tenue. ∆ Casquette sur la tête, masque couvrant la moitié de mon visage, je referme ma veste jusqu'à la base de mon cou sans relever le col blanc. Il n'est pas si tard que cela, malgré la nuit et l'agitation dans les autres rues. Il n'est tard que pour ceux qui travaillent le lendemain ou pour les gens sérieux qui laissent l'heure après minuit au sommeil. Les mains dans les poches, adossé contre un mur, j'attends que les clients arrivent. Les habitués savent où nous trouver, mais certains l'apprennent par les autres et c'est ainsi qu'un nouveau gars se présente à moi. Il n'a pas les tremblements fréquent d'un gars en manque, au contraire il paraît parfaitement en bonne santé. Décollé du mur, je sors les mains de ma poche, dont l'une tient un sachet à la poudre blanche. Il sait pourquoi il est là, une liasse de billet entre les doigts. Aucun mot ne s'échange entre nous, rien de plus qu'un regard. Mes cheveux argentés dépassent de ma casquette, cachant un peu plus mon regard perçant. Je m'attendais à une bonne transaction, mais le gars ramène sa main vers lui avec un sourire en coin. D'un geste du menton, je vois qu'il fait appel à d'autres personnes, d'autres gars « armés ». Barre en fer, batte de base ou point américain, tous plus amusant les uns que les autres. Le premier me lance un regard. « Vide tes poches. » Puis quoi encore ? Je fais genre de remettre le sachet à sa place, pour prendre mon yoyo et balancer l'objet dans sa tête. Ce con a eu le réflexe de saisir la ficelle pour me tirer vers lui, abattant son pied dans ma hanche. Je grimace de douleur, relâchant mon jouet pour tourner les talons et filer à toute vitesse dans la ruelle étroite qui mène à une route plus large. ça fait mal, putain! Il avait des sacrés grosses godasses en plus! Il a tapé proche de mon tatouage, au niveau de l'élastique de mon boxer... Mais pas le temps de m'attarder dessus, continuant ma course à travers le quartier jusqu'à percuter quelqu'un de pleins fouet et tomber cul par terre. Ma casquette s'envole sous le choc, dévoilant ma tignasse blanche et mes yeux fortement bridés. Je ne suis pas au bout de mes peines entre ça et les gars après moi.

tenue. ∆ Inspire, expire. Voilà, c’est bien. Doucement, oui, doucement. J’avais tellement mal à la jambe que c’en était insupportable. Quelle idée d’avoir une crampe ? Okai, ma condition physique en ce moment n’était pas des plus parfaite. Dix kilos en moins, je mangeais très mal, normal que je me choppe des crampes. Il me fallait de l’eau et une banane. Me donnant une pause assez conséquente, histoire que je puisse aller m’acheter à boire et une banane, je l’en remerciais, à ce garçon, qui d’habitude me balançait bien trop souvent à Jae, avant de quitter l’établissement. Clope au bec, je filais par l’arrière pour aller dans une des premières superettes que e trouvais. Bouteille d’eau et banane en main, je mangeais la dite banane sur le retour du trajet. Soupirant, en me massant un peu les cuisses tout en marchant, je n’avais vraiment pas, mais genre, vraiment pas envie de retourner bosser. Arrivant dans la ruelle, sombre, trop sombre, mais tellement déserte, je m’adossais au mur avant de finir la banane et jeter la peau dans la poubelle. Clope à la main, je dévissais le bouchon de la bouteille pour boire à grande goulée. Elle était fraiche, c’était parfait. LA refermant, je la mise dans le sac en plastique avant de me sortir une seconde banane. C’était bon cette merde. Et vu que c’était l’argent de monsieur, je ne m’étais pas privé sur l’achat des bananes. Soupirant je marchais en faisant des ronds pour ne pas laisser mes jambes inertes avant d’entendre du bruit. Me retournant, je sentis mon corps se faire percuter avant de tomber au sol. Banane écrasé, partout sur les mains je plissais le nez énervée. « YAH ! » Me tournant je boguais. Berry ? « Qu’est-ce que… » Mon regard se portant derrière lui, je vis des hommes armés s’arrêter pour nous regarder. What the… « Choppez-les ! » Hein ? Clignant des yeux, je regardais Berry avant de me relever sans même réfléchir. J’savais pas ce qu’il se passait, mais fallait se barrer ! Aidant Berry à se relever, j’attrapais le couvercle de la poubelle pour le leur lancer dessus. On se défendait comme on pouvait. Boitillant légèrement, j’attrapais la main de Berry avant de partir en courant là ou mes jambes me portaient. Je ne savais même pas quoi dire, mon instinct me disait simplement de fuir. Et ils avaient l’air coriace, car on avait beau courir ils étaient toujours à nos trousses. Me stoppant en le lâchant je me penchais en avant, la sueur me donnant froid. « J’ai … plus… de… poumons. » Réussis-je à dire en cherchant l’air. Non c’est surtout qu’il ne fallait pas oublier que je faisais de l’asthme et que là, je manquais cruellement d’air.

tenue. ∆ Les situations critiques ne sont pas impossible dans ce genre de boulot. Il n'y a pas si longtemps, j'ai dû désarmer un braqueur qui voulait transformer Phoenix en passoire. Ce n'est pas la première fois que des cons cherchent à me berner durant mon service de nuit, mais de là à ramener sa bande pour deux ou trois sachets de drogue ... C'est n'importe quoi ! Puis merde, j'ai les jambes courtes! Je ne peux pas courir à grande enjambée, même si je vais plus vite qu'eux. Je dois penser à reprendre correctement mon souffle sans m'arrêter pour m'éviter un point de côté, et cela sans ralentir. Le décor défile autour de moi, puis ma course s'arrête brusquement quand mon corps manque de se fracasser contre un autre. Le choc fut terrible et je me retrouve cul par terre, le coeur dans la gorge et les membres tremblant. Je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Encore, si l'air revenir ce serait beaucoup mieux, mais je crois que j'ai oublié de respirer en voyant la personne face à moi. Rukia ? Je suis dans le même état d'esprit qu'elle, avant que la bande ne rapplique et qu'elle m'aide à me relever pour repartir dans un rythme effréné. Le coup du couvercle de poubelle n'est pas si mal, j'aurai même pu les rétamer un à un avec cette technique, mais pas sûr qu'il y ait autant de poubelle à disposition. Bref! Rukia et moi partons à toute vitesse dans les ruelles de Shinjuku, avec l'espoir d'échapper à ses tarés. à bout de souffle, je m'appuis contre un mur en déposant ma main sur mon torse. « Moi non plus... » Une grimace déforme mon visage, mais je me redresse de force pour regarder les alentours. à quelques pas de nous, il y a une énorme benne à ordure qui bloque presque le passage d'une autre ruelle. « Suis-moi. » Dis-je en traînant des pieds vers la grosse poubelle. Je passe devant et attends Rukia à côté, dans la ruelle étroite et sombre. Une fois avec moi, j'attrape les bords de l'engin et la fait rouler jusqu'à boucher l'entrée. Là, on sera un peu à l'abri. « Désolé de t'entraîner là-dedans. » Soufflais-je en m'appuyant contre le container. « ça va ? Tu es pâle. » J'ai loupé un truc sur elle ? Une information importante, peut-être ?

