omme nous reprenons la voiture nous arrivons rapidement au parc. J'espère que l'idée d'aller se promener là-bas et faire un peu de vélo plait à Ayden. Je suppose que oui car même s'il ne m’a pas directement répondu il a pris la direction du parc, et nous comme désormais garé juste à l'entrée. Je descends de la voiture et hoche le menton, soulagé, à la remarque de mon garde du corps. En effet il y a beaucoup moins de monde. Il fait encore froid dehors, et même s'il fait beau, les gens préfèrent aller dans des endroits chauds ou rester chez eux. Je les comprends, c'est ce que je ferais en temps normal. Pourtant je n'avais pas envie de quitter le centre commercial pour rentrer tout de suite au dortoir. Je suis d'humeur à me promener et profiter de l'air frais aujourd'hui. Nous ne sommes pas sortis - à part pour aller en cours - depuis le retour d'Ayden. Et je crois que ça nous fait à tous les deux le plus grand bien.

J'hoche une fois de plus le menton quand il me demande si on va louer les vélos. Je crois que l'endroit où on peut les louer est juste à l'entrée. Et d'ailleurs, on tombe dessus aussitôt qu'on a passé les grandes grilles noires en fer forgés de l'entrée. « Tiens c'est ici. ».Il n'y a personne, ce qui nous évite de faire la queue, et nous récupérons très rapidement les deux vélos que nous avons demandé. Je monte sur le mien attendant qu'Ayden en fasse de même, et commence à pédaler lentement. Le vent qui frappe mon visage me fait un bien fou. Faire du vélo à l'air libre est un passe-temps tout bête qui fait partie des nombreuses petites choses banales que j'ai oublié, à force de ne plus les faire. J'ai l'impression d'être complètement libre sur ce vélo. Que je pourrais pédaler pendant des heures et des heures, toujours tous droit, et que j'arriverai à l'autre bout du monde. Avec Ayden. Alors, un sourire franc s'affiche sur mes lèvres et ne s’efface pas. Ce qui est rare chez moi.

e n’ai pas non plus envie de rentrer au dortoir tout de suite, nous avons décidé de promener, d’agir comme deux amis et de profiter de cette journée pour faire ce qu’on ne fait jamais et j’aimerai vraiment qu’on continue de trainer ensemble encore quelques heures avant de retourner chez nous. Par chance Jia Heng propose une idée qui va nous occuper pendant un petit moment, faire du vélo en plein air dans le parc, je ne me souviens même pas si j’ai déjà fait une chose pareil, je suis sportif, mais on n'a pas réellement eu d’occasion comme celle-ci, je pense que mon absence nous a aussi fait prendre conscience qu’on ne devait pas s’arrêter à toutes nos responsabilités, je veillerai sur lui où qu’on soit, mais outre le garde du corps je veux me faire de nombreux souvenirs de lui, de nous dans des situations différentes, le genre de moments que je peux garder en mémoire même quand je ne suis pas proche de lui, comme lors de cette période , j’avais des souvenirs à me remémorer, surtout un en vrai, mais je ne veux pas avoir de regret, je veux que Jia Heng puisse parfois vivre autrement que comme le fils du Premier ministre et le seul endroit où on peut faire ça, c’est ici, à Tokyo.

Sur place il faut louer les vélos à l’entrée, par chance on trouve rapidement car l’emplacement est plutôt bien choisi, nos deux roues en mains je monte dessus en perdant l’équilibre au premier essai, j’avais zappé le truc, mais le second c’est parti, je suis Jia Heng de près, il a l’air de s’amuser et ça me fait sourire, surtout quand je le rattrape et vois son expression, je ne sais pas trop ce qu’il pense, mais je peux dire quand même que c’est agréable, la fraicheur du temps n’est pas dérangeante, je ne suis pas frileux de toute façon, mais je dirais même que ce vent sur nos visages fait un bien fou, il n’y a pas grand monde à part quelques personnes qui promènent leur chien ou discute sur un banc, on est assez libre de tous nos mouvements et quittant la selle j’accélère pour me laisser descendre la petite pente sans les mains, pas besoin de pédaler, c’est cool ce truc. Je freine arrivé en bas pour poser un pied-à-terre et regarder mon ami avec toujours ce léger sourire, pas besoin de mot on se comprend sans.

