tenue. Fixant la note posée sur ma petite table, je soupirais longuement avant de passer mes mains dans mes cheveux. Je l’avais retrouvé. Du moins, j’avais trouvé où il était en ce moment. Et comme j’aime à le dire si bien, le monde est parfois aussi petit qu’une bille. Il était à Royal School. Genre… L’école ou j’avais été pendant deux ans. Sauf que lui, bien plus jeune que moi était au lycée. En dernière année plus précisément. Je ne savais pas quoi faire. Je l’avais oublié depuis le temps. Enfin, il m’arrivait de penser à lui, mais ça n’était jamais très bon. Ce garçon avait été horrible. Le genre cliché de l’enfant sans parents qui va de famille en famille. C’était méchant de penser cela… Mais c’était lé stricte vérité le concernant. Soupirant, je me levais en sentant mes genoux craquer. Attrapant un haut et une jupe je m’habillais avant de lâcher mes cheveux et les coiffer rapidement. Enlevant le rouleau de ma frange je l’arrangeais rapidement avant de prendre mon sac à main. C’était bientôt l’heure. J’avais réussi à avoir son emploi du temps par Shin qui m’avait aidé. Ca aidé d’avoir une connaissance au lycée. Vérifiant que je n’oubliais rien je mordillais mes lèvres en espérant que tout se passe bien. Mais ça, franchement je savais que ça ne serait pas le cas. Quittant mon pauvre studio je filais prendre le bus pour aller en direction de RPS. J’avais l’impression de retourner en cours mais non. Tout ça c’était du passé. Un passé avec de très bons souvenirs… Soupirant, je sentais mon estomac se contracter. Je ne faisais cela que pour mon père. Père qui regrettait de l’avoir ramené à l’orphelinat. Mais ça, ce n’était que parce qu’il était dans son lit de mort. Je n’étais pas dupe. Ne dit-on pas qu’avant de mourir on veut partir en paix ? Il voulait surement le voir une dernière fois. Autant dire que ça ne m’enchantait pas. Descendant du bus une fois arrivée, je regardais l’heure et m’adossait au mur pour attendre la fin des cours. Certaines personnes me regardaient, se demandant ce qu’une fille comme moi pouvait faire là, à l’entrée d’un lycée. Je vous emmerde. La sonnerie retentissant, je me calais derrière un arbre, de façon à ne pas être vu, mais de façon à pouvoir le voir. Sait-on jamais. Même si je doutais qu’il puisse me reconnaitre ou faire attention à moi. Après plusieurs minutes à regarder les élèves sortir, je le vis enfin. Il avait grandi, énormément, et devait surement me dépasser à présent. Il était devenu mignon aussi. C’était un bel adolescent, je ne pouvais pas le nier. Soupirant, je le regardais partir, dos à moi avant de le suivre un peu. Sans faire de bruit, j’accélérais la cadence pour arriver à son niveau et poser ma main sur son épaule. « Raylai ? » Dis-je pour le stopper. Le tournant faiblement avant de me positionner devant lui pour l’arrêter totalement, je cherchais ses yeux avant de me pencher un peu vers lui, me mordillant la lèvre inférieure en même temps. « Tu te souviens de moi ? Hirako. Hirako Rukia. De Chiba. » Dis-je en espérant qu’il se soit adoucie ce morveux.