tenue. ∆ « Moi non plus.. » Cherchant l’air, je soufflais fortement en prenant des petits inspirations pour tenter d’emmagasiner le plus d’air possible. Depuis quand je n’avais pas couru autant ? Si j’étais sportive au niveau de la danse, la course et moi c’était loin d’être mon dada. « Suis-moi. » Me redressant, en posant une main sur mon ventre, ayant en plus un point de côté qui me déchirait du plus profond de mon être, je le suivis en me maudissant de porter en plus, des talons. Dans le genre, j’ai pas de chance, je nomme Rukia. Moi-même. Le laissant faire sa magouille pour nous cacher, je me laissais glisser au sol, penchant la tête en arrière, ayant des sueurs froides tant j’avais mal partout. Ah, la course n’était vraiment pas mon amie. « Désolé de t'entraîner là-dedans. » Déglutissant je secouais la tête, presque incapable de parler. Tout ce que je faisais c’était de respirer comme une sorte de bœuf qui venait de courir. C’était un peu le cas là. J’avais la gorge et les poumons en feu. « ça va ? Tu es pâle. » Relevant le regard vers lui, je souris doucement. « T’in…. Quiète. » Dis-je en soufflant fortement. Evitez de courir par un temps froid et sec, j’entendais à nouveau mon médecin me le dire. Bah c’était mort. Il faisait froid, et sec et je venais de courir. Me penchant vers lui, je posais ma tête sur son torse en fermant les yeux. « Laisse… moi… Juste… me calmer. » soufflai-je en écoutant les battements de son cœur. Il était chaud. Son corps bouillait même. C’était surement dû à la course. Même s’il faisait froid dehors, le sport réchauffait. Déglutissant longuement, je laissais passer quelques secondes avant d’entrouvrir les yeux. Fixant le corps de Berry, mes yeux s’arrêtèrent sur le bas de son ventre. Il avait la peau blanche comme une feuille, blanche orné d’un début de tatouage. Le fixant longuement, je fronçais les sourcils. Ça me disait un truc. Où je l’avais déjà vu ce tatouage ? Passant une main sur mon visage, je me redressais en soupirant. Mon souffle revenu je relevais le regard sur mon petit futur docteur. « Désolée. Je suis asthmatique. Courir c’est vraiment pas le truc qui me fait du bien, surtout en.... » M’arrêtant en plein milieu de ma phrase je baissais le regard sur son tatouage avant de lui tirer le vêtement pour mieux le voir. C’était… C’était… Riant nerveusement, je le lâchais avant de reculer. « Pas toi. Non. Non. » Dis-je en répétant ce dernier mot plusieurs fois avant de le regarder choquée et triste. Il se passait pleins de choses dans ma tête actuellement et j’osais à peine y répondre. Pourquoi Berry avait le même tatouage que Jae ?

tenue. ∆ Remercions la personne qui a décidé de mettre un poubelle dans le chemin, là où presque personne ne jette ses ordures. Cela va nous servir de cachette, le temps que la bande passe leur chemin et trouver autre chose à faire que les poches d'un dealer. Rukia semble à bout de souffle, beaucoup plus que moi. J'arrive à reprendre ma respiration rapidement, malgré la légère douleur dans ma hanche. Adossé à la poubelle, j'ouvre entièrement ma veste pour jeter un coup d'oeil à la marque qu'il a dû laisser avec sa chaussure. Pour le moment, y a rien du tout. Juste un lancement dans cette zone, mais ça s'arrête à ça. Toujours en galère, je soupçonne Rukia de ne pas être au meilleur de sa forme. Sa tête contre mon torse, je m'excuse vraiment de l'entraîner dans mes soucis, sans lui décrire la raison de cette course poursuite. Je ne voudrais pas qu'elle sache pour mon boulot, ni pour le clan. Je dois être discret, on dirait que c'est complètement mort. Mon masque sous mon menton, je sens le froid me piquer ma peau à découvert. Je n'ai plus de casquette à cause de notre chute, et j'ai abandonné mon yoyo à l'autre con. Toujours appuyée contre moi, Rukia cherche à se calmer, sûrement en calant sa respiration sur la mienne, de façon a s'apaiser durant sa crise. Je connais les symptômes, elle siffle en respirant et je suis sûr qu'elle pourrait s'étouffer en le faisant trop fort. Avec mon observation, je n'ai pas remarquer la sienne, ni même que mon pull est toujours soulevé. « Je sais, j'ai reconnu les symptômes. » Prononçais-je avec un fin sourire sur les lèvres. En ? Je suis étonné qu'elle n'ait pas terminé sa phrase, portant mon regard vers elle. Surpris par son geste, je redresse brusquement sans vraiment bouger de ma place, les yeux écarquillés. Mais qu'est-ce qu'elle fait!? Outre l'élastique de mon boxer qu'elle tire entre ses doigts, je peux apercevoir l'ouroboros tatoué sur mon aine. « Perverse. » Un simple chuchotement, mais je retire sa main de là pour rabaisser mon pull. « Ce n'est qu'un tatouage, rien d'important. » Pourquoi pas moi ? Connait-elle ce signe ? Si oui, comment ? Je l'examine à mon tour, des questions pleins la tête. Est-ce que je devrais vraiment lui demander au risque de me vendre ? C'est compliqué comme histoire, je ne veux pas qu'elle découvre la vérité. « Quoi « pas moi » ? » Demandais-je simplement avec un air innocent, rien à voir avec un mafieux.

