#ootd (à gauche)

Il ne respecte pas le couvre-feu du dortoir, à traîner dans les rues de Tokyo à la nuit tombée, et peu importe. Qui respecte un couvre-feu, d’abord ? Ces choses là sont faites pour être transgressées, comme toute autre règle, mais là n’est pas la question.

L’air est frais, et pourtant il faisait chaud lorsque le soleil brillait encore dans le ciel. Peut-être Zander aurait du prendre une écharpe ? Il hausse les épaules, il ne compte pas rentrer au dortoir juste parce que ses poils s’hérissent de temps en temps sur sa peau. Il ne sait pas où il va, se contenant de suivre là où ses pas le mènent. Comme dans les films ? Peut-être qu’il arrivera devant une figure du passé qui ressurgit brutalement dans sa vie, ou devant quelque chose important pour son futur. Peut-être que ce soir, son destin est en train de tourner à pleine vapeur. Mais Zander ne croit pas au destin, au hasard. Tout ce qui se déroule est la cause de la volonté des personnes, et chaque chose va à leur guise.

Alors Zander marche, sûrement qu’il a déjà prit ce chemin dans sa vie, les bâtiments semblent lui rappeler des souvenirs enfouis. Et pourtant, son esprit n’est pas à la réflexion, il divague parmi les amonts de pensées qui peuplent sa boîte crânienne. Il pense à tout et à rien, aux choses qu’il aime et qu’il déteste, à ce qu’il a fait aujourd’hui et ce qu’il doit faire demain. Et sans vraiment s’en rendre compte, les lumières se font plus rares dans ces rues. Peut-être que le lampadaire est cassé, qu’on a oublié de le réparer ? L’air est un peu plus lourd par ici, et amorcé de boum sonores qui résonnent. Il lève la tête, à face de lui continue le trottoir, ou quelques personnes marchent, courent, rigolent, se dirigent vers les night club qui s’enchaînent un peu plus loin. Zander n’a pas envie d’aller par là et d’être submergé par la musique et la sueur, ni par les effluves d’alcool. Il tourne la tête, à sa gauche se faufile une petite rue, discrète entre les hauts immeubles. C’est le genre de petite ruelle où les cuisines d’un restaurant déboucheraient, jetant leurs déchets dans des gros sacs poubelles, attendant qu’on les ramasse. Sauf qu’il n’y a pas de restaurant alentour. En s’avançant de quelques pas, et en plissant les yeux, Zander distingue un escalier métallique de service, accédant sûrement au toit de l’immeuble. Tiens, il n’a qu’à aller se poser là-bas, accompagné de sa musique, tel une scène de film où le personnage principal se confronte aux pensées de la vie, surplombant le monde et plongé dans une musique douce, presque nostalgique.

Et Zander s’avance dans la ruelle, sortant déjà de sa poche ses écouteurs. Un bruit s’échappe du fond de la ruelle, et il lève la tête. Il est sûr que ce n’est pas un animal la cause, il n’est pas tout seul. Il garde ses écouteurs en poche, et il s’avance un peu plus, un pied après l’autre. Le lieu lui est familier, l’odeur de la situation ne lui est pas inconnue. Et il n’aime pas ça. Sortant de la presque pénombre, un homme court à moitié vers la rue principale, serrant fortement la poche de son manteau, tremblotant sur ses jambes. Et Zander soupire, comment s’est-il retrouvé ici ? Finalement, peut-être que le destin s’amuse à lui prouver qu’il existe, et lui joue un mauvais tour ? Il reste sur place, ne voulant pas s’approcher plus près de la personne qui venait de refiler de la drogue à ce pauvre homme contre une liasse de billet. Il ne voyait pas qui c’était, et pourtant il connaissait que trop bien cette odeur familière. Alors, il demande un peu au hasard. « Bishamon ? »

#feggy

Un fond de musique s'échappait doucement des enceintes, diffusant un air lassant et somnolant dans la pièce sombre et quasi silencieuse. Personne n'était là, ni boss, ni bras droit, ni camarade, ni meilleure amie. Seul, comme ces soirs de sortie où je ne suis pas la bande, où je ne décide pas de m'amuser, où je suis généralement en mission pour le QG. QG endormit, QG sous silence, un QG qui ne semble accueillir que moi en cet instant présent. Je n'ai pas mit les pieds au dortoir comme convenu dans les règles et conditions de l'école. Faire le mur, c'est un peu ma spécialité. Rentrer, c'est souvent plus difficile que partir. Ma mère s'inquiète, elle m'a déjà appelé trois fois en même pas une heure et je la rassure encore et encore. Comment fait-elle pour savoir qu'un truc cloche ? Comment sait-elle que je ne suis pas tranquillement dans mon lit à lire, jouer à la console ou pioncer comme un enfant sage ? Ma mère doit être devin, une sorte de déesse protectrice qui veille chaleureusement sur son enfant. Cet être qui est tout pour moi, ma chaire, mon sang, mon attention, source de mes doutes, de mes peurs. C'est seulement pour elle que je suis là, que  je suis dans cette merde bien qu'elle soit devenu le rythme de ma vie, de cette routine.

