TENUE  ♦ Le camping c'était terminé, on avait connu de bons moments puis après ce qui est arrivé se fut un peu tendu avant que je n’arrive à finalement agir normalement avec Loukas, mais je ne pouvais pas faire autrement, nous partagions notre tente et j’étais en tort même si j’avais mes raisons d’être blessé, je me rendais compte que je n’avais aucun droit d’agir de la sorte, nous étions seulement des amis, un binôme, rien de sentimental qui puisse me donner le droit de lui faire ce genre de crise, pourtant j’ai vraiment eu mal durant cet échange et seul dans la tente j’ai réfléchis pendant de longues heures. Ce que je ressens, cette douleur dans ma poitrine n’annonce rien de bon et je dois rapidement y remédier, je me frappe plusieurs fois mentalement à chaque fois que je réalise que je mets les deux pieds dans le plat. En rentrant aux dortoirs ce fut la révélation, je me suis isolé et j’ai finalement compris que pour me sauver de cette fatalité qui doucement me tomber dessus je devais m’éloigner de mon ami, je ne voulais pas être piégé dans une prison dont il me serait impossible de sortir, mes sentiments étaient aussi dangereux qu’une bombe sur le point d’exploser entre nos mains, je suis incapable de les accepter si jamais ça venait à réellement se concrétiser, pour l’instant ce sont des brides qui me permettent d’en ressentir les effets, mais je ne veux pas tomber plus bas... Je ne veux plus jamais me retrouver dans cette situation, je n’en ai pas le droit.

Décidé et résigné à mettre de côté notre amitié le temps de calmer ce qui semble annoncer l’arrivée d’une tempête, j’avais laissé les jours s’enchainer, le premier j’avais passé la journée au club jusqu'au soir, évitant même d’aller en cours rentrant très tard dans la soirée en évitant de le rencontrer. Les autres jours même si je le voyais je déviais le regard et trainer avec des amis ou plutôt des connaissances, ça me manque terriblement et quand je le croise entrain de rire c’est douloureux, je souffre dans mon coin comme un abrutit, mais il semble si serein. Puis il traine avec une fille aussi, j’ai pu le voir en sa compagnie a de nombreuses reprises, je n’ai pas le droit non plus de l’en empêcher, même si mon esprit en conclus rapidement que quelque chose se passe entre eux, je n’arrive pas à m’enlever tout ça de ma tête, me torturant encore plus l’esprit, décidément rien à changer, je suis aussi idiot que lorsque j’étais avec Wolfram, je n’ai donc rien appris ? Raylai semble occupé ses derniers jours lui aussi, j’espère que ça n’a rien à voir avec son bourreau... tout me tracasse, je ne sais plus quoi penser, ni même quoi faire, que suis-je au fond ? J’ai des envies de blackout juste pour être capable de tout recommencer, de ne plus perdre pied, je suis fatigué et totalement lassé de ce que je deviens, de ce que je ressens. Je n’arrive même pas à tenir une promesse que je me suis faites, je m’étais juré de ne plus jamais rien ressentir pour personne, jamais, de vivre avec cette phobie en solitaire, je ne veux pas perdre Loukas pour des bêtises pareil... Mais le seul moyen que j’ai trouvé est de devenir son ombre, de le regarder à distance sans jamais l’approcher, de le fuir comme la peste, de tout faire pour ne pas lui parler, pour ne pas croiser son regard, pour ne pas me retrouver seul avec lui, non vraiment... dans la famille des idiots cette fois je tiens le pompon et je le sais très bien.

Un énième soupir, je suis adossé a un mur dans une ruelle sans trop savoir ce que je fous là en fait quand une bande de jeunes passes par-ici, je les ignore royalement sans prendre la peine de les regarder, soufflant une nouvelle fois blasé, ce qui les interpella, nés pour emmerder les autres et chercher la merde, l’un d’eux se pose devant moi en m’attrapant le col, je le fixe d’abord surpris ne m’y attendant pas, encore perdu dans mes pensées, il me lance un regard noir et provocant comme si cela allait me faire peur... « Un problème ? » Dis-je simplement, parfois j’oublie de fermer ma gueule faut bien l’avouer. Mais je ne suis pas entrainé pour ça. « Non, mais c’est qu’il fait le malin l’asperge ! » Je soupire à nouveau. « Bravo, tu as un esprit très recherché, on a du me la sortir quoi... un million de fois, pour l’originalité on repassera. » Je cherche la merde, mais je pense que mon état d’esprit actuel est comme celui d’un « kamikaze » je fonce dans le tas sans penser aux conséquences. « Sale gosse » Grogna t-il avant de me donner un coup de poing dans l’estomac, me faisant grimacé et gémir sous le coup de la soudaine douleur, je ne peux pas frapper les gens et de toute façon je ne serai pas assez fort pour les affronter, si on sait que je me suis battu, ma place en national sera corrompue, hors de question que je perde ça en plus, c’est comme signé mon arrêt de mort. Ils peuvent bien me frapper, peut-être que ça me remettra les idées en place... J’espère.

TENUE  ♦ Le camping c'était terminé, j'ai réellement cru que tout était rentré dans l'ordre après notre discussion et le fait que je sois revenu de mon pleins gré dans la tente sans ressasser les mauvais sujets. J'avais fait l'effort de fermer ma bouche quand une question me brûlait la langue, je faisais même en sorte d'être le moins bavard possible pour ne pas l'énerver à nouveau. Je me suis rangé dans une case comme un gamin qui aurait fauté et aurait peur de recommencer. London s'est calmé pour plusieurs jours, le temps du camping où nous avons participer à la soirée feu et chant sans prise de tête, sans mal être. Je croyais vraiment que la situation était revenu à sa ligne de départ, quand nous n'avions rien à nous reprocher, mais j'ai eu tord. à peine le camping faisant parti du passé, London s'est mit à m'ignorer et à me fuir comme la peste. J'ai encore fait un truc de travers pour qu'il agisse ainsi ? Quand j'ai voulu frapper à la porte de sa chambre, je n'ai eu aucune réponse. Absence ou silence, je l'ignore complètement. Je me suis aussi enfermé dans mon coin pour réfléchir, mais je n'ai toujours aucune réponse à son comportement. London ne veut pas me voir et je ne comprends pas la raison de son choix. Qu'est-ce que j'ai fait alors que nous plaisantons encore sur timon et pumba en étant perdu dans un orage effroyable ? Merde, je ne pense pas être aussi idiot pour perdre mon ami, non ? Dans le fond, ça me blesse qu'il agisse de la sorte après sa leçon de morale sur ma propre façon d'agir avec trop de gentillesse sans voir le mal que je fais autour de moi, inconsciemment. n'est-ce pas du foutage de gueule quand j'y songe ? Que quelqu'un m'apporte la réponse, parce que je deviens dingue. Les heures passent sans l'entendre rire. Les jours défilent sans le voir, et je me sens triste à l'idée qu'il puisse ne plus me vouloir dans sa vie. Je croyais ne pas être ce Wolfram, mais j'ai la sensation qu'il cherche à me jeter à cause de cela. ça fait mal, plus j'y réfléchi, plus j'en souffre sans l'accepter.

J'ai dû me faire à l'idée que London voulait de la distance, prendre l'air, changer ses idées... Alors je me suis focalisé ailleurs. Sur des gens qui m'apprécient ou pas, comme Shihori qui a peur des garçons et ne sait jamais comment agir avec moi. Je lui prouve mon bon fond à travers des grands sourires, quitte à insister un peu avec elle pour  ne pas qu'elle prenne ses jambes à son cou. Je devrais faire pareil avec mon ami, mais je ne tiens pas à le froisser encore une nouvelle fois. Il a été clair la dernier, je ne dois pas le pousser à me détester... Mon coeur se serre à chaque fois que j'y pense et mon sourire perd de son éclat, comme si une lame s'enfonçait dans cet organe palpitant d'incertitude. Qu'est-ce qui m'arrive pour je réagisse de la sorte ? Si London ne veut plus de moi, c'est son choix. Je ne dois pas insister, ni vouloir être encore son ami de force. Pumba se sent délaissé sans timon, mais timon en a peut-être marre de ce porc insensible et idiot. à la longue, je me suis légèrement recroquevillé dans ma passion du danger, enchaînant les séances de sensation forte après les cours. Vélo, roller, skate, je n'ai pas cessé de perdre des heures là-dessus quitte à me blesser. J'en ai marre de cette situation, marre qu'il m'évite, marre de sourire alors que je n'ai nullement l'envie. Oui, le si souriant Loukas pète doucement sa durite aussi. Monsieur facepalm éprouve autre chose que de la joie, il montre un truc différent de son sourire habituel... Il lâche simplement son câble.

