tenue. ∆ La musique était forte, surement plus forte que ce que la loi ne l’autorisait, mais qui viendrait vérifier ? Personne. Me mouvant à travers la foule j’essayais d’atteindre l’un des podiums pour pouvoir y danser dessus. Après trois bonnes longues minutes de bataille, j’y arrivais enfin et montais pour pouvoir me mouver contre la barre en fer et faire un petit show. C’était dans mes habitudes. Danser, provoquer, m’éclater, juste m’éclater. Et depuis que je bossais chez Kang Jae, le pole dance n’avait plus de secret pour moi. Sans m’arrêter pendant plusieurs minutes, je lâchais la barre en sentant mon corps me dire stop. Pas que ça soit trop intense mais j’avais trop bu et je sentais ma tête me tourner. Ce n’était pas forcément bon signe. Me laissant tomber au sol, je me tins au podium pour ne pas flancher. Clignant des yeux, je passais une main dans mes cheveux. Il faisait chaud. Trop chaud. Me dirigeant vers les toilettes, j’appuyais sur le robinet en grimaçant. De l’eau tiède, rien de bien rafraichissant. Tout ça pour qu’on évite de boire de l’eau et qu’on achète des consos. Foutu club. M’appuyant contre le lavabo, je passais tout de même mon visage sous l’eau en me sentant un peu mieux. Ouvrant la petite fenêtre pour faire venir de l’air, je souris doucement en frissonnant de bien-être. L’air frais sur mon visage mouillé me refroidissait le corps. Restant ainsi quelques minutes, je sortis de la petite pièce pour rejoindre la pièce principale. Tanguant, sans réussir à marcher droit, je repoussais les avances d’un type qui m’était inconnu avant de me glisser dans la foule immense. Ce club était trop bondé. Boguant sur une tête qui ne me semblait pas inconnu, je tentais de plisser les yeux pour mieux le voir. C’était Keisuke. Je n’étais pas folle non ? Un sourire s’afficha sur mes lèvres alors que l’autre boulet me suivait toujours. Lui demandant de me lâcher, je le poussais avant de partir à l’encontre de mon ami. Poussant les gens en me frayant un passage, j’arrivais vers lui avant de sourire et lui sauter dessus, manquant de tomber au passage. « Keisukeeeeee. » Dis-je en passant mes bras autour de ses épaules pour me tenir alors que mes pieds me lâchaient. Riant toute seule sous ma connerie, je posais ma tête sur son épaule en soupirant. Il était tout chaud. Une chaleur réconfortante pour le coup.

tenue. ∆ Il est vingt-trois heures. J'enfile ma veste par-dessus ma petite chemise blanche, je me regarde rapidement dans le miroir de ma chambre et remet mes mèches blondes en place. Un coup de parfum et je quitte ma chambre. Je fais attention de ne réveiller personne, même si je sais très bien que Sayuri doit faire semblant de dormir, les autres doivent dormir.

Ce soir je sors en boite de nuit. Bien que je me sois calmé depuis mon retour de l'agence - au début j'y allais presque tous les jours, puis toutes les semaines. Maintenant j'y vais en général une ou deux fois par mois et pas pour déprimer, comme avant, juste parce que j'aime m'amuser et faire la fête. Quoi que, aujourd'hui je vais plutôt faire une "visite de contrôle" que m'amuser. En fait je vais là où Rukia, une de mes amies, travaillent. Il y a un petit moment, elle a changé de boite et travaille désormais dans un lieu pas très fréquentable, un lieu où les nanas sont là pour te faire plaisir si tu vois ce que je veux dire. Je n'approuve pas trop qu'elle fasse ça et surtout, je ne comprends pas ce qu'elle fait là-dedans. C'est pour ça, de temps en temps, je viens fourrer mon nez là où elle travaille pour voir si tout va bien.

En une demi-heure j'arrive sur les lieux. Je rentre sans problème et vais aussitôt chercher une consommation au bar. Avant tout, une soirée reste une soirée, et une soirée doit commencer par une petite boisson alcoolisée. Une fois fait, le verre en main, je pars à la recherche de Rukia. Je n'ai pas besoin de chercher bien longtemps à vrai dire car je la vois déjà. Elle essaie de se débattre avec un mec avant de me rejoindre et de m'enlacer, posant ensuite sa tête sur mon épaule. Ok. Alors là elle a dû ingurgiter une dose d'alcool assez importante. « Rukia-chan, moi aussi je suis contente de te voir mais... » Ca me ferait presque rire de voir à quel point elle ne marche plus droit. Après tout on est jeune, on aime bien faire la fête et boire, ça n'est pas le souci. Ce qui me coupe l'envie de rire c'est qu'avec Rukia, depuis un moment, ça arrive un peu trop souvent. « Tu veux un verre d'eau ? »