uniforme scolaire × à ma grande surprise, les choses semblaient se tasser un peu à l'école. Les gars qui me menaient la vie dure gardait une distance raisonnable avec moi, sûrement pour reprendre des forces dans leur coin avant de revenir à la charge. Ils avaient eu la peur de leur vie à cause de Dakota, et j'ai eu droit à une bonne leçon de morale comme quoi je suis un faible sans conviction, tout ça tout ça. Malgré le bandage en moins autour de ma tête, je peux toujours voir les points de suture sur un côté de mon front, juste là où je me suis rasé une parcelle de cheveux, après une bonne coloration marron. Le blond m'a saoulé, si puis-je dire. Enfin, tout me saoul en ce moment, mais mes cheveux sont encore à moi, donc je peux les changer à guise sans prise de tête. Dakota ne m'avait pas embêté aujourd'hui, aucun message, ni appel, ni visite. Rien qui ne puisse égayer ma si belle journée touchant à sa fin. Les cours ont été long, ennuyant et je me demande réellement ce que je fous dans cet institue privée. Surtout que je n'ai pas trouvé le temps, ni le courage d'aller voir London pour m'expliquer et m'excuser. Il doit m'en vouloir pour mes dernières paroles, ou c'est moi qui m'en veut pour avoir été si dégueulasse avec lui. En bref, je ne suis pas dans la meilleure période... Mais ai-je déjà été dans une bonne période depuis la disparition de mes parents ? Je pense pas, non. Alors de quoi je me plains ? C'est une routine affligeante, je vais finir par en prendre goût. La sonnerie retentissant, je range mes affaires et quitte la salle, prenant le chemin vers la sortie avant d'être arrêté une fois dans la cour par une main sur mon épaule. Je ne percute pas de suite, m'arrêtant pour regarder la jeune fille devant moi. C'est qui ? Je me souviens pas d'une telle personne dans mon entourage, puis elle semble plus vieille que moi. Une conquête de ce taré, peut-être ? Ahah, j'émet des hypothèses complètement folles et idiotes. Hirako Rukia ? De Chiba ? Le temps que l'info monte à mon cerveau. « Ah! La peste!? » Dis-je en me rappelant de cette fille désagréable qui n'aimait pas ma présence chez elle, à l'époque où je me baladais encore de maison en maison, sans attache. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Je demande soudainement, plus par curiosité qu'autre chose. Après tout, nous ne nous sommes plus vu depuis des années, c'est bizarre de l'avoir en face à face. « Tu attends quelqu'un ? Tu n'es pas trop vieille pour sortir avec un lycéen ? » Je plaisante, forcément. Mon humour a toujours été à couper au couteau, mais Rukia doit déjà le savoir. N'empêche, je fais le malin devant elle, mais je rigole nettement moins devant un connard comme Dakota ou des débiles comme mes camarades de classe. Encore, ils se sont calmés depuis plusieurs jours mais je l'ai déjà dit plus tôt dans l'histoire. Bref, ça ne répond pas à mes questions, mais je suis sûr qu'elle ne va pas tarder à me les donner.

tenue. « Ah! La peste!? » Mon léger sourire quitta mon visage automatiquement. Il était sérieux là ? Ce sale gosse osait m’appeler la peste alors que c’était un petit con de service ? Enfin, pas forcément à l’heure actuelle, mais à l’époque, on pouvait clairement dire qu’il l’était. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Putain mais c’était toujours une tête de con en fait. J’avais envie de lui coller une tarte dans sa face d’amoché là. D’ailleurs, pourquoi il avait une salle tronche ? Il était bully ou quoi ? L’arroseur arrosé ? Ça ne m’étonnerait pas. On ne pouvait pas toujours avoir une grande gueule. On trouvait toujours plus fort que soit. J’en faisais bien les frais avec Kang Jae après tout. Alors ça devait forcément être pareil pour lui. A cette idée je ris doucement. Ça lui faisait les pieds un peu de se faire brutaliser. « Tu attends quelqu'un ? Tu n'es pas trop vieille pour sortir avec un lycéen ? » Je plissais le nez en soupirant. Fut une époque où je sortais avec un lycéen. Mais c’est vrai qu’à vingt-trois ans… Sortir avec un lycéen… Mais bon l’amour n’avait pas d’âge et s’il était aussi mur que Zero l’avait été à cet âge-là, je ne dirais pas non. Pourquoi regarder l’âge quand l’amour n’en a pas ? M’approchant de lui, je lui mis une pichenette sur le front assez forte, ceci dit. « Ouais, j’attends quelqu’un tête d’abruti. » Dis-je en faisant une grimace en serrant le poing comme pour le frapper. Des gens nous regardaient, surement se demandant ce que je faisais à un mioche, mais je m’en foutais un peu. Il m’appartenait un peu ce gosse. Il avait été mon frère, pendant un temps. Alors je pouvais faire ce que je voulais, non ? « Toujours aussi agréable de te voir Raylai. Je te pais un coup pour te remettre de tes blessures ? T’es bully ou quoi ? » Dis-je en me foutant de lui. Je ne pouvais pas m’en empêcher. D’ailleurs est-ce que c’était Shin qui le brutalisé ? Après tout… Il le faisait assez souvent avec son pote Maru… « Pour info, c’est toi que je suis venu chercher. Je te kidnappe. Suis One-chan. » Dis-je en l’attrapant par les épaules pour l’amener avec moi de force. Je connaissais la bête. Il n’allait pas être aussi docile que je le voudrais. Putain d’adolescent.