Cette fois-là, je suis encore sur mon skate à rayer le bassin vide servant de tremplin. Figure après figure, je retombe toujours pile poil sur ma planche sans tomber, l'air tracassé et contrarié. Cette nuit encore, je vais réfléchir à tout ça et perdre mon temps dans la vague artificielle placée sur le toit de l'hôtel, m'étant réservé depuis mon aménagement. Mon dernier aller au sommet me vaut une chute que je n'ai pas cherché à éviter, l'image de London me passant par la tête. Pourquoi il me fait ça ? ça m'agace vite et je remonte sur les bords pour m'étirer, récupérant finalement ma planche pour quitter le skate parc. Il est tard, je me suis perdu plusieurs heures dans cet endroit en croyant me vider l'esprit, mais c'est pire. Je me sens irrité, en mode « bombe à retardement », comme si d'une minute à l'autre, j'allais exploser. D'ailleurs, la minute se rapproche dangereusement quand j'entends du grabuge dans une ruelle. Un pauvre malheureux qui se fait encore ennuyer, c'est triste. Bon samaritain comme je suis, je ne peux m'empêcher d'aller y mettre mon grain de sel... Avant de voir le pauvre malheureux qui subit les coups. London ? Le même London qui m'évite telle la peste ? Mon sang ne fait qu'un tour et j'ignore comment ou pourquoi, mais je me retrouve à brandir mon skate derrière le gars qui vient de le frapper pour l'abattre sur sa tête dans un bruit fracassant. Quand la pression monte trop, faut qu'elle s'échappe d'une manière ou d'une autre. Les autres ne réalisent pas de suite la scène, mon skate entier entre les mains, je fusille London du regard. « Qu'est-ce que tu cherches à faire, bon sang ? » Là, j'ai l'air calme, mais s'il ramène sa grande bouche... C'est mort, il va subir aussi.

TENUE  ♦ Je sais bien que je suis égoïste, j’ai joué les alliés pour qu'il ne se pose pas de questions alors que Loukas faisait tout pour remettre les choses dans l’ordre, il évitait les sujets qui fâchent et j’en avais bien conscience, cependant s’il savait ce qui se passait au fond de moi comment réagirait-il ? Je vois déjà venir sa réponse, ou j’imagine simplement de quoi ça aurait l’air, si je tombe amoureux de lui... je ne veux pas qu’on pense que c’est pour sa ressemblance avec Wolfram, contrairement à ce que cette fille a dit je ne vois pas mon ex à travers lui, je ne sais pas pourquoi je ressens tout ça, pourquoi j’ai l’impression d’imploser sous les incertitudes et les nombreuses interrogations que je me pose, je n’ai pas idée de comment tout cela va se terminer, ni si je serais capable de l’affronter, j’ai peur... Et je suis un trouillard incapable de faire face à mes sentiments, je me ferme en pensant que ça ira mieux, mais c’est faux, les jours passent loin de lui et je ressens seulement le manque et l’envie de l’entendre rire avec moi, qu’il m’adresse ses sourires, qu’il me regarde et m’embête, je veux encore le traiter d’idiot, je veux revenir auprès de pumba, mais les épreuves semblent difficiles à affronter, que dois-je faire au juste ? Je suis un gosse au fond, je me rends compte que je ne fais que fuir quand la situation tourne à mon désavantage, mais il est impossible que je puisse lui dire les raisons qui me poussent à m’éloigner, ni le fait que je souffre quand je le vois avec cette fille... J’ai été jaloux alors je sais que c’est ce que je ressens, mais il ne m’appartient pas, je ne lui appartiens pas, ce que je fais pourrais mettre un terme à notre amitié et je sais que c’est risqué, Loukas pourrait ne pas me pardonner et je pourrai ne pas réussir à tout gérer, alors oui... Je ne sais pas combien de temps cela durera, les jours sont passés si vite et si lentement à la fois, j’aimerais simplement oublier, tourner la page et recommencer, redevenir comme l’ont été sous cette pluie, main dans la main alors qu’il m’a couvert de son corps, je dois rougir maintenant quand j’y pense, mais peut-être est-ce à ce moment-là que j’ai commencé à réaliser qu’il prenait plus de place qu’il le devrait. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Je suis maudis, ne puis-je donc pas avoir un ami sans me retrouver à l’aimer ? Je suis un cas désespéré, une honte pour l’humanité...

Au début quand j’entendais Loukas frapper à ma porte j’étais assis contre au sol, a deux doigts de pleurer, dans ses instants-là, quand tout me semble mal aller je deviens vraiment un pleurnichard, Raylai a pu le remarquer et même si je joue le fort, j’ai vraiment besoin d’un allié. Je me demande parfois ce qu’il fait à travers ce mur qui nous sépare, à quoi pense-t-il, me déteste-t-il ? Ou au contraire est-ce que tout cela l’indiffère ? J’aimerais savoir si je suis le seul à souffrir, je suis cruel, mais mes blessures sont profondes, je me protège contre mon gré, au fond quoi que je fasse je souffrirai. La nuit je marche souvent dans les rues ne sachant pas trop où je vais, errant après le club pour tarder à rentrer, seul dans ma chambre j’ai l’impression que j’étouffe, que mes pensées deviennent totalement embrouiller et que je n’arrive pas à voir clair en elles. Mais m’isoler n’est pas toujours une bonne idée, j’étais simplement là adossé au mur quand je me suis fait attaquer par des idiots, encore une bande qui cherche des victimes faciles, mais honnêtement je me fiche qu’ils me frappent, je les laisserais faire, qu’il me fasse perdre conscience pour que j’arrête de réfléchir, tout me semble dramatique en ce moment, ma seule liberté et de nager, le reste du temps c’est comme si j’avais plus rien à faire à part succomber à toutes ses questions s’imposant à moi. Le coup part, un autre et je me retrouve à grimacer encore plus sous la douleur, pourtant elle me semble supportable à côté de celle de mon cœur. Puis tout a coup plus rien, j’entends un bruit sourd en levant les yeux pour voir Loukas frapper celui qui s’amusait à m’utiliser comme un punching-ball. Qu’est-ce qu’il fiche ici bordel.

« Et toi, qu’est-ce que tu fais là ? J’aurais très bien pu m’en sortir sans ton aide. » Je suis de mauvaise foi, mais je ne veux pas le voir, je ne veux pas l’affronter ni lui parler, qu’il me déteste je ferai semblant de m’en foutre si ça me permet de le libérer de mes conneries, l’entrainais dans mes sentiments seraient plus égoïste encore que de tirer un trait sur notre relation. « Mais en bon samaritain tu étais obligé de t’en mêler. » Je suis méchant, mais encore une fois c’est une carapace cherchant à inonder la face cachée de l’iceberg.

TENUE  ♦ Si cela m'indifférait, je ne passerais pas chaque jour taper à sa porte en espérant une réponse. Je ne ferais pas des allers-retours dans les couloirs du lycée pour espérer tomber sur lui. Depuis plusieurs jours, il n'a même pas remit les pieds dans la classe, impossible à retrouver. Ce gars me rend chèvre, je vais finir par devenir fou à lui courir après pour comprendre son comportement. Est-ce à cause de cette histoire d'ex et de ressemblance ? Je m'en fiche d'être son sosie, je ne veux pas qu'il se ferme de la sorte en pensant bien faire. Ce n'est pas le cas et il doit s'en rendre compte. On s'entends bien, quoi. On partage cette passion pour la mer, même si nos domaines sont quelques peu différents. Il ne peut pas juste barrer notre amitié et faire comme si de rien n'était. Je ne serais pas d'accord, je ne pourrais pas approuver son choix et regarder ailleurs. Si je parviens à sourire, c'est simplement parce que je prends sur moi et que je ne laisse pas mes émotions prendre le dessus pour me miner le moral. Sauf qu'à la longue, cette boule reste au creux de mes entrailles et prend doucement de la place, amer de ne pas pouvoir exploser au grand jour. Je canalise, je garde pour moi, mais plus j'attends et plus ça fera mal. Ce serait dommage que London soit la cible de cette profonde colère qui grandit et gronde en moi. Moi qui suis si gentil, si naïf, si pacifiste. Il est rare que je sorte de mes gonds, à moins de pousser mes limites jusqu'au déraisonnement. Là, je crois que London a réussi son coup, bien que ce soit encore enfoui dans un coin, prêt à sortir de l'ombre à la moindre occasion.

