TENUE ➤ Ma tête bourdonne, mes oreilles sifflent et mes yeux ne savent où se poser tellement il y a de l'agitation dans le véhicule. Le trajet a été plutôt rapide, vu l'allure du conducteur. Pas sûr qu'il est respecté les limitations de vitesse, mais je crois que tout le monde s'en fiche. Arrivé devant l'hôpital, ils n'ont pas cherchés non plus à se garer, s'arrêtant au plus proche des portes arrières pour décharger le brancard et le blessé avec. Toujours assis sur la banquette dure et inconfortable, je regard les ambulanciers faire disparaître Kellian va savoir où. Qu'est-ce que je suis supposé faire ? Les Otsuka m'ont poussés dans l'ambulance, mais ce n'est pas à moi de m'inquiéter pour Kellian. C'est de sa faute. Quelle idée de vouloir devenir mon ami et me changer. Je me prends la tête tout seul, secouant furieusement ma tignasse brune. Personne n'a fait attention à moi, ils m'ont laissés dans le camion sans se soucier de savoir ce que je comptais faire. Limite je pourrais leur voler le véhicule et me barrer loin. Ouais bon, faut que j'arrête de délirer. Sortant de mon trou à rat, je me permet de prendre la porte des urgences et d'ignorer l'accueil. Je m'en fiche, y a toujours personne pour me stopper et je m'introduis dans l'hôpital sans me faire arrêter. Kellian a vraiment disparu, j'ignore où ils ont emmenés aussi précipitamment. Mon portable vibre dans ma poche, ce n'est qu'un message de Saru qui me demande comment il va. Qu'est-ce que j'en sais, sérieux. Je m'en fiche... Pourquoi je reste là ? Un lourd soupir m'échappe et je m'installe sur un siège dans le couloir, attendant simplement de savoir s'il est mort ou vivant. Plusieurs infirmières passent, mais aucune n'est capable de me dire s'il va bien ou pas. C'est affligeant, puis j'ai envie de fumer en plus. ça m'irrite à chaque fois, ce fichu manque. Les heures défilent, Tora m'a prévenu qu'ils avaient trouvés son portable par terre et aussi, qu'il a dû répondre à son frère. Bah vas-y, invite les puisque tu y es. Si seulement je pouvais taper des pieds ou retourner l'hôpital, ça m'arrangerait. Maintenant j'ai un possible mort sur la conscience, une peine de prison au-dessus de la tête et sûrement le frère qui risque de débarquer. Pourquoi faut-il que les Otsuka n'en fassent qu'à leur tête ? Ils auraient pu garder ça sous silence, merde.

 TENUE ➤ Tout se déroulait normalement jusqu’à ce qu’Orion ne reçoive un appel. Oui, car maintenant, c’était devenu une routine d’être collé h24 par mon ancien camarade de classe. Depuis qu’il s’est mis cette étrange idée en tête, il ne me lache plus. Et tant que ça ne me gène pas dans mes heures d’entrainement, je laisse ça passer. Mais depuis cet appel, l’expression d’Orion a changé et ça m’intrigue. Je ne le quitte pas des yeux. Je reconnais diverses expressions. D’abord l’inquiétude, puis la peur et enfin la colère. Il a toujours été assez facile à lire et c’est un jeu d’enfant pour quelqu’un aussi observateur que moi. Je n’ai pas eu besoin qu’il me le dise pour l’accompagner je ne sais où. J’ai toujours été là pour Neon alors je le serai aussi pour Orion puisqu’ils sont une seule et même personne. J’ignore tout de l’histoire. Au début, je pensais que ça pouvait être lié à son frère puisqu’il m’a semblé très inquiet mais la colère qui l’anime ne semble pas être destiné à son ainé. Il doit y avoir quelque chose ou quelqu’un qui est responsable de l’état de Kellian pour qu’Orion se mette dans cet état. Durant le trajet, je suis témoin d’horribles insultes. Je ne m’attendais pas à entendre ces mots de sa part, mais encore une fois, mon visage reste le même. J’imagine qu’une autre personne que moi serait vraiment choqué par cette facette d’Orion. J’essaye de temps en temps de le calmer mais il n’a pas l’air de m’entendre. Je me demande ce qu’il se passe. Le taxi s’arrête devant un hôpital. Mon hypothèse s’avère se révéler juste. Orion saute de la voiture dès qu’il peut et se rue vers les urgences. Je m’occupe de payer le trajet avant de le rejoindre. Cet idiot est tellement obsédé par l’objet de sa haine qu’il ne se préoccupe plus de rien. Je me dépêche de le rejoindre avant de ne le perdre de vue. Je ne l’ai quitté qu’une seconde des yeux et le voilà qu’il se rue sur quelqu’un. Je m’approche de la scène. Momiji ? «  Orion…Calme toi. » Ma voix est toute calme comparée à celle de mon ami.

