tenue. ∆ Vidant mon énième paquet de mouchoir, je me mouchais continuellement à tel point que je n’avais plus l’impression de sentir mon nez pourtant au milieu de mon visage. Il pellait, me démangeait, me piquait, sans compter que c’était une vraie fontaine à morve. Être malade ne me ressemblait pas, mais il fallait croire que je m’étais trop surmenée et que les microbes ont fini par avoir ma peau. J’aurais dû m’en douter lorsque dans le bureau, chaque membre de l’équipe disparaissait pour maladie. C’était inévitablement à mon tour, j’étais la dernière à tomber. Il faisait frais, il faisait terriblement froid, si bien que j’avais renoncé à sortir (vue mon état, il me suffisait de faire trois mètres pour m’étaler comme une crêpe sur le trottoir partiellement enneigé), à travailler (donner des ordres depuis Skype, ce n’était pas trop mon trip, surtout avec une équipe de bras cassé), contentant de passer ma journée avachie sur le canapé, télécommande à la main. Je me sentais mieux qu’hier, la fièvre semblait être partie et mon estomac était moins douloureux, suffisamment pour que j’attrape mon téléphone qui prenait la poussière sur la table basse et passe une commande : ce midi, je comptais déguster un bon bol d’udon.

Attendant que me soit livrée au loft, ma commande, je zappe pour la énième fois les chaînes télévisées. Comme si cela ne suffisait pas, je m’étais assise de façon non conforme, la tête à l’envers, je regardais et ricanais sans réellement en rire, il n’y avait strictement rien. Les informations passaient en boucle, la musique me donnait la migraine et puis les émissions de jeux étaient d’un goût vraiment douteux, même en milieu de journée. Le son d’un carillon se fait entendre, quelqu’un venait de sonner à la porte. Attachant mes cheveux en chignon, remontant sur mes épaules ma couette, je me traîne presque vers la porte, et l’ouvre. Perplexe, je dévisageais la silhouette féminine sur le palier, elle ne ressemblait pas au livreur habituel, sans compter qu’elle ne semblait pas être très ravie d’être ici. « Puis-je vous aider ? » demandai-je en forçant la courtoisie car le courant d’air frais m’arracha un frisson et un éternuement. Prenant conscience que j’avais posé ma question en coréen, je rectifiais rapidement en japonais, prenant le sourire le plus commerciale que je pouvais faire dans mon état.