Perdu dans ce skate parc, je ne vois même pas les heures défilées quand la nuit tombe sur la ville et la recouvre de son manteau noir et étoilé. Il se fait tard, je ferais mieux de rentrer à l'hôtel et m'occuper à vérifier mes affaires de glisse. Je n'ai que ça en tête depuis des jours, démonter, remonter, changer, remettre, jeter. Mes planches sont de nouveau comme neuf, bien qu'elles n'étaient pas abîmées à la base. Je ne sais plus quoi faire pour retenir ses sentiments qui me rongent de jour en jour, désireux de ressortir à la surface pour se faire voir. Ce n'est qu'une question de temps quand j'emprunte cette ruelle à la recherche de la personne dans le besoin. J'aide toujours mon prochain dans la mesure du possible, éloigner des abrutis ne doivent pas être difficile... Mais quel problème en voyant que London est là, au prise avec des petits voyous à la castagne facile. Ni une ni deux, je manque d'assommer l'un d'eux à coup de skate sur la tête. Je m'en fiche de faire mal, je m'en fiche d'abandonner cette image « cool » de ma personnalité... Je refuse qu'ils s'en prennent à mon ami.

« Tu te serais laisser taper dessus encore longtemps ? » Il n'aurait pas pu faire autrement avec sa place en natation. Il m'énerve à se comporter encore comme au camping, quand la vérité a éclaté. Il n'a pas le droit de faire semblant, ni de tirer un trait sur notre relation. « Je m'en suis mêlé parce que tu es mon ami, merde! » La vulgarité ressort alors que je déteste cela, adepte des blagues et des taquineries, pas de la violence. Y a juste un truc qu'il ne pige pas dans l'histoire, je tiens à lui. « Pourquoi tu fais ça ? C'est un nouveau petit jeu pour m'énerver ? Tu as réussi, je suis vraiment sur les nerfs. » Ma façon de parler est sèche, comme lui la dernière fois. J'en oubliais presque la bande qui remue dans notre dos, celui tapé râlant en se frottant la tête. « Putain... Tu m'as détruit le crâne, 'foiré! » à peine ouvre-t-il sa bouche que la planche à roulette repart dans sa tête, claquant contre sa joue. Le mec s'étale au sol, inconscient. « Toi, ta gueule. » Je défi n'importe qui d'autre de vouloir se battre, je suis assez remonté pour cela. Sous le choc, les autres récupèrent leur pote et filent en courant, me laissant enfin seul avec London. « C'est à cause de Wolfram que tu m'évites, c'est ça ? Tu as compris que ça ne fonctionnerait plus entre nous depuis que je sais pour notre ressemblance ? Qu'est-ce que ça change ? » Je serre mes doigts contre le bois travaillé de ma planche, les sourcils froncés. « Pourquoi tu ne peux pas te comporter normalement avec moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu m'évites ? Tu me déteste déjà ? » Je suis à bout, il m'énerve.

TENUE  ♦ C’est stupide, cette situation est complètement insensée, même moi je peux le remarquer, comment je peux ressentir quelque chose pour un ami, mon partenaire, mon binôme, mon pumba... Au début j’aurais pu être réellement attiré par son apparence, mais même Wolfram ce n’était pas à cause de son physique que je l’aimais... Je n’ai jamais aimé avant et maintenant je tombe doucement amoureux quelques mois seulement après m’être juré de ne plus jamais connaitre ce sentiment ? Quelle belle connerie, de quoi me renfermée dans mon monde et tourner le dos à tout ça. Je sais que si Loukas a tenté de me parler c’est parce qu’il est trop gentil, il pourrait simplement me laisser, m’ignorer et vivre sa vie sans se soucier de moi, mais contrairement a l’idiot que je suis il est « fidèle » c’est pourquoi j’ai arrêté de rester dans ma chambre, arrêter de l’entendre y taper tous les jours, je pourrais partir en dépression devant mon impossibilité à lui en donner les raisons, je me sens con, stupide et rien ne semble me remettre sur le droit chemin. De toute façon à mes yeux il est impossible que Loukas s’énerve, il pourrait surement en avoir marre de mon comportement et peut-être finir par lâcher l’affaire, mais il est gentil tout le temps, pacifiste à en être parfois naïf, je ne sais pas ce que je cherche au fond, qu’est-ce que j’attends de tout ça, serais-je capable de m’en sortir et d’oublier mes sentiments naissant, je ne peux les confier à personne pour avoir un avis extérieur, je... suis totalement isolé avec mes propres pensées et à cet instant je me fiche totalement de prendre des coups, qu’ils viennent tous sur moi, qu’il m’achève en me faisant tout oublier, me montrant à quel point je suis un abruti, j’ai honte... J’ai tellement honte de ressentir ses choses, tellement honte de lui faire face, tellement honte de... je ne veux pas perdre la face, je ne veux plus être blessé, n’ai-je pas déjà assez souffert, ma phobie m’a coupé du monde « normal » et maintenant même Loukas je risque de le perdre, je suis maudis, j’ai dû être un démon dans ma vie antérieure, même ma sœur a voulu me tuer, non mais... quelle vie de merde.

Puis sa voix retentie et je ne peux même pas être gentil avec lui, je réalise que je ne peux pas, je ne peux tout simplement pas trainer avec lui. « En quoi ça te regarde ? Je n’ai pas demandé d’aide. » Répétais-je à nouveau. Si je suis froid avec lui intérieurement je brule de le voir, j’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas parlé, même si on ne peut pas appeler ça une discussion... m’enfin. Je suis surpris par son langage, par le ton qu’il emploie et son regard. Je reste stoïque devant ses mots parce qu’il m’a juste complètement muselé, il est vraiment énervé ? Je serai presque content d’entendre ça, mais je ne peux pas l’afficher, préférant me protéger. « Qu’est-ce que j’ai faits au juste ? Simplement parce qu’on se parle par tu es en colère, drôle de raison. » J’ai l’impression que je vais trop parler si cela s’éternise, Loukas se débarrasse des gêneurs rapidement avant qu’on ne se retrouve seul à seul. Et autant dire que je ne l’ai jamais vu ainsi, vraiment... Pourquoi réagit-il de la sorte ? Je ne suis qu’un « ami » pourquoi doit-il être aussi énervé pour moi, on n’est rien l’un pour l’autre, rien du tout...

« Wolfram n’a rien à voir là-dedans ! De plus tu n’as pas besoin de moi, tu as des tas d’amis avec qui rire et passer du temps, puis tu n’as qu’à trainer avec cette fille, je m’en fiche ! » Je savais que ça déborderait, je voulais juste lui crier de me laisser tranquille, que je ne voulais plus trainer avec, mais je n’y arrive pas...  Je suis un lâche, je devrai juste le blesser assez fort pour qu’il m’oublie, pour qu’il me déteste, mais j’ai peur aussi de cette conclusion, je ne veux pas qu’il me haïsse, je veux m’en éloigner et en même temps il me manque, putain de merde je suis juste royalement perdu, je devrai m’exiler sur une île pour une durée indéterminée.

« Qu’est-ce que ça peut te faire bordel ! Tu ne peux pas comprendre Loukas, laisse-moi tranquille, je ne veux pas te voir... je ne veux pas te voir ! » Dis-je en tapant contre le mur. « Nous ne sommes rien l’un pour l’autre, tu n’as aucune raison de t’énerver. » J’étais cru dans mes mots, finalement je l’étais vraiment prenant le risque qu’il m’abandonne, c’est douloureux, même si je le fixe sans détourner le regard, j’ai mal et j’aurai préféré qu’il ne me trouve pas dans cette rue isolée.

