Je suis finalement arrivée à Tokyo. C'est plus grand et somptueux que je ne l'imaginais, et en même temps, ça ne m'impressionne pas. C'est bien plus grand que Londres, ou même que Chicago. Et pourtant, j'ai l'impression d'y trouver ma place. Je m'y sens bien. C'est surement parce que personne ne me connait, personne ne sait qui je suis. Peut-être que c'est mieux ainsi. Ne serait-ce pas merveilleux de pouvoir effacer sa vie passée, et de recommencer à zéro, sans être hanté par les peines et les erreurs vécues ?
Tous mes papiers administratifs sont remplis, complétés. Tout est en ordre, je peux rester au Japon pendant plusieurs années avant de devoir refaire mon visa. Peut-être que d'ici là, je serais déjà partie d'ici.
Moi qui croyait qu'une fois dans un pays étranger, aussi loin de chez moi, je changerais. Quel beau idéalisme. La première chose que j'ai fait en sortant de chez moi, étant enfin une résidence libre du Japon, ce fut de trouver un bar et de me commander une bière. Et une autre. Et encore une autre. J'ai du y rester pendant deux bonnes heures, en terrasse, à observer ces personnes complétement différentes de moi, et pourtant c'est fou comment on se ressemble.
Bon. Trouver un bon petit bar pas loin de l'appartement, c'est fait. Maintenant, construire une vie sociale saine. Faut aussi que je me renseigne sur les clubs. Je vais pas faire long feu ici, si je gagne pas ma vie.