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 meet the devil

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Anonymous
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Ce message a été posté Lun 14 Sep - 15:19

meet the devil


Il se demandait comment s'échapper. La balle volait d'une équipe à l'autre et lui, assis sur le banc, il regardait les autres étudiants jouer sans lui. Il n'aimait pas le sport. Il détestait ça. Sa psychologue et sa mère l'avaient obligé à essayer. Elles pensaient lui donner un coup de pouce. Elles croyaient réussir à le sociabiliser de cette manière. Sauf que Minoru ne se sentait pas à sa place. Ou en tout cas, on ne lui en laissait pas. L’entraîneur avait déployé toutes les stratégies possibles pour l'intégrer, mais rien à faire. On ne lui laissait pas sa chance. On le repoussait même. Il sentait leurs regards sur lui. Il y avait ceux qui se moquaient de lui, ceux qui le trouvaient bizarre et ceux qui ressentaient de la pitié. Pas de compassion ou d'empathie. Au bout d'un moment, il décida de quitter le gymnase. On ne le retint pas. Il arriva dans les vestiaires et se débarrassa de sa tenue de sport pour se glisser sous la douche. Autant profiter d'être seul. Il profita longtemps de l'eau qui ruisselait sur son corps. Trop longtemps surement. Il épongea ensuite son corps avec sa serviette avant de la nouer autour de sa taille. Mais où était passé ses vêtements ? Il aurait juré les avoir déposé là. Peut être qu'il les avait rangés en fait. Il haussa les épaules, peu inquiet, et se dirigea vers son casier. Lorsqu'il en ouvrit la porte, un tas de fringues trempées s'étala à ses pieds. Quand avaient-ils trouvé le temps de faire ça ? Il s'agenouilla pour mieux constater les dégâts. Il ne pouvait pas porter ça. Mais en même temps, il n'avait pas tellement le choix. Il essora ses vêtements autant que possible et les enfila. Sensation désagréable que de porter un jean imbibé d'eau. Il fourra son short et son t-shirt de sport dans son sac avant de quitter les lieux. Ses chaussures couinaient à cause de l'eau.

À le regarder, il ne paraissait pas trop affecté. Minoru commençait en vérité à s'habituer à ce genre de mauvais tours. Cela faisait désormais partie de son quotidien. Il entendait les gens murmurer à son passage mais essayait d'en faire abstraction. Il se disait qu'il avait de la chance, que ça pourrait être pire. Mais c'est toujours quand on pense comme ça que la situation s'aggrave. Au détour d'un couloir, avant même qu'il ne comprenne ce qu'il se passait, deux étudiants surgirent pour l'attraper et le maintenir en place. À ce contact, Minoru paniqua instantanément et tenta de se défaire de leur prise. Pendant qu'ils le maintenaient, un troisième arriva pour vider un paquet de farine au-dessus de lui. Cela s'accrocha à ses cheveux et vêtements humides, il se transforma en véritable bonhomme de neige. « Alors ? Tu disais quoi ? Les fantômes existent ? Et bien te voilà. » Ils tournèrent en rond autour de lui en imitant les sons qu'un fantôme pourrait possiblement émettre. C'était encore à cause de ses histoires farfelues qu'il se retrouvait dans un tel merdier. Il baissa la tête et se mordit les lèvres pour se retenir de pleurer tout en entendant les nombreux rires autour de lui. Voilà, il venait de toucher le fond du fond. Cette fois ça ne pouvait pas être pire.

Mais encore une fois, il se trompait. La sonnerie retentit, les gens se rendirent en cours. Il resta planté au milieu du couloir. Incapable de bouger. Figé par la peur et l'angoisse. Bientôt, plus un bruit. Un silence totale. Il essaya de mettre un pied devant l'autre mais ses jambes ne pouvaient plus le porter. Flageolant, il finit à genoux. Il avait froid. Il se sentait mal. Il pensait que son cauchemar allait s'arrêter là. Il ne capta pas les bruits de pas. Il ne réalisa la présence étrangère que lorsque des pieds entrèrent dans son champ de vision. Alors doucement, il releva son visage devenu rouge et humide à cause de ses larmes. Non, le sort n'avait pas fini de s'acharner sur lui. Le démon en personne se tenait là. Lü Fheng Li Shen. Ce mec lui foutait les jetons. Il esquissa d'ailleurs un mouvement de recul et tomba en arrière sur ses fesses. Est-ce qu'il pouvait encore le fuir ? Il partirait bien en courant mais n'en avait malheureusement pas la force. Que faire alors ? « J-je... euh... » Il n'y avait rien à dire. Il se trouvait juste dans une merde sans nom. « P-pardon ? » Oui, il s'excusait. Peut être qu'il voulait passer et qu'il lui barrait la route ? Peut être que ça allait suffire à sauver sa peau ? De toute manière, Minoru s'excusait tout le temps et pour tout.


Anonymous
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Ce message a été posté Mar 15 Sep - 20:08
De mauvaise humeur. Voilà ce qu'il était. Ça ne changeait pas des autres jours, mais ce jour-là, il était vraiment, vraiment de travers. La raison ? Il y en avait plusieurs. Il n'avait pas assez dormi, et c'était une bonne raison et largement suffisante pour se lever du pied gauche. Mais s'il n'y avait que ça. Tout son existence entière valdinguait en ricochets dans des murs à la con qu'on appelait déboires et il n'arrivait pas à faire la nique à ce con de destin qui s'acharnait à lui faire la morale un peu plus chaque jour, en utilisant les choses qu'il appréciait le plus au monde. A commencer par Zander qui cramait sa pile comme un déséquilibré mental, puis les nanas, toutes des tarées en ce moment. Plus possible de baiser en paix, soit elles le giflaient, lui tendaient des coups foireux ou d'autres gars arrivaient dans son champ de vision pour l'énerver et son coup partait en fumée. Puis son père qui avait disparu, ayant fait en plus la couverture des presses à scandale pour la disparition de l'ambassadeur de Taiwan, qui laissait derrière lui une femme et trois enfants éplorés. Genre, lui éploré ? Mais n'importe quoi putain. Puis ce rendez-vous chez le psy scolaire qui l'avait menacé d'expulsion s'il ne calmait pas ses ardeurs. Et on en passait. Il n'avait plus de clopes, et il n'avait pas baisé son soul en une semaine, ni dormi et il avait la dalle. Et pour couronner le tout, vu qu'il ne dormira pas assez, il avait oublié de se réveiller, était parti en catastrophe sans boire son café, avait sauter dans ses fringues, avait enfilé un truc sur sa tête pour palier sa tête en vrac, des cernes jusqu'aux clavicules, pour être arriver en retard au cours de sciences po et s'être fait jeté dehors par le prof, loupant ainsi quatre heures de matière principale. Il faisait chier ce lundi !! Même s'il se confortait dans l'idée que Zander allait lui filer son cours après, il n'avait pas la tête à être emmerder et tout était prétexte pour détester l'existence même de la personne qu'il aurait pu juste croiser dans un couloir ou sur le trottoir. Après avoir taxer par la force des choses une clope à un pauvre petite gars du lycée, il s'était posé dans un coin d'herbe pour se la fumer calmement. Certains de ses potes étaient en sport ce matin, un truc qui lui aurait fait du bien tiens, histoire de défoncer à coup de ballon la tête de deux trois petites couilles molles... mais au lieu de ça, il avait l'air d'un sdf qu'on vient de punir pour avoir voler une pomme sur une étale. Pathétique Li Shen. Ouais et ça le foutait encore plus en rogne. Énervé, il jette la clope à moitié fumée dans l'herbe sans même l'éteindre et s'éloigne. Fumer l'énerve encore plus aujourd'hui, alors que c'est sensé le calmer. Il essaie de réduire pour ne pas que Zander soit tenté mais ça aussi ça le soule. Non pas de devoir faire un effort pour lui, mais de s'imposer un truc qui dans d'autres circonstances n'auraient pas lieu d'être.

Il pousse une porte, pour se diriger largement en avance vers la prochaine salle de cours. Il en a rien à foutre de l’effervescence des autres, il préfère l'après foule. Quand plus personne ne se bouscule. Prendre un coup d'épaule aujourd'hui aurait dit son couperet, il aurait fini jeté hors de RPS pour avoir cogner un autre élève dans le couloir. Il tourne et ralentit son pas...

Mais qui voilà... Les mains dans les poches, son regard s'est rétréci sur une silhouette qu'il connaît trop bien. Cette créature pathétique et inutile... Minoru. Le genre de mec qui a marqué « Gay » en gros sur son front et qui fait honte à l'image de la virilité masculine. Il lui manquait plus qu'une paire de boobs et une jupette et il aurait fait une parfaite chialeuse bonne à être baiser... C'était méchant. Bien sûr que ça l'était , mais Li Shen l'était aussi et aujourd'hui encore plus. Il le toisa avec mépris. Il avait envie de le frapper sans raison, là tout de suite. Et qu'est-ce qu'il foutait par terre, il était bourré pour avoir perdu l'équilibre comme ça ? S'il avait juste eu la trouille c'était encore plus minable et un sale sourire étirant la bouche du Taïwanais par le coté droit.

« Qu'est-ce que tu fous là... T'as oublié d't'laver aujourd'hui ? Tu fais pitié. Tu dégueulasses partout. »


Etait-il sérieux ? Il n'avait pas compris ce qui venait d'arriver à Minoru ? Le pauvre petit gars avait bien morflé, Li Shen l'avait capté. La flaque de farine en poudre qu'il avait croisé sur la gauche et les traces de pas dedans signifiait qu'il avait été humilié. Encore. Ce mec était une fiotte aux yeux du brun. Son regard trahissait qu'il avait encore chialé et il vomissait la trouille par tous les pores de sa peau. Ce n'était même pas la gueule de Minoru qui ne revenait pas à Li... c'était son caractère. Soumis, sans force d'esprit, vaincu d'avance, faible, pitoyable en somme... Il le méprisait et il lui faisait comprendre à chaque fois qu'il le croisait depuis des mois déjà, mais aujourd'hui, Minoru aurait mieux de se trouver ailleurs... Et en plus il lui demandait pardon , pour un truc qu'il n'avait pas fait ? Mais c'était quoi ça !

D'un pas assuré et le visage fermé, Li Shen s'avança vers lui, et ne s'arrêta pas, agrippant au passage l'arrière du col de Minoru d'une poigne solide et forte, pour le tirer en arrière, continuant d'avancer l'autre main dans la poche, jouant avec sa langue sur ses dents. « Tu la fermes, ou j't'éclate. » lâcha-t-il au cas ou Minoru ait l'envie de gueuler. T'façon, s'il le faisait il allait lui péter le nez et quelques dents, il ne savait pas trop. Il verrait si ça devait arriver. Le mélange de flotte de farine et de je ne sais quoi rendait les fringues du soumis plus glissante, c'était pratique, il glissait derrière Li Shen, qui n'avait même pas besoin de se faire violence pour le traîner à sa suite. Le Taiwanais pousse la porte du fond du couloir du pied et soulève Minoru par le bras, le cramponnant de nouveau par le col et le tire vers la zone des dortoirs. A cette heure ci, ils sont vides en plus en général. Il va en profiter tiens. Quelques minutes après l'avoir entrainé entre les espaces verts du campus, et traversés deux trois parkings, à l'abri des regards, il entre avec nonchalance dans le dortoir où il vit la moitié du temps et le balance dans sa propre chambre, en ayant rien à foutre de là où il atterrit. Ouais il va louper encore un cours, mais il a besoin de se défouler et ce crétin tombe à pique. Il vire son sac desace sur son lit.

« Arrête de cradosser partout putain... »
souffle-t-il en le choppant par le haut. Il est trempé, il a foutu quoi. C'est n'importe quoi, comment peut-il être si trouillard, il en a marre de ce mec. Dans l'instant présent, il pense même que c'est une tare pour l'humanité, que ce genre de type devrait même pas avoir le droit de se reproduire. C'était un coup à condamner d'avance toutes les générations à venir, issus de ses chromosomes. En quelques secondes, Minoru se retrouve foutu de force dans la douche et Li Shen allume l'eau froide, avant de chopper son paquet de clopes pour s'en allumer une. Il le regarde dépité... Il attrape le jet d'eau au dessus, le décroche, s'accroupit en dehors de la douche et lui fout un coup en pleine poire avant de le baisser un court instant. « T'aurais mieux fait d'être malade aujourd'hui tu vois. Comment une tafiole comme toi peut être encore en vie. T'en as pas marre de toujours chialer, te laisser tabasser ? Ça fait des mois que je te fais la misère et on dirait que t'aimes ça ! C'est ça ou pas ? Réponds !! » Il avait plutôt intérêt à répondre ou il allait le nettoyer au grattoir. La farine ça colle bien en plus... Li Shen se relève et lui balance la pomme de douche en vrac sur le torse. «  Tu sers vraiment à rien. Je sais même pas comment t'arrives à t'regarder dans une glace... »

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 17 Sep - 18:25

meet the devil


Qu'est-ce qui l'avait rendu comme ça ? Ces quelques années passées dans le noir, probablement. La maltraitance, les coups puis les agressions. À la fin, il n'était plus qu'une coquille vide. Cet homme lui avait tout pris. La moitié de sa vie, sa fierté, son courage, sa force et la liste s'allongeait continuellement depuis qu'on essayait de lui ouvrir les yeux. Minoru ne disposait plus d'aucune volonté. Se battre ? Pour faire quoi ? Il appartenait aux faibles. Il ne faisait pas le poids. On le bousculait un peu et déjà il pleurait. Les autres l'effrayaient à se mêler à tant de violence. Pourquoi aimaient-ils le blesser ? Il ne comprenait pas et ne cherchait finalement pas à saisir le sens de cette méchanceté gratuite. Il encaissait. Il les laissait l'utiliser et jouer avec lui. Il se répétait souvent que ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Puis il avait connu pire. Ils s'évertuaient à le rabaisser alors qu'il se savait déjà plus bas que terre. Il n'avait aucune estime de sa personne. Il se considérait comme un moins que rien. Il avait déjà souffert le martyre. Ils n'arriveraient jamais à la cheville de son ravisseur. Ces humiliations n'étaient rien à côté des actes de ce monstre. Il ne restait plus rien à lui prendre. Ses larmes ? Elles ressemblaient à toutes les autres. La peur dans ses yeux ? Elle était vive, certes, mais pas palpable. Alors quoi ? Il semblait qu'on cherchait à le pousser à bout, à franchir ses limites et le briser juste pour voir s'il restait quelque chose à détruire chez lui.

Dans ce domaine, il existait quelques individus qui le terrorisaient. Quand il les croisait, il se préparait mentalement à l'épreuve que cela représentait. Parmi eux, il y avait Li Shen. Même son nom lui donnait des frissons. À cause de ses jambes qui avaient refusé de continuer à le porter, il se retrouvait à genoux devant lui. Il tremblait comme une feuille morte. Il dégueulassait tout ? Minoru jeta un regard autour de lui pour vérifier. Il n'avait pas tort. Alors il s'excusa. Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ? Cela s’avérerait peut être suffisant ? Mais c'était mal connaître Li Shen. Un instant, l'espoir de lui échapper traversa son esprit. Il avait l'air de partir. Sauf que lorsqu'il passa à côté de lui, il agrippa par le col. Minoru hoqueta en portant ses mains à ce même endroit, cherchant dans un premier temps à se défaire de cette prise. « N-non ! S-s'il te plait ! Je... » Il lui ordonna de se taire. Trop docile et sans même réfléchir, il s'exécuta. Il plaqua ses mains sur sa bouche pour empêcher le moindre son de filer. Où comptait-il l'emmener exactement ? Pas le temps de réfléchir. Il l'obligea à se tenir debout. Minoru manqua de s'écrouler mais sa poigne est si ferme qu'il avançait à place. Il connaissait ce chemin. Les fameux dortoirs. Il esquissa un mouvement de recul quand il prit conscience de leur destination mais Li Shen ne flancha même pas. Quelques minutes à peine, et les voilà dans sa chambre. Son cœur vacilla. Pourquoi sa chambre ? Sa manière de le bousculer le propulsa au sol. Minoru se rattrapa de justesse sur ses bras, le souffle court comme s'il avait couru un marathon mais en vérité, il était juste affolé.