TENUE  ♦ J'ignore complètement ce que je ressens pour London. Un grand manque, c'est certains. Il n'est plus là pour rire avec moi, pour partager des moments amusant, ni pour entamer une conversation banale sur n'importe quel sujet. London me lâche totalement en ce moment, il ne fait aucun effort pour sortir de sa tanière, ni pour revenir vers moi. Pourquoi ? Il ne me semble pas avoir fait quelque chose de mal pour mériter un tel traitement alors qu'il est le premier ami que je me suis fait en venant vivre ici, à Tokyo. Les autres ne seront jamais comme lui, ils ne pourront jamais être London. Ce garçon est particulier, à part. Je ne pourrais jamais retrouver quelqu'un comme lui et de toute façon, je n'en veux pas. De quoi a-t-il peur ? Que je le juge sur cette histoire d'ex ? Mais qu'est-ce que je m'en fiche d'être la copie conforme d'un autre gars, tant que je ne lui ressemble pas intérieurement. Décidément non, je n'arrive pas à saisir. Mon cadet croule sous un problème qui m'échappe et je ne sais que faire pour y voir clair là-dedans. à part éloigner l'autre couillon qui ose le frapper, je ne sais réellement pas quoi faire de plus. Parler ? Crier ? Oui, je voudrais bien lui hurler dessus jusqu'à avoir une illumination ou la science infuse. Là, je suis dans le noir complet, subissant ses répliques cinglante avec patience et calme. Il en faut beaucoup pour m'énerver, London le sait parfaitement. Quand je parle de cette manière-là, avec ce regard-là, c'est que quelque chose ne va pas, qu'il a touché un point sensible et qu'il devrait vraiment faire attention où il met les pieds. ça n'arrive qu'une fois toute les morts de pape, mais ça pourrait être violent quand même.

« J'ai toute mes raisons d'être en colère contre toi. » Rétorquais-je à mon tour, sur le même timbre de voix que lui. Mes amis sont importants pour moi, ils sont des piliers dans ma vie et j'en ai abandonné le trois quart à Sydney sans même savoir que je pourrais m'en refaire à Tokyo. Or, London est le seul qui puisse maintenir l'équilibre quand les autres seront en morceau. Comment lui expliquer cela sans passer pour un fou ? Je tape, c'est bien la première fois que je tape quelqu'un aussi violemment et avec l'une de mes précieuses planches. Je pourrais la casser que cela m'importerait peu, juste pour protéger London. à ce moment-là, le terme « ami » est beaucoup trop faible pour le décrire. Alors qu'est-ce qu'il est pour moi ? Que peut-il y avoir de plus fort qu'un ami ? Un meilleur ami ? Il a déjà Raylai, je ne peux pas lui prendre cette place et je ne le veux pas non plus. Je sais pas, c'est trop flou pour y comprendre quelque chose.

Quoi ? Des tas d'amis ? Cette fille ? Je rêve ou ... « Tu es jaloux ? » C'est venu tout seul, ma pensée dépassant la parole. « Ils ne sont pas toi, London. Il n'y a rien avec cette fille non plus, cesse donc de voir le mal partout! » ça me prend la tête, il se fait des idées que je voudrais effacer de son esprit. En premier lieu, je dois me calmer. Ma planche au sol, je m'évite un mouvement brusque et indélicat, les mains enfin libres. C'est difficile d'être serein quand il en rajoute une couche et me fait perdre mon sang froid, peu à peu. Il ne veut pas me voir ? Rien ? Je devrais comprendre là, c'est clair. « Alors je ne suis pas ton ami ? La sortie à la mer, le camping... Tout ça, c'était rien pour toi ? Je suppose que je n'aurais pas non plus à te faire découvrir ma passion ? » Je vais être méchant, je vais vraiment dire un truc horrible... « Est-ce vraiment Wolfram qui t'a abandonné ou tu l'as aussi repoussé comme tu le fais avec moi ? » Je me déteste de le pousser à bout, mais ça me fatigue de subir pour rien.

« Tu as raison, je ne vais pas m'énerver. ça en vaut pas tellement la peine, puisque nous ne sommes rien et que tu ne veux plus me voir. Je ne vais pas m'excuser de t'avoir aidé, ça je m'y refuse. » Je passe une main dans mes cheveux, détournant le regard vers la ruelle. « Des deux, tu es le plus idiot. » Dois-je continuer à enfoncer le couteau ou il a eu sa dose ?

TENUE  ♦ Voir Loukas aussi en colère est assez étrange, il ne m’a jamais montré une telle expression depuis que je l’ai rencontré, habitué à voir ses sourires, sa gentillesse débordante et parfois blessante, je ne comprends vraiment pas pour quelle raison il est ainsi, certes je le mérite surement vu que je le fuis sans aucune explication, mais à ses yeux je suis juste un ami... Qu’est-ce que ça peut bien faire que je mette de la distance pour réfléchir ou autres ? Je ne sais pas si je serai capable de lui reparler comme avant, de le regarder comme avant, de le provoquer et le taquiner comme avant, pour la simple est bonne raison que j’ignore même si j’arriverai à taire mes sentiments. Je suis dans un gouffre tentant de dissimuler les choses que je ne veux pas ressentir, que je n’ai jamais désiré et qui se sont imposé à moi. Mon seul choix est d’avancer, mais je fais des pas à reculons. Les douleurs dans les endroits où ce sale type m’a frappez-me semblé à peine présente quand je ressens celle qui s’éveille dans cet organe que je déteste tant. Qu’il ait ses raisons d’être en colère c’est une chose, mais j’ai mes raisons de le fuir aussi ! Comment faire quand je ne peux même pas les lui confier, lui dire que je le fuis parce que je ne veux pas l’aimer, bien que ce soit surement trop tard, je ne veux plus être plongé dans ce monde qui m’a fermé les portes, je ne veux pas souffrir pour des conneries pareilles, ne peut-il pas juste m’abandonner, me laisser ? Je suis partagé entre l’ange et le démon, celui qui me dit d’être raisonnable et de favoriser la conversation et l’autre qui me dit d’être un vrai conard pour le faire me détester, mais je ne veux pas qu’il me déteste... Alors quoi ? Que suis-je censé faire ? Nous sommes amis, des amis il en a des tas, il a même des filles proches de lui, il n’a pas besoin de moi, qu’est-ce qu’il attend de notre relation, que je remplisse le vide ? Que je suis « à part » mais comment ça ? Pour moi tous ceux qui l’entourent sont comme moi, je ne vois pas la différence, il leur sourit, rit avec eux, passe du temps avec eux, il doit surement plaisanter aussi, il n’y a pas de différence avec ce qu’on partage... aucune, il doit apprendre certainement a d'autre à surfer, je n'ai aucune exclusivité... Je ne suis rien de plus et j’aimerai que ce soit la même chose aux miens, ne puis-je pas m’en sortir pour une fois ?

Mon cœur s’arrête alors que je déglutis à ses mots, fixant le sol... Jaloux ? Oui je suis jaloux ! C’est exactement ça, je le sais parfaitement, mais je ne peux pas lui dire, je ne peux simplement pas... « Je ne vois pas le mal partout ! » Dis-je en tentant de ne pas le montrer, mais il a raison, je doute beaucoup, je me prends la tête pour rien, je suis un gamin en pleine insécurité. J’ai peur de ce que je ressens, peur de ce que je suis, cette phobie m’empêche de vivre pleinement, mais je ne veux plus jamais condamner qui que ce soit à supporter ça, je sais que je serais toujours rejeté, je ne veux plus me sentir non désiré... c’est douloureux à la fin !

Je dis des choses qui me dépasse pour le blesser, me blessant avec, je ne sais plus quoi dire et mes mots sortent comme pour conclure tout ça de la pire des façons, je suis un idiot. « Tu peux faire ça avec n’importe qui... Tu n’as pas besoin de moi. » Par contre la suite c’est comme recevoir des centaines de pique en plein cœur, qu’il parle de lui, qu’il l’utilise pour m’avoir, Wolfram n’a rien à faire dans cette histoire, ce n’est pas lui que je fuis, ce n’est plus lui que j’aime... Loukas... merde, c'est petit... Je garde mon sang-froid, dissimulant les tremblements que ça avait fait naitre en moi, les nerfs à vif et cette colère, non pas vers lui, mais à mon égard. Je le blessais et je suppose qu’il avait tous les droits d’en faire autant... Même si je suis surement plus sensible qu’il ne l’est.


