauré tout les deux. L'un, comme l'autre, ne semblait pas désapprouver ce genre d'agissement, qui, il faut l'avouer, n'allait jamais bien loin. Mahlon était plus du genre à draguer, à faire des avances, qu'à les accepter. Il n'avait jamais été assez loin pour être mis dans le panier du parfait enfoiré. Il était clean, sobre de sexe, et fier de ça. Ce n'est pas que le sexe ne l'attirait pas mais, ne l'ayant jamais connu, et n'ayant jamais vraiment pensé à le connaître, il n'était pas forcément attiré par la chose en elle-même. Peut-être qu'un jour passera t-il le pas ?

Quoi qu'il en soit, il se trouvait déjà dans le quartier du beau Kyann. Il faut dire ce qui est, il était pas mal quand même. Son doigt appuya naturellement sur la sonnette et il patienta calmement, espérant que ce dernier se trouve entre ses murs sans quoi il n'aurait plus qu'à chercher une tout autre distraction. La porte s'ouvrit et face à ce visage de poupons, il ne pu que sourire, se jetant littéralement sur lui comme un morfale ayant enfin un bout de viande depuis des années qu'il en rêvait. « Mon amour~ » Dit sur un ton aigüe, comme une femme retrouvant son mari d'après la guerre.

Il éclata de rire, affalé contre lui, le faisant reculer et refermant la porte d'un simple coup de pied. Il se redressa, le relâchant, ayant parfaitement conscience de s'être invité royalement chez lui. D'ailleurs, c'était la première fois qu'il mettait réellement un pied dans son lieu d'habitat. Quel genre de garçon c'était ? Sans la moindre gêne, Mahlon ôta ses chaussures – tout de même – et s'invita dans le salon, attrapant la main de Kyann au passage, dont il n'avait même pas fait fit de ses paroles, si encore il lui avait parlé. « Putain, c'est hard chez toi. T'as jamais de meufs qui débarquent ou quoi ? Elle t'aiderait à faire la poussière. » Ouais, remarquer le genre du gentleman légendaire qui parle des filles comme de femmes de ménage. Il relâcha les doigts de Kyann et se tourna vers lui, ébouriffant les cheveux de ce dernier. « Avoue que je t'ai manqué mon blondinet favoris. T'as le droit de m'embrasser si t'en a envie. » Ceci accompagné d'un sourire en coin, pas du tout innocent soit-il. Kyann avait l'habitude d'une pareille attitude venant de lui. C'était Mahlon et il agissait comme ça avec tout le monde, qu'il soit ou non ses amis les plus proches. Est-ce que Kyann était un ami ? Non. Mahlon n'avait pas d'ami. Tout du moins, ces derniers étaient rares. Très rares. Il n'était pas du genre associable mais presque. Du genre de ceux qui se fondent parmi le peuple mais qui ne s'amuse pas à sympathiser à tout va. Bref, Mahlon avait juste besoin de distraction et c'est tout naturellement qu'il se servait de quelqu'un pour ôter l'ennui.

Tenue ■ La pièce était calme, seul le son du crayon glissant sur mon carnet se faisait entendre, installé sur le canapé, les fenêtres légèrement ouvertes pour laisser l’air entrer par cette journée plutôt ensoleillée, j’avais mon verre de soda sur une table, des sucettes posé à côté de moi, les enfilant dans ma bouche comme on peut manger des popcorns au cinéma. Ah, cinéma... Un sourire vient se poser sur mon visage en ayant quelques images des évènements récents en tête je pourrais presque jubiler et rire comme un idiot, quoique je suis réellement un boulet. Enfin, j’avais enchainé plusieurs croquis, de vêtements que je trouvais classes à faire confectionné, puis j’en profita pour faire une pause, tournant les pages de mon cahier je pouvais tomber sur des dessins plus personnels, non pas de Ji Hyuk à poil, mais certains portrait que j’avais pu faire en cachette dans son dos et je me rendais alors compte du chemin parcouru en si peu de temps. Un souffle léger filtra mes lèvres alors que je cogne ma tête contre le dossier du fauteuil regardant le plafond en me demandant ce que je pouvais bien faire, peut-être inviter mon petit ami à sortir ? Quoiqu’il n'est pas encore venu aujourd’hui, il est surement occupé. Je regarde l’heure inscrite sur mon portable avant d’attraper une nouvelle sucette, aspirant le gout et jouant avec pour passer le temps, adossé contre ma fenêtre, je prends l’air un instant quand j’entends la sonnette de mon appartement. Ah... Ai-je parlé trop vite ? Je laisse ma maison aussi désordonnée qu’à l'accoutumée, ce n’est pas comme si je voulais cacher que je n'étais pas doué.

Ouvrant la porte le bonbon dans la bouche je bloque un instant, avant de le relooker rapidement et je n’ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il me saute littéralement dessus, sa voix à ce moment-là manqua de m’étouffer, me donnant même jusqu'à des frissons, j’avais juste envie de lui conseiller de ne plus jamais recommencer ! « Yayaya ! Hyung c’est quoi ça !? » Il est dingue, mais j’ai l’habitude, il faut dire que si j’en crois ce qu’il m’a reporter et l’état dans lequel je me suis retrouvé il y a quelques mois de ça, des câlins comme maintenant sont enfantins à côté ! Enfin il s’incruste chez moi et ferme la porte avec un geste fluide, ce n'est pas comme si ça allait me déranger et que j’allais prendre la mouche pour si peu, tiré dans le salon par ses soins il fait l’état des lieux pendant que j’attrape mon verre sans savoir quoi faire de mon bâton de sucette tant pis je bois quand même, je sais je suis trop classe... Ouai. Bref, je le regarde en soulevant les épaules.

« Je fais le ménage une fois par semaine, sinon j’ai mon copain, donc je n'ai pas besoin de voir débarquer des meufs ici ! » Face à lui il m’ébouriffe les cheveux, me voilà prêt pour participer au projet ciseau du salon de coiffure avec cette dégaine ! « grogrr » oui je grommèle en les arrangeant, avant de rire tout simplement, surtout devant cette proposition alléchante qu’il vient de me faire, mais je lui tire la langue, en enlevant ma sucette de la bouche pour répondre en me rapprochant de lui d’un air joueur.

« Sérieux ? Wouah, quel dommage que j’en ai pas envie~ » un clin d’œil taquin, je croque mon bonbon en m’asseyant sur le canapé. « Bon alors, tu étais en manque de mon corps confortable c’est ça ? » Avant qu’il ne s’assoit j’attrape mon carnet à croquis que je pose devant nous sur la table, reposant mon attention sur Mahlon. « Je ne pensais pas que tu viendrais jusque chez moi pour un petit câlin hyung~ » ébouriffant ses cheveux à mon tour comme on caresse la tête d'un enfant, je le provoque un peu il faut bien l’avouer.

Il n'avait aucune gêne, aucune honte. En fait, Mahlon agissait toujours comme ça, que ça dérange ou non, il s'en fichait. Le principal était qu'il fasse ce qui lui plaisait. En l'occurrence, là, c'était surtout de déranger Kyann. Ce garçon si séduisant et si plaisant à draguer ouvertement. C'est pas comme s'il n'en avait pas l'habitude et qu'il ne pouvait pas s'attendre à autre chose venant de lui. Il était certain, même, que Kyann s'en amusait et il était bien intéressé de continuer son petit jeu même si ça pouvait déranger et irrité ce dernier. Mahlon n'avait pas l'habitude de faire dans la demi mesure, c'est comme si, à chaque fois, il s'amusait à pousser le bouchon toujours plus loin, quitte à faire monter la sauce et à rendre Kyann irrité ou ennuyé. Alors qu'il était accroché à son cou, il ne pu s'empêcher de lui souffler des mots d'amour au creux de l'oreille. C'était une vraie diva qui retrouvait son amour perdu. Enfin, si seulement tout ça n'était qu'un jeu. « C'est tout mon amour qui s'exprime, je sais que t'aime ça ! » Il referma la porte et l'entraîna jusqu'au salon, s'invitant sans aucune gêne. Il n'avait pas vraiment un bon savoir vivre et quand il était dans ces moments ou il était complètement dingue, il ne faisait aucune attention sur ce qui était bien ou mal. Le principal était qu'il obtenait toujours ce qu'il désirait.

« T'as un copain ? Tu me trompes Kyann ? Je pensais être le seul et l'unique dans ton cœur. Mais pas grave, je ne suis pas jaloux. » Il lui fit un clin d'oeil, ravi de savoir qu'il pouvait foutre la merde dans un couple. Oui, c'était aussi une autre passion chez Mahlon. Quand un couple était crée, il ne se gênait pas pour semer la zizanie en draguant l'un ou l'autre, parfois les disputes éclataient et souvent il se recevait des coups. Mais c'était comme s'il était un vrai masochiste. Le regard de Mahlon détailla longuement Kyann. Il s'installa à ses côtés et tâcha de le coller de très près. Une moue boudeuse lui échappa quand il lui dit ne pas avoir envie de ses lèvres. Pourtant, il n'avait pas l'air repoussant, si ? Tant pis, il aurait tout le temps pour rattraper ça. « J'étais en manque de toi tout court, mon beau~ ça fait combien de temps que je n'ai pas pu toucher à ta peau si douce ? » ceci accompagné d'une caresse sur sa joue et d'un baiser sur le bout de son nez. En temps normal, Mahlon aurait pleinement agripper les lèvres de l'autre sans aucune gêne, mais là, c'était différent. C'était Kyann, et il voulait juste le mettre mal à l'aise, le taquiner, pas le violer !