Tenue. ∆ Danser, c’était ce que je savais faire de mieux dans ma vie. Je dansais depuis toute petite. C’était une passion, c’était une raison de vivre. Et même si je ne pratiquais plus en club à l’école ou même dans des clubs de danse, hors école, j’allais tout de même danser en boite de nuit. Moins souvent qu’avant, puisque je bossais de nuit à présent la plus part du temps. Mais dès que je le pouvais, je dansais. Et ce soir n’échappait pas à la règle. Boire non plus. Boire pour s’amuser. Non, boire pour oublier. Boire pour tenter de penser à autre chose. Boire pour tourner une page qui ne semblait pas se tourner. C’était difficile d’aller de l’avant, je n’étais pas le genre de fille faible, mais le cumul de tout ce qui avait pu m’arriver ces trois dernières années, faisait que j’avais besoin d’exploser. Je prenais tout sur moi, je n’en parlais à personne, j’avais, juste besoin, de pouvoir tourner la page à ma façon. Boire en faisait partie, même si parfois, ça me rendait bien plus malheureuse que je ne le voudrais. Soupirant, en essayant de me débarrasser d’un mec collant, je vis au loin Keisuke. Mon sourire s’élargissait automatiquement. Lui. Ma petite tête blonde. M’approchant, en titubant, je me laissais tomber sur lui, oui, littéralement, en le prenant dans mes bras. Que j’étais bien là, dans les bras d’une personne si chaleureuse, avec qui je m’entendais bien. « Rukia-chan, moi aussi je suis contente de te voir mais... » Soupirant, je fermais les yeux en me redressant un peu plus, mon nez se collant contre la peau chaud de son cou. Sentant son cœur battre, je murmurais un vague, boum, boum, suivant le rythme des pulsations de son cœur. « Tu veux un verre d'eau ? » Un verre d’eau ? Pourquoi boire de l’eau ? On était en boite de nuit, autant boire plus important, non ? Me redressant, je gardais mes bras autour de son cou, mes mains se glissant dans ses cheveux, alors que ma tête se penchait sur le côté, mes yeux fixant les siens. « Pas de l’eau. Un bloody Mary. T’aime ça ? Le jus de tomate avec la vodka c’est super bon. » Dis-je en souriant franchement. J’avais tellement chaud. Mais j’étais bien là. Soupirant, je passais une main sur mon visage en fermant brièvement les yeux. La tête me tournait un petit peu. Attrapant sa main, je le tirais pour qu’on aille vers le bar. Titubant, en sachant, pertinemment que je ne marchais pas droit du tout, je pris mon temps avant de me stopper devant le bar. Aucune place de libre pour s’assoir, je soupirais en clignant des yeux. Posant à nouveau ma tête sur son épaule, je me lovais contre lui, en soupirant à nouveau. J’avais l’impression d’être en sécurité maintenant qu’il était là. « On ira danser après ? » Dis-je doucement. J’aimais bien danser avec Keisuke. « Ton cœur bat vite. » marmonnai-je doucement en posant ma main de l’autre côté de son cou pour sentir sa veine contre le bout de mes doigts.

tenue. ∆ Malheureusement j'ai plus tendance à sortir dans ce club pour "surveiller" Rukia plutôt que pour m'amuser. Depuis quelques temps mon amie à changer, et je ne suis pas capable de comprendre pourquoi... Aujourd'hui encore je le vois, elle est complètement déchirée lorsque j'arrive, ce n'est même pas comme si elle s'amusait et se prenait une cuite avec une copine, non, elle est toute seule et c'est courant de la voir dans cet état quand je viens ici.

D'habitude j'ai un peu de mal avec les contacts physiques si rapprochés, pourtant je ne repousse pas Rukia et la laisse faire. En fait, si je l'éloigne trop de moi j'ai peur qu'elle tombe. Elle n'a plus l'air de très bien tenir sur ses jambes et je sens totalement le poids de son corps peser sur le mien, elle se tient littéralement à moi. Pourtant, je l'éloigne un peu de manière à pouvoir voir son visage et lui demande si elle souhaite prendre un verre d'eau. Bizarrement, sa réponse ne m'étonne pas. Je soupire mais me résigne et la suit en direction du bar. « Oui je sais ce que sait... » Elle parle quand même au mec qui est sortie le plus de fois au monde en boite de nuit pendant une année... « Deux Bloddy Mary et un verre d'eau s'il vous plait » Demandais-je au serveur en lui tendant ma carte bleue. Je tente tout de même le verre d'eau, sait-on jamais...