« P-pardon, pardon ! Désolé... J-je... Désolé. » Ce sont les seuls mots qui franchissaient la barrière de ses lèvres. Que pouvait-il dire d'autre ? Il avait raison dans le fond. Il était en train de salir le sol de sa chambre. Puis d'un coup, c'est la douche. Mais comment il s'est retrouvé là ? Il se mit à reculer dans l'espoir de lui échapper mais à moins de pouvoir pousser les parois de la douche, y avait rien à faire. Li Shen alluma l'eau et Minoru croisa les bras sur sa poitrine en mordant sa lèvre pour éviter de couiner. Sensation de déjà vu. Il n'était même pas sec de sa dernière douche. Ses cheveux se collèrent à son visage dissimulant ses yeux. Il regardait ses pieds pour éviter d'affronter Li Shen. Le flot de haine qu'il lui balance au visage est d'une violence sans nom. Minoru encaissait sans rien dire. Comment pouvait-il être encore en vie ? Il se le demandait. Il était sans doute passé à côté de la mort plus d'une fois. Et parfois encore, il souhaitait disparaître. Quelque chose lui disait que Li Shen n'attendait pas de réponse. Pourtant, il secoua la tête négativement alors que ses larmes se mêlaient à l'eau qui ruisselait sur son visage. Ses yeux étaient devenus rouges et bouffis à force de pleurer. Il ne réceptionna pas la pommeau de douche et le laissa tomber à ses pieds. Puis, sans savoir d'où cela venait, le fond de ses pensées lui échappe. Ça arrivait parfois. Il ne s'agissait pas d'un élan de courage ou de maladresse, juste de l'insouciance. « Et toi ? » Un murmure. Un souffle. Quelque chose d'à peine audible. Mais si lui ne réussissait déjà pas à se regarder dans la glace, comment faisait Li Shen ?

Son corps n'en supporterait pas davantage. Nul doute qu'il allait tomber malade avec toutes ces conneries. Il se laissa glisser le long du mur jusqu'à se retrouver accroupi dans la douche. Il n'y avait rien à faire pas vrai ? Li Shen voulait se défouler. Quelque chose lui disait qu'il ne pouvait pas s'enfuir et qu'il se trouvait dans de beaux draps.


Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 17 Sep - 22:03
TENUE ▷ ▷ Le brun le fixait avec insistance, partagé entre lui en coller une de plus ou s'allumer une clope. La clope d'abord. Il était énervé, et la précédente ne l'avait pas calmé. Il dégagea ses pompes, les envoyant valser dans l'entrée de sa chambre, se saisissant du paquet de clopes dans son sac, restant à l'entrée de la salle de bain. Il craque son briquet et se fige. Il avait cru mal entendre là. Il tourne les yeux lentement vers le blond. Il a dit quoi ? Deux mots, mais une outrageuse provocation, surtout vu ce qu'il vivait en ce moment et la violence des événements qui traversé son quotidien. Tout était en train de s'écrouler dans la vie du brun et il tenait la tête haute on ne sait comment. Et ce petit merdeux trouillard, sans aucune conviction, à la force minable se permettait de l'ouvrir ?  Li n'était pas con, il savait très bien que à moins d'avoir été élevé comme étant une fillette de huit ans, il y avait peu de chance pour que le comportement de Minoru soit naturellement arrivé à ce qu'il était aujourd'hui. Ce n'était pas ce qu'il était en soi qui le répugnait mais sa faiblesse, son absence de personnalité, son absence de force de vivre. Il n'était qu'un steak pathétique.

Il s'était figé au « Et toi ? » le fusillant du regard. Il va lui éclater la tête dans la paroi de la douche à ce petit bâtard... Ses dents grincent, ses yeux se rétrécissent et sa clope joue entre son index et son majeur, fermement. Il réfléchit à comment lui faire bien mal, le punir pour cette putain d'arrogance dont il venait de faire preuve. Ses dents mordirent sa langue en loin. Il détourna les yeux pensif, recalant sa clope dans ses lèvres, inspirant profondément. Son visage croisa le miroir en face et il s'observa. Rien n'avait changé. Alors pourquoi depuis quelques jours, rien n'allait plus. Quelques semaines en fait. Mais là recrudescence de violence, de volonté de tout détruire autour de lui, avec cette satisfaction que c'est au moins un truc qu'il maîtrise, que ça ne lui échappe pas. Recrudescence de baise, de défaillances, de déchéance... on lui avait dit qu'il finirait par être expulser s'il continuait et quoi. C'était des conneries tout ça et même si ça arrivait, ça faisait quoi. Son père n'était plus là, disparu, probablement mort, ça non plus il n'était pas con. Sa mère s'en foutait de lui, son frêre avait le cancer et le méprisait (c'était du moins ce qu'il pensait ) et il avait complètement détruit et cogné le mec qui comptait le plus dans sa vie, outre ses petits culs féminins dont il ne savait même plus le nom... et dont il abusait avec violence un soir sur deux. Et là, il était parti pour louper une journée entière de cours et le passer en tête à tête avec cette petite merde à la langue trop pendu.

La vérité sort de la bouche des enfants.

Muet. Il resta là plusieurs secondes à se fixer et baissant les yeux pour s'avancer vers la douche froide. Sa main toucha le robinet d'eau chaude et il l'alluma, réchauffant l'eau, le regard méprisant. Puis il s'accroupit devant lui, pieds nus, et pencha la tête, coudes sur les genoux, clope aux lèvres. D'une main calme, il prit la sienne, et la retourna paume vers le haut.. pour regarder dedans. Il fixa cette paume pure... Un flash de Zander lui vint à l'esprit... Il cligna des yeux, et en deux secondes , retourna sa clope vers le bas et lui écrasa dans la main, sans aucune pitié, l'éteignant au passage, puis il jeta le mégot dans la flotte tiède. Son autre main lui agrippa le menton et il serra les crocs, le regard haineux :

« Ne parle pas de ce que tu n'sais pas, petite merde. La différence entre toi et moi, c'est que j'ai choisi d'être parmi les loups en dépit de cette vie de merde, choisi de me battre, de cracher à la gueule des emmerdes et de toujours me relever. Toi qu'est-ce que tu es à part un mec qui de potentiels pics d'audace stuicidaires ? Tu es faible, pitoyable, tu passes ton temps à chialer, t'excuser et à ramper. L'espoir c'est pour les audacieux. T'es tout au plus un jouet, un chaton galeux qui pisse pas droit et qui claque des dents. La seule manière de commencer à avoir des couilles c'est de t'affronter toi-même. Seulement même ça je suis sur que tu sais pas l'faire. Est-ce qu'au moins tu sais qui t'es ? T'es vide. Tu sais c'qui m'énerve chez toi ? C'est ton absence de volonté. Pourquoi tu t'es excusé tout à l'heure, tu peux me dire ? » il lui jette le visage sur le coté avec mépris et avance sa main pour lui chopper les cheveux et lui pousser en arrière.

Capter son regard, c'est ça qu'il veut. Et là encore, il voit qu'il est mouillé autrement que pour l'eau.
« En théorie, tu m'avais rien fait. T'aurais pu te relever, t'écarter, et je serai passer sans t'faire chier, j'ai autre chose à foutre qu'à botter ton petit cul de gay. Mais non... » Il lui reprend le visage dans sa deuxième main et serre les dents « Il a fallut que tu t'excuses encore , et toujours... Putain mais de quoi ! Putain de soumis.» grogna-t-il violemment en le repoussant contre le carrelage, se relevant les mains trempant jusqu'au coude.

« Lave toi. Tu m'emmerdes. Et ressors propre ou j't'y refous. Et si un jour tu croises un certain Zander, remercie-le. C'est grâce à lui que j't'ai pas écrasé la clope dans l'oeil... » cracha-t-il avec dédain, en s'essuyant les mains. « Si jamais tu refous tes fringues trempées et crades, je te jure que tu t'en prends une. T'as bien compris. Et arrête de chialer tu m'fous la migraine...» soupira-t-il en sortant de la salle de bain, sans fenêtre. Aucun moyen qu'il s'échappe.

Li shen referma la porte et s'assit sur son pieu en se prenant la tête dans les mains... Il expira fortement et repensa à Zander, à toute sa morale violente, au fait qu'il l'avait détruit qu'il ruinait la plupart de son environnement … Qu'est-ce qui lui arrivait putain... Il avait mal au crâne de toutes ces histoires et encore les bleus de la dernière baston à laquelle il avait participé.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 23 Sep - 22:05

meet the devil


Ses frères lui répétaient souvent qu'il devait apprendre à se taire. Il comprenait maintenant à quel point il s'agissait là d'une leçon de vie importante. Accroupi dans la douche, l'eau froide continuait de couler sur son corps, il tremblait de tout son corps face à ce silence terrible qui n'annonçait sûrement rien de bon. Li Shen modifia la température de l'eau. Bientôt, elle commença à lui brûler la peau. Minoru grimaça et laissa même échapper un couinement qu'il tenta de masquer en plaquant sa main sur sa bouche. Mais son tortionnaire la lui prit avec une douceur qui l'effraya tout de suite. Ce type diffusait la violence autour de lui. Il ne comptait sûrement pas la couvrir de baisers. En effet, la seconde suivante il écrasait sa cigarette contre sa paume. Minoru gémit, gesticula pour fuir et tourna la tête tandis que d'autres larmes coulaient pour répondre à la douleur qu'il ressentait. Sauf que Li Shen l'obligea une nouvelle fois à la regarder. Il garda d'abord les yeux fermés mais dès que sa voix résonna, il entrouvrit les paupières juste assez pour distinguer le visage de l'incarnation du diable. Pourquoi lui ? Qu'avait-il fait à ce mec ? Quelle satisfaction tirait-il de tout ça ? Il ne comprenait pas les gens et ce besoin qu'ils avaient tous de faire souffrir les autres pour se sentir mieux. Se sentaient-ils seulement mieux en faisant ça ? Minoru en doutait.

Petite merde. Pitoyable. Faible. Jouet. Vide. Absence de volonté. Là, oui ça, ça faisait mal. Plus que de le rabaisser, il le jugeait. Il pointait du doigt ses trop nombreuses failles. Tétanisé, des sanglots quittèrent sa gorge et résonnèrent entre les parois de la douche. « Arrête. » Implora-t-il. Mais il continuait. Il tira sur ses cheveux à ce moment là et Minoru croisa son regard. Il le détestait à cause de ses excuses ? Il ne saisissait pas le sens de tout ça. Il méritait donc d'être punis parce qu'il avait osé s'excuser ? Minoru ravala difficilement sa salive. Il essayait de se calmer, d'arrêter de pleurnicher mais maintenant il avait vraiment peur. Gay ? Soumis ? Mais qu'est-ce que cela signifiait au juste ? Son dos heurta violemment le carrelage tout comme son crâne. À moitié allongé, il baissa la tête. Il sentait ses forces l'abandonnaient. Son cerveau ne recevait qu'un seul message au milieu de tout ça : l'effroi. Il n'entendait plus si bien que ça la voix de son agresseur. Il était sonné. Littéralement. « Pardon, pardon. » La seule chose qu'il réussit à dire, encore une fois. Au risque d'encaisser de nouveaux coups. Il se préparait mentalement à souffrir encore mais à la place, il entendit des consignes de la part de Li Shen ainsi qu'un prénom évoqué comme s'il s'agissait d'un ange gardien. Zander. Il l'imprima dans un coin de sa tête. Grâce à lui, il n'avait pas perdu son œil. Il fallait qu'il le remercie. Puis la porte claqua.

Minoru demeura assis sous l'eau brûlante encore quelques longues minutes. Il n'avait qu'un seul moyen de quitter cette endroit : passer par la chambre du diable. Péniblement, il se dressa sur ses jambes flageolantes et régla la température de l'eau. Il frotta tout doucement, avec des mains tremblotantes, la farine qui restait dans ses cheveux ou sur ses vêtements. Qu'avait-il dit ? Qu'il ne pouvait pas remettre ses vêtements mouillés ? Mais alors quoi ? Il devait rester nu ? À cette pensée, Minoru frissonna de dégoût. Il ne voulait pas être nu. Pas devant ce mec. Pourtant, docilement, il retira ses vêtements un à un. Il avait l'habitude de faire des choses dont il n'avait pas envie. Il n'avait pas voulu non plus couché avec son ravisseur et s'était pourtant laissé faire plusieurs fois. Il garda néanmoins son boxer et lorsqu'il sortit de la douche, enroula autour de lui une serviette qui se trouvait là. Planté devant le miroir, il n'osait pas relever la tête pour regarder son reflet. Il aurait trop honte de ce qu'il verrait. Et maintenant ? Il ne pouvait pas rester là indéfiniment. Il n'avait pas le choix.

La porte de la salle de bain grinça. Il la poussait lentement comme effrayé parce qu'il pouvait trouver derrière. Ses cheveux étaient encore un peu humide et hormis son boxer mouillé, il était sec. Il ne pleurait plus mais son corps laissait échapper par tous ses pores la terreur qu'il ressentait. Il s'adossa à la porte pour la refermer et osa lever un peu les yeux pour voir Li Shen. Il remarqua les bleus sur ses bras et se mordit la lèvre. Non, tais-toi Minoru. Ne pose pas la question. Ne prends pas ce risque. « Tu as mal ? » Trop tard. Sa petite voix innocente et à peine audible sonna dans la pièce. Oui, à cet instant, Minoru s'inquiétait pour le grand méchant loup.


Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 24 Sep - 15:09
Pourquoi est-ce qu'il avait ramené ce mec ici. Ce type qu'il avait maltraité depuis des mois avec le sourire, y prenant même plaisir comme pour extérioriser une quelconque haine contre lui-même, mais pas foutu de se le faire subir à soi, il s'en prenait aux autres ? Li Shen entendait l'eau couler. Il se demandait même si Minoru n'avait pas écoulé autant de larmes que la flotte de la douche. Il avait vu son regard. Pourquoi il n'avait jamais ce regard avant... Pourquoi il était en train de se trouver dégueulasse, et sadique ? Pourquoi il avait aimé ça ?

Depuis que Zander était revenu dans sa vie et cette engueulade qu'ils avaient eu, beaucoup de choses ne viraient pas comme il fallait dans sa tête. Au peut-être que si au final, et que durant tous ces mois où ils l'avaient abandonné en cure de désintox, il s'était défaussé de cette charge. Pensant qu'il était plus facile de laisser la tâche aux autres, lui qui supportait pas ça d'habitude et là, son meilleur ami, il l'avait balancé là bas, comme refusant d'assumer l'avoir aussi trainé là dedans, l'avoir laisser s'enfoncer pour le repêcher et jouer les faux samaritains. C'était à lui de prendre soin de Zander, ça aurait du être à lui de le sortir de ça.. Il ne l'avait pas fait. Pourquoi... Tout était fondé sur des pourquoi en ce moment. Et la réponse était qu'il était responsable de tout ce merdier. En avoir conscience était une chose mais l'assumer était autre chose et sa personnalité était ancrée, ses souvenirs amers aussi, ses douleurs, ses cicatrices.

Il baissa les yeux sur ses mains et passa le bout de ses doigts dans une des paumes, pensif. Il entendit la douche s'arrêter mais ne bougea pas. Son regard bifurqua sur certains bleus présents sur ses avants-bras. Il connaissait la douleur de se faire tabasser. La douleur de ne pas avoir de valeur. La douleur d'être seul et de ne pouvoir se manifester que par des moyens violents de manière à ce qu'on le voit.... Mais pourquoi sur Minoru. C'était facile. C'était gratuit... C'est lâche...Oui mais c'était bon. Alors c'était pour ça ? Pour prendre ton pied ? Même pas. Il n'en savait rien. Perdu dans ses penser à fixer ses mains et ses bras, il n'avait pas trouvé important de noter que Minoru était sorti en silence de la salle de bain. Adossé à la porte, il l'observait et vint une autre question qui vint violenter intérieurement Li Shen ? « Tu as mal ? » Il se touchait un hématome important sur le cote du bras du bout des phalanges, et son geste se stoppa lentement. Son regard aussi. Un regard qui se troubla. Il le releva lentement sur le chétif dénudé, et il le parcourut des yeux. Il n'était pas bien gros et tellement blanc, comparé à lui. Le visage fermé de Li Shen remonta sur les yeux de Minoru.

Il tint son regard, interdit. Il était serieux là ? Après tout ce qu'il lui avait fait, ce mec s'inquiétait pour lui ? Ou bien c'était un sadisme refoulé qui lui balancerait un « c'est bien fait » s'il lui répondait oui ? Non impossible. Il savait que s'il lui faisait ce que coup là, Li Shen l'explosait sur le place. Un coup de poing dans le ventre suffirait à le sêcher net, il avait l'habitude du peu de résistance au coup de Minoru. Le Taiwanais plissa les yeux, ne comprenant pas... Pourquoi il s'inquiétait pour lui ? Pourquoi il s'était encore excusé quand il avait fermé la porte. Ils auraient été trois semaines en arrière, il l'aurait massacré pour ça. Quoi qu'il l'aurait même pas ramené ici.