 TENUE ➤ Toute cette histoire me donne mal à la tête. Kellian ne m'a jamais rien dit sur son état de santé, parce que là, dans l'immédiat, je me doute fortement qu'il est malade. Après tout, nous ne l'avons pas frappé pour qu'il soit comme ça, alors ça vient uniquement de lui. Assis sur mon siège, je me mords la lèvre inférieure tout en réfléchissant à ça. Quand nous étions au café, il agissait vraiment comme un mec qui devait faire le plus de chose avant de mourir, lui-même ne voyait pas demain comme un nouveau jour. J'aurai dû faire le rapprochement! Mais même ainsi, est-ce que je l'aurai mieux traité pour autant ? Justement, je crois pas que j'aurai été plus doux ou compatissant, simplement parce qu'il est malade. Au mieux, j'aurai dû l'ignorer et l'éviter, jusqu'à ce qu'il disparaisse de lui-même. Pourquoi fallait-il qu'il s'acharne à ce point avec moi ? Parce que je ne l'aimais pas ? Parce que je serais le seul à ne pas le regretter dans ce foutu monde de malheur ? Quel débile, jusqu'au bout il aura agit sans réfléchir. Les heures défilent et mes songes ne sont pas plus lucides les uns que les autres, puis ils furent interrompu par l'intervention brutale d'une tierce personne. Perdu dans mes pensées, je ne l'ai pas vu venir et me suis reçu son coup de poing sans faire attention, manquant de chuter au sol sous la surprise et le coup. « P'tain! » Qu'est-ce qu'il me veut ce merdeux ? Il gueule après moi, mais je ne suis pas d'humeur à régler des comptes. Dans son dos, je ne fais même pas attention à Kaoru, l'homme sans expression qui me collait aux baskets pour diverces raisons. Sans perdre une seconde, je me redresse face à Orion et lui rend son coup sans prévenir. « PARLE MIEUX CONNARD! » Gueulais-je à mon tour, me retenant de lui en foutre une autre tellement il m'énerve. « Je lui ai rien fait! Il est tombé tout seul! » C'est tellement plus simple de rejeter la faute sur les autres, mais je ne suis pas 100% coupable non plus. Il aurait pu juste se barrer avant que cela ne se déroule, mais non. Fallait qu'il joue le super-héro qui sauve la vie de pauvre innocent.

 TENUE ➤ A nouveau, je ne suis qu’observateur de tout ce qu’il se passe. J’ai l’habitude et ça me plait bien. Je m’occupe de terminer en silence ce qu’Orion oublie de faire par précipitation. Ma présence ne se remarque pas mais pas mon absence. J’accélère le pas pour rejoindre mon ami dans les urgences. Momiji est là. Mais je n’ai pas eu le temps de le saluer qu’Orion lui donne un coup au visage. Entre les insultes et la violence, c’est vraiment la première fois que je le vois comme ça. Le « lui » de sa phrase me parait évident. Il n’y a qu’une seule personne qui peut inquiéter à ce point Orion, et il s’agit de son frère. Le personnel de l’hopital intervient tout de suite en séparant Orion et Momiji mais ce dernier parvient à rendre le coup à mon ami. Alors que mon ami s’est pris un coup, je suis là, entre les deux, à ne rien faire. De toute façon, je ne peux rien faire, s’interposer entre les deux est au delà de mes capacités et je risque plus de brasser l’air qu’autre chose. Pour le moment, je me contente de regarder les deux agir, essayant de comprendre au mieux la situation afin de la calmer. Mais ça se voit, les deux n’ont l’air d’entendre personne à part l’autre. J’apprends que Momiji a déjà attaqué Kellian par le passé. J’ai déjà été victime de ses tours mais rien de très violent jusqu’à là. Sauf qu’avec la condition de l’ainé Choi, je comprends que les conséquences peuvent être plus graves. En fait, je vois surtout Kellian ne pas lâcher Momiji malgré tout ça, c’est bien son genre d’être collant sur les bords, un peu comme son frère. L’ainé Choi a surement été confronté à une révélation choquante sur Momiji ou sur son entourage et s’est écroulé face à cela. Après, je doute qu’une simple révélation l’ait mis dans cet état, une révélation accompagné d’une attaque physique peut être ? Seul Momiji a la réponse.

