Tenue ■ Je me souviens des mots que j’ai échangés avec Raylai, je ne sais pas si je peux dire que ça m’a aidé à afficher ainsi la vérité aux yeux de mon meilleur ami, mais il n’a pas tort... Je le sais depuis le début, je ne me voile pas la face, Loukas n’est pas wolfram, mais Loukas ne m’aime pas, comment puis-je tenter quoi que ce soit avec ça ? Dois-je réellement le forcer à m’aimer ? Comment ? Puis... comment je vivrai ses regrets si un jour il me reprochait de l’y avoir poussé ? Je ne sais pas quoi penser, dois-je m’abandonner à mes sentiments ou rester raisonnable en continuant de peser le pour et le contre sur cette balance qui n’est jamais de mon côté ? J’aimerais être capable de lui faire face plus franchement, j’aimerais être honnête, entièrement avec lui, mais même si ça va mieux depuis qu’il a rejoint le club, même si je peux le voir tous les jours, parler, nager et rire malgré mon cœur lourd. Je me demande encore comment les choses vont évoluer ou encore comment Loukas perçoit mes sentiments, je ne lui ai jamais demandé si ça l’embêtait, si ça le gênait, il ne me montre rien dans ce sens, mais est-ce pour autant qu’il s’en fiche réellement ? Il me dit qu'il doit réfléchir, mais à quoi au juste ? De toute ma vie, même quand j’étais avec Wolf, je ne me suis jamais posé autant de questions... jamais.

Aujourd’hui Loukas a une sorte de compétition et j’ai accepté de l’accompagner, je veux le voir sur son terrain, le voir briller dans ce qu’il sait faire de mieux, puis j’aime pouvoir l’observer tout simplement, du coup j’ai demandé le lieu, à la fois impatient et excité de l’y retrouver. Mais je dois avouer que je m’inquiète toujours pour Raylai, son comportement, ses sentiments, va-t-il les dire à son bourreau ? J’ai du mal à imaginer qu’il puisse être consentant, j’ai du mal à parler de sexe vu que c’est ma plus grosse phobie, mais Raylai me parle de plaisir et de toutes ses choses qui me sont inconnus, je suis totalement perdu, lui qui ne savait rien de tout ça il y a quelques mois. Au fond j’ai l’impression qu’un fossé se creuse encore, comme toujours je reste dans l’incompréhension, me prenant des remarques blessantes alors que je n’ai rien demandé sur ce que je ressens, rien demandé sur celui que je suis, pourquoi dois-je toujours en payer le prix ? Je soupire fortement puis je chasse toutes ses choses de mon esprit.

Prenant la route vers Chuo, j’arrive sur les lieux, il y a du monde sur place, je ne me doutais pas que ce genre de compétition pouvait attirer autant de personnes, mais je suis encore plus curieux de voir comment ça se déroule. Cherchant Loukas du regard, je le vois sur le côté, un sourire se dessine automatiquement sur mes lèvres et quand je le remarque je l’efface immédiatement en pensant que je dois avoir l’air con à sourire tout seul comme un idiot, vraiment...

Je n’ai plus qu’à attendre le départ pour pouvoir aller le retrouver et le féliciter, je suis certain qu’il va gagner, après tout pour moi, même si je ne lui dis pas, il sera le meilleur quoi qu'il fasse... Arg. Je dois pas penser comme ça, non vraiment pas, c’est trop... aaah, je deviens fou à cause de cet abruti.

Tenue ■ Grâce au club de natation, je peux voir plus souvent London, passer du temps avec lui que ce soit pour nager, parler ou rire un bon coup. Les choses semblent revenu dans l'ordre, même si j'ai juré faire de mon mieux pour le club, profitant largement de ce dernier pour être avec lui. N'est ce pas stupide dans le fond ? Je ne sais pas trop ce que je ressens pour mon ami, pourtant j'ai ce besoin d'être tout le temps avec lui, de savoir comment il va ou juste de lui parler au moins une fois par jour. Parfois j'ai la sensation d'un vide quand je n'ai pas de réponse dans les dix minutes qui suivent un message. C'est étrange mais je ne possède aucun mot pour décrire ma situation, laissant finalement couler sans chercher à comprendre. Même si cela pourrait nous aider, je ne veux pas me prendre la tête tant que ce n'est pas une évidence. Autant dire que ça peut durer des années. Plus j'y pense et plus mon cerveau surchauffe, mes séances de sport ne m'aide pas non plus à faire un point et au final, j'abandonne bien vite. D'ailleurs, c'est à London que j'ai pensé en premier quand je me suis inscris à cette compétition de skate. On avait déjà parlé de ça avant nos disputes et éloignement. Je voulais lui montrer, ouvrir un peu plus mon monde pour qu'il découvre où je m’évade dans n'importe quelle période. Le skate n'est pas une grande passion, mais c'est le plus simple à faire ici en ville, dans des sortes de piscine sans eau et usé par les roues de nos planches. J'aimerai qu'il voit comment j'assure dans ce domaine, en toute modestie.

Étant sur les heures bien avant lui pour me préparer. J'ai dû laisser ma planche de côté côté sur un table prévu à cet effet le temps d'enfiler mes protections aux genoux et aux coudes. Ce n'est pas tant un sport à risque mais c'est obligé pour la compétition, bien que personne ne porte de casque -ce qui risque d'être regrettable, même pour moi-. Le début des jeux arrivent et plusieurs participant font leur démonstration dans le bac creux servant de terrain pour glisser et faire des figures. Je les regarde un à un, commentant mentalement les différents joueurs en me demandant où se trouve London. Finalement mon tour arrive pile au moment où le jeune nageur débarque, je lui fais un signe de main avec un grand sourire, ma planche sous le bras. Il va pouvoir voir comment je me débrouille, prenant appuie sur le bord du bassin avant de me laisser tomber dedans et glisser d'une part et d'autre en volant presque dans les airs. Mon skate ne reste pas souvent à mes pieds mais il revient à chaque fois que les roues doivent rouler sur le béton. Les minutes s'enchaînent durant lesquelles je prouve mon talent, jusqu'à le temps mort du chrono. Essoufflé mais surexcité, je rejoins London en gardant mon skate en main. « London ! Ça va ? J'ai cru que tu allais jamais venir. » ma bonne humeur se lit à des kilomètres, pendant que je tape la discute avec lui. Ça permet au temps de passer avant le prochain tour, canalisant mon impatience. « tu m'as trouvé comment ? Et attends ! Je suis sélectionné pour la final~ » je pète la forme, n'arrêtant plus de parler avec enthousiasme.

Les minutes défilent plus vite que prévu et mon nom est prononcé à nouveau. Un sourire à London et je lui demande de m'attendre, filant vers le terrain pour recommencer mon manège, mais en mieux. Jusqu'à la presque fin, tout se passait très bien, mais sur la dernière figure quand mon skate quitte le bord pour faire un bond en l'air, j'entends un déclic et remarque une roue se décrocher et partir en vrille. À cet instant là, j'ai su que ce serait la merde. La réception fut merdique puisque mon skate dérapa brusquement à l'atterrissage, mon corps s'écrasant violemment par terre pour glisser vers le creux du bassin. Je n'ai pas eu le meilleur réflexe, tombant de cote et sur mon bras dans un bruit sec et affreux. Une douleur vive me remonte jusqu'à l'épaule mais aussi dans la jambe. Mon menton à rafler sur le sol vers la fin de ma chute, juste avant que je me recroqueville sur moi à cause de la douleur, les membres du coté gauche engourdit. Malgré tout, je retiens la souffrance en soufflant fortement à plusieurs reprises, sachant que ceci n'est pas un accident mais du sabotage, puisque les équipements ont été vérifiés avant le départ.

Tenue ■ J’avais hâte de le voir, de l’admirer, au début je voulais refuser pour ne pas encore plus remarquer tout ses bons et beaux côtés, son talent dont il me parlait, ses passions, si avant je voulais les connaitre, il y a quelques semaines je voulais m’en éloigner, ne pas m’impliquer dans toutes ses choses qu’il fréquente, mais en parlant avec Raylai, en le fréquentant au club, je me suis rendu compte que j’avais tort. Je peux avoir peur, je peux être terrifié, mais je ne veux plus mentir, fuir ou tenter l’impossible afin qu’il ne s’intéresse pas à moi. Pour l’instant je suis encore dans ce gouffre d’incompréhension, je ne sais pas ce que Loukas ressent, ce qu’il voit en moi, un ami ? Un capitaine ? Plus ? Je ne sais pas et au fond je ne peux pas lui demander ni l’obliger à accepter mon amour alors que je lui dis de ne pas le faire depuis des semaines déjà. Mais aujourd’hui je ne suis pas venu là pour penser à mes sentiments, je suis venu pour l’encourager, mettant tout le reste de côté.

Sur les lieux je cherchais Loukas et le remarque alors qu’il est sur le point de commencer son tour, je m’approche pour mieux le voir et je vous épargnerai le fait qu’il est putain de ... beau... Ouai bon j’ai assumé le fait que je l’aimais donc je peux bien faire des réflexions personnelles avec ma conscience ! Dans tout les cas je suis curieux et totalement attentif face à ce qu’il se prépare à faire, je souris à son salué, alors qu’il commence et à peine les premiers mouvements abordés que je suis surpris au point d’en avoir la bouche bée, il m’épate, mais je savais déjà qu’il était fort, c’est son domaine... Mais le voir de mes propres yeux ça me laisse sur le cul il faut bien l’avouer. Même quand Loukas court vers moi après qu’il ait montré à tous son talent, je reste quelques secondes sans réaction, avant de remarquer qu’il est juste devant moi ! « Waaah ! Lou’ t’es génial ! » Ouai je passe de la surprise au mec totalement ébahi dans la même phrase, mais... « Sérieux tu m’as laissé sur place. » Je lui offre un sourire chaleureux et l’encourage quand il doit y retourner dans un poing levé et un « fighting » jeté à son attention. Je le regarde s’éloigner et je ne saurai pas comment dire, mais au moment où il s’apprête à prendre le départ je vois des participants rire dans leur coin et cela ne m’annonce rien de bon, à ce moment-là je n’ai pas vraiment fait le rapprochement, mais il ne me rassure pas ces types... Croisant les doigts, je fixe mon ami qui débute son parcours et au bout d’un instant quelque chose semble ne pas aller et ce que je vois m’horrifie totalement, mon cœur s’accélère et je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, je ne me pose pas de question, fonçant dans le tas, bousculant les gens à toute vitesse pour rejoindre le lieu d’impact du blond.

« Loukas ! LOUKAS ! » Gueulant avant de me jeter au sol à ses côtés. Ma main se pose doucement sur son dos alors qu’il est recroquevillé, il semble souffrir à vue d’œil, se forçant à ne pas le montrer, son bras semble en mauvais état et je pince mes lèvres inquiètes. « Lou ! Bouge pas... » Je regarde autour de moi paniqué, inquiet, totalement déboussolé, mais je dois garder mon calme et en cherchant les secours je vois les deux types de tout a l’heure rire devant le spectacle, mon regard devient noir en comprenant qu’ils ne sont pas innocents à tout ça, mais pas le temps pour régler mes comptes. « Il faut l’emmener à l’hôpital ! Dépêchez-vous ! » Dis-je en direction des secours qui sont allé prendre un brancard, ne sachant pas ce qu’il a pu se casser dans sa chute, il vaut mieux prendre des précautions, tenant sa main « valide » je déteste ça, cette vision me brise en deux, c’est cruel. Mais je dois le lâcher pour qu’il puisse entrer dans l’ambulance des secours pour l’emmener aux urgences...

« Je te retrouve à l’hôpital ! » Dis-je à travers les portes de la camionnette, bon sang... Mes nerfs sont en train de lâcher, regardant le skate de Loukas au sol je m’abaissais pour la ramasser quand j’entends. « C’est bien fait pour lui ! Il avait la grosse tête juste parce qu’il se débrouille « un peu ». » La grosse tête ? Mon regard s’enflamme, à cet instant je crois que j’ai totalement vidé mon esprit, me redressant, mais ce qui me fit éclater fut : « Il n’a aucun talent, c’est qu’un frimeur qui se casse la gueule en finale haha ha ! quel nul ! » Je serre les poings avant de m’approcher d’eux sans un mot, me positionnant devant les deux qui semble avoir fait le coup, me fichant totalement des autres autour...

« C’est votre faute, il aurait pu mourir à cause de votre jalousie puéril, simplement parce que vous ne pouvez pas gagner contre lui à la loyale, Serizawa vaut dix millions de fois mieux que vous, n’échanger pas les rôles, c’est vous qui êtes nuls et lâches, bande d’abrutis ! » Immédiatement après je me prends un coup dans la mâchoire et je suis totalement inconscient des risques, tout ce qui m’importe c’est Loukas... Loukas... Il est dans ma tête, dans mon cœur, ils s’en sont pris à lui et là, tout de suite, je ne pense à rien d’autre qu’à ce désir de le venger. Frappant de toutes mes forces, emporté dans une bagarre, je ne suis pas aussi faible que j’en ai l’air, même si j’ai des bleues sur le corps, où des éraflures, ce n’est rien comparé à ce qu’il a eu, j’ai vu son visage, cette douleur dissimulée, son bras... J’ai... Les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir. j’ai réussi à leur tenir tête, ils sont partis et bien que je sois surement plus amoché qu’eux, j’ai pu leur montrer leur lâcheté. Je dois nettoyer mon visage avant d’être face à face avec Loukas. Les minutes sont passées, mon ami a surement dû être pris en charge et avoir reçu les premiers soins, arrivant sur place je demande où il est, on me confis son numéro de chambre, m’y rendant sans tarder, je rentre sans frapper, trop impatient de le voir... Mes yeux se posent sur lui et automatiquement, je m’approche d’un pas rapide pour l’enlacer...