tenue. ∆ « Je sais, j'ai reconnu les symptômes. » Je souris amusé. « Berry… Futur docteur en place. » Dis-je en le taquinant. En tout cas au moins, il était un futur bon médecin, y’avait pas à dire. Me calmant enfin, je parlais tranquillement avant de me stopper à la vue de son tatouage. C’est qu’il me disait un truc, et bien vite je compris, ou je l’avais vu. Mais pour en être sûre, je me devais d’en voir bien plus. « Perverse. » Je n’étais pas perverse S’il croyait que je voulais le déshabiller ou faire des choses dans cette ruelle, et contre une poubelle, il se trompait. Qui pourrait faire ça à côté d’une poubelle d’ailleurs ? « Ce n'est qu'un tatouage, rien d'important. » Un tatouage ? Rien d’important ? Il me prenait pour une idiote. Ce n’était pas qu’un simple tatouage… Non… Je l’avais vu, je le reconnaissais parfaitement ! C’était le même que celui de Kang Jae ! Et ce n’est pas le genre de tatouage que n’importe qui se faisait ! C’était… C’était… « Quoi « pas moi » ? » Le tatouage du clan de Kang Jae. Reculant faiblement, les larmes montant j‘inspirais faiblement en sentant ma gorge se nouer. Comment Berry pouvait avoir ce signe sur sa peau…Je me sentais tout à coup stupide. Comme si… J’avais été trahi. Comme si… Je ne saurais dire exactement ce que ça me faisait, mais ça faisait mal. Trahi était le mot oui. Pourtant Berry et moi à part à l’hôpital nous n’avions pas réellement de relation… Mais je… Il savait…Il savait… « Ne mens pas. C’est le signe du clan de Choi Kang Jae. » Dis-je en relevant le regard vers lui. Sentant les larmes couler sur mes joues, j’essayais de respirer calmement mais les sanglots s’amplifiaient. « J’sais même pas pourquoi je pleure. On ne se connait pas au final. Mais c’est toi. Toi qui sais tout ce que je traverse à cause de lui et toi… Tu… Tu… » Ayant du mal à respirer je passais ma main sur mes joues en chassant les larmes. On ne pouvait vraiment faire confiance à personne. « Comment un garçon comme toi peut-être avec un type comme lui ?! » Il fallait que je comprenne. Car là, je ne comprenais pas.

tenue. ∆ Futur docteur, si elle savait à quel point c'est faux. Je ne serais jamais un bon médecin, à la rigueur le gars étrange qui veut bien décortiquer un cadavre pour l'examiner et savoir la cause de la mort, façon les expert ou bones. Je n'aurai jamais pensé que Rukia puisse s'en douter aussi rapidement et juste en voyant un bout de mon tatouage. Je regrette de ne pas porter des jeans jusqu'au nombril, ça m'éviterait une telle négligence. Rukia est une petite perverse, elle n'hésite pas à tirer sur mon sous-vêtement et je grimace quand je comprends le problème. N'importe qui prendrait ce serpent comme un simple serpent, mais pas elle. étrange, où aurait-elle pu le voir ? Je fronce les sourcils en voyant son trouble, légèrement mal à l'aise. Ce n'est pas une bonne chose, c'est même une très mauvaise chose pour moi. Rukia se recule subitement de moi, les yeux brillant de larme. Mince, c'est si grave que cela ? Peut-être qu'elle a déjà eu affaire avec un Bakuto et que cela s'est très mal passé. Je ne peux pas savoir, puisqu'elle n'a jamais voulu me donner de nom. Choi Kang Jae. L'information a dû mal à remonter à mon cerveau, comprenant lentement où elle veut en venir. Tu es plus rapide que cela, normalement. Elle pleures et je me sens fautif de son mal. Lui ? Jae ? Il ... ? Ce n'est pas difficile de faire le lien entre tout ça et je grimace brusquement. Je connais Kang Jae, mais j'étais loin de savoir qu'il était le sal- le type qui a violé Rukia. « Rukia, calmes-toi. » J'essaye de me rapprocher d'elle, m'inquiétant quand même de la voir suffoquer à ce point-là. Je me stoppe dans mes mouvements, la regardant un instant. Mes pupilles ne s'abaissent pas, je la fixe intensément avant de souffler. « Je ne vais pas te mentir, je suis un bakuto. » Si c'est ça qu'elle voulait savoir. Portant ma main à ma poche, j'attrape un sachet de drogue que je lui montre. « C'est ça mon boulot. » Deux secondes et je range le sachet à sa place, glissant une main dans mes cheveux argentés. « J'ignorais que c'était Kang Jae, crois-moi. Je ne fais pas de mal même en étant avec eux. » Oh non, ça c'est faux. Cet homme, il n'a pas passé l'arme à gauche tout seul. Je me mord la lèvre avec anxiété. « Tu ne m'as jamais donné de nom, Rukia... Et je ne pouvais pas te dévoiler cette identité. » Amie ou pas, ça ne change rien. Je ne pouvais pas me vendre à la demoiselle sous peine d'être plus facilement repéré. C'est mon boulot, je ne peux pas divulguer une telle information, même à des amis.

tenue. ∆ « Rukia, calmes-toi. » Me calmer… Plus facile à dire qu’à faire en attendant. « Je ne vais pas te mentir, je suis un bakuto. » Fermant brièvement les yeux, je soupirais quelque peu. Comme si un énorme poids sortait de mon corps. Comme si j’avais toujours attendu cette confession de sa part. Le regardant fouiller sa poche, je fronçais les sourcils. « C'est ça mon boulot. » La drogue … ? Sérieusement ? Soupirant, je passais une main dans mes cheveux les tirant en arrière, ne sachant pas trop quoi lui dire. J’étais dépitée, et encore sous le coup du choc. « J'ignorais que c'était Kang Jae, crois-moi. Je ne fais pas de mal même en étant avec eux. » Passant ma main cette fois sur mon visage, je le frottais vivement en essayant de tout comprendre. De tout pouvoir assimiler. Jusqu’à présent j’avais toujours vu Berry comme un garçon doux, gentil, si innocent et même un petit peu naïf, je ne saurais dire pourquoi. Jamais… Jamais je n’aurais cru qu’il serait dans ce genre de milieu. Comment avait-il pu me berner ? Hein ? Peut-être car je n’avais jamais pensé à l’observer comme je le faisais avec les autres, car avec lui, je me laissais aller et c’est moi qui racontais ma vie et pas l’inverse. « Tu ne m'as jamais donné de nom, Rukia... Et je ne pouvais pas te dévoiler cette identité. » Il marquait un point, ou deux, allez savoir. Relevant le regard vers le sien, je le regardais en laissant mon cœur se calmer. Ne répondant pas, n’ouvrant pas la bouche de plusieurs secondes, je baissais le regard enfin avant de lâcher le plus gros soupire du monde. « J’ai l’impression de me faire troller par tout le monde. Je crois que j’attire juste la poisse. » Ou comment être méchante. Berry n’était pas méchant. Enfin, techniquement. « Je ne veux pas déblatérer avec toi sur le clan, j’ai vu Jae à l’action, j’ai vu ses hommes à l’action, et un type dans un clan qui ne se salit pas les mains ? Laisse tomber, je ne veux pas savoir ce que tu fais de plus dans ce clan. J’ai eu ma dose de glauque récemment. » J’avais encore le souvenir de Jae abattre ce type sous mes yeux. D’une simple balle entre ses deux yeux. Comme si c’était tout à fait normal. Déglutissant longuement je baissais la tête me sentant honteuse. Non seulement il connaissait Kang Jae, mais savait aussi ce que ce même type m’avait fait subir… Je ne savais pas qui était le plus gêné de nous deux en fait, là. « Ne lui dis rien. A Kang Jae. Que l’on se connait. » marmonnai-je sans le regarder.