Ce n'est pas que j'ai pas envie de danser, ou que je n'aime pas danser avec Rukia. C'est juste que ça ne m'amuser pas franchement de le faire avec elle dans cet état-là. C'est pareil, ça ne me dérange pas de la voir bourrer, je l'ai vu plus d'une fois. Là c'est totalement différent, elle ressemble à un déchet... Et je n'ai pas peur de le dire. « J'ai pas envie de danser avec toi ce soir ». Je suis franc et direct malgré l'état presque désespéré de mon amie, comme à mon habitude, et je n'ai pas l'intention de lui faire de cadeau. Peut-être que si je la bouscule un peu elle arrêtera toutes ces conneries qu'elle fait depuis qu'elle travaille ici. Je la repousse, elle est vraiment trop proche et trop tactile avec moi. Bon d'accord, on a plusieurs fois été bien plus proche que ça, je vous l'accorde, si vous voyez ce que je veux dire... Mais là elle exagère, surtout que nous sommes en publique et que je suis loin d'être le genre de type à m'afficher devant tout le monde.

Tenue. ∆ « Deux Bloddy Mary et un verre d'eau s'il vous plait » Soupirant, j’essayais de calmer le fait que ma tête me tournait, en écoutant la musique et non ce qu’il venait de dire. Au moins, il avait commandé deux bloody Mary. Restant contre lui, je clignais des yeux, comme une impression que mes paupières étaient lourdes. C’était difficile de les garder ouverte. Si je les laissais fermer, je savais que je n’allais pas les rouvrir tout court. Je n’allais quand même pas m’endormir en pleine boite de nuit, non ? Soupirant en secouant faiblement la tête, je stoppais ma caresse sur son cou avant de demander s’il voulait qu’on aille danser après. « J'ai pas envie de danser avec toi ce soir. » Fronçant les sourcils, je me redressais vivement en tanguant un peu. Me retenant au bar, je plongeais mon regard dans le sien en soupirant. « Pourquoi ?! » Demandai-je en plissant le nez. Il ne m’avait jamais dit non. Ce n’était pas un caprice mais… Pourquoi, avec moi ? Il voulait danser, mais pas avec moi. C’était vexant dans le fond. « C’est parce qu’on couche plus ensemble ces derniers temps ? Tu veux plus danser pour ça ? » Demandai-je en clignant des yeux. Je ne savais même pas si ce que je disais était compréhensible. « Aish. Tous les mêmes les mecs. Ecoute, ça me plairait bien, sincèrement, t’es vraiment un bon coup et agréable au lit, mais. Crois-moi actuellement j’ai envie de tout, sauf de sexe. Genre overdose. » Dis-je en passant une main dans mes cheveux. Déglutissant avec difficulté, j’attrapais le verre que le barman posait devant nous avant de le boire cul sec sans même prendre le temps de respirer. Le posant franchement, j’attrapais le verre d’eau avant de le montrer à Keisuke. Je vais la boire sa flotte. Soufflant un bon coup, je fis de même que le verre de bloody Mary, l’avalant d’un coup avant de poser le verre et perdre l’équilibre. M’agrippant à lui je me redressais en posant ma main sur ma bouche. Non. Je ne vomirais pas. Inspirant puis expirant, je me redressais totalement en me détachant de lui. « Je crois que je vais rentrer, puisque tu veux pas danser. Fais ce que tu veux. » Dis-je en lui faisant signe de la main avant de lui tourner le dos et partir. Bon dieu que ça tournait. J’essayais de marcher le plus droit possible, mais… C’était foutu.

tenue. ∆ Ce n'est pas réellement que je n'avais pas envie de danser avec elle, c'est juste que j'avais envie de la faire chier. Envie de la faire chier parce que ça m'emmerdait de la voir dans un état pareil. J'en avais marre de venir la "surveiller" dans ce putain de bar mais en même temps, au fond je tenais à elle, et je n'avais pas envie de la laisser en liberté dans ce monde de fou. « Parce que j'ai pas envie de me taper la honte au milieu de la piste, tu tiens même pas debout. » Oui, la délicatesse c'est tout moi, c'est bien connu. Je suis peut-être parfois un peu plus classe avec les filles, mais pas avec Rukia. Mise à part le fait que je couche avec elle de temps à autres, je la prends plutôt pour un pote que pour une fille. L'habitude de traîner en boite avec elle sûrement... « J'ai d'autres nanas avec qui coucher ma belle, t'as pas l'exclusivité. » Et heureusement pour moi... Les mecs qui couchent partout c'est pas cool... quand ils ont une copine, mais moi c'est pas le cas. Je fais donc ce que je veux. En tout cas, j'étais quand même ravie que même bourrée elle me félicite sur mes compétences sexuelles, quoi que j'espère que c'est pas l'alcool qui l'a fait me complimenter.