 TENUE ➤ Y a pas meilleur moyen pour m'énerver que m'envoyer son poing dans la figure, pire par surprise. Je repensais encore à cette histoire, au fait qu'il est gardé ça pour lui plutôt que le dire franchement. En même temps, je me demande si la situation aurait été différente. Je ne sais pas, je suis perdu dans mes pensées et ce merdeux m'attaque par surprise. Fallait pas, impétueux comme je suis, valait mieux rester à quelques mètres, quitte à crier plus fort pour expulser sa rage. Une fois debout et bien en colère, je lui retourne sa droite et cela sans douceur. Les employés de l'hôpital ne tardent pas à se pointer et à nous séparer, mais le mal est déjà fait. Il a été fait bien avant notre arrivée dans cet endroit. Ouais, c'est en majeur partie ma faute, mais je ne vais pas le cracher si facilement. Kaoru nous observe en silence, pendant qu'Orion déverse son venin. « Il n'a pas qu'à être si faible! Je l'avais prévenu ton abruti de hyung, fallait le retenir! Quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Aller te plaindre à la police ? Me taper encore dessus ? Je te préviens, je ne me laisse pas faire. » Je rétorque, de la même manière que lui. Il m'accuse, mais j'avais déjà tenté de virer gentiment Kellian avant d'en arriver là. évidement, qu'il parle d'espérance de vie m'interpelle et je rage dans mon coin. « Qu'est-ce que j'en savais, hein ?! Tu crois peut-être que je voulais le tuer ?! » Non, je n'ai jamais voulu ça à qui que ce soit, même si je suis le pire des enfoirés. Les infirmières impuissantes face à notre dispute ne savent même pas quoi faire, marmonnant entre elles d'appeler la police. à quoi bon ? Pour faire rappliquer mon vieux ? Hors de question qu'il se ramène. « Vous! Barrez-vous! » Gueulais-je sur les pauvres femmes qui sursautent instantanément, mais qui sont toujours incapable de réfléchir et d'agir à la fois. L'un des médecins s'avance et indique aux filles de partir, tandis qu'il nous fait face. « Votre ami est dans une chambre, veuillez vous calmer. » Il parle pour nous deux, Orion et moi. Un regard mauvais dans sa direction, mais je ne dis rien de plus, attendant que le chirurgien nous indique sa chambre. Bon, je ne sais pas trop pourquoi j'irai le voir... Peut-être pour m'assurer qu'il n'est pas mort, tout simplement.