« Bon sang... tu m’as fait flipper... Idiot. » Je me retiens de pleurer, mais je ne peux pas cacher mon inquiétude, c’est impossible.

Tenue ■ Sans savoir pourquoi, je voulais impressionner mon ami et lui montrer de quoi j'étais réellement capable avec un skate. Quand je l'ai vu au loin, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un geste dans sa direction pour le saluer mais aussi pour qu'il me remarque et fasse bien attention à moi. Quand ce fut fait, j'ai pu commencer mon tour et éblouir bien des gens. Je ne me cache pas d'être doué mais de là à dire que je suis le meilleur, c'est complément faux. J'ai ma façon de faire et les autres ont la leur. Je n'irai jamais juger quelqu'un parce qu'il ne fait pas comme moi, c'est stupide et irrespectueux. Le temps écoulé, je me dirige vers London avec un grand sourire, heureux qu'il m'ait observé d'un bout a l'autre sans décrocher son regard. D'ailleurs, il ne cale pas de suite que je suis devant lui, la bouche déjà ouverte pour parler. Son compliment me va droit au coeur et je le remercie d'un signe de tête, sans perdre l'envie de l’ébahir davantage. Les minutes passent trop vite et j'ai à peine le temps d'être flatté que mon nom revient dans la foule. « je vais gagner ! » dis-je à london en imitant son geste d'un petit rire. Il sera fier de moi, et peut-être dans un pire état que d'habitude. Je prend le risque de le rendre malade, sans regret. Dans le fond, j'aime savoir qu'il m'aime à ce point et que le moindre de mes gestes peut le rendre faible. C'est mal, mais je n'y peux rien.

Les choses se passaient à merveille, mon skate glissant avec aisance sur le terrain en béton. Je ne suis pas du genre à vouloir vraiment gagner mais surtout prouver que je vaux quelque chose parmi les nombreux participants. De là à attirer la haine de certains, c'est quand même gros. Pourtant c'est bien ma planche qui part limite en morceau durant une figure, ma réception perdant totalement de son équilibre pour m'écraser au sol en retournant sûrement le publique. Ce n'était pas prévu, autant la chute que la douleur qui en ressort, en boule par terre à retenir ce flot de souffrance de me faire gémir. Je n'aime pas me plaindre, même si j'ai horriblement mal. À peine avachi dans le bassin vide que j'entends London courir après moi, forçant un sourire pour le rassurer. Je veux pas qu'il s'inquiète, ce n'est trois fois rien. Dire que j'aurais pu m'éviter une blessure si j'avais gardé ma veste en cuire, plutôt que la retirer avant de début de la compétition. London s'en fait trop pour moi, hurlant après les autres pour de l'aide. Je voudrais lui dire que tout va bien mais ma voix refuse de faire la part des choses, sûrement parce que ma mâchoire est serrée à son maximum pour retenir au mieux la douleur ou les gémissements qui pourraient suivre. Les secours arrivent plutôt vite tandis que je ne perds pas mon sourire légèrement tordu, sentant les doigts de London entre les miens. Il est toujours là, même quand ça va mal. « Lon.. Ça va aller ...» soufflais-je en serrant doucement mes doigts entre les siens, le rassurant du mieux que je peux. À ses paroles, j'hoche à peine la tête pour dire oui, que je l'attends là-bas de toute évidence.

Quand les portes se referment, London disparaît de ma vision et je souffle en effaçant son sourire, lâchant une petite plainte. C'est difficile de se retenir pour ne pas qu'il s'inquiète trop, mais j'aurai préféré qu'il me suive dans l'ambulance pour me tenir encore sa main. Malheureusement, je suis seul sur ce brancard et en voyant mon expression excédée, l'un des ambulancier présent dans le véhicule injecte un produit dans la perfusion qu'il m'avait placé des mon arrivée, calmant la douleur en m'assommant un bon coup. Le reste n'est que du noir, autant le passage en bloc que mon installation en chambre. J'ai « dormi » tout le long de l'intervention, reprenant conscience quelques temps plus tard, quand une voix me tire de ma léthargie. Allongé sur un lit, je remarque le plâtre à mon bras, sentant aussi un pansement sur mon menton et un bandage qui me serre la jambe. Je ne me suis pas loupé en tombant, haha. Le temps de comprendre tout ça que je sens un corps m'enlacer, une plainte de douleur quittant maladroitement mes lèvres. « London... Doucement~ » dis-je d'une voix faible, la gorge sèche et le timbre enroué, cassé. À plusieurs reprises, je tente de tousser pour dégager la gêne et parler un peu mieux, l'anti douleur étant plutôt pratique quand je ne bouge pas trop. « ça va ... Plus de peur que de mal, non ? » c'est complément stupide, vu mon état pitoyable dans lequel je suis.

« désolé de t'avoir fait peur ... Ce n'était pas prévu. » et je ris encore, manquant à moitié de m'étouffer. Okay, je vais me calmer un peu. Soufflant un peu coup, je tend le bras vers lui pour poser ma main sur son bras, remarquant les quelques marques sur son visage, sa peau si blanche et parfaite. « Qu'est-ce que tu as fait ? On dirait ... Des blessures ? » je ne réalise pas de suite d'où elle pourrait venir, ne percutant même pas que London ait pu donner une leçon aux sales types qui ont trafiqués mon skate ... D'ailleurs, où est-il ? Jetant un coup d'oeil autour de moi, je ne trouve aucune de mes affaires, soupirant à nouveau. C'est bien ma veine, tiens.

Tenue ■ Autant dire de suite que je ne peux pas taire mon inquiétude quand je le vois s’écraser au sol, je connais l’énergumène qu’il est, Loukas ne va pas montrer ses douleurs, ses pleures, non, il prendra sur lui jusqu’au dernier moment. Mais je me fiche bien que ma réaction soit folle ou que j’ai l’air d’un petit ami totalement apeuré devant son copain, plus que l’homme que j’aime, c’est mon ami et qui aime voir souffrir ses potes ? Les gens autours m’importent peu, il peut me dire que tout va bien, je ne vais pas le croire facilement, j’ai peur de ce qu’il a pu se casser et j’ai était totalement effrayé à l’idée qu’il puisse se cogner la tête où je ne sais quoi d’autre que j'ai l'impression que mon corps tremble encore... Depuis quand Loukas a pris autant de place ? Je savais que mes sentiments n’étaient pas à négliger, mais je me rends compte que le « perdre » m’anéantirai vraiment, mon cœur bat tellement vite alors que je suis à genoux à ses côtés à tenter de réclamer des secours, une ambulance, il y en a toujours sur ce genre de compétition, personne ne sait ce qu’il peut arriver après tout. L’accompagnant jusqu’à la camionnette, nos doigts liés je ne cache pas mon air inquiet, mais je le rassure en disant que je le rejoins vite... Et le voilà parti. Une boule se créait, se serrant dans ma poitrine, avant que j'éclate devant des propos qui me semblent totalement insensés. Ils sont les coupables de cette chute, ils vont le payer.

C’est ainsi que durant de longue et interminable minute je me suis retrouvé à balancer mes poings dans tous les sens, je protège mon visage au mieux, mon corps ayant été surement le plus amoché sous mes vêtements, même si j’ai des éraflures visibles et surement mon visage rouge et gonflé sous les nombreux coups échangés. Quelle idée, à ce moment-là je n’ai pas encore réalisé ce que j'ai fais, pour moi c’était tellement évident, même les larmes de frustration coulant sur mes joues n'arrive pas à stopper leur route, pourquoi... Pourquoi ils s'en sont pris à Loukas ? Il n’y avait aucune raison, il ne les a pas provoqué, il n’est pas non plus imbattable je crois, alors pourquoi ? La bagarre se termine après avoir jugé le nombre de blessures suffisantes. Je les regarde partir, la compétition a été annulé de toute façon, courant de toutes mes forces en faisant abstraction des douleurs dans mes muscles pour rejoindre l’hôpital, la chambre de Loukas en tête, je me dépêche de la rejoindre, ouvrant la porte, je ne réfléchis pas une seconde avant de le prendre dans mes bras, pour lui ce n'est surement « rien », mais j’ai tellement eu peur... peut-il comprendre ça ?

Même s’il me dit d'y aller doucement, je reste collé à lui, je suis égoïste, mais je ne veux pas le lâcher. Je ne veux pas qu’il voit mon visage, mes yeux rouges et le reste. « Idiot, idiot ! Tais-toi abruti. » Oui mon dictionnaire est vaste aujourd’hui, mais l’émotion, voilà tout. « Heureusement que ce n’était pas prévu, je ne suis pas bête... mais je ne te pardonne pas. » Je suis un gosse après tout, « pas encore. » Non, je suis toujours «déboussolé » donc il va devoir attendre un peu. Et finalement il voit les blessures et je le fixe un instant, tentant de dévier un peu le sujet.

« Ce n'est rien, je suis tombé en courant pour venir ici, je suis maladroit quand je suis paniqué. » Je souris comme pour le rassurer à mon tour, mais je ne suis pas vraiment le plus doué pour mentir, surtout à Loukas. «... Tu restes à l’hôpital jusqu’à quand ? »

Tenue ■ La douleur n'a jamais été aussi vive depuis des longues années, depuis ma chute de cette falaise pour terminer fracassé entre quelques rochers enneigés, ce qui m'avait sûrement sauvé la vie. Aujourd'hui, j'ai juste mangé le béton sans douceur, sans protection à part celles à mes coudes et genoux -qui n'ont servit à rien-. Mon bras me fait horriblement mal, encore plus que ma jambe éraflée et mon menton égratigné. Une chance que London soit réceptif et qu'il gueule un peu partout pour prévenir la sécurité sur les lieux. En quelques minutes, ils me transportent dans l'ambulance en essayant de ne pas toucher mes blessures, parlant entre eux tandis que je tiens la main de mon ami. Je ne veux pas la lâcher, craignant qu'il ne vienne pas avec moi jusqu'à l'hôpital, ce qu'il ne fera finalement pas. Je me retrouve seul, lâchant mon sourire d'idiot pour un visage crispé par la douleur. Sur le coup, je ne voulais pas que London s'inquiète trop pour moi, mais qu'importe ma mine, il ne pourra pas être tranquille à l'idée que je sois blessé ou en mauvais état. Je m'en veux de ne pas avoir fait attention, n'imaginant même pas qu'une tierce personne puisse me faire ça. Qui pourrait m'en vouloir ? Je suis une sorte de nouveau dans cette ville, malgré les semaines écoulées depuis mon arrivée. C'est trop court pour se faire des ennemies, pourtant j'ai bien été piégé, qu'importe la raison de ce mauvais jeu.

L'hôpital, ce n'est jamais réjouissant, surtout pas avec une aiguille dans le bras relié à un tuyau et un poche d'anti-douleur. J'ai la sensation d'être cassé en plusieurs morceaux, mon bras dans un plâtre et immobilisé le long de mon corps, ma jambe engourdit et mon visage à moitié en feu. J'ai l'air de quoi dans cet accoutrement ? Et London qui se ramène, même si je suis content de le voir. Mon sourire persiste, que je sois bien ou mal, il est toujours là pour rassurer mon ami et lui montrer que ce n'est rien, que ça va quand même. C'est faux, je vais avoir affreusement mal quand les médicaments ne feront plus effet, mais tant pis... Je prendrais sur moi. Parce que London ne doit pas être triste et que je préfère quand il sourit ou quand il rougit. Idiot. Tiens, ça m'avait manqué comme surnom, mais ça fait s'élargir mon sourire déjà bien grand sur mes lèvres. « Je dois me faire pardonner de quoi ? » Aah, je me sens largué d'un coup ~ Pourquoi devrais-je me faire pardonner ? Puis de quoi, au juste ? Je n'ai pas suivi, un peu perdu et dans les vapes à cause des calmants. « Et tu comptes me pardonner quand ? » Demandais-je d'un ton amusé, le regardant dans un face à face qui en dévoile un peu trop.

Il est blessé au visage ? Je l'interroge aussitôt, inquiet. Tombé ? Depuis quand on se blesse à des endroits pareils en tombant ? Il se moque de moi, mais je laisse passer le temps de sa question. « Ils ne m'ont rien ? Quelques jours ? Demain ? Je ne sais pas. » Avouais-je en secouant doucement la tête, ramenant ma main valide dans ses cheveux pour les caresser, glissant mes doigts vers une zone irrité. « Comment as-tu te blesser là en tombant ? Tu es bizarre quand tu paniques. » Mes paroles sous-entendent bien des choses et j'espère qu'il pige rapidement où je veux en venir. « London, tu ne me mens pas, hein ? » S'il m'aime, il ne devrait pas me mentir. Les yeux dans les yeux, je le sonde carrément pour m'assurer qu'il soit franc. S'il ment, je vais le voir.

« Je ne voulais pas que tu paniques pour t'éviter ça, tu sais ? » Il doit bien se demander pourquoi, mais ... Peut-être que je tiens beaucoup trop à lui pour savoir qu'il a été blessé. Je ne pourrais pas pardonner à ceux qui s'en prennent à lui, parce qu'il est précieux à mes yeux. London est important. Si je l'ai presque forcé  à venir à cette compétition, c'est surtout pour qu'il ne puisse voir que moi et que je me sentes davantage proche de lui.