Avachi sur le canapé du boss, squattant son bureau privé, je m'amuse d'une façon tordue et déséquilibrée avec mon yoyo, l'écoutant frôler le sol avec un son de bobine qui se déroule. Dans ma poche, mon portable se met à vibrer et je dois m'arrêter de jouer pour le récupérer et lire le message affiché. Kang Jae. Des instructions, des indications, sachet de drogue, lieu de rendez-vous. Je souffle en rangeant mon jouet dans la poche de ma salopette, pareil pour mon portable et je me redresse du canapé pour enfiler ma casquette et mon masque recouvrant le bas de mon visage. Récupérant la marchandise à sa place habituelle, je la fourre aussi dans mes poches avant de sortir de la salle, puis du QG.

Un frisson parcourt mon échine tandis que je sens une légère brise s'infiltrer dans mes vêtements. C'est devenu une coutume de traîner aussi tard dehors, d'affronter le danger sans crainte, de se balader avec l'aisance d'un félin dans une cage aux chiens. Ils sont là, les yeux suivant les mouvements des âmes perdues, à l’afflux d'un pigeon à déplumer. Mon pelage est d'or, leurs griffes ne pourront rien sur moi, à moins de vouloir se briser contre mes crocs acérés. Déambulant dans les rues, je bifurque rapidement dans un espace plus réduit, au détour d'une avenue animée par les fêtards et les alcooliques. Ils ne me font plus rien depuis des siècles, vagues souvenirs d'une calme enfance. L'heure est à l'avance, comme si ma course fut de courte durée ou que mon client prenne son temps pour un retard agaçant. J'attends, reprenant mon yoyo pour le faire descendre et remonter aussi vite. L'homme arrive, l'échange se fait dans une succession désagréable d'un souffle sifflant et éreinté, preuve qu'il manque fortement de sa dose. Un sourire en coin, caché par mon masque, je le regarde fuir à toute jambe sans chercher à savoir si le prix était bon. Quelques yens en plus n'ont jamais tués personne.

La transaction terminée, je soupire en ramenant mon jouet entre mes fins doigts, le son d'une voix attirant rapidement mon attention. La pénombre n'est pas en ma faveur mais je darde mes yeux sur lui, cherchant à décrypter chaque trait de son visage. « Un client inattendu ? » Demandais-je en me décollant du mur sur lequel j'étais adossé pour me rapprocher un peu de lui. Un éclat passe sur son visage et mon sourire atteint presque mes oreilles. Zander, mon cher Zander.

#ootd

Un frisson de dégout, de mépris, s’empare de lui au son de cette voix qu’il a un peu trop côtoyé par le passé. Il n’aurait jamais du aller dans cette ruelle, vouloir accéder au toit pour se réfugier du monde, maintenant il se trouve confronté à son passé et ses erreurs. Il a raison, il s’agit bien de ce foutu dealer à gueule d’ange qui n’arrête d’apparaitre dans son champ de vision. Se voir à l’université n’était pas assez, il faut qu’ils se rencontrent à l’extérieur aussi ? Il recule d’un pas face au jeune homme en face de lui. « Rêve. » crache-t-il d’une voix qu’il se veut autoritaire, et pourtant d’infimes tremblements s’y décèlent. Il pourrait repartir, revenir sur ses pas, se trouver un autre endroit où se vider l’esprit entouré de sa musique, mais c’est comme si ses jambes ne veulent pas lui obéir. Ou est-ce son cerveau qui refuse de les faire fonctionner ? Pourquoi reste-t-il comme un pantin à le fixer.

« Je replongerai pas dans cette merde. » Est-ce plus pour le dealer ou pour lui qu’il dit ça ? Il n’est plus trop sûr, il ne sait même pas pourquoi il continue de parler alors qu’il a énormément de mal à le supporter, se voyant à travers lui, voyant la personne sale et droguée qu’il était avant. Et pourtant, tel un aimant, un champ magnétique l’empêche de faire le moindre mouvement, clouant ses pieds contre le bitume abimé, son regard divaguant sur ce qui l’entoure, mais jamais sur la personne en face de lui. Une brise nocturne vient lui caresser la nuque, provoquant des milliers de frissons sur sa peau, imperceptibles sous ses vêtements.

Comme épuisé par cette routine qu’il s’impose, il se laisse tomber au sol, son dos heurtant le mur derrière lui, ses jambes à moitié pliées contre son torse. Il n’est pas autant épuisé physiquement qu’il ne l’est psychologiquement. Sans même réellement savoir pourquoi. Son cerveau a bien besoin d’une pause. Surement est-ce qu’il est venu chercher ici. Il ne dit pendant plusieurs minutes, espérant surement que le jeune dealer va partir, le laisser tranquille pour qu’il puisse se rendre sur le toit, découvrant une vue hautaine sur la capitale nippone de son perchoir, seul, plongé dans les vibrations de sa musique. Mais aucun bruit de pas s’éloignant de lui ne parvient à son oreille, et il soupire. « J’voulais juste être tranquille, t’peux pas te tirer de là ? » Un ton neutre, des yeux dans le vague. Ses doigts jouent distraitement avec le fil de ses écouteurs, alors que son pied gauche tape en un léger rythme contre le sol.

