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 » [OKINAWA] i wish we could undo the pain. | ft Roy

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Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 17:42





Je n’ai jamais usé de propos fleuris pour parler d’Hikari, je n’ai même sans doute jamais prononcé un seul compliment envers elle, pas en présence de Roy, et me voilà qui débarque avec un discours opposé à tout ce que j’ai pu dire jusqu’à aujourd’hui. Je sais que cela semble totalement fou, mais je ne peux m’empêcher de vouloir la croire. Je veux lui faire confiance, vraiment, parce que j’ai eu l’impression, ce soir-là, qu’elle était plus honnête que jamais envers moi. Après des semaines, des mois passés à s’attaquer lorsque l’on avait le malheur de se croiser, elle m’a parlé si franchement. Je ne sais pas quoi penser de tout ça, même maintenant. Certes, j’ai couché avec elle, mais je pense que cela n’aura pas été à tort. C’est peut-être même ce qui m’aura permis, dans un sens, de faire le deuil de cette relation exceptionnelle que je chérissais tant, des sentiments que j’avais toujours pour elle après tout ce temps… Cela me rendait fou. Alors oui, j’ai peur qu’elle se soit jouée de moi une fois de plus, mais ce n’est pas comme si elle avait eu le choix de me suivre ce soir-là : je voulais juste la mettre en sécurité, m’assurer que tout allait bien pour elle et que cet imbécile de Shota n’allait pas la retrouver et lui faire du mal une fois de plus.

Mon regard reste planté sur le plafond alors que mes doigts s’emmêlent dans la chevelure de mon meilleur ami qui ne semble pas souhaiter arrêter ses caresses. Je l’écoute avec attention, scrutant chaque détail de son plafond, comme s’il avait été une œuvre complexe et indéchiffrable. Parler d’Hikari me donne toujours un sentiment étrange, une pointe au cœur que je ne peux oublier en quelques secondes, mais aussi aiguisée soit-elle, cette pointe n’est plus aussi douloureuse qu’elle a pu l’être durant ces quelques années.

« J’ai l’impression qu’elle était sincère, soufflé-je pensivement, lorsqu’il termine. Je ne la reprendrai pas. » Un silence s’installe, je réfléchis encore, mais cela me semble tellement clair qu’il ne me faut pas longtemps avant de reprendre. « Elle a compté énormément pour moi, je l’ai aimée plus que n’importe qui, mais je crois qu’on ne peut pas changer ce qu’il s’est passé. Elle est partie et je n’ai pas envie de tenter de diable… Puis, j’ai d’autres choses à penser, maintenant. »

Ce bébé qui vient d’arriver, mes liens visiblement complexe avec Yun Hua, la relation compliquée qui semble s’établir entre Roy et moi, mon travail. J’espère simplement qu’elle trouvera le bonheur ailleurs, avec une personne capable de lui donner tout ce dont elle aura besoin sans jamais abuser d’elle, quelqu’un qui la protégera de ceux qui souhaiteront lui faire du mal. On ne se dira jamais « oui », mais je veux qu’elle le dise à un homme qui en vaudra la peine.

« Je ferai attention. »

Doucement, je viens enlacer les doigts de nos deux mains pour lui faire cesser ses gestes, tandis qu’un léger rire m’échappe et mon regard retrouve enfin le sien.

« Arrête ça. »


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 18:25





Si elle avait l’air sincère, Roy était tout de même rassurer d’apprendre que son meilleur ami n’avait pas l’intention de la reprendre. La confiance était l’un des éléments fondamentales dans une relation et il était certain que cela ne servait à rien de tenter quoi que ce soit si celle-ci n’existait plus. Sans la connaître lui peinait à croire en cette fille. Il ne comprenait pas pourquoi après tant d’années elle avait choisi de revenir, accepter de lui détailler la soit disant vérité. Non, il ne l’aimait pas seulement c’était parce que ses émotions faussaient le reste, parce qu’il ne supportait pas qu’on fasse du mal à ses proches et Ryû en avait plus que pâti avec elle. Roy n’aurait pas su apprécier cette petite copine correctement si c’était elle que son camarade aurait choisi. Il n’aurait sûrement pas pu se contenir et agir en bon menteur en face d’elle. Lorsqu’il n’aime pas une personne, il est difficile pour lui de s’en cacher. Probablement parce qu’il y avait très peu de monde que le jeune homme ne portait pas dans son coeur et haïssait au plus au point.

La question qui inquiétait énormément le garçon était : est-ce que si Hikari demander à revenir dans la vie de Ryû, si elle pleurait, qu’elle cherchait à se faire pardonner, la reprendrait-il ? Après tout, les sentiments ne se contrôlent pas et on oublie jamais un si grand amour. Lui non plus n’oublierait jamais le sien bien que leurs situations étaient totalement différentes et qu’il avait pleinement conscience qu’il ne pourrait jamais accepter la présence de Saori dans son existence. Hors ça, c’était parce qu’il avait une forte détermination, une forte volonté, un instinct protecteur et qu’il savait exactement ce qu’il souhaitait. Ryû n’était pas pareil, il était bien plus fragile, bien plus naïf aussi et si en apparence, il pouvait laisser croire le contraire, il avait un coeur en or. Tellement plus que le sien. Alors si son ex-fiancée revenait vers lui, ne serait-il pas capable de la reprendre ? C’était facile de dire « non » cependant il y avait une phrase que Roy avait relevé dans la rétorque de son meilleur ami. Il ne voulait pas tenter le diable, il avait d’autres choses à songer... Est-ce que cela ne signifiait pas qu’une partie de lui n’aurait pas été contre de se remettre avec la jeune femme ?

