i promised myself

Je l'aime. C'était dit, sûrement compris. J'aime mon bourreau, je suis  atteint d'un syndrome qui me bouffe lentement. J'ai promis de subir sa torture tant qu'il ne me brise pas entièrement. J'ai promis d'être à lui de cette façon jusqu'à qu'il cède, jusqu'à parvenir à mes fins. Je l'aime, et je voudrais qu'il change. Baiser, c'est pour les sauvages, pour les gens qui ne s'aiment pas. Faire l'amour, ce serait nettement mieux. Ce n'est pas une blague, j'ai vraiment dit à ce fou que j'aimerai faire l'amour avec lui, et non baiser comme des chiens. Comment se prendre la tête sans effort ? C'est difficile de se concentrer sur ses cours, compliqué d'écouter le professeur et encore pire d'être attentif aux autres. Je me sens dans ma bulle, abandonné, à l'écart de ce monde que je n'aime pas. Les autres se moquent toujours en me lançant des regards explicites, du genre « tu ne serre à rien » ou ils s'amusent de mon collier, encore et toujours. Je ne supporte plus cette école, pourtant je me force à y rester pour cette famille qui attends beaucoup de moi. Je ne peux pas me défiler, ni tourner le dos à ces gens qui m'aident malgré tout. D'accord, ils ne remarquent pas mon malheur, mais n'est-ce pas plus mal ? J'en sais trop rien, puis je m'en fou.

La pause a sonné depuis deux bonnes minutes, un instant de répit avant la reprise. Affligé par leurs rires et leurs remarques, je préfère m'isoler dans un endroit où personne ne peut m'embêter; les toilettes. Enfermé dans l'une des cabines, je m'assois sur la cuvette fermée en rabattant mes jambes contre moi, en boule. ça me désolé d'être dans cet état, de penser toujours à la même personne, à comment l'avoir ou à ce qu'il pourrait bientôt me faire. Je sais qu'il ne sera plus tendre dès l'instant où j'ai signé ce pacte avec lui. Le diable est entré en moi, sans vilain jeu de moi. Je suis tellement perdu dans mes pensées que je n'entends même les bruits de pas, captant une présence seulement en voyant une ombre sur la porte, puis un déclic qui n'annonce rien de bon. J'aurai dû m'en douter, les enfoirés... Une déferlante d'eau froide me tombe sur la tête, me trempant jusqu'à l'os. Un long frisson me secoue et je me secoue de gémir à cause de la désagréable sensation. ça les amuse de me balancer de la flotte dessus par le haut de la porte ? Je les supporte plus.

énervé, j'ouvre aussitôt la porte en lançant un regard noir à la bande qui glousse dans l'espace large des sanitaires, entre les lavabos et les cabines des toilettes. Qu'est-ce qu'il y a de marrant à brutaliser un autre élève ? Je ne comprends pas cet amusement et cela me donne des envies de meurtre. Le petit caniche en a suffisamment marre, bon sang. Le petit caniche, il ne réfléchit pas avant de se jeter sur le premier venu, point levé pour le taper dans le nez. Au moins, il a reçu ce coup qu'il cherchait tant, avant qu'un deuxième n'abatte son balais à serpillière dans ma tête. Ce n'est pas tant le coup qui m'a fait mal, vu les franges molles du truc, mais plus la surprise qui m'a eut... Je ne m'attendais pas à cela, glissant sur une flaque d'eau traînante à mes pieds. Le temps se figer durant plusieurs secondes où je sens mon corps basculer sur le côté, sans penser à me rattraper. C'est trop rapide pour mon cerveau, mes bras ni mes mains n'ont pu réagir à ce coup et cela me cause bien des dégâts quand ma tête cogne violemment contre le coin du lavabo.

Une affreuse douleur remonte dans mes membres, le sang affluant à une vitesse hallucinante jusqu'à ma tête, là où le rebord à frapper. ça pulse, tambourine, résonne et un liquide chaud coule de ma tempe jusqu'à ma mâchoire, gouttant sinistrement contre le carrelage. Aie ? C'est le moins que je puisse dire... Assis sur le sol, je ne tente même pas de me relever en sentant le monde tourner autour de moi. Ils ont réussi leur coup, sérieux. Même pas un pour m'aider, limite il cherche un coupable dans la bande avant de virer cet option pour se payer ma tête. « Bah alors Siam ? Tu ne tiens plus sur tes jambes ? » Dit l'un. « Il saigne! Faudrait peut-être le nettoyer, haha! » S’esclaffe un second en venant "poser" sa serpillière sur ma tête, ricanant de plus belle. Je les déteste, déteste, déteste. Mon disque est rayé, je vais finir cinglé avant ma mort.

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TENUE ✘ Un rond de fumée au-dessus de ma tête, je consume ma cigarette en jouant de ses formes que je peux créer autour de moi, le calme plat adossé a une chaise je suis un peu perdu dans mes pensées, je réfléchis aux mots de Raylai, a sa déclaration, ça ne m’a « rien » fait, mais disons que je ne suis pas habitué à entendre ce genre de chose, je suis un enfoiré qui a totalement mis un mur entre mon monde et celui des autres, je vis dans mon propre enfer avec mes propres lois alors que les humains vivent dans une cage fausse et en carton; pour moi tout ce que je vois autour est fade, les faux sourires, les regards trompeurs, les mots qu’on dit alors qu’on en pense d'autres, le manque de franchise. Je ne cache pas que je suis un manipulateur, un maitre chanteur, je suis même fier de ça, mais les gens le sont sans même s’en rendre compte, ce sont de pâles copies qui ne méritent même pas que je m’attarde sur eux. Mais ce gosse, bien que je ne veuille que le détruire au fond, j’ai déjà des idées plein la tête concernant les tortures que je pourrais bientôt lui faire subir, ma pièce est déjà toute prête et n’attends que sa victime préférée, c’est ce qu’est Raylai. Ma victime. D’ailleurs j’ai bien envie d’aller le chercher pour me distraire un peu, je commence à tourner en rond là, cette journée manque d’intérêt.

Le serveur vient récupérer mon verre vide, croisant mon regard il semble déglutir, quoi... Je ne suis pas si effrayant non ? Ah... Oui, mes pensées doivent refléter sur mon expression, bon tant pis, je termine la dernière latte en soufflant la fumée dans sa direction avec un sourire qui me sied à merveille, écrasant la clope dans le cendrier en bon homme civilisé... *tousse* un raclement de gorge pour oublier cette simple pensée avant de m’éloigner, prenant la direction du lycée de mon petit caniche.  Bien que cela soit une école réputée, il n’y a pas de garde le long des murs et pour moi il est facile de sauter par-dessus, courant sur le béton pour attraper le sommet et me retrouver de l’autre côté. Je marche les mains dans les poches comme si de rien n’était, plus je vais montrer que je n’ai rien à faire ici, plus je vais attirer les regards, même si entre nous je les attire sans rien faire.

Je vois déjà les petites lycéennes chuchoter entre elle et les hommes me maudire d’exister, mais je ne m’intéresse pas à ses gosses pré pubères, le seul que je cherche est celui qui m’appartient, celui à qui j’ai tout pris pour le faire mien. Je remarque l’agitation dans les toilettes, en fait je dois avoir un radar pour ça, marchant lentement, je vois mon jouet au sol, du sang sur sa tête, trempé et... ses abrutis rires. Je soupire, un truc brule en moi, depuis quand j’ai autorisé qu’on le touche sans ma permission ? À l'intérieur je bouscule l’un de ses merdeux qui me lance un regard en disant. « Qu’est-ce que tu veux, tu vois pas que c’est occupé ! » Je paraissais calme et plutôt « gentil » d’un point de vue extérieur, enfin surement vu ce qu’il ose me dire, mais mon regard glacial se pose sur lui et je sens qu’il déglutit immédiatement. Quand il tente de m'échapper je l’arrête en le bloquant avec ma main, d’un geste rapide il se retrouve le cul au sol. Je ne peux pas me permettre de m’afficher longtemps, attrapant le balai je m’occupe de les frapper tour à tour pour les retrouver aligner par terre, chopant le sceau, je le remplis sous leurs yeux avec ce regard brillant de vengeance et malsain, avant de m’approcher de ce groupe d’idiots. Lançant l’eau froide sur chacun d’eux en disant :

« Faites attentaient aux gens à qui vous vous en prenez, ça peut vite vous faire chuter en enfer. » Je parle à coup d’énigme, mais je pense que mon expression est bien assez explicite. Ils déguerpissent en glissant, se cassant la gueule en route sous les rires éloignés de certains élèves, par chance il n’y avait personne d'autre pour assister à la scène et ils n’iront surement pas raconter ça à qui que ce soit. Soupirant en jetant le sceau au sol, je m’accroupis devant Raylai. Ma main vient essuyer le sang qui coule de sa blessure.

« Ne laisse personne te toucher à part moi, tu es vraiment un gosse inutile. » J’attrape ses avant-bras pour le relever, il cogne contre mon torse, mais là, démon ou non Raylai est mon « bien » et je ne laisse pas mes jouets être cassé. « Je t’emmène à l’hôpital. Dire que j’avais des plans bien plus intéressant, tu es doué pour les briser, tu me fatigues. » contre tout attente je retire le collier libérant son cou après des mois d’emprisonnement. « Ne crois pas être libéré, tu le récupéreras après. » Juste le temps de sa visite à l’hôpital, ils vont surement le forcer a le retirer de toute façon et je préfère être le seul à m'en occuper tout simplement.

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à quel moment pourrais-je souffler deux secondes sans m'en prendre une dans la figure ? En tant normal, j'aime bien l'eau, mais quand elle me tombe brusquement sur la tête... un peu moins. Je tremble sous le coup des nerfs à fleur de peau, énervé à l'idée d'être toujours le souffre douleur des autres. ça fait trop longtemps que ça dure, j'en ai marre. Ils me saoulent à croire que je suis faible et sans défense, alors que je pourrais faire des dégâts mine de rien. Bon, les seuls dégâts que je fais, c'est de verser un seau d'eau sur le carrelage dégueulasse des toilettes. Quoi que, c'est plus propre que n'importe où ailleurs. Ce n'est pas le problème! Dans l'immédiat je quitte la cabine pour me jeter sur l'un de mes bourreaux, tapant dans son visage sans retenu. Putain, ça fait un bien de fou! Sentant la jointure de mes doigts craquer sous l'arrête de son nez tordu par la violence du coup, une bouffée de jouissance qui dure deux secondes avant de recevoir un coup de serpillère dans la tête. ça, c'est moins amusant. Autant je n'ai pas eu mal, autant j'ai glisse sur la flaque d'eau causé par leurs bêtises. Mon corps bascule et ma tête tape contre le lavabo, s'ouvrant sous le choc. C'est moins marrant, d'un coup. je n'ai pas rigolé jusqu'à présent, mais là encore moins. J'ai mal, ça saigne et pique à la fois... Galère, je n'en manque pas une. Ma tête tourne comme si mon cerveau voulait filer par mes oreilles, le liquide chaud coulant au coin de mon oeil jusqu'à brouiller ma vision. Je ferme ma paupière sous l'effet désagréable, soupirant d'ennui. Et maintenant ?