Perturbé, il baissa les yeux dans le vide en se passant la main sur le bleu. Il ne répondrait pas. Il était trop fier. Il se leva lentement, sans un mot, se passa une main sur la nuque, toujours aussi pensif et ouvrit son armoire pour sortir un jogging gris, un tee shirt à manche longue noir et une paire de chaussettes. Rien d’extravagant, ça suffirait. Il se retourne, s'approche et lui colle les vêtements sur le ventre, sans répondre à sa question, mais la réponse était évident. « Pourquoi tu te sens concerné par mon état après ce que je viens de te faire... » Il s'éloigne de nouveau de lui et branche une bouilloire, ouvre un placard, prend un sachet de croissant, le jette sur le rebord d'une table, puis se pose sur un des tabourets près de la petite table qu'il avait mis dans sa chambre. "Sapes-toi." Il le regarde en coin, se disant que vu ses manières et son comportement, ce gamin devait être un ancien gosse battu ou un truc du genre. Il repensa alors à leur père... à lui et Tâm. Et à Tâm qui prenait toujours sa défense pour prendre sur la gueule à sa place... Sa gorge se serra. Tâm... Li Shen s'assit et soupira en se frottant le visage de sa main... "Pourquoi tu t'excuses toujours...."

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Ce message a été posté Lun 28 Sep - 14:51

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La vie de Minoru se constituait principalement de cauchemars. Il gardait sur son corps les cicatrices d'une violence trop souvent gratuite et inexplicable. Certaines remontaient encore à la période sombre de sa vie où durant les dernières années son ravisseur s'était octroyé le droit de disposer de son corps comme bon lui semblait. D'autres, beaucoup plus récentes, venaient des mauvaises plaisanteries que lui infligeaient les brutes du campus. Il n'avait connu que quelques temps de répit lorsque, juste après son retour, ses parents avaient insisté pour qu'il prenne des cours à distance. À l'abri, loin des autres, il ne s'était pas nécessairement senti plus heureux qu'à ce jour. Il avait beau ne rien comprendre à ce nouveau monde dans lequel il évoluait, il se sentait moins prisonnier en restant sous le joug de quelques têtes brûlées que pendant son enfermement ou sa réclusion chez lui. Les mauvaises langues murmuraient qu'il aimait ça. Qu'à force de se faire taper dessus, il y avait pris goût. On décelait une part de vérité dans ses rumeurs. Non, il n'appréciait pas les coups qu'il encaissait. Mais oui, il avait fini par s'y habituer. Les larmes coulaient encore. Il suppliait encore. Il savait simplement qu'il ne disposait d'aucun moyen d'échapper à tout ça. C'était trop tard. On ne pouvait plus le tirer de ce cercle infernal. Il était devenu la victime préférée. Un véritable punching-ball ambulant. Il n'avait qu'une envie, disparaître.

L'étudiant en littérature ravala difficilement et bruyamment sa salive. Pourquoi Li Shen le fixait-il comme ça ? Avait-il encore raté une occasion de se taire ? Mais Minoru se posait vraiment la question. Est-ce que ce type souffrait ? Tous ces bleus sur le corps, ces marques de coups violents qu'il n'avait pas pu éviter, d'où venaient-elles ? Il ne voyait qu'un seul Li Shen. Celui qui aimait le torturer. Il n'arrivait pas à imaginer un Li Shen assiégé par les autres. Des bagarres. Sans doute. Minoru le trouvait soudainement plus humain. Peut être que la violence était sa façon à lui d'appeler à l'aide ? Plus que quiconque, il reconnaissait ces signes. Il avait passé presque tout sa vie à chercher du secours, il continuait d'ailleurs. Il n'était pas encore réellement sauvé. Surpris, il entoura les fringues avec ses bras et baissa aussitôt les yeux. Il avait raison. Quelqu'un de normal ne s’inquiéterait pas du sort de son tortionnaire. Mais Minoru n'appartenait pas réellement à cette catégorie de personnes.

« Parce que tu es différent. » Avoua-t-il à voix basse. Il se souvenait avoir lu que la violence n'était que l'expression tragique de besoins non reconnus, non satisfaits. Qu'il s'agissait d'une forme de faiblesse. Qu'est-ce qui manquait à Li Shen ? Minoru soupira. Sa lèvre inférieur tremblait encore. Il avait froid. Il déplia les vêtements qu'il tenait dans ses mains puis les enfila lentement. Li Shen envoyait des signaux contraires, qui s'opposaient et se contredisaient. Si bien que Minoru ne savait plus comment se comporter. Se trouvait-il à l'abri ? Ou en danger ? Le haut était trop large pour lui, de même que le jogging dont il serra l'élastique au maximum pour éviter de le perdre. Mal à l'aise dans ses habits qui n'étaient pas les siens, il croisa ensuite ses bras sur sa poitrine. Il n'osait pas bouger. Il ignorait s'il pouvait se rapprocher de lui ou s'il valait mieux qu'il reste planté là.

C'était son problème. Il ne rentrait dans aucune case. On ne lui laissait pas de place. Ou du moins, il ne la trouvait pas. Il se sentait mal à l'aise partout. Alors il s'excusait. Il s'excusait d'être là. Il s'excusait d'exister. Il avait l'impression de déranger tout le monde et que personne ne voulait de lui. Minoru haussa les épaules, encore fébrile mais surtout méfiant. Li Shen lui paraissait bien calme d'un seul coup. Cela signifiait-il que la tempête s'approchait ? Mais en même temps, le plus jeune percevait sa détresse. L'empathie, ce sentiment encombrant qui l'empêchait d'en vouloir à ses persécuteurs. Et tout doucement, il se rapprocha de lui. Il ignorait pourquoi mais il avait presque envie de le prendre dans ses bras. Il avait l'air si malheureux. Comme désarmé ou désemparé face à lui. S'il avait plus de force, s'il n'avait pas peur des autres, peut être bien qu'il l'aurait enlacé. À la place, il s'agenouilla devant lui. Il voulait voir ses yeux qu'il cachait. Pourquoi Li Shen ne le regardait-il plus ? Qu'est-ce qu'il fuyait ? Et d'une certaine manière, il lui retourna sa question. « Pourquoi tu te bats ? » Avait-on un jour déjà vu une telle scène ? La victime attendrie par son bourreau ? Oui, Minoru avait déjà vécu ça. On lui attribuait le syndrome de Stockholm parce qu'il refusait d'en vouloir à l'homme qui l'avait enfermé pendant des années. Était-ce pour ça qu'il se préoccupait de ce que Li Shen pouvait bien ressentir ? Une petite voix lui murmurait qu'il se trompait de question. « Contre quoi tu te bats ? » Mais aussi que, très probablement, Li Shen ne voudrait pas lui répondre.


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Ce message a été posté Mar 29 Sep - 15:18
Les yeux fermés dans sa main, Li Shen était assis de trois quarts à la petite table, la bouilloire commençant son souffle chaud, jusqu'à derrière lui. Il pensait à Tâm, au fait qu'il soit malade, au fait qu'il avait pourtant avant leur séparation passer son temps à le protéger. Ça remontait à 7 ans, maintenant. Enfermé dans cette prison de solitude dont Zander l'avait sorti. Et lui, en remerciement, après cinq ans d'amitié, de fraternité interse, il l'avait mis en prison. Tout le contraire. Un mal pour un bien qui s'était transformé en un bien pour un mal... Que des erreurs. Il se sentait coupable de toutes ces merdes, sans savoir comment les endiguer. Pas de modèle masculin, personne pour le guider, il avait toujours son chemin seul, mais ça laisse des traces, ça explose, et qui dit que c'est le bon en plus ? Il se rend compte qu'il a merdé, qu'il merde trop, que ça ne va pas s'arrêter comme ça et qu'il est en train de se casser la gueule en beauté, mais il refuse cette idée. Il ne mettra jamais le genou au sol, à moitié qu'on l'y force. Il n'a jamais perdu, jamais échoué, que ce soit en études ou ailleurs. Et quand il chutait, il se relevait pour frapper encore plus fort. Il était au dessus. Il était le prédateur, pas la proie, ou le petit molosse abandonné. Jamais. Et au fond de lui, un gosse de onze ans avec les joues rondes lui faisait signe de la main en penchant la tête. Un gosse qui se voyait ravagé par une nuée noire aux dents larges, et dont le souvenir n'était plus qu'un vide profond. Qui est-il ? Le frère de... ? Le fils de... ? Il détruisait tout autour de lui pour avoir cette sensation d'être fort, cette sensation de maitriser, mais quand il n'y a plus rien, de quoi peut-on se sentir fier ? Que peut-on maitriser ? Pourquoi ce besoin de maîtriser... ? Li Shen se racla la lèvre des dents et expira lentement, rouvrant les yeux pour voir … Minoru à genoux par terre devant lui.

« Qu'est-ce tu fous... » sortit-il machinalement. S'il voulait lui tailler une pipe en remerciement, c'était mort. Il était hétéro et il n'en serait jamais autrement. Différent qu'il avait dit... Différent de quoi. Il avait préféré ne pas s'attarder sur la phrase, et voilà que le blond rajoutait une dose ? Une question piège. Une question qui fait mal, surtout quand on ne sait pas quoi répondre. Li Shen le fixa, interdit. De nouveau. Il se demandait qui était ce mec au final. Des cheveux blancs, une peau pure, on aurait pu lui greffer des ailes qu'il aurait eu le profil parfait de l'ange venu en ce monde pour imposer sa présence de par une fausse faiblesse et le mettre au pied du mur... Li Shen garda sa tempe dans ses doigts et détailla Minoru, sa main allant à l'aveugle éteindre la bouilloire. Pourquoi est-ce qu'il se bat... Parce qu'il n'a pas le choix ? Parce qu'il pense que ça fait partie de lui ? Parce qu'il ne veut pas perdre ? Parce qu'il veut qu'on le voit ? Parce qu'il veut qu'on s'excuse pour ceux qui l'ont détruit autrefois ? Parce qu'il aimerait juste être respecté et apprécié, et... aimé... Il... Il se bat pour qu'on l'aime ? C'est absurde dit comme ça... ça paraissait logique pourtant dans sa tête, ou du moins il venait de faire la liaison... Comment pouvait-on aimé quelqu'un qui passe son temps à foutre la merde... ? Peut-être que c'était ce qu'il cherchait au fond aussi ? Qu'on lui tombe dessus pour de bon, pour lui faire la misère, le punir comme il devait l'être. L’autoflagellation pour une vie d'oublie, de violence, de solitude où il avait eu un seul véritable ami et l'avait détruit éparpillé. C'était ça... Avant de l'envoyer en cure, il n'était pas tombé si bas, c'était après que tout avait viré de mal en pis. Un vide à comblé, une raison de se sentir vivant en étant seul, donc souffrir ?

« La douleur me permet de prendre conscience que je suis vivant... » Il ne trouva que ça à dire et se leva pour aller chercher un second tabouret et lui mettre dans les mains, après l'avoir relever par un bras. Il n'était pas doux, mais on ne lui avait pas appris, il fallait faire avec. « Te fous pas à genoux comme ça devant moi, c'est malsain. » Il se rassit en prenant un croissant et se posa pensif, en dépiautant la pauvre viennoiserie qui voyant sa chair partir en lambeaux sans être manger.
« Contre quoi je me bats... contre moi-même, chose que toi tu n'fais pas. Pourquoi. » Il sort deux tasses en coin.
"J'irai pas en cours aujourd'hui et toi non plus. Cherche pas, t'as pas le choix ou j't'attache."
Ca c'était dit. Li Shen était calme, mais restait Li Shen, il ne pouvait pas changer comme ça et son comportement actuel était aussi rare que l'exploit en valait le détour. En réalité, le taiwanais aurait préféré avoir un gastro que d'être dans cet état.

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Ce message a été posté Mar 29 Sep - 20:22

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Vous savez, on dit que pour parler aux enfants il vaut mieux se mettre à leur hauteur, et en s'agenouillant devant Li Shen, c'était un peu ce que Minoru cherchait à faire. Il ne le considérait pas comme un enfant, évidemment. Il essayait juste de capter son attention, de le déchiffrer. Il ne voyait plus la brute sadique qui aimait tant le blesser. Li Shen venait d’entrouvrir une porte qui offrait au jeune étudiant en littérature l'occasion d'apercevoir ce qu'il préférerait sans doute cacher. Il le sentait. Il le sentait parce que, dans le fond, ils se ressemblaient. Il était aussi paumé que lui. Peut être même plus encore. Il avait l'air si seul. Minoru connaissait bien ces deux sentiments. Il vivait avec depuis trop longtemps. Tous les jours, il se réveillait avec un nœud à l'estomac. Apeuré à l'idée de devoir affronter une autre journée dans ce monde qui ne voulait pas de lui. Et chaque soir, il se couchait avec la sensation d'être un peu plus seul. Alors même s'ils semblaient radicalement différents, et presque des habitants ne vivant pas sur la même galaxie, ils partageaient quelque chose. Enfin, Li Shen rouvrit les yeux. Il croisa son regard et resta dubitatif face à cette question. Cela ne se voyait-il pas ? Il tentait de communiquer. C'était pas vraiment son fort. D'ailleurs, ça ne devait pas être celui de son tortionnaire non plus. Quelle situation étrange. Quelques minutes plus tôt il le balançait sous une eau glacée et écrasait sa clope sur sa peau puis maintenant, maintenant quoi ? Minoru ne saisissait pas bien ce qui se passait dans cette chambre mais il préférait ça à de multiples tortures.

« Rien ? » En fait, il ne savait pas ce qu'il attendait comme réponse. Il se mit à mordiller l'intérieur de sa joue pour éviter de dire d'autres idioties. Il finit par baisser les yeux ne parvenant plus à soutenir le regard si intense de Li Shen. Il posa les mains sur ses cuisses recouverte du jogging qu'il lui avait prêté. Ça faisait du bien de porter des vêtements secs n'empêche.

Mais au bout d'un moment, il reprit la parole histoire de continuer sur sa lancée des questions douteuses et dangereuses à poser à un mec comme Li Shen. Il n'allait sans doute pas lui répondre de toute façon. Il le comprendrait. Lui non plus, il ne répondrait pas si on lui demandait. Il passa sa main dans ses cheveux encore mouillés pour les remettre en arrière. Il risquait peut être quand même d'attraper un rhume avec tout ça. Et puis il sursauta quand Li Shen lui livra sa réponse. Surpris, il fronça les sourcils. Il s'imaginait tellement qu'il allait l'envoyer sur les roses que pendant un instant il ne songea pas du tout à ce que signifiait tout ça. Souffrir pour se sentir vivre ? Il analysa cette perspective sous tous les angles. Est-ce qu'il faisait ça lui aussi ? Est-ce qu'il acceptait de morfler en silence parce que ça lui procurait la sensation d'être vivant ? Minoru n'y avait jamais réfléchi mais il se rappelait maintenant de quelques paroles de sa psy. Elle prétendait qu'il associait la douleur à la survie parce que durant ses dernières années d'enfermement on lui promettait de ne pas le tuer s'il se laissait faire. On le menaçait. On appelait ça du chantage aussi. Ça avait du sens. Mais dans ce cas, cet homme tenait sa vie entre ses mains. De quel droit ? Pourquoi ? Minoru secoua vivement la tête pour effacer tout ça. Il eut à peine le temps de remettre ses idées en place que Li Shen l'obligea à se lever sans grande délicatesse. Malsain ? « Bah pourquoi ? » Bien sur, un garçon comme Minoru ne pouvait pas comprendre ce que Li Shen avait vu ou ce à quoi il associait cette position. Même s'il s'était déjà retrouvé dans ce cas, le sexe demeurait encore pour lui tout un mystère et il n'avait aucune clé pour l'aider à comprendre.

Mais il ne chercha pas plus loin. Il posa sagement ses fesses sur le tabouret et posa à nouveau ses mains sur ses cuisses. Intimidé, il ignorait comment agir et réagir face à Li Shen. Il leva un sourcil en le voyant chercher deux tasses. Est-ce qu'il y en avait une pour lui ? Non, sûrement pas. Il buvait peut être deux trucs différents et avait donc besoin de deux tasses. Les gens le trouvaient louches mais Li Shen était bien pire de son point de vue. Il se battait contre lui-même. Ça, il l'avait remarqué. Y avait qu'à l'observer un peu pour le comprendre. Minoru n'était peut être pas très doué pour s'intégrer ou se faire des amis, il n'empêche qu'il cernait plutôt bien certaines choses chez les autres. Leurs sentiments les plus enfouis par exemple. Peut être que cela l'obligeait à oublier les siens. Les dernières paroles de Li Shen créèrent néanmoins une réaction chez le blondinet. Ses doigts se crispèrent. « T'en sais quoi ? Mon combat est plus compliqué, c'est tout. » Voilà un événement qui ne se produisait que très rarement. Minoru parlait. Il parlait de lui. De ce qui se passait dans sa tête. C'était peu précis, mais ça n'en perdait pas de sa valeur.