tenue. ∆ Être sincère n'a jamais été ma tasse de thé, ou du moins ça dépend le sujet entamé. Là, on parle bien des Bakuto, du clan dans lequel je suis. C'est difficile d'être franc avec une personne qui n'est pas censé savoir mais Rukia a un rapport avec le patron. C'est étonnant, plutôt choquant mais je n'ai pas le coeur à être surpris dans l'immédiat. Je tente d'être clair, ne voulant pas qu'elle ait peur de moi sous prétexte que je suis un mafieux. Même si nous nous connaissons pas vraiment, je tiens beaucoup à Rukia et je l'ai toujours aidé quand elle avait besoin de quelque chose. Pour son père, pour son problème ou sa santé. J'ai toujours été présent pour la conseiller, pour lui fournir des médicaments, pour la soutenir dans ces moments-là... Elle ne peut pas dire que je sois une mauvaise personne, sinon je n'aurai rien fait de tout cela. La situation est délicate, j'essaye au mieux de ne faire aucun faux pas pour ne pas qu'elle s'enfuit à toute vitesse. Pour Kang Jae, j'ignorai et comment pourrais-je le savoir sans un indice, sans un nom ? Peut-être que les choses seraient différentes si je l'aurai su plus tôt, mais ça n'a pas été ainsi. Nous sommes face à une situation instable, étrange et plutôt effrayante. Bon, Rukia ne semble pas vouloir partir ou m'éviter, elle m'affronte même du regard et j'attends qu'elle parle, qu'elle se lâche, qu'elle m'insulte, ou qu'importe. La poisse ? Ce n'est pas ainsi que je me voyais, mais si elle le dit. Elle n'a pas tord. Mes iris ne lâchent pas les siens et je souffle doucement, incapable de la contre-dire. Elle a raison, je me suis déjà salit les mains auparavant, pas seulement avec la drogue. « D'accord, tu marques un point. » Approuvais-je finalement, en fourrant mes mains dans mes poches. Ouais, j'ai la sensation qu'elle pourrait voir le sang tâcher mes doigts. Sa vision de Jae est douce comparé à celle de ce gars se tortillant sur une table de chirurgie, à se faire dépecer de ses organes. « Je ne dirais rien. » Promettais-je en sortant ma main pour la tendre vers Rukia, avant de me résigner pour l'éloigner rapidement. C'est vrai, je n'ai pas ce droit-là. « Quelle merde... » Je ne peux pas m'empêcher, tout cela m'échappe. Rukia, Kang Jae, tout. Merde, je voulais tellement péter la gueule de ce connard, mais il s'avère que c'est mon patron. Je ne peux pas toucher à Jae, parce que c'est un ami aussi. « Je suis vraiment désolé, Rukia. » Que puis-je faire de plus ? Il m'est impossible d'en parler avec Jae, au prix de lui révéler notre « relation ».

tenue. ∆ « D'accord, tu marques un point. » Bien sûr que je marquais un point. Je n’étais pas la plus intelligente sur cette planète, mais j’étais loin d’être la plus stupide. Être dans un clan de mafieux sans se salir les mains, j’y croyais vraiment pas du tout. Même si franchement, j’avais du mal à imaginer Berry faire quelque chose de mal. Ah ça, c’est sûr qu’avec sa bouille d’ange ça fausse complètement tout. Quelle arnaque. Ça devrait être interdit d’avoir une tête si mignonne et de tromper les gens. « Je ne dirais rien. » Ne disant rien, je fermais brièvement les yeux en tendant de réfléchir calmement et de mettre les idées au clair. Pas facile facile tout ça. Je n’allais quand même pas partir ? Si ? Non…Il avait l’air tellement sincère en disant ne pas savoir… Entrouvrant les yeux, en me massant les tempes je le vis approcher sa main de moi avant de la retirer. Il était aussi mal à l’aise que moi. « Quelle merde... » Ouais… Une belle merde même. Je détestais tellement Kang Jae… Plus que quiconque. J’avais l’impression que même en apprenant à le connaitre à chaque fois quelque chose me rappelait de le haïr. « Je suis vraiment désolé, Rukia. » Claquant ma langue contre mon palet, je soupirais en penchant la tête en arrière. « Ouais. » Dis-je simplement en sentant ma gorge se serrer. Tristesse, dégout, haine, incompréhension. Mon estomac s’en était même retourné sous l’émotion. « Pourquoi ? Je veux dire… Pourquoi t’es dans un clan Berry ? C’est un truc que t’as toujours voulu… ? Ou c’est parce qu’on t’a entrainé là-dedans tout petit ? » Malgré tout je voulais comprendre ce qu’il foutait là-dedans. Peut-être même lui trouver une excuse pour ne pas trop lui en vouloir… Je n’en savais rien. Je trouvais ça simplement triste qu’un type comme Berry puisse être dans ce genre de magouille. Avec tout ce qu’il avait fait pour moi… J’avais du mal… Je ne voulais pas y croire. Je le revoyais encore dans sa blouse blanche, en train de m’aider, de m’écouter parler, pleurer, de me consoler comme il pouvait en disant qu’il voulait savoir qui c’était… Je voulais ce Berry-là moi. Pas d’un Berry mafieux. Craquant, je me mis à pleurer sans réellement réfléchir. Cachant mon visage entre mes mains je tentais de pleurer en silence mais impossible. J’en avais marre. Trop c’est trop.