« Je l’ai repoussé. » En même temps je l’ai fait en choisissant d’être honnête, la vérité l’a fait fuir, donc c’est ma faute en effet. « Je suis un idiot et je me rends compte que je me suis trompé sur toi, tu peux aussi être un connard. Mais maintenant on arrête. Oublie-moi, tu peux te trouver des amis a la seconde, qu’ils soient moi ou non ça ne fait pas grande différence à tes yeux, il vaut mieux ne plus se voir. » Je suis têtu, je dis les choses que je ne pense pas, le contraire de ce que je veux vraiment, mais je veux le libérer de l’abruti que je suis... avant qu’il ne soit trop tard. Je ne le regarde pas, fixant le mur d’en face ou le sol, je me doute qu’il finira par abandonner et je vais juste pleurer dans mon coin, mais je le mériterai.

TENUE  ♦ Pourquoi faut-il que les choses tournent ainsi entre nous ? à quel moment avons-nous dérapé pour en arriver là ? Je ne me souviens pas avoir faire un truc de mal, même si me reproche cette fois où j'ai parlé avec l'une des conquêtes de son ex. Je ne savais pas, comment peut-il encore m'en vouloir pour un truc qui m'a dépassé et prit de court ? Il est vraiment injuste envers moi alors que je tente des miracles pour remettre les pendules à l'heure. Au final, le lapin me file entre les mains et je me retrouve les bras ballants comme un idiot. Il me pousse doucement à bout, bien que la pression ne fasse pas encore sauter le bouchon. J'ai peut-être tapé un type pour le protéger et sous le coup de l'indignation, mais je ne suis pas suffisamment sur les nerfs pour déborder face à mon ami. Ce dernier qui ose faire comme si nous n'étions rien l'un pour l'autre. Je pensais n'avoir aucun secret pour lui, pourtant. Ce n'était qu'un jeu à ses yeux ? Il dit que je ne me rend pas compte quand je blesse quelqu'un avec ma gentillesse excessive, mais imagine-t-il à quel point il me fait mal à me repousser de la sorte ? Je veux bien être patient, mais j'ai assez attendu. Là, il me fait seulement tourner en bourrique et j'ai horreur de ça. Mettre tout le monde dans le même panier n'est pas une solution, surtout quand il affirme être comme les autres. Non. Je ne peux pas me passer de lui, voilà la différence entre les autres et lui. Peut-être que je souris et plaisante avec les autres, que je ris et parle avec eux, mais ce n'est pas tous les jours non plus. London, j'ai besoin de le voir le plus souvent possible pour être réellement de bonne humeur et passer une  bonne journée. J'ai besoin de ma dose London pour ne pas être dépaysé ou me sentir mal, loin de mon chez moi et de mes repères. Je m'accroche à cet idiot, va-t-il enfin le remarquer ?

Il est jaloux. Je l'ai deviné avec ses mots, mais pourquoi ? C'est dingue de ne pas arriver à communiquer, alors que c'est la meilleure façon d'arranger les choses. On va finir par se gueuler dessus, si nous n'en venons pas aux mains avant. Serais-je capable de taper sur London ? Jamais. Je suis pacifiste, bien que je viens de me trahir quelques minutes plutôt. Il voit le mal partout, qu'il ne dise pas le contraire. Par moment, il me prend au dépourvu avec ses répliques, me laissant bouche bée et sans réponse. Je pourrais, mais je n'en ai pas envie. C'est avec lui que je veux partager ma passion, pas quelqu'un d'autre. « Pourquoi tu insistes ? » ça me prend le chou qu'il aille à contre sens alors que ça n'a jamais été le cas jusqu'à cette sortie. C'est de sa faute si je le blesse, si je joue son jeu pour l'atteindre quitte à utiliser son nom, son ex. Je me sens minable d'en arriver là, mais j'ai la sensation qu'il ne me capte même pas en me repoussant de la sorte. Il m'éloigne sans un regard et je deviens dingue de n'être rien pour lui. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je ne pourrais pas poser de mot sur mes réactions, ni sur la pression qui torture mon coeur à chaque nouvelle réponse de sa part, c'est un calvaire interminable.

Il s'est trompé ? Dans le mauvais sens ? Un connard ? Alors pour lui, je peux même être un wolfram bis ? Quelle ironie, quelle déception. L'oublie ? Il se moque de moi ... Pas de différence ? Je vais craquer. Mes mains se plaquent sur le mur dans son dos, de part et d'autre de sa tête pour le bloquer. C'est bon, il m'a cherché à dire tout ça. « Tu me prend vraiment pour ce genre de gars qui abandonnent les gens pour aller vers d'autres ? Putain, qu'est-ce qui ne va pas avec toi, London! » Ma voix porte et résonne dans la ruelle, mes mains refermées en poing que j'abats brutalement contre l'épaisse paroi de béton. « Arrête de me rendre dingue, merde! J'ai pas envie que tu deviennes un inconnu pour moi, je m'entends bien avec toi, je ne veux pas te perdre. » Mes yeux se relèvent vers son visage et je cherche à capter son regard.

« Je me suis pas sentis bien avec quelqu'un depuis... Depuis jamais! J'aurai pété mon skate pour t'aider, je... Merde!! » Best ever argument, je suis à court là. J'ai dû le chopper par les épaules pour le secouer un peu, histoire de remettre son cerveau en place. « Tu ne peux pas juste me traiter de connard et me virer de ta vie! Je te lâcherai pas, rien à foutre! Continue à fuir et je te suivrais quoi que tu dises ou fasses ... Je ne laisserai pas tomber quelqu'un qui compte pour moi. Je ne te foutrais jamais la paix, London. » Je fini par le lâcher en le poussant doucement contre le mur, soudainement crevé d'avoir gueulé. ça me fout mal d'être autant à cran ...

TENUE  ♦ Il a deviné sans mal que j’étais jaloux, mais à son avis pourquoi le suis-je ? J’ai l’impression que je vais mourir sur place à force de me prendre la tête dans ce combat en solitaire, si j’en parle à Loukas comment va-t-il le prendre ? Me rejettera-t-il ? Peut-être que ce serait l’occasion pour mettre de la distance, je suppose... Mais j’ai honte de mes propres sentiments, je ne veux pas voir son regard déçut, je suis son ami, les amis ne s’aiment pas... de cette manière-là en tout cas, je n’ai pas le droit. Je veux le pousser à bout, qu’il lâche prise et laisse le petit con que je suis seul dans cette ruelle, qu’il arrête de me faire dire toutes ses choses, qu’il s’en aille bon sang... Pourquoi insiste-t-il lui aussi ? Que suis-je pour lui, est-ce qu’il ferait ça pour tout le monde ou juste pour moi ? J’ai mal de trop réfléchir aux conséquences, mais ça me fait chier, pourquoi moi ? Pourquoi lui ? On était pourtant si bien à partager nos passions, à parler de tout et de rien et à former la meilleure paire de partenaire au monde, alors que dois-je faire, fermer les yeux sur tout ça et oublier encore une fois ? Rejeter un ami pour des sentiments un peu trop persistants ou lui en parler pour tenter de les faire dégager ? Je ne sais pas ce que je suis censé lui dire quand je vois qu’il reste là, malgré mes attaques pour qu’il me laisse tranquille. Je suis cruel avec lui, disant des phrases que je regrette déjà, le traitant même de connard, mais il m’a attaqué sur un sujet sensible, bien que j’ai tourné la page, le simple fait de me dire que je l’aime comme j’ai aimé Wolf me fait déjà me sentir coupable, j’ai l’impression d’être un défaut dans ce monde, je n’ai pas les moyens de rendre heureux qui que ce soit, alors pourquoi m’a-t-on donné la capacité d’aimer ? Je suis surpris par ses mains qui se plaque autour de moi, je n’ose pas le regarder, mais j’en suis rapidement forcé alors qu’il me fait face, me bloquant entièrement, pourquoi me fait-il ça au juste ? Ses mots m’atteignent alors qu’il les dit touché, surement blessé par mes actes, je reste silencieux alors que mon cœur bat et pleure en même temps, je sens cette vague de colère sur le point d’éclater, monté jusqu’à mes yeux, mais je ne veux pas être lamentable... pas ça. Je n’arrive pas à placer un mot, alors que toutes ses paroles n’arrangent pas mon état, comment peut-il dire tout ça si facilement, pour lui on est ami, pourquoi suis-je différent à ses yeux, en quoi justement ? Quand il termine et s’écarte je baisse la tête, cachant cette expression comme je peux, pinçant mes lèvres pour tenter de me retenir, mais c’est dur quand je ne sais plus quoi faire... Les larmes coulent sans me demander mon avis, j’ai encore plus honte maintenant, sans le regarder j’ose cependant...