Il haussa les épaules. Il se fichait de rater les cours ou non. De toute manière, il n'avait pas prévu d'y retourner après le petit problème de farine qu'il avait rencontré. Mais il ne pensait pas non plus se retrouver prisonnier dans la chambre de Li Shen. Dans un sens, ça ne l'inquiétait pas plus que ça. Il avait l'habitude. Il avait connu pire. Il pourrait choisir de se taire. De garder le silence jusqu'à ce qu'il le libère. Mais c'était sans compter sa spontanéité et son besoin de dire ce qui lui passait par la tête. Puis quelque chose le travaillait. « Et frapper les autres, ça t'aide à te sentir vivant aussi ? » Si oui, il devrait peut être s'y mettre. Bon d'accord, il n'en avait pas les moyens. « Et puis quoi, t'es pas mort non ? À moi tu me sembles bien vivant en tout cas. Tu sais, t'as pas grand chose d'un fantôme. » C'était plus facile de questionner les autres que soi-même. Et c'est quand il se comportait ainsi qu'on comprenait pourquoi il agaçait tant de gens. Quel excès de courage en plus. Faut dire qu'il avait pas totalement tort.


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Ce message a été posté Mer 30 Sep - 20:55
Comment bah pourquoi ? Non mais ce mec était vraiment niais à ce point ? On se fout pas à genoux devant un autre, sauf pour trois raisons. Un on veut lui en tailler une. Deux on est son soumis. Trois, il a pas de mains et c'est par pur charité pour lui faire ses lacets. Bon après ça peut être les trois à la fois, mais là, ça devenait glauque. Li Shen ne voulait pas savoir. Mec ou fille, on se fout pas genoux devant comme ça. Ça peut être même pire ! Une demande en mariage ! Le taiwanais allait loin là. De toute façon, son esprit commençait à se disloquer sous les mots simples mais tellement bien placés de Minoru. Comment se pouvait-il qu'il se retrouve assiégé par un mec comme lui. Il lui suffisait de lui mettre une claque pour que tout rentre dans l'ordre pourtant. Une claque et il pleurait comme une fille et ça l'énerverait tellement qu'il continuerait. Mais pas cette fois. Il ne le ferait pas. Pourquoi ? Parce qu'il était fatigué.

Parce qu'il était énervé contre lui-même en ce moment. Parce qu'il était perturbé depuis plusieurs jours savoir pourquoi et ça le gonflait au point qu'il avait besoin de trouver des réponses. De toute façon, même si Minoru parlait, même s'il avait la stupidité de le faire, personne ne le croirait. On passait sans le voir. Il n'y avait que les mecs comme Li Shen pour avoir un radar à bouc émissaire. Le genre de GPS qui marque en gros dans un coin de l'oeil « il est ici. » Il n'avait pas que lui comme défouloir, mais il devait avouer qu'il avait été son petit jouet fétiche en l'absence de Zander. Un jouet malsain. Un jouet solide, qui était toujours là comme la dernière fois, prêt à prendre une rouste. Un jouet... increvable. Alors que lui … l'était. Il ne comprenait plus rien. Comment ce mec, cet espèce de chialeuse sur pieds, pouvait tenir le coup.

Quand Minoru lâcha que son combat était trop compliqué, Li Shen le fixa calmement mais longuemment.

«  J'crois surtout que t'as décidé qu'il le soit. Rien n'est facile dans la vie. Quand on veut un truc, on va le chercher et on s'en donne les moyens. Toi tu l'attends. Tu sais quoi, ché pas c'que t'attends... » Li Shen se serrent les doigts de la main gauche dans sa main droite et s'accoude à la table pour s'approcher du visage de Minoru. « Mais ça viendra pas. Y'a que les gosses qui croient au Père Noël pour attendre les cadeaux. Toi j'crois surtout que t'es résolu. Tu veux même plus t'battre. T'as pris l'habitude de morfler et tu t'dis que c'est bien comme ça... Que tu mérites rien d'autre non ? Après tout... peut-être que ça t'fait vibrer d'avoir peur...  » souffla-t-il près de sa joue et il s'approcha un peu plus pour lui lâcher dans l'oreille. « l'adrénaline...tu connais ça n'est-ce pas... Quand t'as des frissons partout, le ventre qui se serre, et l'envie de t'enfuir loin, mais tu restes parce qu't'en a besoin, pour te dire que t'existes tout au fond de toi. Ce serait pire qu'on passe sans te voir. Pire d'avoir l'impression d'être un fantôme... alors … à choisir... tu préfères être un souffre douleur visible... qu'une petite chose invisible. » Li Shen pousse lentement un des mug vide entre eux deux sur la parcelle de table qui reste et se détache de Minoru sans un regard, lui filant un litre de lait et le chocolat en poudre, machinalement. Il se lève et s'éloigne pour aller chercher son portable. Il a snobé précédemment la question sur le fait qu'il frappait les autres. « Te frapper, ça va me soulager en tout cas, si tu reposes un question aussi conne. » Il lit un texto de Zander et lui répond en revenant à la table, s'asseyant au même endroit, se servant un café instantané. C'est un peu dégueulasse mais il s'en fout, il a besoin de son café noir. Il se sort une clope et l'allume lentement... encore une. Zander est pas là , il peut pas lui arracher.
« Sous-estime pas les fantômes. Si ça se trouve t'en as un juste derrière toi, qui me fait un grand smile plein de dents pointues et qui veut t'bouffer »

Et si le démon, c'était Li au final. Les légendes veulent que les fantômes soient immatériels, mais beaucoup sont aussi assimilés au démon... le Japon était rempli de ses légendes d'Oni. Il sourit en coin et fixant Minoru dans les yeux et les plissa histoire de le faire flipper un peu plus. Li Shen était un peu taré, il fallait le reconnaître, mais il refusait de se livrer totalement, du moins pas sans le tester et le torturer juste un peu mentalement histoire de pousser ses résistances au max.

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Ce message a été posté Jeu 1 Oct - 17:49

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Figé, un frisson d'horreur secoua son échine. « Pourquoi tu me juges ? » Marmonna-t-il. Ses doigts se crispèrent autour du jogging gris qu'il portait. Cette proximité, son souffle sur sa joue, il n'avait pas apprécié. Li Shen ne s'en doutait pas mais il craignait tout ça plus que les coups. La douleur, on la supporte puis elle s'en va. Alors que la peur, elle s'insinue sous notre chair, au plus profond de nos entrailles et peut continuer à nous hanter des jours, des semaines voire des mois. Puis qu'est-ce qu'il racontait ? Les yeux plissés, Minoru tentait de remettre un peu d'ordre dans son esprit. Il n'acceptait pas ce traitement pour se sentir vivant. Il ne supportait pas toute cette attention. Il se trompait. Il préférerait se changer en fantôme, et de loin. Chez lui on le couvait trop. Sur le campus on le martyrisait trop. Mais il marquait tout de même un point. Minoru n'avait plus envie de se battre. Résolu, il acceptait son sort et endossait son rôle de victime sans chercher à regagner la surface. Il préférait couler parce qu'il ne trouvait plus la force de se démener. Prendre conscience de cette évidence lui arracha un soupir de lassitude.

Il baissa les yeux sur cette tasse que Li Shen venait de pousser vers lui. Quel type étrange. Il lui envoyait tant de signaux contradictoires. Minoru peinait déjà assez à déchiffrer les gens mais si en plus on le bombardait d'informations insensées, il y arrvait encore moins. Est-ce qu'il avait le droit de se servir ? Doucement, en guettant les réactions de Li Shen du coin de l'oeil. Il entreprit de remplir sa tasse. Jusqu'à ce qu'il le mette à nouveau en garde. Il se raidit d'un seul coup. Il imprima dans un coin de sa tête cette remarque et hocha docilement la tête. Li Shen n'aimait pas les questions qu'il lui posait. Pourquoi ? Enfin, cela ne lui plairait pas non plus s'il se mettait à l'interroger. Il porta sa tasse de chocolat à ses lèvres pour en boire de longues gorgées.

Jusqu'à ce qu'il manque de s'étouffer. Il toussota plusieurs fois et se retourna vivement pour vérifier si ce que Li Shen disait était vrai. Mais il aurait dû s'en douter, il le faisait marcher. À la fois déçu et soulagé, Minoru se retourna en fronçant les sourcils. « Je le savais ! T'es qu'un menteur de toute façon. » Même quand sa manière de s'exprimer l’infantilisait. Il ressemblait tant à un pauvre gamin paumé. « C'est même pas drôle. » Lâcha-t-il un peu boudeur. Enfin, Li Shen n'avait sans doute pas fait ça dans le but de l'amuser.

Il entoura la tasse avec ses mains et finit par se dire que, tout de même, ça aurait pu être pire. Il avait l'habitude d'être plutôt malmené par Li Shen. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi calme. À part la clope écrasé sur sa paume et la douche, il ne l'avait pas touché. Ah oui, ça piquait un peu d'ailleurs. Il jeta un coup d’œil à sa petite blessure. Là encore, il avait connu pire. Mais il craignait que cela ne lui laisse une cicatrice indélébile. Il souffla à nouveau. Le silence qui régnait ne le dérangeait pas. Mais il se posait tout un tas de questions. La situation lui paraissait anormale et il désirait savoir ce que Li Shen comptait faire de lui. Il allait vraiment se contenter de lui servir un chocolat chaud ? Minoru refusait d'y croire. Son regard arpenta alors les lieux, toujours sur ses gardes. Il ne s'imaginait pas se retrouver un jour dans sa chambre. Et en même temps, ça ne le rassurait pas. Il avait l'air perturbé en plus. Il devait avoir besoin de rester seul. Peut être qu'il pouvait tenter quelque chose ? « Je dois vraiment rester avec toi ? » Comment on dit déjà ? Ah oui, l'espoir fait vivre. Fallait avouer que Minoru, bien qu'intimidé, ne tremblait pas vraiment de peur pour l'instant. Et même si le comportement de Li Shen l'intriguait, il ne désirait pas réellement en savoir plus. Il préférerait s'enfuir. Ah, s'il avait son téléphone sur lui il aurait pu essayer de contacter Ji Hyuk ou bien Tsubasa. Sauf qu'il était pris au piège cette fois et pour de vrai.

« C'est qui Zander ? » Oui, il venait de se rappeler d'un petit détail. Un éclair de génie, ou plutôt un flash. Li Shen lui avait dit qu'il ferait mieux de remercier ce mec mais il se demandait quel lien les unissait. En tout cas, il ne voyait pas du tout de qui il s'agissait. Ça n'allait pas être évident de le retrouver.


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Ce message a été posté Sam 3 Oct - 16:34
Il n'avait pas répondu au « pourquoi tu me juges », s'étant juste contenter de lui adresser un regard sûr de lui. La dénégation est tellement belle à voir dans les yeux de l'autre, n'est-ce pas li shen ? Et si tu te regardais pour de vrai dans un miroir, sans t'arrêter à l'enveloppe. Peu importait son cas, il n'était pas un cas intéressant de toute façon. C'était un fait indéniable. Et quand il pouvait l'être , il faisait tout pour tout détruire, et faire s'éloigner les autres. Il l'avait observé. La fragilité de Minoru lui rappelait cette personne à qui il avait envoyé le texto. Était-ce parce qu'il lui ressemblait dans sa fragilité qu'il l'avait cette fois épargné ? Pire encore, il lui avait parlé, s'était laissé embarqué dans cette compassion bizarre et cet échange digne d'une autre dimension.

« Je suis un menteur, t'es sûr ? En quoi ? » Il baissa les yeux sur son café et y logea trois sucres. Un jour, il crèverait du cholestérol ou d'une overdose d'un truc pas bon pour son corps. Entre la clope , la caféine, le sucre, l'alcool, et les drogues éventuelles, tout était bon pour lui niquer la santé, mais il s'en foutait. « Ouais tu restes. Tu veux peut-être un seconde clope dans la main ? C'est pas parce que j'accepte de parler que tu m'as acquis à ta cause, te méprends pas.  Pourquoi, tu veux pas rester ? » Il haussa un sourcil en montant sa tasse à ses lèvres avec un sale sourire en coin, un sourire taquin, le genre provocation mais gentiment appuyé, rien de vulgaire, juste ce qu'il fallait pour provoquer un frisson chez l'autre, et le regard acéré suivant ses mimiques. «De quoi t'as peur... » Il jouait ? Plus ou moins, mais il savait au fond qu'il ne lui ferait plus de mal si Minoru restait sensé, c'était juste une petite provocation. Le soucis c'est que Li Shen avait pris l'habitude de ne pas se rendre compte de certains de ses petits jeux. L'arrogance était ancré en lui maintenant et il avait acquis un coté malsain qui revenait souvent sur le tapis comme pour se rappeler à lui-même qui il était et d'où il venait. Il but une gorgée de café noir pour se caler la clope dans les lèvres pensif, les yeux redescendu sur le liquide sombre, qui bougeait en douceur comme son cœur, à lui donner la nausée cérébrale. Il était crevé.

Qui est Zander. Li shen bloqua . Peu de mots et toujours ces questions dérangeantes. La bouille traumatisé qu'avait affiché Minoru en vérifiant derrière lui avait fait sourire Li Shen tout à l'heure. Ce mec était malléable à souhait ? Non c'était plus compliqué, mais il avait peur de tout, ça en revanche c'était une évidence. Il essayait d'éloigner son esprit de cette dernière question... A cet instant, Minoru avait mis les pieds dans un endroit dangereux... « C'est.. »... Un vide. Un silence lourd, son regard fixant cette cuillère sortie de son mug et encore pleine de ce liquide opaque. Il laissa le café s'écouler goutte à goutte.
« Mon … meilleur ami. Mais je l'ai trahi... je l'ai abandonné et il est quand même revenu... je l'ai frappé et il est resté...  » C'était complètement absurde. C'était douloureux. Il ne comprenait pas pourquoi ça l'était autant. Zander était la seule personne qui avait eu de la patience pour lui, des années durant et lui... il l'avait juste envoyé là bas. La solution ? Tu parles, il était revenu détruit et il n'était pas là à la sortie, pensant que c'était plus facile comme ça. Et encore là, il fuyait autant qu'il pouvait, douloureusement honteux, mais c'était différent aussi et il n'y comprenait rien, refusait de comprendre. Quand il avait ramené Zander dans son studio en centre ville, après lui avoir pété le nez, il l'avait obligé à dormir sur ce même lit. En même temps c'était ou par terre et puis c'est bon, le lit était assez grand aussi. Mais le fait de savoir que Zander était pas loin, qu'il avait un œil dessus, ça lui avait fait passé une nuit plus apaisante que toutes celles passées depuis des mois. Un retour en arrière, en mémoire des soirées de beuverie qu'ils avaient passé, à finir endormis sur le même canapé dans des trous perdus, trop torchés pour se lever et rentrer. Mais leur complicité était à leur paroxysme à l'époque, des bro comme on en fait peu, et qui partageaient tout sauf le cul ça va de soi. Ils allaient à peu près bien à l'époque, même si Zander était défoncé la moitié du temps, mais Li Shen se faisait une raison , jusqu'à ne plus pouvoir et l'envoyer en desyntox.
« Comment vous faites... » Un autre silence... «  Pour ne pas en vouloir au mec qui vous a trauma... » Son pouce appuya sur la cuillère que tenait la même main, et l'extrémité se tordit sous la pression imposé. Li Shen avait une sacré poigne en dépit des apparences. Pas grand mais solide et charpenté. Il jeta la cuillère sur la table et soupira dents serrés en se prenant la tête dans les mains, grognant.... il ne supportait plus tout ça, il avait envie de tout envoyer chier. la table et son contenu. Minoru aussi et Z... non... non justement... il ne pouvait pas faire ça, alors quoi.... Il était nerveusement épuisé et tout s'embrouillait dans sa tête. Instable à souhait, un coup gentil, un coup sadique, un coup fatigué, un coup énervé, un coup sûr de lui, et ... au fond, ce n'était qu'un foutu puzzle en vrac. Il avait au moins un point commun avec son frêre.

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Ce message a été posté Dim 4 Oct - 17:15

meet the devil


Quel monde permettait à ces deux êtres si différents de communiquer ? Minoru ne respirait pas le même air que Li Shen. Pourtant, quelque chose d'étrange se produisait. Une connexion particulière s'établissait. Un fil transparent se tissait pour lier ces deux âmes solitaires et indéniablement égarées.