« Si je suis chez toi, c'est parce que je m'ennuyais. Quoi de mieux pour ôter l'ennui que de profiter de ta présence ? » Il lui fit un clin d'oeil et s'échappa bien vite de ses mains, remettant correctement ses cheveux. Lui qui avait prit le temps de se faire beau, voilà que Kyann piétinait tout en un seul geste. Il râla, le repoussa et lui attrapa même les mains, le tenant prisonnier. « Qui t'a dis que je ne voulais qu'un câlin cette fois ? »  Il se pencha tellement vers lui que Kyann finit à moitié allongé sur le canapé, prisonnier sous le corps de Mahlon qui lui tenait toujours les mains, l'empêchant de se soustraire à cet acte prémédité. C'était sans compter sur le fait que Mahlon ne sera pas libre d'aller au bout de son plan diabolique...

Tenue ■Une belle journée ensoleillé et je suis cloîtré dans cette pièce à étudier un paragraphe sur les droits. Je sais, j'ai bien dit que j'arrêterais mes études dans la science politique pour tenter ma chance au devant d'une scène mais... Tant que je n'ai pas vu mon père et discuté sérieusement avec lui, je ne peux rien faire de plus que continuer à bosser et remplir des feuilles de cours. ça me fatigue grandement, et mes soupirs doivent en dire long sur mon degré d'ennuie. Mon stylo ne cesse de salir ma feuille blanche, jusqu'à être noircit de texte barbant et nul à cirer. Au bout de deux heures, je termine mon devoir avec brio et le range dans mon sac avec un sourire. Je ne pense qu'à une chose, rentrer chez moi et voir mon copain. L'amour rend gaga, je vous jure. Je me sens comme une gamine qui découvre ce sentiment pour la première fois, jubilant bêtement face à des pensées guimauves et des intentions à la crème. Je ne suis pas au bout de mes peines, surtout en étant un peu freiné par mon père. D'ici quelques jours, si cela se passe bien, je pourrais être à 100% libre de mes agissements! Quelle joie, rien que d'y penser, j'ai hâte d'y être. En même temps, ça me stresse de songer au pire et d'imaginer perdre mon petit ami, ma relation, ma vie ici. Mon sourire s'efface lentement et je regrette de voir encore le mal de partout. Décidément, je ne suis pas bon pour rester enthousiasme bien longtemps.

Mon sac sous le bras, je quitte l'école pour reprendre le chemin du retour. Mon sourire est hésitant, parfois il revient pour mieux repartir. Je ne sais pas trop quoi penser, en réalité. Jusqu'à tomber sur une pâtisserie et penser à Shôta. La dernière fois, j'ai gardé des gâteaux pour Kyann, mais j'aimerai lui en faire goûter d'autre. à cette idée, je rentre dans le commerce pour m'y perdre de vue et craquer sur le moindre petit truc mignon. Bon dieu, je suis un mec quoi! La vendeuse se marre toute seule, essayant de m'expliquer les différentes pâtisseries. Au final, j'en achète un de chaque sorte, puis je m'en vais avec fierté et joie. Sérieusement, j'ai un grain. Ce doit être la faute de Kyann, sinon je ne comprends pas comment j'ai pu autant changer en l'espace de quelques mois. Dans tout les cas, je suis heureux et c'est le plus important. à force, je connais la route par coeur, je pourrais même la faire les yeux fermés. C'est rapidement que j'arrive à la résidence, franchis l'entrée, prends l'ascenseur et grimpe jusqu'à mon étage. J'aurai pu aller directement chez moi avant de me rendre chez Kyann mais non...

Ayant le double des clés, je peux facilement ouvrir la porte d'entrée si elle est fermée à double tour. Mon copain est chez lui, ça ne me pose aucun soucis pour rentrer en silence, croyant lui faire une belle surprise. Boite de pâtisserie à la main, je m'infiltre sournoisement dans son salon et... Lâche ma boite au sol avec une mine étonnée. C'est qui ce mec ? Qu'est-ce qu'il fout là, sur mon petit ami ? Il me... Trompe ? Kyann oserait me tromper ? Je perds rapidement des couleurs, affichant une mine choquée, déçue, à la limite de faire un malaise. « Tu te fous de moi... » Quand mon regard croise celui de l'inconnu, je me rends compte que je le connais parfaitement bien... Mahlon, mon cousin. Quel enquiquineur! Je le fusille des yeux, récupère ma boite de gâteau et lui lance sur la tête. Tant pis, j'irai en racheter. « Je vais vraiment te balancer par la fenêtre, 'spèce de cloporte! » Ma voix résonne dans l'appartement, mais je m'en fiche de crier. J'ai eu peur, tellement peur! Et je suis vexé... Vexé qu'ils fassent ça. J'ai une dent contre eux, autant Kyann que Mahlon.

Tenue ■ En toute honnêteté je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il vienne chez moi, bien que je ne sois pas vraiment le genre de gars à me poser de questions pour un oui ou pour un non, Mahlon était un mystère, il débarque soudainement sans que je ne sache ce qu’il vienne faire, mais c’était surement pour passer le temps. De mon côté je joue de cette « relation » sans me prendre la tête, qu’il se soit passé un truc ou non entre nous je m’en fiche, c’est un « hyung » légèrement barge sur les bords, donc je ne peux que m’entendre avec lui, même si je suis légèrement « inquiet » quand il est là, ne sachant pas vraiment ce qu’il a derrière la tête, un câlin et des mots d’amours, il est complètement fou, si Ji Hyuk était là il en perdrait surement ses cheveux, je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher de rire à cette pensée, quant à ses mots je hoche la tête presque désespérée avant de balancer d’un ton un peu ironisé.

« Mais oui, mais oui, c’est évident ~ » Pourquoi m’amuser à le contredire, je ne suis pas du genre à prendre ce genre d’amusement aux sérieux, donc autant rentrer dans son jeu sans pour autant lui laisser l’opportunité de dépasser les limites imposées. Dès qu’il me parle de meufs, je n’hésite pas à parler de mon copain, je souris face à sa réaction, quel comédien celui-là et c’est moi qui pense ça ! Je paraîtrais presque normal à ses côtés. « Si tu n’es pas jaloux alors~ » L’air de dire « tant mieux pour toi », une chose est sûre je n’avais pas envie de lui présenter Ji Hyuk, connaissant la jalousie de mon petit ami et l’idiotie de Mahlon, j’allais finir étouffé dans une relation non désirée toute comme celle qui unit Mai à mon mec, un feu d'artifice à bout portant.  Puis la réelle raison est aussi que je suis bien plus possessif et jaloux que lui...

Abordant le sujet de son manque de câlin, je suis joueur et provocateur, tant que ça reste « innocent » et que je n’ai rien à me reprocher je ne vois pas le mal à s’amuser, bien que je repousse sans peine ses « avances » vu que je ne suis pas intéressé. Je louche en suivant cependant le mouvement me faisant bisouter le bout du nez, je vous l’ai dit, ce mec est taré. Face à son comportement et ses mots je me contente de sourire, ne laissant aucune inquiétude ou autres s’afficher car j’étais serein, je suis comme ça après tout, bien que j’étais tout de même prêt à le repousser pour clairement lui dire de ne pas trop jouer sur ce terrain, des câlins amicaux et des jeux verbaux ce n’étais pas grand-chose, mais si le jeu devenait trop sérieux ça ne va pas aller, surtout que sans avoir le temps de lui répondre et agir la porte de chez moi s’ouvre, mon regard s’ancrant dans celui de mon petit ami apparemment surpris, ce qui est normal et je pensais déjà à comment lui expliquer que ce qu’il voyait n’étais rien... Mais franchement si les places avaient été inversé j’aurais pété un câble, donc qu’est-ce que je pourrais dire alors qu’il allait surement exploser dans la seconde.

Bingo. Mais ce qui me surprend c’est qu’il semble connaitre le type face à moi, me dégageant de son « étreinte » quand Ji Hyuk envoie la boîte de gâteaux sur sa face... je les jauge l’un et l’autre. « Ok. Je crois que faudrait qu’on m’explique. » Pointant le « cloporte » du doigt en regardant mon mec. « Tu le connais ? » Décidément on est dans les feux de l’amour ma parole, tout le monde connait tout le monde.

Mahlon n'avait jamais aucune gêne, que ça soit pour se servir de baiser ou de caresses. Il aurait très  bien pu lui faire peur, lui faire croire à un viol, ce qui ne sera jamais le cas. Il aurait même très bien pu lui voler un baiser, juste histoire d'être fidèle à lui-même et de prendre ce qu'il veut, quand il veut, sans attendre de réponse, d'autorisation. Et si Kyann venait à lui foutre une droite, Mahlon lui tendrait l'autre joue pour qu'il se défoule un coup et qu'il puisse prétendre avoir été agressé gratuitement par lui. Il était coincé, Mahlon le tenait trop bien, et plus les secondes avançait, plus Mahlon grappillait de la place sur son corps qui s'allongeait peu à peu. Et là, c'est le drame. Une personne apparaît dans l'embrasure de l'entrée du salon et un visage bien trop familier. Ji Hyuk. Tiens, que foutait-il là, celui-là ? Mahlon plissa les yeux et ne pu esquiver la boite qui s'écrasa sur son crâne, rependant son contenu sur lui et le canapé. Il se redressa, laissant Kyann s'extirper et attrapa une des viennoiseries qu'il coinça entre ses lèvres en s'installant bien confortablement sur le sofa. « Hm, crème. J'adore ça. » Il dégusta sagement son gâteau tout en laissant les deux s'expliquer. Mais il finit par se lever pour les rejoindre, abandonnant son gâteau sur la table basse.