#feggy

Rêve. Je n'ai pas besoin de cela pour vivre et il le sait très bien. Sa façon de me répondre m'arrache un fin sourire, avec la pénombre, cela peut paraître malsain alors que je suis simplement amusé par son comportement. Il se met dans un état affolant pour pas grand chose, c'est tellement marrant. Ai-je tenté quoi que ce soit contre lui ? Je n'ai pas l'intention d'être mauvais, surtout que dans le fond, je ne suis pas réellement une mauvaise personne. Je ne force personne à  tomber dans mes filets, ni même à consommer cette merde. Ils sont les seuls fautifs d'être trop tenté par un tel péché, à eux d'assumer leur connerie. Zander tremble de tout son être, sûrement effrayé à l'idée de replonger dans cette noirceur que peut être la drogue et ses effets nuisibles. C'est à lui de décider, pas à moi de le forcer.

« Je ne te demande pas de le faire. » Plaçais-je même s'il parle à lui-même. Je n'ai rien fait pour le pousser à acheter ou à consommer, qu'il se rassure, ce ne sera pas mon intention quoi qu'il puisse faire. Pourtant, il est toujours là devant moi, comme paralysée par mon ombre qui s'étend lentement vers lui. Ferais-je si peur ? Ma tête n'est pas effrayante, encore moins ma carrure ou mon aura. Zander est à dix milles lieux d'ici, à la limite de retomber dans son cauchemar. Devrais-je partir ? Pourquoi faire, j'étais là en premier. J'ai plusieurs arguments pour rester planté là, puisque c'est ma rue assignée pour mes ventes. Ce soir, je plante ma tente ici pour plusieurs heures, jusqu'à rentrer au bercail.

Mes yeux examinent la silhouette face à moi qui perd pied, assit au sol et appuyé contre le mur. Il semble faible, à la merci du premier salaud venu. Ce n'est pas moi qui pourrait lui tendre la main, surtout en sachant qu'il ne serait pas d'accord pour la saisir. S'il me déteste à ce point, c'est simplement parce que je l'ai poussé dans son malheur, parce que j'ai été la chaîne reliant le boulet accroché à sa cheville, tandis qu'il coulait profondément dans ces eaux sombres. Seul le temps passe, aucun de nous bouge de là comme si un combat silencieux se jouait entre nous. Il joue sur la corde raide, là. Je me rapproche de lui jusqu'à me pencher vers lui, mes mains appuyées sur ses genoux repliés. « J'étais là avant toi, Zander. » Je le regarde avec ce moment sourire angélique, avant de redresser pour m'amuser de nouveau à faire balancer mon yoyo dans le vide, sous ses yeux absent. « De quoi as-tu peur ? Je ne suis pas là pour faire de ta vie un cauchemar. C'est toi qui l'a rendu ainsi, par tes choix. Tu l'as voulu, je te l'ai donné, n'est-ce pas logique ? Pourquoi m'en vouloir, je ne suis pas coupable de tes décisions. » ça me fait doucement sourire, marquant un pas en arrière pour le laisser respirer. « Soyons amis, non ? » Suis-je sérieux ? J'en sais rien, mais ça m'amuse toujours autant.

#ootd

Avec le temps vient le changement, la prise de conscience, la méfiance face au monde qu’on découvre peu à peu, à mesure que nos yeux s’ouvrent sur la vérité, ou sur encore un autre mensonge. Zander a ouvert les yeux il y a quelques mois, et depuis sa vision s’est altérée, il ne voit plus de la même manière. Lui qui avait l’habitude d’être dans les dirigeants, le voilà qui se retrouve à se cacher des projecteurs et du pouvoir. Lui de qui on avait peur dès qu’on voyait sa chaussure pointer au détour d’un couloir, le voilà qu’il se recroqueville sur lui-même dès qu’un obstacle franchit son périmètre de sécurité. Tout n’est que méfiance, son corps, son âme et son esprit en empestent. Il se méfie du moindre mouvement autour de lui. Pas qu’il soit paranoïaque, et qu’il tente à croire que le monde tourne autour de lui et que les personnes à sa portée de vue n’ont d’ambitions que de le faire souffrir et de le tuer. Non, il a juste un énorme problème de confiance, et s’est décidé à ne suivre plus aucun mouvement qu’on lui imposait, à n’entendre plus aucune parole, à limiter leurs effets sur ses actions.