Ce mec mentait. Il cherchait à l'effrayer. Il lui parlait de fantômes qui n'existaient pas. Même si parfois, Minoru y croyait. Il se savait ridicule parce qu'on se moquait de lui à chaque fois qu'il mentionnait ces spectres qui viendraient nous hanter après la mort. Il fronça les sourcils, presque vexé. « Parce que tu sais qu'il n'y a pas de fantôme. » Ils ne vivent que dans nos têtes. Les gens aimés, les actes manqués, les non-dits, bref, toutes ces choses qui d'une certaine manière ne peuvent pas nous quitter. Il serra un peu plus sa tasse entre ses mains. Il s'y accrochait comme à une bouée de sauvetage. Parce que Li Shen lui avait offert ce chocolat chaud et qu'il essayait encore de comprendre pourquoi. Ce mec aimait le maltraiter mais il lui prêtait des vêtements propres, lui accordait une boisson et, pour une fois, ne s'acharnait pas tellement sur lui. Comment cela se faisait-il ? L'avait-il perturbé à ses questions ? Les pupilles de l'étudiant en littérature ne cessait de sonder le mystère qui se tenait de l'autre côté de la petite table. Qu'attendait-il de lui ? Pourquoi se comportait-il ainsi avec lui ? Il en avait la chair de poule. « J'aimerais rentrer chez moi. » Lui avoua-t-il avec sincérité. L'enfant réclamait sa maison, sa famille. Cette famille d'inconnus. Ces gens avec lesquels il ne se sentait pas en sécurité mais qui étaient sensés veiller sur lui. Ils n'étaient jamais là pour le sauver. Ses frères ne le protégeaient pas. Ils l'observaient de loin et l'ignoraient pour ne pas se retrouver mêlé à ses histoires.

« Pas de toi. » Car dans le fond, il ne craignait pas Li Shen. Pas plus que toutes ces personnes qui le torturaient. Il avait peur du noir. Il avait peur de l'eau. Peur des endroits confinés. Peur des contacts physiques. Mais pas de quelqu'un en particulier. Il ne lui avait pas répondu avec insolence mais en murmurant tout doucement. Il ne s'agissait pas d'arrogance mais encore d'insouciance, d'inconscience et sûrement d'innocence. Li Shen posait des questions. Minoru répondait sans réfléchir et avec une honnêteté rare.

Il se demandait toujours qui était ce fameux Zander qu'il devait remercier. Il n'avait jamais entendu ce nom. Ça ne sonnait pas tellement japonais en plus. D'où venait ce mec du coup ? Il porta la tasse jusqu'à ses lèvres pour les tremper dans le chocolat tout en guettant Li Shen. Il n'avait pas l'air disposé à lui répondre. Sa question le dérangeait-il ? Il ressemblait à un robot en plein bug informatique. Quand enfin il entendit le son de sa voix, Minoru posa tout doucement sa tasse. Il avait l'impression que le moindre bruit pourrait le distraire et l'empêche de lui livrer une réponse. Attentif, il décida de ne pas le forcer et surtout de ne pas s'imposer. Il craignait tout de même encore les réactions de Li Shen. Il le connaissait très violent et se disait qu'il ne pouvait pas rester si calme encore longtemps. Mais à grande surprise, il se confia à lui. Minoru ne comprenait pas tout. Mais parler de ça semblait difficile pour son tortionnaire. L'étonnement se lisait sur le visage du blondinet. Les sourcils haussés, il l'interrogeait silencieusement au travers de cette mimique. Mais encore ? Que veux-tu dire ? Pourquoi ? Explique-moi. À cet instant, il ne ressentait plus aucune peur, aucune angoisse. Il le considérait autrement. Avec compassion sans doute.

Li Shen n'en dévoila pas plus. À la place, après un long silence, il débuta une question dont Minoru saisit sans mal le sens. Cette question, elle aurait pu lui être posée. Comment tu fais pour ne pas en vouloir au mec qui t'a traumatisé ? Au mec qui t'a rendu comme ça ? Il avait bien conscience pourtant qu'il ne la lui posait pas. Mais elle résonna tout de même un moment dans son esprit. Comment faisait-il ? Était-ce vraiment qu'il n'en voulait pas à cette homme ? Ou simplement parce qu'il trouvait plus facile de bêtement lui pardonner ? Minoru sursauta un peu face à la cuillère tordue qui retomba juste devant lui sur la table. Aussitôt, il leva les yeux vers Li Shen mais ce dernier cachait à présent son visage avec ses mains. Il se pinça les lèvres. Il avait envie de l'aider. Oui, c'est ça, de l'aider. Il sentait toute sa détresse. Si palpable. Si bouleversante. À un point où une espèce de boule se forma dans sa gorge. Il devrait détester Li Shen. Le haïr de tout son cœur. Ce mec qui si souvent l'avait utilisé comme punching-ball. Et malgré ça, il tendit une main fébrile. Comme toujours, il agissait sans réfléchir et se laissait entièrement guidé par son instinct. Sa raison n'intervenait que très rarement. Il la posa sur le sommet de la tête de Li Shen. Ses doigts se perdirent dans ses cheveux et il esquissa un geste qui ressemblait vaguement à une caresse. Il se rappelait combien cela l'avait apaisé lorsqu'il avait dormi chez Ji Hyuk. Et même le diable avait droit à un peu de réconfort.

« C'est parce que tu étais son ami bien avant de le blesser qu'il ne t'en veut pas. » Oui, c'était ça. Voilà pourquoi il n'arrivait pas à détester son ravisseur. Parce que ce dernier avait été pendant longtemps son seul ami. Peut être était-ce la même chose pour Zander ? Mais soudainement, Minoru prit conscience de ce qu'il faisait et de ce qu'il avait dit. Il retira aussitôt sa main qu'il plaça dans son dos comme un coupable. Li Shen n'allait pas aimer. Pourquoi n'avait-il pas réfléchi ? Pourquoi ne tournait-il pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ? Il baissa la tête et ferma fort les yeux, se tenant prêt. Prêt à quoi ? Lui-même ne le savait pas.

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Ce message a été posté Mar 6 Oct - 12:05
Bien sûr qu'il savait qu'il n'y avait pas de fantôme, tout au plus un démon. Pourtant , Li shen avait bien un simili de fantôme en face de lui. Ce mec qui passait outre les bonnes personnes, juste visible des démons, qui se faisaient un malin plaisir de lui taper sur la gueule. Alors quoi, il s'en fichait ? Il n'en savait rien et très honnêtement, là il commençait à avoir mal au crâne. Le nez penché sur son café, il affale sa joue dans sa main et lui jette un œil.

« Chez toi, cest où ? »
Bah oui. Normal qu'il demande, lui qui s'attendait à le voir repartir en cours et non chez lui, voilà qu'en réalité, voilà qu'il voulait retourner chez lui ? Il avait un endroit à lui ? Un endroit sécurisant , plein de peluches, où il pouvait pouvait maudire sans mal le monde entier sans se faire péter la gueule ? Li Shen se disait que ce devait être ça ce qu'il appelait son chez lui, avec une mère aimante, des câlins, des conseils d'ignorer ses méchants camarades, et des goûters copieux. Tellement clichés mais quand on l'a pas eu , une part de soi aurait aimé l'avoir connu. Des regrets ? Pas vraiment. Plus une amertume de ne pas savoir ce que ça fait. Ou un vide. Ce trou bizarre qu'on a dans le ventre de ne pas savoir vraiment ce que ça fait d'être aimé à fond, d'être protégé et choyer. A part par son frère aîné jusqu'à ce qu'il part avec son père et qu'il prenne ça pour la pire des trahisons. Il en était réduit à ça au final. Aigri à dix neuf ans par un sentiment d'injustice violent, il avait fini par devenir comme ça.

Alors comme ça, il n'avait pas peur de lui ? Il était contradictoire. Il était mort de trouille à chaque fois qu'il faisait un geste trop sec, une parole trop haute, une menace imagée, et Minoru savait qu'en plus, chaque menace de Li Shen n'était pas de simples mots. Certains étaient des grandes gueules, mais quand Li Shen ne frappait pas sans prévenir, il avait l'once de subtilité de dire ce qu'il avait prévu. On appelait ça de la magnanimité par Li Shen. C'était discutable certes, mais chaque vision des éléments est particulière à chacun. Avec Li Shen, il fallait accepté l'idée d'être détourné, d'être choqué, d'être perturbé, car tout comme son frêre, (au moins une chose qu'ils partageaient) c'était cette atypie violente, qui perturbe plus l'entourage qu'eux même. Mal formatés, affecté par la vie de manière trop violente pour donner des êtres ordinaires, ils avaient pris deux routes différentes mais étaient-ils si différents … ?

Affaibli mentalement par espacements instables, Li Shen faisait subir à Minoru une tout autre torture, si du moins c'en était une. Le supporter n'était pas chose aisée, encore moins de le comprendre, et pourtant le petit blond essayait ? Pourquoi ? Il réfléchissait vraiment puisque la réponse qui tomba fit office d'un choc violent dans son thorax. Sa gorge se serra. Sa main aussi , ses ongles s'enfonçant dans sa paume. Ça le tuait. Minoru avait probablement raison en plus, il mettait le doigt sur une vérité douloureuse... Alors pourquoi lui, n'arrivait pas à faire ça ? Est-ce que ça voulait dire qu'il devait pardonner à ceux qui l'avaient par le passé blesser ? Et si toute sa déchéance datait d'il y avait plusieurs années de ça ? Et s'il suffisait juste de réparer ça pour que le reste aille mieux ? Il n'en revenait pas que ce mec osait l'écouter et …. l'aide... L'aide ? Il l'aidait ? Li Shen sentait son estomac lui faire un nœud. La phrase avait eu un effet violent mais quand il sentait cette main dans ses cheveux. Il ouvrit lentement les yeux dans ses mains, cachés du regard de Minoru. Il le touchait là ? Il l'avait pris pour une fille ? Il pensait qu'il allait pleurer ? Jamais ! C'était quoi cette compassion de merde là ! Il était Li Shen ! Il était indestructible ! Tu parles. Tu veux faire croire ça à qui là. Putain de gay, qu'il pensa dans sa tête, vis à vis de Minoru. Mais il n'ota pas sa main pour autant, lui laissant un ultimatum secret et surtout voulant voir s'il percutait à son acte ou s'il était juste totalement débile, ce qui l'aurait totalement fermé et retourner dans cette tourmente de tortionnaire à souffre douleur inconditionnel. Et fort heureusement pour lui, Minoru percuta.

Li Shen releva un regard plissé et sévère sur lui, le visage fermé. Lentement. C'est quand il le vit dans cette posture d'animal craintif près à prendre un coup qu'il se demanda ce qu'il faisait. Enfin si , il savait ce qu'il faisait mais … Il le détailla. Non Zander n'était pas comme lui. Il avait certes subi li shen pendant des années, mais il lui tenait tête, il osait même s'il savait qu'il était inférieur physiquement. Est-ce que ce critère avait déterminé sa potentielle capacité à l'apprécier au début, ne le voyant pas de base comme une menace ? Est-ce qu'au final, Li Shen était violent juste par soucis de protection ? Pour éloigner les autres aussi ? Puis de fil en aiguille, ça avait virer dans les choux, avec la violence physique par plaisir... le frisson de prendre sur la gueule... d'échapper à la mort et de se sentir fort ?
Li Shen regarda Minoru sans rien dire. Il posa sa joue sur son poing, le coude sur la table et la main au chaud sur la tasse. Il n'allait pas le frapper. Il allait rester combien de temps en posture de gibier craintif ? On dirait un chaton battu. Il avait la tronche d'un chaton t'façon, ou d'un espèce de … un lérot ? Pourquoi cette comparaison, il n'en savait rien Minoru ressemblait à un petit lérot dans sa tête. Sa voix résonna comme un couperet en retour.
« Et toi, pourquoi t'as pas d'amis ? Si un sale con comme moi en a au moins un, pourquoi toi t'en as aucun ? » A part ça, il avait pas peur de lui hein?

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Ce message a été posté Mer 7 Oct - 18:59

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Bonne question. Il l'ignorait. Il ne considérait pas vraiment la nouvelle adresse qui se trouvait sur ses papiers comme sa maison. Il n'arrivait pas à s'y sentir à l'abri. Il avait toujours cette impression bizarre de vivre avec des étrangers. Dans le fond, il ne les connaissait pas si bien que ça. Il ne se souvenait même pas d'eux. Lorsque, le jour où il avait été retrouvé, ils s'étaient présentés à lui, Minoru ne les avait même pas reconnus. Il avait refusé de se laisser approcher par sa propre mère. Aujourd'hui encore, elle ne pouvait pas le serrer dans ses bras. L'étudiant prenait grand soin de préserver une distance entre lui et le reste de sa famille. Il n'arrivait juste pas à être à l'aise à leurs côtés. Est-ce qu'il s'agissait quand même sa maison ? Est-ce qu'il considérait qu'il avait un chez lui ? Il n'en était pas sur. Il haussa d'abord les épaules. Li Shen n'avait pas besoin de savoir où il habitait et sans que ce n'était pas vraiment ce qu'il lui demandait. Découvrir son adresse ne lui apporterait rien. « Chez mes parents, je crois. » Peut être qu'il serait mieux dans une des chambres du dortoir, comme Li Shen. Mais il en doutait. Il avait plus de chance de tomber sur des gens malintentionnés que sur des personnes prêtes à l'accepter lui et ses bizarreries.

Non, Minoru ne craignait pas réellement Li Shen, du moins pas sa personne à proprement parler. Il avait peur d'avoir mal, peur qu'il l'enferme dans le noir ou qu'il le torture, mais pas de lui. Pas directement en tout cas. Puis dans leur solitude, ils se ressemblaient tellement. À un tel point que Minoru se laissa emporter par ce sentiment de compassion et glissa sa main dans ses cheveux. Encore une fois, il se montrait indulgent envers quelqu'un qui jusqu'à présent n'avait fait que le maltraiter. Et comme d'habitude, il avait laissé son instinct le guider. Il ne voyait pas plus loin. Il ne réfléchissait pas. Il ne se rendait pas compte du risque qu'il prenait. Il ne pensait qu'à une chose, soulager d'un poids les lourdes épaules de ce garçon qui, de la même manière que lui, semblait souffrir et ne pas savoir comment s'en sortir.

Il prit conscience d'un seul coup de ce qu'il faisait. Si cette attention l'avait réconforté cette nuit là chez Ji Hyuk, cela découlait sans doute du lien qui les unissait. Là, il se tenait face au diable en personne. Alarmé, son rythme cardiaque s’accéléra lorsqu'il retira sa main. Comment Li Shen allait réagir ? Est-ce qu'il comptait le punir pour ça ? Et puis, qu'est-ce qui lui avait pris de toucher quelqu'un d'autre ? Lui qui, en temps normal, ne supportait pas ces contacts. Minoru se figea lorsqu'il croisa son regard. Cela lui glaça littéralement le sang. Il avait l'air très énervé. Par crainte de se faire frapper, il détourna légèrement le visage et ferma les yeux, déjà prêt à encaisser le coup. Bah alors ? Il rouvrit un œil. Pourquoi ne le frappait-il pas ? Il ouvrit le deuxième puis fronça légèrement les sourcils. Vraiment, ce qu'il se passait dans cette chambre était étrange, très étrange.

La voix de Li shen mit fin à ce silence interminable, et surtout des plus angoissants, en lui posant une question pour le moins déroutante. Minoru se pinça les lèvres. Est-ce que Ji Hyuk était son ami ? Avait-il le droit de le considérer comme tel ? Et puis, à partir de quand une personne devient-elle notre amie ? Minoru ne saisissait pas bien le fonctionnement des liens qui unissaient les gens. Il ne parvenait pas à en distinguer les signes et interprétait toujours tout de travers. Alors peut être que Ji Hyuk n'était pas son ami. Peut être qu'il n'était gentil avec lui que par pitié ? Ça ne serait pas le premier. D'ailleurs, ça devait être le cas de Tsubasa aussi. Qu'est-ce qui l'empêchait d'aimer les autres et d'être aimé en retour ? Le petit blondinet baissa les yeux, envahi par une vague de tristesse. Il en avait assez d'être seul. Marre d'être coincé avec ses cauchemars. Il voudrait se libérer de toutes ces chaînes mais ne trouvait pas de solution. Il faudrait qu'il accepte tout ce qui lui était arrivé et il n'était pas encore prêt à ça. En parler demeurait une véritable épreuve pour lui.

« Parce que ça fait pas longtemps que je suis là. » Peut être que Li Shen allait tout bêtement comprendre qu'il venait d'emménager dans le coin. Il ne pouvait pas se douter qu'il avait passé presque toute sa vie enfermé dans une cave. Pour essayer de rester calme, ou d'avoir l'air calme surtout, il reprit la tasse entre ses mains et avala les dernières gouttes de son cacao. Puis il se lécha la lèvre supérieur avant de l'essuyer d'un revers de main. « C'est Zander ton seul ami ? » Peut être qu'il avait le droit de poser des questions, même si ça n'était pas le cas, ça aurait fini par lui échapper de toute façon. Et puis il préférait orienter la conversation sur Li Shen. Il n'aimait pas qu'on lui pose des questions ou qu'on s'intéresse de trop près à son histoire. En revanche, il appréciait le fait de découvrir celle des autres. Même lorsqu'il s'agissait d'un sale type comme Li Shen.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 13 Oct - 1:16
Il était même pas sûr que chez lui ce soit chez ses parents ? Comme des parents pouvaient laisser un mec comme Minoru devenir comme ça... Comment des parents pouvaient avoir laisser Li Shen devenir comme ça aussi... partant de là, on se rendait compte que le critère parental n'était absolument pas gage de fiabilité. De tout temps, la famille avait été source de respect, garantie d'une éducation prometteuse à transmettre, perpétuant la protection des générations à venir... Mais pas aujourd'hui. Le monde moderne offrait bien souvent aux gamins des familles défoncées, erronées, que ce soit par l'argent, la jalousie, la haine, le dégout ou bien juste des esprits malades qui s'entrechoquent pour donner des Minoru et des Li Shen. Comme une relation saine et simple pouvait naitre entre deux êtres qui étaient déjà fissurés d'une vie merdique et qui avaient grandi avec, les fissures croissant avec eux proportionnellement.