Tenue ■ Voir Loukas dans ce lit, avec son plâtre, ses fils branchés, ces blessures, ça me tue, mon cœur souffre, je déteste cette vision et je ne m’attendais pas à le voir ainsi pour être honnête, comment aurais-je pu seulement imaginer qu’on veille lui faire du mal au point de mettre sa vie en danger, j’ai eu tellement peur, comment je fais pour me calmer ? Je suis terrifié, si jamais il lui arrive encore un truc à l’avenir ou... je sais qu’il aime le danger, mais finir ici avec toutes ses douleurs, il n’est pas le seul à être blessé, je ne pense pas qu’il le comprenne réellement, mais je souffre aussi comme si j’étais sur le point de verser des tonnes larmes incapables de les retenir. Mais je prends sur moi, il ne montre rien à part se sourire d’idiot et ses paroles tout aussi idiotes et tout est juste complètement IDIOT. Oui oui, je sais. Je souffle en le tenant toujours dans mes bras. « De m’avoir fait peur... » Bah quoi, c’est sa faute ! Enfin pas vraiment, mais toutes mes excuses sont bonnes. Il en pose de belles de question, genre... « Pas maintenant. » Je suis de mauvaise foi haha, mais je ne suis pas encore totalement soulagé. Finalement je recule et il voit mon visage, me questionnant dessus les marques et mes blessures, je lui sors une excuse bidon, en espérant que ça lui suffirait, j’y ai cru un instant, le temps qu’il réponde à ma dernière question.

« Vu ton état ça m’étonnerait que tu sortes demain... » Je boude un peu, déçut surement de cette constatation, mais je n’ai pas vraiment le temps de me lamenter sur cette vérité qu’il vient en chercher une autre. Sa main dans mes cheveux, je le fixe perplexe en sentant son doigt sur un des endroits où j’ai pris un coup... Il ne me croit pas, je le vois bien dans sa façon d’agir ou dans son regard. Mais je le savais déjà que je n'étais pas doué pour le tromper.

« Tu n’as pas idée, heureusement que je panique pas souvent... » Comique je sais. Mais je déglutis face à sa question, il me le demande directement, que dois-je faire, que dois-je dire, continuer à mentir ou... ? Je ne veux pas qu’il sache ce que j’ai fait, d’ailleurs... Qu’est-ce que j’ai fais ? Je me suis battu ? Depuis combien d’années je ne l’ai pas fait, non... en fait je ne me suis jamais réellement battu depuis que je suis dans la natation, tout scandale peut me virer où me retirer ma place de champion national, me virer des compétitions et ainsi m’enlever toutes chances de devenir champion du monde, je sais que cette fois, ses gars ne me connaissaient pas, mais... je me suis vraiment battu... Pourquoi je réalise ça comme si c’était surprenant, je n’ai pourtant pas hésité quand j’étais sur place. Je garde le silence, mes yeux plongés dans ceux de Loukas et... « pour m’éviter quoi ? » Demandais-je un peu plus évasif. Avant de rire doucement comme une prise de conscience. « Tu sais, je ne me souviens pas quand je me suis...battu pour la dernière fois. » Je souris cachant le fait que ça soit quand même brusquant de voir comme je peux être impulsif. « Je vais bien, ce n’est pas moi le blessé, donc t’occupe pas de mes affaires ok ? Je suis simplement tombé. » Je  n’ai aucune envie de lui imposer mes décisions ou qu’il se sente coupable pour rien, je suis le seul à avoir agis et je le referai surement pour lui.

« Tu veux quelque chose ? Hum, tu veux manger ou à boire peut-être ? »

Tenue ■ C'est vrai, j'ai dû lui causer la peur de sa vie en tombant de mon skate, et c'est avec le sourire que je répète « Désolé, je ne le referais jamais. » Encore heureux, ça fait mal  mine de rien. Je ne suis pas en mousse, mais y a des limites à la souffrance. Pour le moment je me sens bizarre, léger mais lourd à la fois, engourdit et lent comme si mon cerveau n'était plus apte à analyser le monde autour de lui. Je plane en étant conscient de chaque chose malgré moi, que ce soit l'étreinte de London ou son inquiétude, du plâtre qui bloque mon bras et m'empêche de le prendre dans mes bras à mon tour. Je voudrais le serrer contre moi, lui dire que ça ira beaucoup mieux demain même si ce sera toujours la même chose. En gros, il ne va pas me pardonner de suite, je suis bien moi. J'attendrais, je suppose ? Un jour ou l'autre, il devra bien me pardonner et me donner à nouveau ma chance, non ? Chance de quoi ? Je sais pas, je divague un peu dans mon subconscient. Quand son corps s'éloigne légèrement du miens et que nos regards se croisent, la vision qu'il m'offre ne me fait pas réellement plaisir. Il semble mal en point, comme s'il revenait d'un night club durant une grosse fête bien animée, entre bousculade et coup perdu. Il ne va pas me faire quoi qu'il a loupé une marche et dévalé un escalier, ça ne passe pas trop avec moi. Deux secondes, le temps de lui laisser le bénéfice du doute.

Il brise mes espoirs avec ses paroles... Demain ? Je tire une moue en râlant vaguement, déçu d'être enfermé ici sur plusieurs jours. Nous sommes deux dans la même humeur, mais va falloir tenir le coup jusqu'à ma sortie. Il va faire comment sans moi, hein ? Blague à part, je ne tiens pas à séjourner ici pour la semaine, prendre du retard dans mes études, louper le club et surtout ... Voir moins London. à cette pensée, je me mords l'intérieur de la joue, perplexe. à quel moment je vais comprendre quelque chose à ma conscience ? Autant, je pige vite son mensonge, mais je suis largué par mon propre comportement. Combien de temps va-t-il jouer à ce petit jeu avant d'admettre qu'il n'est pas tombé ? Mon doigt s'est logé à un endroit où il est impossible de se faire mal même dans une banale chute. London est un mauvais menteur, mais je serais prêt à le faire tourner en bourrique pour qu'il avoue la vérité et me fasse face.

Qu'est-ce que j'ai cherché à lui éviter en étant aussi idiot et souriant à la fois ? Des problèmes, sûrement. Comment le dire sans qu'il ne prenne la mouche ? London est trop souvent sous tension et il a tendance à me répondre vite et bien, d'une manière parfois sèche, froide, sans retour possible. Battu ? Fallait qu'il mette un mot dessus pour que je sache où il voulait en venir, pour comprendre ce qu'il a réellement fait en mon absence. Du moins, pendant mon hospitalisation en urgence et mes soins. Il recommence à me parler comme ça! « C'est comme ça que tu te comportes avec l'homme que tu aimes ? » C'est traître mais il devrait réaliser une chose, s'il m'aime, il doit être sincère. « Pourquoi tu ne dis pas que tu t'es battu ? Je ne vais pas te taper avec mon plâtre. » Sait-on jamais s'il a peur d'un truc ? Un soupir franchit la barrière de mes lèvres et je relève les yeux pour le fixer à nouveau. « Qu'est-ce qu'il t'a prit, sérieusement ? Je vaux plus que ta passion ? » Franchement, je ne comprends pas cet imbécile.

« De l'eau ? Juste de l'eau, ça ira. » Demandais-je faiblement, mon sourire à nouveau sur les lèvres. Avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, j'attrape son bras et le tire vers moi, incapable de savoir ce que je fous vraiment. Il me tombe dessus -tant pis pour mon bras- et nos bouches se cognent brutalement dans un geste brusque... J'avais un truc en tête, mais ça ne ressemblait pas tellement à ça en fait...

Tenue ■ Comment peut-il promettre, Loukas est né pour affronter le danger, il aime ça et je sais que je n’ai aucun droit de l’empêcher de risquer sa vie ou de le retenir prisonnier, de toute façon je ne suis rien pour lui, je veux dire... Nous sommes simplement amis, ce serait tellement déplacé de lui demander de se calmer ou d’éviter de m’inquiéter haha, oui c’est absurde. Mais je ne lui en veux pas vraiment, je dis que je ne lui pardonne pas, mais il n’a rien à se faire pardonner, ce n’était pas de sa faute, il n’a pas voulu tomber, pas voulu me faire peur, mais je suis juste trop sensible quand ça le concerne, si j’ai voulu le garder à l’écart de mes sentiments ce n’est pas pour rien, je suis faible avec lui, vulnérable et je me sens nul, aimer quelqu’un qui ne vous aime pas et continuer à trainer avec c’est parfois très difficile à gérer, frustrant et blessant, mais je ne veux plus me séparer de lui pour autant... Malgré ça il remarque sans peine mes blessures, ils ne m’ont pas loupé ces enfoirés, j’aurai peut-être dû attendre au lieu de débouler à l’hôpital, mais je voulais le voir, je voulais être avec lui, j’avais promis. J’en avais oublié les douleurs des coups que j’avais pris, tout ce qui m’importait c’était lui.

Il ne me croit pas, je change de sujet, je réponds comme je peux, je lui fais prendre conscience qu’il n’a pas « rien » pour être libéré de cet endroit aussi rapidement et puis, il insiste à nouveau et je lance une phrase qui me trahi malgré tout, parler du fait que je me suis « battu » au passé et à la négative l’a forcément mis sur la piste, peut-être que c’est ce que je voulais et peut-être pas, mais je suis tourmenté, non en fait je suis simplement désorienté, déstabilisé par les évènements. Puis mon cœur s’arrête, il joue une carte à laquelle je m’attendais pas, il ne comprend rien ma parole, c’est justement pour ça ! Je tente de placer un mot, mais il enchaine ses phrases et mes larmes menaces de couler, pinçant mes lèvres entre elles, je vais craquer à force.

« Ces mecs ont trafiqué ton skate ! Ils l’ont fait pour rien et tu aurais pu te tuer, ils auraient pu te tuer... Je... ne sais pas, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, mais je n'ai pas pu me contrôler Loukas, je les entendais rire, te critiquer, ils... » Mes premières larmes coulent. « C’est ta faute ! C’est toi qui me rend comme ça, je n’ai même pas pensé au club, je ne pensais qu’à toi ! » Je passe mes mains sur mon visage, j’ai chaud, je devrais juste arrêter de parler, juste tout stopper avant de dépasser mes limites, mais... « Tu as raison, tu es l’homme que j’aime, mais je suis fatigué de t’aimer... de t’aimer à sens unique. » C’était comme un appel de détresse, lui autorisant à m’aimer aussi, revenant sur ce que je lui avais fait dire au début, mais je dois assumer mes sentiments. Puis toussotant un peu mal à l'aise par mes mots sans lui permettre de répondre, je lui demande ce qu’il veut boire ou manger... De l’eau ? Je m’apprête à aller lui en servir quand mon bras est agrippé par Loukas et tirer sur lui, je n’ai même pas eu le temps de réagir, puis brusquement nos bouches se lient et... je bloque totalement, mes yeux grands ouverts avant de reprendre mes esprits et me reculer soudainement, je dois avoir les joues enflammées et le regard un peu fuyant, mon avant bras se posant contre mes lèvres pour effacé ma gêne, mais...

« Ça ce n'est pas fairplay... » Un baiser accidentel après ce que je venais de dire... une coïncidence étonnante, mais Loukas n’y était pour rien non plus. « Désolé. » je lui suis tombé dessus donc je dois être en tort, mais c’est lui qui m’a tiré et... « Pourquoi tu m’as retenu ? » J'en oublie même que je suis encore sur lui, installé sur le lit.

Tenue ■ Quand je dis « je ne le ferais plus jamais » je parle de me blesser de la sorte, pas de recommencer à faire des sports à risque. Puis même, je pourrais être plus prudent en sachant qu'il me regarde ou qu'il s'inquiète. London risque de prendre dix ans d'âge avant l'heure et ce serait regrettable. Entre nous, ça fait un mal de chien aussi. Avoir un bras cassé n'a jamais été joyeux, encore moins avec des zones de peaux en moins ou ouvertes à cause de l'impact sur une matière dure et compacte. Qu'importe si j'ai mal, je ne me plaindrais jamais. C'est dans mes gênes d'être concilient, même avec moi-même. Je n'aime pas qu'on me prenne en pitié ou qu'on s'inquiète pour ma santé. Quoi que je fasse, je vais très bien. Certes, il a la preuve sous les yeux que je ne suis pas au mieux de ma forme, mais j'aimerai le rassurer du mieux que je peux. Sauf que, quand ce n'est pas moi qui l'inquiète, c'est moi qui l'est pour lui. Au vu de sa tête, il s'est passé un truc entre les deux temps où j'étais « endormi » et quelque chose me dit que ce n'est pas normal. London n'est pas du genre à chercher la bagarre, sinon il n'y répond pas comme la dernière fois dans cette ruelle. Il se laisse faire, pour une question de ... De je ne sais plus trop quoi, mais me semble que c'est plutôt important pour lui, alors pourquoi ?

Cet imbécile s'est dévoilé lui même en parlant comme un philosophe, d'une manière détaché mais si évidente. Pourquoi parler de bagarre dans un moment où je veux lui faire avouer une telle chose ? Voilà, il m'a donné ma réponse sans réellement le faire. Il s'est trahi et j'en profite pour appuyer sur ses mots, creuser le problème jusqu'à trouver la réponse. Plus j'avance, plus il recule... C'est agaçant, au point où j'en viens à utiliser une ruse pour le mettre au pied du mur. Je sais, ce n'est pas sympa de parler ainsi en connaissance de cause, mais c'est plus fort que moi. à force, il va céder et j'aurai ma vérité. Bah voilà, suffit de cogner au même endroit pour qu'il craque. Bon dieu, ce gamin va me rendre faible ... Ses paroles font un déclic dans mon coeur et je le sens battre dangereusement. Il n'a pensé qu'à moi, pas au club. Ce n'était plus une question de passion ou de natation, mais bien de sentiment, et ça je ne peux pas le négliger. « ça arrive, tu sais ? Il y a toujours des jaloux pour tout gâcher... Mais je ne suis pas mort. » Dis-je en écartant les bras comme je peux, une grimace sur le visage.