Je la regarde boire ses deux verres d'affilés d'un air dépité. Je bois quelques gorgée de mon blody mary mais la chaleur qui envahi ma gorge ne me satisfait pas complètement. Rien ne me satisfera complètement parce que Rukia m'agace. Voila maintenant qu'elle glisse et manque de se ramasser au sol. Heureusement elle a encore le réflexe de s'accrocher à moi et je l'aide à se redresser. « Ne me gerbe pas dessus je te préviens ! » Je regarde Rukia avec un air de dégoût. « Bon attends, je te ramène. » Ma soirée aura été courte mais bon... Quoi faire d'autre ? Je viens à ses côtés et l’attrape d'un bras par la taille pour la soutenir un peu.

Tenue. ∆ « Parce que j'ai pas envie de me taper la honte au milieu de la piste, tu tiens même pas debout. » Ok, ça c’était dit. Il avait honte de moi. Comme si je pouvais lui donner honte. Les gens s’en foutaient, ils ne regardaient même pas qui faisait quoi. C’était chacun pour soi en boite de nuit. Ils n’allaient pas nous fixer comme si nous étions des aliens… « J'ai d'autres nanas avec qui coucher ma belle, t'as pas l'exclusivité. » Entrouvrant la bouche, je le foudroyais du regard avant de déglutir. Okai, ce soir je m’en prenais plein la tronche. Inspirant calmement, je ris nerveusement avant de soupirer à nouveau. Encore heureux que je n’avais pas l’exclusivité. Ça sonnerait bizarre. Mais dis comme ça, c’était vexant quand même. Il avait décidé de me rabaisser ? « Wow. Merci. Tant d’amour dans tes paroles. Arrête de croire que les gens n’ont d’yeux que pour toi. Ils s’en battent les couilles. » La poésie en moi. La poésie. « Personne nous regarde Kei’. Mais merci d’avoir honte de moi. » Dis-je en levant les pouces en l’air. Génial ouais. Lui lançant un regard quand même triste, parce que merde j’étais humaine et c’était vexant, je préférais partir. Autant le laisser s’amuser seul et ne pas lui foutre la honte. Manquant de me casser la gueule je me redressais tant bien que mal. Je gérais la situation. Pas de souci, j’allais rentrer saine et sauve. « Ne me gerbe pas dessus je te préviens ! » Soupirant, en faisant une faible moue, je l’ignorais en lui tournant le dos. Qu’il aille au diable. « Bon attends, je te ramène. » Genre, après m’avoir dénigré là, il voulait faire l’acte du bon dieu ? Sentant son bras passer autour de ma taille, je soupirais en relevant le regard vers lui. « Quoi ? Je croyais que je te faisais honte ? T’as pas peur qu’on te voit me tenir de la sorte ? » Dis-je en sentant ma gorge se nouer. Ce n’était pas le moment de pleurer. Hoquetant je continuais de marcher en reniflant fortement. « T’abuse Kei. Soit t’es méchant avec moi, soit tu es gentil, fait pas les deux. » Ajoutai-je d’une voix triste sans le regarder.

tenue. ∆ Je sais bien que personne nous regarde et que je n'ai pas à avoir honte, tout le monde se fiche de nous, mais je dis ça juste pour la faire chier. Pour trouver une excuse pour ne pas danser avec elle. A vrai dire, je n'ai vraiment pas envie de m'amuser avec elle, là, elle m'énerve. Je déteste la voir comme ça. Je me fiche de la voir bourrée, elle a le droit de boire et de s'amuser, je suis la première à faire ce genre de chose, mais qu'elle le soit tous les soirs, c'est un peu abusé ! J'ai l'impression que, sauf si je la vois en journée, je ne peux plus la voir un minimum sobre. Je finis par soupirer. Elle prend mal ce que je dis, et c'est normal, je n'ai pas franchement été tendre. En même temps, c'est pas trop mon genre la douceur et la délicatesse.

Ce n'est pas que je veux être gentille d'un coup avec elle, c'est juste que malgré mes paroles légèrement froides, je tiens beaucoup à Rukia, et il est hors de question que je la laisse rentrer toute seule dans cet état. A cette heure des types franchement pas fréquentables rodent aux alentours des boites de nuit. « Oh c'est bon arrête ! Tu l'as mérité... » Bon ok, j'y suis allé un peu fort, mais ça je ne l'avouerai jamais. Je ne suis pas du style à admettre mes erreurs et m'excuser.