Il l'avait bien vu réagir comme s'il allait le frapper. Et rouvrir un œil comme un gosse qui sait qu'il a fait une connerie. Le lérot face au rapace... Quelque part c'était amusant et d'un autre coté, Li shen ne savait pas trop quoi dire... ça lui montrait un peu plus la nature de leur lien ou celle de Minoru... ou la sienne... C'était quoi tout ce merdier. Et pour seul sauvetage de sa conscience, une autre question de poids sortit. Ils se renvoyaient la balle sans s'en rendre compte ? Si on les avait vu là comme ça tous les deux, les premières choses qui seraient venus à l'esprit d'un invité serait : vous êtes amis ? Les deux se seraient étouffés ? Il ne savait plus et li shen dans le meilleur des cas aurait pu pensé que Minoru pourrait un jour peut-être être un ami non consenti. Tout le monde sait que ça existe. Genre, toi Li Shen on t'impose des amitiés ? Ce serait pas plutôt de la mauvaise fois ?

La réaction du blond vu sans appel. Li Shen se contentait d'observer et son regard était lourd. Pesant comme s'il cherchait à entrer en lui pour tout lire, tout découvrir. Il détestait ne pas savoir et à présent comme tout bon tortionnaire, s'il voulait monter d'un niveau, parce que celui là ne suffisait possiblement pas, il avait besoin de savoir. Et après toutes les expressions qu'il avait vu sur son visage, il ne trouva que cette phrase médiocre à lui sortir ? Parce que ça fait pas longtemps que je suis là ? Il était serieux là ? « Tu sais que t'es en train d'me prendre pour un con à croire que je vais gober ça ? » dit-il gravement, ses doigts serrant un peu le mug. « Même les nouveaux arrivés y'a une semaine ont moins de problèmes que toi, et se font rapidement des potes, même superficiels... Mais je n'ai jamais vu personne te défendre ? J'sais pas où ils sont mais ils sont inutiles dans ce cas..» dit-il avec un air volontairement condescendant. Ou peut-être que c'était sincère, mais le fait était que si Minoru en avait et qu'il y tenait, il réagirait. Dans le cas contraire, ça poserait un problème de taille à Li Shen, à savoir quoi faire d'un mec qui n'a rien autour de lui.

Et quand il se mangea à son tour la question qui était passé entre deux souffles perdus, il fixa froidement Minoru. Sa seule réponse pendant de très très longues secondes fut ce regard cinglant qu'il lui lançait... S'il osait par quelconque moyen atteindre Zander pour se venger de ce qu'il lui avait fait subi, il le tuait. Mais de toute évidence, Minoru n'était pas assez fou et surtout assez courageux pour faire ça n'est-ce pas ? Il finit pas baisser les yeux, expirant un peu... posant tout à coté sur le petit meuble. Il avait un peu équipé sa chambre, comparé à d'autres qui se contentait du strict minimum, mais hors de question qu'ils les croisent tous les quatre matins. Il n'était pas là pour les aimer mais juste avoir un pieu. « C'est plus un frère qu'un ami.... T'as déjà eu le sentiment d'avoir fait une chose terrible de vouloir se faire pardonner par tous les moyens ? » Il fronça les sourcils et se leva, énervé contre lui même grognant un peu pour aller s’aplatir la face sur son lit, sur le ventre, un bras pendant dans le vide. « Oublie ce que je viens de dire... » maugréa-t-il à moitié dans le coussin, vautré comme une méduse.

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Ce message a été posté Mar 13 Oct - 18:32

meet the devil


Si un jour quelqu'un lui avait dit qu'il se trouverait assis autour d'une table avec le grand méchant loup à parler de la pluie et du beau temps, il aurait très probablement trouvé ça absurde. Pourtant, il se tenait là, devant Li Shen et ils parlaient. Le tableau semblait grotesque. Une victime et son bourreau en pleine discussion. Quel beau titre. Mais plus les minutes passaient, plus Minoru acceptait de regarder les choses sous un autre angle. Il comprenait que si la peur était le résultat de ses traumatismes, la violence découlait sans doute de ceux du démon. On appelait cela de la compassion, et à tort, de la faiblesse. Malgré le sale quart d'heure sous la douche et la brûlure, Minoru ne réussissait pas à lui en vouloir, à le détester. Il le considérait d'une autre manière. La crainte qui se lisait encore dans ses yeux ne s'adressait plus tellement à la personne que Li Shen était, mais bien à la douleur qu'il pourrait lui faire ressentir s'il décidait qu'il allait trop loin. Car s'il avait autant la frousse, c'était bien qu'il sentait que leur conversation, loin d'être anodine, dérangeait énormément son tortionnaire. D'ailleurs, pour tout avouer, cela lui pesait aussi. Il ne parvenait pas à contourner les questions qu'il lui retournait. En temps normal, il mentait. Mais sous l'adrénaline, il ne réfléchissait pas à ses réponses et balançait ce qui lui traversait l'esprit.

Sauf que ses réponses en toute honnêteté ne satisfaisaient pas Li Shen. Il sentait son regard peser sur lui et pour s'en protéger, il baissa le sien. Qu'est-ce qu'il voulait entendre ? Il s'agissait pourtant de la vérité. Minoru ne vivait pas depuis assez longtemps dans ce monde pour en saisir les nuances et en comprendre les différents rouages. Dans un sens, il était comme handicapé. Socialement handicapé. Il pensa à Ji Hyuk. À tous les coups que ce garçon avait pris à sa place. Ainsi qu'à Tsubasa qui était venu à son secours l'autre nuit. Est-ce qu'ils étaient ses amis ? Il ne leur avait pas posé la question. Était-ce vraiment une question qu'on posait aux gens ? Minoru frissonna. Cela ne lui plaisait pas. Il n'aimait pas entendre ça. Pas quand certains se donnaient du mal pour le tirer de là. « Arrête ! Tu crois que j'ai décidé d'être comme ça ?! » Sa voix percuta les murs et résonna pour la première fois. Il ne criait jamais. Sauf pour appeler à l'aide, lorsqu'il flippait ou qu'il souffrait trop. Il ne se permettait jamais de hausser le ton face à quelqu'un. Si bien qu'il sursauta, lui-même surpris par les décibels. « Je veux pas qu'on me défende. » Sa poitrine se soulevait à un rythme rapide. C'était comme s'il venait de courir un marathon. «  Je veux pas qu'ils me défendent. » Souffla-t-il avec difficulté. Il pensait à eux. Il en avait marre de remercier les autres. Plus qu'assez d'être un poids.

Il tremblait. Une véritable feuille morte. Pour calmer ces espèces de spasmes incontrôlables, il cala ses mains entre ses cuisses et la chaise. Avec culot, il lui renvoya la balle. Ils ne faisaient que ça depuis qu'il avait quitté la salle de bain et même s'il ne comprenait pas les règles de ce jeu là, Minoru ne cessait d'en repousser les limites. Il ne releva pas les yeux pour ne pas avoir à affronter Li Shen. Il se comportait avec un courage et une audace qu'il ne se connaissait pas. Il ignorait s'il survivrait à ces excès. « C'est parce que t'aimerais avoir un frère ? » Oui bon, il tapait encore un peu à côté. Son innocence l'obligeait à ne pas chercher trop loin. Puis lui, il en avait assez des frères. Il lui prêterait bien ses aînés tiens. Il s'entendrait sûrement avec eux. À cette pensée, Minoru soupira. Il aimerait qu'ils soient là, qu'ils viennent le tirer de ce merdier. Mais même s'ils savaient où le trouver, viendraient-ils seulement ? Là, Li Shen se leva et s'éloigna. Minoru le suivit du coin de l'oeil, sans oser bouger dans un premier temps mais quand il le vit s'allonger, il pivota légèrement.

Il posait des questions bizarres ce mec quand même. Pourtant, Minoru se mit à y réfléchir en affichant un air sérieux. Est-ce qu'il connaissait le sentiment dont lui parlait Li Shen ? De quoi aimerait-il se faire pardonner ? Ah, il y avait bien une chose. C'était étrange. Cela s'accordait avec les excuses qu'il lançait à tout va. Il souhaiterait qu'on lui pardonne d'exister. Ses frères semblaient lui en vouloir à cause de ça. À son tour, il décolla ses fesses de sa chaises mais ne prit pas place sur le lit. Il n'était pas aussi inconscient. À la place, il s'installa en tailleur juste à côté, devant Li Shen pour pouvoir l'observer d'un peu plus près. Dubitatif, il pencha la tête vers la gauche. Parlait-il encore de Zander ? Il en avait bien l'impression. « Mais s'il est comme ton frère, il te pardonnera, non ? Il tient à toi quand même. » Sa mère lui répétait que malgré le comportement des jumeaux, ils l'aimaient. Minoru avait du mal à voir l'amour là-dedans mais essayait de faire comme s'il comprenait.

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Ce message a été posté Jeu 15 Oct - 20:54
A son «-Arrête ! Tu crois que j'ai décidé d'être comme ça ?! - Li shen n'avait pas répondu par des mots, mais avait juste plissait les yeux. A lui de répondre après tout... Avait-il volontairement cette manie de repousser les autres pour se protéger ou bien est-ce qu'il était véritablement un boulet dans l'art de s'en faire. Li Shen cultivait les deux, mais tut ce détail. Après tout, personne n'était sensé savoir. Est-ce que Zander s'en souvenait seulement. Il n'était sur de rien... Il ne savait plus à quoi se fier, à qui se fier. Il voulait réparer ce qui s'était passer avec son meilleur ami, mais il ne savait même pas si ce dernier le voulait lui aussi. Peut-être que oui , mais il était instable. Pas impossible que sa survie prenne le dessus sur ses désirs, parce que fallait se dire une chose... Li shen était un maso assumé, mais Zander lui, ne l'était pas.

Il aurait pu répondre à Minoru : on a toujours le choix, mais ça c'est vallable quand on est adulte, pas quand on est gosse. Lui, avait-il eu le choix de subir l'abandon de son ainé ? De voir l'indifférence dans les yeux de son père, et juste de l'attention sans profondeur dans les yeux de sa mère ? Tout comme Minoru qui semblait traumatiser... Quoi que ce puisse être, cela remontait à loin, et suffisamment longtemps pour l'aliéner complètement... L'avait-il choisi aussi ? Etait-ce possible que Li Shen se soit tromper sur Minoru ? Tromper... Lui ? Faire une erreur de cette taille ? C'était impossible, il n'était pas si con au point de ne pas avoir eu l'idée de tirer les choses au clair avant ça … Bah si en fait.
Une chose était sûre, Li shen avait eu un petit sourire en coin en l'entendant crier. Quand même, au moins une once de début de réaction. Il n'était pas irrécupérable. C'était peut-être la cette rage de vivre qu'ont tous les bébés à leur naissance. Bien enfin loin très loin au fond, mais encore là. Li Shen le laissa parler. Bah merde, il aurait peut-être du faire psy ? Non, ils en aurait tué la moitié.

Et puis quelque part, cette situation le distrayait. Il aimait ce qui se passait. La tournure que ça prenait. C'était malsain pour les deux, mais il ressentait des choses, il n'était pas mort et le fait que ça tourne dans le sens qu'il l'amène de temps à autre lui donnait cette petite jouissance de maîtrise qu'il adorait avoir. Par contre, faudrait qu'il respire là, il va lui faire de l'hyperventilation et il va être obligé de le refoutre sous la douche pour le calmer. Ce serait dommage quand même.

Les yeux de Li Shen étaient descendus sur les mains du blond. Il tremblait. La nervosité ? Il n'aurait pas pensé à ce point mais c'était une chose intéressante à savoir et à utiliser. La question sur son frêre fila le long de ses oreilles, et il ne mit pas longtemps à répondre. « J'en ai déjà un mais on est en froid. » Après quoi il partit faire la méduse sur le lit. Il comprend pas quoi le blond quand on lui dit de laisser tomber. Il est borné à un point, Li shen en serre les dents... Il ouvre les yeux un peu , le visage sur le coté, et se rend compte qu'il est arrivé devant lui, assis en hippie par terre, et penche la tête. Il lui fait quoi là ? Le brun fronce un sourcil et lâche : « Tu ressembles à un chiot. » Un long silence à le fixer sans aucune gêne, et il referme les yeux pour répondre.

« J'en sais rien. Ça vaut plusieurs personnes.  Regarde ta main... » Li Shen se haissait. Se haissait pour n'être entouré que de putains de gens qui finissaient par lui pardonner, alors qu'il aurait préféré recevoir des coups de bâtons, parce que c'est tout ce qu'il méritait. Il soupire profondément et tourne la tête vers le mur à l'abri du regard de Minoru. «Vous faites chier à tous me pardonner... Pourquoi est-ce que vous pouvez pas juste vous contenter d'me détester... Même ça vous êtes pas foutu de l'faire. »

Il était évident par cet aveu que la personnalité du taïwanais apparaissait sous un angle très différent... Est-ce qu'il faisait ça pour se punir ? C'est que maintenant qu'ils s'en rendent tous compte ? Du moins certains ? Des années que ça dure... Comment pouvait-on avoir emmagasiner autant de colère sans jamais finir fou.... Qui vous a dit qu'il ne l'était pas ? Les sociopathes ont conscience de leur folie... ce sont de loin les plus problématiques. « Est-ce qu'il y a une chose que t'aimerais faire là maintenant, outre le fait de te barrer pour une possible ouverture.. ? » Une question qui tombait d'un coup, mais Li Shen ne voulait pas laisser partir le blond de toute façon. Il serait con occupation, faut de pouvoir aller supporter tous ces abrutis en cours.

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Ce message a été posté Ven 16 Oct - 18:48

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Sa bouche s'entrouvrit. Un petit « Oh. » lui échappa. Il ne s'entendait pas avec son frère ? Encore un point commun. Il se sentait bizarrement mal à l'aise face à cette idée. Accorder une part d'humanité à une personne comme Li Shen qui passait son temps à le martyriser le déstabilisait. Il ne savait même plus sur quel pied danser. Il se détestait d'éprouver de la pitié pour lui. N'importe qui lui dirait que c'était idiot, illogique et même ridicule. Enfin, ça ne changerait pas tellement de son quotidien. Il songea à ses frères. Ils ne lui disaient pas mais Minoru le sentaient. Ils lui en voulaient. Mais de quoi pouvait-il s'excuser ? Pardonnez-moi d'avoir été kidnappé et retenu dans une cave pendant tout ce temps ? Li Shen et son frère, quelle était leur histoire ? Il se mordit la langue pour essayer de retenir cette question qui lui brûlait les lèvres. Il mourrait d'envie de le comprendre. Leur discussion, si étrange, les rapprochait d'une certaine manière. Il semblait qu'une bulle venait de se former autour d'eux ou qu'ils se trouvaient dans une autre dimension. Une dimension qui autorisait cet échange entre eux, un échange pour le moins particulier. « Il est en colère contre toi ? » Impossible de contenir sa curiosité, quel vilain défaut. Mais en même temps, ça l'intriguait tout ça. Un phénomène unique se produisait dans cette pièce. Ils parlaient, ils discutaient. « Mes frères sont fâchés avec moi aussi. » A tel point que personne ne se doutait de leur lien de parenté. On discernait pourtant la ressemblance physique mais lorsqu'ils croisaient leur cadet, ils l'ignoraient, ne le regardaient même pas. Minoru les comprenait dans le fond. Ils n'avaient pas envie d'être associé à une bête de foire comme lui.

Il ressemblait à un chiot ? « C'est mignon les chiots, non ? » Attention, il ne cherchait pas le compliment. Il essayait juste d'éclairer la comparaison et balançait ce qui lui traversait l'esprit, sans réfléchir car c'était là son habitude. En le voyant fermer les yeux, il haussa les épaules. Il ne réussissait pas toujours à le suivre.

Il baissa ses yeux vers sa main, comme il lui avait demandé. Il avait presque oublié sa brûlure. Il grimaça en la touchant du bout des doigts. Ça piquait. Mais qu'est-ce qu'il essayait de lui dire ? « Ma main ? C'est pas grave ça, c'est rien du tout. » Il avait connu pire. Il flirtait avec la douleur depuis si longtemps qu'il la supportait plutôt bien. Même si évidemment, il s'en passerait. Li Shen tourna la tête et Minoru en profita pour regarder autour de lui. Risquait-il quelque chose à se précipiter vers la porte ? Est-ce que Li Shen courrait vite ? Ce n'était peut être pas une bonne idée. Il soupira, résigné, lorsque la voix de son tortionnaire résonna à nouveau.