Prêt à rétorquer, un sourire avait pris place sur ses lèvres à la remarque de son vis-à-vis alors qu’il n’avait pu résister à dévier ses yeux vers lui.

- Pourquoi ? Ca te dérange ?

Dit plutôt que ça l’excite, oui. Amusé, il avait pensé son visage au-dessus du sien pour lui déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Il n’en avait que faire de la conversation qu’ils abordaient et de la situation dans laquelle tous deux se trouvaient. N’importe qui trouverait cela bizarre, lui ne s’en souciait guère.

- Du moment que tu sais ce que tu veux, c’est le principal, Reprit Roy au sujet d’Hikari avant d’enchérir, Le bébé va bien ?

D’accord, c’était définitivement étrange de parler de ça maintenant cependant après tout ce qu’ils venaient de partager, rien ne pouvait le choquer plus que ça.

- Et Yun Hua ?

Si elle avait accouché récemment, elle devait être épuisée. Surtout avec son si jeune âge. Il espérait réellement qu’il n’y avait eu aucune complication pour elle. Ni pour le bébé d’ailleurs.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 19:34





Je n’ai que très rarement parlé qu’Hikari avec Roy. C’est pourtant à cause d’elle que nous nous sommes rencontrés, ou peut-être devrais-je dire grâce, comme il est l’une des personnes les plus importantes dans ma vie à l’heure actuelle. Il est peut-être même l’un des seuls à être toujours présente après tant d’années, après toutes mes erreurs, toutes mes fautes. Je me demande parfois à quoi ressemblerait ma vie, à l’heure actuelle, si je ne l’avais pas rencontré, mais je réalise assez rapidement qu’elle ne serait plus rien. Il me l’a sauvée, presque littéralement, et je ne pourrai jamais le remercier suffisamment pour la présence qu’il a toujours manifesté à mes côtés. Quand je plaisante en disant que je l’aurais épousé s’il était une femme, je ne suis peut-être pas si loin de la vérité que l’on pourrait le croire… Mais ce genre de conversation n’a clairement pas sa place dans un tel moment, compte tenu de la situation particulière dans laquelle nous nous trouvons.

« Hm… on peut dire ça comme ça. »

Me déranger ? Pas vraiment. Je dirais plutôt que ça me gêne, mais pas dans le mauvais sens du terme. Une lettre suffit pour passer de dérange à démange, n’est-ce pas ? Je ne devrais pas avoir de telles pensées par rapport à mon meilleur ami, mais je commence à me sentir de plus en plus détaché par rapport à ça. Après tout, qu’est-ce que ça change ? Personne ne sait ce que l’on fait ici et on l’a déjà fait deux fois, ce n’est pas comme si nous avions des comptes à rendre à qui que ce soit pour ce type de décisions, pas vrai ? Je fais encore ce que je souhaite de mon corps. Même si ça peut paraître étrange. Oubliant cette réflexion particulière, je réponds doucement à son baiser, sans protester plus longtemps. Je sais parfaitement ce que je veux, et ce n’est pas me remettre avec elle. Pour l’instant, je veux que Roy guérisse et que mes problèmes s’’arrangent. Avec un peu de chance, je pourrai au moins accomplir ça.

« Il va bien… réponds-je en souriant un peu. Elle aussi, enfin on ne parle pas beaucoup de tout ça alors j’imagine qu’elle va bien. »

J’ai tellement peur qu’elle décide de partir avec le bébé, qu’elle pense que s’en occuper seule est mieux pour elle et pour lui, qu’ils n’ont pas besoin de moi ? Je connais pas mal de types de mon âge qui ne souhaitent pas voir leur femme interférer avec leur vie professionnelle et qui la laissent gérer les enfants seules mais... Non, je ne me sens vraiment pas capable d’agir de cette façon, je crois qu’il faut que l’on soit tous les deux, même si notre relation n’est pas celle d’un couple stable, pour ne pas dire celle d’un couple tout court, et qu’on fasse de notre mieux pour le petit. Après tout, à son âge, elle ne doit pas savoir quoi faire. Surtout avec une mère à l’étranger.

« On verra bien, soufflé-je finalement, laissant un bref silence s’installer. De toute façon, les choses se passent jamais comme je les prévois, alors je vais faire de mon mieux pour que ce gamin ait tout ce dont il aura besoin. »

Mon fils, c’est sans doute ce qui compte le plus actuellement… Oui, je crois qu’il faut que je prenne le temps de faire le point et que je fasse tout mon possible pour que ça se passe bien.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 20:21