De toute façon, je ne laisse pas le choix à Rukia et l'entraîne vers la sortie de la boite. Je n'ai même pas pensé à lui demander si elle avait une veste que nous nous retrouvons déjà dehors, dans le froid. Je me stoppe et me tourne légèrement vers mon amie « Tu avais une veste ? Attends moi là je vais aller la chercher. »

Tenue. ∆ « Oh c'est bon arrête ! Tu l'as mérité... » Comme si je méritais qu’on me parle ainsi. Bien sûr ouais. Faisant ressortir mes lèvres je soupirais en le regardant d’un mauvais œil. C’était bien la première fois que Keisuke et moi nous « prenions » la tête. J’avais bien compris que oui il avait un sale caractère, mais là j’en avais bel et bien la preuve. Il n’était pas tendre. « T’abuse. » Dis-je simplement alors qu’il m’entrainait dehors. Il était pressé qu’on s’en aille ma parole. J’avais du mal à marcher, je voyais flou, j’avais chaud et lui me bousculait pour qu’on aille vite. Doucement, je n’étais pas pressée moi. Le froid dehors me fit frissonner fortement. « Tu avais une veste ? Attends-moi là je vais aller la chercher. » « Ouais. Tiens attends. » Je lui donnais le jeton que j’avais eu en mettant ma veste dans un casier. Reniflant fortement, je m’adossais contre un mur avant de croiser les bras et l’attendre. Frissonnant un peu, je regardais autour de moi, des gens entrant d’autres sortir. Me sortant une clope de ma poche, je l’allumais en laissant celle-ci entre mes lèvres pour pouvoir frotter mes mains et les réchauffer. Le voyant revenir, je pris ma veste pour la mettre, lentement, parce que j’avais l’impression que mes mouvements étaient aux ralentis, avant de prendre la direction de chez moi. « J’habite Shinjuku. Ça va ? Ce n’est pas trop loin pour toi ? » Sait-on jamais. Je ne voulais pas qu’il râle en plein milieu en disant que je vivais loin. Parce que c’était le cas. Fin, pas tant que ça, mais quand même. Me tenant à lui, je soupirais avant de descendre dans le métro. Marcher allait le rendre dingue. Autant prendre la voie de la facilité. Une fois devant les rails je me laissais tomber sur un des sièges mes yeux se fermant alors. Baillant longuement, je me laissais glisser sur le siège en soupirant. Je m’endormais.

tenue. ∆ C'est vrai, elle avait tout fait pour m'agacer ce soir Rukia. Bon d'accord, je ne suis pas super objectif, j'ai quitté la maison légèrement énervé. Au moment du repas, j'ai cherché à avoir des explications - encore et encore - sur le départ de Chiharu. Demandant pourquoi mon beau-père l'avait foutu à la porte il y a plus de deux ans, pourquoi n'était-il pas capable d'assumer tous ses gosses et pourquoi préférait-il les voir galérer à l'extérieur plutôt que de rester sous son toit - même si on y galère pareil. Il n'avait fait que m'ignorer, comme d'habitude. De toute façon, depuis que je suis revenu il y a deux ans, je pourrais compter sur les doigts d'une main le nombre de parole qu'il a eu à mon égard... Résultat j'avais pété les plombs, quitté la table et m'étais enfermé dans ma chambre jusqu'à ce que je la quitte pour partir en boite. Tout ça y était donc peut-être pour quelque chose dans le fait que je me sois énervée aussi rapidement contre Rukia.

Je retourne aux vestiaires avec son jeton, récupère sa veste et la rejoins à l'extérieur. Je soupire à sa réflexion. « C'est pas comme si c'était la première fois que je te ramène... » En effet, c'est d'ailleurs ce que j'avais fait dès la première fois où je l'avais rencontrée alors... Je l'accompagne vers le métro - heureusement qu'elle ne me fait pas marcher - fourrant les mains dans mes poches. Elle se tient à mon bras pour éviter de tomber, je suis donc obligé de marcher lentement. Je ne dis rien. J'assume. Je suis venu après tout, je me suis mis moi-même dans la merde. Moi qui avait envie de me vider l'esprit, de - pourquoi pas - parler un peu à Rukia histoire de me libérer... Je soupire une nouvelle fois.

On arrive sur la rame et là, Rukia s'assoie - ou plutôt s'affale - et s'endort aussi sec. J'écarquille les yeux lâchant un « Elle se fout de ma gueule ! » à haute voix, attirant le regard du seul mec qui attend pas loin de nous. Je lève les yeux en l'air. Je suis bien tentée de prendre le premier métro qui passe et la laisser en plan dans la gare, mais c'est bien trop risqué et j'aurai peur qu'un sale mec la cherche. Mais le métro arrive justement. Je m'approche de Rukia et la secoue, légèrement, quoi que de plus en plus fort lorsque je constate qu'elle ne se réveille pas et ronfle presque... « Rukia le métro est là, oh oh réveille toi. » Les portes s'ouvrent, Rukia ne se réveille toujours pas, ou en tout cas gémit et refuse de se lever, les portes se referment et le métro repart sans nous. « Putain Rukia ! T'abuse là ! ». Enervé je laisse retomber son épaule que je tenais contre le siège et m'éloigne d'elle en m'énervant tout seul. Franchement qu'est-ce qu'il m'a pris de venir ce soir... Je lève les yeux en l'air : prochain métro dans 25 minutes. Super !