« Alors comme ça le copain qui fait le ménage, c'est toi ? » Dit-il, s'adressant à Jihyuk tout en passant son bras autour du cou de Kyann, s'appuyant sur lui offrant un large sourire à son cousin. « Mon amour, t'aurais du me le dire que tu te tapais mon cousin. » Non, il n'était pas là pour dénouer les malentendus. Il était même là pour les embourber davantage. Son regard se planta sur celui de Jihyuk et il relâcha le cou de Kyann pour s'approcher de son cousin, l'agrippant par le col pour l'attirer à lui, le serrant dans ses bras comme on sert quelqu'un qu'on n'a pas vu depuis longtemps. Étonnement, cette étreinte n'avait rien de chaleureux non plus. Pourquoi est-ce qu'il devait toujours être dans ses pattes celui-ci ? Pourquoi est-ce qu'il avait toujours le droit de le croiser à chaque fois qu'il s'amusait ? Son cousin. Celui qui était de sa famille, celui même avec lequel il s'était si bien entendu autre fois. Pourquoi ça s'était terminé d'ailleurs ? Les enfants qui jouaient si bien ensemble, qui ne pouvait pas se quitter, et qui étaient devenus pire que des étrangers au point de ne plus rien connaître de la vie de l'autre.

Il plaqua sa joue contre la sienne, ses lèvres à hauteur de son oreille. « C'est de lui que tu me parlais ? C'est de lui que tu t'es entiché ? Très bon choix Jihyuk... Dommage que ça soit aussi le mec que je convoite. » Mensonge. Mahlon ne convoitait personne. Mahlon n'aimait personne. C'est bien connu, Mahlon est un cœur de pierre qui n'accorde même pas son corps à qui que ce soit. Personne n'est assez bien, semble-t-il, pour lui. Personne mais ça ne l'empêchait pas d'en faire croire le contraire. Il repoussa Jihyuk, restant lui-même planté entre eux deux. Est-ce qu'il pouvait leur gâcher leur journée en amoureux ? Certainement. « Kyann, t'es pas heureux ? Les cousins qui se battent pour toi, ça te plaît ? » Ceci avec un sourire faussement ironique. Finalement, son ennui allait vite laisser place à une occupation fort agréable. C'est pas donné à tout le monde après tout, autant qu'il en profite~ Un soupire traversa la barrière de ses lèvres et il s'en retourna vers la table basse, leur laissant le temps de parler un peu. Pendant ce temps, lui, s'installa à nouveau sur le canapé, chassant les gâteaux au sol pour éviter de se salir. Il attrapa le calepin sur la table basse et l'ouvrit, observant les nombreux dessins s'y trouvant, comme un feuillette un magasine.

Tenue ■ C'est à ne rien comprendre, autant pour l'un que pour l'autre. Y a que Mahlon qui doit se douter d'un truc, sauf peut-être que je sois le copain de son « crush ». Voir mon enfoiré de cousin câliner et chauffer mon copain me donne envie de retourner le canapé, et de les écraser avec. Pourtant, je suis plutôt calme dans un premier temps, avant de balancer ma belle boite à gâteau dans la tronche à mon aîné. Il m'agace, comme Andrew. L'un me pique ouvertement mon copain et l'autre s'incruste quand il ne faut pas... Aurais-je une famille normale ? Mahlon ne semble pas mal le prendre, mangeant même l'un des gâteaux que j'ai acheté pour mon petit ami. Je suis frustré et vexé, me pinçant les lèvres avec force. Il se paye ma tête, en plus. Qu'est-ce que Kyann foutait sous lui, hein ? Mon cousin se tape mon copain en cachette ? Non, non, je ne douterais jamais de Kyann. Aish! Il mérite que je lui fasse bouffer la pâtisserie par les trous de nez! Pour le coup, je fis vraiment le gamin en fusillant Kyann du regard, sans répondre à ses questions. Si on se connait ? Bien évidement. Nous sommes des Kwon, des cousins plutôt proche normalement. J'ai passé un peu de temps chez lui quand mon père était trop envahissant et heureusement pour moi. Je devrais lui en être reconnaissant, mais le voir comme ça avec celui que j'aime... Je dis non. Un putain de gros NON.

Mahlon revient à la charge en m'adressant la parole, sans lâcher Kyann pour autant. Je fronce les sourcils, en colère. « Alors comme ça, je suis la bonniche ? » Toute les raisons sont bonnes pour piquer ma crise, et là, ce n'est pas le moment de vouloir me calmer. Mon amour ? Je suis outré, les yeux comme des billes. Il est sérieux ? « tapais » comme si j'étais sa pute quoi... Certes, je n'ai pas trop brillé en amour avant Kyann, mais quand même. Ce n'est pas une relation pour le cul, pour se taper l'un ou l'autre. « Retire ton bras de MON copain. » Insistais-je sans bouger de ma place, toujours à quelques pas d'eux, l'air encore plus renfrogné. Ils vont réellement m'énerver, et je ne donne pas cher d'eux. Si je m'attendais à un câlin de mon cousin ? Jamais de la vie. Je trouve même à gesticuler dans ses bras, pestant tel un putois. « Lâche-moi! Yah! » Criais-je en tentant de lui marcher sur le pied, puisqu'il bloquait mes bras dans son étreinte forcée. à une époque, je ne disais pas à non à cette proximité... Mais quelque chose s'est brisé dans notre relation. J'ai dû perdre de mon humanité avec le temps et le forcing de mon père. Peu à peu, je ne suis même plus aller chez lui comme je le faisais si bien en étant plus jeune. J'ai perdu une partie de moi, bien avant le décès de ma jumelle.

Sa bouche collé à mon oreille et sa joue contre la mienne, j'écoute ses paroles en m'empourprant. Il est réellement sérieux ? « Je t'interdis de faire une connerie, Kwon Mahlon... » Je ne veux pas qu'il me prenne la seule personne qui a su me changer à ce point. Il ne peut pas comprendre lui, il ne peut pas savoir ce que ça fait. Finalement, Mahlon s'éloigne de moi et c'est mieux ainsi, sinon je ne promet pas de retenir une droite. Même s'il m'énerve à parler, à chercher les ennuies. « Mahlon... Je vais te taper. » Je le préviens, sait-on jamais qu'il le veuille vraiment. Puis je me tourne vers Kyann et le fixe un court instant. Qu'est-ce que je dois dire, hein ? Je me sens attristé et toujours en rogne. « Pourquoi tu ne l'as pas repoussé ? » Demandais-je simplement avant de pincer mes lèvres, sur le point de fondre en larme. Je suis trop sensible, j'ai dû chasser l'homme en moi depuis bien longtemps. En tout cas, je désire avoir des explications sur « ça ». Pourquoi il me fait ça, hein ? Je ne me colle jamais à d'autre mec depuis que nous sommes en couple... Encore moins à l'un de ses cousins ou cousines.

Tenue ■ Ok. Honnêtement je suis en train de regarder Ji Hyuk et Mahlon à tour de rôle et pour une fois je ne sais pas du tout ce qui se trame, bien que je ne semble pas vraiment affiché d’expression de surprise, des tas de situations défilent dans ma tête n’ayant pas encore fait le rapprochement sur leurs noms de famille identique, sérieux si on devait pensais que tous les « Lee » étaient mes cousins, on ne serait pas sorti de l’auberge. Mais le brun dégustant son gâteau tranquillement a une façon d’aborder les sujets et j’imagine déjà qu’il prend plaisir à ce petit jeu, bien que j’aie un caractère fluide qui me permet aussi de rester calme, je trouve son comportement puéril, un soupire s’échappe de mes lèvres à la question de Ji Hyuk, posant mon regard sur lui l’air de dire « tu es sérieux ? » Il va réellement jouer sur les mots en prenant au premier degré les paroles de Mahlon ? J’ai l’impression que je pourrais être réellement agacé par cette situation. Puis finalement je comprends enfin la nature de leurs relations grâce à ce dernier qui me l’apprends non pas sans une touche de vulgarité. Je peux voir la colère et toutes sortes d’émotions dans le regard de Ji Hyuk, j’avoue que le voir jaloux pourrait être jubilatoire, mais pour le coup ce n’est pas vraiment le cas, maudissant son cousin de s’amuser de nous, je considère hyung comme un « ami », mais s’il se met en travers de mon couple ça sera fini. Je garde le silence, écoutant simplement en observant, les deux cousins dans un câlin, je reste muet les bras croisés, qu’est-ce que je pourrais dire, Ji Hyuk est énervé et Mahlon en profiterait, je préfère donc ne rien aggraver avec des mots qui pourraient être détournés, comme quoi je peux aussi faire preuve de maturité, mais à savoir combien de temps cela allait durer.