tenue. ∆ Je n'ai pas tellement demandé à naître avec un physique ou une taille pareille, croyez moi. Mon choix s'est fait bien après ma métamorphose, puisque je suis « mignon » depuis ma naissance. Puis, je ne m'en sers pas vraiment pour arnaquer les gens. J'ai même horreur des compliments visant mon physique, ça me donne toujours l'impression d'avoir huit ans et c'est dérangeant. Que Rukia se rassure, je ne dirais rien à Kang Jae. Qu'est-ce que je pourrais lui dire, de toute façon ? Que j'ai croisé son plan viol et que nous sommes « potes » ? Pas sûr qu'on est un tel lien avec Rukia, je doute de tout là. Qu'est-ce que je dois faire ? La consoler ? Non, elle ne veut sûrement pas ça de moi. Je ne sais plus quoi faire. à part m'excuser sincèrement, et là encore, je ne suis pas vraiment fautif d'être ami avec son pire cauchemar. C'est vraiment un coup malheureux du hasard. L'atmosphère est vraiment pesante entre nous deux, comme si une chape de plombs nous été tombé dessus. C'est lourd, chiant et dure à supporter. Pourquoi ? Oh, je ne penserais jamais qu'elle poserait la question. « Je ne l'ai pas voulu, mais je l'ai choisi quand même. Personne ne m'a forcé à entrer dans un clan, je l'ai décidé tout seul. » Répondis-je calmement, mais un peu fatigué aussi. Les gens ne peuvent pas me juger seulement parce que je suis un Bakuto, ils ne savent rien de mon passé, ni des décisions difficiles que j'ai eu à faire jusqu'à présent. Je m'en veux vraiment que Rukia soit dans cet état par ma faute, voyant très bien qu'elle pleure. Je reprends mon souffle, cherchant un paquet de mouchoir dans mes poches pour lui tendre. « Je vais te parler de moi, tu veux ? » Commençais-je pour attirer son attention, un fin sourire réconfortant sur le visage. Est-ce qu'elle va m'écouter et me laisser parler ? Je ne suis pas ce genre de garçon qui raconte sa vie facilement, elle devrait en profiter. J'attends juste une réponse de sa part avant de commencer. Ainsi, elle pourra mieux me cerner et comprendre l'importance de ce clan.

tenue. ∆ « Je ne l'ai pas voulu, mais je l'ai choisi quand même. Personne ne m'a forcé à entrer dans un clan, je l'ai décidé tout seul. » Au moins, on ne l’avait pas forcé. Même si j’étais toujours sous le choc qu’il puisse être dans un clan, et qui plus est celui de Kang Jae, j’étais tout de même rassurée. Parce que je savais que parfois, on ne choisissait pas. Un peu comme moi. Kang Jae ne m’avait pas laissé le choix. Enfin, si celui du « poste à pouvoir » ce qui en soit était déjà pas mal. Mais on savait tous comment ça marchait ce genre de milieu. J’avais vu assez de film pour en savoir assez. « Je vais te parler de moi, tu veux ? » Relevant le regard vers lui, je mordillais mes lèvres en essuyant mes joues. Un soupire s’échappant de mes lèvres, j’hochais doucement la tête. « Vas y. Dis-moi. » De toute façon, je ne pouvais que faire ça en cet instant. Je me devais de l’écouter non ? S’il me proposait de l’écouter, c’est qu’il y avait une bonne raison. Il voulait que je comprenne son choix. Je voulais bien l’écouter. Je n’allais pas me barrer. J’étais déçue, surement parce que dans le fond j’avais toujours vu Berry comme quelqu’un de posé, et gentil. Et ça brisait un peu ce que j’avais eu l’impression de voir en lui. Lui qui m’avait vu souffrir, pleurer et qui avait été mon épaule. Si on me demandait ce qu’était Berry pour moi, je ne saurais même pas répondre. Un ami ? Non… C’était… C’était mon épaule. Celui avec qui je pouvais juste être moi et à qui j’avais la fâcheuse habitude de montrer ma peine. Comme une sorte de secret. Voilà, Berry était mon secret. Attrapant le paquet de mouchoir qu’il me tendait, j’en sorti un pour me moucher rapidement et me sécher les yeux. Lui souriant faiblement, je repliais les jambes contre ma poitrine, passant mes bras autour de celles-ci, mon menton se posant sur mes genoux.

tenue. ∆ La vie n'est pas toujours rose, on ne choisit pas la galère dans laquelle on va être plus tard. Soit tu nais dans une bonne famille sans soucis et tout va bien, soit tu vois le jour directement dans la merde et c'est dommage. Quant au fait d'être une mauvaise personne, tu le deviens avec le temps et les événements. Je ne me considère pas comme quelqu'un de méchant, peut-être un peu fou, mais pas horrible. De ce fait, je propose à Rukia de lui raconter mon histoire, d'être sincère avec elle et ainsi, de lui donner une chance de comprendre mes décisions. Elle accepte et je souris doucement sans la lâcher des yeux. C'est cool qu'elle le fasse et ne décide pas de me repousser. « Je commence par le commencement, dans ce cas. » Logique, même si je pourrais épargner ce passage. « Ma mère est tombée sur un connard qui l'a mise enceinte, alors qu'il possédait déjà une famille et des enfants. Je ne suis pas vraiment désiré, ni rejeté. Je suis juste là, comme beaucoup de gamin. Mon « père » n'a jamais eu de considération pour ma mère, donc il ne l'a pas aidé. Avoir un enfant aussi jeune, sans revenu fixe et en étant déjà dans la misère, ça n'aide pas. » Je m'appuie contre la poubelle et souffle un coup, reprenant ainsi ma respiration pour continuer. « J'ai pas trop compris au début les soucis qu'elle affrontait, j'étais trop jeune pour ça mais les huissiers ont débarqués pour la menacer et j'étais en âge de le comprendre. C'était à l'époque du collège, je n'étais pas bête non plus. Ma mère avait besoin d'argent, rapidement, mais ses boulots ne l'aidaient pas à régler ses dettes... Alors j'ai aidé. » Je lance un regard à Rukia et un sourire se dessine sur mes lèvres. Je n'ai pas honte d'avoir fait tout ça, j'en suis même très fier si c'est pour ma mère. « J'ai tout fait pour rejoindre un clan, quitte à prendre les coups ou à me faire bizuter sur plusieurs mois. Au départ c'était dure et chiant, mais quand j'ai trouvé enfin ma place, j'étais heureux. Ils me permettaient d'avoir de l'argent facile et bien plus qu'en un mois de salaire. Avec ça, j'ai pu éloigner les huissiers et voir ma mère respirer à nouveau. » Je ne suis pas un mauvais fils, ou du moins j'essaye vraiment de m'en convaincre. « Le clan où j'étais membre a été dissout par celui de Kang Jae mais il m'a permis de poursuivre sur ce terrain en le rejoignant. Pleins de chose se sont passés depuis, et me voilà encore là. » Je ne peux pas être plus précis sur mes péripéties, maintenant c'est à Rukia de juger.