Tenue. ∆ « C'est pas comme si c'était la première fois que je te ramène... » Maintenant qu’il le disait… Il avait raison. L’alcool me faisait oublier des choses ma paroles. Inspirant grandement, comme pour remettre mes idées en place, je plissais le nez avant de déglutir. Fallait que j’arrête de boire autant. Ça n’allait vraiment plus là. Soupirant quelque peu, on partit en direction de chez moi, en prenant le métro. Je savais que marcher ne lui conviendrait pas. Pas qu’il soit un fainéant, mais… ça ne lui plairait pas, je le savais c’est tout. Une fois dans les tunnels de la ville, je me laissais tomber sur l’un des sièges pour soupirer et attendre que le métro n’arrive. Fermant les yeux, je somnolais déjà, merci les effets de l’alcool. « Putain Rukia ! T'abuse là ! » Sursautant, e me levais d’un bon en manquant de tomber. Clignant des yeux, je cherchais Keisuke du regard. « Hein ? Quoi ? » Dis-je en essuyant ma bouche. L’impression d’avoir bavé me dérangeait. Me laissant retomber sur le siège, je baillais longuement en regardant le panneau en haut qui affichait le temps d’attente. Vingt-cinq minutes ? Tant que ça ? Inspirant longuement, je m’étirais en croisant les jambes. Toussant, je fouillais rapidement dans les poches de ma veste avant de m’en sortir une sucette à la cerise. Enlevant le papier, je la mis rapidement dans ma bouche. « Arrête de t’énerver Kei. Tu sais que ça demande plus d’effort de faire la gueule que de sourire ? Alors souris, et vient t’assoir. » Dis-je d’une voix quand même assez basse. J’arrivais à bien parler mais ça ne devait pas être super compréhensible non plus. Tapotant le siège à côté de moi, les yeux fermés je m’endormais à nouveau. Secouant la tête, pour que je reste éveillée, je me tapais alors les joues avec vigueur avant de laisser tomber mes mains mollement sur mes cuisses. « Aide moi à rester éveillé… »

tenue. ∆ Rukia n'en a visiblement rien à faire de mon état actuel. Je sais qu'elle a trop bu et qu'en tant normal elle ne se comporte pas de façon si enfantine et si égoïste, mais ça me sort par les yeux. Ca la tuerait de me montrer un peu de reconnaissance ? De me remercier parce que je m'inquiète pour elle ? Après tout... Elle ne m'a jamais demandé de venir la surveiller dans ce club pas vrai ? Alors pourquoi est-ce qu'elle me remercierait... Il faudrait vraiment que je me trouve quelqu'un, une copine, de qui prendre soin, histoire de laisser un peu les autres tranquille, Rukia, Sayuri, et éviter que je me bouffe moi même la vie.

Je la regarde défaire tranquillement l'emballage de sa sucette, de loin, soupirant. Puis je m'adosse contre le mur, loin de Rukia. Elle m'agace, je n'ai même pas envie de m'asseoir à côté d'elle. Je vais me contenter de la ramener chez elle en la suivant de loin, m'assurer qu'elle est en sécurité et rentrer me coucher. « Tu crois sérieusement que j'ai envie de sourire là ? » Bougonnais-je. Je ne sais même pas si elle m'a entendu vu que je me tiens assez loin d'elle sur le quai du métro. « Rendors toi si tu veux, mais je te préviens je monte dans le prochain avec ou sans toi. ». Y a un moment je vais pas non plus passer ma nuit là, j'ai mieux à faire.

Je sors mon téléphone de ma poche. Je me demande ce que fais Sayuri, j'ai l'impression qu'elle n'était pas là quand j'ai quitté l'appartement. Je suppose qu'elle a encore quitté la maison en douce et j'aimerai bien savoir où elle est. Je soupire, me ravise et remet mon téléphone au fond de ma poche. Avec un peu de chance elle est peut-être avec son idiot de meilleur ami parfait. Je repose mon regard sur Rukia, avec un peu de chance dans vingt-cinq minutes elle aura décuvé, ça sera peut-être un peu plus simple de la ramener chez elle.