Maintenant, faut que le diable se ramène en personne pour me ridiculiser un peu plus... Je vais mourir. Mon coeur s'emballe quand je le vois apparaître dans les toilettes, écarquillant mon oeil valide à cause de la surprise. Qu'est-ce qu'il fout là ? Il a pas du tout la dégaine d'un lycéen, surtout dans sa tenue de ville. Pourquoi fait-il cela ? Je ne comprends pas son comportement... Il pourrait me laisser me débrouiller, même s'ils finiront par se lasser de moi et partir sans demander leur reste. Je les connais, je sais comment ils agissent quand ils en ont marre d'un jouet sans importance. J'ai l'habitude, je crois. L'un d'eux fini à terre, et je ne pige toujours pas la raison qui le force à faire ça. Un à un, il s'occupe d'eux jusqu'à balancer l'eau dessus d'une façon claire, le regard mystérieux. Je rêve où il prend ma défense d'une certaine façon ? Là non, je suis perdu. Il blague ? Comme s'il allait le faire à chaque fois qu'il m'embête... Je me retiens de rouler des yeux, dans un piteux état.

Le groupe prend ses jambes à son cou, me laissant seul avec Dakota dans les toilettes trempés. Je ne fais pas attention à leur fuite précipitée, ni au fait qu'ils se cassent la figure à plusieurs reprises, vanné par le comportement de ce fou. Dakota à ma hauteur, je suis étonné qu'il essuie le sang de ma blessure, retenant mon souffle durant la manœuvre. Qu'est-ce qu'il va faire ? Hein ? Mon cerveau bug et je rougis légèrement à ses mots, soufflant. « J'y peux rien... » Répondis-je doucement en baissant mon regard, la paupière à nouveau ouverte mais l'oeil rougit. Dakota m'aide à me lever mais je bute vers l'avant, me retenant à son torse. Il me fait faire des efforts, plutôt que me laisser au sol pour récupérer de l'énergie. « Quoi ? Ce n'est pas la peine. » Je tente de me défendre, oubliant la plaie béant sur ma tempe, imbibant mes cheveux blond d'un rouge foncé.

« Pourquoi tu fais ça? » Demandais-je en sentant le collier quitter ma peau sensible. Ah... Il va le remettre après, cool. Je soupire à nouveau, serrant mes doigts autour de son vêtement. Qu'est-ce que je peux faire de toute façon ? S'il veut m'emmener à l'hôpital, je ne peux pas protester ou refuser. Qu'est-ce que je dois faire ? Marcher ? J'essaye de me décoller de lui pour me remettre droit, tanguant dangereusement comme dans un bateau en pleine tempête. « Je peux marcher... » Même si je dérive vers l'évier, où je m'appuie fermement pour ne pas tomber. Je devrais peut-être retirer le sang, avant qu'on ne se pose des questions sur mon cas, mais Dakota peut faire ce qu'il veut, je le suivrais comme promis.

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TENUE ✘ En venant ici je ne pensais pas que j’allais devoir me battre, enfin le mot est fort contre des gosses pareils, ils se croient invincible parce qu’ils sont nombreux, mais pour moi ça ne fait pas tout, après tout ne suis-je pas seul ? Et pourtant je fais tomber toutes les grosses têtes de ce monde pitoyable. Ce que certains verront comme incroyable, pour moi sera vulnérable, la beauté n’excite que dans l’esprit des gens et heureusement mon esprit s’est vu épargner de cette chose futile et aveuglante. Dans tous les cas en voyant Raylai au sol et blessé, je n’ai pas pensé à le laisser là sans rien tenter, non. Je pense lui avoir dit lors du camping, ses mots comme quoi il m’appartenait et que je ne permets pas qu’il soit blessé sans mon autorisation, l’a-t-il oublié ? D’une façon ou d’une autre j’ai écrasé ses bourreaux et rendu la monnaie de leur pièce en les trempant tous d’un coup comme ils avaient osé faire en s’en prenant à mon bien, les faisant ainsi déguerpir hors des toilettes comme des fusées me laissant seul avec Raylai.

Accroupi devant lui j’essuie son sang non pas sans lui faire un nouveau reproche. « L’excuse facile. » Je n’aime pas l’idée qu’il abandonne en disant simplement « j’y peux rien » tout le monde peut faire quelque chose, il pourrait s’imposer d'une manière ou d’une autre pour qu’on arrête de le martyriser, de le prendre pour une victime, il a juste choisi de se laisser faire et les choses ont empiré, soupirant simplement en le relevant pour lui annoncer que je l’emmène à l’hôpital, à peine debout il semble avoir du mal à tenir sur ses jambes au point de tomber contre mon torse et se rattraper à moi, me tenant comme il peut. « Tu discutes mes « ordres » ? » Je lui lance un regard explicite et retire le collier autour de son cou. « Je ne veux pas que quelqu’un le touche, c’est tout. »  Je suis possessif avec lui, ne le voit-t-il pas ? Même si moi je ne le prends pas comme une évidence ça l’est pourtant. Le regardant tenter de marcher, je pousse un long soupiré avant de m’avancer proche de lui.

« Tu vas vraiment me faire perdre mon temps ? » Je remets ma capuche en place et m’abaisse devant lui. « Grimpe. » Je lui lance un regard intimidant avant de rajouter. « L’homme que t’aime te propose de te porter, ce n'est pas tous les jours, alors dépêches-toi avant que je change d’avis. » Un nouveau « abruti » fut souffler dans mon soupir actuel, mais je n’avais pas vraiment envie de tourner en rond ou d’attendre qu’il fasse deux pas avant de se casser la gueule en empirant son cas. Il pouvait sembler « bien » il était blessé à la tête et jouet ou non, je n’avais aucune intention de le laisser finir en morceaux. Heureusement j’ai pris ma voiture donc ça nous évitera de faire un détour jusque chez moi. Quittant l’école en me faisant passer pour un « proche » de sa famille devant les surveillant, voyant l’état de Raylai personne n’a cherché à s’en assurer, j’aurais pu sauter au-dessus du mur, mais pas sans risque pour celui que je porte, donc évitons le danger inutile. Je suis sadique, pas maso.

« Sérieux tu m’en fais des belles quand même, c'est a se demander si tu fais pas exprès. » Soufflais-je avant de le poser sur le siège. « Attache la ceinture, ça tu es assez grand pour le faire tout seul. » Je n’allais pas me transformer en marshmallow parce qu’il était blessé non plus ! Prenant le chemin de l’hôpital, j’espérai ne pas avoir à attendre longtemps pour qu’il soit pris en charge, je ne suis pas assez patient et je risquerai de jouer avec mes relations.

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C'est toujours moi qui me met dans des situations pas possible, après la jambe, la tête. Où vais-je me blesser après ? Ce n'est pas moi qui décide de me tomber dans un trou ou de glisser sur une flaque d'eau jusqu'à heurter la tête contre le mobilier.Pourtant ça ne loupe pas! Je me sens pas franchement fort sur un groupe de garçon sournois dans leur genre, ils sont plus nombreux, donc plus avantageux. à dire vrai, j'ai toujours voulu éviter le conflit quitte à passer pour une victime, sauf qu'aujourd'hui c'est parti trop loin. Du moins où je me suis cogné et qu'ils ont rigolés, l'affaire devient moins idiote que d'habitude et plus malsaine. Qu'est-ce qu'ils auraient fait si Dakota ne s'était pas pointé en leur infligeant une petite correction ? Je n'ose imaginer, regardant simplement le jeune homme sans dire un mot. Il m'aide sans raison, c'est agaçant. Je pourrais me débrouiller seul, m'éviter bien des supplices avec lui, mais non. à croire que j'adore l'embêter et lui pourrir son temps libre. Au moins, il me porte secours non ?

J'en oubliais ô combien il était super chiant, discutant sur mes trois mots lancés à la va-vite. Je n'y peux rien, c'est vrai. Ils s'en prennent à moi sans raison, s'amuse à me brutaliser pour un rien et je subis sans broncher. ça toujours été ainsi, pour ne causer du tord à cette famille qui m'accueille. Dans le fond, je n'ai aucune envie qu'il m'aide, je ne veux rien lui redevoir après. Mais qu'est-ce que je peux dire contre lui ? Dakota s'occupe déjà de me relever sur mes deux jambes, bien que je ne tienne pas l'équilibre et bute contre son torse. Même marcher devient super difficile, quelle loose. Aucune réponse, je détourne le regard en pinçant mes lèvres, sourcils froncés sous le coup de la contrariété. Deux secondes après et mon cou respire la liberté, sans ce collier étrangleur pour marquer ma peau blanche. « Tu pourrais toujours en racheter un autre. » Okay okay, je me tais. En même temps, je ne remarque pas de suite la possessivité dont il fait preuve, jugeant juste qu'il tient à ce collier et non à celui qui le porte. Dans tout les cas, je n'ai nullement besoin de son aide pour avancer... Mais ça, c'était avant de tanguer.

Grimpe ? Je reste stupéfait sous son ordre, le regardant un long moment la bouche bée. Enfoiré. Il n'a pas le doit d'utiliser ça contre moi. « Je ne t'aime pas! » Répliquais-je en sentant quand même mes joues rougirent. De toute façon, je ne peux pas refuser un ordre. C'est ainsi que je me laisse encore faire, jusqu'à quitter l'école et atterrir dans sa voiture. Les surveillants n'ont rien captés et je les plains, n'importe qui pourrait kidnapper un élève... Enfin, je m'en fiche. Dakota s'amuse réellement de la situation ou quoi ? « Ha ha ha. » Très marrant, sérieux. Je m'enfonce dans son siège, l'air pas réellement réjouit. Sous ses mots, je cherche la ceinture et la boucle rapidement, assez grand pour me débrouiller. « J'avais tellement envie de te voir que j'ai fais exprès de glisser dans une flaque pour m'ouvrir la tête sur un lavabo, j'avoue. » Ironie, je devrais pas trop tirer sur la corde.