Oh, il n’aime pas confronter à une figure du passé, aussi familière soit-elle. Yagyu Berry. Bishamon. Peu importe le nom qu’il utilise, il n’est rien de bon aux yeux du pauvre Zander. Le croiser ce soir, alors qu’il n’est pas au top de sa force –comme il ne l’a pas été depuis une éternité– n’est vraiment pas bon signe, et un voyant rouge aveuglant clignote sans arrêt dans son esprit. Berry est le seul être de son passé qui reste à la surface du grand nettoyage de Zander dans sa vie. Il semble s’accrocher, sans pourtant faire le moindre effort visible, et cela effraie le jeune étudiant qui parait si faible à ce moment. Oh, ce qu’il déteste paraître faible aux yeux du monde, même si ces yeux ne sont que ceux d’une seule personne pour l’instant.

Sa pomme d’Adam monte et descend dans sa gorge alors qu’il avale sa salive. Ses épaules se redressent, raclant contre le mur froid et aigri derrière lui. Son regard fuyant reflète un mélange de sentiments, tous plus destructeurs les uns que les autres, et pourtant il ne peut le détacher de celui du dealer. Il étouffe alors que celui-ci parait si près et si loin de lui. L’air n’alimente plus ses poumons, le sang brûle les parois de ses veines, ses organes se tortillent, cisaillent ses muscles, tordent ses os. Oh, Zander n’a jamais été fort, peu importe les périodes de sa vie, cédant bien trop vite à la tentation. Et ce soir, il est plus faible qu’à la normale, et son masque d’indifférence et de mépris ne fonctionne pas face à Berry et à son visage à double tranchant, à la fois angélique et si démoniaque. Il l’entend sans réellement l’écouter, et pourtant ses paroles écorchent ses oreilles, il peut presque sentir le sang couler au creux de celles-ci, puis glisser dans son cou, traçant une fine ligne rouge sur sa peau blanche. Un grognement sort de sa gorge, incompréhensible, alors que Berry parle toujours.

« Ta gueule. » Une insulte si faiblement lancée à travers l’air pesant de la nuit noire. Un murmure qui se veut agressif mais qui rebondit sur les murs telle une caresse. Oh, qu’il est faible le Zander. Et épuisé, bien plus mentalement que physiquement. Pourquoi est-ce si difficile de faire face à la vérité. Parce qu’il sait bien que Berry ne ment pas, que ce n’est pas de sa faute –en partie– si sa vie a merdé de cette manière, s’il se retrouve dans cette galère maintenant. Et pourtant, à quel point est-ce plus facile d’accuser une personne récurrente dans notre vie pour les erreurs que nous seuls avons commises ? La conscience n’est pas soulagée, mais la vie semble plus facile. Et même en connaissant la vérité, Zander refuse et continue d’accuser Berry –entre autres– comme étant le fautif.

La dernière parole de Berry laisse sans voix le pauvre Zander qui n’avait rien demandé de tout cela –même si en soit, il ne s’est pas passé grand chose– en sortant dans la rue ce soir-là. Mais après quelques secondes de pur silence, un rire gras et moqueur, vidé de sens, s’échappe de sa gorge. Il se redresse difficilement, s’appuyant sur ses mains qui s’écorchent contre le bitume abimé, ses chaussures raclant le sol. Son rire se tait dans un hoquet. « Attend… Tu te fous de moi ? » Bon dieu, dites lui que c’est une blague de mauvais goût. Il a envie d’en rire à s’en tordre les poumons mais sa gorge se bloque. « Tu crois vraiment que, que j’ai envie de devenir ton ami ? » Et pourtant, Dieu seul sait à quel point il rêve qu’on lui dise ça, qu’on lui tende une main amicale et qu’on le remonte à la surface, bien qu’il ne semble pas si profond –ou peut-être est-il justement trop enfoui dans la vase pour qu’une quelconque personne le remarque. Mais Berry n’est pas une des personnes à qui on a envie d’être ami, oh non, surtout pas pour Zander. Il amorce un pas, auparavant appuyé contre le mur. « Arrêtes de t’humilier à dire des conneries pareilles. » Et c’est lui parle de s’humilier ?

#feggy

à ces yeux, je dois sûrement être un parasite. Le genre de virus qui s'infiltre dans votre base de donnée pour ne plus jamais en sortir, terré dans un coin sombre à guetter le bon moment pour resurgir. J'agirai en cas de nécessité, quand il sera perdu et dans une zone à risque tel un vieux site contournant les pare-feux. Il pourra utiliser n'importe quel anti-virus, c'est trop tard maintenant que je suis ancré à sa tour de contrôle. Il ne peut pas m'échapper, et je n'ai aucune envie de le lâcher. Zander perd doucement la notion de cette douce réalité, ses yeux ne me lâchant plus d'une semelle, tandis que je ris intérieurement de son état critique. De quoi a-t-il ? Que je le force à consommer à nouveau ? Pourtant, je ne force personne à traficoter avec moi, c'est mes clients qui décident de devenir la victime, ce n'est pas moi qui ordonne, qui les pousse. Ce sont eux, les pauvres fous.

