Tenue ► La bibliothèque était bien l'un des endroits que Tao fréquentait le plus, sans compter la salle de répétition ou le dortoir, et pour cause, son petit ange Hoshi travaillait là-bas. Il avait l'habitude de venir, le regarder, travailler comme un amoureux transit, des étoiles plein les yeux, comme s'il était la plus belle chose au monde. Il profitait parfois de moment où le garçon rangeait des livres à leurs places sur les grandes étagères pour parler un peu avec lui, ou du moins essayer. Malheureusement pour lui, ce jour-là, Hoshi était derrière le comptoir, peut-être était-il en train d'entrer de nouveau livre dans l'ordinateur ou de faire, il ne sais quel corvée bureautique de bibliothécaire. Autant dire que le blond s'ennuyait ferme à l'instant présent. Il voulait absolument traîner sur le lieu, l'espoir de pouvoir avoir un quelconque contact avec lui n'avais pas complètement disparu. En attendant, il ne pouvait pas rester immobile au milieu de la carré à sourire comme un idiot sans paraître suspect aux yeux de n'importer qui. Alors il avait décidé, tout simplement, de parcourir les allées de la bibliothèque pour faire mine de chercher. Au moins, il ne donnerait pas l'impression d'un psychopathe observant sa prochaine victime.

Finalement, le terme prochaine victime était approprié, puisque c'est ce qu'allait être cette personne dans peu de temps. Une vision plutôt agréable d'un grand brun, qui de profil semblait être tout à fait charmant, entra dans son infaillible radar. Et comme un coup de pouce du destin pour le pauvre garçon qui s'ennuie, le ravissant jeune homme semblait chercher quelque chose sans le trouver vraiment. En bon samaritain, ou juste en tant que Tao, il prit son plus beau sourire pour aller secourir le pauvre homme en détresse. Arrivé sa hauteur, c'est un bien grand mot lorsqu'on se rendit compte de sa taille, bien que Tao n'était pas petit, il lança « Je peux t'aider peut-être, tu as l'air paumé. »  

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Tenue ► Il commençait à en avoir un peu marre. Il ne pensait pas que ses études d'art allaient être aussi encombrantes. Surtout en peinture et dessin. Même si le professeur ne donnait pas beaucoup de devoirs, Masaomi, éternel perfectionniste, mettait des heures à finaliser et peaufiner ses projets. Que ce soit un collage ou une toile, il aimait bien faire les choses. C'était son côté je-veux-être-le-meilleur-et-en-mettre-plein-la-vue qui faisait qu'un simple devoir qui ne devait pas dépasser les deux heures de travail, devenait un boulot qui durait tout un après-midi. Evidemment ses efforts étaient récompensés par le prestige que lui vouaient les profs, comme d'habitude.

Il scannait chaque livre de chaque étagère minutieusement du regard pour trouver celui qui l'intéressait. Il avait envie de lire un bouquin sur le rococo et le baroque. Bien qu'il était doué, il n'était qu'en première année et donc, en phase d'apprentissage. Heureusement qu'il était patient, il pouvait rester toute une heure à chercher un livre dans une section sans broncher. Au moment où il décida de changer d'étagère, il sentit une voix l'interpeller.

Ne s'attendant pas à ce que quelqu'un ait la bonté d'âme de venir lui donner un coup de pouce, il se tourna vers son interlocuteur, les yeux ronds et se désigna de l'index: « Moi..? » L'étonnement dissipé, il remarqua amusé que le jeune homme qui l'avait abordé s'était teint les cheveux en blond. Décidément, il ne s'habituera jamais aux asiatiques qui se teignent les cheveux, lui même ne s'imaginait même pas à quoi il ressemblerait s'il s'oxydait les cheveux et qu'ils deviennent jaune paille ou platine.

Il changea enfin d'étagère et se remit à la recherche de son fameux livre en hochant la tête: « En fait, je cherche un livre intitulé 'Le baroque et le rococo, deux genres à parts qui séduisent les mondains'.» Puis, se rappelant les bonnes manières, il refit face au blondinet en lui souriant, ses fossettes se démarquant de son visage: « Yoroshiku onegai shimasu. »

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Tenue ► Le jeune homme se tenait droit sur ces deux jambes afin de paraître plus grand face au garçon qu'il venait d'aborder. Il ne lui proposer que de l'aide dans sa recherche, mais il ne pouvait pas s'empêcher de comparer sa taille à celle de l'autre. Pourquoi semblait-il complexer dès qu'il croisait quelqu'un possédant une tête de plus que lui ? Enfin, il n'eut pas le temps de faire l'idiot bien longtemps puisque le brun se retourna vers lui avec un air a priori surpris. N'était-ce pas commun de proposer son aide à quelqu'un ? Son bel inconnu se pointa du doigt en demande si c'était à lui qu'il s'adressait. Le blond lança un regard autour de lui comme pour montrer à son interlocuteur que c'était le cas, puisque le rayon dans lequel ils se trouvaient été vide d'autre personne, il hocha ensuite affirmativement la tête comme seule réponse. Tao profita du léger silence qui s'installa entre eux deux pour observer son vis-à-vis. Bien qu'il fût très différent de Hoshi, le blond trouvait que le garçon avait un certain charme, ses cheveux bruns un peu en bataille, le style vestimentaire qu'il avait choisi, tout cela créait une certaine cohérence que le garçon appréciait grandement.

Le blond fut extirpé de son observation par la voix de celui-ci. Il lui énonça le nom du livre qu'il cherchait. Tao plissa les yeux, signifiant qu'il cherchait au fin fond de sa mémoire où pouvait se trouver se livre. Il connaissait les allées de la bibliothèque presque aussi bien qu'il connût les recoins de sa chambre, des livres, ils en avaient vu passés par centaines, il avait bien une idée de l'endroit ou pourrait se trouver celui-ci. Son esprit se retrouva hélas brouillé par le sourire du garçon, le tout complémentait par ces jolies fossettes qui s'étaient creusées sur ses joues. Comment voulez-vous qu'il réfléchisse avec cela devant les yeux. Tao secoua légèrement la tête, gratifiant son interlocuteur d'un sourire de son cru, il leva légèrement sa main en signe de résolution « On va le trouver ce livre. Mais, il me semble qu'il n'est pas ici. »   Ajouta-t-il en regardant le garçon, il lui prit alors la main comme il l'aurait fait avec n'importe qui d'autre « Il doit être deux allées plus loin, je t’emmène. »   Dit-il avant de le traîner alors avec lui.

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Tenue ►  Apparemment, le blondinet semblait avoir de l'humour et un caractère plus penché vers l'extraverti. Masaomi ne savait pas comment réagir au fait qu'il lui ait montré en se regardant autour qu'il n'y avait qu'eux deux dans la section. L'italien le fixa en levant un sourcils, en voilà un sympathique, il a bien une façon à lui de se tenir debout, il remarqua néanmoins que la veste du jeune homme était bleu à carreau tout comme sa chemise. Pourquoi je remarque ça moi? Il se tourna vers l'étagère, gêné. Il en conclut que c'était son travail en tant que model qui lui avait aiguisé la vue. Il parcourra le dos de chaque couverture de livre du bout des doigts, histoire de ne pas rater celui qu'il cherchait. N'empêche que c'est gentil de venir me proposer son aide, se dit-il. Son estime envers les japonais avait remonté d'un coup.

Il dit à son interlocuteur le nom de l'ouvrage en lui jetant un coup d'oeil. Travaillait-il ici? La bibliothèque est grande, il se demanda s'il allait pouvoir l'aider. Il remarqua que le blond arborait une expression pensive, sérieusement? Il va essayer de se rappeler de l'endroit où se trouve le livre en fouillant dans sa mémoire? Il le remercia ensuite, amusé.

Cependant son sourire s'évanouit aussi vite qu'il fut apparu. Il détestait les contactes physique avec des inconnus, et c'était exactement ce qui lui arrivait. On était en train de lui prendre la main. Sous le stress qui avait monté d'un coup, il retira sa main violemment et le dévisagea, les yeux ronds en se frottant les mains nerveusement. Il avait failli riposter avec un coup de poings, faute d'avoir vécu un passé assez tourmenté. Manquerai plus que je frappe des innocents maintenant. Il retira ses lunettes et essuya ses verres avec le bout de son pullover. Il ria nerveusement en regardant le blondinet: « Désolé. Ne fais pas attention à ce qui vient de se passer. » Il remit sa monture sur son nez: « Je vais te suivre, merci pour ton aide. » Il s'inclina poliment et attendit que le garçon l'emmène à la bonne section.