N'empêche, il me conduit à l'hôpital alors qu'il aurait pu m'abandonner à l'infirmerie, sans plus perdre de son temps. Pourquoi il fait ça ? Parce qu'il sait que je l'aime ? Non, c'est complètement stupide et impossible, Dakota s'en fou de tout ça. Durant le trajet, je n'ai pas retiré ma main de mon front, histoire que le sang s'imbibe dans ma manche sans salir sa voiture.... Je pense réellement à ce genre de truc futile, me doutant qu'il le prendrait mal. « Qu'est-ce qu'ils vont me faire ? » C'est plus fort que moi... Je n'aime pas l'idée de traîner dans ce genre d'endroit qui apporte beaucoup de mauvaise nouvelle. Et s'ils ne pouvaient pas me soigner ? Je serre les dents, attendant après Dakota pour bouger. Je ne fais pas expert, mais dans l'immédiat je compte sur lui.

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TENUE ✘ Raylai est un gosse idiot, il a tendance à se faire piéger, embobiné et à devenir le souffre douleur de ses camarades, mais ça c’était avant que je n’arrive, s’ils s’amusent encore à le toucher je n’aurais aucune pitié, j’attaquerai leur père, leur grand-père et les ferais couler jusqu’à dormir sous un pont et comprendre ce que la « solitude » veut réellement dire, personne ne leur tendra la main une fois en bas de l’échelle, faire les beaux ça marche un temps, s’attaquer au plus faible aussi, mais il faut savoir en supporter les conséquences et avoir les épaules assez larges. Comme moi. Fort ou faible, je m’en fiche, bien que mon principal terrain de chasse se trouve avec les hommes imposant, riche et avec du pouvoir, Rayai et un peu l’intrus sur mon tableau et depuis le début c’est peut-être pour ça qu’il est ma « proie ». Dans tous les cas des merdeux ont décampé a toute vitesse me laissant seul avec le blessé, cet idiot. Il fait le malin, mais les blessures à la tête n’ont rien de « bénin » et je n’ai aucune envie qu’il me clams dans les bras. Donc direction l’hôpital et qu’il discute ou non c’est la même chose ! Mais avant je ne manque pas de retirer le collier, depuis le premier jour où il est devenu mon « caniche » il le porte sans arrêt, la marque sur son cou en témoigne et me fait sourire, même sans il garde le signe de son appartenance envers moi. Pourquoi je le retire, j’ai mes raisons, il devrait juste profiter de cet instant de liberté au lieu de se questionner bêtement.

je soupire donc a sa remarque sans répondre, inutile de gaspiller ma salive pour ses bêtises. Le voyant tenter de marcher et tituber j’en déduis que je vais en avoir pour un moment avant qu’il n’arrive à la voiture sur ses jambes, non, mais qu’est-ce qu’il me fait pas faire sérieux, je me retrouve à m’abaisser devant lui pour lui ordonner de grimper, comme lors du camps, a chaque fois qu'il est blesser il fini sur mon dos et de toute façon il sait d’avance qu’il n’a pas le choix, mais par envie de l’embêter je lui rappelle ses sentiments pour moi, aussi chiant que cela puisse être il a dit qu’il me voulait changer non ? Tous ses mots qu’il a prononcés sont ils du pipo ? Enfin il vient jusqu’à revenir sur ses dires et je soupire encore plus fort. « Tant mieux, tu m’en vois ravi. » Je ne laissais paraître aucune ironie dans ma voix, qu'il m'aime ou non, c'est son problème, mais à force de revenir sur ses mots je ne vais plus croire en aucune de ses paroles, bien que cela aussi... Je m’en fiche, s’il veut jouer l’idiot en assumant pas ses sentiments ou en revenant sans cesse sur ses déclarations... Je remarque simplement que c’est un gosse, même quand il se donne des airs, au final c’est qu’un enfant voilà tout.

Une fois sortie de l’école je le pose dans la voiture non pas sans une nouvelle remarque. Il rit, si cela est amusant, bien que là je suis ironique. Le laissant boucler sa ceinture comme un grand en contournant ma belle voiture offerte par l’un de mes sbires inutiles, j’écoute ses paroles en le regardant, mettant la clef dans le compteur, pour démarrer en lui disant :

« Il ne fallait pas, tu aurais pu profiter d’une séance torture avec moi au lieu d’une avec les docteurs~ » S’il joue sur l’ironie alors moi aussi, gardant une expression neutre je conduis silencieusement jusqu’à ce bâtiment imposant de Chuo.

« Arrête de faire ta chochotte, tu ne vas pas crever entre leurs mains, aller descend. » Je suis rassurant je sais, mais honnêtement ils vont surement lui faire des points et le garder en observation, putain ma journée est niquée grâce à lui, bon... je suppose que je n'ai rien de mieux à faire pour l’avoir emmené ici. Attendant qu’il sorte, je ferme la porte et voyant déjà sa face rencontrer le sol je le retiens en attrapant son haut. « Marche droit. » Inconsciemment je laisse ma main dans sa chute de rein pour le pousser à avancer, le laissant s’assoir sur un siège alors que je demande une visite urgente, mais c’est bondé... Je souffle.

« Il va falloir attendre votre tour monsieur, il y a plusieurs visites avant vous. » Je lui lance un regard peu amical. Faisant comprendre qu’ils sont vraiment inutile sérieux, comme dans tous les hôpitaux, les urgences ne sont pas vraiment opérationnelle. Revenant près de Rayai je le regarde de haut, avant d’attraper sa main. « Suis-moi. » Je me fiche des autres patients, de toute façon dans cette ville j’ai des connaissances partout et il fallait bien s’en douter, appuyant sur le bouton de l’ascenseur, je pousse le blond à l’intérieur en retirant ma capuche pour laisser mes cheveux respirer en soufflant bruyamment. « Accueil de merde, je me demande pourquoi ils appellent ça les urgences sérieux. » C’est blasant. Arrivé au bon étage je regarde le plus jeune en le tenant toujours de manière à m’assurer qu’il s’écroule pas soudainement, allant jusqu’au bureau d’un médecin assez reconnu ici. La secrétaire approche et va pour nous questionner sur un possible rendez-vous quand je la coupe tout de suite. « Pas besoin. » Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je rentre dans la salle de consultation, le docteur d'un âge plus avancé que nous croise mon regard et déglutit faisant genre devant Rayai. « Oui, c’est pourquoi ? » Je lui montre le petit et sa blessure. « Occupe-toi de lui. » Voilà comment on prend en charge un patient, ce n'est pas bien compliqué pas vrai ?

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Peut-être que j'y ai prit goût à ce collier ? Il prouve bien des choses, comme le fait que je sois à lui, que je lui appartient même si ce n'est qu'en tant qu'animal de compagnie. C'est sa marque, en fer ou imprimé sur ma peau, ça reste à lui. D'accord, ça fait idiot et guimauve de voir la chose ainsi mais je me raisonne au mieux pour ne pas devenir fou par sa faute. Quand il retire le collier, il enlève aussi un énorme poids de mes épaules. Je me sens plus léger, libéré, mais pas super bien pour autant. D'accord, j'ai moins l'air d'un gothique à présent mais ça n'empêche que ce truc immonde faisait partie de mon style, de ma vie, de mon quotidien... Là, je me sens carrément vide sans. Il ne peut pas dire que c'est mieux ou que je devrais profiter, il ignore complètement ce que je pense de tout ça. Qu'importe, la bande à déguerpit, Dakota m'aide à tenir debout, et où est le soucis alors ? Je ne veux très certainement pas de son aide, voilà le problème. Il me connait, il sait que j'ai horreur de ça et que même si je « l'aime », cela n'arrange rien à rien. Où est-ce que j'en suis avec ce fou ? Dakota s'abaisse plus bas que moi pour m'ordonner de grimper sur son dos comme au camping, mais dès qu'il ouvre la bouche, j'ai envie de le trucider. Mes sentiments se retrouvent chamboulés, misent à l'épreuve et un peu bafouillé par mes soins. Oui, je l'aime, mais je me voile encore la face sans raison.

Qu'est-ce que je raconte ? J'en viens à me contredire et à sortir n'importe quoi de ma bouche. Bon sang de merde! Il me gave, ce n'est pas possible. ça m'a surpris qu'il dise une telle chose, alors que je sais pertinemment qu'il en a rien à foutre de mes sentiments. J'ai voulu jouer le jeu, être contre moi-même mais finalement ça ne me porte par préjudice. Qu'est-ce que je devrais dire, hein ? Il est con, mais moi aussi. ça me fatigue d'y réfléchir, je préfère laisser cela de côté et grimper sur son dos, sans me préoccuper du reste. Je verrais ça en temps et en heure, quand le sujet sera plus abordable que maintenant. Dans l’immédiat, j'ai quand même une plaie au front.

Hors de l'école, Dakota me ramène jusqu'à sa voiture, me déposant sur un siège en m'ordonnant d'attacher ma ceinture. Je ris jaune, pour ne pas dire que cela n'est pas amusant. Ceinture bouclée comme un grand, j'attends juste qu'il prenne place et démarre, sagement assis en silence. Ou presque. Aaah son humeur me fait tellement plaisir! Attendez, je pourrais presque kiffer son plan. « Tu me laisses la journée pour récupérer et promis, demain tu fais ce que tu veux. » Ironie pour ironie, même si j'ignore si c'est réellement pour plaisanter. J'ai donné mon accord, quelques jours plus tôt. Il peut faire ce qu'il veut, tant qu'il me laisse en un seul morceau, sans me briser en quatorze ou quinze. Quelle sympathie ! Je grimace à sa réponse, comme si ce n'était pas important de savoir mon sort. La portière ouverte, je tente un pied dehors, puis deux et enfin mon corps... ça bouge drôlement vite! Mon équilibre n'est toujours pas décidé à revenir et Dakota me rattrape par mon t-shirt.

J'essaye, vraiment je tente au mieux de marcher droit sans tomber, regardant même mes pieds pour être sûr qu'ils ne font aucune bêtise. Bon, ce ne sont pas eux le problème mais c'est plus difficile de voir ma tête... Finalement, j'arrive jusqu'à un siège où je m'assois, le crâne en désordre. ça ne dure pas deux minutes avant qu'il ne revienne vers moi, attrapant ma main sans me laisser un temps de repos. Comme si je pouvais refuser son ordre, traînant un peu des pieds derrière lui. Il est d'une délicatesse hors du commun, manquant de m'éclater la joue contre le miroir de l'ascenseur, un grognement dans la gorge. Ma main revient se plaquer contre la plaie, tant pis si ce n'est pas propre avec ma manche et le tissu qui colle. « Si tout le monde en abuse. » Lâchais-je en m'appuyant contre un mur en soupirant, déjà fatigué de cette foutue aventure. Dakota mène la danse et je le suis sans broncher, regardant les gens de manière vague sans m'attarder dessus, un oeil caché par mon bras toujours au niveau de mon visage. Il fait comme chez lui, c'est marrant. Jusqu'à se pointer devant un médecin, sans rendez-vous, ni rien.