Savoir que Ryû était « papa » lui faisait bizarre. Le jeune homme peinait à réaliser et même encore maintenant, il n’arrivait pas à concevoir la chose comme vraie. Tout s’était écoulé si rapidement et cela n’était encore qu’une preuve de plus du ô combien le temps passe trop vite. Certes, il aurait préféré que son meilleur ami ait un enfant dans d’autres circonstances, que son fils soit celui de la personne qu’il aimait et avec qui il comptait se marier cependant la vie est mal faite parfois. Néanmoins cela ne devait pas empêcher ce petit bonhomme d’être aimé et d’être élevé correctement. S’ils choisissaient de le garder, Yun Hua et lui, rien ne présageait que l’enfant serait malheureux. Avec un père alcoolique, c’était certain cependant si son collègue respectait sa promesse, qu’il changeait vraiment, même avec des parents séparés, leur fils pourrait être heureux. Lui avait élevé Haru seul, probablement que la présence d’une mère lui manquait toutefois il ne lui donnait pas l’air triste et tous deux étaient particulièrement proches. Puis, si Ryû avait besoin d’un coup de main, même à des kilomètres Roy serait là pour le conseiller. De toute manière, il avait également l’intention de faire des petits séjours à Tokyo bien que pour le moment, il préférait ne pas en parler à son camarade, ne souhaitant pas lui faire de fausses joies. S’ils s’y rendaient, c’était principalement pour voir son médecin seulement il n’était pas nécessaire à son collègue de savoir ça.

Un sourire tendre avait égayé sa figure pâle, touché par les paroles de son vis-à-vis. Avoir un enfant, cela changeait une vie entière. Il parlait en connaissance de cause et au fond de lui, il se doutait que cela changerait son meilleur ami aussi. S’il tenait à avoir la garde, à pouvoir s’en occuper comme il le fallait, son devoir était de devenir quelqu’un de bien. Un bébé demande une attention particulière et cela peut devenir très vite épuisant si on n’a pas de patience. Les couches, les pleurs, les nuits difficiles, rien de tout ça n’est un mythe mais il s’agit d’un engagement et si on aime ce petit être qui a notre sang, on peut tout surmonter. Roy avait du mettre des tas de choses de côté pour éduquer son fils. Il avait du grandir trop vite, arrêter les sorties, sacrifier son rêve mais ça avait été un mal pour un bien. Il ne s’était jamais autant démené pour quelqu’un que ce qu’il avait fait pour Haru.

- L’amour, Déclara le garçon en revenant se blottir contre son camarade, les paupières closes, C’est ce qu’il aura le plus besoin. L’argent, les cadeaux, tout ça, ça vient après. Si tu tiens à le garder, tu dois tout sacrifier. Même ta propre vie.

En somme, ne plus être égoïste. Penser à lui avant soi-même et ce n’était pas un don qui était donné à tout le monde. Ca, non plus, Roy n’en parlait pas. Ryû y avait assisté bien sûr néanmoins jamais le jeune homme ne mentionnait ce qu’il avait laissé de côté pour son fils. Il ne disait pas ce qu’il avait sacrifié ni quel était son rêve à l’époque. Il se contentait de profiter de l’instant présent et avec le sourire. On l’avait toujours qualifié de père formidable parce que tout ce qu’il faisait, c’était pour son fils. Et il en était le plus heureux. Il ne se plaignait pas de ce qu’il avait abandonné, au contraire, il se vantait de ce bonhomme qui était le sien et qui était sa plus grande fierté. Donc au bout du compte, à ses yeux, il ne s’agissait même pas de sacrifices parce que faire un tel choix lui avait apporté tellement plus de choses que s’il avait décidé d’emprunter une autre voie.

- Je pense que, peu importe d’où il vient, un enfant c’est comme un cadeau tombé du ciel. Tu le découvriras bien assez tôt mais tous tes plans, toute ta vie change. Je sais que, même si j’ai du oublier tout un tas de projets, que ma jeunesse s’est arrêté au à l’instant même où Haru est né, je ne regretterais jamais d’avoir fait le choix de le garder.

Un fils, c’est plus qu’une histoire de sang, c’est le bien le plus précieux qu’une personne puisse avoir. Un bonheur et oui, une immense fierté.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 20:59





Plus je discute avec Roy, plus je me demande si, au final, les choses qui m’arrivent ne sont pas le début du chemin vers un semblant de stabilité, vers la maturité qu’il me manque. Après le départ d’Hikari, j’ai abandonné tous les projets que j’avais, toutes les choses auxquelles je tenais, et je me suis concentré sur cette carrière de professeur qui ne m’intéressait pas plus que cela. Puis j’ai rencontré la route d’un tas de personnes, j’ai commencé à remonter la pente après ma rencontre avec Roy, mais jamais je n’ai été capable de mettre le doigt sur ce qu’il me manquait. J’enchaînais les coups d’un soir sans chercher à m’attacher à quelqu’un, jusqu’à rencontrer Mi et à me demander si, peut-être, elle n’était pas la personne que j’attendais. Puis elle a disparu, comme tous les autres. C’est un peu de ma faute, à vrai dire, ce voyage à Vegas aura certainement joué pour beaucoup dans sa décision de quitter notre immeuble et l’université, mais je ne peux pas lui en vouloir.

En fait, plus j’y réfléchis, plus la naissance de ce bambin me donne l’impression d’être le point de départ de quelque chose de nouveau. J’ignore où cela nous mènera, à quel point ce sera difficile, un peu comme lorsque l’on commence un nouveau projet pour les cours ou la création d’un site, en classe, et que je vois certains étudiants inventer des choses improbables, mais il en ressortira peut-être beaucoup de bonnes choses, qui sait ? Ce bébé est sûrement l’une des rares personnes qui ne m’abandonnera jamais, à qui je serai toujours lié, que je le veuille ou non… C’est peut-être ce qui m’a poussé à ne pas le laisser partir aux bras d’une autre famille. Il est notre enfant, pas celui de ces inconnus. Je dois paraître tellement con.