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Tenue ► Le caractère de Tao pouvait parfois poser problème, trop tactile, trop dynamique, trop impulsif. Ces points étaient généralement ceux avec lesquels les gens avaient le plus de soucis. La plupart du temps, ils s'y faisaient assez rapidement, sa personnalité rayonnante et ses blagues ratées étaient en grande partie responsables du fait que la chose passée mieux. Personne ne l'avait rejeté violemment jusque-là, et de toute manière, il n'acceptait pas qu'on puisse le rejeter. Pour lui, on ne pouvait que l'aimer. Alors quand le jeune homme face à lui retira violemment sa main de la sienne, Tao fut un peu surpris. Il s'était arrêté pour regarder sa main, comme s'il y avait quelque chose à l'intérieur qui aurait pu causer cet acte de la part de son interlocuteur, mais rien. Non, définitivement, il ne comprenait pas pourquoi l'autre avait agi de la sorte. Le blond lança alors un regard à son vis-à-vis qui avaient ôté ses lunettes pour les nettoyer avec un bout de son pull. Laissant de côté, bien rapidement, ce sentiment de rejet, il offrit de nouveau un sourire à son compagnon d'infortune. Celui-ci lui demanda de ne pas faire attention à ce qu'il venait de se passer, puis il ajouta ensuite qu'il allait le suivre tout en le remerciant.

Tao fit signe à l'autre que ce n'était rien, bien qu'au fond de lui, ce n'était pas le cas. Mais il se contenterait de balayer cela au plus profond de lui-même et de riposter une autre fois. « On est timide, c'est ça ? » Ria donc le garçon pour tenter de détendre un peu l'atmosphère. La formalité de son vis-à-vis ne lui plaisait vraiment pas. « Je n'ai pas encore de cave, alors je ne t'aurais pas emmené dedans, tu sais. » Niveau blague pourris et très mal placé, le garçon était le roi, c'était sans équivoque. Il haussa les épaules en glissant une main dans sa poche et il fit signe à l'autre de le suivre. « Bon, on va te le chercher ce livre, avant que quelqu'un d'autre de le prenne sous le nez. »

Il entama le chemin vers l'allée en question, et il retourna parfois en chemin pour lancer un coup d’œil au garçon qui l'accompagnais. « Tu étudies la peinture ou c'est de la pure curiosité ? » La question était-elle nécessaire ? Rare était les personnes qui empruntent des livres de ce genre dans le but de le lire pour le plaisir. Enfin, l'idée que quelqu'un face une chose de la sorte lui paraissait complètement insensé, il en fit d'ailleurs part au brun. « C'est bizarre de lire ce livre pour le plaisir quand même. Moi, je préfère les manges, ou les romans à la limite. » Le chemin n'était pas long jusqu'à la destination, alors ils furent vite arrivés, il pointa l'allée du doigt. « C'est ici normalement. Mais je vais chercher avec toi. » Se lançant dans la recherche du livre, on pourrait penser son interlocuteur sauvé des discussions sans but de Tao, mais hélas, il était très doué pour faire deux choses en même temps..

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Tenue ► Cela faisait un moment qu’il n’avait plus réagit de la sorte. Généralement, les gens savaient là où il était qu’il  ne fallait pas s’approcher de lui, son comportement violent lui avait construit une image qui ne pouvait que lui rendre service. N’amant pas trop que les autres ne se frottent à lui, les seuls qui venaient étaient pour la plus part mal intentionnés et voulaient lui régler son compte. Un des gros inconvénients de son déménagement au Japon était que les gens ici ne savaient pas qui il était, et donc l’abordaient comme si de rien n’était. Ce qui était le cas du blondinet. Il valait mieux que Masaomi ne baisse pas sa garde ou sinon le pauvre jeune homme qui était venu l’aider de bon cœur allait s’en prendre une. Il ne pouvait pas se permettre d’avoir des ennuis à l’université à peine arrivé, bien qu’il savait que ce n’était qu’une question de temps. Il espérait juste que son interlocuteur n’avait pas mal interprété son geste. Le sourire de celui-ci le rassura, il avait l’air de comprendre qu’il ne fallait pas le prendre personnellement.

Masaomi hésita à répondre à sa question. Même s’il savait qu’elle fut posée sous le ton d’une blague, il ne savait pas vraiment quoi dire. « Oui, légèrement. » Non, pas du tout. De toute façon, ils ne se reverront plus après qu’ils aient retrouvé le bouquin, pas vrai ? Juste un petit mensonge de rien du tout, ce n’est pas grave, pensa-t-il. Le blond continua sur la plaisanterie, ce qui alarma l’italien. Il comprenait vite fait les personnes à qui il faisait face et arrivait très souvent à les cerner. Généralement, les personnes aussi extraverties sont celles qui ont le plus de chances de l’agacer. Il sourit à sa blague, le regardant dans les yeux afin de savoir s’il devait s’en méfier ou pas. Si les yeux sont les miroirs de l’âme, ce n’est pas pour rien. Il ne m’a pas l’air bien méchant, j’espère juste qu’il ne retentera pas une autre approche du genre.

« Merci de prendre de ton temps pour m’aider. » lui dit-il en le suivant sagement tout en gardant une certaine distance entre eux. « Un peu des deux je t’avoue. J’étudie l’art mais j’avais aussi envie de m’informer sur ce genre de choses vu que je ne suis pas très fort avec ces deux styles. » Devait-il lui reposer une question à son tour ? Ou juste couper cours à la discussion ? « Et toi ? Tu travailles ici ou t’es étudiant ? » Paraître un tantinet ouvert est toujours la bonne solution pour ne pas avoir l’air trop froid. « Chacun a son image sur la chose. Lire ce genre d’œuvres est important pour sa propre culture générale, surtout quand on étudie ce domaine comme moi. » Masaomi trouvait que le garçon avait un petit côté enfantin qui lui rappelait un de ses petits cousins. On lui avait déjà dit quelque chose du genre quand il était encore en Italie. Il sourit à ce souvenir et demanda « T’aimes quoi comme romans ? » Il aimait bien aussi les mangas mais son domaine de prédilection était surtout les romans. Il adorait en lire. Tout le temps, n’importe où, n’importe quand. Un de ses seuls échappatoires avec la vie impossible qu’il était obligé d’affronter tous les jours.

Ils étaient enfin arrivés. Le blondinet lui dit que c’était là et lui proposa son aide encore une fois. L’étudiant se tourna vers le jeune homme -qui commençait déjà à chercher le livre, un sourire formel aux lèvres : « Merci beaucoup, mais ne te sens pas obligé de m’aider jusqu’au bout. Je peux continuer tout seul, je suis sûr que t’as mieux à faire. » Sur ce, il s’inclina une autre fois comme lui avait appris se mère une fois arrivés au Japon.

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Tenue ► Traversant les différentes allées de la grande bibliothèque, Tao avait entamer la discussion avec son cher inconnu. Il n'aimait pas les grands silences, mais surtout, il aimait connaître les gens, les petits détails idiots auxquels on ne fait pas forcement attention parfois. Bien que pour le moment, ses questions ne se faisaient pas trop intrusive. Il avait tout simplement demander à son interlocuteur s'il étudiait l'art, une question des plus banale. Ce à quoi il avait répondu que c'était le cas, mais qu'il voulait également lire le livre pour s'informer. L'art comme la peinture, cela dépassait le blond, il ne jurait que par le chant. Il ne comprenait pas les trois quarts des peintures qu'il avait dû étudier avec son paternel lorsqu'il vivait avec lui. Il avait dû le faire pour faire bonne impression lors des réceptions. Apparemment parler peinture ou sculpture durant un dîner aider à se faire des relations. Enfin, le grand brun pris la parole à son tour pour demande ce que Tao étudier ou s'il travailler.  « Non, je ne travaille pas là, j'étudie le chant. » Il était tellement fier de faire part de cela à l'autre. Chanter était la chose qu'il aimait le plus au monde, avec Hoshi bien entendu. Son rêve étant de devenir un chanteur reconnu, il donnait le meilleur de lui-même autant dans le chant, que dans l'écriture.