Au geste de Dakota, je retire ma main pour qu'il puisse voir, sans expression sur le visage. Le monsieur s'approche pour regarder, bien obligé à cause de l'autre taré. C'est chiant cette façon qu'il a de fixer mon front et de... « Aie! » Il a touché ma plaie sans prévenir! Je me mord la lèvre pour retenir une insulte, laissant l'homme faire son boulot et examiner les dégâts. « Quelques points de suture pour commencer, je vais désinfecter la plaie avant. » Superbe, je suis content. Je n'ose pas trop parler pour le coup, gardant bien ma langue dans ma bouche même quand le médecin s'éloigne. Je dois reste là ou il a un endroit spécial pour faire les soins ? Puis il va m'endormir au moins ? J'ai pas envie de me faire recoudre en étant conscient... Bon sang, je stresse d'un coup, entortillant ma chemise entre mes doigts pleins de sang. Mon uniforme est à moitié ruiné, mais ce n'est qu'un détail.

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TENUE ✘ Je pense que je n’ai pas conscience de ce que représentent les sentiments de Raylai, ne pouvant pas les comprendre pour moi c’est comme une mauvaise blague, une sorte de jeu, qu’il se déclare à moi n’était pas prévu, l’entendre dire qu’il m’aime n’était pas prévu, enfin avec des mots détournés et une capitulation en prime, il a dit qu’il suivrait mes ordres et se laisserait faire, j’attends de voir si son « amour » supportera les choses que je lui réserve ou s’il voudra prendre ses jambes à son cou, au fond ce n’est qu’un sale gosse, j’ai des doutes, il se fait surement des idées où je ne sais pas, on verra bien. Retirer le collier ne le libère pas de mes chaines pour autant, pour moi il doit être content de respirer librement, de ne plus avoir ce truc serrant sa peau, mais je n’imagine pas une seconde qu’il ait pu « aimer » ça, ou s’y attacher, dans tous les cas il le récupèrera bientôt, c’est un peu notre « pacte » depuis le début et je ne laisse personne le toucher. L’entendre se contredire alors que je m’apprête au porter me fait réalisé à quel point c’est un enfant qui cherche simplement à aller contre mes paroles, mais qu’il m’aime ou non ça m’est égal et il devrait le savoir, ça ne me touche pas, qu’il se rétracte tant mieux pour moi.

Dans la voiture on échange quelques mots et quelques ironies au passage, mais je suis sincère, j’avais d'autres projets que de passer ma journée à l’hôpital sérieux. À sa raison je le regarde, puis un sourire en coin se dessine sur mes lèvres, s’il croit que j’ai besoin de son approbation, je me penche sur lui rapprochant nos visages pour lui souffler. « C’est bien mon intention. » Il n’y échappera pas de toute façon. Maintenant en route pour Chuo, c’est en silence qu’on s’y rend, j’ai hâte qu’il soit pris en charge pour quitter les lieux avant même d’y avoir mis les pieds. Arrivé sur place je le somme de marcher droit en le tenant, il ne faudrait pas que monsieur se casse la figure maintenant, l’asseyant sur un siège, je passe par un accueil de merde, des urgences inutiles et un temps à perdre que je ne suis pas prêt d’accepter. Bien, puisque c’est comme ça je me débrouillerai, comme toujours. Lui demandant de me suivre en prenant sa main, je le tire jusqu’à la cage d’ascenseur et le fais rentrer à l’intérieur non sans oublier de me plaindre, de cette manière j'oublie que je suis dans un espace clos, je fais ça aussi chez moi, ou je prends surtout l'escalier.

« Ils devraient juste gérer. » Rajoutais-je aux mots de Raylai, s'il pouvait au moins prendre la peine de regarder les gens et de voir les priorités ce serait déjà un bon début. À l'étage je m’incruste dans le bureau d’un médecin sans aucun problème le soumettant à un ordre, cela de le soigner. Le docteur pris de cours ne peut pas refuser et s’occupe de regarder la plaie, pendant ce temps je suis adossé au mur. « Allonge-toi. » Dis-je au blond, en montrant le « lit » d’un signe de la tête, me rapprochant. « Quoi, ta peur de quelques points, tu veux que je te tienne la main ? » Oui je me moque de lui, mais le docteur est surement un peu surpris de mon comportement avec le gamin, son regard est explicite, en fait à part moi tout le monde est capable de voir que je suis « différent » avec ce gosse.

Je fixe le blond et lâche. « Endors-le. » Levant le regard vers le docteur, ne répétant pas mes mots, mais insistant avec mes yeux, si Ray a peur autant faire ça tranquillement pas besoin d’une grosse dose, juste de quoi l’empêcher de pleurer ou sentir l’aiguille et le fil soigner sa plaie. Le docteur prend une seringue et s’exécute, une fois endormi, je m’éloigne pour laisse le « professionnel » bosser sans un mot échangé, les minutes passent et finalement il a terminé. « voilà, il faudra qu’il repasse les faire enlever dans quelques jours, il ne va pas tarder à se réveiller, mais on va le mettre dans la salle commune, je dois... m’occuper d’autres patients. » Dit-il en s’inclinant, les rôles inversés forcément. Raylai fut conduit dans cette grande pièce avec plusieurs lits où les malades « passager » peuvent se reposer, attrapant une chaise, je m’assoie à côté de lui et attend qu’il se lève.

« Si tu te réveilles pas vite, je me casse et te laisse ici. »

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Tout cela n'était pas prévu, la bagarre, la blessure, son intervention. Je n'ai pas imaginé me confronter à tout ça en me levant ce matin. Largué, c'est le mot juste. Ma tête me brûle mais c'est surtout à cause de la plaie qui décore mon front dans une teinte de rouge cramoisie. Ma manche s'imbibe de cette couleur quand je la dépose contre l'ouverture sanguinolente, grimaçant de douleur. Après le rapide parcours sur son dos, je suis dans sa voiture pour échanger quelques paroles et ironies, tout en sarcasme. Il a des plans pour moi mais je suis désolé de ne pouvoir les exaucer dans l'immédiat. Il va devoir attendre un peu avant sa grande torture, il m'en voit déçu. Son visage proche du miens, je dégluti sans le perdre des yeux, décidé à l'affronter même du regard. Cela fait et dit, dakota démarre pour chuo, là où se trouve l'hôpital. Je pensais pas y aller de toute ma vie, malgré les traitement parfois hard de ce démon. Je suis un peu comme les animaux, coup de langue et ça va mieux, pas besoin d'en faire des tonnes. Or là c'est plus grave que quelques coups de fouet à t'en arracher la peau du dos... D'ailleurs, je me demande si j'ai encore les marques sur mon épiderme blanchâtre. Ce ne serait qu'un reflet du passé, sans histoire et sûrement sans importance. Le trajet jusqu'à l'hôpital se fait plutôt rapidement et sans un bruit, bercé par nos respirations. Je me contente d'observer le paysage jusqu'à être arrivé, la bonne humeur de dakota en prime. Je vous jure, il mérite un prix des emmerdeurs.

Assis sur un siège, j'ai été forcé de marcher droit jusque là, subissant toujours l'humeur du diable qui s'acharne sur l'accueil. J'ignore ce qu'ils se disent et franchement, je m'en fou royalement. Un macaque joue des cymbales dans ma tête, ça va super chier. Quelques minutes plus tard, dakota revient furax, choppant ma main pour me tirer je ne sais où. Je le suis difficilement, atterrissant dans un ascenseur. Il connait bien les lieux apparemment ... Il vient si souvent que ça ? Avachi contre la paroi, je ne cherche pas trop à savoir tout ça, l'écoutant se plaindre avec lassitude. On s'en fiche de tout ça, j'ai toujours mal. « tu devrais les aider peut être » je dis ça mais je fais genre de me taire en détournant le visage, les lèvres pincées. Je n'ai rien dit. De toute façon, ça doit toujours être ainsi dans les urgences. Dakota prend les choses en main et je me retrouve un peu de force face à un médecin. Celui-ci m'examine rapidement -contre son gré- et lâche son diagnostique. Il va me coudre le front ! Je ne suis pas un peureux de nature, mais là ça fout carrément les jetons. L'autre cinglé m'ordonne de m'allonger mais j'hésite deux secondes. J'ai pas très envie de souffrir plus ... Il plaisante mais ça ne me fait pas rire. « ce n'est pas marrant ... » grognais-je dans ma barbe inexistante. Ça me stresse un peu plus, mais je vais m'installer sur la fameuse table, regardant dakota puis le médecin en ravalant difficilement ma salive. Finalement, je préférerait rester avec le front ouvert.

Endors-le. Quoi ? Même pas il me demande mon avis ? Je le fixe des yeux, sévère. Je pourrais tenir le choc, mais il ne me laisse pas vraiment le choix. Le docteur a déjà préparé sa seringue, l'aiguille se plantant rapidement dans mon bras sans que je puisse protester. Le temps de comprendre et je sens ma conscience s'éteindre, m'endormant même sans le vouloir. Je ne sais pas du tout ce qu'ils feront durant mon sommeil, ne ressentant rien du tout dans ce noir complet et ce silence de plombs. Des mots me parviennent de loin, amenant un fin éclat de lumière dans les ténèbres qui m'envahissent. Dakota ? Il compte partir ? À moitié dans les vapes, je lève mon bras pour attraper son vêtement, le tenant faiblement entre mes doigts. La réalité est tout autre quand elle vient me heurter brusquement, amenant un élan de panique qui me bloque la respiration. Sur le coup, je ne sais pas trop où je suis, ni ce que je fais là et il me faut bien trente secondes avant de percuter. « dakota ?! » c'est étrange de l'appeler aussi soudainement, me mordant la lèvre. La douleur me revient et je me lâche pour frôler le pansement du bout des doigts. « qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est terminé ? » demandais-je en regardant autour de moi, remarquant les rangés de lit. Je suis où ?

« pourquoi tu m'attends ? » après tout, il n'est pas obligé de rester là, puis est ce que je peux sortir ? J'ai la tête comme une pastèque et l'envie de rester allongé là, sans bouger. Même mon corps refuse de bouger, toujours calé contre le matelas en mode statue. Je m'attends déjà à ce qu'il râle et me tire du lit, qu'importe si je parviens à marcher ou non. D'ailleurs je le questionne du regard, attendant un ordre quelconque. Ça ne va pas tarder j'en suis sûr.