e ne peux m'empêcher de rigoler doucement, presque sans faire un bruit, lorsque Ayden loupe sa première montée sur le vélo. Lui que je croyais si sportif à oublier comment faire ? Nan, le vélo c'est une chose qui ne s'oublie pas, et bien rapidement Ayden me rattrape. Ca fait longtemps que je n'ai pas ressenti un tel plaisir en faisant quelque chose, et il s'agit en plus d'une chose toute bête comme faire du vélo. Mes études ne m'apportent pas de grandes satisfactions. J'aime bien les sciences politiques, c'est intéressant, mais ce n'est pas non plus ce qui m'épanouie dans ma vie de tous les jours, et franchement me rendre en cours tous les jours pour parfois apprendre des choses que mon père m'a déjà apprises quand j'étais plus jeune, c'est rapidement ennuyant. Et puis à côté de ça je n'ai pas d'autres activités que me permettent de me détendre. Normalement, je n'ai le droit de rien faire. Selon les directives de mon père je dois aller à l'université le matin, en revenir le soir, manger et me coucher.

Aujourd'hui je sors avec Ayden, je vais autre chose et ça me fait le plus grand bien. Si mon père l'apprenait il me sermonnerait certainement, mais ça fait bien longtemps que je ne l'écoute plus alors peu m'importe. Le vent soulève légèrement mes cheveux en arrière faisant aussi apparaître quelques larmes aux coins de mes yeux. Je regarde Ayden accélérer avant de dévaler la pente juste devant nous. Je souris toujours, en le regardant faire. Je prends du bon temps mais je suis content que ça lui plaise aussi. Je le rejoins rapidement en bas de la pente et lui rend son sourire. Je crois que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti si bien que cet après-midi.

Il y a peu de gens dans le parc. Beaucoup de personnes seules, quelques familles mais très peu. Pourtant, ce sont ces familles qui attirent mon regard. Les enfants courant à l'air libre, leurs parents leur courant après en essayant tant bien que mal de les rattraper tout en les disputant. Je les envie. Ces enfants ont une chance qu'ils ne réalisent pas encore.

e n’ai pas oublié comment faire du vélo, c’est juste que je n’en ai pas fait depuis des années, je ne me souviens même pas dernière fois que j’ai grimpé sur une selle, il faut dire que j’avais d'autres occupations bien plus importantes, mais je mentirai si je disais que cela ne me faisait pas du bien, tout comme à Jia Heng ce petit moment à l’air libre comme deux personnes normales me font réellement plaisir. Je ne suis pas aussi prisonnier que mon maitre, je dois rester à ses côtés et le protéger, mais ce n’est pas après moi qu’on en a, enfin c’est ce qu’on pourrait croire car je pense que tous ceux qui veulent le fils du ministre savent qu’il faut m’abattre avant de l’atteindre, je ne laisserai personne le toucher, je préfère mourir et encore, je ne crèverai qu’une fois qu’il sera en sécurité, c’est ça être un bon garde du corps n’est-ce pas ? Et plus encore, c’est mon ami...

Cette sortie pourrait être « dangereuse » mais aucun de nous ne pense ainsi à cet instant car on profite de chaque seconde de liberté face au vent qui caresse nos peaux, descendant les pentes, c’est agréable, il n’y a personne pour nous arrêter comme si nous étions simplement seuls au monde. Nous n’avons pas la chance d’être comme les familles qu’on peut croiser, j’ai dis adieu à la mienne quand je suis venue vivre chez la famille Li, depuis j’ai grandi comme un soldat et lui avec des contraintes qui l’ont empêché d’être un enfant plein de vie, mais nous avons malgré tout trouvé notre place, ici on a su construire d’autre chose que ce que les gens attendaient de nous, tout ce que nous n’avons jamais pu faire on peut encore me rattraper doucement, j’ignore combien de temps on a pour ça, mais je serais prêt à tout pour Jia Heng, si on croit que je suis sous les « ordres » de son père c’est faux, je n’obéirais qu’au garçon à mes côtés, il est « la » personne pour qui je vis et je ne le trahirais jamais. Je fais une pause, le regardant simplement. « On fait la course ? » Je ne suis pas compétiteur avec Jia Heng, c’est simplement pour s’amuser un peu plus et faire des choses inhabituelles.