Le silence n'avait pas le temps de peser entre les deux garçons puisque Tao avait pris la situation en main et que contrairement à ce qu'il aurait pu penser, le brun semblait plutôt ouvert à la discussion. Son rejet de quelques minutes, auparavant, n'était pas si négatif que cela, le blond avait peut-être était trop rapide dans ses mouvements, dans sa façon d'agir. Mais il était comme ça et il ne pouvait rien y changer. Tout deux avait donc entamer un autre sujet, la lecture des livres comme celui qu'il cherchait. Il est vrai que pour Tao la chose représentait une sorte de bizarrerie. Cependant, il comprenait dorénavant pourquoi l'autre souhaité l'emprunter. Cela ne pouvait lui être que bénéfique dans la matière qu'il étudiait. La question de l'autre surpris un peu Tao qui ne s’attendait pas à ce qu'on lui demande ses goûts en matière de roman. Il s'était alors retourné vers son compagnon pour lui offrit un nouveau sourire. « J'aime bien les romans avec un côté fantastique, mais je t'avoue que je lis surtout ce que je trouve ici. » Dit-il en haussant les épaules. « Tu lis aussi toi ? »

En arrivant dans l’allée ou se trouvais le livre que le brun cherchait, Tao lui avait indiqué du doigt avant de commencer à chercher le livre sans même attendre une quelconque réponse de son interlocuteur. Mais l'autre s'était tourné vers lui, un sourire plus que formel sur le visage avant de s'incliner face à lui. Il n'avait définitivement pas besoin de se baisser si bas, Tao n'était pas un professeur ou même le directeur de l'établissement. Enfin, celui-ci le remercia de l'avoir aidé, mais qu'il ne devait pas se sentir obligé de faire plus. Le blond regarda l'autre en levant l'un de ses sourcils. Il mit une légère tape sur l'épaule du garçon, en riant au fait qu'il lui ait dit qu'il devait avoir plus à faire. Puis il s'accroupit pour voir les livres poser en bas de l'étagère. « Si je suis ici, c'est que je n'ai rien à faire. Puis, tu sais, ça ne me dérange pas de t'aider à le trouver. » Il observait un à un les titres présents sur la cote des livres, suivant le tracé du doigt. Il ne faisait plus attention à la réaction que l'autre pouvait avoir à ce moment. « Au fait, tu en as besoin pour un devoir ? Ça veut dire que tu peins ? Je comprends pas bien la peinture, leurs dessins sont trop bizarres des fois. »

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Tenue ► Il était facile de faire la conversation au blond, lui-même contribuait à quasiment la totalité de la tchatche. Il ne faisait que parler, beaucoup. Pendant qu’ils marchaient Masaomi ne pouvait détourner son regard de ses cheveux décolorés. Il n’y avait pas de racines. Plus il les contemplait et plus il trouvait qu’ils ressemblaient à des fils d’or. La même couleur que ceux de son meilleur ami. Son cœur se serra, la diversité de l’Italie lui manquait ; c’était un pays où se réunissaient différentes cultures et langues. Il avait l’habitude d’être entouré de blonds, de bruns, de roux de toutes les nationalités. Alors qu’au Japon, il voyait surtout des japonais. Ca paraissait logique dit comme ça, mais étrangement, le jeune brun s’attendait à quelque chose d’autre. Il s’attendait à être surpris, il pensait qu’il allait se dire ‘Eh bein, ce n’est pas vraiment comme je l’imaginais.’ En fait, il pensait que ça allait être mieux, ‘niveau diversité’ comme avaient l’habitude de dire ses amis. Il se sentit soudainement très seul. C’était ridicule de se sentir ainsi alors qu’il était sensé considérer ce pays comme son deuxième chez-soi. De plus, ce n’était pas le moment de penser à ça.

« Tu chantes quoi d’habitude ? » Il était conscient que sa question était très vague voir même inintéressante mais il ne pouvait faire autrement. Il ne voulait pas trop chercher à construire une phrase complexe en japonais dans son esprit, déjà qu’il se passait pleins de choses dans sa tête. Il ne s’attendait pas vraiment à ce que le blondinet soit étudiant en chant. Il le voyait mal être dans une sale de cours,  planté sur ses deux jambes, le dos droit à faire des exercices d’échauffements pour ses cordes vocales. C’était une matière qui requiert de la discipline et son camarade lui semblait être plutôt quelqu’un de sauvage et bruyant. Il était loin de s’imaginer qu’un son agréable puisse sortir de sa bouche en dehors de différents genres de nuisances sonore. « Au fait. A part chanter, tu sais jouer d’un instrument ? » Il se demanda s’il avait à faire à un quelconque virtuose de la musique. En grandissant, il avait appris à se méfier des apparences. Qui sait, peut-être que la personne avec qui il était en ce moment était un Mozart du chant déguisé en Simplet ? Même Einstein paraissait stupide sur les photos avec ses trois cheveux sur la tête et sa langue dehors. De plus, il avait bien envie d’apprendre à jouer de la guitare convenablement. Ses parents l’ont toujours obligé à prendre des cours de piano et de violon. Il avait passé différents concours et avait gagné le premier prix dans plus de la moitié de ceux où il y participait. Il avait décidé d’apprendre la guitare au lycée, mais faute d’avoir assez de temps,  jusqu’à présent il ne savait que gratter quelques notes qui sonnaient bien à l’oreille. Je me demande si je peux avoir des cours gratuits s’il sait en jouer.

Son interlocuteur semblait passer beaucoup de temps à la bibliothèque. Pourtant il n’y a pas de quoi puisqu’il ne travailait pas ici. Aimait-il être entouré d’ouvrages à ce point ? Quoi que Masaomi pouvait très bien le comprendre, sa maison idéale étant juste une grande bibliothèque avec un petit jardin au milieu pour garder des animaux. L’endroit parfait pour vivre. Le silence, l’odeur des livres, la compagnie de petites boules de poils pour ne pas trop se sentir seul. « Je ne pensais pas que t’aimais passer autant de temps ici. » Son image du jeune homme avait changé, apparemment il l’avait mal jugé. Il ne pensait pas pouvoir avoir un quelconque point commun avec lui. Surtout qu’il ne lui avait pas l’air d’être le genre à rester dans un endroit aussi calme à lire. « Je lis beaucoup oui.  » Sa phrase lui semblait trop courte une fois dite à l’oral. Il ne pensait pas être aussi flemmard aujourd’hui. Je devrai exercer mon japonais plus souvent. Les phrases courtes étaient le domaine de prédilection du jeune italien. Il allait toujours droit au but. Il détestait tourner autour du pot, il considère ça comme une énorme perte de temps qui ne pouvait que garantir l’incompréhension de celui qui l’écoute.

Une fois arrivés au bon endroit, Masaomi essaya subtilement de le faire partir. Sentant que s’il restait plus longtemps avec le jeune homme, surtout en cherchant le fameux livre, il pourrait tenter une autre approche qui pourrait engendrer une situation qui n’était pas la bienvenue. Il remarqua que le blondinet semblait légèrement surpris par sa trop grande politesse. Ce n’est pas comme ça qu’on est sensé se comporter au Japon ? Il resta perplexe, peut-être que cette façon d’agir qu’on lui avait inculqué ne touchait pas les jeunes générations ? Il vit la main du garçon se poser sur son épaule, il se crispa sur place et serra les poings. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non.  Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Du calme. Du calme. Du calme. Du calme. Du calme. Du calme. Du calme. Du calme. Il se laissa faire.  Du calme. Du calme. Un très mauvais souvenir tentait de se frayer un chemin parmi les décombres de son passé. Un épisode qu’il avait enfermé au fin fond de sa mémoire. Il reprit sa monture entre ses mains et la nettoya une autre fois. C’était un tic qu’il avait développé pour se contrôler et occuper ses mains. « Encore merci pour ton aide. » dit-il tout en contemplant les verres de ses lunettes.

Aux questions de son camarade, il répondit par un mot mono syllabaire. « Oui. » C’était la seule chose qu’il pouvait dire à ce moment. Il se mit aussi à chercher l’ouvrage non sans imposer une certaine distance entre eux pour ne pas que ça se reproduise. Peut-être que ma sœur avait raison, je devrai aller voir un psy. Il rejeta l'idée d'un hochement de tête et se mit à regarder les titres des œuvres sans trouver ce qu’il cherchait. « Il faut dire que le cubisme ou encore le surréalisme sont vraiment des genres bizarres. » Il essaya de se concentrer sur sa tâche et d’oublier. « C’est tellement étrange qu’on se demande vraiment si l’on peut considérer ça comme de l’art. » Parler pour oublier. « Pareil pour le fauvisme tient. » Il y avait pleins d’autres styles qu’il ne trouvait pas beaux ou encore ridicules. A croire que les artistes n’avaient pas le courage de perpétuer la tradition et se sont jetés sur quelque chose qui était original mais plus facile. « Et l’art moderne, quelle bonne blague. » Toujours oublier.