Alors c'était ça ? Il ne pensait pas mériter l'attention des autres, l'amour des autres. Comme s'il en avait manqué pendant trop longtemps et que, habitué par ce vide, il ne voyait pas pourquoi quelqu'un pourrait tenir à lui. Il souffrait. Il souffrait beaucoup. Qu'avait-il subi ? Contre qui était-il si en colère ? « Ma maman m'a dit qu'on pardonne tout aux gens qu'on aime, même l'impardonnable. Que c'est pas une faiblesse de pardonner, mais une force. Parce que ça demande beaucoup de courage que de faire passer quelqu'un d'autre avant soi. » Parfois, il raisonnait plus justement que tous les autres garçons de son âge. Il enregistrait ce qu'on lui disait et à son échelle, il l'exécutait. Il pardonnait à son ravisseur toutes les horreurs du passé parce que fut un temps, il aimait beaucoup cet homme, il tenait à lui. C'était la seule personne qui comptait à ses yeux pendant très longtemps. « Pourquoi tu ne veux pas que les gens t'aiment ? » Est-ce qu'il ferait mieux d'arrêter de lui demander pourquoi ? Quelque chose lui disait qu'il devrait s'armer de pincettes pour poser toutes ces questions mais Minoru ne connaissait pas la subtilité. Il parlait toujours avec son cœur et mettait sa raison de côté.

« Disparaître. » Il lui avait répondu dans la seconde. Sans hésiter. Sans prendre la peine d'y penser. Il désirait s'enfuir. Il ne pensait pas au suicide mais une part de lui aimerait ne pas exister. Mais Li Shen s'attendait peut être à une réponse plus terre à terre, alors après une profonde inspiration, il se reprit. « Aller au cinéma ? J'ai jamais été au cinéma. » Qui n'avait jamais mis les pieds dans un cinéma sinon un gosse qui était resté enfermé dans une cave ? Ah, mais il n'avait pas le droit de sortir d'ici. « Lire un livre. » Il énonçait des banalités, comme un gosse. « Tu veux que je te raconte une histoire ? » Bon, ça, Li Shen ne pensait sans doute pas avoir ce genre de réponse. Est-ce que Li Shen avait des livres ? Le blondinet jeta un coup d'oeil autour de lui à la recherche d'un quelconque bouquin.

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Ce message a été posté Mar 20 Oct - 2:15
Il avait refusé de répondre à la question du « il est en colère contre toi ? » Pourquoi ça il aurait fallu qu'il le sache en fait. Tâm était-il en colère ? Et Zander ? Il ne savait pas... Ces longs jours sans le voir depuis l'incident lui avait laissé quelques doutes sur la stabilité de son meilleur ami, mais il ne pouvait pas forcer la nature quand il avait déjà tout tenté et qu'il n'osait pas. Il était le seul avec qui il n'osait pas... Avec Tâm non plus il n'osait pas. Alors quoi, ceux à qui il tenait lui faisait peur ? Et si c'était ça... si... au final... Il avait peur de lui même, peur de l'horreur qu'il renfermait et cette colère contre lui-même, il la défoulait sur les autres... Quelle triste mécanisme... Et plus il agissait de la sorte, plus il s'enfonçait dans cet engrenage sans fin, mais ça encore, il ne l'admettait pas et il faudrait être sacrément maso pour lui foutre en pleine gueule sans avoir l'once d'esprit de se dire qu'on allait finir à l'hosto... Il aurait du se faire suivre. Depuis petit. Il le savait mais il y avait trop à dire, trop à encaisser et beaucoup se demandait comment il faisait. Il n'avait entendre dire encore et toujours ces putains de psy lui dire ce qu'il était. Il le savait très bien et il ne prendrait pas de médoc... il savait ce dont il avait besoin mais il se l'interdisait , comme se punissait lui-même de ses affronts en se privant d'être heureux... pourquoi. Dans quel but. Il le savait aussi mais ne le dirait jamais. Il scruta Minoru avant de finir affalé sur le lit. Il ne répondrait pas tout de suite non plus... Il n'avait pas envie et il réfléchissait. Faché contre lui ? Il avait des frères lui ? A croire que ces abrutis n'avaient servi à grand chose vu que ce que Minoru était devenu. Et dire qu'il se plaignait de Tâm mais dans ses souvenirs, son frère aîné l'avait toujours défendu... ça ne semblait pas être le cas de ce mec en face...

Quand il vint s'asseoir par terre, il se demanda d'abord ce qui lui prenait, puis commençant à comprendre peu à peu la personnalité du blond, il se dit que ce devait être normal pour lui d'être à la place du soumis, et de s'asseoir par terre. Des jugements infondés, concevons-le bien, mais Li Shen ne cherchait pas à voir plus loin aujourd'hui... Les chiots c'est mignon... voilà ce qu'il lui sort... Ce mec a une vision complètement décalée de la réalité en lui sortant un truc pareil. Quoi que Li se met à sa place et se dit qu'il doit avoir une perception différente, du coup , il ne dit rien et tourne la tête. Oui, c'est vrai, c'est mignon. Alors pourquoi son père l'a souvent traité de « sale chiot » -bad pup- en anglais... Quand il faisait une bêtise, oubliait une chose, n'était pas parfait comme son frêre Tâm (qui était loin de l'être mais qu'il avait toujours idéalisé), son père avait recourt à des moyens d'humiliations verbales envers son fils qui avait le don de le booster. Parce que son caractère était ainsi. Il marchait à la provocation, aux pulsions, il était de feu là où Tâm était d'air... Des opposés si violents qui pourtant s'entendaient si bien autrefois... Comme pour Zander... Détruisait-il tout ? Cela l'en fit venir à ses paroles suivantes. Des paroles pleines de rage et de douleur dissimulées par la froideur du ton... et ce dos tourné. Il ne le regarde pas. Pourquoi faire ? A cette virulence verbale, et il fallait s'y attendre... Minoru répond avec une innocence telle qu'elle sèche Li Shen sur place. Il rouvre les yeux et fixe le mur... non mais il est sérieux ? Il soupire et monte ses doigts sur son nez pour le presser, sentant la migraine grandir.

« J'men branle de ta mère Minoru... Je veux ce que toi tu penses. Pas ce que les autres pensent.  Vis pour toi putain pas pas à travers eux... » On lui avait dit... il s'en souvenait. Qui, il ne savait plus mais on lui avait dit. Vis pour toi, pas au travers des autres... ou par les autres... Seulement c'était tellement plus compliqué pour li shen. On le pensait tellement égoïste. Il l'était aussi , un peu trop peut-être mais s'il y avait bien un mec capable de se jeter dans le feu pour aller chercher une autre personne au risque d'y crever, c'était bien lui. Et il ne demanderait pas son reste, il demanderait même à ce qu'on l'oublie et que tout ceci ne s'était pas passer. Il n'avait pas envie d'être gentil, pas envie d'être pris pour... Ce serait devenir comme son frêre et c'était hors de question. C'était stupide , immature et tellement facile pour les autres, mais... creusez... ça va bien plus loin que ça... Pas pour rien que Li Shen n'arrivait pas à s'entourer. Le comprendre était un véritable casse-tête... Et la question de Minoru tapa fort. Encore une fois. Il va lui faire bouffer son innocence. Pourquoi il peut pas juste être débile comme 80% du quotat d'humanité qu'il avait croisé jusque là. Il avait besoin d'un autre kilo de farine sur la gueule pour le redevenir ? Si Li Shen s'en était douté, il ne l'aurait jamais amené ici et maintenant qu'il lui avait interdit de repartir, maintenant qu'il lui avait fait subir tout ça, lui dire que c'était bon, qu'il était libre, ça se serait résumer par un dégonflage de couilles, une erreur stratégique de taille. Et il était hors de question pour li shen de s'y résoudre. Pourquoi tu ne veux pas que les gens t'aiment ? « Et toi ? » maugréa-t-il contre le coussin.  Jouer avec lui était dangereux. La moindre limite dépassée, la moindre erreur de trop se solderait par une grosse baffe ou un coup de pied... Il n'était pas fin, il ne le nierait pas. Il n'était pas un mec bien et il tenait à ce que ça reste ainsi. Et quand il osait poser sa question … la réponse de Minoru sonna comme une réponse vécue à ses oreilles. Son regard s'éteignit... vide et calme, il se redressa sur les coudes, à plat ventre, et le regarda en plissant les yeux. « Fais moi penser à t'inviter au cinéma et à la moitié je me démerderai pour te tuer.  Tu feras d'une pierre deux coups mh ? » Pour bien lui faire comprendre que son désir de se foutre en l'air si du moins c'était ça était purement stupide.

Il secoua un peu la tête et le fixa avec une air accusateur et sidéré sur le visage. « Tu es complètement con... Tu crois que ça va changer quoi... Y'a rien après la mort. Le sentiment d’apaisement, il se trouve autrement. Et me d'mande pas comment, j'en sais rien. Faut vraiment que tu m'expliques. Tu cherches quoi en fait ? A te faire tabasser à mort un jour, pour enfin trouver le repos ? Tu sais que les bons tarés ne tuent jamais... ? C'est pas franchement drôle, on a plus de jouets après... »

Hey oui... Minoru... Le démon n'est jamais très loin et il est sympa, il te dit juste que si tu te bouges pas le cul, tu subiras tout ça jusqu'à la mort. « J'vais t'en raconter une d'histoire moi... Pour le moment, tu es ici... Mais quand tu vas vieillir... t'en attireras des plus vieux... Des enfoirés pires que ça... et tu finiras pas crever la gueule sur le bitume, le cul pété par quatre mecs qui auront voulu se soulager, et qui se marreront en s'éloignant, s'en foutant totalement de si tu vas crever là, ou si tu vas t'faire bouffer par les rats avant qu'on retrouve ton corps... Le père noel c'est pour les petits … Ouvre les yeux deux minutes. Si tu changes pas, tu mourras avant de connaître le meilleur... »

Il était tranchant, cinglant et pourtant tellement calme. Ses yeux froids et vides l'observait. Chaque mimique, chaque sensation et sentiment, il les verrait. Li Shen avait déjà dévoilé pas mal de choses. Espérer plus serait du miracle... mais qui sait...

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Ce message a été posté Dim 1 Nov - 15:58

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Minoru vivait des hauts et des bas. Des périodes avec et des périodes sans. Parfois il allait très bien. Le lendemain il se perdait dans les ténèbres. Dans ces moments, difficile pour lui de remonter la pente et de chasses ses démons. Il restait alors enfermé dans sa chambre, ne se rendait plus en cours et on le droguait à coups d’antidépresseurs. Sa mère veillait sur lui et passait ses journées à son chevet. C'était là qu'il l'avait entendu dire ça. Qu'on pardonnait tout, même l'impardonnable, aux gens qu'on aimait. Il partageait son point de vue. Il ne lui avait pas expliqué pourquoi car la réponse ne l'enchanterait guère, mais Minoru avait déjà pardonné à quelqu'un l'impardonnable. Et puis après toutes les claques qu'il venait d'infliger au taïwanais, ce fut à son tour. Il se raidit. Il sentait ses mots résonnaient en lui douloureusement. Une vérité douloureuse. Il ne vivait pas pour lui. Li Shen avait raison. Il n'aimait pas sa vie alors il n'avait pas envie de la vivre. Il ne trouvait pas sa place ici. Il se cachait derrière les autres, derrière des excuses, derrière des mensonges. Tout pour éviter d'assumer et de se confronter à son passé. Pour ne surtout pas blesser ses proches. Il se sentait déjà tellement coupable. Ils avaient subi tant de choses par sa faute. L'invasion des médias, la dépression de sa mère et maintenant, qu'est-ce qu'il récupérait ? Un gamin mal programmé. Minoru encaissa le coup difficilement. Li Shen avait frôlé une corde sensible et même si ce n'était que frôler, il s'enfonça un peu plus profondément dans sa carapace pour éviter que cela ne se reproduise. Ne pouvait-il pas simplement le frapper ? C'était tellement plus simple quand il lui tapait dessus.

Mais cela ne suffit pas à renvoyer Minoru au placard. Toujours armé de son innocence, il tira à son tour en plein cœur. Peu conscient de son audace, il ne cilla pas. Jusqu'à ce que, comme s'ils s'amusaient à se renvoyer une balle de ping pong, il se prenne à nouveau la réalité en pleine face. Là, et seulement là, il baissa les yeux. Pourtant, un murmure quitta ses lèvres. Il lui accordait une réponse. Une réponse sincère et qui venait de ses entrailles. « Parce que je ne veux pas souffrir. » Il refusait de s'attacher aux autres ou de s'approcher trop près d'eux par peur de devoir subir une nouvelle perte, d'être arraché à eux. Il n'avait plus envie de dire adieu et encore moins qu'on le réduise à nouveau.

Disparaître ? Oui, évidemment qu'il y avait déjà songé. Il ne manquerait à personne. À ses parents peut être, bon, et à son petit frère aussi. Mais il n'avait pas d'amis, pas de but dans la vie et puis il souffrait de cette distance avec ses aînés. Il en avait assez de perturber l'équilibre de sa famille, de cette famille. Quelque chose lui disait que tout irait mieux sans lui. Il n'était pas stable sur le plan psychologie, alors des pensées noires envahissaient souvent son esprit. Les paroles de Li Shen l’ébranlaient. Il croisa ses bras. Il cherchait à se mettre à l'abri. Il n'aimait pas ce qu'il entendait. Il n'appréciait pas qu'on lui foute la réalité sous les yeux de cette façon. C'était trop brutal pour lui. Il sentait que le taïwanais avait raison sur toute la ligne. Il jouait à un jeu dangereux. À force de se laisser faire, d'accepter sa position de victime, ça pouvait mal finir pour lui. Peut être pas maintenant, alors que les têtes brûlées du campus ne cherchaient qu'à assurer leur domination, mais plus tard sûrement. « Arrête. » Souffla-t-il faiblement. Des larmes dévalaient le long de ses joues alors qu'il se recroquevillait. Il préférait quand il le frappait. Il préférait vraiment quand il le frappait. Il ne supportait pas cette douleur là. La douleur de l'âme, celle qu'on ne sait jamais comment guérir.

« Frappe-moi. » Non, vous ne rêvez pas. Il venait bien d'appeler le diable. Il cherchait à le réveiller. « Qu'est-ce que t'attends ? » Il leva son visage vers lui et accrocha son regard humide au sien. Une assurance malsaine s'en dégageait. « T'aimes bien ça non ? Alors défoule-toi. J'veux pas te parler. J'refuse de te parler. » Il fronça les sourcils puis essuya d'un revers de manche les larmes qui ne s'arrêtaient plus de couler sur ses joues. Cette discussion l'ennuyait. Maintenant que cela se retournait contre lui, il préférait fuir. « J'me fiche de connaître le meilleur. Frappe-moi. » Et c'était la vérité. Minoru souffrait depuis tellement d'années. Tout était déréglé chez lui. Il ne se sentait pas se battre pour se relever. On l'avait mis à terre depuis longtemps. On lui avait tout ôté. Son enfance, son innocence, sa virilité, sa confiance, tout, absolument tout.

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Ce message a été posté Mar 3 Nov - 13:09
Il ne voulait pas souffrir ? C'était absurde, paradoxal et dénué de sens. Plus la conversation avancée et plus Li Shen le voyait se décrêpir. Il arrivait peu à peu à enfoncer ses crocs dans cette chair mal constituée, cet être tout détraqué qui avait autant envie de morfler qu'il en avait peur. Minoru avait joué à un jeu dangereux. Il avait osé le provoquer, lui poser les mauvaises questions, tenter de le faire reculer. Li Shen avait fait un peu de moins, puis un autre, pour mieux le prendre en revers. On ne soumet pas un démon... Les chiens de rue ne lâche jamais l'affaire si le buffet est visible et là... Li shen reprenait les plein pouvoirs et il aimait ça. Ce mec avait percé à jour quelques petites failles mais quelque part... Li Shen s'avouait en secret avoir voulu lui dire pour peut-être voir si c'était foutu, qu'il était irratrapable ou pas... est-ce quelqu'un aurait la folie de tester la salubrité de son esprit. Il était pourri, il aimait s'en convaincre et plus encore quand ses actes confirmaient son esprit malsain. Bien sûr qu'il avait raison. Li Shen le voyait, ce mec était un livre ouvert qui ne demandait qu'à ce qu'on lui arrache les pages pour se punir. La raison du pourquoi il savait le décripter il ne se l'avouerait pas , c'était mort, même s'il savait pertinemment que ce point commun avec lui était flagrant mais le livre en face de lui était blanc. Le livre de Li Shen lui, était noir, bien noir... Là était la différence. Pourri de cette suie qu'on appelle sadisme et haine. Il était brutal ? Les coups ne suffisaient pas. Cela avait été folie de la part de Minoru de penser que les seules armes du sale chiot se réduisait au physique... Il était bien plus que ça. Un débile ne peut pas être en sciences po, sans avoir l'intelligence qui va avec, même s'il s'en servait que s'il voyait la chose nécessaire. Uniquement à ces moments. Pourquoi se fatiguait quand le reste fonctionne ?