i mon cher paternel nous voyait, il me détruirait certainement, et Ayden avec. Je suis son fils, mais ça, c'est juste les liens du sang qui nous le confirment. Il n'a jamais porté la moindre attention à moi, à part pour m'enseigner à prendre sa relève. Depuis l'âge de six ans je dois apprendre les différents gouvernements qu'il y a eu en Chine, les différents gouvernements du monde aussi, avec leurs partis, et toutes autres chose en ce genre. Je suis incollable question histoire politique du monde, vous ne m'aurez pas si on se lance sur ce terrain. Mon père préférait donc m'enseigner ce genre de chose plutôt que d'aller faire, par exemple, du vélo avec moi. Et si je me trompais, les punitions qui allaient avec étaient sévères... Et ce n'est pas franchement ma mère qui pouvait m'aider, elle n'était pas plus maternelle que mon père était paternel. Elle préférait passer son temps à faire du shopping, voir ses amies et les défier pour savoir laquelle était la plus riche et avait le plus de notoriété. Et quand elle en avait marre de voir la face de mon père, elle partait en voyage pendant plusieurs mois. Mais finalement, j'ai toujours cru que ma famille était identique aux autres, alors je ne me suis jamais plains. Je croyais vraiment que tous les parents du monde étaient comme ça. Le jour où Ayden est arrivé chez nous, je me suis alors dit qu'il y avait deux sortes de parents : ceux comme les miens, qui sont présents dans la même maison que leurs enfants, et ceux comme les parents d'Ayden, qui ne les élèvent pas et les envoie dans d'autres familles comme la mienne. Aujourd'hui, en voyant toutes ces familles si différentes les unes des autres, je me rends compte que j'étais loin d'imaginer tout ça quand j'étais gamin.

Lorsqu'Ayden me propose de faire la course, mon sourire s'élargit un peu plus. Je suis content de faire toutes ces choses que je n'ai jamais faite. Je hoche donc le menton « Le premier arrivé au bord du lac ? ». J'aperçois le lac un peu plus bas que je montre du bout du doigt. Puis, sans même lancer un top départ, je pousse avec forces sur mes pédales et dévale la nouvelle pente qui nous fait face. On a vraiment eu une bonne idée de sortir aujourd'hui !

e me ferai surement tué pour laisse Jia Heng vivre aussi librement, mais je me fiche bien du danger, mon rôle n’est pas d’enfermer le fils du ministre dans une pièce et le surveiller, je peux le protéger même a l’extérieur ou n’importe où ailleurs, au fond quand on vit ce genre de moment, de partage ça donne envie d’en découvrir davantage. Je n’ai jamais été gourmand, jusqu’à il y a quelques mois je ne m’intéressais pas à grand-chose, je ne connaissais d’ailleurs pas beaucoup les coutumes, les sentiments, les émotions, c’est encore le cas, même si j’évolue doucement je ne peux pas devenir extraverti ou agir comme tout ces jeune autour de nous, la vis qu’on ses gosses avec leurs parents riant ou jouant si innocemment, que ce soit moi ou Jia Heng nous n’avons jamais connu ce sentiment, on vit dans un monde opposé où il faut qu’il se fasse une place sous ma protection et survive aux trahisons et complots qui un jour lui tomberont dessus, si aujourd’hui on peut les éviter, en Chine ça sera tout autre, si j’avais un souhait, un seul choix je choisirais de rester ici sans jamais y retourner, après ce que j’ai vécu le mois dernier j’avoue que ce pays m’est aujourd’hui plus hostile que le reste du monde. Je propose de faire la course avec Jia Heng profitant de cette ambiance apaisée et légère, de notre sortie qui fait un bien fou, je peux le voir en le regardant et le sentiment qu’il ressent je le partage aisément, s'il est heureux je le suis aussi, mon humeur se calque sur celle de mon ami même si ce n’est pas la chose la plus visible chez moi.

Hochant la tête à ses paroles je le vois partir, descendre la pente alors que je n’ai pas encore décollé, surpris par sa malice soudaine je ne peux m’empêcher de me rebooster en me dépêchant de le rejoindre, pédalant à son niveau tout en défaillant la pente et la suivante pour apercevoir le lac qui devient plus grand a son approche. Arrêté devant se regarde Jia Heng le jugeant d’abord sans expression quelconque. « Tricheur. » Dis-je avant de sourire amusé par cette ambiance « normale » cette banalité inhabituelle. Descendant du vélo je mets la béquille pour m’approcher du point d’eau, mettant les deux mains dedans pour les portés à mon visage, le mouillant de sa fraicheur, tant pis si le temps est déjà bien assez frais comme ça, c’est agréable.