Je n’entends pas ce qu’ils racontent entre eux, mais je déteste les messes basses. À la question du brun je lève le regard vers lui en brisant enfin le silence que j’avais jusqu’alors gardé.

« Bien sûr, si il y avait eu une raison de se battre. » Un simple sourire, ce n’est pas comme si je devais décider entre lui et Ji Hyuk, je connais Mahlon, du moins sa façon de me chercher, de me taquiner, ce mec est aussi joueur que je peux l’être, mais il n’y a aucun sérieux dans ses propos, je le sais très bien, pourtant cela n’empêche pas mon amant de douter et je ne peux pas lui en vouloir, surtout pas quand il me pose des questions qui m’auraient tout aussi agacé si les rôles auraient été inversé, mais sur le moment je n’y avais pas pensé.

Je n’aime pas voir Hyuk au bord des larmes, surement frustré et blessé, faisant un pas vers lui. Comment pourrais-je simplement dire que je ne prends pas au sérieux son cousin, que ce n’était qu’un « jeu », que je l’aurais repoussé s’il avait tenté de se rapprocher, que je ne le trompe pas, tout ce qui me paraît évident pourtant, mais que je devrais lui rappeler pour le rassurer? Or, j’ai l’impression que chacun de mes mots sonnerait comme une excuse, en effet je devrais m’excuser de l’avoir fait assister à ça et je devrais surement me tarter pour m’être laissé surprendre par Mahlon, mais rejeter la faute sur son cousin bien qu’il le soit ne me paraît pas juste. Je me frotte la tempe, en ancrant mes iris franchement dans les siens.

« Désolé. » Je regarde le brun assis sur le canapé qui apparemment regarde mon carnet, soupirant en reprenant. « Je ne m’excuse pas parce que j’ai fais quelque chose de mal, je ne trompe pas, disons qu’il aime me prendre pour son doudou... ? » C’est débile, mais c’est la vérité.

Mahlon avait radicalement changé. Entre l'enfant qu'il avait été, s'entendant parfaitement avec Jihyuk, jouant comme deux enfants pouvaient jouer. Ils s'étaient si bien entendu autre fois qu'il était étonnant de voir que leur relation avait changé à ce point. Mahlon avait ensuite perdu sa sœur dans un incendie dont Mahlon était l'instigateur – sans vraiment l'avoir calculé – et une rumeur s'était très vite répandu, une enquête avait même été faite mais les preuves étaient trop faible. La rumeur était tout de même lancée, « il paraît que c'est Mahlon qui a tué sa sœur. » ; « Il l'a fait, j'en suis sûr, il ne l'aimait pas » ; « C'est un assassin. » Mahlon en avait entendu des belles. Et Jihuk y avait assisté. Il n'avait peut-être pas prit partie, mais il ne l'avait jamais défendu. Il avait même osé prononcer, un jour, le nom de sa jeune sœur et Mahlon avait été incapable de l'entendre. ça. Ce nom entre ses lèvres. Ils s'étaient alors battu et leur amitié et leur 'fraternité' en avait été réduit à néant.

Ils avaient grandit et la rumeur s'était estompé. Même si personne n'en parlait à voix haute, dans la famille Mahlon était encore vu comme la cause de la mort de sa sœur. Ça ne pouvait pas changer. Jihyuk n'aurais et ne prendrais jamais sa défense et Mahlon n'espérait plus qu'il le fasse un jour. Alors il continuait à haïr tout ceux qui avait douté de lui à un seul petit instant. Son cousin, avait beau avoir de son sang, il le considérait comme un parfait étranger. Si seulement ça avait été possible, Mahlon aurait aimé changer de famille. Le simple nom de Kwon le hanterait jusqu'à sa mort. Il referma le carnet à dessin d'un coup sec et le jeta sur la table basse. Un rictus s'accrocha à ses lèvres, ce même rictus qu'il avait quand il allait faire une connerie. Il se leva et avala les derniers centimètres qui le séparait des deux garçons. Il planta son regard sur son cousin et inclina la tête. « Tu le laisse s'excuser devant toi alors qu'il n'a rien fait. Jihyuk, c'est ça l'amour pour toi ? Tu laisses les gens être pitoyable ? » Il parlait autant au nom de Kyann que du sien. Combien de fois avait-il été pitoyable devant lui en lui disant que ça n'était pas de sa faute, qu'il regrettait la mort de sa sœur, etc. Mais Jihyuk l'avait-il seulement entendu ? Un soupire remonta dans sa gorge comme un râle agacé. « Tu as raison, j'aurais pas du toucher à un cheveu de Kyann, j'aurais même pas du l'approcher. Mais maintenant que je sais qu'il est à toi... je crois que ça va m'amuser... »

Il porta son regard sur Kyann et lui adressa un sourire. Un sourire à la fois sincère et crispé. Même son cousin avait le droit d'être heureux alors qu'il avait lui aussi perdu sa sœur ? Il n'en était pas l'assassin par contre. C'est tout ce dont pouvait penser Mahlon. « Désolé. » Oui, il s'excusait devant Kyann. On aurait pu croire que c'était une demande d'excuse faites par rapport à ce qui s'était passé mais... pas du tout. En un rien de temps, plus qu'il n'en fallait pour penser ou réagir, Mahlon attrapa le menton de Kyann et se pencha vers l'avant pour poser ses lèvres sur les siennes. Juste face à Jihyuk. Juste devant le nez de ce dernier. S'il fallait qu'ils se battent, alors il pouvait au moins l'énerver, toucher à sa corde sensible pour que les coups qu'il lui donne soient forts. Brutes. Violents. Mahlon n'avait pas fait que de se détruire depuis la mort de sa sœur, il détruisait également tout ceux qui se trouvaient autour de lui.

Est-ce que c'est insupportable Jihyuk ? Est-ce que c'est insupportable de voir ça ? Ressens juste la douleur qui m'est apparu dans le passé et que tu n'as pas su consoler alors que tu étais le seul que j'avais envie de voir. Le seul qui, je l'avais cru, aurait pu me comprendre, me différencier de l'assassin que tous les autres montrait du doigt. Jihyuk, c'est décidé, maintenant que nous en sommes là, je vais te rendre la vie infernale. Et ça commencera par détruire ce que tu aimes le plus au monde.

Tenue ■ Qui avait-il de marrant à me mettre dans cet état ? à une époque, nous jouons ensemble, nous rions ensemble, je l'ai même considérer comme un frère en étant enfant. Son père me délivrait un peu du miens, trop autoritaire et à cheval sur les règles. Où est-ce que le fil à céder pour qu'on se regarde de cette façon, à la limite de se sauter à la gorge ? J'ai changé depuis l'enfance, je le sais que trop bien depuis les nombreuses rencontres que j'ai pu faire jusqu'à aujourd'hui. J'ai été un robot durant des années et mon état s'était aggravé avec la mort de Minah, mais Kyann m'a ouvert les yeux. Alors pourquoi Mahlon s'amuse à tout pourrir ? Pourquoi il vient jusque là pour détourner mon petit ami ? Je ne devrais pas être si sensible, ni afficher autant mes faiblesses, mais je n'arrive pas à contrôler mes émotions. Les larmes s'affichent toutes seules dans mes yeux, scintillant tristement face à la vision qu'ils m'ont imposés. Kyann n'aurait sûrement jamais voulu me voir dans ce genre de situation, pourquoi devrais-je le tolérer ? Maturité, tu parles. Je n'ai rien de mature quand je suis jaloux et au bord d'une crise de possessivité. J'ai même l'air d'un gamin, pleurnichard par dessus le marché. Mahlon a trouver mon point sensible, il a fait mouche, en plus dans l'mille.

Que cherche-t-il à faire réellement ? Kyann venait de s'excuser, et je regrette aussitôt qu'il l'ai fait. Pourquoi je suis comme ça ? Je ne devrais même pas douter de mon amant, mais alors je devrais rejeter la faute sur mon cousin. C'est trop dure à assimiler, à devoir prendre un parti... Surtout que je n'ai pas à le faire, non ? Je ne suis pas coupable, juste témoin. Qu'a-t-il à me reprocher ? L'amour, qu'est-ce qu'il y connait lui, hein ? Comment peut-il me faire des leçons alors qu'il n'a jamais eu personne dans sa vie. « Ferme-là, Mahlon. » Grinçais-je des dents avec un regard noir, énervé. Pitoyable... Parle-t-il vraiment de Kyann ? Je commence à douter, prenant un air affligé. Plus il parle, et plus j'ai la sensation que mon coeur s'ouvre. « Arrête... S'il te plait. » Je le supplie sans aucune méchanceté, juste avec un regard las. Je ne veux pas qu'il ruine mes efforts à néant, ni le seul plaisir que m'offre encore cette vie. Il n'a pas le droit.