 TENUE ➤ Je suis témoin d’une dispute qui part aux poings. Orion est le premier à avoir frappé mais Momiji ne s’est pas laissé faire en lui redonnant un autre coup. Se mettre entre les deux est dangereux, mais heureusement le personnel de l’hôpital les sépare aussitôt. Je suis un peu comme eux, impuissant devant les deux étudiants. Je reste tout de même à côté d’Orion pour le calmer si ça devient trop violent. Nous sommes dans un hôpital et Kellian n’aurait pas voulu savoir que son frère s’est pris un coup parce qu’il s’en est pris à Momiji. Honnêtement, je ne pensais pas voir mon ami sous ce jour. Il est bien différent de celui qui me colle tous les jours. Je pourrais avoir presque peur de lui si je n’étais pas Kaoru, le robot sans expression. Je les laisse « s’expliquer » entre eux. Je n’ai pas mon mot à dire dans l’histoire. Je connais Kellian, j’apprécie -de temps en temps- sa présence mais je n’irai pas à insulter Momiji. Il a déjà reçu pas mal d’insultes depuis l’arrivée d’Orion. On va me prendre pour un sans coeur, mais je garde juste mon calme dans toutes les circonstances. Et puis, Orion n’a pas besoin de moi pour engueuler notre ainé. J’observe le lapin. Est ce qu’il ressent de la culpabilité ? Est ce qu’il se sent mal d’être en partie responsable de l’état de l’ainé Choi ? Ses expressions m’ont toujours fasciné et cette fois ci n’échappe pas à la règle. Je serai curieux de voir l’expression du regret sur le visage du lapin. Mais pour le moment, je ne vois que de la colère et de l’agacement. Les infirmières ne savent pas comment gérer la situation. Ce n’est que lorsque le médecin arrive que les choses redeviennent plus calme. Orion attaque le nouvel arrivant de questions mais n’attend pas la fin des réponses. Je voulais rester pour parler avec le spécialiste sur l’état de Kellian mais Orion me tire à toute vitesse vers la chambre de son frère. On le retrouve, allongé sur le lit, encore inconscient. Je le fixe attentivement. C’est donc ça la vraie condition de Kellian. Je connaissais son état mais ça fait « bizarre » de le voir presque sans vie, lui qui était tellement bruyant. Momiji ne tarde pas à nous rejoindre, ce qui ne plait pas à mon ami. Je secoue légèrement la tête. «   Orion, tu fais trop de bruit. » Je ne dis pas ça pour défendre Momiji mais juste la vérité. J’attrape le bras de mon ami et l’amène près de son frère. «  Il a bougé. » Je dois être le seul à avoir remarqué ce détail mais c’est vrai, j’ai effectivement vu Kellian réagir.

 TENUE ➤ Les crises peuvent être violente jusqu’à me faire perdre connaissance et me plongé dans un coma jusqu’à la fin, mon médecin m’a prévenu que les prochains mois seraient durs et que je serais de plus en plus exposé à ma maladie, bien que ce soit mon cœur le problème, les symptômes sont identique a des crises cardiaques répétées, douleurs, manque d’air, plus d’oxygène, sueur, tous mes muscles ne répondent plus comme paralyser par cette fréquence instable. Je suis le mieux placé pour connaitre mon état de santé, je savais ce soir que j’allais y être confronté et je me suis simplement écroulé, le noir total, combien de fois devrais-je encore faire face à ces situations ? J’ignore combien de temps je suis resté ainsi inconscient où ce qu’il a fallu me faire pour me sortir de là vivant, je ne compte plus les interventions auxquelles je fais face, les reboots, les défibrillateurs qu’on m’a infligés pour me ramener quand mon organe s’arrêter, je suis un rescapé, je continue de m’accrocher a la vie même quand on m’avait annoncé que je ne vivrais pas au-delà de ma majorité, j’ai défié la mort pour rester encore parmi eux, mon frère, mes amis, je sais qu’un jour ou l’autre ça sera le moment et que le médecin annoncera la nouvelle à Orion, mes parents, les autres qu’ils soient au courant ou non, ça ne changera pas le fait que je suis mourant. J’entends des voix autour de moi et sortant doucement de mon inconscience j’ouvre lentement les yeux, je peux sentir les appareils branchés autour de moi, une routine pour un habitué des hôpitaux, je reconnais immédiatement l’endroit, regardant autour de moi pour voir mon petit frère et Kaoru ? N’ayant pas encore remarquer la présence de Momiji de l’autre côté de la pièce... Soulevant le masque qui m’aide à respirer. « Qui t’a prévenu ? » Demandais-je faiblement à mon cadet encore épuisé par la crise et ensuqué par les cachets.