Quand il pleure, c'est encore plus douloureux. Je me sens fautif de le mettre dans cet état, mais en même temps ça me fait un bien fou. Je sais qu'il m'aime, il pourrait le répéter cent fois, je le sais très bien. à sens unique ? Peut-être croire que ce sens n'est plus tellement unique depuis quelques instants ? Je ne sais pas depuis quand, mais y a bien un truc qui me préoccupe sans vouloir partir. Il occupe toujours mes pensées, quand je veux faire un truc, c'est le premier prévenu. Je... Je n'arrive plus à réfléchir correctement quand ça le concerne et j'agis parfois avec maladresse ou sans tact, comme maintenant avec mes mots qui l'ont fait pleurer. Pourtant il reprend contenance et s'occupe de moi. Voyez, il est toujours à mon chevet même après m'avoir rejeté une nouvelle faute dessus. Comment ne pas craquer et agir bêtement face à ça ? En parlant de ça, je ne sais pas ce qu'il me prend mais je le retiens avant qu'il n'amorce un seul geste, le ramenant à moi. En vérité, je voulais réellement l'embrasser. ça m'a traversé rapidement l'esprit, d'un coup. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ses larmes, sa voix, son inquiétude, ses mots... Tout ça m'ont permis d'être plus entreprenant, mais surtout de penser autrement en le regardant.

Fairplay ? Aah, c'était voulu mais je n'ai pas réussi à bien le faire. Il croit que c'est accidentel, mais c'est faux. Devrais-je simplement lui dire ou le laisser mariner ? Pourquoi s'excuse-t-il ? Il n'a rien fait, c'est moi qui l'ait tiré... « Je voulais vraiment le faire. » Lâchais-je tout simplement, sans prise de tête. Il sait que je n'aime pas ça, quand ça s'éternise dans mon cerveau. Je l'avoue sans détour, le regardant comme si c'était tout à fait normal. « Je ne sais pas si t'avoir h24 dans ma tête est une manière de réfléchir mais tu es vraiment envahissant. » Je poursuis avec un soupir, glissant ma main valide dans mes cheveux pour dégager mon visage. Je l'ai dit. C'est compliqué à interpréter, mais je l'ai finalement et clairement dit. Je pense à lui bien plus souvent qu'il ne peut l'imaginer, même trop souvent. Qu'est-ce que ça veut dire, alors ? « Je n'aime pas quand tu pleures, encore moins quand c'est par ma faute et ... ça me fait mal de te mettre dans cet état. » Néanmoins c'est toujours le bordel dans mon crâne et je ne sais quel mot donner à tout ça. Puis-je réellement dire que je l'aime ? Est-ce des sentiments que je ressens en le regardant ou en songeant à lui ? Je sais pas trop, ça me perd à force.

Tenue ■ Je ne voulais pas lui dire, je n’avais aucune envie de le mettre au courant sur ma bagarre, je ne suis pas du genre à me battre en temps normal et je remarque qu’à l’instant où j’ai foncé dans le tas je ne me suis posé aucune question, je n’ai pensé à rien d’autre qu’à Loukas, il est dans toutes mes pensées, que suis-je censé faire ? Il me questionne et tente de découvrir la vérité, il use même d’un sujet sensible et je me sens faiblir, craquant finalement en lui balançant la vérité, je voulais pas, mais c’est plus fort que moi, je suis fatigué, je ne me reconnais plus, il fait de moi une personne lamentable, j’ai l’impression de toucher le fond à l’aimer autant. J’ai tellement eu peur, ils auraient pu le tuer avec leur bêtise, Loukas aurait pu mal se réceptionner, il aurait pu se taper la tête où se briser la colonne et être paralysé, sa vie aurait pu être fichu à cause d’une simple jalousie, je n’ai pas pu reste là à les regarder rire, je ne pouvais simplement pas les laisser s’échapper, je m’en fichais de ce qu’il me faisait, mais l’homme que j’aime a été blessé et par la même occasion, je l’ai été avec lui.

Qu’il ne plaisante pas avec ça, je sais qu’il est vivant, mais... ça n’empêche que j’ai été terrifier et que je tremble encore en revoyant la scène, il peut se montrer fort, je sais qu’il a souffert et qu’il souffre encore bien que sous perfusion. Bien sûr je ne m’arrête pas là dans mes aveux et les larmes coulent toutes seules, j’ai honte d’être aussi faible, mais il me pardonnera pas vrai ? Après tout il connaît déjà mes sentiments alors j’ai le droit d’être un pleurnicheur par sa faute, tout est de sa faute, j’ai complètement mis de côté mon « monde » pour lui, je n’ai même pas hésité, j’en ai marre de l’aimer sans savoir ce qu’il pense de tout ça, je ne veux plus me voiler la face, bien que je ne compte pas le forcer à m’aimer ou je ne sais quoi d’autre, j’aimerais vivre autres choses qu’un amour a sens unique... c’est trop douloureux.

Sur le point de lui servir à boire, sa main me rattrape et me tire sur lui, je n’ai pas le temps de comprendre quoi que ce soit que mes lèvres ont déjà rencontré les siennes, plaquées brusquement dessus sans que je ne vois rien venir. Juste mes yeux en forme de Bille surpris par cet échange soudain, je pense que c’est un accident et je me recule rapidement, ce n’est pas fairplay, pourquoi ce genre de chose se produit maintenant, je ne sais pas comment agir, paniquant légèrement au fond, mais c’est un simple imprévu, je ne dois pas penser à autre chose et pourtant...

« Hein ? » Il a dit quoi ? Je pense que je ne comprends toujours pas, pourquoi aurait-il eu envie de m’embrasser ? Par pitié ? Ou à cause de ce que je venais de lui dire ? Je ne sais pas, il me déboussole entièrement. Puis les phrases qu’il prononce ensuite, mon cœur devient incontrôlable, il pense à moi ? De quelle manière ?

« Envahissant, moi ? » Je ne suis pas sûr de comprendre, alors je joue avec les mots, puis il dit surement ça à cause de mes larmes, de ce que je viens de dire, Loukas est trop gentil et... Non, il ne ferait pas ça pas vrai ? J’ai une sorte de déclic ou je ne sais trop quoi, mes larmes coulant à flots, mes mains sont posées sur ses cuisses recouvertes par la couverture, la tête légèrement baisser, je dois avoir l’air idiot avec ses perles dominant mon visage, mais je lui dis, doucement au début puis en augmentant le volume. « Pense à moi, pense à moi, laisse-moi t’envahir encore et encore et... » Levant la tête pour croiser ses iris, malgré mes sanglots j’avais un regard franc et déterminé. « ...Tombe amoureux de moi, Loukas. » Je l’ai dit, mon cœur trotte de plus en plus vite pour partir au galop, mais je ne veux plus mentir, je l’aime et je dois affronter mes sentiments, comme tout le reste, Raylai a raison, je ne dois pas reculer, Loukas n’a rien à voir avec Wolf ou n’importe qui d’autre... Mais je ne veux pas le voir aimer quelqu’un d’autre, je ne veux pas qu’il soit avec ses filles, ai-je l’autorisation de vouloir une telle chose, d’espérer pouvoir l’obtenir, je l’ignore, mais tant pis, j’en prends le droit.

Tenue ■ J'en ai conscience qu'ils auraient pu me faire encore plus mal, voir carrément me tuer, seulement en trafiquant les vises de mes roues. Je le sais mieux que quiconque qu'une fois la roue en moins, il est difficile de se réceptionner sans éviter le pire. Pourtant j'ai réussi, je suis tombé de manière à esquiver une blessure à la tête, même si mon menton a prit un coup dans la tentative. Ma colonne est en un seul morceau et n'avoir qu'un bras cassé, c'est mieux que rien non ? Mais même si je suis conscient de tout cela, ça n'empêche pas l'idée que London se soit battu avec ces enfoirés d'être mauvaise à mes yeux. Il aurait pu se faire mal aussi, perdre sa place en natation, s'attirer deux fois plus d'ennuie juste pour « ça ». Je ne réalise peut-être pas encore ô combien je peux être précieux pour lui, et c'est cela qui me manque pour savoir où j'en suis. Ses larmes ne me laisse pas insensible et je sens déjà un truc s'agiter en moi, une chose que je n'ai pas encore ressentis jusqu'à présent. Même en étant déjà sorti avec une fille, je me rends compte que cette relation était plate, sans intérêt et surtout sans amour. Est-ce que j'aime London ? C'est difficile à dire clairement quand je ne connais pas tout ça, quand je ne suis pas véritablement épris de quelqu'un. Ce serait stupide de demander encore du temps pour réfléchir, alors que cela ne m'apportera sûrement aucune réponse.

Maintenant que je suis au courant, que les choses ont encore évolués entre nous, ne serait-il pas temps que je donne une réponse à mon ami ? Et si ce n'était plus mon ami, justement ? Et si... Ma main attrape son bras avant qu'il ne se lève pour me prendre à boire, pensant à un truc complètement dingue. Pourquoi devrais-je me priver d'un tel geste alors que je connais ses sentiments pour moi ? Ne serait-ce pas comme jeter une pierre précieuse à la poubelle ? London est génial, je m'entends super bien avec lui et il n'y a pas une journée sans que je pense à ce garçon. Pourquoi est-ce que j'hésite encore sur la nature de notre relation ? Pourquoi suis-je aussi stupide à ne pas voir la vérité en face ? Suffise qu'il se mette à mal, des ennemies sur le dos par ma faute, pour que je pige une telle chose ? Loukas, tu es trop con.

Nos lèvres se rencontrent pour la première fois, et à mon grand étonnement, ce n'est pas si désagréable. J'avais besoin de ça pour comprendre une chose, pour me permettre de déverrouiller une porte jusqu'à présent fermée à double tour. J'en avais envie. Ce baiser, bien qu'il soit un peu raté, j'y ai songé en une seconde mais avec un désire non caché, même s'il n'a rien vu venir. C'est toujours aussi compliqué de tout expliquer, surtout quand les mots ne viennent pas correctement. J'ai voulu l'embrasser, je pense trop souvent à lui, je ne sais pas où j'en suis. Est-ce qu'il va comprendre un truc à mon charabia ?  J'ignore pourquoi il pleures encore plus et cela m'inquiète, jusqu'à l'entendre parler et sourire bêtement. « Tu fais une incantation vodou ? » La vanne complètement pourri pour détendre l'atmosphère. La suite fait beaucoup moi sorcellerie, quoi que un peu ? Pourtant je n'arrive pas à effacer mon sourire de plus en plus large et fin. C'est gênant, pour une fois je trouve ça embarrassant, mais ça doit être à cause de .. De quoi ? Je n'ai aucune excuse.

« Je ne sais pas encore où j'en suis avec tout ça. » C'est vrai, je suis carrément perdu. Ma main se dirige vers son visage pour se poser sur sa joue, me permettant d'essuyer doucement ses larmes avec attention. « J'ai toujours envie de te faire découvrir un truc ou de te montrer simplement un autre. J'aime bien savoir ce que tu penses ou ce que tu fais, mais j'aime aussi parler avec toi sur n'importe quoi. » Ce serait plus simple pour moi de décrire ces petites choses qui se déroulent tout au long des journées. Peut-être que London trouverait un mot à mettre dessus ? « Quand tu m'as accepté dans le club, j'étais vraiment heureux à l'idée que tu ne m'ignores plus. Tout tourne autour de toi, London ... » Je pourrais même dire que mes planches ne sont pas aussi importante que lui, puisque j'ai failli dégommer l'une d'entre elles la dernière fois.

Mes doigts glissent à nouveau vers ses cheveux que je caresse en douceur, réfléchissant rapidement en même temps. « Aide-moi à comprendre tout cela. » Dis-je doucement en ramenant ma main sur sa joue, avant de la retirer pour qu'elle retombe sur le lit. C'est dure de mettre de l'ordre dans sa tête, je me sens épuisé à force de tout vouloir comprendre d'un coup.

Tenue ■ Peut-être que ma conversation avec Raylai est ce qui me pousse à me bouger ainsi ? Je suis encore perdu, je connais mes sentiments et je ne peux pas les ignorer, je ne le peux plus du moins, quoi que je fasse c’est comme s'ils étaient profondément ancrés en moi, je n’ai pas peur d’être rejeté, même si Loukas ne m’aime pas, je ne veux plus me voiler la face, que dois-je faire ? À cet instant j’ai plein de question dans ma tête, en fait depuis le jour où j’ai compris que j’étais amoureux de lui, je suis rempli par des tas d'interrogations quotidiennement. Il n’y a pas une seule journée où mon esprit est apaisé, ou je suis léger, en fait je me sens même continuellement plus lourd, plus faible, plus déstabilisé que la veille. Voir Loukas se casser la gueule, se blesser, je pense que sur le moment il ne peut pas imaginer ma stupeur, mon angoisse, ma détresse à courir à toute vitesse vers lui en me demandant s’il va bien, j’en ai eu le cœur serré, comprenant enfin la peur que je pouvais cacher en moi, cette peur de le perdre vraiment tout simplement. Ce n’est pas mon petit ami, ça ne le sera peut-être jamais et on finira peut-être par redevenir aux mesures du possible de simples potes l’un pour l’autre, pourtant je ne peux pas me calmer, cette vague de douleur remontant en moi, ne demandant qu’à exploser, les larmes sont l’extériorisation de ce que je voulais dissimuler, mais il m’est impossible de mentir plus longtemps, pour lui je me rends compte que je peux en oublier ma passion, ma « vie » dans la natation, mes buts d’avenir, le temps d’un combat j’ai mis tout ça de côté, le temps d’un combat j’ai transgressé les règles sans m’occuper ni m’inquiéter de savoir les risques que j’encourrai.