Encore des excuses, mais cette fois-ci de Mahlon envers Kyann. Je ne comprends pas, jusqu'à qu'il amorce son geste et plaque ses lèvres sur celles de mon copain. Mon cousin a allumé la mèche, déclenché le mécanisme, poussé le soldat dans le vide. Le temps qu'il l'embrasse, j'ai vite brisé la distance pour le repousser de Kyann, levant mon poing pour l'abattre sur sa joue avec violence. Il l'a cherché, je l'avais prévenu. Qu'il le câline passe, qu'il le prenne pour son doudou, je peux le supporter... Mais qu'il l'embrasse, non. Furieux, je sens les larmes me piquer les yeux, puis dévaler sur mon visage rouge et bouillant. « Pourquoi tu fais ça !? ça t'amuse autant de venir pourrir mon couple avec tes conneries !? C'est quoi ton problème à la fin ! » J'ignore s'il m'a déjà vu énervé, mais ma durite viens de lâcher. Les poings serrés, je me retiens de me jeter sur lui pour déverser ma colère et éteindre la flamme qui me consume. Je sais pourquoi.. J'ai compris pourquoi. « Tu me reproches encore de ne pas t'avoir défendu, c'est ça ? Tu m'en veux parce que je suis resté muet et aveugle à tes soucis ? » Je dois sûrement chercher à l'énerver aussi, comme si c'était la meilleure des idées au monde. Je me sens trop vulnérable et à découvert pour me laisser tirer dessus comme un lapin. S'il me blesse, je le blesserai en retour. « Je n'étais qu'un gosse, Mahlon... Que voulais-tu que je fasse ? Je... » Je, rien. Ai-je réellement une excuse pour ne pas avoir été là ? C'est frustrant, déconcertant.

Tenue ■ Okay je m’excuse, ça ne me dérange pas vraiment de le faire si cela peut le rassurer, je l’ai laissé voir quelques choses qui a dû le blesser, je suis en tort, complètement. Je n’aurais pas dû laisser Mahlon mener la danse, mais je ne vois personne autour de moi comme un danger potentiel, Ji Hyuk devrait le savoir que je ne suis pas la personne qui ira le tromper, combien de fois lui ai-je déjà prouvé ? Bien sûr je connais sa possessivité, je suis doté de la même et c’est pourquoi je ne peux pas lui en vouloir, mais ce qu’il vient de voir pourrait lui faire penser ou dire des choses qu’il regretterait, pour éviter tout ça... je suis simplement désolé.

Mais Mahlon n’en a pas terminé et revient vers nous, vers moi. Je me fiche bien de paraître pitoyable, pourtant la situation évolue rapidement et je me retrouve à passer au second plan, je ne comprends rien à ce qu’ils raconte, mais je sens que ce n’est plus vraiment en rapport avec moi, je ne sais pas ce que je fous là sérieux, ah... Oui, c’est chez moi. Enfin tout ce que je peux faire c’est croiser les bras et les écouter, il y a un truc entre eux bien plus compliqué qui expliquerait ce qui est en train de se passer, mais je n’ai pas envie de m’en mêler, qu’on me laisse simplement rassurer mon mec et oublier tout ça, le reste ça ne me regarde pas.

Finalement je plante mon regard dans celui du brun ne m’attendant pas à ce qu’il s’apprêtait à faire, il s’excuse, mais je ne comprends pas pourquoi, enfin il ne faut pas longtemps pour que j’en devine les raisons en sentant subitement ses lèvres se poser sur les miennes, mes yeux s’écarquillant violemment sous le coup de la surprise, il a osé ? Je ne suis pas une personne prude, un baiser ce n’est pas grand-chose, quand je suis bourré j’embrasse bien mon meilleur ami, ça ne prouve rien, pourtant cette fois je sens que ce geste est fait avec l’intention de blessé et pas n’importe qui... Mon petit ami. À cette pensée mon sang pourrait se glacer ou au contraire s'enflammer alors que je m’apprête à le repousser, mais je suis devancé en sentant Ji Hyuk s’interposer, le coup part et il frappe son cousin, je ne comprends rien, sérieusement ils me rendent dingues ses deux là... Je soupire, en faisant un pas en arrière, ça dégénère cette affaire.

Plus j’entends les mots de Hyuk, plus j’imagine que la situation n’est pas aisée entre eux et que Mahlon en fut réellement blessé, mais que pourrais-je dire ou faire alors que je suis simplement un figurant, je suis l’essence qui permet à Mahlon d’embraser Hyuk, celui qu’il peut utiliser pour le faire exploser. Je ne suis pas utile dans cette histoire, je suis simplement observateur et pour le coup je frotte mes cheveux en soupirant de nouveau tout en me laissant glisser, m’accroupissant contre le mur au sol, on dirait que je vais assister à des règlements de comptes, super... Tant qu’on m’épargne le rôle du déclencheur.

Je crois que je n’ai jamais été aussi calme, la famille Kwon peut créer des exploits, clap-clap.

D'accord, il avait abusé, un peu beaucoup. Mais quant à savoir s'il regrettait ? Pas du tout. Si c'était à refaire, il le ferait encore, sans avoir le moindre remord. Il n'avait pas hésité à attaquer sur le nouveau point faible qu'il avait découvert chez son cousin. Il s'agissait peut-être de Kyann, un garçon qu'il ne détestait pas et qu'il blesserait sûrement également du coup. Peut-être que ça n'était pas sympathique mais à ça, Mahlon n'y pensait même pas. Il n'aurait plus un aussi bon rapport avec Kyann, il perdrait cette relation-là mais... d'un côté... il n'y réfléchissait pas du tout. Il était juste haineux et il voulait faire mal, peu importe si d'autres personnes souffraient. Mahlon accusa le coup, obligé de reculer de quelques pas tout en portant sa main à sa joue. Il n'avait pas hésité, mais à sa place, il n'aurait pas hésité non plus. Il soupira, le regardant à nouveau pendant qu'il se justifiait. Des justifications qu'il n'attendait plus depuis longtemps. Il n'était qu'un gosse ? Un gosse ? Il sourit et s'approcha de lui, agrippant le col de son t-shirt pour l'approcher rapidement de lui. « Je ne t'ai jamais aidé, moi, quand ton père te rendait fou ? J'ai jamais été là pour toi ? Le plus simple aurait été de ne pas faire l'égoïste. » Il l'envoya contre le mur, sans douceur. Il s'approcha à nouveau, posant sa main sur le mur juste à côté de sa tête, comme s'il avait voulu le frapper mais qu'il avait fait dévié le coup. Il le fixa longuement, la mâchoire crispée et serrée. « Si au départ je voulais laisser couler, ne plus avoir à faire à toi, oublier, maintenant je n'en ai plus envie. J'ai juste envie de t'emmerder et te rendre la monnaie de ta pièce. » Il se recula, son regard tombant sur Kyann qui avait gardé un calme olympien. Il sourit et s'accroupit devant lui.

« Ton petit ami ne semble pas t'avoir tout dit concernant sa famille. » Sous l'énervement, il venait à en dire des choses complètement débile. Il se releva et s'appuya contre le mur, fermant un court instant les yeux. Il y avait cette douleur qui l'empêchait de respirer à chaque fois qu'il pensait à elle. Non, il ne l'avait pas tué, c'est pourtant ce que tout le monde avait pensé. Tellement qu'il en venait à culpabiliser et à les croire. « J'suis un assassin, non ? Qui sait si je ne vais pas le tuer lui aussi. » Dit-il en pointant Kyann du doigt tout en gardant ses yeux rivés sur ceux de son cousin. Un sourire amusé aux lèvres, il passa sa main sur sa joue, qui le piquait quand même à cause du coup. Qu'est-ce qui serait le plus soulageant ? Frapper Kyann ou frapper Jihyuk ? Sans nul doute, Jihyuk. Kyann n'avait rien fait après tout... Il n'aurait jamais du venir ici. Pour que tout soit ressassé et remit sur le tapis. « Pas étonnant qu'elle t'ai quitté. Qui voudrait encore être près d'un égoïste comme toi ? » Cruel. Il était vraiment cruel de faire allusion à la sœur de Jihyuk, que lui aussi avait perdu. Mais Mahlon allait faire comme lui. Il ne serait pas à ses côtés pour le consoler, le rassurer, le calmer. Non, il allait lui faire voir ce que cette douleur pouvait être violente. Les larmes de Jihyuk n'arrangerait rien. Ils étaient minable. Autant l'un que l'autre en fin de compte. « Au fond, toi aussi t'as tué ta sœur, non ? » Allez Jihyuk, frappe-moi. Frappe-moi pour que je puisse te frapper moi aussi. Ça pourrait être si soulageant.

Et Kyann, qui n'avait pas d'autre choix que de regarder, d'assister à tout ça. Est-ce qu'il oserait se mettre entre eux deux pour les arrêter alors que la situation commençait vraiment à s'envenimer ?