 TENUE ➤ Il est bien remonté le pauvre petit frère, à croire qu'il va encore me sauter à la figure pour m'arracher le visage et en faire de la tapisserie avec. Sérieux, il grogne beaucoup, montre les dents et aboie tout autant. J'ai envie de le pousser dans les escaliers, pour qu'il ferme un peu son clapet. « Je n'ai jamais voulu l'approcher, c'est lui qui a voulu. Si tu dois crier sur quelqu'un, fais-le sur Kellian. » Sans remord, je lui balance ça comme ça, la voix dure mais pas criarde. Il semble oublier que je n'ai jamais couru après son hyung, que je n'ai jamais voulu qu'il me colle, mais s'il aurait été un peu plus raisonnable et casse couille, peut-être qu'il ne serait pas dans cet état. Culpabilité ? Non, c'est trop tôt pour ajouter ce mot à la liste de sentiment que j'éprouve pour l'instant. Il me fait rire, de la colère je passe à l'hilarité. « Tu as raison, j'avais prévu mon coup à l'avance. » Sauf qu'il n'y avait pas l'option « crise cardiaque » dedans, à la limite je voulais lui faire suffisamment peur pour qu'il arrête de me tourner autour en croyant pouvoir devenir mon ami. Les infirmières sont là pour nous séparer, mais ça n'arrange rien à la situation quand je m'énerve contre elles. Même Kaoru a compris qu'il ne fallait pas s'interposer entre nous deux. Finalement, un médecin nous donne des nouvelles de Kellian et son petit frère s'empresse d'en savoir plus. Bizarrement, je les suis vers la chambre, sans trop savoir pourquoi je me donne autant de mal pour une victime. Parce que oui, Kellian a bien été victime de ma violence et de ma connerie profonde. Bien que je ne réalise pas encore à quel point la situation peut être grave. à peine arrivé devant la chambre qu'Orion recommence à piailler, parlant de lave, de volcan... Je le regarde comme si c'était un fou. « Tu as quel âge ? » L'air de dire qu'il est complètement timbré le mioche. Kaoru le freine un peu et je soupire, restant bien à l'écart d'eux en m'appuyant contre le mur à côté de la porte. Là, je suis suffisamment loin pour lui ? Pff, ils me font tous chier. Entre temps, Kellian revient à lui mais ne me remarque pas encore, questionnant son frère. « Mes potes. » Répondis-je à la place du plus jeune, sans quitter mon coin et sans franchir la limite. Ce n'est pas la meilleure solution, mais je ne peux pas rester à l'écart seulement à les observer.

 TENUE ➤ Les deux se disputent mais d’après moi, ce n’est pas le moment de trouver qui a le plus tord dans l’histoire. Momiji a sa part à jouer mais il n’a pas totalement tord, Kellian est du genre à rester malgré le rejet des autres. C’est à la fois une qualité et un défaut. Et dans ce cas, même si j’ignore ce qu’il s’est réellement passé, Kellian a été imprudent. En fait, il l’a toujours été. Je n’ai jamais douté un seul instant que la condition physique de l’ainé Choi était si critique. J’ai su pour sa maladie que lorsque j’ai découvert l’identité de Neon. Ce dernier me confiait qu’il avait un frère malade donc si Orion est Neon, le frère malade n’est personne d’autre que Kellian. Dire que je me fiche de sa condition est faux, je me fais du soucis pour lui. Je ne suis pas aussi expressif qu’Orion, c’est tout. Ça ne sert à rien de se chamailler, le plus important est de savoir si Kellian va bien. Heureusement, un médecin finit par apparaitre et à ramener le calme. Apparemment le malade est toujours inconscient mais la crise a été contrôlée. Tout de suite après avoir entendu la chambre de Kellian, mon ami m’attrape par le bras et m’emmène dans là bas. Le lapin nous suit à son rythme, ce qui n’enchante pas Orion. Je retrouve un peu son côté gamin lorsqu’il délimite les zones que Momiji ne doit pas franchir en les comparant à de la lave. Qui pouvait croire que c’est de cette même bouche que sont sorti les insultes de tout à l’heure ? Au final, je ne sais même pas si je dois en « rire ou en pleurer » - simple expression, bien évidemment. Je ramène l’attention d’Orion sur son frère. Je l’ai vu bougé, il ne va pas tarder à se réveiller. Je doute que de voir son cadet se disputer avec une autre soit le meilleur accueil possible. Le malade ouvre peu à peu ses paupières. Je remarque les larmes que mon ami tente de cacher ainsi que la surprise de son frère en me voyant. Je m’approche de lui. «  Je sais pour ta maladie, tu n’as pas à mentir.  » Autant qu’il soit franc avec son frère.