Sentir ses lèvres contre les miennes m’a choqué, surpris et je ne vois là qu’un imprévu, un malheureux accident et malgré que je puisse sentir mon organe vital démarrer au quart de tour, je m’excuse en pensant que je suis aussi en faute pour ce geste, je suis le seul a être amoureux, celui qui rêve de ses lèvres, donc logiquement je serai le plus à même de tenter ce genre de coup bas pour pouvoir m’en emparer, sauf que je n’avais pas vraiment imaginé que Loukas puisse vouloir ça, ça me surprends encore plus car il n’a aucune raison de souhaiter m’embrasser. La pitié de mes larmes ? De mes sentiments ? Est-ce simplement à cause de l’instant ou... ? Encore des questions, toujours des questions, je deviens fou à force. Mais plus je l’écoute et plus une sorte d’espoir vient renforcer les rangs, qu’est-ce que j’espère vraiment au fond ? Je veux qu’il m’aime aussi, je veux pouvoir partager des sentiments forts avec lui, mais après . Je pense que je ne cherche pas vraiment à trouver une solution pour le « + si affinités » car pour moi, Loukas me semble trop loin de m'a porté, sentimentalement parlant j’entends.

Les mots qu’il prononce me donnent la sensation d’y voir une ouverture, une occasion de m’immiscer et de m’imposer auprès de lui. Je ne devrai pas agir de cette façon, je sais que c’est complètement stupide, que je dois avoir l’air con et totalement désespéré, mais l’entendre dire qu’il pense à moi me force à lui demander de le faire encore et encore, comme une supplication, un désir profond, je veux qu’il ne cesse pas de me voir dans son esprit comme je peux le voir dans le mien, même si c’est totalement fou, même si je n’y gagnerai rien et si ça le fait rire, tant pis, je suis sérieux. Il se moque de moi, mais ce n'est pas grave, je peux rougir par la gêne de mes mots, je les assumes, je ne veux plus reculer, Raylai m’a ouvert les yeux et je suis le seul à pouvoir agir en conséquence, arrêter de fuir et prendre ma vie amoureuse en main, je ne dois pas m’inquiéter de ma phobie, je pourrai le regretter et blesser Loukas si un jour il daignait répondre à mes sentiments, mais je me sentirai surement mieux de ne pas me voiler la face, d’être honnête et d’arrêter de mentir....

Je le sais très bien, je ne veux pas qu’il me donne une réponse maintenant, je ne veux pas le forcer avec cette histoire ou l’inciter à éprouver quoi que ce soit à mon égard, malgré mes mots je ne peux qu’espérer et attendre. Sa main sur ma joue, essuyant mes larmes, je l’écoute simplement sans un mot. Plus il en dit et plus ça me fait sourire, les yeux brillant autant à cause de mes larmes que ce que je pense comprendre doucement. Sa main dans mes cheveux, je clos mes paupières pour apprécier simplement la douceur de cette caresse, puis quand je l’entends rejoindre le lit dans un « paf » au contact du matelas, je le fixe un instant attendant plusieurs seconde suite a sa demande, je prends une bonne bouffée, respirant pour me calmer.

« Ce que tu ressens, c’est ce que je ressens... Je suis toujours entrain de vouloir savoir ce que tu fais ou ce qui peut bien se passer dans ta tête, avec qui tu sors, si tu es avec quelqu’un, ce que tu penses, comment tu vois les choses, je veux découvrir tes passions et passer du temps avec toi, te voir sourire, t’entendre parler ou simplement te regarder sans avoir besoin de paroles, toujours trouver des excuses pour pouvoir te croiser, t’avoir dans le club m’a troublé, je ne voyais là qu’un acte égoïste de ta part, parce que si tu es auprès de moi, j’ai l’impression que le reste du monde devient flou. » Je suis embarrassé par mes propres mots, rougissant surement, mais gardant mon sérieux, j’ai besoin de lui dire tout ce que je pense vraiment. « Je t’ai dit au début de ne pas tomber amoureux de moi, que j’allais me forcer d’oublier, mais... » Je plante mon regard dans le sien sans hésitation. « J’ai tout simplement oublié de t’oublier. » Je pourrais surement rire devant cette phrase, mais c’est pourtant ce que je constate au fond. « C’est stupide, mais je n’y arrive pas et je me rends à l’évidence que je n’arriverai pas à avancer si je me voile la face. Je t’aime, j’ai... mes raisons pour avoir voulu empêcher ça, mais je t’aime et tant pis si tu ne peux pas me rendre mes sentiments, tant pis si je deviens fou et totalement jaloux en te voyant avec des filles ou... Bref, je... voilà. » Je crois que j’ai trop parlé, je me sens encore plus con, bon sang... il va encore se moquer de moi, de quoi voir sortir la fumer de ma tête, mais....

« Peut-être que... » Non, je ne peux pas dire ça, mais comment faire alors. Ah ! Je prends des risques et je vais faire quelque chose de complètement fou, en fait je ne sais même pas ce qui guide mes gestes, pourtant je me retrouve à avancer mes genoux lentement pour me rapprocher davantage et bien que tremblant légèrement et le cœur sur le point de se rompre, j’humidifie légèrement mes lèvres avant de les déposer franchement sur celle de Loukas, il voulait m’embrasser non ? Alors un prêté pour un rendu, sauf que cette fois je ne recule pas. Peut-être qu’il faut bouger le destin de nos propres mains pour faire avancer les choses.

Tenue ■ Les prises de tête ont été nombreuse avant que je sache faire le point sur tout ça, et même maintenant c'est encore trop flou pour y comprendre absolument tout. J'ai passé des nuits à me poser des questions en fixant le plafond, sachant London proche de ma chambre à me demander ce qu'il pouvait bien faire et si c'était judicieux de l'embêter d'une quelconque façon. Si je pouvais, je passerais des heures à le taquiner, à lui envoyer des messages ou à discuter à pas d'heure avec lui. Qu'est-ce que cela veut-il dire réellement ? Quand je suis tombé et que la douleur m'a envahit, sa voix a percé ce mal-être pour me heurter de pleins fouet, montrant la peur et la panique qui guidait son timbre de voix. à bien y réfléchir, London a été le premier à se jeter auprès de moi, le premier à entrer dans ma nouvelle vie. Il est la base de ce voyage, le pilier qui me permet d'être bien dans ce pays, je ne veux pas perdre la personne avec laquelle je m'entends le mieux. En même temps, je songe à plus tard et je demande si demain nous serons toujours ensemble, s'il sera toujours mon ami. De fil en aiguille, mes pensées évoluent et j'en viens à me dire que ce serait cool d'être plus souvent avec lui, de partager tant de chose qui me réjouit et qui l'intéresse. Je ne pense même plus pour moi, mais pour lui aussi. Je pense pour deux, programmant des choses à l'avance pour lui exposer plus tard. à ce moment-là, puis-je vraiment affirmer être indifférent au nageur ? Ce serait mentir si je disais ne pas sentir mon coeur battre en le regardant nager, quand il me sourit ou quand nous restons tout simplement ensemble. Mon sourire est une valeur sûre chez moi, mais quand je suis avec lui, il est deux fois plus large et éblouissant qu'à l'accoutume. Je ne veux pas me voiler la face ou me dire que ça ne mène à rien... Je veux juste tenter le coup et m'aventurer dans un chemin jamais pratiqué, sur une terre inconnue.

Si je l'ai tiré vers moi à ce moment-là, c'était pour l'embrasser. J'ai... Voulu tester. Peut-être était-ce une preuve pour confirmer mes théories, pour me dire que c'est possible de rendre ce qu'il voudrait me donner. Je suis un idiot, mais je ne tiens pas à être un idiot perdant. Ce n'est pas de la pitié dû à ses larmes, ni de l'égoïsme envers moi-même. Je pense à lui aussi, à ce qu'il pourrait ressentir suite à ce geste, s'il serait capable d'apprécier ou s'il serait heureux que ses sentiments ne soient pas à sens unique. Je veux me prouver que je peux, autant que je veux lui prouver que c'est possible. Nous pourrions refaire le monde avec des « et si », alors pourquoi pas une relation ? Et si on débutait ? Et si c'était faisable ? Et si je l'aimais en retour ? ça pourrait me fait peur, pourtant London sait que très peu de chose, voir presque rien, ne m'effraie. Au contraire, je suis plus tenté et surexcité à l'idée de découvrir quelque chose de nouveau dans ma vie, quelque chose de plus sensationnel qu'un quelconque sport extrême. Si je lui donne un espoir, il me renvoie du bien-fait. Dès l'instant où je parle d'une chance en lui offrant une ouverture, London ne perd pas de temps à s'imposer, à me montrer ce qu'il désire réellement et rien que cela, c'est superbe. Il me fait sourire à répéter la même chose comme un sort maléfique, tel un sorcier des temps moderne. London Potter pourrait me faire craquer, si ce n'est pas déjà le cas.

Je ne blâme pas London d'être tombé amoureux de moi, je ne peux pas non plus lui en vouloir d'être autant attaché à une seule personne. Je sais qu'il a souffert jusqu'à aujourd'hui à cause d'un autre garçon, mais ce n'est pas cela qui me pousse à m'ouvrir davantage à mon cadet. Ce n'est pas une question de ressemblance avec son ex, ce n'est pas une question de ce Wolfram. Du moment où je sais qui je suis et non qui je pourrais être, l'impossible devient possible et praticable. Il y a pleins de chose que j'ignore à son sujet mais je serais prêt à les découvrir pas à pas, quitte à parer ses barrières ou prendre ses défauts pour des qualités. Je ferais l'effort d'être doux dans n'importe quelle circonstance, d'être conciliant et de voir le bien partout sans douter de tout. Finalement, les aveux franchisent mes lèvres et je tente au mieux d'expliquer mon cas, de mettre des mots sur ce que je ressens pour lui, que cela soit une forte amitié ou un début d'amour. Je ne peux pas le dire moi-même, comme je ne peux pas forcer le temps à avancer. J'ai besoin de savoir clairement où j'en suis, sans hésiter sur quoi que ce soit. Mais là, je ne sais pas encore ce que je pourrais vraiment lui offrir, ou si je suis capable d'être sentimental et lui rendre.

S'il me permet d'entrer dans sa vie sans cachotterie, sans distance, peut-être que les choses pourraient évoluer autrement. Mes doigts contre sa peau, mon pouce glissant sur sa joue pour essuyer ses larmes, je le regarde dans les yeux avec un sourire franc. Il est précieux pour moi, quoi que je dise sur le sujet, il est important. Ma main dérive dans ses cheveux que je caresse doucement, pensant à tout cela en même temps. J'ai besoin d'aide, clairement parlant. J'ai besoin d'une lumière, qu'il m'aide à comprendre et à me situer dans cette histoire. J'ai besoin de lui. Quand il parle, je me rend compte que nous sommes similaire. Alors... Est-ce que je l'aime aussi ? « C'était égoïste, parce que je voulais une bonne excuse pour être avec toi et te forcer à m'affronter sans prendre la fuite. J'ai été égoïste pour passer du temps avec toi, avant de réellement penser au club... Mais je ne veux pas laisser tomber, je tiens à rester pour continuer avec toi. » Me reprenais-je pour ne pas qu'il pense que je sois toujours ainsi ou que c'est toujours une excuse bidon pour passer du temps avec lui. Il a oublié de m'oublier... ça paraît ironique et comique, mais je n'en rigole pas. Mes yeux sont plantés dans les siens, l'air sérieux et attentif. J'ai bien compris où il voulait en venir, c'est déjà ça.

Jaloux ?  Là par contre, il me fait carrément sourire. Je ferme un instant les paupières, amusé par sa déclaration qui me fait étrangement chaud au coeur. Il est prêt à foncer dans un mur si jamais je ne réponds pas à ses attentes, mais ça qui me donne l'envie d'essayer avec lui. Mes yeux se rouvrent quand il commence une phrase sans la terminer, nos visages proches l'un de l'autre. Je ne m'attendais pas à cette distance, ouvrant lentement mes paupières en sentant cet organe s'emballer. Ses moindres faits et gestes ne m'échappent pas, autant quand il s'approche que quand il humidifie ses lèvres, avant de les déposer sur les miennes. Ce contact me fait frissonner, tel un feu vert permettant à ma conscience d'agir à ma guise. Ma main se loge dans sa nuque pour le retenir au cas où, partageant son baiser jusqu'à approfondir doucement l'échange en mouvant mes lippes sur les siennes. Je voulais, et je le veux encore. N'osant pas aller trop loin pour la première fois, je sépare nos bouches en soufflant contre la sienne, reprenant un contact visuel avec lui. « Laisse-moi essayer... Laisse-moi une chance. » Une période d'essaie, comme dans un boulot avec l'embauche. Je suis sûr qu'il y a un truc de changer en moi, une chose qui s'immisce lentement sans prévenir... Je ne peux pas l'ignorer, ni faire semblant. Il pourrait se passer tant de chose, pourquoi fermer les portes ? Si London me l'accorde, je ferais n'importe quoi.