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Tenue ► La discussion suivait naturellement son cours, tombé sur quelqu'un d'ouvert dès la première rencontre n'était pas chose aisée, mais il fallait croire que Tao avait de la chance. Du moins, c'est ce qu'il pensait, enfin, du moment que l'autre ne reste pas emmuré dans son silence, c'est être ouvert pour le blond. Alors autant dire que les trois-quarts de la population mondiale est chaleureuse pour lui. Ça facilite donc les choses pour le garçon. Il n'empêche qu'il ne sentît que l'autre n'était pas forcement des plus à l'aise et ça le dérangeait beaucoup, il avait cette retenu propre aux Japonais, celle-là même dont Tao devrait faire preuve plus souvent. De ce fait, il restreignait ses actions un peu désinvoltes. Cependant, l'autre s'investissait tout de même, il parlait et posait même des questions parfois. Et celle qu'il venait de poser au garçon lui faisait plus que plaisir. Parlé de sa plus grande passion, le chant, c'était maintenant ou jamais. Mais avec retenu, il ne faudrait pas le faire fuir. « Je chante beaucoup de ballades ou de chanson pop, mais j'aime toucher à tous les genres alors j'essaye tout. » Il souriait en lançant cette phrase, il se souvenait de cette fois où il avait même était jusqu'à essayer de chanter de l'opéra. Bien que sa voix fût bonne, il trouvait la chose compliquée et fatigante alors il avait abandonné.

La question suivante, quant à elle, lui rappelait qu'il n'était pas vraiment bon dans d'autre domaine que le chant. L'écriture n'était pas un propre, il essayait parfois de composer également, mais le résultat n'était jamais concluant. Et lorsqu'il touchait à la musique, il avait cette tendance à être perfectionniste. De ce fait, il tentait rarement le diable en poussant la chose à son maximum, il se contentait de jouer ou composer lorsque les cours l'exigé. « Ma mère était pianiste, alors je joue du piano, mais j'ai jamais appris autre chose. » Dit-il en frottant sa nuque, comme s'il était gêné d'annoncer la chose. « Mais je connais une personne qui joue de plusieurs instruments alors ça aide pour composer ou autre. » Annonça-t-il comme pour détourner la discussion du fait qu'il n'était pas le parfait musicien qu'il aurait aimé être.

Une nouvelle fois, les deux hommes avaient dérivé sur un sujet tout autre, cette fois-ci, la lecture était à l'honneur. Tao avait été curieux de savoir pour qu'elle raison l'autre cherchait ce fameux livre. Et bien que la réponse lui eût paru logique, il ne pouvait pas s'empêcher de ne pas comprendre les personnes qui était intéressé par un sujet tel que celui-ci. Au fond, c'est une réflexion qu'il garderait pour lui-même. Il ne voudrait pas crée de malentendu avec le grand brun. Après tout, il était étudiant en art et cherchait à en savoir plus sur le sujet donc il faisait plus ou moins partie de ces personnes que le blond ne comprenait pas. Bref, ce qu'avait dit le grand fit réagir le garçon. Il ne pensait pas qu'il aimait passer autant de temps ici ? Tao fit une légère moue, avant de lancer un regard vers le bureau ou se trouver Hoshi à travers l'allée. La raison pour laquelle il passait autant de temps ici, ce n'était sûrement pas les livres. Mais il ne pouvait pas dire une telle chose à quelqu'un qui connaissait à peine, de toute manière, il ne comprendrait pas. Puis, il faut dire que l'autre avait raison, Tao ne collait pas vraiment à l'ambiance générale, il était bruyant et excité une bonne partie du temps. Alors croire qu'il passait autant de temps dans un lieu respirant le calme et le silence, c'était difficile à croire. Il se tourna alors vers son interlocuteur et haussa les épaules tandis qu'un petit sourire prenait place au coin de ses lèvres. « Bah, ça fait quatre ans que j'étudie ici, puis je viens chercher de la lecture aussi, et c'est bien pour faire une petite sieste entre deux heures de cours. » Avait-il dit sur le ton de la plaisanterie.

La recherche du livre avait vraiment commencé une fois qu'ils étaient enfin arrivés dans la bonne allée de la bibliothèque. Tao savait que le bouquin se trouvait ici, il l'avait rangé lui-même quelques jours auparavant, alors à moins qu'il ait été emprunter une nouvelle fois, il devrait se trouver ici. En attendant de trouver le fameux, le garçon avait décider qu'il allait continuer de voler les mots de la bouche du garçon qui l'accompagnait. Il avait négligemment dit qu'il ne comprenait pas la peinture ou du moins, l'art en générale et qu'il trouvait certains « dessins » bizarres. À son plus grand étonnement, l'autre ne le contredit pas, au contraire, il continua sur la lancer du blond en parlant des autres mouvements artistiques. Il citait des noms que le garçon connaissait vaguement, mais si on lui demandais de citer des tableaux correspondant aux mouvement, il aurait été bien incapable de le faire. Et à vrai dire, il était un peu perdu désormais. « Mais, euh... Tu aimes quel genre de peinture toi ? » Demanda-t-il après l'avoir entendu démonter une partie de ce qu'il connaissait, vaguement certes. Il savait bien qu'il y avait encore une multitude de mouvement artistique a cité dans le cas présent mais vu qu'il les trouvait presque tous bizarres, ce n'était pas une mince affaire de trouver une logique pour l'autre garçon. « Genre, le truc où ils font des points, ou les autres. Enfin, je ne suis pas assez calé pour t'en citer d'autre en fait. » Dit-il en fronçant le nez de mécontentement avant de retourner à l'étagère.

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Tenue ► Son interlocuteur semblait vraiment vivre pour sa passion. Au moment où Masaomi lui posa sa question, les yeux du blondinet semblaient d’illuminer. Il sourit à cette réponse, il ne s’attendait à rien en particulier et sa réponse ne l’a pas vraiment surpris. Après tout les ballades et la pop sont ce qui marche en ce moment. Il se demanda s’il avait l’intention de devenir chanteur plus tard ou une sorte d’idole. « Tu veux vivre de ça ? » Après tout, on peut faire des études par curiosité et sans vraiment en faire son métier plus tard. Généralement les artistes, ou ça passe ou ça casse. Ceux qui réussissent gagnent très bien leur vie tandis que ceux qui restent dans l’ombre peinent à finir la fin du mois. La plus part du temps, c’était plus une question de chance qu’autre chose. Après tout, le talent ne manque pas dans ce domaine. Il regarda du coin de l’œil son interlocuteur et son sourire béat. Il semblait le genre à être né avec une cuillère en argent dans la bouche. La chance peut frapper de différentes manières, pensa l’italien.

Masaomi était capricieux. Qu’importe ce qu’il voulait il pouvait l’avoir. Par ses propres moyens évidemment, son père ne cédait jamais à ses caprices même enfant. Et en ce moment, il voulait apprendre la guitare comme il le fallait. Comprendre comment ça fonctionnait et réussir à jouer tout et n’importe quoi rien qu’en écoutant une chanson. Il voulait devenir celui qui pouvait reproduire une mélodie sans avoir la partition sous ses yeux. Cela va sans dire qu’il était aussi très naïf, à sa manière. « C’est qui ? » Il voulait savoir s’il était à l’université, au moins il sera plus facile à trouver. De toute manière, même s’il habitait à Hokkaido il le trouvera. « Tu sais, les groupes marchent super bien aussi. » S’il ne peut pas jouer d’un instrument à part le piano il pourrait devenir le chanteur principal non ? Surtout que c’est toujours celui qui a le plus de succès, c’est vrai que ce mettre à faire du clavier sur scène ce n’est pas aussi imposant que de pouvoir être libre de ces faits et gestes en chantant le micro à la main et avoir de vrais interactions avec le public.