Tenue ■ Qu'il câline Kyann comme un doudou pouvait m'être supportable jusque là, mais qu'il l'embrasse devient une autre affaire. Un crime à mes yeux. J'ai fais la guerre contre son ex, alors que c'était de l'histoire ancienne entre eux. Dois-je aussi lancer mon propre cousin dans une bataille ? De toute façon, qu'est-ce que je crains ? Kyann ne le choisira jamais, il m'a déjà moi. De ce fait, pourquoi je m'emporte à ses faits et gestes, ou contre ses paroles ? Parce que je suis une teigne susceptible et impulsif, qui répond aussitôt à la provocation. Il a trouvé la corde sensible et il s'amuse à tirer dessus. Le coup part sans attendre, éloignant ainsi mon copain de mon cousin. C'est entre lui et moi, Kyann n'a rien à faire au milieu de nous. Puis, qu'est-ce qu'on fiche là aussi ? On devrait sortir dans le couloir, histoire de foutre la paix à mon petit ami. C'est une histoire entre Kwon, après tout. Mahlon revient finalement à la charge en agrippant une nouvelle fois mon col, parlant d'une chose que je n'ai pu contrôlé à l'époque. J'étais victime de mon père, comme j'ai pu l'être jusqu'à récemment. Comment aurais-je pu prendre sa défense ? Comment... Il me rend dingue. Je n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il me propulse violemment contre le mur. Je m'y cogne mais ne râle pas, subissant en silence. Qu'il déverse sa colère sur moi, si ça peut lui faire plaisir. Je ne cligne pas des yeux quand il abat sa main à côté de mon visage, mes pupilles s'ancrant aux siennes. à l'écouter, on dirait que je suis l'enfoiré qui l'a forcé à tué sa soeur... Pourtant je n'ai rien fait de mal. Certes, je ne l'ai pas aidé, mais je ne l'ai pas accusé non plus. Pourquoi s'acharne-t-il à remuer le couteau dans la plaie ? Je ne comprends pas mon cousin.

Kyann est dans un coin, assistant à la scène sans nous interrompre. Tant mieux, je ne tiens pas à le mêler davantage. « ça suffit, Mahlon. N'englobe pas Kyann, c'est une histoire entre toi et moi. » Dis-je en serrant doucement la mâchoire, sur le qui-vive. Il en sait beaucoup sur moi, même si je n'ai parlé de mes cousins ou cousines. Mahlon dérive complètement, et j'ai bien peur qu'il soit difficile de le repêcher. Ses mots me font l'effet d'une claque mais je tente de prendre sur moi, d'éviter le pire. Relativiser, voilà un bon mot que j'apprécie. « Dis pas n'importe quoi. Tu n'as jamais tué personne. » C'est dure de garder une voix calme alors qu'il menace mon petit copain. Je tente de le raisonner, de prouver que je ne doute pas de lui. De qui parle-t-il ? Ma salive se bloque dans ma gorge et je peine à avaler celle-ci, manquant doucement d'air. Il parle de... Minah ? « Ta gueule. » marmonnais-je tout bas avec une once d'amertume. ça va exploser. Qu'il n'allume pas la mèche, sinon je ne répond de rien. Je ne l'ai jamais accusé, je n'ai jamais souhaité la mort de sa soeur, je n'ai jamais dit qu'elle était mieux sans lui... Alors pourquoi le fait-il avec moi ? Je sens la colère couler dans mes veines et monter doucement jusqu'à mon cerveau en mode « warning ». Il cherche la bagarre, c'est gros comme une maison.

crack. Un léger bruit résonne dans ma poitrine, tandis que mes paupières s'écarquillent. Il a osé. Il a le culot de me traité d'assassin alors que je n'étais même pas avec elle ce jour-là. Je me le suis suffisamment reproché pour qu'il ajoute sa couche maintenant, et pourtant... J'ai griller mon câble. Mon corps réagit sans écouter mes ordres, mes doigts attrapant son col pour le tirer vers moi et lui faire un croche pied jusqu'à le plaquer par terre et m'asseoir sur lui. Je m'en fiche qu'il soit mon cousin, qu'il soit ma famille... Personne ne touche à ma soeur. Hors de moi, le premier coup part dans joue, là où j'avais déjà tapé, puis un second de mon autre poing sur le coin de son oeil et j'enchaîne à plusieurs reprises en me fichant de lui faire mal. Il l'a cherché. Assassin ou pas, je m'en fiche. Je crois que mon cerveau a rendu l'âme et que je n'ai qu'un désir, le faire définitivement taire, quitte à lui briser la mâchoire ou à lui arracher la langue. Je ne suis pas violent en règle général, mais comme cette histoire de taureau, j'ai mon déclic apparentant au rouge; Minah.

Tenue ■ Les reproches sont lancés, encore une fois je ne sais pas ce qui se passe, comment pourrais-je dire quoi que ce soit quand je ne connais pas l’histoire qui les lie, on ne peut pas tout savoir, notre couple est encore récent et jusqu’à il y a quelques minutes j’ignorais que Mahlon était de sa famille, mais j’ai l’impression que cette histoire est plus importante que les apparences, du coup je tends l’oreille. Tout ce que je peux faire assis contre le mur de « ma maison » et de récolter des informations, Hyuk s’emballe, Mahlon s’emballe, le dialogue est lancé et une mise au point imposée, mais il semblerait qu’il ait préféré une autre sorte de « mise aux poings ». Je déteste les bagarres, Ji Hyuk doit le savoir, quand je l’ai protégé il y a quelques mois je n’ai pas envoyé un seul coup, je pourrais passer pour quelqu’un de lâche, mais encaisser et le supporteur demande beaucoup de nerfs. Puis pourquoi se faire mal quand on peut parler, je ne comprendrais jamais... Mais c’est surement parce que j’ai vécu dans un monde plus ou moins pacifiste... Je suis chanceux, haha. Bref, dans tous les cas ça ne semble pas s’arranger de leur côté. Les mots de Mahlon sont clairement des reproches, mais il me regarde et bizarrement je le sens mal, qu’est-ce qu’il veut encore ? Ce n'est pas vrai ça, pour l’instant je ne fais que regarder, mais s’il m’implique... Je devrais forcément pénétrer dans leurs querelles. Je lève les yeux sur le brun qui me met en garde sur des « secrets » que j’ignorerais, j’aurais eu une sucette dans la bouche je la croquerai d’une façon totalement indifférente, mais là, je l’observe silencieux. Jetant ensuite un regard à mon amant qui a essayé de dissuader son cousin de m’en mêler, mais cet idiot n’écoute rien et maintenant il me menace de mort ? J’ai le droit de rire ? Non parce qu'on parle quand même d’assassin et de chose un peu folle, puis me tuer ? Je me frotte les cheveux un peu fatigués d’entendre toutes ses conneries, mais des conneries qui grimpe d’un Level encore une fois. OK. On va se calmer là, ils me gavent sérieusement, combien de temps il va renvoyer une balle remplies de pique ? La douleur est aussi amusante que ça ?

Je me redresse simplement en les regardant de nouveau, je redeviens l’homme invisible dans leurs échanges, je pourrai tout aussi bien sortir et les laisser là, sauf que non. Mahlon fait du mal à mon copain avec ses mots et peu importe ce qu’il a vécu je ne pardonne pas qu’on blesse Hyuk... Mais ce dernier réplique violemment et je le laisse frapper, avant de me placer derrière lui et d’attraper ses poignets en disant d’un ton calme.

« Arrête. » Je m’en mêle ok. Je peux tout aussi me prendre des coups où me faire rejeter comme quoi ce ne sont pas mes affaires, que ça ne me regarde pas etc. Sauf que c’est chez moi et Hyuk est mon copain, donc j’ai tous les droits. Le retenant de frapper à nouveau, je lance un regard au brun allongé. « C’est ce que tu voulais ? Merde vous faites chiés avec vos histoires de famille. » On ne va pas jouer à ça pendant cent ans non ? je te frappe, tu me frappes, je te fais mal, tu me fais mal, sérieux la maternelle ça fait longtemps qu’on l’a tous quitté ici, enfin... normalement. Je me redresse en tirant les bras de Hyuk pour le lever.

« Vous êtes vraiment des Kwon ma parole. » Ils ne font pas dans la dentelle.

Mahlon osait toujours tout. Il n'avait aucune honte, aucun remord et rien de rationnelle ne pouvait l'effleuré. Il avait envie de faire mal et ferait tout pour ça, quitte à lui montrer qu'il est celui qui peut faire le plus mal sans avoir besoin de lui donner des coups. C'était presque vrai mais il finit rapidement sur le sol, allongé, le corps de son cousin au dessus du sien. Il aurait aimé lui sortir encore quelque chose d'acerbe, de glaçant mais il n'en eut pas le temps. Il se la ferma rapidement grâce au coup qu'il lui donna. Sa tête balançait de droite vers la gauche sans qu'il n'émette aucune résistance. Il le laissait frapper, comptant les coups intérieurement. Il ne chercha même pas à se défendre ou à esquiver, il le laissait faire comme s'il cherchait à le laisser se défouler. Un brin masochiste, notons-le. Mais Kyann ne semblait pas vouloir consentir à les regarder s’entre-tuer alors il s'approcha, retenant les mains de Jihyuk. Il s'adressa même à lui et Mahlon sourit maladroitement en hochant la tête. « A peu près, ouais. » Il sourit ensuite, grimaçant en sentant quand même la blessure à sa lèvre le tirer. Plus encore que le coup qu'il avait reçu sur sa pommette et qui semblait lui faire croire que sa joue en était gonflée. Il passa sa main dessus et se redressa légèrement. Voyant que Jihyuk avait ses bras prisonniers des mains de Kyann qui tentait de le relever, il en profita pour « réveillé » ce dernier en venant lui offrir une violente droite dans sa mâchoire. Ah, ça fait du bien de pouvoir lui rendre deux coups en un. Il le repoussa ensuite et se releva, époussetant ses vêtements comme si de rien n'était pendant qu'il chassait de son bras libre, le sang de sa lèvre inférieure.