« Je te déteste... » Dans un chuchotement avant de lever le regard larmoyant vers lui tout en hurlant prêt à exploser. « Je te déteste, c’est toi qui me rend complètement dingue bon sang ! Je ne sais plus quoi faire, je ne veux pas me séparer de toi, je ne veux pas m’éloigner, je veux continuer à te voir, mais ... je ne peux pas ! Moi non plus je ne veux pas te perdre, pourquoi tu ne comprends pas ! » Je renifle en essayant de me calmer, mais je n’y arrive pas... « Ne me dit pas tout ça Loukas ! Ne me dit pas que je suis différent des autres, ni que je compte pour toi, que je suis important ou que tu te sens bien, ne me fait pas ça ! » Je baisse à nouveau la tête pour poser mes mains sur mon visage le cachant complètement honteux en terminant par...

« Je t’en prie, ne me fait pas tomber encore plus... pour toi. » Je suis lâche, mais je n'en peux plus...

TENUE  ♦ Je suis très loin du compte en parlant, en disant qu'il est jaloux, en ramenant Wolfram sur le tapis alors qu'il n'a rien à faire là. Je ne suis pas réglo avec London, mais je n'arrive toujours pas à comprendre son comportement. Il me rend chèvre à tourner en rond sans parvenir à saisir l'essentiel. S'il est jaloux... Je voudrais savoir de quoi ? De moi ? Parce que je me fais trop d'ami sans effort ? Parce que je suis trop gentil avec les gens ? Pourquoi être jaloux pour cela ? Je ne suis pas bien différent en fonction des autres, même si cet idiot remporte la palme dans mon cercle d'ami et connaissance. Il bat les records mais ne le voit même pas, continuant à me repousser jusqu'à me pousser à bout et dire des trucs dégueulasses pour jouer son stupide jeu. Il me blesse, je le blesse. Il m'énerve, je l'énerve. Putain, pourquoi je fais ça ? Pourquoi j'ai parlé de son ex en pensant réellement lui faire mal ? Oui, j'ai voulu le heurter pour qu'il réalise la blessure qu'il ouvre en moi. Une blessure que je viens de remarquer après tout ce temps à errer comme une âme perdu sans but, sans lumière pour me guider. Maintenant que cet éclat scintille, je peux agir sans prudence pour le convaincre et le secouer en espérant le raisonner au mieux. Mes mains se plaquent proche de lui, le bloquant contre le mur pour ne pas qu'il cherche à partir et aussi pour rabattre sa grande bouche. Il parle beaucoup, souvent pour dire des trucs qui sont ennuyant. Dans le sens où ça fait mal de l'entendre, de l'encaisser. Il ne peut pas simplement me voir comme un connard et me reproche d'exister ou d'être son ami, ce n'est pas possible. J'en viens à rougir de rage, à cracher mon venin, à le sceller à moi pour ne pas qu'il s'échappe... Je ne sais pas ce que je ressens, mais je ne veux pas qu'il s'en aille et m'oublie. J'ai passé des semaines formidables avec lui, désireux de lui en montrer plus sur mon monde, ce n'est pas pour le voir se faufiler loin de moi et dire qu'il m'oubliera. Non, je ne veux pas que ça arrive. Je veux qu'il reste avec moi, qu'il continue à me montrer comment il nage, qu'il s’intéresse encore à ma passion, qu'il s'inquiète pour ma vie quand moi je m'amuse. Bref, je veux qu'il pige le plus important.

Je ne m'attendais pas à l'entendre pleurer, ni à voir des larmes sur son visage. étonné, j'écarquille mes yeux en le fixant, perdant doucement mes moyens. Mince, je voulais qu'il réalise sa faute, pas qu'il se mette à pleurer. « Lon- » Sa voix me coupe dans mon élan et je l'écoute dire ces mots-là, les répétant dans ma tête. Il me déteste. Mince, je pensais avoir tout fait pour ne pas être son ennemi, aurais-je échoué ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Il ne veut pas mais il ne peut pas ? Bah non justement, je ne comprend pas. Il n'a pas pigé que je ne comprenais pas ? Pourtant je l'ai répété un bon nombre de fois, cet idiot. « Mais London... » Tentais-je de placer pendant qu'il continue de verser des larmes en gueulant sur moi. Qu'est-ce que je suis censé faire si je ne peux même pas parler ? C'est la vérité, je ne peux pas mentir alors que je pense tout ça. Il me mine le moral à parler encore comme si je ne devais rien être pour lui, le regardant se cacher derrière ses mains.

Tomber pour moi ? Je... Ne comprends pas. Bon, ça n'étonne personne. Je commence vraiment à croire que je suis un gros idiot, le plus gros idiot que la terre peut porter. Pourtant, je pense savoir où il veut en venir. Quand je retrace cette histoire de Wolfram, de ma ressemblance avec lui, de ma gentillesse abusive, de nos plaisanteries de ne jamais être amoureux l'un de l'autre, du fait que cela soit impossible, inenvisageable et... Et bon sang. « Désolé... » Pourquoi je m'excuse ? Ce n'est pas de ma faute non plus, mais que puis-je dire de plus ? « Bon sang, pleures pas... Aish, je voulais pas te mettre dans cet état. » J'en perds ma colère envers lui, à présent démuni. Il est tombé pour moi... Comment dois-je le prendre ? Je suis perdu.

TENUE ♦ Il m’énerve, il m’énerve à me pousser à bout, pourquoi est-il comme ça, combien de fois je viens de lui dire de me laisser, je viens de le repousser, de lui crier que je ne voulais pas le voir, mais il revient à la charge, me blessant, me frustrant, me coinçant sans aucun pouvoir, démuni de mes propres pensées, je ne sais plus quoi faire, combien de fois dois-je le répéter, je suis perdu, seul et sans allié, même ma tête semble m’abandonner, je n’arrive plus à réfléchir, je cherche un moyen de ne pas craquer, de ne pas balancer ce qui domine mes entrailles, mais il insiste, il continue d’être curieux, de me dire des choses que je ne suis pas prêt à entendre, c’est du moins ce que je pensais, mais pour lui je suis un ami, un gars avec qui il partage une quelconque passion, un type avec qui il peut rire et s’amuser, passé du temps sans prise de tête... Timon et pumba ne peuvent pas finir ensemble ! Je le sais, je fais tout pour justement que cela n’arrive jamais, qu’il me laisse en paix le temps d’oublier, le temps d’être prêt à l’affronter... Mais Loukas est ce genre de gars à ne pas comprendre, il ne comprend rien et me force à assumer encore plus ce que je ressens, je le déteste tellement... Pourquoi je dois pleurer, pourquoi mes larmes doivent-elles se montrer, je ne suis pas un gosse, je ne suis pas pleurnichard, j’ai vu pire que ça merde ! Et je me contredis complètement, mais j’essaie de m’en convaincre, je dois arrêter d’être aussi naze, aussi con et lamentable. Qu’est-ce qu’il doit penser à me voir pleurer comme un bébé, je n’arrive même pas à m’arrêter, je les sens couler sur mes joues, atteindre mes lèvres laissant un gout salé... C’est trop tard pour faire marche arrière, le bouton est enclenché et je finis par le mitrailler de tous ses mots que je retenais, disant enfin la vérité, je ne voulais pas qu’il me voit craquer, mais peut-être pourra-t-il m’abandonner maintenant ? Pour de bon... De toute façon même moi je n’attends rien de cette relation, je veux juste perdre ses sentiments, ne pas tomber plus amoureux de lui, je ne veux pas l’aimer, pourquoi mon cœur et mon esprit ne peuvent-ils pas s’accorder !

Je craque totalement au point de finir par balancer la chose... Je ne peux pas être aussi direct, mais j’aimerai qu’il comprenne et me laisse à mes problèmes, qu’il fasse comme si je n’existai pas, qu’il me blesse pour la bonne cause, qu’il arrête de jouer les gentils, je ne veux pas être pris en pitié, je ne veux pas qu’il fasse semblant d’être touché ou qu'il me donne de faux espoirs, je suis tellement honteux, n’est-ce pas suffisant ? Il s’excuse, c’est la pire des choses que j’avais besoin d’entendre, je ris doucement dans mais pleures tellement je dois avoir l’air ridicule... « Ne t’excuse pas bon sang... » Je ne le regarde pas, mon visage toujours caché derrière mes mains, je ne suis pas prêt à l’affronter, rajoutant simplement malgré mes sanglots.