Ils marchèrent le long de l’allée, discutant de futilités. Le genre de conversation que l’on a avec les personnes qu’on vient de connaître. Il remarqua le regard furtif du blondinet, ce qui attisa la curiosité de Masa qui se retourna, perplexe. Il ne vit rien à part le bureau pour emprunter les livres. Il tourna enfin la tête vers son interlocuteur, le regard interrogateur. Aimait-il quelqu’un qui passait son temps ici ? Lui, aimer un rat de bibliothèque ? Il esquissa un sourire, les étudiants de cette université sont vraiment étranges, rien à voir avec ceux de son ancien lycée. « Je vois, tu es donc mon aîné. » Il avait du mal à y croire. Lui qui pensait qu’ils avaient à peu près le même âge. Sur cette réflexion, ils se mirent à chercher le fameux ouvrage. Son esprit tourmenté par des démons qui ont été relâchés dans son esprit à cause du blondinet. Masaomi avait commencé à parler tout seul sans s’en rendre compte. Cherchant nerveusement le titre du livre parmi tous ces bouquins. Il s’arrêta quand il entendit la question de Tao. Il se tourna vers lui, les yeux ronds. Il avait oublié qu’il était en compagnie. Il réfléchit, il y en avait pleins qu’il aimait mais s’il devait dire un genre en particulier… « Les peintures de la Renaissance, le symbolisme, le rococo, le réalisme et le Biedermeier. » Il resta un moment pensif, semblant avoir oublié quelque chose « Le pop art aussi c’est cool. » Il y avait encore bien d’autres courants qu’il aimait beaucoup mais les principaux étaient là. Il reprit ses recherches, plus calme. Un soudain fou-rire le prit « Le truc avec les points ? » il se força à ne pas faire trop de bruit, manquant de s’étouffer. « Le pointillisme. » Il respira un bon coup et lui dit qu’il n’aimait pas trop ce style. Il aimait tout ce qui était épuré et ‘limpide’. « Parle-moi des différents styles musicaux alors. » Il comprit que parler de peinture avec le jeune homme ne fera que rendre la conversation plus pénible.

Il cru voire un peu plus en haut sur l’étagère ce qu’il cherchait, il s’étira et prit le livre. C’était bien ce qu’il cherchait. Le sourire aux lèvres, il se tourna vers son camarade en montrant l’ouvrage. « Je pars l’emprunter, merci ! » Il s’inclina poliment et se hâta, content d’enfin pouvoir le lire en paix dans un coin.

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Tenue ► Tao avait cette fierté qui dégageait de sa personne dès que l'on lui parlait du chant. Il chantait par passion, parce qu'il aimait ça. Il avait découvert son « talent » alors qu'il était encore jeune et avait appris à le développer auprès de sa mère puis par la suite dans des chorales d'écoles. Depuis, la moitié du temps, il chantait, pendant les cours, pendant qu'il marchait, parfois sous la douche. Peut importait l'endroit, et les personnes qui pouvaient se trouver près de lui, il le faisait. Alors s'il voulait vivre de ça ? S'il en avait la possibilité, il le ferait. « J'aimerais bien. »  Dit-il simplement. « J'essaye de me construire une petite notoriété sur internet pour m'aider. »  Rit-il, pourtant, c'était la vérité. Il postait parfois des covers de chanson qu'il faisait avec Raijû, l'un de ses anciens camarades de classe et ami, mais aussi les chansons qu'il composait avec l'aide de Bo Gum. C'était un rêve qui lui demandait encore du temps pour se faire, mais il aimait en parler. Puis Tao annonça qu'il n'était pas doué pour autre chose que le chant et peut-être le piano. Mais l'instant d'après comme pour effacer cette mauvaise chose de son esprit, il échappa que l'un de ses amis était capable de jouer de plusieurs instruments. « C'est Bo Gum, il s'appelle Wolf Bo Gum. Il est plus jeune que moi, mais il joue beaucoup et il compose aussi. »  Tao sourit en parlant de son cadet, il l'appréciait beaucoup autant pour son caractère enfantin que pour son talent. « Il est vraiment doué. »  Puis son beau brun enchaîna sur autre chose, et cela fit tiquer le garçon. Il savait bien que les groupes marchaient bien en ce moment, il suffisait de voir toute les affiches sur les immeubles. Mais le blond préférait chanter en solo, pas forcement par égoïsme, mais plutôt parce qu'il ne se sentirait pas capable de gérer le stress ou les autres conflits qu'il pourrait y avoir. Faire un duo, une fois de temps en temps oui, un groupe pour tout le temps, non. De ce fait, il se contenta de hocher la tête à ce que le garçon avait dit.

Pendant leur chemin pour l'allée du précieux livre, ils avaient continué de parler de chose sans grande importance, il lui avait tout de même fait une réflexion qui l'avait fait réagir. Non pas méchamment, mais plutôt logique pour être tout à faire franc. La présence du blond pouvait être un mystère pour quiconque se trouvait ici. Mais sa raison, il la connaissait bien, il l'observait chaque jour comme une chose précieuse. Mais le garçon balaya le sujet en annonçant qu'il était à l'université depuis 4 ans maintenant. Le brun dit, quelque chose qui surpris plutôt le petit. Il était son aîné. Il voulait dire que le grand bonhomme qui se trouvait près de lui était plus jeune que lui ? Comment pouvait-il être si grand, la chose était totalement injuste. « Hum... Dis. Tu as quel âge au juste ? »  Tao ne s'en remettrait pas de savoir que le garçon est plus jeune que lui. Il dégageait un calme et une maturité qu'il était quasiment inimaginable, pour lui, d'avoir à moins de vingt-cinq ans au moins. Cependant, il chassa vite la chose de son esprit, il se sentirait trop déprimé s'il devait garder une telle idée dans la tête pendant plus de dix minutes. Finalement, le sujet de la peinture avait fait son apparition, Tao écoutait attentivement son interlocuteur lui parler des genres de peintures qu'il appréciait. Il avait de légères images qui se dessinaient dans son esprit à chacun de ceux qu'il citait, hélas, la chose ne se fit pas pour le dernier. « Le Biedermeier ? C'est quoi ? »  Demanda-t-il en se tournant vers le plus jeune, les yeux ronds. Finalement, l'autre continua sur sa lancée, lui parlant d'autre genre, avant de réagir de manière plutôt inattendue à ce que Tao avait dit. Le grand brun s'était mis à rire, ce qui eut pour effet de coller une moue un peu boudeuse sur le visage du blond. Oui, il n'était pas doué pour ce qui touchait à la peinture, mais avait-il besoin de rire ? Mais il n'y prêta pas longtemps attention puisque l'autre précisait qu'il aimait les choses épurées et limpides. Et pour le coup, le petit comprenait très bien, et au fond, il préféré cela aussi.

Son cadet était parti pour le relancer sur la musique, puisqu'il lui proposa de parler des différents styles de musique. Tao s'était attelé à la réflexion, il en connaissait un paquet sur le sujet, mais tout comme le plus jeune, il avait des préférences. Il ne pouvait pas sortir ceux qu'il aimait de but en blanc, il ne se sentait pas de faire l'impasse sur ceux qu'il aimait moins, mais à vrai dire, il n'eut pas vraiment le temps de se mettre à parler de ça. Le brun avait finalement trouvé ce pour quoi il était venu, il s'était de nouveau incliné face à Tao pour le remercier. Le petit se releva de sa position pour regarder son interlocuteur partir en direction du bureau. Il était content d'avoir pu aider son cadet, mais au fond, il était un peu déçu de ne pas poursuivre sa discussion avec lui. Il se tenait alors debout au milieu de l'allée, guettant le retour de son compagnon d'infortune. Le retour de celui qui goûtera à la persévérance du garçon, ou plutôt à son côté pot-de-colle.