« C’est peut-être un signe, reprends-je finalement, toujours perdu dans mes pensées. Je veux dire, j’ai passé cinq ans de ma vie à tourner en rond sans savoir quoi faire, à me demander si j’avais pris les bonnes décisions et à regretter tout ce que je faisais. Ça me donne une raison d’avancer, quelque part. »

Ta gueule Ryû, tu dis n’importe quoi, c’est ridicule. Je sais que ça doit sembler totalement débile, ce que je raconte, mais cela me trotte dans la tête depuis longtemps. Comme si ce petit garçon était, d’une façon ou d’une autre, là pour me pousser à devenir meilleur ? Je dois être totalement débile.

« Je sais que c’est stupide, mais je peux pas m’empêcher d’y penser. Je veux dire, il a besoin de moi. Enfin… »

Même si Yun Hua est là, un bébé a besoin de son père. Je le vois lorsque j’ai la chance de voir Haru et Roy ; je prends conscience de l’importance que les parents ont pour leurs pères, de la façon dont mon propre père me voit et… Quelque part, je me dis que je dois être là pour ce petit, que je veux l’être, même. Pour quelqu’un comme moi, qui a besoin de se sentir présent pour les autres, de pouvoir les aider, c’est un sentiment très important.

« J’aimerais y arriver, ne serait-ce que pour lui. »

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 24 Jan - 11:32





Un signe ? Roy aurait eu envie de le taper pour oser déblatérer de telles bêtises. Ce n’était pas un signe d’avoir un enfant après avoir couché avec une étudiante en étant complètement ivre. C’était de l’inconscience et de l’irresponsabilité. Hors, ceci n’était pas le sujet puisqu’il avait fini par se faire à l’idée. Il s’agissait d’un accident certes néanmoins cela ne signifiait pas pour autant que ce petit être en serait malheureux. Le fait était que Ryû racontait n’importe quoi et que ça l’énervait plus qu’il ne le montrait. Pourquoi fallait-il toujours qu’il ait besoin d’une raison pour se relever ? Après cinq ans, il avait fallu qu’un bébé arrive pour qu’il se motive enfin à changer ? Il était temps, c’était certain. Roy savait qu’il ne pouvait guère lui reprochait cela, qu’il comprenait cependant c’était plus fort que lui. Il avait passé toutes ces années à essayer de l’aider à aller mieux, en vain, et aujourd’hui cela semblait différent. Parce que rien qu’en l’écoutant, son ami lui paraissait si sincère comme s’il tenait réellement à faire des efforts, à tenter de changer pour devenir quelqu’un de meilleur. Bêtement, le garçon s’en voulait, il se détestait lui-même de ne pas être parvenu à l’aider mais qu’à la place, un bambin réussisse. Ce n’était pas juste et cela le faisait se sentir encore plus inutile qu’il ne l’était déjà. Peut-être même que Ryu n’aurait plus besoin de lui dans son existence, qu’il finirait par l’oublier et l’abandonnerait pour ce bébé. Oui bon, c’était mal d’être jaloux d’un enfant mais c’était son meilleur ami et pas avant qu’il ne soit au plus mal, il ne voulait pas le perdre. Il voulait profiter de sa présence, l’écouter, le conseiller, lui faire la morale aussi et plaisanter, s’amuser. Quelque part, le jeune homme était effrayé par de nombreuses choses et sa santé y était pour beaucoup. Cela le rendait plus sensible, plus vulnérable, plus faible qu’il ne l’admettait à haute voix. Il se disait vouloir être seul à supporter tout ça, ne pas tourmenter son entourage cependant c’était difficile, douloureux et la solitude était un sentiment que Roy ne souhaitait à personne de connaître.

- Je te le souhaite, Répondit alors finalement le garçon d’une voix légèrement plus faible que précédemment, Si tu as besoin d’une raison pour aller mieux, je pense qu’il n’y a pas mieux que ton propre fils. Mais, tu devrais le faire pour toi aussi tu sais ?

Bien qu’il comprenait tout à fait que le faire pour quelqu’un d’autre donnait toujours plus de motivation et de force. S’il n’avait pas Haru, aussi méchant que cela puisse paraître pour son entourage, Roy aurait sûrement flanché depuis tellement longtemps. Il aurait bousillé sa vie plus qu’il ne l’avait fait récemment, il aurait fait des « conneries » inimaginables sans avoir besoin de s’inquiéter qu’une personne l’attendait à la maison et qu’il se devait d’élever cette dernière, lui montrait le plus grand des exemples.

Ses phalanges avaient repris leurs vives caresses sur le torse de son camarade tandis qu’il se faisait de plus en plus pensif.

- Tu en serais fière. Et ça te permettrait d’être heureux pour de bon : de voir quelle bonne personne tu es devenu. Si tu changes, tout le reste changera aussi. Tu es un Katsura, je suis sur tu peux le faire !