 TENUE ➤ Le réveil suite aux crises peut varier selon leurs intensités, suite au soin, j’ai pu sortir de cette inconscience assez rapidement pour apercevoir du monde dans ma chambre, je ne sais pas comment mon petit frère a pu apprendre si vite que j’avais été transporté ici, la première option qui me vient naturellement est que les médecins ont trouvé mon téléphone portable et appelé le membre à prévenir, mes parents étant trop loin c’est Orion qui est forcément prioritaire, c’est mon petit frère. Finalement ce n’est pas lui qui me donne une réponse, mais une personne de l’autre côté de la pièce, tournant ma tête lentement pour poser mon regard sur Momiji, je reste silencieux sans rien dire, le fixant simplement de mes iris sombres. La question d'Orion me fait changer l’orientation de mon regard pour revenir sur mon cadet, un sourire discret je suis loin d’être dans mon meilleur état, mais je suis habitué à feinter quand les choses ne vont pas bien, même si Kaoru me prend de court en avouant savoir pour ma maladie, forcément Momiji le sait aussi alors ? « Fatigué. Mais je ne vais pas mourir aujourd’hui. » Un peu d’humour noir, je ne veux pas qu’il s’inquiète, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. « Désolé de t’avoir inquiété. » Ajoutais-je en reposant le masque à oxygène sur mon visage, souriant toujours, je tente de me redresser un peu malgré que mes muscles semblent aussi solide que des pailles en plastique. Apercevant des marques sur son visage et celui d'Usagi. « Qu’est-ce que t’as fait ? » Je suis certain que c’est mon petit frère qui s’est rué sur Momiji, je ne lui reproche rien, mais je n’ai jamais voulu qu’il en vienne aux mains par ma faute, mon rôle est de protéger mon petit frère, mais finalement c’est lui qui continue de me défendre... « Pourquoi tu es venu ? » Questionnais-je Momiji sans me faire d'illusion, il aurait pu me laisser là et s’en aller, mais il y a surement une raison a sa présence. J’ai compris ce soir que je ne devais plus me faire d’idée le concernant, c’est surement ce qui me fait le plus de mal dans l’histoire, j’ai beau être tenace ou optimiste, avoir voulu être son ami fut ma seule erreur.

 TENUE ➤ Kellian n'a pas l'air en forme, en même temps après son attaque... Je ne comprends pas tout, c'est encore un sujet inconnu pour moi et même si je donne l'impression de m'en foutre royalement, ça m'intrigue au point d'être dans la même pièce qu'eux. Si si, je suis partagé entre mon sale caractère qui me dit « tu t'en fous » et le reste qui pense le contraire. Bref, c'est plutôt facile de m'ignorer mais même en disant une telle chose, je peux sentir, croiser et soutenir le regard du malade. Il doit m'en vouloir à mort, c'est compréhensible mais ce n'est pas pour autant que je regrette mon coup. Borné jusqu'au bout, y a pas à dire. Kaoru parle de maladie, Kellian plaisante sur sa condition et moi je suis comme un con. J'ai bien compris qu'un truc clochait, mais pas quoi encore. Quand est-ce qu'ils vont m'expliquer ce bordel ? Ah oui c'est vrai, je suis censé m'en foutre royalement. Kellian interroge son frère après avoir vu nos têtes mais j'hausse les épaules, l'air de dire que je m'en fiche pour le coup, autant celui reçu que rendu. Quant à la seconde question... « Pour m'assurer que je ne t'avais pas tué. » Clairement et simplement, je ne tourne pas autour du pot et ne passe pas non plus par quatre chemin. Je me doute qu'il est déjà blessé par mon comportement et qu'il aurait sûrement préféré que je ne vienne pas dans cette chambre. « Et toi. Pourquoi tu ne m'as rien dit ? » Il le sait, ça n'aurait rien changé mais quand même. Si je savais pour son problème, je ne l'aurai pas poussé à taper quelqu'un sous prétexte qu'il s'enfuirait la queue entre les jambes. Malgré ma noirceur d'esprit, j'ai un minimum de bonne volonté pour ne pas tuer quelqu'un. Entre temps, mon portable sonne dans ma poche et je le sors pour voir le surnom de mon père sur l'écran. Déjà au courant ? Je souffle, rejetant l'appel et rangeant mon téléphone à sa place. Je verrais ça plus tard, une fois à la maison. Le personnel de l'hôpital me connait bien, ils savent qui est mon père aussi. Autant qu'ils sont au courant pour ma sale manie de me bagarrer ou ma tendance à faire des petites crises de manque. Con jusqu'au bout.