Il finit de parler, en appui sur ses coudes, à plat ventre sur son lit, Minoru toujours assis par terre. Il s'était mis à pleurer. Arrêter ? Ah non, une autre requête. Quoi maintenant il demandait à être frapper ? Li Shen ne le lâcha pas du regard. Pas de compassion et pas de pitié. Il hausse un sourcil. Qu'est-ce qu'il attend ? Bah qu'il arrête de lui donner des ordres. Il ne fait jamais ce qu'on lui demande. Et même si ça peut être le pied comme lui donner une bonne gifle, là, il le fera pas. «Non. Tout de suite, j'ai pas super envie, et puis je suis pas trop en position, le coup sera nul. Tu vois pas ? j'ai les coudes occupés. » Il baisse les yeux sur l’édredon où ses coudes s'enfoncent pour le soutenir. Quel connard. Visiblement, Minoru semblait moins important que le fait de se tenir sur les coudes. Dans l’immédiat c'était le cas. Li Shen trouvait la victimisation de Minoru pitoyable. Il était en manque à ce point ? « Si t'es en manque de douleur, t'as qu'à te foutre la main sous un briquet ou de te frapper la tête dans le mur. Je suis pas un bourreau sur commande. » lâcha-t-il amèrement. « Et pour quelqu'un qui veut pas m'parler, t'es vachement bavard. Tu veux juste de l'attention malsaine, sans avoir besoin de te justifier. Et arrête de chialer, tu mouilles le sol.»

Sans prévenir, il lui attrapa le poignet avec lequel il s'est essayé les yeux et le rapproche de lui pour lui murmure à l'oreille, sa joue contre sa tempe, minoru à ce moment-là, à moitié affalé sur le lit : « Tu me sousestimes Minoru... tu la sens la douleur maintenant ? Tu sais ce qu'est le vrai plaisir au fond... pour moi ? C'est de laisser l'autre penser qu'il a le dessus pour finalement le mettre à terre et le punir de son orgueil... »
Il le lâche et s'affale sur le dos, avec les bras sous la tête. « Tu veux mon respect et mon aide? Fais toi pousser des couilles. Être masochiste, c'est pas un mal... je le suis. Mais l'être en ayant des couilles, c'est mieux et tu vivras bien plus vieux. Je crois qu'on appelle ça le courage. A toi de choisir... Je suis magnanime, je te fais une offre : ami bourreau ou bourreau tout court. C'est valable qu'aujourd'hui. »

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Ce message a été posté Mar 3 Nov - 15:05

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Minoru était un garçon au fonctionnement complexe. Ses rouages ne s’emboîtaient pas de manière naturelle et la rouille les empêchaient de déclencher les bonnes réactions, les sentiments adéquates. Au fond de lui, des peurs ancrées à sa chair, des doutes qui le dévoraient et lui rongeaient les os jusqu'à la moelle. Le monde que son ravisseur lui avait présenté ne ressemblait en rien à celui avec lequel il apprenait à composer aujourd'hui. Minoru avait peur des autres à la fois parce qu'il se sentait trahi par cet homme mais aussi parce qu'il l'avait pendant des années mis en garde sur les méchants qu'il trouverait à l'extérieur. Maintenant qu'il vivait à l'extérieur, il rencontrait effectivement les êtres dont il lui avait parlé. Mais parfois, il tombait aussi sur des gens comme Ji Hyuk ou Tsubasa, il devait alors revoir son jugement, le modifier, l'adapter. Son cerveau ne cessait de s'adonner à une gymnastique qui le déstabilisait. On ne lui prêtait pas les bonnes clés pour comprendre les autres. On ne répondait pas non plus à ses nombreuses questions. Il souffrait de cette différence. Il sentait ce fossé entre lui et les autres. Dès qu'il essayait de le franchir, il entendait des voix le rappeler à l'ordre, le mettre en garde. Alors il reculait. Il s'enfonçait un peu plus dans son univers. Il s'égarait dans ses mensonges sans queue ni tête. Et il les attirait encore plus. Parce que la société n'était pas prête à accepter quelqu'un comme lui, parce que dès qu'on sortait un peu du cadre, on n'était pas accepté.

Le blondinet essayait tous les jours de faire abstraction. Il se répétait qu'il se fichait d'être seul. Qu'il méritait d'être seul. Et que s'ils aimaient tant lui faire du mal, c'était qu'il le méritait sans doute. Il ne voyait pas d'autre explication. C'était ce qu'il lui disait avant aussi. Je te fais ça, parce que j'en ai le droit. Tu dois me faire ça, parce que ça me fait du bien. Les paroles de Li Shen lui embrouillaient l'esprit. Ça ne lui plaisait pas. C'était une douleur différente. Plus réelle. Plus vivace. Il le bousculait. Il lui foutait devant les yeux ce qu'il refusait de voir. Il préférait tant se dire que ce n'était pas de sa faute. Choisir la facilité ou fuir. Mais Li Shen lui enlevait ça. Minoru baissa les yeux. Il ne comptait pas le frapper alors ? Ça ne marchait pas quand il le lui demandait ? Le japonais renifla bruyamment et essuya une nouvelle fois ses joues qui à force devenaient aussi rouges. S'étouffant à moitié dans ses larmes, Li Shen lui arracha un hoquet de surprise lorsqu'il l'attrapa par le poignet. Aussitôt, Minoru esquissa un mouvement de recul mais il ne faisait pas le poids face à lui. Le dessus ? L'orgueil ? Il fronça les sourcils d'incompréhension. Il ne voyait pas de quoi il parlait. Parce que depuis le début, Minoru n'agissait pas pour le blesser mais par simple curiosité, par pitié peut être un peu aussi. Qui était le plus pitoyable des deux finalement ? Celui qui se laissait écraser par les autres ou celui qui écrasait les autres ? Les deux agissaient dans un même but. Pour ignorer leur douleur intérieur, les deux fuyaient.

Il retomba lourdement sur ses fesses quand il le lâcha et grimaça un peu. Il avait l'impression que Li Shen lui parlait dans une autre langue. Tout ce qu'il lui disait n'avait pas de sens pour lui. Il secouait même légèrement la tête pour réfuter ce qu'il entendait. « Tu racontes n'importe quoi. Je n'ai pas cherché à avoir le dessus. Je... » Qu'est-ce qu'il avait fait dans ce cas ? Pourquoi lui avait-il posé tant de questions ? Quel était l'intérêt à essayer de le comprendre ? À cet instant, Minoru ne possédait plus d'armure pour se protéger du grand méchant loup. Il ne pouvait plus cacher sa peur ni même ce qu'il ressentait ou ce qu'il pensait. « Je m'intéressais à toi, idiot. » Il se permettait en plus de l'insulter. Mais Minoru avait senti toute sa douleur, il avait aperçu ce que Li Shen prenait tant de mal à cacher aux autres. Il tremblait de la tête aux pieds. Il craignait la réaction du diable et détestait cette sensation étrange. Ils se ressemblaient plus qu'ils ne le croyaient. Ils étaient des êtres torturés tous les deux.

« Pourquoi je voudrais de ton aide ? » Murmura-t-il. « T'es aussi paumé que moi. » Peut être qu'il y avait autre chose à tirer du gamin qu'était Minoru. Derrière son innocence, il était loin d'être bête. Et pour la première fois, sa colère s'exprimait. Il n'avait jamais osé parler de cette manière à qui que ce soit. Il enterrait toute la haine qu'il ressentait dans un coin. Il l'étouffait. Mais à force de le pousser, Li Shen commençait à obtenir ce que son psy cherchait tant à faire éclater au grand jour. Et Minoru pendant ce temps jouait à un jeu dangereux. Il risquait gros à lui parler de cette manière mais à force Li Shen avait réussi à le pousser dans ses derniers retranchements. Minoru était un être humain comme les autres dans le fond. « Alors quoi ? Ça t'occupes ? Qu'est-ce que tu attends au juste ? T'as envie que j'te le dise ? Pourquoi j'ai envie de crever ? » Il ne chuchotait plus. Il ne parlait plus. Il hurlait. Sa voix se brisa sur les derniers mots. « C'est plus facile de regarder ce qui va pas chez les autres que chez soi, hein ? » Minoru se releva difficilement, tout en ricanant. Ce mec le mettait à genoux. Il sentait que ses jambes n'avaient pas envie de le porter. Il tituba d'ailleurs. Il renifla encore parce que les larmes continuaient de dévaler sur son visage de gamin. Ça y est, Li Shen avait gagné. Il éclatait. C'était ce qu'il attendait non ?

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 10 Nov - 19:33
A la contradiction de Minoru, Li Shen plisse les yeux et le fixe sévèrement. Le ton cinglant. « Pas même quand tu as osé me poser des questions qui étaient sensé me déstabiliser ? Et quand tu as haussé le ton, ou ton autorité à deux balles quand tu voulais que je te frappe ? A ton avis pourquoi tes frères son fâchés avec toi ? » Avait-il été déstabilisé au fond ? Bien sûr mais il refuse de l'accepter ou de l'avouer. Et cherchait-il a lui faire perdre pieds ? Ah le faire flancher en le faisant tourner en bourrique ? Absolument. Pour avoir osé penser qu'il pouvait avoir une relation amical avec lui, ou essayer de le psychanalyser. Pauvre petit mouton tout fragile, tu n'as aucune remède pour soigner un loup malade. La belle génération des loups défoncés, au cerveau détraqué qui soumettent les autres et s'en délectent. Ne le sens-tu pas ? Il te toise Minoru, il se scrute, il va te rendre fou et toi tu fonces vers lui, parce que tu es drogué à cette sensation de ne plus avoir pied, de te faire tourner la tête... au final de souffrir... Et ce n'est pas assez pour lui. Non, il veut aller encore plus loin. Bien plus loin. Il s’intéressait à lui ? Li Shen ne perd pas sa sévérité. « T'es vraiment un crétin naïf. Il n'y a rien que tu sois apte à supporter chez moi, et encore moins d'intéressant. »

A peine deux minutes plus tard, juste après la proposition de Li qui n'était pas un choix en soi, la réponse de Minoru siffla. Ses dents crissèrent... Il ferma les yeux. Il va loin là. Li s'est promis d'essayer de craquer le plus tard possible... Est-ce qu'il a envie de savoir pourquoi il veut crever? Non en fait, il s'en fout royal, parce que pour lui, se foutre en l'air est un acte stupide. Alors lui expliquer pourquoi il a envie de faire un acte stupide? Non, sans façon.

« Arrogance... arrogance... » dit-il sur un ton léger... Son regard se fait bien plus sombre, la sensibilité disparaissant, du moins, le peu qu'il en restait. Il appuie ses coudes sur ses genoux et croise les doigts vers le bas... l'écoutant. L'observant. Il n'aimait pas les vérités, encore moins quand elles sont dites avec une telle stupidité. Au fur et à mesure que Minoru s'énervait, Li Shen ne bougeait pas. Ses tympans douillèrent. Il regarda l'horloge. Même pas une heure pour le faire craquer. Bien ! Il avait pris son temps pourtant et s'était même accorder des pauses, de quoi laisser à l'autre le temps d'essayer de se défendre. Mais même psychologiquement, Minoru ne semblait pas aguerri. Ah... ce gamin était foutu ? Peut-être bien mais pour l'heure, il a surtout énervé l'étudiant en sciences Po qui sans prévenir, lui décoche une gifle à lui décrocher la tête. Ses bagues lui éraflant la joue. Il l'empêche de tomber en le retenant violemment par le bras et lui prend le bas du visage dans sa main en se rapprochant de lui... « C'est bien pour une première fois mais maintenant tu la fermes ou je t'explose. » Plus de patience. Plus de douceur. Plus de discussion. Il lui siffle au visage, sur un ton bas et vindicatif.

« Je n'ai pas besoin de toi, ni de ces crétins finis qui évoluent dehors.  Carre-le toi dans le crâne. Tu es le genre de créature que le règne animal méprise mais j'aime bien l'impossible, comme changer ce que t'es en quelque chose de plus … méchant... » Il sourit salement et sa main passe de son bras et ses cheveux qu'il tire en arrière lentement, la poigne ferme, l'autre main toujours sur sa bouche... « Regarde-toi... tu pleures, souris, gueule ou te plaint, tout ça en quelques minutes... tu n'es qu'un amas de petits bouts de n'importe quoi... même pas foutu d'affronter qui que ce soit... » Il le pousse au sol violemment et le fixe, les coudes de nouveau sur les genoux, mains pendantes.  Il penche la tête sur le coté et sourit légèrement en coin. « Tu peux partir si tu veux, j'en ai marre de voir ta gueule... et puis fuir, c'est ce que tu sais faire de mieux. »

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 13 Nov - 14:23

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Minoru ne comprenait pas. Son innocence ne lui permettait pas de donner un sens à tout ce qu'il entendait et encore moins à ce que Li Shen semblait essayer de lui prouver. Il ne voyait là qu'une énième démonstration de son pouvoir sur lui. Un exercice de domination comme un autre. Il ne percevait pas que sa faiblesse agaçait son tortionnaire et n'imaginait pas une seule seconde que sa naïveté était interprétée comme de l'insolence. Le blondinet parlait avec le cœur et oubliait trop souvent d'écouter la petite voix de sa raison. Il ne se rendait pas compte que dans ce monde cela ne suffisait pas. Li Shen frappa à nouveau un grand coup en mentionnant ses frères. Et Minoru, tel un idiot, tomba en plein dans le panneau. Ses aînés le détestaient. Le taïwanais avait parfaitement raison. Il étouffa un sanglot en plaquant sa main contre sa bouche. Les larmes ne s'arrêtaient plus de mouiller son visage. Ses yeux devenaient rouges. Il regrettait. Que pensait-il ? À quoi s'attendait-il de quelqu'un comme lui ? Cette discussion, ces échanges, ils n'avaient rimé à rien. Depuis le début, il en était certain maintenant, Li Shen jouait avec lui. Il n'y avait rien eu de sincère. Il n'y avait rien non plus à en tirer. Il n'en pouvait plus. Cela le fatiguait d'être toujours la victime, de se faire avoir à chaque fois, de sans cesse souffrir et de ne pas se montrer capable de contrer les attaques.

Ses épaules se secouaient au rythme de ses sanglots. Il reniflait bruyamment. Il ressemblait à un gamin en proie à une crise de larmes, inconsolable. On lisait la terreur dans son regard face à la noirceur de celui de Li Shen. Il le poussait à bout. On ne l'avait jamais autant bousculé. C'était tellement plus simple de se faire taper dessus mais quand on lui rappelait sa condition, quand on le mettait devant les faits et qu'on lui prouvait une fois de plus que son existence ne valait rien. Minoru perdait les pédales. Mais finalement, n'était-ce pas ce qu'il lui fallait ? Depuis qu'on l'avait retrouvé, il n'avait encore jamais pété les plombs. Il retenait tout. Il enfouissait tout. C'était plus simple de cette manière. Li Shen réveillait des tourments qu'il s'évertuait à taire depuis trop longtemps.

Et c'est la claque. La véritable claque. Celle qui brûle. Minoru plaqua sa main contre sa joue pour apaiser la douleur. Douloureuse. Choqué, il cessa de pleurer sur l'instant. Il leva néanmoins un regard humide vers Li Shen. « Je ne... veux pas changer. » Articula-t-il difficilement. Il grimaça en le sentant tirer sur ses cheveux. Mais non, il ne voulait pas devenir méchant. À choisir, il préférait rester faible. Minoru avait l'âme pure. Le corps souillé, mais l'âme pure. Mais Li Shen marquait un point. Il n'était pas foutu d'affronter quoi ou qui que ce soit. Ni le monde, ni les autres. Quand il le relâcha, Minoru se rattrapa comme il put contre le sol avec ses bras. Il se redressa légèrement, renifla et essuya ses joues. L'une était plus rouge que l'autre.

On n'allait pas le lui dire deux fois. Il se fichait de porter ses vêtements. Il comptait bien se tirer de là et tout faire pour ne plus jamais croiser la route de Li Shen. Il se redressa, non sans tituber, ses jambes comme du coton. La main sur la poignet de la porte, il se retourna pourtant une dernière fois avant de partir. « Toi aussi t'es doué pour fuir. » Et avant de prendre le risque de s'en prendre une nouvelle, il ferma la porte derrière lui et décampa. Il fallait qu'il lui dise. Chacun à sa manière, ils préféraient fuir que d'affronter.


THE END


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