Tenue ■ Je n’avais pas vraiment prévu de devoir faire face à cette mise à l’épreuve, j’étais censé garder mon calme et m’éloigner, mais c’est plus fort que moi, c’est impossible. Je suis fable, mais même si je suis nul ou totalement égoïste en souhaitant être important à ses yeux, je désire plus qu’une simple amitié, je veux qu’il me regarde et finisse par m’aimer, j’ai peur. Bien entendu que l’avenir m’effraie, je me pose toujours ses questions à savoir si je fini lui aussi par le perdre, si je le décevais, si jamais il venait à m’aimer est-ce que je serais à la hauteur de ses attentes ou est-ce qu’il regretterait ses sentiments ? Je ne suis pas confiant, quand le sujet principal est l’amour je suis comme un petit garçon apeuré de faire chaque pas, mais si j’ai commencé à reculons, maintenant j’ai décidé malgré tout d’avancer et de ne plus fuir. Sentir ses lèvres en pensant à un accident a tout de même eu un impact sur moi, je suis peut-être effrayé par les rapports physiques, mais je ne le suis pas par les baiser et j’ai rêvé de ses lèvres un nombre incalculable de fois, je me sens juste complètement idiot et embarrassé rien que d’y penser, mais je n’avais jamais imaginé ne seraient-ce que les effleurer. J’ai l’impression d’être entré dans un tourbillon qu'il m’est impossible de stopper, je suis perdu dans un ouragan d’émotion, mon cœur est toujours entrain de battre plus vite et plus fort, je suis comme perdu entre deux océans attendant de savoir dans lequel je dois nager, c’est une comparaison peu commune, mais mon monde est en train de prendre une tournure différente, je m’étais juré de ne jamais tomber amoureux de nouveau, mais Loukas à contrecarré tous mes plans et s’est fait une place là où je croyais les barrières solides, mais je fais quoi maintenant ? Je pleure comme un abruti, j’ai peur qu’il ait pitié de moi, de mes larmes de mes sentiments, est-ce de la compassion, je ne sais pas, je ne sais plus.

Tout ce que je sais, c’est que je veux qu’il tombe amoureux de moi et je lui dis comme si c’était normal, je l’affronte encore une fois, il sait que je l’aime donc je prends les devants en l’autorisant à m’aimer si ses sentiments venaient à évoluer, si par chance, je pouvais ne seraient-ce qu’un peu l’intéresser, je l’ai déjà dit, mais je ne suis pas confiant, être aussi entreprenant me fait rougir de honte surement, mais mon cœur bat pour lui, j’ai mal avec lui, je pleure pour lui, mon monde tourne de plus en plus autour de Loukas; je ne peux plus me voiler la face. Mais ma demande créée des aveux et je ne peux qu’écouter avec attention chacun de ses mots, je ne veux vraiment pas lui forcer la main, je ne veux pas non plus qu’il se sente obliger à répondre à mes sentiments, à mes yeux Loukas est précieux, il n’a pas d’égal, même wolfram et loin derrière et je sais aujourd’hui que j’ai besoin de lui, mais s'il me rejette je ne lui en voudrai pas pour autant.

Sentir sa main dans mes cheveux me fait frissonner et je lis ses doutes, son appel à l’aide et je me confis à mon tour, lui montrant que nous ne sommes pas différents, ce qu’il ressent je le ressens au quotidien, puis-je l’aider à comprendre ce qu’il ressent, puis-je seulement espérer ? J’ai peur d’y croire, quand il m’avoue avoir été égoïste, je devrai être en colère, mais je suis heureux. Je pensais qu’il était venu juste pour le club, mais ce n’est pas seulement ça et je suis soulagé et encore plus qu’il prenne tout même le reste au sérieux malgré tout. Je pleure et je ris en même temps, je dois avoir une tête affreuse, mais trop de vagues émotionnelles parcours mon corps. Quitte à tout lui dire, je parle jusqu’à cette jalousie que je ressens quand il est en présence d'une autre personne, je ne peux pas empêcher ce sentiment de me bouffer, l’amour a ses inconvénients et la possessivité, la jalousie n'est jamais bien loin quand on aime vraiment.

Mais contre toute attente je choisis d’agir, me rapprochant de lui pour le regarder dans les yeux, mes lèvres humidifié, je n’hésite pas à l’embrasser, posant mes lippes sur les siennes, je veux m’imposer à ma façon, même s’il me repousse, je veux qu’il comprenne que je suis sérieux, je l’aime, au point de vouloir tenter une relation avec lui malgré ma phobie, malgré l’appréhension de le perdre, je veux juste être avec Loukas. Je frissonne à sa main dans ma nuque, il ne me rejette pas, au contraire je le sens même répondre à mon baiser et mon cœur s’affole, il vrille dans tous les sens... nos lèvres se mouvant les unes contre les autres, j’ai l’impression qu’il aspire mes forces dans cet échange... Mes paupières closent, le baiser prend fin, mais nos visages restent proches sentant son souffle sur ma bouche. Mes yeux s’ouvrent lentement en croisant son regard, je suis toujours aussi gêné, j’ai peut-être été trop loin ? Mais ses mots m’empêchent de divaguer trop longtemps alors que je bug un instant...

« Tu es sérieux ? Pourquoi? Enfin... » Je sais que sa proposition est à double tranchant, il peut se rendre compte qu’il n’éprouve rien et mettre fin à notre période d’essai du jour au lendemain, je pourrais être totalement brisé, mais d’un côté ne puis-je pas avoir la chance de le faire tomber amoureux de moi pour de bon ? Je n’ai plus envie de me poser de questions ou d’hésiter, c’est pourquoi...

« Non... » Merde. « Enfin, je veux dire oui ! Essayons, essayons ! » répétais-je une seconde fois avant de l’enlacer en tremblant légèrement, je suis trop impulsif, mais je suis heureux qu’il veuille tout de même tenter le coup, je ne sais pas où ça va nous mener, mais je suis excité malgré tout, si cela doit être sur une durée limitée, il me suffit d’en profiter pour le temps qui me sera accordé.

Tenue ■ En amour, faut tout accepter non ? Dans les films, les gens qui s'aiment réellement n'attendes pas vraiment quelque chose de leur partenaire, à part qu'il l'aime en retour. Si London a un quelconque soucis, je pense que c'est à moi de l'aider pour avancer et se surpasser. évidement, je peux pas le forcer à faire un truc qui n'a pas envie. Je ne pourrais pas non plus le pousser au-delà de ses moyens s'il ne veut pas. Je suis consentant et compréhensif, le genre de mec qui n'oblige personne à faire quoi que ce soit. Par contre, je ne risque pas d'être déçu ou de regretter, surtout pas s'il fait des efforts pour s'améliorer. J'ai confiance en London, je sais qu'il peut vaincre bien des monstres s'il tient à quelqu'un, s'il tient à moi. Qu'il se mette à pleurer me fait un effet étrange à l'intérieur, comme si mon coeur se pressait à en saigner, tel un citron. Il ne devrait pas se mettre dans cet état, je ne suis pas mort et je tente au mieux d'expliquer ce que je ressens, que cela est positif en plus. C'est vrai que je suis un idiot et qu'il pourrait croire que je blague, mais ce n'est pas ça. J'ai réellement voulu l'embrasser, pour me donner une réponse à toute mes questions, savoir si c'était possible et si je pouvais lui laisser une chance de parvenir à ses fins. Dans l'immédiat, il m'est dure de crier haut et fort que je l'aime par amour, mais avec un peu de temps, qui sait ? L'avenir n'est pas tracé, mais c'est à moi de décider quoi noter dans mon journal.

Il ne me force pas la main, et même s'il tente de m’insuffler ses sentiments de force, je ne pourrais écouter que moi-même. Et là, mon moi intérieur pense à toute les choses qu'on a vécu jusqu'à présent. Cet instant à la plage pour lui apprendre à surfer, le coup dans la forêt quand nous nous sommes perdu à cause de l'orage et collé l'un à l'autre pour se tenir chaud, les disputes dû à son éloignement... Tout cela, ça m'aide à réfléchir et à me dire que London vaut mieux que quiconque sur cette planète. Il était un ami jusqu'à aujourd'hui, mais il pourrait être bien plus s'il me laisse essayer. Je ne promet rien, et j'ai peur qu'il refuse en pesant ce détail dans la balance. Et si ça échoue entre nous ? Pourrait-il relever la tête et me pardonner ? Mais moi, si je tombe complètement sous son charme... Pourrais-je survivre ? Il y a trop de chose à penser au final, et j'ai horreur de me situer à plusieurs endroits. Je préfère penser à maintenant, là, ce que je ferais dans la seconde. Quand mon coeur bat de cette façon, j'ai simplement envie de lui dire oui.

Finalement, il m'aide à comprendre suite à mon appel au secours. J'y pige rien à ces émotions qui déferlent en moi, mais quand London me décrit la même chose chez lui, je saisis mieux où j'en suis. Peut-être que tout ça commence par un « A » ? Bon, je suis pas sherlock pour le savoir, mais avec du temps je pourrais clairement ranger tout ça dans une seule et même case. Avec London, j'ai tendance à être égoïste et à combler nos indifférences par des excuses pour se rendre intéressant et créer un "pont" entre nous, pour ne pas tomber dans le gouffre qui l'a voulu creuser pour empêcher tout ça. Quoi qu'il dise, cela sonne comme une déclaration, autant pour la jalousie que le reste. J'ai bien compris pourquoi il me parlait vaguement de cette fille, y a pas si longtemps et je trouve ça adorable. Stupide, mais adorable quand même. Je lui aurais dit si j'étais amoureux de quelqu'un, non ? Pourquoi devrais-je me cacher de quoi que ce soit ? Je ne suis pas un homme à secret, plutôt sans gêne et sans tact.

Quand il se rapproche de moi et dépose ses lèvres contre les miennes, je n'éprouve qu'une envie... Y répondre. Ma main se glisse dans sa nuque comme pour le tenir raccrocher à moi, répondant aussitôt à son geste pour rendre le geste pour que réel et doucereux. Je veux transmettre un truc à travers ce baiser, qu'il sache que je ne suis pas contre ses sentiments et que je ne pourrais pas le repousser. En même temps, je ne peux pas tout affirmer à la seconde, ni être certains maintenant, mais s'il me laisse une petite chance de tenter le coup... Pourquoi pas ? Quand nos bouches se séparent, je le regarde dans les yeux avec ce sourire typique en coin des lèvres, le coeur tambourinant délicatement dans ma poitrine. Nous nous sommes embrassés, mais cela ne semble pas si étrange en vérité. J'ai... Aimé. J'ai apprécié sentir ses lippes contre les miennes, son organe vital battant furieusement jusqu'à mes tympans. Bon sang, comment veut-il que je le repousse ou le rejette ? C'est impossible. Pourquoi ? Je regarde en haussant un sourcil, cherchant à savoir s'il était d'accord ou non avec mon idée.

Non ? Mince, je pensais avoir l'idée du siècle avec ma période d'essai mais ... Ah, il a dit oui en fait. Des fois, il me fait tourner en bourrique! Il me fait à nouveau rire, tandis qu'il m'enlace maladroitement dans ses bras. Je tente de lui rendre d'un bras, même si celui-ci est perfusé et me dérange autant que l'autre dans son plâtre. « Tu es officieusement mon petit copain. » Balançais-je dans un sourire, content malgré tout. Attendez, ils font quoi les gens en couple ? Je repense aux films ou séries que j'ai pu voir jusqu'à présent, regardant London avant de proposer un truc. « On pourrait aller se manger un truc ensemble, quand je sors de là ? Un restaurant, hein. » Ouais non, pas un mcdo pour potes. Je veux faire les choses bien, si cela peut m'aider à dire officiellement les choses à la fin de cet essaie, alors je préfère sortir le grand jeu. « Faudrait que je te fasse visiter mon chez moi aussi. » Lui ai-je déjà parlé de mon appartement ? Enfin, ma suite luxueuse dans l'hôtel de mon père. Je ne pars pas trop loin, au moins ?

Tenue ■ Cette journée est complètement folle, je veux dire j’ai assisté à la compétition de Loukas, je l’ai vu être si classe, si fort et impressionnant, je l’ai vu sourire et repartir confiant, pour s’écraser au sol... Se blesser plutôt sérieusement, avant de mourir d’inquiétude, devenant violent avec ceux qui lui ont imposé cette douleur, puis maintenant quoi ? Mes blessures sur mon visage, les bleues sur mon corps qui ne vont pas tarder à apparaitre et a changer de couleur, ses éraflures, ses petits filets de sang à cause des coups que j’ai pu prendre essuyé en vitesse, ce n’est rien comparé à ce qu’il ressent, sa douleur est bien plus inquiétante que mes petits bobos de rien du tout. Mais plus que ça, le dialogue qui s’opère, les aveux, les larmes, ma gêne, je ressens tellement de choses et le besoin de tout extérioriser, je me sens stupide à laisser mon cœur parler, j’étais tellement ancré sur mes positions, je voulais juste l’oublier, tourner la page et ne plus jamais retomber dans ses histoires qui m’ont anciennement brisé, mais là, je fonce dedans de mon plein gré. Je l’aime, je ne me demande pas s'il pourra me rendre mes sentiments, ni si ma phobie sera un frein à une possible relation ou même si... enfin il y a tellement de « si » que je ne sais plus quoi penser.

