Lorsque le réveil avait sonné ce matin, Noriko avait eu beaucoup de mal à se sortir du lit. La nuit avait été longue. Rien d’exceptionnel, la demoiselle avait décidé de faire ses journées de travail avec des horaires un peu décalés. Elle s’était vite rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de clients en soirée qu’en matinée. En effet, Tokyo étant une ville très active, il y avait toujours des fêtes un peu partout et c’était une aubaine pour un chauffeur de taxi, il y avait toujours tout un tas de gens à ramener chez eux alors qu’ils étaient dans l’incapacité de reprendre le volant. Seulement parfois, tout ne se passe pas aussi bien qu’on le voudrait. La nuit passée était justement de ce genre. Longue et interminable. On ne pouvait pas toujours avoir la chance de tomber sur des clients irréprochables. Noriko avait eu l’impression qu’on lui avait jeté une malédiction. Elle tournait dans les rues de la ville lorsqu’un groupe de jeunes lui avait fait signe. L’un d’entre eux semblait avoir vraiment abusé sur sa consommation d’alcool. Classique. Elle avait alors embarqué le jeune homme ivre ainsi qu’une de ses amies qui s’était proposée de s’occuper de lui une fois arriver à destination. C’était sans compter sur le fait qu’une fois la voiture en route, le jeune homme en question eu le mal de mer et que tout ce qu’il avait avaler durant la soirée se retrouve sur le siège du taxi. Le voyage s’était donc finit avec une odeur plus que désagréable. Bien sûr après ça, Noriko ne put pas continuer à travailler. Il lui fallait nettoyer l’intérieur du véhicule. Non seulement elle avait perdu du temps et donc de l’argent mais en plus, malgré tous ses efforts, une légère odeur persistait dans sa voiture. De quoi faire fuir sa clientèle.

Mais pour l’heure, elle avait d’autre préoccupations en tête. Si elle ne se décidait pas à bouger, elle allait finir par être en retard. Noriko finit donc par s’extirper de son lit et alla se préparer. Elle avala rapidement un petit déjeuné et se dépêcha de se mettre en route, non sans avoir embarqué son sac. Une dizaine de minutes plus tard, sa voiture se garait. La demoiselle se dirigea d’un pas soutenu vers le gymnase où avait lieu ses entrainements. Elle allait pouvoir se défouler un peu. Mais il semblait que sa malchance de la veille ne l’avait pas encore quittée. Un homme la bouscula en courant, lui arrachant son sac au passage. Elle ne mit pas bien longtemps avant de réagir et de s’élancer à sa poursuite. Heureusement pour elle, Noriko courait plutôt vite et elle ne mit pas bien longtemps avant de le rattraper. « Et vous ! Je vous conseille de me rendre ce qui m’appartient avant que je ne m’énerve. » L’homme se contenta de lâcher un rire et de continuer à courir. Noriko n’eut qu’un seul réflexe, attraper son sac que le voleur lâcha rapidement. Surprise dans son élan, elle ne put s’empêcher de tomber en arrière. Et alors qu’elle s’attendait à heurter le sol, elle fut étonnée de percuter quelqu’un. « Ouch, désolée. » Elle se dépêcha de se relever et tendis une main vers la pauvre jeune femme qu’elle venait de renverser. « Excusez-moi, je… et merde. » Charmant. Noriko venait de reconnaître la demoiselle qu’elle venait de renverser. Cette fille qui lui en voulait sans même qu’elle sache pourquoi. Et rien qu’à voir le regard qu’elle lui lançait, elle la détestait toujours autant. Noriko poussa un soupire, cette fille n’avait encore rien dit et elle était déjà énervée.