tenue. ∆ « Je commence par le commencement, dans ce cas. » Ne le quittant pas du regard, je ne bougeais plus, laissant mon menton contre mes genoux en écoutant ses paroles. Mon regard se baissant, je fixais le sol tout en écoutant ce qu’il avait à me dire. Il n’avait pas eu la vie facile. Qui l’avait facile de toute façon ? On avait tous notre quota de malheur. Une vie parfaite ça n’existait pas. Je me sentais désolée pour lui en écoutant ça. Comment un enfant si jeune a pu entrer dans un clan ? C’était sidérant, honteux, c’était… Ça me brisait un peu le cœur. Il ne méritait pas ce genre de chose. Sa vie aurait pu être différente si sa mère avait eu l’aide financière de son père. Il n’aurait pas connu ce monde impitoyable. Je me sentais désolée pour lui, alors que dans le fond, je n’étais pas responsable de ce qui lui arrivé. Mais j’étais surtout désolée pour avoir réagi ainsi. Mais je restais humaine. Et apprendre ça n’était pas un sujet auquel on sautait de joie, ou alors on n’était pas normal. Je me demandais, pourquoi Kang Jae l’avait recruté dans ses rangs. Est-ce que Berry avait des compétences qui nécessitaient qu’il était vital dans un clan ? Ça m’intriguait, mais franchement… Je n’avais pas envie de savoir. Je ne voulais pas savoir. Mon instinct me susurrait de rester dans l’ignorance. « Ça n’a pas dû être facile… Je suis désolée. » Désolée de quoi ? De lui avoir fait parler de sa vie ? De l’avoir jugé ? De quoi ? Je n’en savais rien. J’étais un peu perdue quand même. ]« T’as jamais eu envie de quitter le clan après ? Je veux dire… Tu dois plus avoir de souci financier non ? » C’était surement une question conne, sachant très bien que pour quitter un clan, fallait se lever de bonne heure. Certains n’en sortaient pas vivant même. M’enfin, c’est ce qu’on voyait à la télévision. Peut-être que la vraie vie c’était différent. « Ça aurait été plus facile si tu n’étais pas dans le clan de Kang Jae… » marmonnai-je doucement en passant une main dans mes cheveux. Relevant le regard vers lui je souris faiblement avant de soupirer une nouvelle fois. « Est-ce que… Est-ce que Kang Jae fait souvent ce genre de choses ? » C’était bizarre comme question, mais je voulais vraiment savoir si Berry était au courant des pratiques de son patron ou pas.

tenue. ∆ Il m'est déjà arrivé d'imaginer une autre vie que la mienne, si ma mère avait rencontré un mec réglo et s'il était toujours là pour s'occuper correctement de nous, puis j'ouvre les yeux et je me souviens que tout cela n'est que pur désir, qu'il n'est rien de ma réalité. Je n'oublie pas par quoi je suis passé, ni les moments de faiblesse, ni ceux de réjouissance. Je n'oublie la peine que j'ai ressenti pour ma mère, ni la haine envers ce connard. Je ne peux pas oublier, pas seulement parce que mon cerveau emmagasine pleins de chose, mais parce que c'est inoubliable. Ce n'est pas pour autant que je suis triste de mes agissements ou de mes choix, sinon je ne serais jamais entré dans un clan. L'âge ne veut rien dire comme avec l'amour, c'est superflu et on vit très bien la situation même à douze ou treize ans. J'ignore pourquoi Kang Jae m'a recruté après la chute de mon clan, puisque je n'étais qu'un simple dealer. Il a dû comprendre que ma mémoire serait utile, avec cela je pouvais faire plusieurs choses autre que vendre de la drogue, puis j'avais cette faculté « médicinale » plutôt malsaine que j'ai développé avec les années. Non, je ne suis sûrement pas un membre à jeter. « C'est vrai, mais tu n'as pas à t'excuser. » Même dans ces moments-là, je reste calme et gentil. Quitter les bakuto ? Je baisse les yeux un instant et souffle. « Mon meilleur ami tente toujours de me faire lâcher, mais même si j'ai déjà songé une ou deux fois à partir, je ne le fais pas. » Et je ne sais pas non plus pourquoi je reste. Puis, ce n'est pas simple de quitter un clan. Est-ce que Jae serait d'accord pour que je reprenne une vie banale et plate ? Là, c'est moi qui n'ai pas envie. « Je ne pouvais pas savoir... Puis c'est devenu un ami. » C'est dure de lui dire cela alors qu'elle le déteste. « Jae peut être très effrayant, mais je l'ai toujours vu sous son bon jour... Enfin, si on peut appeler ça un bon jour. Je ne savais pas qu'il pouvait faire ça à des filles comme toi. » Parce que je ne pose jamais ce genre de question à mon patron et que lui, ne me parle pas non plus de ça. En vérité, la plus part de nos discussion tourne autour du boulot, du clan.

tenue. ∆ « C'est vrai, mais tu n'as pas à t'excuser. » C’est vrai, mais je tenais quand même à le faire. « Mon meilleur ami tente toujours de me faire lâcher, mais même si j'ai déjà songé une ou deux fois à partir, je ne le fais pas. » Mordillant doucement mes lèvres, je le regardais en essayant de comprendre son raisonnement. Au moins son meilleur ami tentait de l’en faire partir, mais si Berry ne le voulait pas… ça ne servait à rien de le persuader. « Ta maman le sait ? » J’osais demander, je ne savais pas trop si j’avais le droit de parler de sa maman. Mais je voulais savoir qui d’autres était au courant pour lui. Hormis donc son meilleur ami, et moi.  Dans tous les cas, il était dans le clan de Jae et ça faisait là, toute la différence. Je savais que Jae pouvait être « humain » je l’avais vu comme tel avec son « fils » mais… Avec moi il n’avait pas été humain. Tous ces mois de souffrance n’allaient pas s’envoler sous deux jours de bonté. Il m’en fallait bien plus. « Je ne pouvais pas savoir... Puis c'est devenu un ami. » Un ami, carrément ? Alors comme ça, Jae avait des amis ? Comme si c’était impossible… J’avais une vision de ce type tout à fait erroné, c’était presque flippant. Mais avec un type comme lui… Ce n’était pas non plus étonnant… « Jae peut être très effrayant, mais je l'ai toujours vu sous son bon jour... Enfin, si on peut appeler ça un bon jour. Je ne savais pas qu'il pouvait faire ça à des filles comme toi. » Ah oui ça pour être très effrayant il pouvait l’être je confirme ! Le coup du Katana m’avait littéralement refroidit oui. Soupirant longuement je le regardais avant de relever le regard vers le sien. « C’est un truc de mafieux de se trimbaler avec un katana ? Ou c’est juste lui ? » J’étais curieuse. « T’as des armes sur toi ? » Question idiote, il devait en avoir oui… « Tant que tu ne fais pas comme lui… Tu me promets Berry… Tu fais ça à personne… ? Ne les force pas. C’est horrible. Tu vois je préfère ne pas avoir envi et croiser un type qui fait tout pour me donner envie et y parvenir, que ça. » Pourtant c’était toujours un viol dans le fond puisqu’il y avait persuasion et tout ça. Mais c’était simplement pour la bonne conscience que je pensais ainsi.