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Tenue ► « Et tu commences à avoir des fans ? » lui demanda le brun, prenant soudainement son camarade très au sérieux. Il trouvait admirable d’encore trouver des personnes avec des rêves et de l’ambition. Il ne comprenait pas pourquoi son interlocuteur parlait sur le ton de la blague alors que c’était un sujet plutôt sérieux. Pour Masaomi, les rêves ne sont pas des objectifs à prendre à la légère. Peut-être était-ce parce que lui-même n’en avait pas ? Dans tous les cas, s’il en avait, il les chérirait et ferait tout pour les accomplir. Surtout que jusqu’à présent, il n’avait pour but que de simples objectifs inventés pour mettre constamment au défi et voir de quoi il était capable. Ses études en art n’étaient que pour passer le temps. Il aimait beaucoup le dessin mais ce n’était pas vraiment ce que l’on pouvait qualifier de ‘rêve’. Un jour, aura-t-il ce déclic qui rend chaque humain unique en son genre. Pour l’instant il ne se limitait qu’à faire ce qui lui plaisait et essayer de nouvelles choses. « Ce Wolf Bo Gum, est-il à l’université ? » Une de ses nouvelles choses était la guitare. De toute manière, avec tout l’argent mis de côté dans son compte banque, même si cette personne ne voulait pas lui enseigner la guitare, il pourrait se payer un prof particulier sans problème. « Accepte-t-il d’avoir des élèves ? »

Les étagères remplient d’ouvrages en tout genre défilaient à côté d’eux tandis qu’ils discutaient. Le blondinet semblait surpris par sa remarque. Peut-être même plus que Masaomi, qui avait toujours du mal à croire qu’il faisait face à un senior. « Je fête mes 19 ans cette année. » Il savait qu’il avait l’air plus vieux de ce qu’il ne l’était vraiment. Il était même le premier à l’admettre et même à en profiter. Que ce soit pour les faux papiers ou autre, son physique lui permettait d’entrer facilement en boîte ou conduire une voiture sans que les policiers se doutent de quelque chose. Fixant les différents titres qui se présentaient à lui, il se mit à étaler ses connaissances, non sans sourire d’un air compatis. « C’est un mouvement artistique des sphères bourgeoises autrichienne au…. Il réfléchit, ne se rappelant plus exactement du siècle, XIXème siècle je pense ? Les peintures mettent en scène des épisodes du quotidien, du style une famille en vacance. C’est plutôt réaliste et les couleurs sont claires et épurées c’est très beau… Même les portraits le sont.» Il remarqua un ouvrage en allemand qui parlait de ce genre artistique. Il le prit, ouvrit une page au hasard et lui montra les différents présentés. Il lui en montra un du doigt, le portrait d'un bébé. « Voilà. » Il regarda le jeune homme, les yeux tous pétillants d’intérêts « C’est beau hein ? On dirait une photo. » Il referma le livre et le remit à sa place en reprenant son air sérieux, comme si de rien n’était. Il aimait surtout les paysages et les peintures de pièces de maisons. Une certaine mélancolie s’en dégageait, ce qui pouvait attirer l’attention du jeune italien au point de se surprendre lui-même à avoir fixer la peinture durant plusieurs minutes.

Son livre trouvé, il salua son compagnon pour aller l’emprunter auprès  des documentalistes. Une fois son nom enregistrer dans la base de données, il fit demi tour pour trouver une place où s’asseoir afin d’étudier un peu et de s’avancer dans ses travaux. Il remarqua la tête blonde de Tao pas loin, debout là où ils s’étaient séparés. Il resta un moment à le fixer, perplexe. Il n’avait pas envie de rester avec lui encore plus longtemps de ce qu’il avait subit. Il fit demi-tour d’un pas pressé et contourna la section. Espérant qu’il ne l’ait pas remarqué. Son ouvrage sous le bras, il se dirigea vers une table vide, histoire de rester un moment seul, au calme.

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Tenue ►  « Des personnes sont fidèles au poste, mais de là à dire que c'est des fans, je ne sais pas. » Dit-il en réponse au grand brun. Quelques personnes, étaient bien présentes sur sa page, à suivre ce qu'il faisait ou bien à commenter ses vidéos, mais pouvait-il dire que c'était des fans, des personnes prête à faire du chemin pour le voir s'il avait la possibilité de se produire un jour sur scène ? Il en doutait, ou peut-être préféré t-il ne pas se faire d'illusions. Beaucoup de personnes se lancent dans le même domaine que le sien sans jamais réussir, Tao avait beau être d'un naturel optimiste, il lui semblait plus raisonnable de ne pas se faire d'idée, l'espoir n'a pas que des côtés positifs. Il croyait au fait qu'internet permettait à de nombreuses personnes de se faire connaître, mais quelles étaient les retombées ? Combien avait réussi à ne pas se faire oublier à peine quelques mois plus tard ? Non, il ne voulait définitivement pas mettre tous ses espoirs là-dedans. Même s'il n'y croyait pas, d'autre le faisait pour lui. Bo Gum était l'exemple parfait, il l'aider à composer de nouvelles chansons, il l'encourageait à chaque fois, et Tao était heureux de lui rendre la pareille à chaque fois qu'il en avait l’occasion. De ce fait, c'est tout naturellement que son nom avait pris place dans la discussion.  « Oui, il est en deuxième année d'art. » Lorsque son interlocuteur lui demanda si son cadet prenait des élèves Tao eus une absence. Il regardait le grand d'un air presque béat, puis il haussa rapidement les épaules.  « Ça par contre, je ne sais pas. Mais si tu veux, je peux t'aider à le rencontrer, tu pourras lui demander. »

Leur périple se poursuivait alors que le blond posait une unième question à son compagnon de fortune. À vrai dire, il avait du mal à croire que le grand bonhomme qui marchait non loin de lui, soit plus jeune que lui. Et la réponse que lui donna le garçon en question le surprit encore plus. Il avait à peine dix-neuf ans, silencieusement, le plus vieux regarda son interlocuteur, puis il murmura.  « Donc ça nous fait 5 ans de différences. » Non mais vraiment, le monde se foutait de lui. Dix-neuf ans, grands bruns, super canon, un physique de mannequin, il y avait de quoi faire des jaloux. Si Hoshi ne prenait pas le cœur du garçon, Tao s'y serait peut-être risqué, sait-on jamais ce que ça aurait pu donner. Mais grâce à Dieu, l'italien échappait à cela. Enfin, l'ultime range de livre le faisait à présent face et se plongeant dans la recherche la discussion avait dérivé pour prendre un penchant un peu plus intellectuel. Rare était les fois ou Tao apprenait quelque chose ayant un rapport avec autre chose de la musique. Mais son comparse lui permettait actuellement d'enrichir son savoir en matière de peinture, le plus jeune lui apprit ce qu'était le Biedermeier tout en lui indiquant la photo de l'une de ces peintures, chose qu'il observa avec le plus grand des intérêts. Il se permit même de hocher positivement la tête à la réplique du garçon. Finalement, le livre en question se retrouva entre les mains du brun, qui s'empressa d'aller l'emprunter sans même que Tao n'ai eu le temps de continuer à parler.

Laissé seul au milieu de son rayon, le garçon se tenait droit prêt à sauter sur son cadet si celui-ci se décidait à repasser par là. Il n'en savait pas encore assez sur le garçon pour lâcher l'affaire tout de suite, puis il avait ce côté pot-de-colle, très dérangeant pour certain, qui traînait hélas dans les points de son caractère. Ne voyant pas le beau brun revenir sur ces pas, ni-même au comptoir, le blond se dit que celui-ci lui avait fait faux bond. La chose étant, on ne se débarrasse pas de Tao aussi facilement. Il se lança alors à la recherche du malheureux dans la bibliothèque. Il ne lui fallut pas énormément de temps pour retrouver le garçon puis pour sceller son triste sort. S’avançant discrètement du jeune homme, il se pencha sur la table, face à lui, puis souffla.  « Alors on fuit ? »  Avant de rire légèrement. Il ne croyait pas si bien dire.

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Tenue ► Dans son pays, on donnait des chances aux jeunes talents de devenir célèbre à travers des émissions telles qu’X Factor, Italia’s Got Talent, Amici ou encore Ballando con le stelle. Les personnes qui gagnaient devenaient assez célèbres il fallait dire, et se construisaient une fanbase plutôt solide aussi. « Pourquoi ne pas participer à un talent show ? » Il y en avait sûrement au Japon. Après tout, des jeunes qui veulent réaliser leur rêve ne manquent pas les rues de Tokyo. S’il était à la place de son interlocuteur, il aurait fait le maximum pour atteindre son objectif. Après, il se doutait bien que le blondinet avait dû y penser. C’est juste que les personnes comme lui l’intriguaient. Masaomi avait l’habitude de réussir tout ce qu’il entreprenait, la défaite n’avait pas encore eu le temps de le rencontrer. Si ça ne tenait qu’à lui, il serait déjà célèbre et ferait des tournées dans tout le pays. Pourquoi se limiter alors qu’ils étaient encore jeunes et pleins d’énergie ? C’était l’âge d’or où ils pouvaient se permettre de faire ce qu’ils voulaient égoïstement. « Je compte sur toi pour me le présenter alors. » Répondit-il avec un léger sourire. Ce Bo Gum était son aîné d’une année et en plus dans la même section. Ca allait être facile de le trouver.