uniforme scolaire × Nous deux, ça n'a pas été le grand amour la première fois. En fait, je garde une impression plutôt mauvaise d'elle et de sa famille, autant que les autres. Ils m'ont quasiment tous déçu, comme j'ai pu les décevoir à mon tour. Malgré les années qui ont passées et le fait que je sois casé dans une famille, n'ont rien changé à mon comportement envers la demoiselle. De toute façon, je parle toujours ainsi avec n'importe qui. Rukia n'est pas une exception, bien que je tienne rigueur du passé. Sa pichenette sur mon front m'arrache une plainte douloureuse à cause de ma blessure, je lui lance même un regard mauvais en protégeant ma tête avec mes mains, sait-on jamais. Tête d'abruti ? Cela non plus, ça n'a pas évolué avec le temps. Elle comptait me frapper ? à voir comme ça, on dirait que la vieille folle me brutalise ou veut me forcer à faire quelque chose que je ne veux pas. Si je hurle, elle risque quoi ? Je n'ai rien à lui redevoir, de toute façon. Rukia n'a pas rempli son rôle quand il fallait, comparé à ma nouvelle fausse soeur, Anastasia. Saleté... Je fais la grimace quand elle parle de bully, pas tellement heureux d'admettre qu'elle a forcément raison. « Tu t'inquiètes pour moi, maintenant ? La dernière fois, tu voulais que je quitte ta maison. » Elle devrait s'en souvenir, non ? Ses parents l'ont bien écoutés, bravo. Qu'est-ce que ça peut lui foutre que je sois embêté par d'autres élèves, hein ? On a aucun lien l'un avec l'autre. « T'es sérieuse ? T'es là pour moi ? Je te préviens, je veux pas d'une vieille. » Comme si c'était possible qu'elle tombe amoureuse de moi. Y a personne dans cette case-là, malheureusement. Non non, y a juste moi qui aime la mauvaise personne. De tout évidence, elle me force à avancer avec elle... Je suis vraiment faible et résigné. « Tu ne m'as pas dit pourquoi tu es là ? Tu as un élan de générosité ou quoi ? à moins que tu t'en veuilles pour le passé ? C'est trop tard, j'ai déjà une famille d'accueil qui prend soin de moi. » Je parle dans le vide, mais c'est juste pour marquer le coup et montrer que « tout va bien » maintenant, même si ce n'est pas vrai. La famille est sympa, mais j'ai encore le diable collé aux fesses. « Tu m'emmènes où ? » C'est important, si je dois prévenir quelqu'un de ma disparition.

tenue. « Tu t'inquiètes pour moi, maintenant ? La dernière fois, tu voulais que je quitte ta maison. » Mordillant ma lèvres, je lui lançais un regard assez noir. Ouais ben si j’avais voulu qu’il parte de la maison, c’était pour une simple et bonne raison. Monsieur était infernal et faisait complètement le con. Il aurait pu juste obéir, et écouter ses aînés, en l’occurrence moi. Mais il n’en avait fait qu’à sa tête et avait rendu la vie assez dur, que ça soit à mes parents ou à moi. J’avais aussi ma part de responsabilité oui. Je n’avais jamais voulu d’un frère. Peut-être que j’allais le regrette un jour mais c’était comme ça. « T'es sérieuse ? T'es là pour moi ? Je te préviens, je ne veux pas d'une vieille. » Une … Vieille ? J’avais envie de le taper. Sans attendre je lui donnais un coup de pied dans le tibia, là, ou ça fait bien mal. « Surveille tes paroles sale délinquant ! Ou je t’en colle une sur ta plaie de bully là. » Dis-je en pointant du doigt sa blessure au cas où il l’aurai lui-même oublié. Il me faisait sortir de mes gongs et ce n’était clairement pas bon. J’avais l’impression de retourner dans mes années lycée, ou j’avais été une salope de première. Ou j’avais brutalisé pas mal de filles de ma classe en les humiliants comme jamais. J’avais été assez dégueulasse et c’était d’ailleurs pendant cette période que Raylai avait fait son arrivé dans ma vie. L’université avait changé ma vie, m’avait calmé, et il fallait dire aussi que j’avais fait une rencontre qui m’avait permis d’être une autre. « Tu ne m'as pas dit pourquoi tu es là ? Tu as un élan de générosité ou quoi ? À moins que tu t'en veuilles pour le passé ? C'est trop tard, j'ai déjà une famille d'accueil qui prend soin de moi. » Cette dernière phrase me pinça faiblement le cœur. Au moins, il avait trouvé une famille… C’était mieux que rien. Il