Tenue. ∆ « Tu crois sérieusement que j'ai envie de sourire là ? » Plissant les lèvres, je lui lançais un faible regard boudeur avant de soupirer une nouvelle fois. Sucette dans la bouche, je penchais la tête en arrière en regardant le plafond du métro. Fallait pas que je me rendorme. Sinon il allait encore râler et ce n’était pas bon. Enfin, Keisuke était un grand râleur. Il était surement né en râlant, ce n’était pas possible autrement. « Rendors toi si tu veux, mais je te préviens je monte dans le prochain avec ou sans toi. » Non, non, je n’allais pas me recoucher quand même. Hors de question même. Et puis quoi encore. Si je me rendormais c’était bon pour qu’il m’abandonne ici en fait. Et je ne voulais pas qu’il m’abandonne ici. J’allais devenir quoi à dormir dans le métro ? Enfin, je savais pertinemment qu’il ne le ferait pas. Comment pouvait-on abandonner une femme dans un métro ? Il fallait être le dernier des cons… Keisuke n’était pas comme ça. Soupirant, je me levais telle une mamie n’ayant pas bougé de la journée, toute rouillée, je soupirais en m’étirant et faisant craquer mes articulations. Marchant lentement en ignorant les regards qui se posaient sur moi quand d’autres gens arrivaient. Ça allait passer vite les vingt-cinq minutes, non ? D’autres lignes de métro passaient, rendant le flux plus ou moins actif mais sans trop vu l’heure qu’il était. Finissant ma sucette, je jetais le bâton dans une poubelle avant de bailler longuement. « Tu vois, je me suis pas rendormie. » Lui dis-je en venant près de lui, restant debout pour éviter de dormir ou autre. Soupirant en tremblant un peu de froid à certains moment, je souris quand notre métro fut là. Sans un mot on monta dedans, avant de m’assoir à un siège. Le tirant pour qu’il s’assoie à côté de moi, je posais ma tête sur son épaule en soupirant longuement. « Tu veux dormir chez moi ? Le temps d’arriver chez moi et de rentrer chez toi la nuit sera pas mal avancé. » Dis-je doucement en baillant une nouvelle fois. Il savait que ça ne me dérangeait pas, il faisait comme il voulait. Soupirant, je comptais le nombre d’arrêt du métro, avant de me lever une fois mon arrêt arrivant. Sortant, je soupirais en me tenant à son bras le temps de monter les escaliers. C’était pas le moment de se casser quoi que ce soit.

tenue. ∆ Je suis agacé par le comportement de Rukia, et même si je pense que si elle se rendort je partirai sans elle, je serai certainement incapable de le faire. D'une il s'agit de Rukia, je ne pourrais pas la laisser comme ça dans les sous terrains du métro, en pleine nuit, seule. Je ne pourrai le faire avec n'importe qu'elle fille d'ailleurs. Je la regarde marcher le long des rames de métro, pour éviter qu'elle se rendorme. C'est une bonne astuce, elle ne s'endormira pas debout quand même nan ? Je vois mon ami frissonner malgré sa veste, et après un soupir je décide de retirer ma propre veste et de la poser sur ses épaules « Tiens garde ça, tu vas tomber malade. ». Je me retrouve seulement avec ma petite chemise blanche mais qu'importe, je suis du genre frileux mais je ne tombe pas facilement malade. Déjà que Rukia n'est pas bien couverte avec son minishort, je préfère la voir avec ma veste sur le dos.

Finalement le métro arrive, après vingt-cinq longues minutes, et nous montons dedans. Je m'assoie à côté de la jeune femme, sans dire un mot, et la laisse reposer sa tête sur mon épaule. Elle a l'air de décuver petit à petit, elle n'est plus complètement excitée. Maintenant c'est la fatigue qui tombe sur elle. Je réfléchis à sa proposition. C'est vrai que j'ai moyennement envie de rentrer chez moi vu l'heure qu'il est. Je soupire. Je sais que je peux dormir sans problème chez Rukia, ce n’est pas comme si c'était la première fois que ça arrivait. Mais ce n’est pas forcément non plus ce que j'avais prévu. Je finis par hausser les épaules avant de lui répondre « Ouai, pourquoi pas. ». Après tout, comme ça elle me remboursera le fait que je sois sorti la voir juste pour la tirer de cette boite de nuit et la ramener chez elle... Au final, j'ai un peu passé une soirée de merde.

Le métro s'arrête à la station où nous devons descendre. On sort des sous terrains, Rukia accrochée à mon bras, toujours un peu chancelante sur ses talons. La station de métro n'est pas bien loin de chez elle, dans moins de deux minutes nous seront bien au chaud, parce qu'il faut avouer qu'il commence à faire un peu froid. « J'espère que le chauffage est allumé chez toi, parce que là il caille. ». Au pire je finirai bien par me réchauffer bien au chaud sous sa couette non ? Oui parce que j'avais bien l'intention de dormir dans son lit avec elle. Ca n'était ni la première, et sûrement pas la dernière fois que ça arriverait. Rukia et moi ne sommes pas du genre pudique l'un en face de l'autre, et sommes capable de partager un même lit sans arrières pensées. Bon parfois il se passe des choses aussi entre nous, mais vu l'état de Rukia ce soir, ça m'étonnerait bien qu'elle fasse quoi que ce soit d'autre que dormir.