Comme elle s’y était attendue, la réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre et elle fut des plus violente. Accompagnée d’une jolie insulte à son égard. Est-ce qu’elle connaissait au moins le principe d’un accident ? Ou bien croyait-elle que la terre entière lui en voulait au point de tout préméditer contre elle ? Noriko ne savait pas ce qu’elle avait dans la tête, mais visiblement cette fille avait un sérieux problème avec elle. Ce qui avait le don de l’énerver. Elle avait conscience que ce n’était pas la bonne attitude à avoir dans ce genre de cas, mais c’était plus fort qu’elle. « Alors déjà, tu vas te calmer ! Un minimum de respect envers les gens ça te ferai trop mal à la bouche peut être ? » Il est vrai que la demoiselle était dans un sal état, son café s’était renversé sur elle et à en croire les rougeurs qu’elle voyait apparaitre sur sa peau, Noriko pouvait dire que le café en question devait être brûlant. En temps normal, elle se serait un peu plus inquiétée de l’état de la personne qu’elle venait de renverser, mais c’était un cas particulier. Elle voulait bien être gentille, mais pas stupide. Elle n’allait certainement pas montrer ses meilleurs côtés à une fille qui lui cherchait les ennuis à la moindre occasion. Noriko poussa un soupire. Cette journée pouvait-elle commencé plus mal ? Il ne lui restait plus à espérer qu’elle se terminerai mieux. « Je te signale, que je n’ai pas fait exprès de te tomber dessus. Tu vois, je n’ai pas encore des yeux dans le dos. » Effectivement, elle avait renversé la jeune fille suite au contre poids. Il s’agissait là d’un simple manque de chance, aussi bien pour elle que pour Noriko. « Et crois-moi, je me serai bien passé de te croiser aujourd’hui. » En fait, elle se passerai bien de la croiser n’importe quel jour. Cette fille était tellement insupportable. Comment pouvait-elle garder son calmer face à une personne comme elle ?

Noriko se demandait à quoi elle s’était attendue en essayant de parler avec cette fille. Il était évident qu’elle se foutait pas mal de tout et particulièrement de ce qu’elle pouvait lui dire. Avait-elle seulement écouté ? Pourquoi se donnait-elle encore la peine d’essayer de s’expliquer avec elle. Cette fille était bornée et avait visiblement décider de la détester sans la moindre bonne raison. Si quelqu’un lui avait demander pourquoi elles agissaient de la sorte l’une envers l’autre, elle aurait été bien incapable de répondre. Comment expliquer cette haine entre elles deux ? Noriko ne savait même plus comment tout cela avait commencé. Maintenant à ces yeux, Katreeya était simplement une gosse pourrie gâtée qui se pensait sans doute mieux que les autres sous prétexte qu’elle avait de l’argent et qu’elle fréquentait la royal. Bien sûr, elle ne connaissait rien de sa vie, mais si elle était tout à fait honnête envers elle-même, elle ne voulait absolument rien savoir de la vie de cette fille. Au contraire, si elle avait pu sortir de la sienne, elle ne s’en serait portée que mieux. Et pourtant, au fond d’elle, il y avait une petite voir qui lui murmurait qu’il se servait à rien de s’énerver de la sorte. Que cette fille avait surement des problèmes pour agir comme ça. Mais Noriko n’y prêtait pas attention et faisait rapidement taire cette petite voie. Pour elle, c’était une petite peste, ni plus, ni moins. Et elle n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds par une gamine de ce genre-là. « Rassure-toi, t’es aussi agaçante que moi. Et si t’avais un peu plus de politesse et de savoir-vivre, je n’aurai certainement pas besoin de te rappeler comment on se comporte avec les gens. » Certes, elle avait peut-être des problèmes dans sa vie, ou peut-être avait-elle un passé difficile à porter. Mais pour Noriko, rien ne pouvait justifier un tel comportement. Ni le justifier, ni l’excuser d’ailleurs. Elle avait mieux à faire que lui parler ? « Ho bien sûr, les gens comme toi se soucient bien peu des gens comme moi. Les pauvres. T’as raison, va voir ailleurs, ça sera bien mieux pour nous deux. » Il y avait du mépris dans sa voix, Noriko ne faisait même plus le moindre effort. Pourquoi faire des efforts pour une fille qui s’en foutait royalement et qui clairement n’avait pas le moindre respect pour elle ?[/b][/b]