 TENUE ➤ Kellian se réveille. Il a l’air fatigué, je ne l’ai jamais vu dans cet état mais je pense que ça doit être normal puisqu’il sort d’une attaque. En fait, je n’en sais rien, ce ne sont que des suppositions car je n’ai jamais connu ça. Mon monde n’est limité qu’à l’univers des jeux vidéos. Ses mots sont dit faiblement, il doit être très confus pour vouloir le comment de la présence de son frère. C’est Momiji qui lui répond, révélant ainsi sa présence. J’observe Kellian qui fixe le lapin. Je ne suis peut être pas bavard, mais observer est une des choses que je sais faire de mieux, même s’il n’y a pas besoin de beaucoup de jugeotte pour comprendre l’atmosphère entre ces deux. C’est dans ce genre de cas que le caractère d’Orion peut être un avantage. Ça fait toujours du bien d’avoir quelqu’un qui pose les questions. Mais depuis que j’ai découvert l’aspect « mensonge » de Kellian, je me « méfie » un peu de ses réponses. Je préfère lui dire d’entrée de jeu que ça ne sert à rien de continuer à cacher la vérité sur son état. Orion s’est senti obligé d’expliquer comment je l’ai su et il débite sur du hors sujet. Même moi je sais que ce n’est pas le bon moment de parler de ça, mais c’est Orion donc j’ai un peu l’habitude avec lui. Je laisse les frères discuter entre eux, en silence. Mon statut ne doit pas être si différent de celui de Momiji, je suis ami avec les deux mais je me demande si ma place est réellement ici. Non c’est faux, même Momiji a une raison d’être là puisqu’il joue un rôle dans cette histoire, pas le plus beau, mais un role quand même. Mais ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude de ce genre de sentiment, car au final, c’est comme ça que je me sens à l’aise, à l’écart de tout.

 TENUE ➤ J’étais beaucoup moins inquiet par ma santé que pouvaient l’être les autres, on va dire que malgré la douleur je savais à quoi m’attendre et je pouvais même en plaisanter malgré mon état. Mais par la même occasion je peux apprendre le genre de relation qu’entretiennent mon petit frère et Kaoru, je trouve ça assez étrange, mais je ne suis pas vraiment le genre de personne à être choqué ou surpris par ce genre de nouvelle, je suis plutôt content que mon cadet ait trouvé quelqu’un qu’il semble particulièrement aimé, assez pour envisager un « futur » avec lui, bien que je ne serais surement pas là pour être témoin de leur histoire je prierais pour que cela se passe comme ils le souhaitent, si ça peut faire sourire et garder son innocence à Orion je serais le plus heureux des grands frères, même dans ma tombe. Je ris doucement a sa « remontrance » quand il me dit de ne pas parler comme ça, mais je préfère largement en rire qu’en pleurer aussi étrange que cela puisse être. « Pauvre Kao, désolé pour ça. » Souriant simplement, je ne peux pas promettre de ne plus m’effondrer, donc je préfère ne pas m’attarder sur ce sujet pour ne pas inquiéter davantage le plus jeune. Remarquant surtout les marques sur son visage, je me demande ce qui s’est passé pendant ma crise pour qu’il soit ainsi blessé et voyant Momiji, je me fais une rapide idée de la situation avant de lui demander ce qu’il fait ici. Sa réponse est à la hauteur de ce que je m’imagine. « Comme tu vois, ce n’est pas le cas. » Je suis moins « amical » avec lui sans pour autant lui tirer la gueule, j’ai été blessé par cette soirée et par le fait de m’être fait piéger, j’aimerais être capable de simplement tout oublié ou effacé ce passage pour ne pas me sentir aussi idiot et frustré, vouloir se rapprocher de quelqu’un et être « rejeté » ainsi ça ne fait pas du bien, même pour moi, même si je suis d’un caractère bien plus ouvert, positif et enthousiaste que la normale. Lui dire ? « Qu’est-ce que ça aurait changé ? Tu serais devenu mon ami par pitié ? » J’y crois pas du tout, mais de toute façon j’aurais détesté ça. « Je pourrais croire que tu regrettes. » Je souris sans conviction, soupirant lourdement. « Laisse tomber. » Au final je ne veux plus me faire d’illusions sur lui ou un pseudo « amitié ».