Tout en suivant les pas de son aîné, ce dernier lui demanda son âge. Oui, il allait bientôt avoir 19 ans. Il fallait dire aussi que son look d’aujourd’hui n’aidait pas ; on lui avait souvent dit que les lunettes le vieillissaient en plus de son aura qui le rendait plus mature. Il vit le jeune homme le fixer sans pour ensuite murmurer des mots incompréhensibles, apparemment il ne s’y attendait pas. Masaomi resta silencieux, amusé par le comportement de son vis-à-vis. C’était plutôt lui qui avait l’air plus jeune que ce qu’il n’était vraiment. Généralement, toutes les personnes qu’il avait rencontrées arboraient bien leur âge. Certes certaines étaient plus immatures que d’autres, mais il n’y avait pas vraiment de gros décalage entre l’âge mental et l’âge physique. Si le blondinet lui avait dit qu’ils avaient le même âge, il n’aurait pas bronché. Mais là, 5 années de différences… Ca voulait dire qu’au moment où l’italien était entré au lycée, Tao était déjà à l’université. Les japonais le surprendront toujours. Sur cette réflexion, il commença à chercher l’ouvrage tout en papotant avec son nouveau guide et en lui montrant un portrait au passage. Une fois le livre trouvé, il le remercia poliment et partit l’emprunter chez les documentalistes.

Il détourna la section pour ne plus recroiser Tao. Il n’était pas ingrat, juste il voulait rester seul pour s’avancer dans ses recherches. Avoir un inconnu collé à lui était la dernière chose qu’il voulait, surtout si cette personne en question lui paraissait un tantinet extravertie. Après avoir trouvé une table à l’écart des étudiants, il s’assit et se mit à feuilleter le livre. Il sentit la table vibrer et une voix lui parler. Il souleva la tête, les sourcils froncé. Tao l’avait retrouvé. Il ne comprenait pas pourquoi le jeune homme voulait à tout prix l’embêter. La bibliothèque était un endroit calme où les étudiants venaient pour lire ou étudier, pas pour faire de nouvelles rencontres. Néanmoins, il ne pouvait pas contredire ce que lui avait dit son aîné. Plus que fuir, il voulait l’éviter. Rester seul, plongé dans ses idées pour son projet. « Je suis ici pour étudier, il tapota le bout de ses doigts sur la page qu’il était en train de lire, un sourire faussement sincère s’était dessiné sur son visage, donc c’est ce que je fais, vois-tu. » Il sous-entendait que son interlocuteur devait prendre exemple sur lui et arrêter de le suivre. D’accord il l’a aidé pour trouver son livre, mais ça devait s’arrêter à là.

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Tenue ► Le blond savait que pour réaliser son rêve, il devait s'en donner les moyens. Mais peut importer le nombre de fois où il tentait de se pousser à aller plus loin, quelque chose le retenait. Il lui arrivait parfois de regarder l'une de ces émissions, s'extasiant sur la capacité vocale ou physique de certains, du courage qu'ils leur a fallu pour se rendre sur place. Il voyait bien que certains réussissaient grâce à cela, cependant, il savait un grand nombre d'autres s'était fait recaler, on s'était moqué d'eux, les avait rabaisser alors qu'il avait juste un espoir, le même que le sien. Hélas, c'est à cause de cette peur du rejet qu'il n'avait pas osé se présenter. Il ne supporte pas qu'on puisse l’éjecter comme un malpropre. C'est une chose que d'autre que lui ne comprendrait sûrement pas. Alors pour le moment, il se contenterait de faire les choses à sa vitesse, dans son coin, jusqu'à réunir assez de courage pour tenter sa chance. De ce fait, il se contenta de hausser les épaules pour seule réponse à son interlocuteur. « Pas de problème, je lui parlerais de toi ! »  Dit-il en souriant, contrastant avec l'air légèrement sombre qui s'était planté sur son visage quelques seconde auparavant.

La génétique ne cesserait jamais d'étonner le garçon, il devait avoir de bon gênes pour avoir un tel physique à son âge. Et surtout, il devait avoir vécu pas mal de chose avant que Tao ne le rencontre. Le brun dégageait quelque chose, quelque chose que le garçon ne saisissait pas. Il donnait cette impression de maturité gagnée au fil du temps, et des épreuves. Cette maturité qu'avait le père de Tao, mais que le blond n'avait pas encore acquit alors qu'il s'approchait de sa vingt troisièmes année. Son aisance matérielle, et le cocon que ses parents lui avaient créé devaient probablement être en cause, mais que pouvait-il contre cela à présent. Soit, tout deux continuèrent d'échanger des mots, son cadet lui enseignant presque plus de choses qu'il n'aurait été capable d'apprendre lui-même. Lui ? Il se contentait de rajouter son avis creux et autres idioties. Enfin, le plus jeune trouva son livre et se déroba du regard du blond. Fuyant jusqu'à ce qu'il soit hors de vue du japonais.

Mais, l'aîné n'en avait pas fini avec lui, et il comptait bien lui faire comprendre. Le chasseur Tao sur les traces de sa proie, et bom, il tire. Penché sur la table, les yeux sur les pages du livre dont ce dernier avait entrepris la lecture, il lui chuchota ce qu'il pensait en riant. Si l'autre fuyait, c'était raté. L'autre se contenta de lui dire qu'il était venu pour étudier et qu'il faisait ce pour quoi il était venu. « Mauvaise réponse. »  Lui dit-il en se saisissant du livre qu'il leva devant son propre visage. « Tu peux commencer ça plus tard, non ? »  Il disait cela, mais au fond, il ne voulait pas vraiment lui laisser le chose. Il souhaitait d'amuser un peu avec lui, en apprendre plus sur lui. Il l’intriguait, et ce n'était pas forcement une bonne chose pour ce dernier. « Tu ne veux pas jouer à un petit jeu avec moi ? »  Il n'avait pas l'intention de lui rendre ce pour quoi il était venu ; il posa même son menton sur celui-ci pour le bloquer. « Si tu gagnes, je te laisse tranquille, promis ! »  Il leva la main droite

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Tenue ► Satisfait de la réponse du blondinet, un sourire se dessina le long de son visage. Pour une fois qu’une rencontre au Japon lui était pleinement profitable. Continuant à marcher le long de l’allée, ils parlèrent de tout et de rien. Bien qu’il fût reconnaissant de l’aide de son aîné, il mourrait d’envie de s’éclipser. Et c’est ce qu’il fit une fois le livre trouvé, décidant ainsi qu’il allait le recroiser un autre jour pour lui rappeler sa promesse et lui présenter le guitariste. Il chercha un coin tranquille où lire et s’y installa, soulagé de s’être délivré de la présence étouffante de son aîné. Malheureusement, son instant de repos ne dura pas plus de quelques minutes. Il l’avait retrouvé et s’était même permis de lui arracher sous les yeux son livre. Masaomi inspira profondément, canalisant la colère qui commençait à se faire sentir. Il posa son regard sur son ouvrage puis sur le visage du jeune homme qui lui faisait face. Non, il ne pouvait pas faire ça plus tard. Il voulait en finir le plus vite possible et s’avancer dans ses études. Et apparemment, le mot ‘études’ ne faisait pas parti du vocabulaire du blond. « Je ne veux pas jouer. » répondit-il sèchement. Il avait passé l’âge de s’amuser depuis longtemps, ou du moins, ses loisirs étaient très différents de ceux des jeunes de son âge.

Il fixa un moment le livre calé sous le menton de son interlocuteur. En une fraction de seconde, il se pencha sur lui et le lui reprit en l’attrapant brusquement. « Laisses moi tranquille, maintenant. » fit-il, le visage à quelques centimètres de celui de Tao. Son bouquin tenu fermement dans sa main, il n’avait pas que ça à faire de perdre son temps avec lui. Il se redressa et posa son dos sur le dossier de la chaise, bras croisés. Il s’en fichait complètement du fait qu’il aurait pu blesser son aîné. Il lui avait manqué de respect, et à partir du moment où l’on osait franchir cette ligne, Masaomi oubliait toute forme de politesse. « Pars. » Il ne le détestait pas particulièrement, juste il était une source de nuisance. Et puis, il était le genre de personne qu’il oubliera au bout d’un jour ou deux, à part s’il le retrouve ailleurs. « Arrête de m’embêter. » Il tapa sur la table pour rendre son propos plus ferme, ce qui lui valu le regard interrogateur de quelques étudiants qui se tournèrent vers eux.