tenue. ∆ Mes yeux se baissent à nouveau vers le sol et je laisse un blanc de quelques secondes avant de secouer doucement ma tête. « Non, elle ne sait absolument rien. » Ma mère pense que je suis un bon élève à l'école, que je passe mon temps à étudier pour avoir un bel avenir. Elle croit que je suis l'enfant sérieux qui gâche son temps libre avec un boulot à mi-temps, mais qui ne dit rien parce que cela rapporte un peu d'argent... évidement, elle ne veut pas qu'il soit pour elle mais je trouve toujours le moyen pour l'aider dans ses malheurs. Bref, elle ne doit jamais savoir que notre survie vient des clans mafieux. « à part mon clan, mon meilleur ami, toi et des rares clients... Personne n'est au courant. » Parce que lors de mes transactions, je cache mon visage. Il fut un temps, un garçon qui s'est frotté à cet univers mais il a disparut du jour au lendemain sans donner de nouvelle... C'est triste, parce que nous étions amis et qu'il était gravement malade. Est-il mort ? Ou presque mort ? Comment savoir à présent, je devrais juste passer à autre chose. J'en reviens donc à Jae, pour changer de sujet avec ma conscience et m'excuser auprès de Rukia. Jae a sa spécialité, et moi la mienne. Il peut être effrayant avec son katana mais je le suis tout autant avec mes scalpel ou mon laboratoire. « C'est seulement lui. » Souriais-je, parce que de nos jours, ce sont plus les armes à feu ou les couteaux. Moi ? Je rougis aussitôt. « Oui ... Un scalpel. » Je plonge ma main dans ma poche pour sortir un étui refermant la fameuse fine lame. Normalement, j'évite de m'en servir pour faire du mal, je déteste cela. « Je ne ferais jamais ça, rassures-toi. Je n'aime pas vraiment la violence, c'est seulement utile pour se défendre ou quand je n'ai pas le choix. » Je ne veux pas non plus qu'elle me voit comme un monstre ou un psychopathe. « Même si je suis ami avec lui, je ne serais jamais comme lui. » Heureusement, Jae est unique. Quant à moi, je ne suis pas un mouton. Un petit sourire et je me redresse sur mes jambes après avoir rangé mon étui dans ma poche, pour jeter un coup d'oeil par dessus la ben à ordure. Personne. « Ils n'sont plus là. » Je pense que l'on peut sortir à présent.

tenue. ∆ « Non, elle ne sait absolument rien. » Soupirant, je relevais le regard vers lui, en mordillant mes lèvres. Une mère au courant de ça, je ne sais pas quel serait sa réaction, mais je suppose que toute mères réagiraient de la même façon non ? Hystérique, triste, se sentirait coupable et tout ça… « à part mon clan, mon meilleur ami, toi et des rares clients... Personne n'est au courant. » J’hochais doucement la tête. Compréhensible. Mais bon, même son meilleur ami était au courant. Ça m’intriguait de savoir si j’étais la seule à trouver ça dommage qu’il soit dans un clan. « D’accord. » Dis-je simplement. Que dire d’autre ? Passant une main dans mes cheveux, j’en vins à parler de lui, de Kang Jae. Je voulais savoir s’il était le seul à se trimballer avec son katana, ou lui aussi en avait un parfois, ou même tout autre arme. « C'est seulement lui. » Pourquoi ça ne m’étonnait pas ? Y’avait qu’un fou pour se promener avec ça putain. « Oui ... Un scalpel. » Regardant ses joues rosies, je baissais mon regard sur sa main qui tenait donc le fameux scalpel. Je ne pus… M’empêcher de rire. Le rire impossible à retenir. Les nerfs aussi me lâchaient. « Médecin jusqu’au bout ma parole. » C’était drôle sans réellement l’être, mais voilà, moi là, ça me faisait rire. « Je ne ferais jamais ça, rassures-toi. Je n'aime pas vraiment la violence, c'est seulement utile pour se défendre ou quand je n'ai pas le choix. » Oui, d’ailleurs, il savait fuir. Ca je pouvais le dire, je l’avais vu à l’action. Il aurait pu leur planter le scalpel ou quoi mais il ne l’avait pas fait. « Même si je suis ami avec lui, je ne serais jamais comme lui. » Je souris faiblement. Ça me rassurait. « Tant mieux. » Le voyant ranger son scalpel et se lever, je le suivais du regard en soupirant. J’espérais qu’ils ne soient plus là. On n’allait pas rester toute la nuit ici. « Ils n'sont plus là. » Me relevant à mon tour, sentant mes articulations craquer je soupirais en me penchant pour voir dans la rue à mon tour. Regardant Berry, je mordillais mes lèvres avant de le prendre doucement dans mes bras. Cachant mon visage dans son cou sans un mot je soupirais. [coor=deepPink]« J’peux pas t’en vouloir… J’suis triste je ne vais pas te le cacher. Mais je n’arrive pas à te détester. »[/color]

tenue. ∆ Ma mère deviendrait folle en sachant la vérité, je crois même qu'elle m'arrachera ma tignasse mauve avec la tête. J'ai surtout peur qu'elle se rende malade à culpabiliser, alors autant que cela ne se sache jamais. Peu de personne sont au courant, je peux les énumérer sans soucis. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main tellement ils sont peu nombreux. Rukia savait à peu près tout ce qu'il fallait savoir sur moi, par rapport à mon clan. Le fait que je sois ami avec son pire ennemi, mais aussi que je me trimbale à mon tour avec une arme. Ce n'est pas aussi spectaculaire que Jae, mais ça reste dangereux pour autant. Quand je sors la fine lame de son étui, j'entends le rire de Rukia et ne comprends pas de suite pourquoi. Ah oui, c'est vrai mais ce n'est pas surprenant justement. « C'est un peu ma spécialité. » Je peux autant soigner un blesser que faire vivre un cauchemar à une victime, je suis comme la lame d'un sabre.. à double tranchant. En tout cas, je n'irai jamais violenter quelqu'un comme a pu le faire mon patron, je n'ai pas le vice pour ça. Si ça peut la rassurer, je lui promet de ne jamais faire de mal à quelqu'un, à personne. Sauf si on m'attaque, là je devrais me défendre en cas de fuite impossible. J'ai beau courir vite et passer partout, y a des limites à ma chance. Rangeant mon arme, je m'assure que la voie est libre et en fait part à Rukia. On va pouvoir repartir, rentrer chez nous ou... Je sens ses bras autour de moi et là encore, je suis perdu. Pourquoi m'enlacer en sachant tout ça ? « J'aurai compris si tu voulais me détester, j'aurai pu être complice.... » C'est dure à imaginer, mais qu'aurais-je fait si Jae m'en aurait donné l'ordre ? Aurais-je pu faire du mal à Rukia sous prétexte qu'il est mon boss ? Je ne peux que l'imaginer, sous différente forme mais sans savoir la réponse. « Je te ramène ? »