avait la stabilité et des gens qui l’aimaient avec lui. N’était-c pas tout ce qui comptait dans le fond ? « Tu m'emmènes où ? » Boudu, mais il ne s’arrêtait jamais de parler. Pire qu’une meuf. Une vraie pipelette. « T’étais pas si bavard à l’époque non ? »Dis-je l’air de rien avant de soupirer longuement. Serrant mon bras autour de son épaule, je le fis tourner pour aller dans une des rues en face du lycée. « Ça fait longtemps que tu es dans cette famille ? » J’étais tout de même curieuse. Je voulais bien en savoir plus sur lui et son mode de vie. Une fois dans la rue en face, je le fis rentrer dans un des petits snacks qui s’y trouvait et lui fit signe de s’assoir. « T’es en pleine croissance tu dois avoir faim. » Dis-je en lui tendant la carte. Je n’avais pas trop d’argent mais je pouvais bien faire ça pour nos retrouvailles et puis pour l’adoucir un peu. Prenant le verre de thé qu’on venait tout juste de déposer sur notre table je fis signe à la serveuse qu’on commanderait dans un petit moment. Buvant une longue gorgée, je souris doucement. « Toujours aussi bon. J’aimais venir ici quand j’étais à RPS. » Dis-je pour essayer de briser le froid et le rendre plus chaleureux. Ouais je voulais l’acheter et alors ?

uniforme scolaire ×  J'avoue n'avoir fait aucun effort pour être un bon frère adoptif pour qui que ce soit parmi mes familles d'accueils. Je voulais  juste me barrer loin d'eux, tout en sachant que je ne pourrais jamais retourner vers mon vrai chez moi. Ils n'ont pas tous été compatissant ou compréhensif, en fait quasiment personne ne l'a été avec moi. à leurs yeux, il n'y avait rien à récupérer d'un tel gamin. Je ne serais même pas étonné que Rukia pense exactement cela de moi, que ce soit aujourd'hui ou hier. Finalement, nous ne sommes pas des innocents dans cette histoire, aucun de nous n'a voulu faire un quelconque effort pour l'autre. D'habitude, je ferme ma bouche et évite les conflits. De base, j'ai souvent à faire avec un sale psychopathe qui ne me laisse pas prendre mes aises, ou des petits cons qui s'amusent de mon silence, mais avec elle... C'est autre chose. Je l'ouvre sans soucis, quitte à me faire frapper. D'où ma plainte et mon injure envers la demoiselle. « Aish! Va te faire voir, Obachan! » M'exclamais-je sans craindre son prochain coup. Ce n'est rien comparé à la torture de mon tortionnaire particulier. Je n'ai rien à lui redevoir, donc je peux dire ce que je veux, quand je veux. Ce n'est pas elle qui va me faire la leçon, surtout pas en sachant la pimbêche qu'elle était par le passé. Chacun sa période ingrate, moi j'ai presque jamais quitté la mienne. Ouais bon, le coup de « j'ai une meilleure famille, dégage  » est un beau mensonge. Okay ils sont cool, mais j'ai parfois l'impression de n'être à ma place. Rukia gagne rien à croire que j'ai une situation stable, c'est carrément faux. Bavard ? J'ai dû changer... Ce n'est pas la première fois qu'on me le fait remarquer. « Plus d'un an, c'est sûr. » Bientôt deux, qui sait ? J'ai arrêté de compté avec les soucis causés par Dakota. « J'ai même une soeur formidable, gentille et belle. » Bon, ce n'est pas totalement vrai parce qu'Anastasia est une statue de glace par moment, mais elle est belle quand même. Je dis ça pour agacer Rukia, sans me défiler pour autant. Pourquoi elle me traîne dans un snack ? Elle m'a juste attendu pour bouffer, en fait ? Prenant place sur une chaise, je la regarde d'une façon dubitatif, l'air de dire qu'elle est étrange comme meuf. « Tu te moques de moi, c'est ça ? » ça m'en a tout l'air, en tout cas. Je récupère la carte, la zieutant rapidement sans savoir quoi prendre. Elle me tends des perches en parlant, c'est marrant. « Il existe depuis aussi longtemps ? » Je souris malicieusement. « Tu ne m'as pas kidnappé pour manger un sandwich, j'me trompe ? Tu as un soucis d'argent ? Un problème avec un mec ? » à cette question, je la pointe du doigt en fronçant les sourcils. « Je t'arrête de suite, tu n'as pas sonné à la bonne porte pour réclamer un hercule en muscle. Je suis plus une crevette façon Sébastien. » Au moins, je vois la vérité en face sur mon pauvre cas.