Ta gueule. Quelle belle insulte pour une âme perdue et errante, ça sonnerait presque bien à mes oreilles. Pourquoi devrais-je me taire ? Il n'a aucun droit sur ma parole. Je pourrais insister, juste pour l'embêter et le contre-dire, mais non je souris tout bonnement. J'ai raison et il le sait. Quand je dis n'être coupable de son malheur, il sait que j'ai raison. Ce n'est pas moi qui ait consommer des merdes pareilles, pas moi qui ait échangé du fric contre de la drogue, ce n'est pas moi qui ait plongé là-dedans à en devenir accro et malade. Je ne suis pas coupable, et ça doit l'emmerder d'affronter la vérité tel un guerrier sans arme. Il aurait pu tomber sur un autre enfoiré de mon espère et le haïr tout autant, ce n'est pas ma faute d'être l'heureux élu de ses malheurs.

Pourquoi ne veut-il pas être ami ? N'est-ce pas une bonne tactique d'avoir son pire ennemie dans son camps ? De ce fait, je ne serais plus le méchant de l'histoire mais la main tendue qui pourrait l'aider. Si on changeait la donne pour réécrire le récit farfelue de son existence entachée ? Soyons fou. je peux relever la tête en même temps qu'il se redresse, affrontant ses paroles d'un sourire carnassier. « Non. » pourquoi je me moquerais de lui ? Il m'amuse, certes, mais je n'irai pas jusqu'à me payer sa tête. « à voir ta tête, non. » à tout hasard, j'en déduis rapidement cette réponse. « ça pourrait t'aider à t'en sortir. » En quoi, je sais pas. Est-ce mon statut de dealer qui lui fait peur ? Si j'étais un étudiant banal, est-ce qu'il accepterait d'être mon « ami ». Je ne bouge pas, souriant davantage. « Je me sentirais humilié, si c'était le cas justement. » Or, ce n'est pas le cas.  

« Donc pour toi, avoir des amis, c'est de la connerie ? » Oh oh, je commence à lui tourner autour comme un tigre autour de sa proie. « Ah non attends, j'ai pigé! Être « ami » avec la pire raclure du coin, ça, c'est de la connerie non ? » Je ricane doucement, mes lèvres s'étirant en un grand sourire rayonnant. « Ton problème, mister riv, c'est que tu m'accuses d'avoir fait mon boulot face à un idiot qui a cru échapper à sa petite vie merdique, à sa drôle d'existence sans sens, avec des substances illicites. » J'adore parler, surtout pour l'enfoncer un peu plus dans son marée vaseux. « ça aurait pu être n'importe quel taré du coin, tu le sais ça ? Mais tu es tombé sur moi. Je ne t'ai pas forcé à consommer, tu l'as fait par toi-même en croyant bon de le faire. » Que c'est agaçant de croiser des mioches pareils, je vous jure. « Résultat ? Tu accuses la mauvaise personne, Zander. »

#ootd

Quoi de plus difficile pour une âme en peine de mettre en ordre ses pensées, ses désirs quand elle ne sait même pas dans quelle direction amorcer son prochain pas ? Zander est une âme perdue qui reste en équilibre sur un pied, près à tomber à la renverse à tout moment. Il ne sait pas quoi faire, ni où aller. Il est devenu tellement méfiant envers tout qu’il reste à sa place, titubant par moment pour retrouver le semblant d’équilibre qu’il semble avoir. Et inconsciemment, il recule, s’enfonçant dans une noirceur différente de ce qu’il a connu il n’y pas si longtemps, mais pas moins profonde. Zander pourrait s’en sortir, il pourrait aller de l’avant, apprendre à faire de nouveau confiance à des personnes et se sortir de ce tourbillon infernal. Mais comment quelles sont les bonnes personnes, celles qu’on peut croire les yeux fermés, les mains liées, sans ressentir une seule pointe de peur et d’incertitude dans son coeur ? Zander ne sait pas, il ne peut pas faire confiance, c’est au dessus de ses forces.

Cette situation, se retrouver en face de Berry, celui qui lui a fourni de la drogue pendant ces années, ce moment l’étouffe. Ça le rend malade de se voir tenir une sorte de conversation avec lui. Il sent son seul repas de la journée remonter dans son estomac, lui tordant les entrailles, sa gorge se bloque, il halète. « Au moins, t’es pas con. » Entendre sa voix le rend malade et pourtant il continue d’entretenir cette conversation qu’il veut fuir. Il pourrait juste lui tourner le dos et partir d’ici, retourner au dortoir- non, il ne peut pas retourner au dortoir dans cet état, il passerait juste sa nuit à errer dans les rues de la capitale nipponne à écouter sa musique jusqu’à ce que sa batterie soit vide. Cette fois, un rire gras sort de sa gorge et fend l’air. « À sortir de quoi ? J’vais très bien, merci. Et jamais tu m’aideras à quelque chose, t’entend ? T’approches pas de moi. » Il ment, et il sait très bien que Berry n’est pas idiot, et qu’il connait sa vie. Il sait qu’il ne va pas bien, et pourtant devant lui il s’efforce de lui assurer le contraire. Il fronce les sourcils, mettant un certain temps à comprendre ce que Berry essaye de dire, mais abandonne. Qu’est-ce qu’il en à faire, après tout, qu’il s’humilie ou non ?