Lui-même ne devait pas saisir tout ce qu’il racontait ni pourquoi il rétorquait cela. Il essayait juste de compléter une conversation comme pour fuir ses mauvaises pensées, chasser toutes ses peurs. C’était probablement la raison pour laquelle, il n’avait pas hésité à plonger ses petits yeux dans ceux de son vis-à-vis avant de l’embrasser de plus bel dans le plus grand des silences. Sa main s’était posée délicatement contre sa joue, appuyant le baiser d’une douceur des plus extrêmes. Il n’était plus vraiment certain d’avoir envie de discuter à présent. Il aimerait juste ne penser à rien.


Anonymous
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Ce message a été posté Dim 24 Jan - 22:03





Sortir, faire la fête, enchaîner les bouteilles les unes après les autres. C’est ainsi que j’ai passé les dernières années de ma vie. Je ne calculais plus vraiment ce que je faisais, je préférais aviser sur le moment plutôt que prévoir ce qui allait se passer, et force est de constater que ce n’était pas la meilleur technique à adopter. Désormais, j’ai un fils, une relation bizarre avec mon meilleur ami, une femme non-officielle qui a décidé de me fuir et … Je ne sais même pas ce que je pourrais dire de ma carrière, car j’ai franchement l’impression qu’avoir conservé mon poste à la Royal jusqu’à maintenant est un miracle. Aussi pourri que leurs étudiants, à l’administration, hein. Enfin, ce n’est pas comme si j’allais m’en plaindre pour de vrai : j’ai besoin de ce job et ça m’arrange bien qu’ils ne m’aient pas viré.

« Je sais… »

À m’entendre, je sais beaucoup de choses, oui. Je crois qu’il serait temps que je perde cette foutue habitude, mais ça n’a pas l’air d’être possible dans l’immédiat. D’un autre côté, je me vois plutôt mal répondre à Roy que je n’ai pas de raisons de le faire pour moi, dans la mesure où cela reviendrait à dire que je me moque totalement de ma personne et de ce qu’il m’arrive. Il ne supporterait certainement pas ce genre de propos de ma part, même si j’ai tendance à les penser bien souvent.

Lorsqu’il reprend ses caresses sur mon torse, mes yeux se ferment lentement alors que j’essaie de penser à autre chose, estimant que ce n’est pas vraiment le moment de me remettre dans tous mes états. Je me contente d’écouter les propos de mon meilleur ami, sans vraiment y réagir. Oui, je suis un Katsura. Je l’ai toujours dit si fièrement : je suis Ryû Katsura, je peux tout faire. Mais si ce n’était pas vrai ? Si j’étais incapable de surpasser tout ce qu’il m’arrive ? J’ai parfois l’impression que ma vie est un piège dont il est impossible de s’échapper, comme si tout me tombait dessus sans interruption. C’est le cas de tout le monde, je le sais, et il me suffit de voir Roy pour en avoir la preuve, mais n’aurait-on pas le droit à un peu de répit, parfois ? Je ne sais pas.

Toujours plongé dans mes pensées, j’accueille les lèvres de mon meilleur ami sur les miennes, encadrant également son visage de mes mains alors que je prolonge un peu le baiser, mordillant légèrement ses lèvres lorsque j’y mets fin sans quitter son regard du mien. Mes doigts glissent alors le long de ses joues et je viens caresser ses épaules, ses clavicules. Posant mes mains contre son torse en un sourire, je reviens chercher ses lèvres et le pousse de sorte à me retrouver sur lui une fois de plus, glissant ma bouche dans son cou que je marque de nouveau, légèrement, mes mains caressant son torse un peu plus avidement qu’elles ne l’ont fait ces dernières minutes. Je lui ai dit d’arrêter.


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Ce message a été posté Lun 25 Jan - 12:14





Non, il ne souhaitait plus discuter et se fichait bien mal de ce pour quoi il passait. Ce n’était pas une question d’avoir envie de le faire une nouvelle fois ou non, il voulait juste ne penser à rien d’autre et c’était un excellent moyen pour obliger son meilleur ami à se taire. Autant lier l’utile à l’agréable n’est-ce pas ? Roy se tracassait beaucoup trop, à propos de sujets futiles comme des sujets importants. Il s’agissait d’un de ses défauts, c’était vrai après tout, il se prenait trop la tête. Et trop souvent aussi. Seulement, on ne pouvait guère lui reprocher d’être particulièrement vulnérable avec tout ce qui lui était tombé dessus ces derniers jours et sa santé qui se dégradait de plus en plus. Ca le changeait, ça l’atteignait et une part de lui ne désirait pas que son camarade le voit comme cela. Il ne voulait pas l’inquiéter plus ni qu’il se pose des questions à son sujet, qu’il veuille rester auprès de lui ne serait-ce que pour le surveiller, pour s’assurer que tout aille pour le mieux alors que c’était loin d’être le cas. Il ne voulait réellement pas que Ryû se fasse du souci pour lui. Voilà pourquoi, il avait préféré mettre un terme à cette conversation qui l’affectait plus que de raison en vérité.