tenue.« Aish! Va te faire voir, Obachan! » O…. Obachan .. ? Il était sérieux là. Tout trait de gentillesse sur mon visage s’envola sur le coup avant de le stopper et me positionner en face de lui tout en le poussant de mon index en appuyant bien sur sa tempe. « Yah, sale gosse. » Dis-je en le regardant assez sévèrement. « yah… Tu veux que je te coupe ce qui te sert d’outils reproductif ? » Dis-je en tapotant légèrement son entrejambe du dos de ma main libre comme si ce geste était tout à faire normal. Je n’en avais rien à foutre si ça le gênait. J’avais rien senti, c’était comme taper son torse ou son bras. « Ne joue pas à ce jeu avec moi, tu sais à quel point, je me peux être pute quand je m’y mets. » Dis-je en pinçant son nez assez fort. Mais je devais quand même avouer que son répondant me faisait faiblement sourire. J’aimais pas les gens mangent merde qui ne savaient pas se défendre. J’étais surement masochiste comme nana. Après tout avec ce que je vivais avec Jae… « Plus d'un an, c'est sûr. » Oh, c’est que ça commencer à durer, la famille devait tout de même être sacrément patiente… « J'ai même une soeur formidable, gentille et belle.  » Le regardant je fis une grimace en roulant des yeux vers le ciel. Je m’en battais les boules. J’étais belle et j’étais gentille aussi, on repassera pour le côté formidable, je n’étais pas si prétentieuse non plus. « Bah écoute ma foi, si ça te plait. » Dis-je en le trainant alors dans le snack ou j’avais l’habitude de venir quand j’étais à RPS. Je me sentais vieille de penser ainsi mais soit. « Tu te moques de moi, c'est ça ? » Pourquoi je me foutrais de lui ? « Il existe depuis aussi longtemps ? » « quatre ou cinq ans je crois, pas là. Pourquoi ? » Demandai-je en le regardant prendre la carte. Pour ma part, je ne commanderai rien. « Tu ne m'as pas kidnappé pour manger un sandwich, j'me trompe ? Tu as un soucis d'argent ? Un problème avec un mec ? Je t'arrête de suite, tu n'as pas sonné à la bonne porte pour réclamer un hercule en muscle. Je suis plus une crevette façon Sébastien. » Le regardant, je souris faiblement. Il avait l’imagination fertile, mais je n’étais pas là pour lui demander de l’argent ou toutes autres conneries. Je n’étais pas le genre de nana à faire ça. J’avais ma fierté putain. « Je t’arrête de suite aussi, mais je suis pas venue te voir pour un quelconque souci d’argent ou de mec. Même si j’avoue y’a un gros enculé qui me les brise. Mais je n’ai pas besoin de toi ou autre. » Dis-je en m’imaginant tabasser Jae à coup de batte de baseball. Soupirant franchement, je passais mes mains sur mon visage pour le frotter, me donnant plus ou moins du courage en somme. « Je suis venue te retrouver pour une raison bien précise. Mon père voudrait te revoir une dernière fois, juste voir ce que tu es devenu et tout ça. » Dis-je en plongeant mon regard dans le sien. « Mon père et moi n’avons jamais parlé de toi jusqu’à peu. Mais il est… Il va mourir, alors il a envie de pouvoir te voir une dernière fois et je pense te demander pardon pour t’avoir ramené au foyer. » Dis-je en baissant la tête cette fois. J’étais honteuse. Je savais que s’ils l’avaient ramené ce n’était pas à cent pour cent ma fautes, mais lui comme moi y étions à cinquante chacun…