tenue. ∆ « C'est un peu ma spécialité. » Oui, ça pour l’être ça l’était oui… C’était à la fois fascinant mais aussi flippant… De savoir qu’il pouvait faire autre chose que soigner des vie avec un putain de scalpel… Il était clair que je ne verrais plus jamais Berry de la même façon qu’avant, du moins, pendant un certain temps, je savais que dans ma tête Berry le mafieux serait plus présent que Berry mon ange gardien. Soupirant, ne répondant rien, je le laissais vérifier que personne ne soit plus là, ce qui était apparemment le cas. Me levant, je ne pus m’empêcher de le prendre dans mes bras. J’avais besoin de lui dire ce que j’avais sur le cœur. Je ne pouvais pas le détester. C’était plus fort que moi, là tout de suite, même si j’étais blessée et vexée, et je n’arrivais pas à lui en vouloir. « J'aurai compris si tu voulais me détester, j'aurai pu être complice.... » Grimaçant à ses mots je frissonnais longuement. « Je crois que là, je me fiche de me faire trancher par Kang Jae. Mais je lui fous mon genou dans les couilles. » Tant pis si je dois mourir. Mais fallait pas déconner. Ce genre de chose on le fait en solo. On ne force pas les autres à le faire. « Je te ramène ? » Me détachant de lui, je souris faiblement en hochant la tête. « Je veux bien oui s’il te plait. Au même endroit où on s’est percuté. Je vais me faire tuer d’ailleurs. Je devrais être sur scène entrain de danser…J’espère que Jae n’est pas au club d’ailleurs. » marmonnai-je faiblement. Sinon il est clair que j’allais passer un sale quart d’heure. Soupirant, je sortis de la petite ruelle en regardant un peu partout. Soupirant, je croisais les bras en frissonnant un peu. « Tu vas rentrer chez toi après ? Ou… Bosser ? »

tenue. ∆ C'était pour elle qu'elle ne se pose aucune question par rapport à ma spécialité, parce qu'elle finirait sûrement par me détester. Dans le fond, je n'ai rien de mignon, ni d'attendrissant, ça c'est seulement ce que veulent voir les gens. Ce n'est qu'une masque, parce qu'ils ne savent pas ce qui se cache derrière l'image, parce qu'ils ne connaissent pas mon vrai visage. Rukia ne répond rien à mes aveux et j'en profite pour jeter un coup d'oeil par dessus la ben pour voir que la voie est libre. Nous pouvons ainsi sortir, mais à peine debout sur mes deux jambes qu'elle me tire dans ses bras. Je suis content qu'elle ne puisse pas m'en vouloir, mais je l'aurai compris quand même. Sa réplique me fit rire et je l'enlace à mon tour chaleureusement. « Hm, je pense que je n'aurai pas laissé faire. » Avouais-je finalement pour me rattraper. Kang Jae aurait eu du mal si j'aurai été là, mais ce ne fut pas le cas et Rukia a beaucoup souffert. L'instant câlin fait, je lui propose de la ramener et cela au même endroit où nous nous sommes percutés plus tôt. ça ne doit pas être très lien, à quelques tournants d'ici. Je me souviens parfaitement de la route empruntée, même en courant à perdre haleine. « ça marche! T'inquiète pas, il doit être au QG à cette heure-ci. » J'espère pour elle du moins, mais si ça pose problème, j'irai parlé à Jae pour lui expliquer que ce n'est pas sa faute. Je sors aussi de la ruelle et porte mon regard sur elle. « Je dois d'abord faire un saut à la planque, mais ouais, je vais rentrer aussitôt après. » Ma mère va s'inquiéter si je tarde trop, j'ai un créneau horaire malgré moi et si parfois je le dépasse, il me faut toujours une bonne excuse. Elle sait que j'aime m'amuser avec des amis, bien que cela ne la rassure pas pour autant. Je commence déjà à marcher dans la ruelle, indiquant le chemin à Rukia.

tenue. ∆ « Hm, je pense que je n'aurai pas laissé faire. » Je souris doucement en fourrageant un peu ses cheveux. Berry avait une bonne âme, un bon fond. C’était indéniable. J’avais toujours un peu de mal de le voir dans le rôle du méchant, mais je m’y ferais. De toute façon, je n’avais pas tant le choix que ça… Câlin fait, il regarda si on pouvait sortir et ce fut le cas. Nous nous retrouvions donc debout prêt à partir. Et puis je devais un peu me dépêcher… Pourquoi ? Car je bossais et que j’étais partie plus longtemps que prévu en fait. « ça marche! T'inquiète pas, il doit être au QG à cette heure-ci. » Au QG ? Je me demandais à quoi ressemblait le QG… J’étais tout à coup curieuse… Mais bon je n’avais rien à y foutre là-bas et mieux valait pour moi de ne pas y foutre les pieds… « Je dois d'abord faire un saut à la planque, mais ouais, je vais rentrer aussitôt après. » J’hochais la tête en souriant un peu. Passant mon bras autour du sien, aimant marcher en tenant le bras des gens, je soupirais quelque peu. Restant plus ou moins silencieux durant le trajet, sans que ça soit pour autant un silence pesant, je me stoppais devant le club là où il m’avait percuté tout à l’heure. Me stoppant je souris doucement en me détachant de lui. « Fais attention à toi, d’accord ? Ne te blesse pas. » me penchant vers lui je déposais un rapide baiser sur sa joue avant d’effacer la faible trace de rouge à lèvres. « N’oublie pas que tout le monde à un frère, ou une sœur, un père et une mère, ou des enfants… » ajoutai-je en le regardant longuement de façon sérieusement. Souriant à nouveau, je rentrais dans le club sans attendre de réponse de sa part. La personne qu’il pouvait tuer un jour pouvait être aussi un enfant comme lui avec sa maman, ou bien l’inverse…