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TENUE ✘ Avoir des connaissances un peu partout dans la ville est un avantage, bien qu’on sache tout ce que « connaissance » veut dire à mes yeux. Je ne porte aucun respect a mes sbires, ce médecin est une de mes victimes et quoiqu’il ait à faire nous savons tous les deux qu’il prendra le temps de s’occuper en priorité de ma demande, qui en soi, et de s’occuper du gosse. Raylai est blessé à la tête, qui sait ce que ça peut créer à force d’attendre, je préfère m’assurer rapidement qu’il n’y a rien à craindre, je n’ai pas envie de voir mourir mon caniche fidèle et dévoué, surtout pas maintenant qu’il accepte mes tortures de son plein gré, alors qu’il le soigne vite fait qu’on puisse quitter cet endroit sans tarder. Des points, bon ce n’est pas grand-chose, j’ai dû en avoir pas mal suite à son coup de poignard d’ailleurs quand je le nargue et qu’il me répond en disant que ce n’est pas drôle je n’hésite pas à lui lancer.

« Je dois te rappeler que suis passé par là à cause de toi ? mais tu ne m’as pas proposé de me tenir la main hein ? Sale égoïste. » Décidément je me lâche avec lui, mais rapidement après un petit sourire explicite je demande au médecin avec sérieux et déclin de l’endormir sans même demander son avis, mais ça sera plus rapide s’il ne gigote pas partout ou pleure pour quelques aiguilles traversant sa peau. Le voyant doucement perdre conscience pour laisser le docteur faire son boulot j’allais rejoindre un coin de la pièce quand la main de Raylai me rattrape, tenant un morceau de mes vêtements. Je le regarde un instant, mais je ne veux pas qu’un de mes « esclaves » puisse deviner la relation entre nous, enfin il n’y a pas vraiment quelques choses à cacher, mais l’importance que je donne à Raylai pourrait ne pas leurs échapper, bien qu’invisible à mes yeux, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Le faisant lâcher ma veste je m’éloigne sans un mot, une posture assurée et imposante, les bras croisés jusqu’à ce qu’il ait terminé, après ça je suis le blond dans une pièce où il ne devrait pas tarder à se réveiller, bien que je perde doucement patience.

Puis je le vois gigoter et se réveiller, l’entendre m’appeler aussi soudainement me surprend, ce gosse... Hochant la tête a ses questions pour lui répondre de façon affirmative sans oublier l’air un peu blasé. Il enchaine et je soupire.

« Pourquoi tu pose trop de questions ? » Je le fixe en me levant de ma chaise pour m’assoir sur le lit à côté de lui en secouant ma veste pour appuyer mes dires. « Tu es celui qui voulait que je reste abruti, tu me fais chier. » Sérieusement... Il avait vraiment un certain "pouvoir" sur moi, on dira que Raylai est le seul à qui je porte un réel intérêt, consciemment ou non ça ne change rien. « J’allais partir, mais malheureusement tu t'es réveillé avant. » Quelle mauvaise foi. Je me lève en le regardant simplement en fourrant les mains dans mes poches.

« Tu comptes camper ici ? »

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C'est vraiment un épisode ridicule de mon existence, bien pire encore que ce jour où je me suis fait choppé par les flics et condamné à quelques années d'emprisonnement avec d'autres jeunes à problème. Ouais bon, je ne risque pas de m'éterniser ici, dans cet hôpital, mais juste avec lui. Dakota n'est pas marrant, mais l'a-t-il déjà été une seule fois dans sa vie ? Bah non, bien sûr que non. Ce serait trop fou qu'il soit amusant, ce sale gars. Quant à sa réplique, je ne la prend pas avec le sourire, tirant une tête de six pieds de long. Il n'a pas tord, mais je ne veux pas l'admettre. « J'aurai plutôt préféré que tu te vides de ton sang... » Pauvre con. Je retiens les mauvaises insultes pour m'éviter des coups inutiles, détournant mes yeux pour bouder en silence. Quand je l'ai poignardé ce jour-là, c'était pour me débarrasser définitivement de lui. Sauf que j'ai loupé mon coup, qu'il est toujours bien là et vivant, et que je ne suis pas un meurtrier pour autant. J'aurai pu encourir un truc à cause de mon geste, mais il n'a rien dit à personne sur moi. Je dois le prendre comment ? Bien ? Mal ? Au final, rien n'est bien, rien n'est mal non plus.

Après ce rapide échange sans intérêt, je sens une aiguille se planter dans ma peau et ma conscience se faire doucement la malle tandis que je tente de retenir Dakota. Pourquoi ? J'en sais rien. Je n'ai pas très envie de rester seul avec ce bonhomme, sait-on jamais ce qu'il pourrait me mettre dans la tête en cachette. J'abuse un peu, mais mon cerveau déconne en ce moment. Dakota ne reste pas, il me repousse même et je termine par m'endormir comme une souche sur la table du médecin. Le reste, j'en sais strictement rien. Le point positif avec l'anesthésie, c'est qu'on ne ressent absolument rien sur le coup de l'opération ou des soins, complètement dans les vapes. Le point négatif, ça surprend souvent au réveil. Dans mon cas, je me sens étouffer et à la limite de ne pas savoir respirer correctement. Le temps que la brume s'échappe de mon crâne, je ne réalise pas encore pourquoi j'hurle après mon bourreau. Je lui veux quoi au juste ? Je sais pas, j'étais là avec lui au départ et.... Et je sais pas. Mes lèvres se délient, cherchant à savoir si c'est terminé ou si ce qu'il s'est passé. Pourquoi est-il toujours là alors qu'il aurait pu rentrer chez lui ? Il m'attendait ? Pourquoi ? Je dois être philosophe pour me poser autant de question à la seconde.

Au moins, sa question me fait taire contre mon gré, l'air plus ou moins irrité. Assis à côté de moi, secouant sa veste, je ne comprends pas de suite où il veut en venir. « Je t'ai retenu ? Moi ? » ça me surprend sur le coup. Ah ? Je fis mine de me recoucher en fixant le plafond. « Tu peux partir, je me rendors. » Un peu d'humour, ça ne fait pas de mal hein ? Sachant que Dakota prend rarement les choses à la rigolade, ça risque d'être un flop. Du coup, je me redresse difficilement, une légère douleur à la tête. Je dois gorgé de tranquillisant, sûrement la raison qui amoindrit autant la souffrance alors qu'elle devrait me vriller le crâne.

« Non, j'arrive. » Dis-je en retirant la couverture pour sortir d'abord mes jambes du lit pour les poser au sol, puis me relever comme possible sans perdre l'équilibre. Ce n'est pas évidement d'envisager un marathon avec un pansement autour de la tête et une sensation d'être dans une machine à laver, pourtant je suis debout et j'attends pour le suivre.

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TENUE ✘ Me vider de mon sang, j’aurai surement pu et cela sans même broncher, après tout je ne suis pas de ceux qui montrent leur faiblesse et cela ne va pas changer de sitôt. Il a beau avoir laissé une cicatrice sur mon corps, je n’ai pas pleuré sous la douleur que la lame pénétrant dans mon épiderme a pu déclencher, le mal et ce que je convoite le plus, souffrir en fait parti, je n’aime pas ressentir moi-même les blessures, je suis sadique, mais pas maso, mais il faut savoir faire des concessions quand les imprévus nous tombent dessus. Je ne réponds pas à sa remarque, préférant qu’il dorme plutôt que de m’emmerder avec ses conneries, je n’ai jamais été amoureux et je ne le serai surement jamais vu que pour moi c’est un sentiment inutile que je ne compte pas voir débarquer dans ma vie de diable solitaire. Mais Raylai m’a avoué ses sentiments lui, bien que je ne comprenne pas vraiment, c’est comme dire : « je t’aime, mais tu peux crever » non ? Pourquoi pas, ça me convient aussi de cette manière, après tout ce gosse est un idiot qui revient toujours sur ses mots. Alors qu’il s’endort, il me retient et autant dire que je ne mets pas longtemps à le forcer pour qu’il me lâche, je ne suis pas du genre à être toucher par des gestes aussi surprenants qu’il soit, mais je ne suis pas loin, adossé au mur j’attends.

Une fois terminé je n’ai plus qu’à patienter que Raylai se réveille, en fait... « attendre » moi-même je ne sais pas pourquoi je reste planté là alors que j’ai envie de me casser, mais je l’ai fait. Je suis resté et j’ai patiemment attendu qu’il sorte de son sommeil, quelques minutes de plus et je serai surement parti, mais il a le bon timing ce petit. Bon il appelle mon prénom et ça m’a un peu surpris sur le coup, il est étrange quand même, surtout qu’il pose trop de questions inutile, ça me saoule. Quant à sa réaction quand je lui fais comprendre que c’est sa faute pour m’avoir retenu, je le regarde blasé par ses mots... Il se fout de ma gueule ma parole. Soupirant fortement. « Non, le pape. Sérieux depuis quand tu es aussi con. » Et depuis quand suis-je aussi irrité ? J’abandonne et à son humour autant dire que je reste de marbre.

« J’y vais, dors bien. » S’il s’attendait à autre chose de ma part il sera déçu, mais les blague ce n'est pas vraiment mon truc. Bien entendu il ne va pas rester sagement ici et me confirme qu’il vient aussi, un sourire discret sur les lèvres, je ralentis mes pas. « Alors bouge-toi, j’ai perdu assez de temps comme ça. » Abordant les premiers pas je marche dans le couloir en vérifiant du coin de l’œil que Raylai me suive bien, il a l’air fin avec son pansement autour de la tête, arrêtant d’avancer, je souffle d’un air ennuyé.

« Je t’emmène chez moi. » Le regardant simplement sans rien dire de plus je reprends ma route jusqu’à l’accueil où je m’arrête pour payer la visite, même si j’ai imposé le médecin, je ne veux pas attirer les soupçons sur moi et mes magouilles, restant un « bon » citoyen si je puis dire ça ainsi, bien que cela sonne extrêmement faux. Une fois fait, j’attrape le bras de Raylai pour le tirer jusqu’à la voiture, une fois installé, je rajoute.

« Au fait, pourquoi un abruti qui a les couilles de me poignarder se laisse faire par une bande d’enfoirés ? Ne me dis pas que tu es du genre à penser « ils sont trop nombreux donc je peux rien faire ? »» Une simple curiosité, ce n'est pas tous les jours que je le questionne sur des détails pareils, mais je suppose que ça m’intéresse un peu.