uniforme scolaire ×  Non mais je rêve où elle me bully là ? Appuyer sur ma tempe alors que j'ai encore mal à cause de cette foutue blessure. Elle exagère, où est passé son côté féminin ? Un ours, je vous jure. De quoi ? J'écarquille les yeux, outré par ses propos. « Putain, mais tu es une sorcière ! » M'écriais-en repoussant son geste d'un mouvement de jambe. Non mais, dégage de là. Il y a qu'une seule personne qui peut toucher, tss... à quoi je pense ? Merde. Pute ? Si elle le dit elle-même, pourquoi j'irai l'insulter ? « Marrant, tu te critiques toute seule. » Répliquais-je pour la narguer, oubliant complètement ses petites menaces. Entre nous, c'est une sorte de poupée barbie, la Rukia. La seconde suivante, elle manque de m'arracher le nez dans un grognement de ma part. ça fait mal! Elle me saoul rien qu'en ouvrant la bouche, mais je suis bien obligé de lui répondre quand même. ça ne me plait pas tant que ça, mais pour ne pas trahir ma couverture de garçon nouvellement heureux et casé... ça n'a aucun sens, en réalité. Le snack n'est pas si vieux, mais je faisais référence à son âge. « Non, pour rien... » En gros, pourquoi suis-je ici ? Elle ne commande rien, mais je peux en profiter ? Elle ne sait pas dans quoi elle s'embarque à m'inviter. Un gros enculé ? Wow, j'ai l'impression qu'elle fait écho à mon soucis de gros enculé qui me les brise, mais je ne vais rien dire. Dakota a déjà fait des siennes en apprenant que j'ai communiqué des infos avec mon meilleur ami, alors si j'ouvre encore ma bouche... Bah, je signe mon arrêt de mort. Rien qu'en pensant à lui, j'ai la joue qui chauffe encore. Son père ? Voir son père ? Je la regarde en face, d'une manière lasse. Aaah, maintenant qu'on est proche de la tombe, on a des bonnes résolutions ? Ils ne pensaient pas aussi intelligemment, quelques années plus tôt. « C'est bête de perdre un proche. » Aucune trace de compassion filtre dans ma voix, juste de l'ironie. « J'y gagne quoi à aller voir un vieux mourant qui n'a pas eu de considération pour un gamin ? Quant à tes excuses, tu ne penses pas que c'est un peu tard pour ça ? » Après tout les emmerdes qui me tombent sur la gueule, je peux bien me défouler verbalement contre Rukia. Je profite que la vendeuse passe par-là pour prendre plusieurs plats, beaucoup trop pour un simple adolescent. Ma très chère ancienne soeur veut m'inviter, qu'elle assume son choix. « Je vais réfléchir à ta demande, peut-être que j'aurai un peu de pitié à revendre. » Ce n'est pas tous les jours que je peux être un petit enfoiré, bon dieu.