Zander relève la tête, qu’est-ce qu’il est en train de raconter l’autre ? Ses paroles s’alignent l’une après l’autre, Zander n’a pas la temps d’inspirer entre chaque mot sorti de la bouche de Berry, il a l’impression de suffoquer. Il se recule, ses chevilles heurtant le mur, son dos suivant. Il veut tourner la tête, ne plus avoir à faire face à se regarder qui le perce jusqu’au plus profond de lui de manière douloureuse. Et sous la peur et le malaise qui prend le petit Zander se lève une colère. Il a l’impression de se retrouver complétement nu devant Berry, et voir la vérité dévoilée alors qu’il veut se persuader du contraire pour sa bonne conscience le met en rogne. Bien plus, la rage s’empare de lui. Le plat de son pied s’appuie contre le mur derrière lui et il s’élance sur le dealer, l’agrippant à la gorge, ses maigres doigts entourant son cou. Sa main droite se courbe en un poing qu’il vient écraser dans le vissage laiteux de Berry. Il sent la peau s’étirer et se friper sous ses phalanges, les os de la machoire du dealer se cogner entre eux. « Qui t’as demandé de parler connard ! » Sa voix s’élève, brisant la nuit. Elle est grave, parfaite coordination avec la colère de la susceptibilité qui l’emporte. « T’es un idiot fini. T’demandes de devenir mon ami mais c’est toi qui m’a fait plongé dans cette merde ! T’avais qu’à m’arrêter, m’empêcher de faire ça. Tout ça c’est de ta faute. » Il crache chacun de ses mots à la figure, et pourtant il a l’impression que ça lui revient en pleine face. Il sait bien qu’il ment et son poing tremble alors qu’il n’est qu’à quelques millimètres du visage de Berry. « Tu sais rien, ferme là, t’as pas le droit de parler. » Du bout du doigt il contourne son visage. « Toi, tout est parfait. T’as des amis, tu gagnes de l’argent en pourrissant la vie des gens, t’as aucun problème avec ton visage d’ange, t’es qu’un pur- » Zander parle vite, les mots se mélangent sur sa langue, et il ne finit pas sa phrase, s’étouffant dans ses paroles. Il relâche Berry, se courbant en avant, posant ses mains sur ses genoux. Un goût amer remonte de ses entrailles, le dégout le prend à la gorge et il vomit, éclaboussant la pointe de leurs chaussures.

#feggy

Con ? Oh non, loin de là. Je peux jouer l'idiot, faire semblant d'être l'âne, mais le masque cache bien des choses. Les gens sont stupides de croire les apparences, ils sont fous de jouer des images qu'ils peuvent voir. Zander le sait, lui. Il sait à présent que l'habit ne fait pas le moine. à mes sourires, c'est facile de berner quelqu'un et de le tirer dans mes filets. Ils sont tous crédules, si naïf et inconscient. Pourtant, faut toujours qu'ils attendent d'être au bord du gouffre pour se rendre compte de leur erreur. Ce n'est pas moi qui les pousse, ils tombent tout seul. Ce garçon est aussi débile que les autres. Il m'accuse de l'avoir rendu malade et dépendant, sans même se poser la question principale. Qui est le véritable coupable ? Est-ce moi, celui qui ne fait que vendre ? Ou est-ce lui, celui qui a acheté ? C'est logique, je n'ai pas grand chose à me reprocher. Mes paroles ne sont pas dénoués de sens, ni fausses. Je pourrais l'aider s'il le désire, fermer les yeux sur nos précédentes rencontres, quand il affectionnait ce moyen d'apaisement, ce poison. « Je t'aurai proposé quand même. » Tant pis pour lui, j'étais peut-être sincère. Il peut bien me mentir, je ne vais pas le pointer du doigt en lâchant « bouhou le menteur » ça ne m'intéresse pas trop.

Il me fait rire ce petiot, à croire que je m'humilie. Les mots viennent d'eux-mêmes, écrasant ce pauvre Zander sous le poids d'une cruelle réalité qui s'offre doucement à lui. Je l'accuse d'être stupide, d'avoir cédé à une vile tentation et de n'être rien d'autre qu'un intermédiaire entre ses conneries. Les gens qui m'approchent pour ça me rejettent toujours la faute dessus, pourtant ce n'est pas moi qui les pousse à consommer, ni à se détruire. On me refile cette merde, je la refile après. Zander ne pige rien à rien, jusqu'à s'élancer sur moi et m'agripper la gorge, ses doigts autour de mon cou. Le coin de mes lèvres s'étirent à nouveau, attendant patiemment la suite qui promet d'être riche. Je n'avais pas tord, la prochaine étape de sa colère ne manque d'être douloureuse, même si je ne laisse rien paraître après son coup de poing dans la mâchoire. Je me suis mordu la lèvre dans le mouvement, sentant un coup amer se répandre dans ma couche. Du sang, beurk. Je préfère le voir chez les autres, pas sur moi. Qui lui a permis de me traiter de connard ? Je pourrais me dégager de son emprise et lui rendre son coup, mais non. Je patiente sagement, lui laissant croire à sa supériorité. Ah ? J'aurai dû l'arrêter ? Qui suis-je pour forcer mes potentiels clients à lâcher l'affaire ? C'est mon gagne-pain, la raison de ma place dans ce clan. Je ne peux pas dissuader les gens d'arrêter, ni de commencer... Malheureusement pour eux.