Ses lèvres étaient venu s’emparer des siennes, ses doigts câlinant sa joue avec tendresse alors que ses paupières restaient closes pour apprécier ce baiser qui s’accentuait peu à peu. Il ne broncha pas lorsqu’il vacilla dans la position inverse et que son vis-à-vis le domina à son tour. Une esquisse amusée avait égayé sa figure avant qu’il ne plonge plus sérieusement sa tête dans l’oreille, frémissant aux gestes que lui offraient son partenaire. Le cou était assurément l’une des parties les plus sensibles du jeune homme et un simple baiser suffisait pour le rendre fou. Sans qu’il ne puisse se contrôler, la chaleur commençait à le regagner, sa jambe grimpant légèrement sur la sienne de façon à la caresser suavement. Ses pensées s’évadaient doucement, se concentrant sur chacun de ses mouvements et quelque part, Roy s’apercevait ô combien il était devenu faible. Vraiment. Il n’avait pas le courage de grand chose et pour la première fois, il aurait juste aimé rester là, apprécier les baisers et les caresses de son meilleur ami, le laissait le faire succomber un peu plus. Parce qu’il n’avait guère la force de résister puis qu’à chaque seconde qui s’évanouissait, c’était comme si ses abysses tentatrices l’appelaient. Il voulait le désirer encore, toujours plus. Goûter à ce plaisir et se délecter de ses lèvres qu’il n’aurait jamais cru aimer un jour.

Au final, c’était sûrement lui le plus faible des deux mais en cet instant précis, le garçon n’en avait que faire. Parce que de toute manière, il n’avait plus rien à perdre. Ses mains se saisirent de son visage afin de le forcer à l’embrasser de plus bel, un échange plus fervent, plus passionné que précédemment avant qu’il ne le décale de seulement quelques centimètres. Son souffle chaud choyait doucereusement sa bouche alors que les battements de son coeur s’était remis à adopter un rythme effréné, bercé par ce désir qui l’accaparait. Son regard noiraud le fixait avec intensité, ses phalanges jouant avec ses cheveux, se plaisant à remettre quelques unes de ses mèches correctement puis un fin sourire étira ses lèvres. L’expression que le garçon afficha à ce moment à était indescriptible, mêlé d’une peine qu’il n’expliquait pas, d’un certain plaisir qui l’encombrait, d’une volonté et d’une sincérité sans pareille.

- Tu veux le faire ?

Est-ce qu’il désirait réellement ça ? Roy serait incapable lui-même de répondre, ses émotions ne l’aidaient pas à y voir clair. Il n’avait juste pas le courage de le faire et il voulait tellement ne penser à rien, que cela était la logique des choses que cette fois-ci, cela soit Ryû qui prenne les devants. Comment expliquer que son seul désir à lui était d’effacer chaque pensée néfaste de son esprit et qu’il n’y avait rien de mieux que de se noyer dans des plaisirs charnels. Il voulait simplement que son camarade l’emmène littéralement ailleurs que dans cette vie affreuse qui le détruisait de plus en plus.


Anonymous
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Ce message a été posté Lun 25 Jan - 16:36





Quand, à ma grande surprise, Roy se laisse faire, je ne peux m’empêcher de me poser davantage de question sur son état. Il est malade, je le sais parfaitement, et il n’est que trop normal que je m’inquiète à son sujet. Je pourrais le répéter mille fois que cela ne changerait rien aux craintes que je ressens lorsque je le vois dans cet état, lorsque je songe que je pourrais le perdre d’un moment à l’autre, comme ça, d’un coup. Pourtant, je reprends mes caresses et mes baisers, sans chercher à discuter plus longtemps ; honnêtement, je doute qu’il ait envie d’en parler, car il est généralement celui qui cache le plus qu’il ne va pas bien… Et c’est peut-être le pire, justement. Sans un mot, je m’appuie un peu plus sur son torse, je m’abandonne au baiser, puis laisse mon regard se perdre dans le sien alors que je ressens un léger pincement au cœur. J’aimerais juste être capable de faire plus qu’attendre qu’il guérisse, qu’il en sache un peu plus au sujet de sa maladie et de ce qu’il peut encore faire pour la soigner, mais je ne peux pas.

« Seulement si tu veux, toi. »




Anonymous
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Ce message a été posté Lun 25 Jan - 17:47





Il ne voulait plus se poser de questions, s’interroger sur ce qui était bien ou ce qui était mal. Il voulait simplement s’adonner à ses plaisirs charnels qui lui permettraient d’oublier pendant un temps. Certes, ce n’était pas sain de songer ainsi et ils devraient apprécier les gestes à leur juste valeur, non pas uniquement parce qu’il avait ce besoin de se changer les idées. Certainement que Ryû s’inquièterait pour lui, qu’il se demanderait pour un tel revirement de situation toutefois Roy n’avait que faire de ces détails. Il n’avait pas envie de discuter et souhaitait simplement profiter du peu de temps qui lui restait. Il se fichait littéralement de ce qui pouvait lui arriver, de sa fierté qui serait quelque peu entachée. Il était le mieux placé pour déclarer qu’il y avait tellement plus grave dans une vie et en réalité, s’il n’était pas en état de garder les rennes en main, il n’avait pas d’autres choix que de les lui donner. Puis, peut-être que cela ne serait pas si mal, qui sait. Il en avait tant donné pendant des années, il avait toujours fait en sorte de couvrir ses proches de cadeau cependant aujourd’hui, il aimerait être égoïste. Il aimerait celui qu’on prenne soin et qu’on couvre de plaisir. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le jeune homme ne demandait que cela, qu’on le tente de plus en plus, qu’on le fasse chavirer à un point qu’il en perde la tête et qu’il oublie l’endroit dans lequel il se trouvait.