« Laisse-moi seul s’il te plaît... Loukas, ne me court pas après, j’ai besoin de temps alors... laisse-moi je t’en prie. » Que puis-je fais d’autre, je n’ai pas le choix, je lui ai dit, même si je veux être avec lui, je ne peux pas... De toute façon plus rien ne sera comme avant en a-t-il conscience ?

« Je ne voulais pas, ne pense pas que c’est par rapport à Wolf juste... ne pense pas ça, ce n’est pas le cas. Mais j’ai tellement honte bon sang, pourquoi faut toujours que tu insistes, tu ne pouvais pas fermer les yeux pour une fois ! » Je suis déçu de moi-même, j’ai l’impression de toucher le fond pour la seconde fois, c’est affreux.

TENUE  ♦ Ses larmes coulent silencieusement sur son visage, marquant la douleur qui doit battre dans son coeur et affluer jusqu'à son cerveau. Je ne voulais pas cela, ce n'était pas mon intention de le faire pleurer. J'ai été méchant en parlant de Wolfram comme si c'était le seul moyen pour le heurter et ouvrir des plaies. Ah oui, j'ai réussi, mais à quel prix ? London est mal, je le vois tomber en morceau sous mes yeux et je ne sais que faire à part m'excuser de mon comportement. Je n'aime pas être mauvais, la culpabilité rattrape rapidement mes viles paroles et je me sens comme dans un trou, piégé. Les larmes de London me font peur, sans savoir pourquoi. Je l'ai poussé à bout pour qu'il comprenne et ne me laisse pas, j'ai été égoïste d'agir pour moi sans me mettre à sa place. Et s'il ne voulait vraiment plus de moi et que je faisais une erreur d'insister ? à quel moment dois-je voir mes fautes ou que je dois arrêter mes efforts ? S'il était sincère et s'en tenait fermement, peut-être que j'abandonnerai et le laisserai filer. Juste, ça me fait mal de tirer un trait sur une belle amitié comme la notre, alors que je l'imaginais toujours avec moi l'année prochaine, jusqu'à la fin de nos études respectives. Pour le coup, ça a chambouler mes illusions et j'ai eu peur de tout perdre, ce qui risque d'arriver si London le désire réellement. Je me fais doucement à l'idée que je suis aller trop loin et que London a toute ses raisons pour m'éviter et me rayer de sa vie, que je le veux ou pas. Ce n'est pas tellement à moi de décider non plus, qu'est-ce que je suis bête franchement. Il a son mot à dire, et moi je devrais me taire.

Ne pas m'excuser ? Qu'est-ce que je suis censé faire d'autre ? Je perds mes moyens quand il pleure, je me sens ridicule d'avoir autant insister pour le rendre mal... Ce n'est pas de la pitié, je n'aime juste pas le voir pleurer alors qu'il rit et sourire souvent avec moi. « Par- » Je me coupe aussitôt en baissant les yeux, coupable. Bah ouais, j'allais encore m'excuser alors qu'il m'a dit de ne pas le faire. Je fais quoi ? Je lui laisse un peu de temps avant ? Avant quoi ? Merde, je sais pas. « Tu veux vraiment que je te laisse du temps ? Mais combien ? Je... C'est ton choix, je ne peux pas insister. » Bon sang, je me mens à moi-même, ça m'énerve intérieurement. J'ai fait un caca nerveux deux secondes plus tôt en disant ne pas le lâcher et voilà que je lâche quand même. Je suis ridicule.

« Si ce n'est pas par rapport à Wolfram... Alors pourquoi ? » Il va vite comprendre que je suis largué. Moi, l'amour, les sentiments... Il le sait, j'ai déjà faussement éprouvé cela avec une fille, pour finalement revenir à mon ancienne vie. « ça m'ennuie réellement d'en venir là mais, okay. Je te laisserais tranquille jusqu'à ce que tu prennes une réelle décision. Jusqu'à ce que ce soit définitif et que tu ne sois pas déçu de tes choix. » S'il me dit noir en pensant blanc, ça ne va pas le faire. De toute façon il est tard et il vient de se faire taper dessus. Tiens j'y pense, mais a-t-il mal ? « ça va pour toi ? Laisse-moi au moins de ramener chez toi. Je resterai pas, promis. » Je me blase tout seul, c'est dingue comme j'abandonne vite. Je veux pas le perdre, mais je ne veux pas le blesser plus non. « Si j'insiste... C'est parce que tu vas me lâcher. » Soufflais-je doucement avec une mine peinée, légèrement dégoûté à l'idée que cela arrive.

TENUE  ♦ Je suis content d’être venu à Tokyo, à Londres j’avais ma place toute faite, j’ai gagner avec l’équipe junior national et il fallait que je m’envole encore plus haut et plus loin, que je découvre d’autres horizons que j’évolue toujours plus.  J’ai tout quitté pour venir ici et depuis un an, j’ai connu des choses que je n’avais jamais expérimenté jusque là. L’amour, la douleur, la rupture, la déception, la tristesses, la solitude...  Si j’ai pu un jour en ressentir des bribes cette fois j’ai été plongé en plein dedans. J’ai aussi connu une amitié qui n’avait pas d’égal, Raylai. Mon meilleur ami et mon allié, cependant je ne lui ai pas parlé de mes sentiments pour Loukas, je n’en ai pas ni la force ni le temps, vu qu’il semble pas présent.  Mais souffrir fut le plus dur, je pensais ne pas m’en remettre, j’ai pleuré, jamais avant je n’avais laisser mes larmes coulées autant...  Mon cœur me semblait sur le point de se brisé en mile morceau, mais l’arrivé du blond m’a aider à me relevé plus facilement avec mon meilleur ami qui était en soutient.  Après ça j’ai connu cette période de paix, d’amusement, d’acceptation et puis...  Je retombe dans un enfer vivant, amoureux de Loukas...  La blague, je suis une malédiction vivante. Il me vois pleurer comme un bébé, mes sanglots sont instopable, je craque totalement, reniflant pour tenter de me calmer, mais rien y fait, j’ai jeter l’éponge.   Il s’excuse et je ne veux pas entendre ça, je viens en quelque sorte de me déclarer maladroitement certes, mais je lui ai dit ce que je ressentais, mon envie d’être proche de lui, mais de ne pas le pouvoir, c’est cruel et je risque d’en souffrir encore pendant un moment, mais que puis-je faire face à ça, Loukas n’est pas Wolfram, il ne va pas m’aimer, il n’a pas les même préférences que lui, il n’est même jamais tombé amoureux d’un homme alors je n’ai aucun espoir, aucun... Et de toute façon je ne peux pas, je ne veux pas. Emprisonné Loukas dans une cage n’est pas mon intention, loin de là. C’est pourquoi je tente désespérément de l’éloigner, me protéger, le protéger, on sera tout les deux épargner par la flèche de cupidon envoyé à la mauvaise personne !

Il semble accepter de me laisser du temps, ma poitrine me fait toujours mal, mais c’est ce que je désire et je n’ai pas d’autre moyen d’agir, cependant je ne sais pas combien de temps il me faudra. Je n’ai pas les moyens de déterminés si mes sentiments se tairont ou au contraire si je ils s’imposerons.

« Je ne sais pas Loukas. » Je ne veux pas qu’il pense que je l’aime parce qu’il ressemble à Wolfram, je ne veux pas du tout qu’il croit que je suis aussi faible et influencé par l’apparence. Je ne sais pas pourquoi mon cœur bat pour lui, mais tout ce qu’on a partagé, la grotte quand il était sur moi, je ne l’ai pas repoussé réussissant à tenir le coup, j’aurais dû remarqué qu’il prenait de la place lentement mais surement, sauf que j’ai fermé les yeux. Par contre je ne peux rien face à ça. J’ai déjà assez honte alors quand il me demande pourquoi... Je garde mes mains sur mon visage de manière à ne rien montrer, mais je suis gêné, je déteste ce sentiment, je déteste cette situation. Secouant juste la tête n’ayant aucun moyen de répondre pour l’instant.