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Dans le fond, mieux vaut que je m'endorme pour ne plus dire de bêtise, ma conscience sous tranquillisant et ma douleur sous morphine. Ainsi le temps passe plus vite, même si j'aurai dû faire semblant de rester endormi pour ne pas que Dakota m'attende une seconde de plus. C'est vache, il perds son temps ici et moi je ne pense qu'à moi. Je m'en fiche qu'il s'amuse à patienter pendant que je roupille tranquillement, l'esprit encore embrumé par les médicaments et la gorge complètement sèche. Pourquoi fait-il ça ? Il me considère comme un jouet, un moins que rien, mais il ne bouge pas de cette pièce durant mon sommeil... Peut-être croyait-il que je n'ouvrirais plus jamais les yeux ? Ce serait con de mourir maintenant, surtout avec une si petite blessure à la tête. Soyons réaliste, je n'ai même pas dix points de suture sur le crâne, pas de quoi fouetter un âne. Quant il me parle de mon comportement, je reste légèrement idiot, ayant peut-être zappé ce détail embarrassant. Décidément, même au seuil de l'inconscience, je m'accroche à lui telle une sangsue. Aussi con ? Je ne trouve rien à répliquer, bien que j'aurai voulu me défendre contre ses paroles. Tant pis, je le prend bien malgré tout. Je ne suis plus à ça près, non plus. Autant que faire le clown, sachant d'avance que Dakota n'est pas un rigolo. Il a dû manger un dépressif à midi, ce doit être ça. à chaque fois, c'est la même. Cet enfoiré s'amuse de ses blagues, mais en dehors de cela, c'est une tombe. Aaah ~ Si je pouvais réellement dormir.

à contre coeur, je quitte ce lit plutôt confortable malgré l'odeur oppressante régnant dans la pièce pour le suivre sans un mot, consentant. Il croit franchement que je vais me rendormir et le laisser partir, alors qu'il s'est fait chier jusqu'à maintenant pour moi ? Ce n'est pas une preuve de quoi que ce soit, c'est même rien du tout à ses yeux, mais je ne suis pas lui. « Oui chef! » Je vais pas courir un marathon non plus, je me sens encore comme dans un bateau en pleine tempête, m'accrochant au mobilier ou au mur pour tenir. Dakota ne m'attends pas une seconde et je me force à avancer sans me plaindre, la tête toujours dans le coton. ça devient douloureux à chaque étape, mais je passe outre ce sentiment désagréable pour ne pas perdre mon aîné de vue. Au pire, il risque de faire demi-tour et d'être d'une humeur exécrable à cause de cela. Autant sauver les meubles, plutôt que laisser la maison cramer.

Chez lui ? « Quoi ?! » Je suis à la limite de m'offusquer, même si ce n'est presque rien. Combien de fois suis-je aller chez lui ? Sauf que la dernière fois... Bah, je l'ai embrassé et il m'a... Enfin bref, je n'ai pas les meilleurs souvenirs. Aucune réponse, j'aurai dû m'en douter. Dakota s'occupe des trucs à régler, pendant que j'attends sagement qu'il termine. La seconde suivante, il prend mon bras pour me traîner sauvagement jusqu'à sa voiture, où j'émet un couinement quand il me relâche. Douceur n'est pas dans son vocabulaire, apparemment. Assis sur le siège, ma ceinture bouclée, je relève ma tête pour braquer mes yeux sur lui, étonné par sa question. Nombreux ? Non, ce n'est pas ça. Je n'aurai pas cherché à taper l'un d'entre eux si c'était le cas... « Tu te compares à eux ? » Demandais-je subitement, un sourire en coin. Pourquoi me poser une telle question, sinon ?

« Ils finiront par se lasser et trouver une autre tête de turc, ils ne sont pas réellement dangereux et je ne suis pas... » Amoureux d'eux ? Je me mord la lèvre inférieure en fronçant les sourcils. Ce n'est pas facile à dire clairement, comparé à des insultes. « Tu vaux dix de ces gars-là... C'est rien du tout comparé à toi. Ils ne peuvent pas m'atteindre en dehors de leur connerie, voilà la raison. Que je me laisse faire ou pas, ça ne change rien. » Ce ne sont que des gamins malmenant un gamin, point. Dakota est un fou qui s'en prend justement à ce pauvre gamin, mais il a le bras long comparé aux autres. La fuite est impossible, le combat est impossible, l'accepter est difficile. Finalement, je préfère tuer mon cauchemar qu'échapper à ma routine.

« Je croyais que tu m'accordais la journée pour récupérer ? Pourquoi tu m'emmènes chez toi ? » Il pourrait tout aussi bien me déposer chez moi, et me foutre la paix pour la journée. J'ai un doute, va-t-il réellement me laisser tranquille ?

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TENUE ✘ S’il veut rester ici il peut, je l’ai attendu certes et honnêtement je ne sais pas pourquoi, mais maintenant je ne compte pas rester dans cet hôpital plus longtemps, il est blessé, soigné et peut-être encore faible, mais cette fois il devra se débrouiller seul comme un grand pour me suivre si tel est sa décision. J’ignore pourquoi je le couve autant, mais il doit savoir qu’en dehors de moi je ne laisserai personne le toucher, ça peut être vu comme un acte possessif, mais je marque ma propriété et Raylai m’appartient, jusqu’à ce que j’en décide autrement il est à moi. Arrêtant mes pas j’attends quelques secondes en le regardant pour lui dire qu’il vient chez moi, il n’a pas vraiment le choix et sa réaction était forcément celle escomptée, mais je ne rajoute rien de plus, continuant le chemin jusqu’à l’accueil, remplissant les dernières formalités bien barbantes, puis le tirant avec moi jusqu’à la voiture sans aucune finesse, il ne faut pas trop m’en demander. La douceur ne fait pas partie de mon vocabulaire et ça aussi ce n’est pas nouveau. Une fois installé je pose une simple question, curieux de savoir pourquoi il se laisse faire, d’ailleurs pourquoi est-il bizuté ? Je ne sais pas, je ne demande jamais vraiment les détails, ce n’est pas comme si cela m’intéressait, mais quitte à le retrouver dans cet état je pense qu’une petite discussion s’impose. Je lui rends son sourire alors qu’il me rétorque une question à laquelle je ne m’attendais pas forcément... Je ne me compare pas à eux, ce sont des cures dent à côté de moi, Raylai devrait être le mieux placé pour juger.

Écoutant ses mots sans rien dire, bien qu’il ne finisse pas sa phrase je vois où il veut en venir et un lourd soupire franchi mes lèvres alors que je lui dis sans faire de chichi et sans délicatesse.

« Je croyais que tu n’étais pas amoureux de moi. » soufflant d'un ton moqueur. « Gamin. » Je le fixe avec ce regard imposant avant de reprendre. « De plus eux, il ne te touche pas... » Je pose ma main au creux de sa cuisse pour rajouter. « Comme ça, pas vrai ? » Je suis un enfoiré jusqu’au bout, mais ça aussi, ce n’est pas une nouveauté. Reprenant ma place, je soupire suite à ses nouvelles paroles.

« Si tu le dis. » Quitte à se faire malmener alors il devrait agir dans l’ombre et en faire autant, c’est ce que je ferai à sa place, mais contrairement à Raylai je suis trop malin et calculateur. Passons, j’en ai assez entendu, me mettant en route pour notre quartier et ma résidence, je souris face à sa question sans le regarder.

« Quoi, tu espères tant que ça que je m’occupe de ton cul ? » Arrêté à un feu rouge je le regarde. « Je m’ennuie, donc je te garde pour me divertir. Ta une objection à faire peut-être ? » Ce n’est pas vraiment comme s'il avait son mot à dire n’est-ce pas ? Reprenant la route, on arrive finalement chez moi, garant la voiture, je sors en attendant que le blond en fasse de même pour la fermer automatiquement, dans le bâtiment je m’apprête à monter les escaliers, une vieille habitude, en fait je ne prends pas l’ascenseur si je peux l’éviter, mais vu que Raylai est là je redescends les quelques marches montées pour appuyer sur le bouton.

« J’avais oublié que je trainais un boulet. » Gentil je sais.

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Dakota n'a aucune finesse, mais je le savais déjà. Qu'importe ce qu'il fait, c'est brusque et sans douceur. Je commence à avoir l'habitude de son comportement rustre et indélicat, au point que je me laisse bêtement faire sans broncher. Arrivé à sa voiture, j'ai la sensation d'avoir parcouru des kilomètres, tellement ma tête est grosse comme une pastèque. N'empêche, il abuse. Pour une fois dans sa vie, ce salaud pourrait être compatissant et m'accorder un peu de délicatesse pour éviter que je me fracasse à un endroit ou à un autre, mais non. Monsieur est pressé, monsieur n'en fait qu'à sa tête et c'est moi qui me mange la carrosserie de sa bagnole. Une fois à l'intérieur, je boucle ma ceinture et répond à sa question de la meilleure manière qu'il soit. J'y répond quoi, rien de bien surprenant en soit. Je me laisse faire parce que je m'en fiche d'un côté. Ils s'amusent, pas moi. Pourtant ça me passe par dessus la tête, un jour ils se calmeront et trouveront une autre tête de turc à emmerder. En attendant, c'est moi, le pauvre orphelin qui a déjà eu des soucis avec la justice. à mon avis, ils savent que la bande à Dakota et Kô m'ont bien foutu dans la merde à une époque, et ils s'en amusent comme des petits fous à présent. à l'écouter, on dirait qu'il se compare à ces merdes-là. Ai-je tord ? Dakota est le diable, ils ne sont rien de plus que des lutins sans importance, juste chiant.

Amoureux, c'est un grand mot non ? Est-ce que je l'aime réellement dans tout le sens du terme ou juste parce que je suis pas malin ? J'en sais rien, mais je ne répond rien à sa remarque. Gamin ? Je me retiens de lui tirer la langue, lâchant un « hmpf » en détournant mon regard de lui. Mes yeux se posent automatiquement sur sa main et je bloque ma respiration durant son geste, même si cela ne m'effraie plus autant qu'avant. « Qu'est-ce que tu en sais ? Tu les as déjà vu faire peut-être ? » Après tout, il n'a surpris qu'une bastion dans les chiottes. Ils pourraient très bien me malmener dans ce style là, même si ce n'est pas le cas et qu'ils préfèrent jeter mes affaires à la poubelle, mettre des bestioles mortes dans mon casier, me bousculer, lancer des rumeurs sur mon compte ou taguer sur ma table.

