Il fait étrangement beau lorsque je décide de m’installer à l’intérieur du réfectoire. C’est la première fois depuis deux semaines que le soleil pointe son nez et cela semble faire le bonheur de bon nombre d’étudiants. Ils se font presque la guerre pour avoir une place sur une table à l’extérieur, c’en est presque pathétique. A quoi cela sert-il de se battre pour une stupide tale ? Juste pour manger en plus de cela. Certes cela permet d’apprécier la chaleur ambiante, de profiter des rayons du soleil sur sa peau, de se sentir plus en été qu’en automne, mais tout de même, ce n’est pas une raison valable. L’homme est décidément une bête sauvage. Moi je me préfère me contenter de m’installer tranquillement, seul comme mes habitudes, à l’intérieur pour profiter de mon repas. Je préfère m’éloigner de toute cette agitation, de toute cette foule qui s’amasse juste pour quelques rayons de soleil. En même temps je n’aime pas avoir beaucoup de personnes autour de moi, à vrai dire, je n’aime pas la présence d’autrui, alors autant être à l’intérieur, je suis plus en sécurité et certainement mieux. Regardant autour de moi, je constate que nous sommes tout de même assez nombreux mais ce n’est pas dérangeant, je peux quand même manger paisiblement. Alors que j’entame mon repas, j’aperçois une silhouette se mettre sur la même table que moi mais je n’y prête aucune attention. J’aurai préféré manger seul sur une table, mais je n’ai pas toujours le choix et puis du moment que la personne installée ne désire pas avoir une conversation avec moi, alors tout va bien. Ce n’est pas que je ne sois pas sociable, c’est juste que je n’aime pas perdre mon temps avec les individus, avec les autres. Je suis comme ça malheureusement et personne ne peut m’empêcher. Je préfère être solitaire, tel un loup sauvage ne pouvant se mêler à une meute. Je n’ai pas toujours été comme ça, mais la vie m’a laissé quelques cicatrices me dictant de ne jamais m’approcher des autres, pour me protéger et les protéger. Continuant donc à manger sans prêter attention à quiconque, je sens, au début, un léger petit tremblement, rien de bien méchant. C’est une habitude dans ce pays d’avoir quelques secousses, certes parfois elles sont très intenses et parfois moindres, tout dépend, mais il est quand même rare d’avoir de grosses secousses, cela peut arriver, après tout, ce n’est pas un pays très sécurisé au niveau des tremblements de terre. Je reprends donc naturellement mon rythme pour manger, sauf qu’une deuxième secousse plus intense se fait ressentir quelques secondes après la première. Je hausse des sourcils, regarde autour de moi pour voir si les personnes sont paniquées et quelques-uns semblent déjà se préparer au pire. Soudainement une troisième secousse très vive se fait ressentir, les murs tremblants brusquement, les objets, la vaisselle tombant au sol, venant se fracasser contre celui-ci, des cris commencent à s’élever dans la pièce comme à l’extérieur. Rapidement les personnes se protègent, et par réflexe, je me mets sous la table, ma tête cognant celle d’une autre.