« J'y j'avais pu choisir, j'aurai évité de prendre les Kwon en fait. Nous sommes effectivement une famille de lâche on dirait bien. » Il sourit et se redressa enfin, les observant tour à tour. Ils faisaient un beau couple quand même. Il afficha une mine amusée avant qu'il ne s'adresse à Kyann « Excuse moi, Doudou, je ne recommencerai plus. Tu nous propose pas de boire quelque chose ? » Il pouvait sauter du coq à l'âne si facilement de son côté. Pas sûr que Jihyuk soit capable d'en faire autant. Il n'avait pas ce grain en moins qu'avait Mahlon. D'ailleurs, il se tourna à nouveau vers ce dernier, passant son bras autour de ses épaules pour approcher son oreille de la sienne. « Depuis le temps que tu m'en parles, je me demande pourquoi je n'ai pas pensé à Kyann. Est-ce que vous l'avez déjà fait ? » Bah oui, il parlait bien de sexe et non pas d'un jeu de dînette. L'avoir fait. C'était franchement pervers de vouloir savoir ce genre de chose, mais c'était aussi un tantinet amusant de faire tourner en bourrique Jihyuk. Il allait sûrement finir par devenir aussi dingue que lui s'il traînait trop longtemps à ses côtés. Il ne défit pas son bras de ses épaules, tout en observant Kyann, comme s'il imaginait son cousin et lui. Non, finalement, il n'imaginait rien, il n'y arrivait pas. Il échappa un petit rire et relâcha enfin son cousin, croisant les bras. Bon, c'est pas qu'on s’ennuie mais presque. Ah, et puis cette lèvre qui lui fait mal maintenant, tout comme sa pommette qui le lançait toujours. On peut dire que Jihyuk n'y va pas de main morte. Mahlon avait une certaine façon de toujours reprendre contenance, de changer de sujet même si ça avait été un moment critique juste avant. En gros, il pouvait changer de sujet aussi facilement que ça et ça pourrait sûrement paraître étrange voir déconcertant quand on sait qu'il y a à peine 30 secondes, Jihyuk et lui s'entre-tuait.

Tenue ■ Arrête. Ce mot résonne dans mon crâne tandis que je venais d'abattre mon poing sur le visage de mon cousin, fou de rage. Il a parlé de ma soeur, il m'a accusé d'une chose que je n'ai jamais faite... Alors que ma soeur était tout pour moi, ma moitié, ma raison d'exister. Je ne pouvais pas passer là-dessus en disant « ce n'est rien » et pardonner à Mahlon qui m'en veut pour une raison toute aussi... Je n'ai même pas les mots tellement je suis en colère, cherchant encore à le taper alors que Kyann me retient en attrapant mes poignets. Non, non! Je veux encore me défouler sur cet enfoiré qui parle trop. Il me fout les nerfs, je n'arrive même pas à me contrôler, gesticulant dans tous les sens en tentant de me défaire de son emprise. Mon copain me connait bien, il sait que je ne peux aller contre lui et que je finirai par me calmer. Ce que je fis au bout d'une grosse minute, essoufflé et les yeux rouges. Mes yeux lancent des éclairs mais je reprends ma tranquillité sans lâcher Mahlon des yeux. De toute façon, Kyann me tient contre lui, m'empêchant de revenir à la charge alors que ce n'est pas l'envie qui manque. De son côté, Mahlon se redresse et examine ses blessures, sans trop être perturbé. J'aimerai en terminer avec lui, une bonne fois pour toute. Mais à la place de ça, je suis retenu par mon petit ami, pendant que mon cousin en profiter pour me dégommer la mâchoire. J'encaisse le coup sans grogner, ravalant le peu de sang qui s'infiltre dans ma salive. Beurk, quel goût immonde.

Comme s'il était possible de choisir sa famille, franchement. Je ne répond rien à cela, avalant encore ma salive en grimaçant. Je voudrais plutôt me rincer la bouche, mais je m'en fiche. Il parle à Kyann et je tiens encore ma langue, attendant le moment propice pour cracher mon venin. Je suis trop en colère pour être le gentil Jihyuk, trop énervé pour rester calme bien longtemps. à cette proximité, je pourrais lui donner un coup de tête entre les deux yeux, mais je me retiens encore et toujours, l'écoutant parler. Un sourire malsain s'affiche sur mes lèvres et je penche ma tête sur le côté, une lueur folle dans les yeux. « Plusieurs fois même, comparé à toi cousin. » Je le nargue sur ce point, clamant fièrement que j'ai déjà couché plusieurs fois avec Kyann. Comparé à lui, je vais toujours au bout des choses. Heureusement pour lui qu'il s'éloigne de moi, sinon je ne réponds pas de mes gestes. « Dégage de là, Mahlon. » Grognais-je en le regardant froidement. Il m'a cherché, il ne viendra pas se plaindre si je suis aussi mauvais avec lui. « Tu as beau être mon cousin, ça ne m'empêchera pas de te refaire le portrait. » Un dernier regard et je m'éloigne des deux, sans regarder Kyann. Je suis trop énervé pour lui faire subir mon humeur. Je m'éclipse simplement dans sa cuisine pour boire de l'eau à même la bouteille, me fichant pas mal de prendre un verre. Je suis dans mon mauvais jour, dans ma crise d'adolescence qui tarde à se terminer. « Qu'il aille... » Râlais-je pour moi-même en refermant brusquement le frigo, appuyant mon front contre la porte froide. Ma joue est bien contente elle, parce qu'elle chauffe mine de rien.

Tenue ■ Je n’aurais pas pensé que les choses tourneraient de cette façon, mais il faut croire qu’il y a vraiment des imprévus dont on se passerait, une guerre ouverte entre les deux cousins ce n'est pas vraiment ce que j’espérai et pourtant j’assiste à la scène sans broncher, du moins ça c’était avant que le brun n’accuse mon petit ami de meurtre sur sa sœur, sujet tabou pour Hyuk... Et le voilà qu’il se déchaine, ne pouvant pas regarder ça plus longtemps je l’arrête, tentant de le calmer, bien que ce soit difficile au début, Mahlon ne semble pourtant pas en avoir fini en profitant que je tienne mon mec pour le frapper, autant vous dire qu’à cet instant j’ai vu rouge, si mes actes sont resté maitrisés, mon regard lui ne l’était pas du tout, il en faut beaucoup pour me mettre en colère, mais le fait que je sépare mon homme de lui et qu’il en profite pour le frapper, pour moi c’est de la pure lâcheté... Si je m’écoutais je pense que je l’aurais déjà frappé pour avoir osé une telle bassesse. Surtout qu’il confirme lui-même que c’est une famille de lâches, cette histoire me désespère, elle m’agace et me donne juste envie de tout envoyé boulet pour que tout ce bordel inutile s’arrête.

Mais Mahlon semble répondre à cette demande en parlant de boire, genre, ça y est ? Il a fini de jouer ? Je soupire, je ne comprends rien décidément et surtout pas quand en plus il aborde un autre sujet, je n’ai aucune honte à parler de sexe, au contraire, mais là je me demande comment ça a pu rentrer dans le « contexte »... complètement largué je laisse Ji Hyuk répondre avec sa hargne, je ris intérieurement devant son comportement, j’aime bien qu’il soit aussi honnête, essayant de contenir la rage que j’ai ressentie un instant plus tôt contre le brun. Mais je ne suis pas rancunier, même si en l’occurrence quand sa touche Ji Hyuk je peux le devenir, d’où le fait que lorsque mon amant s’éloigne vers la cuisine, je m’approche de son cousin et attrape son poignet pour le regarder et lui dire doucement.

« Je t’ai laissé le frapper parce que vous semblez avoir des comptes à régler, mais la prochaine fois je ne resterai pas assis, autant que ce soit dit. » Je souris bien que je sois sérieux, parce que c’est comme ça que je suis, aborder des expressions « grave » ou hautaine ça ne me va pas, mais ça ne veut pas dire que j’accepterai de regarder Hyuk se prendre indéfiniment des coups sans rien faire, bien qu’il soit assez grand pour les rendre et que je déteste la violence, en tant que petit ami je ne peux simplement pas toujours rester observateur. Me dirigeant vers la cuisine laissant Mahlon faire sa vie, je vois Hyuk la tête contre le frigo et je me rapproche en posant ma main sur le dessus en ébouriffant ses cheveux.

« Un vrai chat sauvage hein ? » Je tente un peu d’humour, mais je veux surtout le calmer. « Montre ta joue. » Je ne lui laisse pas le choix en le forçant à me faire face pour observer le rouge où était parti le coup, soupirant. « Désolé, si je t’avais pas retenu tu aurais pu te protéger. Mets de la glace ça va enfler sinon. » Dis-je en sortant des glaçons du congélateur, autant vous dire de suite que je ne pense pas dans l'immédiat à en ramener à son cousin, mais... Kyann, Kyann. Avec ce qu’il me reste entre les mains je sors de la cuisine pour les lui donner, restant planté là à attendre le mot magique, sinon je vous jure je lui fais bouffer par les trous de nez et il peut se mettre son verre où je pense !