Le silence est d'or, je n'ai toujours rien dit pour le laisser parler et vider son sac. Parfait ? J'ai l'air si parfait avec ce masque ? Il me fait rire, mais je garde seulement ce sourire figé sur mes lèvres, attendant qu'il termine. La fin ne vient pas et il recrache ce qu'il a dans l'estomac sur le sol, me faisant à peine grimacer. D'accord, j'y suis aller fort pour le bousculer, au point de le faire vomir. « Respire profondément et rapidement une dizaine de fois. » Ma voix résonne bizarrement contre les murs, sûrement à cause de la pression qu'il a exercé sur ma gorge. Je tousse un peu pour débloquer les sons, reprenant d'une meilleure voix. « Je ne suis pas parfait, tu te goures. » Comparé à lui, il ne sait rien de moi. à part que je suis dealer, que peut-il affirmer sur mon existence ? Un rire m'échappe et je me masse le cou avec lenteur, vérifiant quand même son état de santé. « Qu'est-ce que tu sais de moi ? Comment crois-tu que je gagne de l'argent ? Seulement en pourrissant la vie des gens ? Ne me fais pas rire, Zander. » C'est agaçant de paraître mieux que les autres, alors que ce n'est pas le cas. Ma vie n'est pas rose, elle n'est pas désirable non plus. « Pour pourrir celles des autres, faut déjà pourrir la sienne. » Me contentais-je de dire en lui lançant un regard froid. Ce n'est pas évident d'entrer dans un clan, surtout quand celui-ci se fait démonter par un autre quelques années plus tard. J'ai vécu des choses qu'il n'a sûrement pas vécu, comme l'inverse. Je n'ai pas touché à la drogue parce que je savais qu'elle n'arrangerait jamais mes soucis, qu'elle ne rendrait jamais ma mère riche et qu'elle ne me vengerait jamais de ce connard. Il s'est fait avoir par cette douce illusion, pas moi. « C'est vrai, j'ne t'ai pas prévenu que la drogue ne résoudrait rien à ta vie, qu'elle est trompeuse et destructrice. Je n'ai rien dit, parce que je ne pouvais pas le dire. » Parce que c'est contre le règlement d'un clan.

#ootd

Karma is a bitch, dit-on. Il a voulu le ridiculiser, le voilà maintenant au seuil du ridicule. Heureusement que ça ne tue, Zander serait six pieds sous terre à ce rythme là. La substance nauséabonde remonte de ses entrailles et s’éparpille sur le sol. Peut-être qu’il réagit un peu trop excessivement, mais sa période de drogué et la rémission lui ont retourné le cerveau dans tous les sens, ses émotions semblent décuplées même s’il cherche à les cacher par tous les moyens. Voir à travers lui, voir ce qu’il ressent, c’est montrer ses faiblesses au monde entier et Zander ne supporte pas de se sentir faible. Et pourtant, c’est ce qu’il est maintenant, les mains sur les genoux, face à Berry alors que celui-ci lui explique comment respirer. « J’sais comment on respire. » Sa voix est rauque, sa gorge est irritée, il tousse. Il s’essuie le contour des lèvres du plat de sa main, grimaçant alors qu’une odeur d’égout lui brûle les narines. Zander se redresse entièrement, ses pieds s’ancrent dans le sol, son dos et ses épaules ne sont pas voutées. Reprend toi, Zander, te laisse pas avoir par un petit aux cheveux roses. Il se sent con, idiot et débile d’avoir réagi comme ça. C’est comme si le Zander d’il y a quelques minutes était l’ange, et le Zander de maintenant était vêtu de rouge avec une fourche, crachant des flammes. On pourrait croire qu’il est bipolaire, ou lunatique, mais il s’est juste fait avoir par son faible moral et la présence de son ancien dealer dans les parages, la seule personne qui le rattache encore au cauchemar qu’il a vécu, et qui semblait pourtant une si belle illusion il y a quelques années.