Je pense qu’on a besoin de parler, durant ses dernières semaines je l’ai fui, j’ai tenté de l’envoyé sûr d'autres piste, je ne lui ai laissé aucune chance, puis on a réussi à passer quelques moments ensemble, grâce au club ou nos « excuses » pour se croiser, mais je me voile sans cesse la face, je veux juste être honnête maintenant, à force de fuir je vais tout perdre et mon cœur se brisera à nouveau, quitte à ce que je souffre autant que ce soit en pouvant rester à ses côtés n’est-ce pas ? Au final plus il parle et plus j’ai l’impression que des portes s’ouvre, il pense de la même manière que moi, du moins je comprends ce qu’il ressent pour les ressentir aussi. Mais finis les paroles, j’ai dit ce que je devais dire, maintenant je prends une décision, celle de l’embrasser, je peine à me séparer de ses lèvres, cette sensation qui fait couler un liquide brulant, mais réconfortant dans mes entrailles est tellement agréable. Le sentir y répondre, mes émotions sont décuplées, mon cœur bat si vite que j’ai l’impression de pouvoir faire un arrêt cardiaque sous cette allure anormale, mais j’ai vraiment eu mes lèvres sur les siennes, dans un échange, pas un baisé volé à la va-vite, il y a consenti, ça me rend heureux.

Mais n’a-t-il pas trouvé ça étrange ? C’était un premier pour lui non, embrasser un homme tout ça ? Je ne sais pas trop, mais sa demande me fait chaud au cœur, je suis perdu car je sais que c’est à double tranchant et qu’espéré trop pourrait me faire tomber de haut, il y a quelques jours j’aurai surement refusé par peur d’être blessé, mais aujourd’hui je suis fatigué, crever de l’éviter et de ne rien assumer, si je dois souffrir alors tant pis, je prends mes responsabilités. Un « non » franchi mes lèvres, mais c’est parce que je suis encore pris sous-tout ce flux d’incompréhension, mais je rétracte très vite en lui disant que oui, je suis d’accord, je veux essayez-moi aussi, voir si je serai capable d’assumer, de profiter pleinement de cette « relation » je ne sais pas ce que cela va donner, si je serai capable de le faire m’aimer, mais si je n’essaie pas je ne le saurai jamais. Je l’enlace, sentant sa main répondre, il n’est pas en bon état et je le fais surement forcé en étant aussi agité... Ses mots ont un effet dévastateur sur moi, entendre « petit ami » de sa bouche, même si c’est seulement « officieusement » me fait tellement plaisir. Je hoche la tête un peu gêné, sans savoir quoi répondre. Je le regarde dans les yeux avant de pouffer à sa question, offrant ensuite un sourire sincère.

« Oui ! Bien entendu tu payes hein ? » Comme lorsque nous étions à la plage, c’est agréable de pouvoir m’amuser de ce genre de chose que j’avais mis de côté. Bien sûr cette fois on oubliera les moules/frittes en menu. Je suis un peu curieux par ses nouveaux propos.

« Ton chez toi ? Ah, c’est vrai que tu ne vis pas seulement aux dortoirs. Je suis curieux de voir où tu passes ton temps, donc c’est quand tu veux. » Je n’ai aucune arrière-pensée, le fait d’aller chez-lui tout ça, pour moi c’est une visite « naturel » pour satisfaire mon envie d’en savoir plus sur lui, je veux connaitre Loukas, encore et encore. Mais je prends une minute pensive un instant, un peu désolé en disant. « De mon côté je n'ai pas grand-chose à te montrer, enfin à part t’emmener à Londres faudra te contenter de ma chambre aux dortoirs haha. » Je suis idiot, dis comme ça c’est très étrange, mais je suis innocent donc on me pardonnera.

« Déjà faudrait savoir quand tu sortiras, je devrais aller voir le médecin ou... Enfin, je suppose que je vais devoir rendre quotidiennement visite à mon « petit ami » à partir d’aujourd’hui. » Je lui tire la langue amusé, le taquinant un peu, je préfère rigoler, être simple et naturel, je veux qu’il m’aime, mais qu’il m’aime pour ce que je suis, pas pour ce que je me forcerai à être pour l’attirer davantage.

Tenue ■ Mes blessures finiront par guérir, je ne veux pas que London se mette à mal pour des choses qui passeront avec le temps. Sur le coup, j'ai réellement eut mal, là encore je souffre le martyr même avec un tranquillisant dans les veines, mais ce n'est pas pour autant que je tiens à voir mon ami prendre des risques, se faire taper dessus ou insulter par ma faute. Quoi que je dise, je tiens beaucoup trop à London, il n'a pas le droit de m'inquiéter de la sorte, qu'importe mon état. Il devrait savoir que je suis solide, j'ai échappé à une chute vertigineuse d'une falaise quand même. Ses larmes, les marques sur sa peau, la chaleur qui se dégagent de nos paroles, nos aveux, nos regards. Tout ça m'aide à comprendre où j'en suis dans cette histoire. Il n'y a pas besoin de trouver d'autres excuses pour être avec lui, parce que je passerais pas ma vie à courir après un prétexte pour être avec lui. London doit le comprendre et l'accepter, je refuse de continuer ainsi sans avoir une chose d'évoluer. Nous ne sommes pas des inconnues, et sûrement pas indifférent l'un à l'autre. Alors qu'est-ce qu'on attends ? Il m'a réaliser que nos sentiments pourraient être similaire, au vu de nos réactions communes. Si je décide de tourner le dos, je perdrais tout jusqu'à sa présence. Je ne me force pas pour autant à l'aimer, ni à vouloir essayer. Ce baiser m'aide à réfléchir, à savoir ce que je veux vraiment. Un baiser doux et soft, qui traduit le mystère tournant autour de mes songes. Imaginer demain sans lui serait douloureux, bien pire que mon bras qui me lance et me crispe. Après autant de semaine passée avec lui, ce serait étrange de fermer la porte et de passer à autre chose. Je ne peux pas, ce n'est pas aussi simple pour moi. Il peut dire ce qu'il veut, je ne pourrais fermer les yeux sur tout ça.

Qu'est-ce que ça fait d'embrasser un garçon pour la  première fois ? C'est London, pas n'importe quel garçon. J'ai un caractère plutôt simpliste qui m'aide à accepter des éventualités de ce genre, sans être choqué pour autant. Qu'il soit fille ou garçon, cela ne me brutalise pas pour autant. Je l'ai voulu, j'ai eu envie et cela s'arrête à ça. Aucune interrogation, aucun doute. Mon cerveau était en accord avec mon coeur, jusqu'à lier nos lèvres ensemble. Une fois que j'ai testé l'échange salivaire avec lui, je peux nettement lui proposer mon deal. C'est une sorte de « marcher ou crever » façon London et Loukas, sans mourir à la fin. Enfin, j'espère ? Mais je ne tiens pas à le tuer d'une quelconque façon, même si je lui propose une période d'essai pour être son copain. N'est-ce pas étrange ? Disons une première plutôt. En même temps, je ne voudrais pas que London se précipite dans un truc qui pourrait le toucher ou lui rappeler des mauvais souvenirs, alors autant y aller doucement en tentant le coup. Son « non » m'a d'abord étonné, puis son « oui » m'a rassuré. Il m'enlace et j'essaye de lui rendre au mieux, comme je peux. On dirait un guerrier après la bataille, des membres en moins, qui retrouve sa famille tant aimée. Au moins, je peux clairement dire qu'il est mon petit ami, même officieusement.

Je m'emporte rapidement sur l'idée d'être son copain, prenant l'éventualité d'un rendez-vous en amoureux, n'importe où mais plus précisément dans un restaurant chic. « Bien sûr, c'est moi qui t'invite. » Comme d'habitude, mais ça rappel des bons souvenirs. Il y a tant de chose qu'on peut découvrir à deux, qu'on peut partager sans crainte. Mon chez moi, par exemple. Je sais qu'il vit aux dortoirs depuis son histoire avec sa famille, mais ce n'est pas mon cas. Mon père m'offre un toit gratos, tant que j'apprends bien à l'école et rapporte des bonnes nouvelles. ça toujours été le cas, donc j'obtiens grâce à ses yeux. « Aussi vite que possible! » Du moins, quand je ne serais plus cloué dans ce foutu lit. Il est adorable à vouloir me rendre la pareille, même si je ne demande rien de tel en échange. « Londres, ça me va. T'en fais pas London, tu n'as pas à me montrer des merveilles non plus, c'est suffisant comme ça. » Juste lui, c'est suffisant.

Ah oui, ça. Je fais une grimace à l'idée qu'ils me retiennent des jours et des jours. Je peux très bien rester chez moi, puisque je ne bouge pas d'un lit. Ses mots me font sourire, le coin de mes lèvres se tirant jusqu'à mes oreilles. « Tu vas devoir me préparer ces trucs-là... Les bentos ? Tu sais cuisiner au moins ? Mais des fruits, ça ira aussi. » Je le taquine, riant bêtement à mes remarques. Tant qu'il est là un peu tous les jours, c'est suffisant aussi. « Tu pourrais toujours trouver l'excuse de m'apporter mes cours et mes devoirs ? ça marchait bien jusqu'à aujourd'hui, les excuses. » Je ricane, avant de grimacer sous le coup de la douleur. La morphine fait de moins en moins effet, et j'ai la sensation que mon bras pèse trois tonnes... Mon corps est en ébullition, parsemé de bulle qui pique. « J'espère que ça passera vite quand même... » Pour ne pas dire que j'ai horreur de souffrir, bien que je sache tenir ma langue et étouffer la douleur par le silence.

Tenue ■ Si jamais les rôles avaient étaient inversés, comment aurait réagi Loukas ? Est-ce que ça lui aurait fait autant mal qu’à moi ou il aurait simplement était peiné par ma condition ? Peut-être que ma réaction fut assez forte, ma peur évidente et ma vengeance précipité, mais mon cœur bien qu’un peu perdu par tous les évènements se sent moins lourd, le simple fait d’avoir pu m’attaquer à ses abrutis malgré mes blessures corporelles m’a fait un bien fou. Je n’arrive pas à pardonner à ceux qui veulent du mal à mon ami et je pense que ma conscience sait parfaitement comment me le faire comprendre. Dans tous les cas, c'était terminé maintenant, je me fiche des bleues et si au club on me demande ce que j’ai fais, pourquoi je suis marqué par les coups, tant pis, je pense que j’obtiendrai un simple avertissement si jamais les membres font leur rapport, mais je doute que l’un d’entre eux me balance, on verra bien le moment venue.

En tout cas je ne me doutais pas une seconde où suite à nos aveux et se baiser précipité que j’ai déposé sur ses lèvres, dans un échange doux, une réponse de sa part et cela semble si «fou », mon cœur bat la chamade, j’ai l’impression d’être dans un rêve éveillé, ce genre de moment que je voulais voir se réaliser et qui en ce moment même est en train de se passer, je crois qu’une partie de moi n’a pas encore conscience de tout ça, mais ce que je ressens et bien réel, je tremble devant cette liaison, j’avais peur je crois de sa réaction, mais maintenant je serais presque gourmand, je suis désespérant. Mais toute bonne chose a une fin et même notre baiser, le temps de reprendre doucement mes esprits je l’écoute me proposer une alternative à notre situation, un essai, je pourrais voir là une mauvaise blague ou une injustice, du moins s’il me lâche en cours de route en me disant « ce n’est pas possible » où « je ne t’aime pas » avec des mots francs, je pense que je serai vraiment, mais vraiment blessé. Pourtant je me dis que ça peut aussi marcher et c’est ce qui me pousse à accepter, bien que mes mots flanchent un peu et que je doive me reprendre c’est un « oui » que je veux qu’il entende. Mon cœur ne veut plus s’arrêter bordel, il va m’achever, « petit ami » que ce soit officiel ou non, c’est ce que je suis n’est-ce pas ?

Il m’invite à aller au restaurant, mais ce n’est pas sans lui imposer de payer, comme la première fois que nous avons mangé ensemble en fait, ça rappelle de bon souvenir malgré tout, je me rends compte que cette journée à la plage il s'est passé beaucoup de choses et qu’aujourd’hui l’évolution est énorme, je disais que je ne tomberai jamais amoureux de lui et c’est le cas, on ne peut pas prédire l’avenir et je me suis pris au piège moi-même dans mes mises en garde, c’est marrant non ?

« Alors c’est parfait ~ » Je souris en rajoutant. « Cette fois il n’y a pas de deal hein ? » Je lui tire la langue, avant de l’entendre me parler de son « chez -soi » il me rend curieux et j’ai hâte de le découvrir. Je suis content qu’il me propose ça, je veux en savoir plus sur lui, encore et toujours plus. Mais je veux qu’il en sache aussi davantage sur mon compte, bien que je n’ai pas vraiment d’endroit où l’emmener, Londres ? Je voudrais tant lui montrer, mais ma famille... Je ne veux pas les voir. J’ai ma chambre, mais il est déjà venu, enfin... je suis juste un peu déçu de ne rien avoir à lui faire découvrir en échange.

« D’accord~ » de toute façon pour l’instant je pense que c’est ici qu’on va faire nos premier « rendez-vous » vu qu’il ne va pas sortir tout de suite de cette chambre, pour notre plus grand malheur. « T’aime les bananes ? » Non ce n’est pas une phrase détourner pour ceux qui ont l’esprit mal tourné, c’est juste que c’est mon fruit préféré. « Je ne cuisine pas vraiment, mais je vais essayer de pas t’empoisonner haha, ça serait bête. » C’est le cas de le dire. « Et du chocolat ? D’ailleurs... » Je fouille mes poches en sortant une barre tout cassée dans son emballage à cause de la bagarre... « Bon... Tu en veux ? » Je me retiens de rire, mais sérieusement, je les enchaine.