tenue.« Putain, mais tu es une sorcière ! » Je roulais des yeux en soupirant. Genre j’étais une sorcière quoi. Si c’était vraiment le cas, j’aurais déjà fait ma potion magique dans mon chaudron pour la lui faire boire afin qu’il devienne gentil et obéissant comme un bon petit toutou. « Marrant, tu te critiques toute seule. » Je le regardais d’un air désespérée avant de soupirer. Il avait bien dix-sept, et une répartie de gamin. « Grandit un peu, et on en reparlera d’accord ? » Dis-je en secouant encore plus la tête. Désespérant ce gosse. Le salon n’avait pas trop changé, si ce n’est les serveurs, ce qui en soit était tout à fait logique, ça semblait surtout être des contrats étudiants, en fait. Mais je n’étais pas là pour boire le thé ou autre, j’étais venue le retrouver sous la demande de mon père, sinon, jamais je ne serais venue. Raylai faisait partie du passé à mes yeux, et l’aurait toujours été malgré tout. Mais bizarrement, maintenant que je l’avais en face de moi, j’avais l’impression d’avoir mal agit, d’avoir raté quelque chose. Mais dans le fond, aujourd’hui il avait une belle vie. Si nous l’avions gardé, j’aurai eu une bouche de plus à nourrir, et ça, ça aurait été extrêmement difficile, sachant que j’avais du mal à me nourrir moi-même. « C'est bête de perdre un proche. » Je passe le bout de mon index le long du bord de ma tasse. « J'y gagne quoi à aller voir un vieux mourant qui n'a pas eu de considération pour un gamin ? Quant à tes excuses, tu ne penses pas que c'est un peu tard pour ça ? » Ne pouvant pas répondre, laissant la serveuse prendre note de tout ce qu’il prenait, je lui fis signe que je ne prenais rien. Avec tout ce qu’il prenait, il avait intérêt à tout finir, il ne quitterait pas cette putain de chaise sans avoir fini tout ce qu’il avait pris. « Je vais réfléchir à ta demande, peut-être que j'aurai un peu de pitié à revendre. » J’arrêtais de tournais l’index sur le bord du verre avant de relever le regard vers lui. Dans ma tête je venais de lui balancer la tasse sur sa gueule, mais juste dans ma tête. « Comme on dit, vaut mieux tard que jamais. Qui n’a pas eu de considération pour un gamin ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité ? T’as tout fait aussi pour qu’on te ramène, et je doute qu’on ait été les seuls. Tu veux que je te dise ce que je pense de toi ? » Dis-je en poussant la tasse pour pouvoir poser mes avants bras sur la table et me pencher un peu plus près de lui. « T’es un gamin qui n’a pas confiance en lui et qui a peur de l’abandon, de ce fait, tu cherches l’attention en provoquant les gens et en te montrant détestable, tu attends que quelqu’un prenne le dessus sur toi et te recadre sans t’abandonner. T’es surement un peu masochiste dans le fond, pour agir de la sorte. C’est ta façon de montrer que t’existe que tu veux de l’amour. » Dis-je d’une voix calme. « Plus la personne en face de toi est autoritaire, plus tu vas la pourrir, surement jusqu’à ce que celle-ci se montre encore pire, peut-être en te tapant ? Pour te montrer à quel point tu es allé trop loin ? Pour te montrer qu’il ou elle tient à toi. Mais aucun parent n’a dû le faire. Pourquoi ? Car tu n’es pas leur gosse biologique, alors ils ont vite abandonné. C’est ce qu’on fait mes parents, totalement perdu face à un gamin comme toi. Je me demande comment ça se passe dans ta nouvelle famille. En attendant, tant mieux. T’en a une depuis un moment. » Dis-je en me décollant de la table pour me caler contre le dossier de la chaise. Il n’avait de la gueule et de la fierté que devant des personnes âgés. Devant des gamins de son âge, autant dire qu’il faisait surement pitié.

uniforme scolaire ×  Grandir ? J'ai suffisamment grandis depuis notre dernière rencontre, je trouve. J'accepte mieux sa présence, n'est-ce pas déjà une preuve de ma nouvelle maturité ? Ou pas, en fait. En tout cas, Rukia n'est pas venu à moi de son pleins gré, mais plutôt à cause d'une histoire de père mourant, je ne sais quoi qui me passe par dessus la tête. Ouais bon, je suis un sale gamin qui ne manque pas de l'ouvrir avec les gens auxquels je sais que je ne crains rien. à part me baffer, Rukia est complètement innocente. J'en profite légèrement, ou même un peu trop, pour être sarcastique et venimeux, pire qu'une bestiole de l'amazone. Je crache mon venin, lance des éclairs avec mes yeux et tout cela, en refusant gentiment de l'aider. à