e dévale la pente qui nous fait face sans penser à rien. Je veux tout oublier. Juste me libérer l'esprit pour une fois, juste une fois. Ca fait un bien fou, comme si rien ne pouvait m'attendre, ou plutôt nous atteindre, Ayden et moi. Comme si une grosse bulle invisible nous englobait lui et moi. Je réalise rapidement qu'Ayden est déjà à côté de moi et je pédale un peu plus fort dans le but d'arriver premier, j'ai un instant oublié qu'il était bien meilleur en endurance que moi. Même si j'aime le sport, je n'ai malheureusement pas l'occasion d'en pratiquer autant que je le voudrais. J'aurais bien aimé par exemple, être dans un club de l'université, du football ou peut-être de l'athlétisme. Mais je peux toujours espérer, on ne me laissera jamais faire ça.

Finalement, j'arrive à arriver même pas un mètre avant lui au bord du lac. Il n'y a pas grand monde ici, je peux comprendre que les familles avec enfants préfèrent ne pas trop s'approcher du bord de l'eau. C'est bien, si on peut être un peu tranquille tous les deux. J'avoue que j'ai un peu triché mais à vrai dire, c'était ma seule chance de gagner... Je lui souris en réponse et le regarde se diriger vers l'eau et plonger ses mains dedans. Elle ne doit pas être chaude. Je pose également mon vélo et rejoins Ayden, m'asseyant à côté de lui. Je regarde l'horizon, laissant voyager mes pensées. Je ne me serais pas imaginé là, le sourire aux lèvres, il y a quelques mois de ça. Quand je n'avais plus de nouvelles d'Ayden, que je le croyais mort. A cet instant là je ne pensais qu'à une chose, mourir pour pouvoir le rejoindre. « Je suis content. » Ces paroles viennent de sortir de ma bouche sans vraiment que je m'en rende compte. Je décide de poursuivre. « Je veux dire... Je suis contente que tu sois là avec moi, qu'on puisse fêter ton anniversaire... » Je marque une pause et parle un peu plus faiblement « Que tu ne sois pas mort... »

e suis content de voir Jia Heng ainsi, loin des obligations, des contraintes, dans ce parc il n’y a que lui et moi faisant du vélo, rien d’autre. Je me dis à cet instant pendant qu’on descend cette pente qu’on aurait dû faire ça plus tôt, peut-être que ce qui nous a ouvert les yeux c’est la crainte d’être séparé, comme si l’évidence s'était pointée, bien qu’aucun de nous ne le dise avec des mots on a compris plus que toute autre chose qu’aucun de nous ne pourrait vivre l’un sans l’autre. Même si on sait que notre relation est forte et incassable, ces derniers mois nous ont ouvert les yeux sur beaucoup de choses et le moment venue on en parlera surement, bien que peu doué pour ça il faille bien le faire. Arrivé en bas second après la petite tricherie de Jia Heng je suis plus amusé que vexé bien sûr, même si je ne montre pas des expressions explosives je souris aisément pour le montrer, ce petit côté joueur de mon maitre qui semble revivre à cet instant suffit à me rendre heureux. Je me suis approché de l’eau pour y plonger mes mains et mouiller mon visage de cette fraicheur apaisante, les fesses sur l’herbe, m’appuyant sur mes mains je tourne seulement la tête vers Jia Heng lorsqu’il prend la parole, content ? Je ne dis rien, surveillant ses prochaine mots avec curiosité. C’est étrange de l’entendre dire ça, je le sais très bien au fond, mais je suis heureux et touché par ces ouvertures plus fréquentes et nombreuses que lui et moi créons, petit à petit, sans vraiment savoir où ça nous mène. Comme si l’on bâtissez un empire où nous serions seulement tous les deux, cet espace comme lorsque nous sommes dans ce dortoir que l’ont partagé, seul et isolé, protéger de tout, on élargit simplement cet espace recouvrant une liberté inconnue. Mes iris posés sur lui s’éloigne vers l’horizon silencieusement, mon sourire ne quittant pas mes lèvres, avant de finalement lui répondre. « Moi aussi, je suis content que tu n’ai pas sauté. » C’est bête, mais il me croyait mort et je suis revenu juste à temps, à quelques secondes ou minutes de plus et on se la jouait Roméo et Juliette. « De toute façon j’aurais sauté si j’étais arrivé en retard. » Sans hésitation, si Jia Heng n’était plus là je n’aurais aucune raison de vivre, c’est toujours aussi évident pour moi. Ma main mouillée, je lui envoie des foute dessus pour le rafraichir... On est bien là.