Je le dis, justement. Comparé à lui, je ne suis pas un manipulateur, ni un gars fourbe. Au contraire, ils me prennent pour cible parce que je suis trop facile à gérer et à embêter, voilà le soucis. Ils ont commencés par un détail stupide comme quoi j'étais sans famille, ballotté partout, enfermé dans une maison de redressement pour en arriver à rien du tout comme la couleur de mes cheveux. Sérieux, ils n'ont rien à foutre de leur temps, c'est tout. Dakota allume le moteur et le silence revient, jusqu'à le briser avec une nouvelle question. « Peut-être bien que oui, peut-être bien que non ? » Ce n'est pas très fute-fute de jouer son jeu de la provocation avec une pointe d'insouciance. « Je ne sais pas jongler ni cracher du feu. » Divertir, comme dans les cirques. « Aucune. » Dis-je dans un haussement d'épaule.

Arrivé devant sa résidence, j'attends qu'il se gare pour sortir de la voiture et le suivre vers chez lui, ne prenant pas tellement attention à l'escalier. ça ne m'aurait pas dérangé, en fait. Même si cela me prendrait des heures à grimper, mais Dakota choisit d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, alors j'attends. « Merci de ta considération. » Râlais-je tout bas, avant d'entrer dans la cabine quand les portes s'ouvrent. Appuyé contre la paroi, je regarde mon reflet dans le miroir, sans prêté attention à Dakota.

« Ce n'est pas vrai. Quand je dis que je ne suis pas amoureux de toi, ce n'est pas vrai. » Je trouve le meilleur moment pour lâcher ma petite vérité et arrêter de fuir inutilement. De toute façon, je n'irai nulle part comme ça.

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TENUE ✘ Je n’ai jamais été doux et je ne le serai jamais, depuis qu’on se connaît il a bien dû le remarquer et en faire les frais, que ce soit au lit ou au quotidien je ne montre pas de gentillesse et quand j’en fais usage c’est inconsciemment et bien rapidement le démon reprend du service. Je suis un homme avec un quota de bonne action limité et Raylai en a déjà dépassé le stock bien que ce soit toujours peu, les petites attentions à son égard, ou le fait qu’il soit le premier à toucher mes lèvres, plus encore que je n’ai plus envie de sortir baiser n’importe qui, je reste Lucifer, mais avec ce gosse mes griffes sont moins acérées, comme si j’avais choisi son âme parmi toute celle des autres pour rester à mes côtés. N’est-ce pas ainsi que devrait procéder le diable en personne ? Dans la voiture j’engage la conversation pour le questionner sur un sujet pouvant s’avérer intéressant, mais qui au fond la réponse m’indiffère un peu, surtout que cela ne semble pas déranger Raylai d’être emmerdé par des morveux heureusement que je hausse le niveau le pauvre. Il semble habitué un peu plus à mes gestes déplacés, je serai presque agacé, ça pourrait me lasser en fait... Mais à ses mots, je soupire en me redressant sur mon siège.

« Je le sais. J’ai été le premier à te toucher, les réactions ne mentent pas, si on t’embêter de cette manière tu aurais dès le début agi comme tu viens de le faire, de façon ennuyante. » Raylai semble être d’humeur à jouer un jeu dangereux. Je compte lui laisser une journée de repos, mais ça ne veut pas dire qu’il ne doit pas la passer avec moi, en même temps n’est-ce pas lui qui m’a suivi ? Pourtant c’est quoi ses propos ? Je le regarde, il semble prendre de la graine et vouloir s’imposer à sa manière, mais qu’il ne pense pas être en sécurité, je me fiche totalement qu’il soit blessé s'il me cherche il va me trouver et il devrait en prendre conscience.

« Je me distrairai à ma façon, tu sembles plutôt impatient. » Je n’ai pas besoin de clown et il n’a aucune objection, donc on verra bien s'il trouve le moyen d’y échapper ou s’il va juste capituler. Arrivé à mon appartement je prends les marches, je ne peux pas vraiment dire que c’est parce que je déteste les endroits « fermé » je prends toujours sur moi et je ne montre rien vu que je suis assez fort pour ça, mais Raylai risque d’être incapable de grimper à pied sans mettre un plomb, redescendant pour appuyer sur le bouton, je ne manque pas de lui rappeler avec gentillesse qu’il est un boulet. Adossé a la cage je reste silencieux, normalement je parle pour éviter de penser à l’endroit clos, mais là je ferme les yeux les bras croisés le temps que ça grimpe, mais Raylai ouvre la bouche et lentement les paupières se lèvent pour poser pour regard sur lui. Le fixant sans un mot plusieurs secondes, je finis par sourire en lâchant :

« Content pour toi. On dirait que tu retrouves ton honnêteté, mais tu vas m’aimer pour combien de temps ? Dans l’heure tu risques de me haïr à nouveau si ça continu. » Dis-je avec un ton plutôt explicite sur mes intentions. Les portes s’ouvrent et je sors le premier, ouvrant celle de chez moi, mon chien attend sagement de l’autre côté de la porte, une caresse et il retourne à ses occupations, balançant les clefs sur la table, je fourre les mains dans mes poches devant ma fenêtre.

« Comment tu peux affirmer ça ? Qu’est-ce que l’amour au fond, qu’est-ce que m’aimer représente ? Amoureux de moi ? Bien, mais comment tu peux en être certain ? » Je me rapproche de lui au fur et à mesure, pour moi tout ça est un ramassis de conneries, comment peut-il m’aimer ? Je trouve ça tellement idiot et quand j’y pense, n’est-ce pas complètement insensé ?

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De façon ennuyante ? C'est ainsi qu'il me voit à longueur de temps, ennuyant ? ça m'agace quand il dit une telle chose sur moi, sans chercher à voir plus loin que ses sales intentions. C'est Dakota, il ne changera jamais pour être humain ou se rabaisser à mon niveau puisque je ne peux pas atteindre le siens. ça me fruste aussi, dans un sens. Si je n'étais pas blessé à la tête, sûrement que j'aurai cherché la merde jusqu'à subir sa colère et ne plus pouvoir en marcher, mais non je me tais pour minimiser les dégâts. Ce n'est pas plus mal pour lui, surtout s'il me trouve ennuyant. Ouais, j'en reviens pas, ça m'énerve. Malgré mon état, il me garde sous la main pour je ne sais quelle raison. Certes, je l'ai suivi de mon pleins gré, mais qu'est-ce qu'il m'aurait fait si j'étais réellement resté à l'hôpital pour me reposer là-bas ? Je suis sûr qu'il m'aurait puni plus tard pour ne pas l'avoir obéit ou juste suivi. Du coup, je prend un peu mes aises en lui répondant vaguement, avec cette pointe d'ironie dans la voix. Je me blase tout seul, à force. « Impatient de quoi ? » D'être torturé ? Je me pose la question. En tout cas, je suis loin de protester quoi que ce soit.

Est-ce que Dakota me prend en pitié en redescendant les marches pour appeler l'ascenseur ? Je suis si à plaindre que cela pour qu'il me traite de boulet ? C'est vexant, mais je m'en fiche. Je suis un boulet, et alors ? C'est lui qui a voulu d'un tel poids, qu'il assume son choix. Je le suis donc dans l'étroite pièce montante, écoutant un instant le silence en regardant mon reflet dans le miroir face à moi. Je suis pas beau à voir avec mon teint blafarde, mes cernes sous les yeux et mon truc autour de la tête. La raison m'échappe, mais j'avoue à mon bourreau que je l'aime, qu'importe si je dis des mensonges ou tente de le démentir à chaque fois. J'ai des sentiments pour lui, même si j'ignore pourquoi ou si c'est vraiment des sentiments. Je n'ai pas été honnête avec lui jusqu'à présent, mais je tiens à me racheter même si cela ne changera rien à sa vie. « Sûrement, mais j'aurai essayé. » Répondis-je tout simplement en haussant les épaules. Je l'ai déjà  haïs et je crois que je le déteste toujours autant. N'est-ce pas étrange comme situation ?

Il compte me faire quoi une fois chez lui ? Je l'imagine déjà sortir le fouet ou que sais-je des plus tordus et douloureux. La cage s'ébranle et les portes s'ouvrent, sortant en second sans perdre Dakota des yeux. C'est bizarre d'aller chez lui comme si de rien n'était, comme des potes, alors qu'il n'y a rien de tout cela. Son chien me ferait presque peur mais en l'observant de plus près, je le trouve plutôt beau et amusant. Par contre, je n'aurais jamais l'audace de le toucher. Si ce n'est pas le molosse qui me bouffe la main, c'est le maître qui risque de me bouffer à la place. Ouais non, loin de moi.

C'est quoi ces questions bizarres qu'il me pose ? Je reste sceptique quant à celles-ci, prenant un temps de réflexion. Le temps qu'il choisit justement pour se rapprocher de moi tandis que je n'ai pas bougé d'un millimètre, proche de lui. En fait, je ne connais rien à l'amour. Avec le temps, j'ai oublié celui de mes parents et il n'a jamais été remplacé par un autre, affectif ou amoureux. Qu'est-ce donc l'amour ? Aucune idée, mais je suppose à la place. « Mon coeur bat quand tu es proche de moi comme tu l'es maintenant, et parfois j'ai l'impression de mourir de chaud. » ça paraît tout simple, mais je reprend en soufflant légèrement. « Et j'arrive de moins en moins à te haïr quand tu me fais du mal... » Avouais-je en baissant la tête. Plus je suis avec lui, plus j'ai l'impression de me perdre. Combien de temps vais-je rester saint d'esprit avant de m'abandonner à la folie jusqu'à oublier qui je suis.

Dakota veut savoir ce qu'est l'amour ? Il veut comprendre pourquoi ? D'accord, la théorie n'est pas mon fort, je préfère la pratique dans ce cas-là. Vu la distance réduite entre nous, j'en profite pour attraper sa main et la plaquer au niveau de mon coeur plutôt calme dans l'immédiat, mais suffise que je m'avance de lui pour lui voler un baiser en traître et il s'emballe. Un mélange de chaleur, d'appréhension, de peur mais cela donne un effet grandiose à cet organe qui palpite sous ses doigts. S'il me frappe, je l'aurai bien cherché.

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TENUE ✘ Il est hors des questions que je me remette en question justement, j’aime quand on m’obéit, mais j’aime aussi imposer certains sentiments aux autres, Raylai frisonne encore, mais commence à avoir l’habitude de mes gestes déplacés et ça m’ennuie, ça m’ennuie vraiment. Un jour il ne sera même plus étonné, plus réticent, ah... c’est vrai, il m’aime haha, j’avais oublié ce détail inutile et agaçant, bordel. Comment on peut m’aimer au juste, je n’aime pas cette situation, je déteste ce mot, ce sentiment barbant, je ne le comprends pas et je ne veux pas le comprendre, l’amour est l’intrus dans ma vie, je n’ai jamais connu ça et je ne compte pas un jour le connaitre. Je soupire blasé par sa question, ce gosse commence à m’énerver avec ses interrogations stupides, il devrait deviner sans avoir besoin de dessin et autant dire que je ne réponds pas, lançant simplement un regard explicite sur mon état d’esprit actuel.