« Si je te le propose » avait-il rétorqué avant d’accueillir ses lèvres contre les siennes et d’abandonner ses phalanges dans ses cheveux bruns.

Il était trop faible pour oser vouloir le contraire de toute manière et à nouveau, il n’éprouvait aucune envie de se tracasser à ce propos. Ca n’avait aucune importance... Il souhaitait juste être celui qui recevait tout parce que particulièrement en cet instant, il était le plus égoïste. Il avait l’impression de n’avoir aucune envie, juste un vide étrange qui s’accentuait au creux de son coeur puis qui le compressait avec hargne. Pour oublier et ne penser à rien, il n’avait pas assez de force pour offrir quoi que ce soit à son partenaire, juste assez pour en recevoir. Incapable de les retenir, des soupirs d’aise s’échappait de sa bouche à ces baisers et ces caresses que son meilleur ami lui accordait. Les paupière closes, il en appréciait chaque seconde, se cambrant par moment à cause du surplus d’émotions que ces gestes lui procuraient.





Anonymous
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Ce message a été posté Mar 26 Jan - 4:21





Certes, je suis stupide. Après la rétorque de mon camarade, je ne cherche même pas à répondre. Que pourrais-je dire, après tout ? Rien de ce que je pourrais dire ne me permettra de le sauver, encore moins de lui remonter le moral, car je suis un éternel défaitiste. J’aimerais pouvoir l’aider, le sauver, lui dire que tout ira bien, mais cette petite voix ne cesse de me répéter que non, ce n’est pas vrai. J’ai tellement peur de le perdre que je ne sais pas ce que je pourrais dire qui ne soit pas le fond de la pensée d’un homme effrayé. C’est totalement stupide, je le sais, mais c’est ainsi et ce n’est pas près de changer.




Anonymous
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Ce message a été posté Mar 26 Jan - 9:41





Est-ce qu’il existait réellement un moyen de l’aider ? Non, aucun. Roy n’y croyait plus depuis un bon moment déjà et il ne souhaitait plus s’attarder sur ce sujet là. La mort le rattraperait bien assez tôt, sans même qu’il n’ait le temps de s’apercevoir de quoi que ce soit. Cela ne servait à rien d’en parler non plus, cela ne ferait que rendre les choses plus réelles et à choisir, il préférait vivre dans ce déni, ce dire que ce n’était qu’un vulgaire cauchemar et qu’il finirait par se réveiller tôt ou tard.  Il était sincèrement désolé envers son meilleur ami parce qu’il se doutait que ses agissements avaient du l’interroger, l’inquiéter et que Ryû devait culpabiliser. Tout comme lui culpabiliserait si les rôles étaient inversés. Pourtant, il y avait ce genre de moment où il peinait à faire semblant, à garder la tête hors de l’eau alors que tout son monde était en train de s’écrouler. Il ne demandait pas à ce qu’on le soutienne, ni qu’on ait pitié de lui, encore moins qu’on s’en fasse trop de souci. Il voulait simplement qu’on l’aide à s’évader de temps à autre. C’était égoïste et il ignorait pourquoi il passerait si on l’observait en cet instant néanmoins Roy n’en avait que faire au bout du compte. Qu’on le laisse se perdre dans ses abysses, qu’on le juge si on le souhaitait, ce n’était pas comme s’il en avait quelque chose à faire de toute manière. Demain, après-demain, peut-être un mois, s’il était chanceux peut-être même plus, il ne serait plus là pour assister à tout ça.



Il aurait souhaité que l’acte ne se termine jamais, vivre dans cette bulle de désir néanmoins il n’avait pas eu d’autres choix que de revenir à la réalité lorsque son camarade s’était écroulé délicatement sur lui et qu’ils peinaient à reprendre leur respiration. Roy ne prononça pas le moindre mot, un peu choqué malgré tout parce que lui-même venait de vivre. Ce n’était pas à cause de sa fierté, ça, il était capable de la surmonter mais parce qu’il se rendait compte ô combien il était faible et ô combien, se comporter de la sorte avait du tracasser son meilleur ami. Même si ça avait été silencieux, qu’il s’était agi d’une demande muette, il savait que Ryû avait très bien compris ses désirs et il s’excusait intérieurement pour ça. Il était un égoïste et il aurait dû lui dire d’arrêter plutôt que le motiver à prendre cette décision là.

Ses doigts étaient venus choyer doucereusement ses cheveux bruns alors qu’il n’avait pas résisté à se blottir un peu plus contre lui, nichant son visage dans le creux de son cou. Il s’agrippait à lui comme un bien précieux et il aurait voulu rester ainsi encore longtemps. Il avait ce sentiment de sécurité, comme si rien ne pouvait lui arriver et c’était parce qu’au bout du compte, là, maintenant, dans cette position, il n’était pas tout seul. Hors, il n’en était pas moins exténué. Psychologiquement, physiquement, il avait l’impression de ne plus suivre le rythme.

Probablement la raison pour laquelle, sans se décaler, juste assez pour le pousser et que Ryû se retrouve allongé à ses côtés, il avait gardé ses bras entouré autour de sa taille.