« C’est vrai, je t’apporterai tout ça, mais ai-je encore besoin d’excuse pour te voir maintenant ? » Je souris, même mon regard est mon expression, heureux de ne plus avoir à réfléchir juste pour lui adresser la parole. « Mais je pense qu’on en aura toujours pas vrai ? » C’est un peu notre marque de fabrique maintenant.

Puis je vois qu’il souffre et mon air jusque-là détendu et joyeux redevient sérieux. « Tu veux que j’appelle le médecin , Tu devrais dormir un peu, je t’ai sauté dessus à peine réveillé, désolé... » Je me sens un peu coupable, descendant du lit. « Je n'ai pas envie de partir... Ça te dérange si je reste là ? » Dis-je en montrant un siège du doigt.

Tenue ■ à sa place, j'aurai sûrement fait la même chose. Peut-être que les types s'en seraient moins sorti et que ce serait un carnage, mais même si je me met deux secondes à la place de London, ça n'empêche que je m'inquiète aussi pour lui. Qu'est-ce qu'il va faire pour le club si jamais ils découvrent pour la bagarre ? Ce serait de ma faute, je me sentirais coupable que mon ami soit pénalisé. Après tout, je ne suis pas mort et d'ici un petit mois, je serais même en forme. Certes, je n'ai aucune preuve contre ses types pour les accuser, et fallait les fouiller directement plutôt qu'attendre. De toute façon, ils ont eut leur leçon avec London, et bien que je n'approuve pas cela, c'est quand même une bonne chose. Finalement, ça nous rapproche ce genre d'événement, au point qu'il se décide à m'embrasser franchement sans hésiter ou sans se poser des tonnes de question. Je ne pensais pas lui accorder autant d'importance, autant d'attention, mais à bien y songer, il le mérite plus que quiconque. Depuis le début, je me suis attaché à ce garçon à la réplique facile et à l'enjouement quasi-constant. London a eu un fort impact dans ma nouvelle vie, il a su s'y ancrer fortement jusqu'à atteindre cet organe qui bat en fonction de ses réactions. Là, il s'emporte doucement quand nous nous embrassons, me poussant à répondre d'une façon approfondit et douce. Peut-être qu'à mon tour, je n'aurai jamais cru cela possible, ni envisageable, pourtant nous l'avons bien fait et je commence à y voir plus clair.

Être apprentis petit ami pour une période d'essai ne devrait pas lui déplaire, surtout si nous obtenons le job à la fin du contrat. Je ne veux pas abandonner l'idée, ni lui faire croire n'importe quoi et encore moins étouffer les choses que nous ressentons l'un pour l'autre. C'est bien pour cela que je lui accorde un rôle officieux de copain, autant pour les deux puisque ça me touche aussi. Dans tout les cas, je ne tiens pas à mettre la charrue avant les bœufs, ni me précipité au quart de tour en donnant trop d'espoir à London. Certes, je lui en donne déjà pas mal là. Entre ça et l'invitation au restaurant, c'est beaucoup non ? Pourtant, ça me donne vraiment envie de tenter le coup, de donner du miens jusqu'en n'en plus pouvoir. C'est moi qui propose, c'est moi qui régale. Il n'aura qu'à mettre les pieds sous la table et déguster, rien de plus. Je m'occuperai du reste, comme un véritable gentleman. Nous nous sommes tous deux trompés à la plage, il est tombé amoureux de moi et je ne suis pas totalement indifférent au nageur. Parfait, il l'a dit.

Deal ? Aucun. « T'inquiète, aucun deal. » Je souris à mon tour, avant de parler de mon « appartement » prêté par mon père, là où je l'invite aussi à venir passer un peu de temps. Si jamais il veut quitter un peu sa chambre de dortoir pour crécher ailleurs, mon chez moi lui est ouvert. Londres, ce doit être un beau pays. Je connais la langue pour avoir vécu le plus clair de mon temps en Australie, ce ne sera même pas une barrière. Quant à sa famille, il n'en est nullement question. On l'évitera ou je le protégerai. Il se trompe, il m'a fait découvrir la piscine et la plage, ce n'est pas rien. En attendant, je suis bloqué dans cette chambre d'hôpital pour un certains temps, à mon grand malheur. Faut trouver de quoi s'occuper, ça va être plutôt difficile quand il n'y a rien d'intéressant ici.

Banane ? Il est marrant, mais j'hoche la tête pour dire oui. « Des fruits, ça ira, et j'aime les bananes. » Dis-je en me retenant de rire, ne l'imaginant pas aux fourneaux. London et ses poches, il me surprend à sortir à manger de là-dedans. « Oui aussi, mais qu'est-ce que tu fais avec ça dans ta poche? Un morceau alors. » Acceptais-je en tapotant mon index contre mes lèvres, l'air de dire « donne moi à manger » comme les bébés oiseaux. Décidément, cette histoire d'excuse risque de rester dans notre « couple », même dans l'histoire entière. Il me fait sourire davantage et je fais mine de réfléchir. « Pourquoi pas ? ça a bien marché jusqu'à maintenant non ? » Je confirme, on aura toujours notre part d'excuse pour se voir et rester ensemble.

La douleur revient rapidement m'embêter et je me retiens de faire un commentaire dessus. Ce n'est pas agréable, mes plaies chauffent et je me sens un peu à la ramasse à cause des médicaments. « ça devrait aller, t'inquiète pas. Une petite dose d'anti-douleur et ça ira mieux.. » Même si je serre les doigts pour calmer le feu dans mes membres, ou l'envie de gratter sous mon plâtre. Un sourire revient fleurir sur mon visage et je regarde dans la pièce pour y remarquer des fauteuils. « Bien sûr, ce n'est pas si désagréable d'être là. » Plaisantais-je quand même. « Tu pourrais ramener des jeux la prochaine fois ? Ce serait plus amusant que nos devoirs ou mes leçons à recopier ~ » Surtout avec un bras en moins, ça ne me donne pas très envie de bosser mes cours loupés. « Mais reste-là. » Si je pouvais, j'attraperais sa main pour enlacer nos doigts, mais je perds des forces à retenir la douleur, me contentant d'un regard franc puis d'un sourire.

Tenue ■ Je souris en l’écoutant me confirmer qu’il n’y avait aucun deal cette fois, j’ai vraiment l’impression que c’est trop beau pour être vrai, je ne me fais pas d’illusion et je ne vais pas sauter aux conclusions, je préfère attendre d’être sûr qu’il ait des sentiments pour moi ou au contraire qu’il se rende compte que cette situation ne le convient pas pour réellement sauter de joie, mais ça n’empêche que pouvoir rester à ses côtés, même en tant que simple essai me laisser entrevoir une relation avec lui, je voulais profiter de chaque moment et de chaque instant et au moins je sais que vu que ce n’est pas « sérieux » je ne risque rien sur le plan... « physique ? » enfin j’imagine qu’il ne va pas vouloir tenter quelque chose sans être certain de lui ? Ou alors si ? Honnêtement je sais que Loukas n’a rien à voir avec Wolfram, d’ailleurs je ne le compare pas du tout à mon ex, juste qu’il est un homme normal au final... je pense qu’une partie a peur du moment où je devrais faire face à cette vérité et devoir le mettre au courant enfin... je ne sais pas encore si j’en aurais le courage, mais pour l’instant les sorties au restaurant et les visites d’appartement me convenaient parfaitement.

Puis il fallait attendre que le blond sorte de l’hôpital et j’espère vraiment que cela ne mettrait pas longtemps, bien que comme dis je viendrai tous les jours pour le voir et lui tenir compagnie, en parfait « petit ami », avec des fruits et d’autres choses utiles. « Tant mieux parce que c’est mon fruit préféré ! Mais je t’emmènerai des pommes aussi, tu sais dans ce genre de situation il les coupe d’une certaine manière, je devrai essayer demain. » J’étais totalement emballé, mais c’était nouveau tout ça, enfin la situation en elle-même était arrivé si vite que j’avais besoin de réaliser que c’était bien réel. Sortant une barre de chocolat de ma poche, elle est toute cassée à cause des coups échangé plus tôt, mais ça reste mangeable, proposant à Lou' s’il en veut, il me montre ses lèvres... rougissant un peu, je baisse les yeux en lui répondant en même temps que j’ouvre l’emballage. « J’ai toujours à manger sur moi... Je suis gourmand tu savais pas ? » Je souris doucement, avant de couper la barre et la mettre entre mes dents pour me rapprocher de lui, je n’ai jamais nourri personne de cette façon, mais bien que ce soit un peu gênant, c’est d’une certaine manière excitant et je ne vais pas dire que ça ne me plaît pas, cette proximité, bien que je sois phobique dans d’autre circonstances, ce n’était pas le même genre de contact.

« J’aime les excuses de toute façon. » Rajoutais-je simplement, on en trouvera surement toujours pour quémander nos souhaits. Par contre je remarque sans peine sa douleur et je me demande ce que je dois faire, appeler le docteur ou... « Je dois appeler alors pour qu’ils t’en donnent ? J’aime pas te... enfin te voir comme ça. » C’est logique je sais, mais on peut surement faire quelques choses pour le calmer non ? Je ne sais pas... Il plaisante et me fait sourire, celui-là.

Mais je ne veux pas partir, je veux rester avec lui, j’ai l’impression que si je pars d’ici je vais me poser des tas de questions, stresser et toutes ses choses que je préfère éviter, ici je lui tiens compagnie au moins. « Yep, j’en ramènerai demain ! » Je souris avant de le regarder et sourire a ses dernières paroles, hochant la tête, pour aller chercher un siège et le ramener plus proche du lit, mes deux bras posés sur le rebord, je le regarde simplement.

« Essaie de dormir Lou', je bouge pas d'ici de toute façon~ » dis-je en lui tirant la langue.

Tenue ■ Une période d'essai inclue de ne pas trop en faire pour ne pas regretter si jamais ça se passe mal. Je ne vais pas pousser London à faire des choses avec moi, si ce n'est des bisous innocents et sans grande répercussion. Il le sait, le sexe n'est pas une priorité dans ma vie, donc il n'a rien à craindre sur ce plan là. Si jamais l'officieux devient officielle, peut-être que j'y songerais mais ce ne sera pas rapide non plus. Je veux nous laisser le temps, en apprendre beaucoup plus sur lui avant de sauter des étapes. à notre âge, nous avons tout notre temps d'évoluer, de se connaître et d'avoir totalement confiance l'un en l'autre. Même si j'ignore pour sa phobie et qu'à mes yeux, je ne songe même pas encore à faire quoi que ce soit de déplacé avec lui. Chaque chose en son temps, il me mettra au parfum le jour où ça devrai se savoir. En attendant, nous ne sommes pas réellement un couple à proprement parlé, puisque mon accord ne tient qu'à un fil. ça ne m'empêche pas de lui proposer des sorties ou de l'inviter n'importe où, tant que c'est à deux et un minimum romantique. J'essaye vraiment de me mettre à sa place et de lui faire plaisir au maximum. Autant qu'il peut en faire pour moi en promettant de venir ici tous les jours, avec des fruits ou d'autres trucs. « Je le note~ J'aime bien les pommes aussi, surtout si tu me les épluches. » ça fait très assisté, mais je m'en fiche.

London a tout dans ses poches, même le plus improbable comme une barre chocolatée. Il n'a pas peur qu'elle fonde ou qu'elle soit inimaginable à la fin de la journée ? Je dois vraiment me poser des questions pour un rien. Il me tends la perche, je la saisis. Mes lèvres en évidence, je lui fais comprendre mon petit manège avec un sourire en coin, emballé à mon tour. « Gourmand, hein ? » Dis-je avec une voix pleine de sous-entendu. Gourmand dans le sens où mes lèvres ne sont pas non plus à part, ni les siennes. Parce que j'en profite un peu pour lui voler un rapide baiser en récupérant le morceau de chocolat, souriant bêtement tout en mâchant. « ça tombe bien, moi aussi. » On ira loin dans la vie, lui et moi.

La douleur gâche tout, mais je ne parviens pas à la cacher aux yeux de London qui s'empresse d'être sérieux et sûrement de s'inquiéter. « Il y a une télécommande proche du lit pour appeler les infirmières, non ? » Du moins, j'ai toujours vu ça dans les hôpitaux. London me fait sourire à s'inquiéter de mon état et je tente de le rassurer d'une manière ou d'une autre. ça va aller, je suis un warrior. La souffrance est une camarade quand on adore les sports dangereux, il devrait le savoir. Certes, ce n'est pas du tout agréable mais ça ira.

Je lance l'idée de rapporter des jeux, pour s'occuper durant nos heures ensemble et enfermé ici. Je pense que je pourrais quitter mon lit d'ici quelques jours, nous pourrions aussi marcher dans les couloirs ou à l'extérieur. Pour le moment, je reste allongé à le regarder, souriant un peu plus à ses paroles. Il se prend un siège et se ramène vers moi, bien décidé à planter sa tente ici. Tant mieux, je préfère le savoir ici pour l'instant. « Hm oui... Disparaît pas pendant mon sommeil. » Plaisantais-je en secouant légèrement ma tête. Mon corps s'engourdit rapidement et je laisse la douleur de côté pour fermer les yeux et m'endormir aussitôt, réellement exténué par cette journée aux urgences. Au moins, ça nous a permis d'y voir plus clair.