e qui peut paraître pour les autres, banal et un peu vide de sens, nous parait à Ayden et moi étrange, nouveau et à la fois très plaisant. Nous faisons des choses que nous n'avons jamais faite tous les deux alors que nous vivons ensemble depuis presque toujours. Notre arrivée au Japon, il y a quelques années, n'a pas du tout signifié plus de liberté, je pense que ni lui ni moi n'y avons pensé en fait. Nous avons continué à vivre comme nous vivions en Chine, alors qu'on aurait peut-être pu faire bien plus. Commencer à faire des choses simples comme aller faire les magasins ou aller faire du vélo dans un parc.

Mon coeur se serre légèrement lorsque mon garde du corps me répond, avec sérieux, qu'il est lui content que je n'ai pas sauté. Et mes yeux s'écarquillent un peu plus lorsqu'il m'avoue qu'il aurait sauté après moi si jamais il n'était pas arrivé à temps. Il ne me l'avait jamais dit, en fait on en a jamais parlé, mais je m'en doutais. Je sursaute légèrement lorsque je reçois les quelques gouttes qu'Ayden m'envoie. Ca fait du bien. « De toute façon la question ne se reposera plus, tu ne retournes pas en Chine sans moi. ». Ni nul part ailleurs d'ailleurs.

La nuit, depuis qu'Ayden est revenu, je fais souvent le même cauchemar. Je me tiens en haut du toit de l'immeuble dans lequel se trouve notre dortoir, je suis prêt à sauter. Je me retourne une dernière fois mais la porte menant sur le toit reste fermé, Ayden ne vient pas. Et je saute. Je me réveil lorsque mon corps tombe dans le vide. Je crois que toute cette histoire est encore totalement imprégnée en moi, et elle mettra peut-être du temps pour s'effacer totalement, pourtant je sais qu'elle disparaîtra. Passer du temps comme ça avec Ayden me fait déjà me sentir beaucoup mieux. « Ta journée anniversaire t'a plu ? ». Je souris à Ayden tout en pensant aux différents paquets qui sont dans la voiture. Ce sont les premiers cadeaux que je lui offre, sûrement pas les derniers.

partir d’aujourd’hui on pourra surement sortir plus souvent, je suis toujours méfiant des endroits ou de ce qu’on peut faire en dehors du dortoir et de l’établissement, mais tant que je serais avec lui rien ne lui arrivera et on le vois avec cette journée, même pour nous c’est possible d’être comme tout le monde, on doit juste s’y habituer un peu , bien que ce ne sois pas notre genre et qu’on risque encore de passer du temps ensemble enfermé, loin des regards où des dangers extérieurs à l’abri, faire du vélo, les magasins ou même, j’aimerais aller à la plage avec lui. Quand je vivant à los Angeles regarder la mer était plaisant pour le garçon que j’étais passant son temps à s’entrainer, les coucher de soleil s’abattant sur l’eau, même quelqu’un comme moi pouvait aimer cette vision, je voudrais le voir avec Jia Heng, partager un souvenir de mon passé.

Ce n’est pas un secret si Jia Heng avait sauté ce soir-là je l’aurais faits sans même penser, sans réfléchir, sans hésiter, parce que ma vie sans lui n’a pas de raison d’être, chaque personne sur cette terre à sa propre définition de la vie, son histoire, la mienne porte un prénom, son identité et celle qui me permet d’exister et ça ne va jamais changer. Je souris à ses paroles légèrement, la Chine hein . C’est censé être mon pays paternel, mais même en y ayant vécu avec Jia Heng toutes ses années il ne m’a jamais semblé plus étranger qu’aujourd’hui. Envoyant des goute d’eau sur mon maitre je m’amuse un peu avec ce qu’on a, profitant de cette légèreté et de chaque instant, j’affirme de la tête dans un « oui » enthousiaste, c’est apaisant et reposant. « On devrait faire ça plus souvent. » Je me relève en m’étirant. « On refait un petit tour et on rentre ? » Le temps de retourner à l’entrée, je pense qu’on a bien profité pour aujourd’hui, mais ce n’est pas fini, on pourra encore passer du temps ensemble au dortoir, manger ensemble et « discuter » en tout cas j’ai passé une super journée et j’ai même eu et fais des cadeaux, la « normalité » a du bon.