Jihyuk pouvait vraiment être désagréable parfois. Bon, souvent quand Mahlon le mettait hors de lui, c'est exact. Il n'y avait pas vraiment de haine entre eux. Pas entièrement du moins. Il y avait surtout de l'incompréhension. Mahlon aimerait le haïr, pour ne pas avoir été là pour lui alors que lui-même avait toujours été là pour le distraire quand il n'allait pas vraiment bien. Et maintenant, il gardait ce souvenir amer qui l'empêchait d'avancer. Depuis quand Mahlon pouvait se permettre d'avancer de toute façon ? La perte de sa sœur avait été impossible à surmonter, surtout en sachant qu'on le pointait du doigt comme étant la cause de sa mort, pas comme Jihyuk qui avait pu faire son deuil sans mal. Malgré que ça soit la même douleur, Mahlon n'avait jamais pu faire son deuil, partager entre l'idée de clamer son innocence et celle de croire les autres, c'était de sa faute si ce feu s'était déclaré. Morte brûlée vive, ça doit être atroce. Il soupira et les laissa disparaître un par un pendant qu'il se retrouvait seul, au salon. La phrase de Kyann l'avait fait sourire, amusé, moqueur peut-être ? Il n'espérait pas être entouré de pitié ou d'amis. Il n'en avait pas. Il n'en voulait pas. D'ailleurs, quand quelqu'un souhaitait l'aider, il le repoussait, vivement. Il n'acceptait pas la compassion. Il n'en avait jamais eu dans les moments où il en demandait le plus et il avait fait avec, il en avait prit l'habitude, maintenant c'était tout à fait normal pour lui d'être seul. On est jamais mieux servit que par soi-même, c'était sa philosophie.

Il se passa une main sur la nuque, grimaçant en passant son autre main sur les endroits que Jihyuk avait frappé. Une chose est sûre, son cousin avait la même poigne et la même violence que lui, il savait où frapper pour que ça soit bien douloureux. Mais le pire n'était pas vraiment les coups mais ce qu'il avait ressentit quand Jihyuk l'avait frappé. Il ne le dirait pas, mais lui hurler toutes ses horreurs ne l'avaient pas soulagé, au contraire, le poids sur ses épaules s'étaient renforcé un peu plus. Que devrait-il faire pour pouvoir respirer convenablement ? Il se tourna en entendant des pas et fit face à Kyann qui lui tendait un paquet qu'il devinait comme étant des glaçons. Il observa la chose en plissant les yeux. Son regard remonta sur celui de Kyann et il détourna la tête ensuite, glissant ses mains dans ses poches, sans prendre le sachet de glace. Que faire quand quelqu'un essaie de vous venir en aide ? Décidément, Mahlon n'était pas capable de comprendre ce genre de chose. « Je n'en ai pas besoin. J'aime les blessures de guerre, c'est comme ça que j'attire les filles. Occupe-toi de Jihyuk. » Il pinça les lèvres, évitant soigneusement le regard de Kyann. Attends, on ne va quand même pas trop lui en demander, hein. Il a déjà un ton doucereux, on ne va pas non plus s'attendre à ce qu'il dise clairement merci, de rien, hein ? C'est pas ce qu'il sait dire le plus. Bien que ça soit la première fois qu'on lui offre quelque chose, bien que ça soit de façon à le soigner, il était presque perturbé. Il avait quand même frappé Jihyuk et Kyann venait l'aider ? Il avait même fait l'effort d'abandonner Jihyuk pour lui venir en 'aide' ? Raah... Il râla et attrapa finalement plutôt sèchement la poche à glaçon. « 'm'ci. » avant de se retourner et de plaquer le sachet contre sa joue. Voilà, il lui avait dit merci, et en plus il avait accepté le geste. Content ?

Tenue ■ Ce n'est pas la première fois que je me bats avec quelqu'un, mais si j'ai rarement frappé sur un membre de ma famille. J'y tiens quand même, que mon père soit emmerdant ou que les autres n'ont pas tellement d'importance. C'est ma famille, ce qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui, mais je refuse que mon cousin parle ainsi, menace mon copain et dénigre la réalité face à ma soeur. Je ne l'ai pas tué. Il peut dire ce qu'il veut, je n'ai rien fait qui mérite d'être ainsi critiqué et rabaissé. Je me mords la lèvre sous son coup, avant de m'éloigner d'eux sans un mot. Je le déteste pour avoir ouvert sa bouche et brasser autant d'air... Il a rouvert une plaie que je croyais refermé. ça fait mal de penser à elle. J'aurai dû frapper plus fort, lui démonter sa mâchoire ou lui arracher sa langue. Je me tape doucement le front contre la porte du frigo, contenant ma rage et la colère qui bouillonne en moi. Qu'est-ce qui me retient ? Kyann?  Sûrement. Je ne devrais pas réagir avec autant d'impulsivité. C'est ridicule quand j'y pense, même si ça en valait bien la peine. ça défoule, mine rien.

La main de Kyann sur ma tête me fait ouvrir les yeux, soupirant à ses paroles. « Hmpf. » C'est la seule chose que je trouve à dire, gonflant mes joues même si l'une d'elle est collée au réfrégirateur. à contre coeur, je me décolle du frigo pour lui faire face, un hématome sur la joue. « Ce n'est pas ta faute, Kyann. Je devais le mériter. » J'hoche doucement de la tête à sa réflexion, acceptant de mettre une poche de glace sur ma joue. J'attrape les glaçons sans rien, les posant directement sur la partie chauffée même si ça fond et dégouline partout, dans mon cou jusqu'à mes vêtements. C'est frais, ça fait du bien.

Silencieux, je reviens vers l'autre pièce où se trouve mon copain et mon cousin. Il lui a apporté des glaçons, mais Mahlon fait son fier en renvoyant mon aîné vers moi. Quel gosse, pensais-je en roulant des yeux. Ils ne m'ont sûrement pas vu, éloigné dans mon coin à les écouter papoter. Moi non plus, je n'aurai pas voulu être un Kwon... Mais peut-être que cela ne sera plus le cas quand mon père m'aura déshérité ? Je m'en fiche. Je n'ai pas besoin d'un nom pour vivre, tant que je peux revoir les gens que j'aime et les serrer dans mes bras. « Rentre chez toi, Mahlon. » Soufflais-je en m'approchant d'eux, las. J'ai mal réagit tout à l'heure, mais je lui en veux toujours pour ses mots. « Je t'interdit de menacer Kyann. Tu peux bien m'accuser pour ma soeur, mais tu n'as pas intérêt à toucher à Kyann. » Je le regarde sérieusement, remarquant que les glaçons ont quasiment fondu entre mes doigts. Au moins, je me sens un peu. Fatigué, mais mieux. « J'aimerai dormir. » Dis-je en tournant mon regard vers Kyann pour qu'il comprenne, soufflant à nouveau en secouant ma main mouillée. Ma joue va survivre, qu'il ne s'inquiète pas pour ça.

Tenue ■ Personne ne mérite de se faire frapper, c’est pour ça que je déteste les bagarres, je ne comprends pas à quoi ça rime de se blesser et encore plus dans une famille... Prendre des coups pour protéger quelqu’un je peux comprendre, en prendre et en donner juste pour se défouler, ça n’a pas de sens. Il y a des sacs de frappe pour ça, des clubs de boxe avec des gens qui ont des protections, mais là, c’est juste blesser pour se soulager et blesser encore par fierté. Rien de bien glorifiant à mes yeux. Mais mon petit ami ne mérite pas le dernier coup qu’il a pris et c’est pour ça que j’ai prévenu Mahlon, je suis sérieux. Pourtant bien que je laisse Hyuk poser des glaçons sur sa blessure je ne peux me résigner à ne pas en apporter au brun, je choisis Ji Hyuk, mais dans cette histoire je n’ai pas de clan... Je ne suis qu’observateur de leur problèmes familiaux et je ne prendrai pas parti, même si les souffrances de mon petit ami me sont dur à digérer.

Je ne réponds rien aux mots de Mahlon continuant simplement de lui tendre la poche de glace, attendant patiemment qu’il la prenne, quand enfin il s’exécute avec un rapide « merci » je souris, il a trop de fierté. Mais Hyuk n'est pas loin et sortant de l’ombre il demande simplement à son cousin de partir, je pense en effet que c’est mieux vu les tensions qui semblent encore peser, puis j’aime pas vraiment que Hyuk lui dise « tu peux bien m’accuser pour ma sœur » même s’il me « protège » avec ses mots, je lui interdis de penser ce genre de chose, Mahlon doit forcément savoir qu’il est allé trop loin, mais ça je ne peux pas le forcer à l’avouer. Attrapant simplement la main de mon amant, avant de croiser son regard, je sais qu’il a besoin de lâcher prise, je soupire et allant dans la cuisine je prends une canette dans le frigo, revenant vers Mahlon en m’approchant de lui pour lui cogner contre son torse, le fixant.

« Tient, bois. » Il voulait boire non, mais je n’attends pas pour le relever et le pousser l’air de rien vers la sortie, je siffloterai presque si on était tous de bonne humeur, mais pour le coup j’ouvre la porte et le pousse de l’autre côté. « Je dois m’occuper de ton cousin, à plus hyung. » Un sourire comme j’en ai l’habitude et voilà que je referme la porte, je n’ai pas été brute, ni brusque, mais les désirs de mon petit ami sont les miens et il n’y aurait pas eu de conversation au calme pour cette fois, une prochaine j’espère que tout s’arrangera. Revenant près de Hyuk pour un câlin mérité, il va falloir que je lui fasse oublier toutes ses pensées négatives, heureusement j’ai mes petites idées pour ça~