- Je suis désolé... Murmura-t-il sans bouger sa tête, toujours cachée dans son cou.

Il n’avait pas prononcé un mot de plus. Il ne lui fallut que quelques secondes avant que ses paupières deviennent plus lourdes et qu’il s’endorme paisiblement. Il était fatigué, vraiment et s’il avait du mal à trouver le sommeil ces derniers jours, à croire que celui-ci l’avait rattrapé aujourd’hui. Sûrement parce qu’il n’avait plus la force de lui résister et qu’avec son camarade à ses côtés, Roy était moins effrayé.



Anonymous
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Ce message a été posté Mer 27 Jan - 1:55





Il aura suffi d’un soir, d’un seul, pour que ma relation avec Roy prenne un tour totalement différent. Si nous n’avions pas fait ce rêve étrange, que nous n’avions pas commencé à nous poser des questions plus bizarres les unes que les autres, nous ne serions certainement pas allés jusque-là. Et pourtant, même en affirmant de telles choses, je ne parviens pas à m’en convaincre. Après tout, qu’est-ce que le désir ? La philosophie n’est pas ma matière, je suis plus doué pour manipuler des codes complexes et programmer que pour comprendre la raison d’agir des gens, mais je sais que l’envie n’est pas une chose que l’on contrôle. On ne me la fera pas ; ça fait des années que je sors régulièrement, et je mentirais si j’affirmais qu’au cours de ces quelques années je n’ai jamais ramené quelqu’un chez moi. Sauf que ça n’était jamais arrivé avec un homme avant Roy.

Depuis ce soir-là, j’ai l’impression que notre relation a changé. Nous sommes infiniment plus proches, c’est comme si j’étais bien plus affecté qu’avant par les choses qui lui arrivent. Pas parce que je l’aime, car l’amitié est une sorte d’amour après tout, mais parce que je réalise doucement que notre lien est particulier, unique, que personne au monde ne pourrait remplacer l’amitié et la présence de Roy à mes côtés. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai si peur par rapport à ce qui lui arrive, à cette maladie qui s’est soudainement dévoilée et qui semble lui torturer l’esprit, venant torturer le mien du même coup. J’ai l’impression qu’une épée de Damoclès flotte au-dessus de la tête de mon meilleur ami, suspendue à un simple crin qui menace de céder à tout moment, et que je ne pourrai rien faire lorsque le fil de cette lame s’abattra sur lui. Ça me fait peur.

Allongé contre lui, je ressens les battements de mon cœur dans mes tempes et mon torse, alors que j’essaie tant bien que mal de retrouver la respiration que j’ai perdue par mon effort. J’ai la tête appuyée contre ses pectoraux, cette agréable impression d’être confus sans l’être totalement, d’être soulagé, mais celle-ci se dissipe assez rapidement, car je ne peux m’empêcher de songer à l’état de mon meilleur ami qui doit être épuisé. J’aimerais être capable de quelque chose de plus, quelque chose qui soit vraiment utile, car je doute que ce que l’on vient de faire le soit vraiment, mais je ne peux rien faire. Alors, en silence, je ferme les yeux et profite de ses caresses dans mes cheveux tandis que mes bras l’entourent et que je me blottis un peu contre lui.

Tout à l’heure, je lui ai parlé de profiter. Je pense qu’il doit vraiment le faire. Si le temps lui est compté, j’aimerais qu’il n’en gaspille pas une seule seconde à se prendre la tête inutilement, qu’il fasse tout ce dont il a envie, dans la mesure du raisonnable, et qu’il ne cède rien à cette chienne qui a décidé de lui pourrir l’existence. Il ne doit pas abandonner et il ne le fera pas, pas tant que je suis là. Je tente de m’en convaincre, mais je sais que je suis moi-même trop faible, trop gangréné d’addictions qui me handicapent pour parvenir à le soutenir correctement. Alors oui, s’il faut que je fasse quelque chose pour l’aider, je le ferai. Si je dois faire des efforts de plus, pour mon fils ou pour Roy, je les ferai. Tout ce que j’aimerais, c’est de ne pas perdre celui qui a été là pour moi lorsque plus personne ne l’était. J’ai simplement besoin qu’il survive, égoïstement, j’ai peur de me retrouver tout seul à nouveau, même si en théorie, je ne le serai plus jamais, tant que mon fils sera là.

Ses mots résonnent à mes oreilles lorsque nous nous retrouvons allongés, un soupir y réponds vaguement ; c’est le soupir las d’une personne qui ignore quoi faire pour aider une autre, de celui qui n’arrive plus à faire ce qu’il voudrait pour lui remonter le moral alors que c’est tout ce qu’il souhaiterait : redonner le sourire à une personne qui lui est chère, parvenir à le sauver.

« C’est rien, Roy…T’en fais pas. C’est rien. »

Rien.  Rien, comme tout ce qui est arrivé avant. Rien, comme tout ce qui m’est arrivé au cours de l’année. Rien, comme ce que l’on vient de faire, comme cette étreinte que l’on partage alors qu’on pourrait nous le reprocher.  Rien, comme la perle salée qui glisse le long  de ma joue au moment où je ferme enfin les yeux, mon meilleur ami serré  tout contre moi.


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» [OKINAWA] i wish we could undo the pain. | ft Roy

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