Il titube, fait quelques pas en arrière pour mieux se tenir ensuite sur ses jambes, ayant une pleine vue sur le petit corps de Berry – quoique la différence de taille n’est vraiment pas flagrante. « C’est ça, fait moi croire ce que tu veux. T’es grave chiant avec tes airs de mec parfait sur qui il faut prendre exemple, et à qui il peut rien arriver. Rien que d’te voir te pavaner ça m’donne encore envie de vomir. » La fumée pourrait presque sortir des narines de Zander tellement la colère monte en lui. Il ne sait plus trop s’il est énervé envers Berry ou envers lui-même, pour paraître trop faible, pour s’être fait avoir par ce candy-man. Il sait bien que la moitié de ce qu’il dit, voire presque la totalité, n’est que mensonges. Mais il ne mesure aucunement ses paroles, et il s’en fout un peu – beaucoup – sur le moment. « Vas y, joue la petite victime. C’est pas avec ça qu’tu vas m’attendrir. » Si Lishen était là, Zander lui aurait demandé de lui foutre une baffe pour qu’il arrête de crier des conneries. Depuis qu’il était arrivé dans cette ruelle, depuis que Berry l’avait repéré et qu’il n’avait pas réussi à repartir là d’où il venait, c’est lui qui jouait la victime, et maintenant il accuse Berry ? Bravo Zander, tu ne vaux vraiment pas mieux que lui.

Il passe sa main dans ses cheveux, soupirant. Tout ça ne mène, il n’a aucune idée de pourquoi il est encore ici, en face de Berry. Tout l’énerve, il est blasé de cette histoire. Peut-être que tout ce qui lui manque, c’est de réussir à faire un trait sur son passé, mais il a eu trop de neurones grillés pour le faire passer au second plan. « J’sais pas c’qui est pire. D’se droguer pour croire qu’on va s’en sortir, ou se droguer pour suivre les autres… » Sa voix est basse et cinglante. Il grince des dents, essaye de contenir sa colère au fond de lui. « Pourquoi t’es dealer alors si ça t’pourrit la vie à toi aussi ? » Zander n’est pas vraiment intéressé par la vie de Berry, ou peut-être juste un peu dans le fond. Il a juste besoin d’entendre que quelqu’un vit une existence merdique aussi, il a besoin de se sentir un peu mieux. Et après, il ira se poser sur le toit, écouter sa musique. Son comportement est plus qu’étrange ce soir, un coup il est faible et tremblant, un coup il cogne et fume, l’autre il devient blessant, et enfin il est comme.. normal ?

#feggy

Ce gamin est insupportable. Je n'explique pas comment respirer simplement, mais comment faire quand on a la nausée. Soit, qu'il s'étouffe avec son vomi si cela l'enchante. Je pourrais même lui faire une leçon sur les choses à faire ou à ne pas faire dans ces moments-là, mais il va encore dire que je moque de lui ou que je me ridiculise, du coup je ferme ma bouche et le laisse gérer son soucis. J'aurai presque l'impression qu'il veut se battre à le voir se redresser de la sorte, à la limite d'être requinqué par miracle. Qu'est-ce que je pourrais bien lui faire, hein ? Il me déteste d'être dealer, mais ce n'est pas comme si j'avais égorgé quelqu'un ou dévalisé une banque. ça me connait le côté voleur, mais jamais je n'agresse les gens -sans un ordre officiel de mon chef-. En gros, Zander ne craint absolument rien à me parler, sauf pour ses démons.

à ses yeux, je suis quelqu'un de parfait, mais je ne comprends pas où. Mon apparence ? Mon vécu ? Ma place ? L'argent que je touche ? Ah, il est marrant à affirmer des trucs qu'il ne sait même pas. Je devrais lui faire la moral sur le fameux dicton « l'habit ne fait pas le moine » ou simplement faire comprendre que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin d'à côté. Pavaner ? « Hey oh! Je ne me pavane pas. » Carrément quoi! Il me prend pour qui à me traiter comme un paon ? Je passe de monsieur parfait à petite victime, c'est franchement valorisant avec Zander. Je devrais peut-être me taire et passer mon chemin. Il a une dent contre moi, ça ne sert à rien de jouer les dentistes pour remonter dans son estime.

C'est à moi qu'il demande ce qui est le pire ? Je ne me suis jamais drogué, même en ayant été dans ce milieu là depuis le collège. Je ne réponds rien, mais je pense très fort que j'en ai aucune idée. Aah, la question qui tue. Un sourire prend place sur mes lèvres, tandis que j'hausse des épaules. « L'argent ? » Argumentais-je platement avec cet air faussement innocent. Impossible d'être embauché quand on est collégien, alors faut choisir la manière sûr de gagner du fric sans se casser la tête. Ce n'est pas simple d'être dealer, surtout avec les mois de lynchage pour se faire accepter. « Je voulais aider, pas me laisser aller en attendant un miracle. » Je ne vise personne, ni même le fait qu'il soit tomber dans la drogue sans trouver une autre solution. « Tu veux y aller, je suppose ? » Demandais-je en me décalant du milieu, lui offrant sa route vers le toit. Qu'il fasse, je risque de bouger de toute évidence. J'ai réussis à vendre une dose ici, je pourrais en vendre une autre ailleurs. « Ce n'est pas le dealer qui fait le droguer, penses-y Zander. »