Dans cette boîte, adossé a l’une des parois j’ai droit à la déclaration du blond, il revient sur ses mots à nouveau pour me dire qu’il est amoureux de moi, bien ça nous avance à quoi ? Je ne vais pas lui retourner ses sentiments, je ne vais pas non plus le féliciter pour sa franchise, il peut dire ce qu’il veut cela ne m’intéresse pas, il peut m’aimer ou me haïr, peu importe ce qu’il ressent je ne souhaite que le blesser, le faire souffrir. Comment peut-il aimer une personne comme moi qui ne veut que le torturer, le voir pleurer et crier sous la douleur que j’imposerai ? C’est fou, pour moi c’est un mensonge, une fausseté, une mauvaise note. Il croit m’aimer parce que je l’ai baisé, je suis son premier et il se rattache surement à cette image, Raylai est un gamin, il se convainc de ses drôles de sentiments insensés et y reste accroché, mais au fond, ne sont-ils pas aussi fragiles qu’une glace tombant au sol et se brisant en mile morceaux ? Il réalisera bien vite son erreur, comprenant que l’amour n’est pas ce qu’il ressent pour moi, bien qu’en fait... Je ne sais pas ce qu’est l’amour. Je m’approche dangereusement de lui pour le questionner sur ce qu’il lui fait croire a de tels sentiments. Qu’il m’explique, que je rigole un coup. Ancrant mon regard dans le sien je l’écoute.

Hochant la tête désespérée. Puis je sens ma main attrapée et apportée au niveau de son cœur, le fixant perplexe, déjà prêt à la retirer, je fus pris de court par ses lèvres se posant sur les miennes... Je rê...ve. Je sens les battement dans sa poitrine s’accélérer et cela allume une flamme de danger. Mes pupilles deviennent noires de colère, les poings se serrent et ma main sur son torse l’agrippe pour le faire virevolter contre le mur, il a osé ?

« Enfoiré... » Je pose ma main sans douceur autour de son cou, rapprochant mon visage pour ancrer mon regard diabolique dans le sien. « Qu’est-ce que je t’ai dit la dernière fois ? Si tu m’embrasses à nouveau, je te tue. » Serrant en imitant le collier qu’il portait jusqu’à maintenant, je lui souffle. « Seras-tu vraiment capable de me dire « je t’aime » après ça. » Il a dépassé les bornes et m’a mis en rogne. « Tu me sous-estimes Raylai, tu penses que je peux être clément avec toi parce que tu éprouves des sentiments de merde pour moi ? » Le jetant au sol en déplaçant des meubles sous la chute, je m’écrase sur lui en le tenant par le col. « Tu pourrais clamser entre mes mains que je m’en ficherais, pour moi tu n’es rien et ça ne changera pas, même en sortant de l’hôpital j’ai juste envie de te briser en deux, sale gosse. » Il a tout gagné en agissant comme un idiot.

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Je n'ai pas choisis d'être amoureux de lui. Je n'ai jamais décidé d'une telle connerie mais je n'arrive pas à calmer ce foutu organe inutile qui me broie la poitrine quand ce con est dans les parages. Ce n'est pas moi qui ait voulu tomber sous son charme alors que ce n'est qu'un bel enfoiré de sadique à la noix. Où est la justice dans cette situation ? Je me sens comme un pauvre oiseau en cage, perdant doucement ses belles plumes pour finir bientôt tel un poulet à rôtir. La montée des étages paraît soudainement très, très longue. Au point où je me perds entre pensée et parole, avouant clairement que je ressens un truc pour lui. Aimer, est-ce vraiment le bon mot dans l'histoire ? Je n'ai pas reçu suffisamment d'amour parental en étant enfant et j'ai perdu des années à vouloir fuir le monde entier. Puis-je réellement dire que j'aime Dakota par amour ? Ce serait mentir, je l'aime parce qu'il me fait de l'effet, pas parce que je tiens vraiment à lui. C'est compliqué, moi-même je ne voudrais pas comprendre cette bêtise, pourtant j'en suis piégé. Je devrais haïr mon coeur d'être si stupide et faible. Dakota me fait souffrir comme personne, même la maison de redressement n'est rien comparé à ce calvaire... Alors pourquoi ? Pourquoi j'arrive de moins en moins à détester ce démon qui me fait du mal ? Est-ce que par hasard je m'abandonne à ce destin affligeant et l'accepte sans broncher ? Je ne suis qu'une âme dans le champ de l'Asphodèle.

C'est seulement chez lui que les choses changeant, et sûrement pas en bien. Il s'est rapproché de moi pour me questionner, pour en savoir davantage sur un sujet qui m'échappe à mon tour. Pourquoi je l'aime ? Qu'est-ce que l'amour ? Pourquoi lui ou pourquoi moi ? Bah j'en sais rien. C'est là, à l'intérieur, ça bat et ça me saoul à longueur de temps. Il me force à réfléchir, à songer et je l'ai dans la tête même quand je ne désire pas. Est-ce de l'amour ou une illusion ? ça peut être qu'une simple impression, un faux sentiment, mais j'en sais rien. Je ne suis jamais tombé amoureux avant ça, et même si je demande à mon meilleur ami de me décrire tout cela, ce serait peine perdue. J'avance dans un brouillard épais sans savoir dans quel mur je risque de foncer à cause de cette baisse de visibilité. Et quand je tente de souffler sur cette brume compacte, bah forcément, je me fais mal et ça ne sert strictement à rien.

La preuve, j'agis tel un idiot en attrapant la main de Dakota pour la déposer là où mon coeur bat d'ordinaire, avant de venir déposer mes lèvres contre les siennes. Je le sais, je risque ma peau à agir aussi bêtement, mais c'est ma seule réponse pour répondre à sa question. Le temps de sentir l'effet de ce baiser chaste et volé, que je me retrouve propulsé contre le mur dans un couinement douloureux. ça fait mal, mais j'aurai dû m'y attendre. Dakota n'est pas enclin à comprendre tout ça, il doit même trouver ça dégoûtant. L'insulte passe, sa main sur ma gorge un peu moins. Sous le coup de la surprise, je sens ma respiration se bloquer et l'air s'échapper sans parvenir à faire le chemin inverse, jusqu'à mes poumons. J'ai peur, dire le contraire serait un mensonge.

S'il me tue, ne serait-ce pas une délivrance ? Plus de souffrance, plus de sentiment encombrant, plus rien de rien. Mon souffle commence à manquer, je dois même virer au blanc tellement je peine à respirer correctement. La panique, la pression sur ma gorge, la douleur dans mon crâne. Capable ? Serais-je simplement capable d'ouvrir ma bouche à nouveau ? Je ne sais pas, sûrement que non. Sentiment de merde. Les mots ont vraiment plus d'impact que les gestes, et même une fois à terre, je n'ai pas autant mal que le poids sur mon torse. Je me cogne dans ma chute, sentant le tam-tam dans ma tête doubler de volume. Il va finir par rouvrir la plaie et exploser les points avec sa délicatesse... Sauf si c'est déjà le cas, bravo. Même avachi sur le sol, le coeur en miette et la tête comme un ballon, j'ai envie de lui répondre, de lui cracher au visage mais je me contente de lui lancer un regard mauvais. S'il veut tant me briser en deux, qu'il termine ce qu'il a commencé. Je n'ai même pas envie de me lever, mon cerveau a fait plusieurs tours et j'ai la sensation de perdre pied par sa faute. Quel jour de repos, tu parles... Je suis trop con.

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TENUE ✘ Pourquoi il faut toujours que les choses dégénèrent, en l’emmenant ici je comptais vraiment le laisser se reposer, pas par gentillesse, ô non, loin de là. Mais pour le préparer à l’enfer que je compte lui faire subir dès notre prochaine rencontre, pourquoi ce gosse alors que je lui pose de simple question a choisi de dépasser les limites, je l’avais prévenu qu’il ne devait en aucun cas agir à nouveau comme un idiot et pourtant, que vient-il de faire ? Guider ma main sur son cœur et m’embrasser ? Est-ce bien ce qu’il a fait ? En tout cas ses lèvres sur les miennes ne sont pas un rêve, mais un cauchemar qui vire mes pupilles au noir, cette sombre couleur montrant ma colère, il peut la ressentir, autant dans mes gestes que dans mes mots, je ne suis pas du genre doux et compatissant, il dit m’aimer, mais Raylai ne me connaît pas, il ne sait pas qui je suis réellement, mon passé, mes pensées, pourquoi, où, comment, il n’a aucune réponse sur moi, ma vie est toujours un lot de secrets pour les gens qui me fréquentent, même les personnes les plus proches, alors qu’aime-t-il chez moi ? La violence ? Mon physique, mon comportement diabolique ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il aime au juste ? Peu importe ce soi-disant amour, ça ne lui donne pas le droit de m’embrasser, il avait été prévenu, il a désobéi, les conséquences sont immédiates, son corps percutant le mur alors que je l’ai propulsé sans aucune retenu, attrapant sa gorge je l’empêche surement de respirer aisément, je vois sa peur dans ses yeux, où est l’amour dedans, il ne peut pas aimer quelqu’un comme moi, personne ne l’a pu jusqu’à maintenant et personne ne le pourra jamais.

Le foutant à terre, j’enchaine les mots, je me fiche qu’il se soit cogné la tête en tombant, je l’ai emmené moi-même à l’hôpital, j’ai payé sa visite, mais il a joué avec le feu et il s’est brulé. Le regard qu’il me lance à pour effet immédiat d’écraser ma main avec violence sur son visage, crachant avec froideur et insensibilité. « Ne me regarde pas comme ça. On dirait que ton soi-disant amour s’est fait la malle. » Un soupire et j’attrape sa mâchoire pour reprendre. « Je déteste les morveux qui ne savent pas où est leur place, rappelles-toi de la tienne Raylai, j’en ai marre de me répéter. » Claquant la paume de ma main sur une de ces joues à en laisser une marque rouge, je me rapproche de lui à quelques centimètres. « Crois-moi, ta souffrance ne fait que commencée. » Le lâchant contre le sol après l’avoir tiré par son haut, je me relève, je ne suis pas d’humeur, trop agacé pour apprécier quoi que ce soit. Qu’il profite de cette journée, demain est un autre jour.