Tenue. ∆ « Tiens garde ça, tu vas tomber malade. » Le laissant faire, je souris doucement en voyant à quel point Keisuke pouvait se montrer très attentionné malgré son caractère très merdique. Dans le fond, c’était un bon gars, il fallait simplement le prendre comme il était et l’apprivoiser un petit peu. Il était mignon à mes yeux en cet instant. Même si Keisuke et mignon dans la même phrase ça faisait un peu bizarre quand même. Mais peut-être que le fait de le connaitre d’une façon bien différente des autres ça aidait aussi. Sauf si Keisuke trempait son biscuit partout, mais ça j’en doutais. Donc. C’était un petit avantage pour moi. Montant dans le métro une fois-là, je m’installais alors qu’il fit de même à mes côtés. Soupirant, je me calais contre lui, décuvant un peu avec le froid et l’adrénaline, je commençais un peu à reprendre mes esprits. Je lui proposais même de rester dormir chez moi. Certes je n’avais qu’une pièce et un lit une place mais ça ne dérangerait pas. « Ouai, pourquoi pas. » Souriant doucement je lui tapotais la cuisse en guise de réponse avant de soupirer de bien-être. Que j’étais bien moi là. Arrivant à la bonne station après un moment, je m’agrippais à lui pour marcher. Parce que non seulement il faisait froid, mais en plus c’était tout en pente. Autant dire que c’était bien chiant à monter. « J'espère que le chauffage est allumé chez toi, parce que là il caille. » Chauffage ? Ah bon ? Je n’ai pas de chauffage moi. Riant doucement, je lui tapotais les fesses l’air de rien. « J’ai pas de chauffage. On se réchauffera sous la couette. » Dis-je doucement en montant les marches de la rue. Cherchant les clés je les sortis pour ouvrir le portail. Le laissant passer, je refermais derrière moi avant de monter ce qui me semblait être mille marches. Finissant par arriver tout en haut de la rue j’ouvris la porte de ma petite pièce en entrant. Enlevant mes chaussures je quittais sa veste et la mienne les posant sur la table, pas de chaise chez moi. Soupirant je jetais les clés sur les vestes avant de frissonner un peu. « Il fait un peu plus chaud ici que dehors quand même. » Marmonnai-je en me prenant un verre d’eau pour le boire d’une traite. Me déshabillant sans aucune pudeur, encore moins avec lui, je tirais le rideau de la douche pour me doucher rapidement au vu de l’eau chaude inexistante. Frissonnant quelque peu, je me séchais rapidement avant d’enfiler une simple culotte et un débardeur. Me laissant tomber sur le matelas qui me servait de lit je m’étirais longuement avant de me glisser sous la couette.

tenue. ∆ Je soupire, j'avais presque oublié que Rukia vit dans un drôle d'endroit qu'on pourrait nommer "taudis". C'est bien parce que même si ma famille n'a pas beaucoup de sous, je vis quand même dans un appartement chauffé, avec assez de chambre pour tout le monde. Certes les chambres ne sont pas bien grandes et l'appartement est pire que crade, mais au moins, je ne vis pas dans une unique pièce qui a un trou dans le mur et qui n'est pas chauffé. Je me dis que je ferais peut-être mieux de rentrer chez moi, mais j'ai vraiment la flemme... Nous montons donc toutes les marches avant d'arriver jusque chez Rukia. Je la laisse ouvrir et pousser la porte avant de me faufiler à l'intérieur à mon tour. Je frissonne. Même s'il fait un peu moins froid que dehors, la température de son studio est quand même largement trop basse pour le frileux que je suis. En plus je n'ai même plus ma veste sur le dos, je l'ai passé à Rukia. J'hésite à la remettre lorsqu'elle l'enlève mais je mis que finalement je ne serai pas à l'aise à dormir avec.

Pendant que Rukia va prendre une douche rapide j'ouvre son frigo et y trouve quelques canettes de bière. J'en attrape une et la fini avant même que Rukia n'est finie sa douche. Je frisonne encore plus quand je vois la tenue dans laquelle elle va se mettre sous sa couette. Finalement, j'enlève aussi mon pantalon et ma chemise puis vient me fourrer sous la couette, contre Rukia. Vu le peu de place qu'il y a dans son lit, je suis obligé de la prendre dans mes bras pour qu'on puisse loger à deux. En même temps ça m'arrange bien parce que son corps va pouvoir me réchauffer. Je relève un peu le visage avant de déposer un baiser sur la joue de la jeune femme et repose ma tête contre l’oreiller. « Bonne nuit. »