moins que je sois prit de pitié pour son papa et fasse un trait sur le passé, ce qui entre nous, je n'arrive pas vraiment. En gros, je suis odieux et grande gueule avec Rukia, mais cela va rapidement me retomber dans la tête. En attendant, je commande limite toute la carte pour que l'addition soit carrément salé. ça me fait plaisir, qu'elle ne me remercie pas. Mieux vaut tard que jamais, hein ? La bonne blague, faut pas abuser des bons proverbes non plus. Bon c'est vrai, j'ai fait en sorte d'être viré de sa famille pour retourner me tourner les pouces au foyer, là je me sentais tellement bien avec les autres gamins à problème. Non franchement, je voulais une vie normale et libre, pas m'enquiquiner avec des familles sans intérêt. Que peut-elle bien penser de moi ? Je l'écoute, changeant parfois d'expression, de la mine étonnée à la moue vexée, en passant par la foudre dans les yeux ou le rouge sur les joues. Elle me rabaisse carrément là! Non mais, j'ai l'impression qu'elle me décrit l'autre timbré qui, même s'il ne m'aime pas plus que ça, ne veut pas me lâcher d'un pouce. Je ne suis pas masochiste, d'abord! Quoi que, quand on sait ce que je fais avec Dakota... Bref! Elle m'agace à parler et à parler, encore encore encore. De l'amour ? Non. Là, je sens mon visage s'enflammer et mes yeux me piquer. Je ne cherche pas de l'amour, j'ai complètement oublié le sens de ce mot avec le temps et le manque. Taper ? C'est déjà fait. Alors Dakota pense que je vais trop loin ? C'est pour ça que j'éprouve ces trucs pour lui ? Parce qu'il me recadre ? Il ne tient pas à moi, ça ne tient pas la route. Abandonné. Ce mot revient dans ma tête tel un écho, et je fixe ma tasse d'une manière absence. « Tu te goures. » Soufflais-je en relevant mes yeux vers elle. « Je ne cherche pas d'amour, ni de considération et je m'en fiche d'avoir une famille ou des gens qui font attention à moi. » un vent de froideur souffle dans ma voix et je ne peux m'empêcher de serrer les poings sous la table. « Je n'ai rien à faire ici avec une folle qui n'écoute que les dernières volontés de son père. » Dis-je en me relavant brusquement, la table vibrant à en faire tomber les tasses et le thé. Je m'en fiche des commandes, je ne comptais pas manger. Sans laisser le temps à Rukia de protester ou de m'intercepter, je prend la fuite vers la sortie, à fleur de peau. Elle pouvait se les garder les quatre vérités, j'en ai que faire. Son père aussi va s'amuser à me faire la morale, une fois à son chevet ? ça aussi, je m'en moque. Mes parents sont morts et très peu ont pleurés leurs disparitions. Elle comprendra ce que ça fait de perdre quelqu'un, de perdre un parent. Sauf qu'elle a l'âge pour s'en sortir, ce n'était pas mon cas.

tenue.« Tu te goures.  Je ne cherche pas d'amour, ni de considération et je m'en fiche d'avoir une famille ou des gens qui font attention à moi.  Je n'ai rien à faire ici avec une folle qui n'écoute que les dernières volontés de son père.  » Passant brièvement ma langue sur mes dents je le regardais partir, tel un gamin, un fuyard, un faible, un peureux. Ma mâchoire craquant faiblement j’entrouvris la bouche en essayant de me calmer. Si je le rattrapais, j’allais le tuer. Soufflant fortement, je posais avec violence mes deux mains sur la table pour me relever en poussant fortement la chaise. « LA PUTAIN DE TA R…. » Crachais-je en ramassant les deux verres pour les remettre droit alors que la serveuse arrivait timidement, de peur que je la bute. « Annulez la commande, de suite. Hors de question que je pais. J’ai rien commandé. » Dis-je en prenant mon sac pour partir sur le coup de la colère. Tournant la tête vers la direction qu’il avait prise, je ne le voyais déjà plus. Avec les jambes de perche qu’il avait, il ne pouvait que courir vite ce môme. Soupirant, je passais une main dans mes cheveux avant de m’allumer une clope. Je n’allais pas me laisser abattre par ce gosse. J’allais revenir et j’allais lui en faire voir de toutes les couleurs, quitte à utiliser les grands moyens pour ne pas qu’il m’échappe une seconde fois. Et dieu seul savait à quel point je pouvais me montrer stupide, maligne, vicieuse et sournoise. Il ne fallait pas trop me chercher non plus. Y’avait pas écrit pigeon sur ma face. Claquant ma langue sur mon palet, je quittais la rue et parti en direction du boulot, autant m’occuper la tête à autre chose que de penser à Raylai.