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Tenue ► Quand Tao avait décidé qu'il n'en avait pas fini avec quelqu'un, il fallait vraiment qu'il se passe quelque chose pour qu'il lâche la personne. Aujourd'hui hélas, c'était tombé sur Masaomi, et le garçon ne semblait pas d'humeur à entrer dans le jeu de son aîné. Le blond savait bien qu'il agissait comme un enfant gâté, un enfant à qui on n'a jamais rien refuse et de toute façon, il ne supportait pas qu'on lui refuse quelque chose. Alors lorsque son cadet avait rejeté sa proposition, ce ne lui avait pas plu du tout, de plus, le ton qu'il avait employé était à des années-lumières de ce qu'on pourrait appeler chaleureux. Non, décidément, le brun n'avait pas envie de céder au caprice de Tao. Et il lui fit bien comprendre en lui demandant de le laisser tranquille, juste après avoir récupéré le livre que le blond lui avait soutiré à peine quelques instants auparavant. La position qu'il prit par la suite, lui montrer à quel point son interlocuteur était sérieux. Tao se contenta d'une moue légèrement boudeuse, sans pour autant bouger de la chaise sur laquelle il s'était installé. Il était hors de question qu'il parte dans ces conditions.

À vrai dire, dans sa tête, il était juste hors de question qu'il parte. L'autre aurait beau le menacer, il ne céderait pas le premier. C'est qu'il pouvait faire preuve de persévérance le bougre. Et pourtant, au moment où Masaomi frappa sur la table, Tao se dit qu'il était peut-être temps de faire un repli stratégique. Bien entendu, il n'en avait fini avec lui. Mais comme dans toutes bonnes stratégies militaire, il fallait savoir quand sonner la retraite pour pouvoir revenir en force. Il plissa les sourcils avant de lâcher un léger rire. « J'y ai presque cru, le coup sur la table m'a fait sursauter. » Il ne se moquait pas de lui, c'était juste sa manière à lui de détendre l'atmosphère avant de partir. Après tout, ça lui ferait mal de se séparer de lui en "mauvais terme" . « Tu ferais un bon comédien, tu n'es pas tenté par le théâtre ? » Une dernière tentative pour la route, après tout, qui ne tente rien n'a rien.

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Tenue ► Masaomi pouvait devenir violent en un instant. Heureusement que le silence de la bibliothèque et la présence de plusieurs étudiants l’aidaient à garder un semblant de composition. Il ne manquerait plus qu’il ne batte un aîné à cause de son mauvais tempérament. Il était évident qu’il devenait nettement moins patient quand il s’agissait de garçons. Surtout des pots de colles dans son genre qui ne se gênaient pas pour faire tourner en bourrique le premier venu rien que pour faire passer le temps. L’italien fit bien comprendre à son interlocuteur que sa présence commençait à l’agacer et qu’il n’était pas vraiment le bienvenu à sa table. Il ne savait pas encore si son attitude à son égard allait faire changer d’avis le blondinet ou encore le persuader de partir. Tout ce qu’il savait, c’était que s’il ne le laissait pas tranquille dans les minutes qui allaient suivre, son poing n’allait pas se limiter qu’à la table.

Il observa le comportement de son aîné en silence, le regard fixé sur son visage. Voilà maintenant qu’il essayait de jouer aux copains-copains et de changer de sujet. Il n’était pas décidé à le quitter. Peut-être que le comportement adopté par le brun était la mauvaise option. Il soupira longuement avant de reprendre une position plus décontractée sur sa chaise, tout en gardant ses distances, son ouvrage fermement tenu entre ses bras. « J’ai déjà joué dans des séries. Ca te dit d’avoir le rôle du personnage tertiaire qui se lève et sort de la bibliothèque ? » lui proposa-t-il d’un air faussement innocent. Les aînés étaient censés être plus mature et calme que les autres. Alors pourquoi, de tous les élèves de l’université, était-il tombé sur un garçon aussi lourd ? « Tiens… Tu voulais jouer pas vrai ? Pourquoi pas au Roi du Silence ? » Tout en posant son indexe sur ses lèvres pour lui illustrer ses propos, il rouvrit son livre à la page qu’il était en train de lire il y a quelques minutes sur ses genoux. Il ne voulait pas que l’autre n’ait la mauvaise idée de le lui reprendre et lui faire perdre encore plus de temps. « Si tu restes calme, je t’offre un bonbon. » ajouta-t-il, la voix lourde de sarcasme. Il avait l’impression d’avoir à faire à un gosse.

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Tenue ► Non, Tao ne voulait vraiment pas lâcher l'affaire, il pouvait être pire qu'un chewing-gum accroché à la chaussure. Il avait pensé partir le moment ou Masaomi avait frapper sur la table, et il y penser toujours maintenant. Mais au fond, il ne s'avouait toujours pas vaincu, il en faudrait bien plus pour qu'il abandonne. Soit, de manière totalement incompréhensible, il avait décidé de reprendre la conversation avec le grand brun, comme si de rien n'était, presque comme si la réaction que ce dernier avait eue n'était qu'un jeu d'acteur. D'ailleurs, il lui fit la remarque, en lui disant qu'il ferait un bon comédien. Le blond était vraiment prêt à tenter n'importe quoi pour ne pas partir sur un échec. Parce que s'il partait maintenant, c'est comme cela qui considérerait la chose. Ou peut-être plutôt une tentative infructueuse, cela sonnait moins négatif et renvoyait presque à une future rencontre pour poursuivre où il avait abandonné. Enfin, pour tout dire, il ne s’attendait pas à ce que son bel interlocuteur ne lui réponde, alors lorsqu'il s'adressa à lui une nouvelle fois, ça mit le blond presque en joie. Bien qu'on puisse noter une pointe de sarcasme dans ses propos, de toute manière, Tao était au-dessus de cela, tellement qu'il ignora cette deuxième partie. « Ah oui ? Quelles séries ? »

Saouler son monde, c'était vraiment un talent inné chez lui. Encore plus lorsqu'on ne s'ouvrait pas à lui. N’était-ce pas ce que Masaomi de faire ? À essayer de faire fuir son aîné de la sorte. Le Roi du Silence, le blond, il ne connaissait pas. Enfin, si, mais c'était presque inconcevable pour sa personne. Il aimait bien trop parler pour ça. « Je ne suis pas très fort à ce jeu-là. » Dit-il au grand brun en fronçant le nez pour exprimer son désaccord. Puis l'autre ajouta que s'il se tenait tranquille, il lui offrirait un bonbon. Vraiment ? Il est vrai que Tao agissait comme un gosse, mais de là à essayer de le rendre sage avec une sucrerie, la chose était un peu abusée à son goût. Avait-il oublié qu'il parlait à l'un de ses aînés, ou était donc passer le respect dont il faisait preuve auparavant ? « J'ai largement passé l'âge d’être acheté avec des bonbons. » Il croisa les bras sur sa poitrine, prenant un visage faussement vexé, avant d'ajouter. « Tu sais, si tu avais accepté plus tôt, je serais sûrement plus là maintenant. »

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Tenue ► Masaomi repassa en boucle la scène où il prenait la tête du blond pour la cogner contre le bois de la table dans sa tête. Il criait intérieurement tout en gardant une expression impénétrable. La situation lui paraissait presque comique. Juste parce qu’il était dans une bibliothèque, il ne pouvait pas le toucher. Le blondinet ne savait pas à quel point il était chanceux de l’avoir rencontré dans un endroit pareil. Il fallait dire aussi qu’il s’était promis de se contrôler et d’éviter les problèmes, surtout à l’université. Son impatience s’accroissait au fur et à mesure qu’il entendait la voix du japonais résonner. Il ne répondit pas à sa question. Quand il regardait les séries, il se sentait gêné. Ses rôles étaient tellement différents de son caractère. Même dans les films où il jouait, il avait du mal à se reconnaître. Déjà qu’il n’aimait pas le montrer à sa famille, il ne manquerait plus qu’un inconnu le sache. « On devient fort en s’entraînant. Essaye donc. » Comment faisait-il pour être aussi lourd ? Même un hippopotame en resterait envieux. Il ne voyait pas comment Tao pourrait rester silencieux à part en lui brisant les dents ou en lui coupant la langue.

Son respect ? Il a rejoint sa patience en Alaska. Il ne pouvait pas respecter quelqu’un qui en avait un manque flagrant pour lui. « On ne dirait pas que t’as passé l’âge pourtant. » Il allait le considérer comme un enfant si c’était l’image qu’il donnait. A ces mots, il se leva et prit la direction de la sortie, l’ouvrage sous le bras. Il allait rejoindre les dortoirs. Il en avait franchement marre de son comportement puéril, de son soi-disant jeu stupide et de sa tête d’abruti. Il ne voulait pas se battre aujourd’hui. Il voulait juste étudier, en bon élève qu’il était.

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