« ... merci. » Dis-je simplement en souhaitant clore tout ça rapidement.  Espérant qu’on en ai finis et qu’il m’abandonne enfin dans cette ruelle sombre et paumée. Mais il me rappel une autre douleur qui est passé en second plan avec tout ça, laissant glissé mes mains lentement pour osé le regarder les yeux encore trempés et rougies.  « Chez moi ? On vit au même endroit non ? Mais je vais bien, ne t’inquiète pas pour moi. » Je me redresse en essuyant mes larmes avec la manche de ma veste, adossé au mur le regardant avec cette mine qui me décourage totalement. Avançant vers lui je lui donne un coup léger sur la tête en lâchant doucement un « Idiot. » Je suis le seul qui sera laisser tombé au fond, bien qu’il soit trop gentil et qu’il compatira surement a mon amour pour lui, je ne me sentirai pas à l’aise tant que mes sentiments seront présent, mais... vais-je réellement réussir à les bannir ?

TENUE  ♦ Répondre à ses sentiments m'est impossible. J'ignore moi-même ce que je pourrais ressentir pour lui. Une forte amitié, certes. Sans lui, je ne m'amuse pas, mes journées sont fades et j'espère tous les jours qu'il revienne vers moi. De là à dire que je pourrais tomber amoureux de lui, ce serait mentir. J'en sais rien, en fait. Je n'ai jamais aimé un garçon avant et la seule fille qui a réussi à atteindre cet endroit barricadé n'a pas fait long feu. Comment savoir ou juger la situation bonne ou mauvaise ? Je voudrais me comprendre moi-même avant de vouloir comprendre London. J'ai bien compris ses mots, sa déclaration, mais je ne peux vraiment pas y répondre dans l'immédiat. Je suis perdu, autant face à ses émotions que ses larmes. S'il pleure, c'est simplement de ma faute. Qu'est-ce que je suis censé faire pour l'aider sans qu'il pense à un acte de compassion ? Je ne le regarde pas avec pitié, loin de là. Je ne suis pas ce genre de personne qui plaint les autres, je suis plutôt celui qui voudrait les aider au mieux sans penser à lui-même. C'est pareil avec London, sauf que je ne sais comment procéder. Pourtant, je ne tiens pas à le voir s'éloigner ou l'entendre encore dire qu'il ne veut pas de moi. C'est douloureux de le regarder quand il a ses yeux là, larmoyant et parfois mauvais. Qu'est-ce que je dois dire quand il prétend me détester ou qu'il me traite de connard ? Je suis à court d'idée, complètement chamboulé par sa façon d'agir envers moi.

Combien de temps ce manège va-t-il durer avant que les choses ne reviennent comme avant ? Je m'en fiche qu'il soit amoureux de moi, je m'en fiche qu'il se sente parfois mal en ma présence... C'est égoïste, mais je ne veux vraiment pas le perdre pour une histoire de sentiment. En même temps, je ne peux pas lui accorder ce qu'il veut sans réfléchir... Puis, serais-je capable de l'aimer de la même manière ? Attendez, je m'embrouille là. Je suis perdu, partagé entre plusieurs songes. London ignore combien de temps cela durera, et j'ai la sensation que ça va être pour une éternité. C'est étrange de penser qu'il puisse « tomber » pour moi, alors que je n'ai rien fait d'extraordinaire pour ça. à part lui apprendre vaguement le surf et le protéger lors de l'orage, je n'ai pas tellement faire en sorte qu'il m'aime plus qu'un bon ami. Décidément, je pige jamais rien à rien. Si ce n'est pas à cause de Wolfram, alors pourquoi ? à quel moment j'ai commencé à prendre autant de place chez lui ? Je ne me souviens réellement pas avoir fait un truc pour y parvenir, juste être moi-même.

Finalement, je lui accorde son souhait. S'il faut mettre de la distance pour qu'il soit bien, je le ferais. J'irai enfermé mon égoïsme dans un coin de mon être pour qu'il puisse respirer un peu. Le sujet est clos, je suppose. ça m'ennuie vraiment mais je n'insiste pas quoi que j'en pense. Tant pis, me dis-je en lui proposant de le ramener chez lui. je suis stupide, je n'ai pas capté qu'il vivait h24 7j/7 à la royale, j'ignore même qu'il n'a que de la famille à Londre... Donc rien d'autre à Tokyo, à part l'école. Moi ? J'ai mon père et son hôtel, je ne suis pas toujours aux dortoirs non plus. « Ah oui... Okay, d'accord. » La gêne doit se lire sur mon visage. Je ne m'attendais pas à une telle réponse. Quel idiot, j'aurai dû m'en douter qu'il ne vivait chez personne à côté du lycée.

Idiot. Mes yeux s'illuminent quand il ressort ce surnom, limite si la joie ne revient pas au galop, prête à exploser. « Je rentre avec toi, je te laisse pas là. » Je ne lui laisse pas le choix. Faudrait pas qu'il retombe sur des cons et se fasse encore tabasser, alors que je ne serais pas là pour l'aider. Pour le moment, je préfère ne pas reparler de notre discussion, la mettre de côté pour ce soir et réfléchir à tête reposée quand j'en aurais l'occasion. Parce que mine de rien, il m'a perturbé le London. Je ne sais plus trop quoi penser de tout ça, ce que je dois faire ou quoi. « Quand tout ira mieux... On pourrait manger ensemble ? » Je demande mais je me sens idiot de le faire, pensant que même ça , ce serait trop demander. Un soupire m'échappe, plus pour moi-même. Même l'inviter devient contre la règle ? Je fais quoi alors ? Rester à l'écart jusqu'au jour où il craquera ? Va-t-il seulement craquer ou va-t-il s'habituer à mon absence ? Seul le temps nous le dira, mais je n'aime pas trop attendre non plus. « On rentre ? »

TENUE ♦ Il semble ne pas savoir que je n’ai aucun autre endroit à part le dortoir, beaucoup ont leur maison proche, de la famille et un lieu où passer leur weekend, moi, je vis tout le temps dans cette chambre louée pour la durée de mes études. Je ne m’en plains pas, au contraire, je suis content d’avoir au moins quelque part où rentrer, puis la piscine est un peu ma maison aussi quand on y pense, dans tous les cas, c’est là-bas que je dois guider mes pas. Je ne suis pas triste d’avoir quitté Londres, mais quand je vois toutes les épreuves qu’on met sur ma route, j’aimerai vraiment pouvoir remonter le temps pour empêcher qu’elles arrivent, je suis un nageur avec une grande ambition, devenir champion du monde... Je n’ai pas besoin de sentiments, d’amour, des amis sont suffisant, mais il faut croire qu’on ne choisit pas vraiment ce qu’on ressent et je me trouve en plein dedans. Je me risque à afficher un sourire avec mes yeux gonflés par les larmes, avant de secouer la tête. « Ce n’est pas dramatique, je ne suis pas le seul à n’avoir aucun autre endroit. » J’avais remarqué que cela l’avait heurté, mais ce n’est vraiment rien du tout, je ne suis pas orphelin, juste interné pour une longue durée loin de chez-moi. Il faut s’adapter et ça, je sais très bien le faire, du moins dans ce domaine.

Je finis par le traiter d’idiot, j’ai l’impression que ça fait une éternité que je ne l’ai pas fait de cette manière, mais je ne suis pas encore prêt à réellement lui faire face, je prends sur moi, mais je suis faible, je n’ai aucun pouvoir sur ses sentiments, ses pensées ni même sur les miennes, alors... Je veux prendre le temps de réfléchir et de trouver une solution, je ne veux pas le quitter et perdre notre amitié, mais je ne veux pas l’aimer pour autant. Je soupire à son insistance pour me ramener, je ne suis pas un bébé... -je me contredis encore-. Mais sérieusement, j’ai l’habitude de rentrer seul, je me fiche des coups que j’ai pris, des bleues que j’aurais ou même du danger, mais j’ai l’impression qu’il ne me laissera pas. Ne répondant rien, je hausse simplement les épaules, si c’est notre dernier moment ensemble avant une période indéterminé, je peux bien rentrer avec lui. À sa question, je ne le regarde pas, les yeux rivé sur le sol pensif, que dois-je répondre ? « Quand tout ira mieux ? » Mais est-ce que ça ira mieux ? Je l’ignore moi-même, je ne veux pas faire de promesse que je ne pourrais pas tenir, du coup, je garde simplement le silence. « Hum, rentrons. » Dis-je simplement. J’ai besoin de me reposer et de m’isoler pour réfléchir et je suppose que c’est aussi son cas, je me sens nul d’avoir craqué, mais peut-être que c’est mieux ainsi, de cette façon, il n’insistera plus et je ne le blesserai plus... Mais de mon côté, combien de temps serais-je encore blessé ?