 TENUE ➤ Je ne suis pas trop les histoires de ces gens, quand le plus jeune parle de mars, de jeux vidéo ou de couple. J'avoue être un peu largué, mais c'est ma présence ici que je remet en doute. Pourquoi est-ce que je reste dans cette chambre ? Il n'y a rien qui me retient, pas même l'état dramatique de ce Kellian. Une partie de ma conscience me conseille de rester, parce que c'est principalement ma faute s'il est allongé dans ce lit, à moitié mort. Je n'ai pas envie d'avoir son décès sur le dos, ni de me dire que je pourrais allonger ma peine de prison si jamais je me fais chopper durant mes conneries. Kellian ne dira rien par rapport à nos magouilles, je le sais d'avance. La seule chose qu'il désire, c'est de ne plus rien avoir à faire avec moi et ma bande. Tant mieux, c'est justement ce que je voulais depuis le départ. Captant que je suis là, le malade m'interroge et je réponds franchement, voyant que cela ne plait pas à son petit frère. Je m'en fiche, il a qu'à aller se plaindre dans les bras de son chéri. « Bien. » Je ne sais que dire de plus, ça ne me concerne pas vraiment et en même temps, je suis au centre de l'affaire. J'ai l'impression qu'ils m'observent tous comme si j'allais dire ou faire un truc complètement dingue, mais je me contente de rester planter. Ils ne sont pas du tout heureux de me voir là, encore moins de m'entendre. Je me sens tellement désiré que je n'ai aucune envie de partir. « Qui sait, j'aurai trouvé un autre moyen pour me débarrasser de toi. » Pas dans ce sens-là, mais j'aurai été moins brusque et violent, sauf qu'il n'aurait pas voulu fuir, ni me haïr. « Sans ça, tu continuerai à toujours me suivre et croire que tu peux me changer. C'est idiot, demande à ton frère. » Je lance un regard pleins de sous-entendu à Orion, l'air de dire qu'il sait déjà à quoi s'attendre avec moi. Regretter ? Je lâche un petit rire et hausse les épaules. « Je voulais simplement te faire fuir une bonne fois pour toute, pas te tuer. » Pourquoi je me justifie au juste ? Au pire, il peut croire ce qu'ils veulent, ça m'importe peu. Ils sont tous les mêmes, à penser que je ne vaux pas mieux qu'un autre bâtard. Certes, je suis un enfoiré de première, mais j'ai un cerveau suffisamment gros pour réfléchir correctement et savoir ce que je veux ou non. « Je suppose que je ne t'aurai plus dans les pattes ? J'ai au moins gagné ça. » C'est cruel, vraiment méchant. Pourtant c'est la triste réalité et je ne m'en cache pas. Mes yeux voyagent sur chacun, de Kaoru à Kellian en passant par Orion, juste pour observer leur réaction et avoir mes preuves qu'aucun ne me poursuivra par la suite.

 TENUE ➤ A peine réveillé qu’Orion lui raconte rapidement notre « histoire ». Je ne sais pas ce que mon ancien camarade lui a dit mais je ne sais pas si c’est compréhensif pour le malade. En tout cas, Momiji ne comprend rien et ça se voit. Je pourrai presque en rire tellement il a l’air sur le côté, alors qu’en réalité, c’est moi qui suis sur la touche. Déjà que je ne suis pas bavard, il est quasi impossible pour moi de sortir une phrase dans cette situation. Même après avoir entendu les excuses de Kellian, aucun mot ne sort de ma bouche. Ce n’est pas à lui de faire les excuses et il n’y a même pas besoin de s’excuser. Orion voulait que je vienne et une part de moi voulait savoir ce qui se passe. Je ne vais pas rapporter la bagarre entre les deux garçons, Kellian n’a pas besoin de connaitre ces détails et ça n’arrangerait pas les choses entre Kellian et Momiji. Enfin, ce n’est pas comme si je voulais qu’ils s’entendent mais je n’ai rien à gagner en rendant les choses plus difficiles. La lapin manifeste sa présence, ce qui n’a pas l’air de plaire au malade. Je les observe interagir. J’essaye de comprendre au mieux ce qu’il s’est passé entre eux. C’est encore assez vague, ça parle de « moyen », « ça », mais ce n’est jamais très explicite. Mais apparemment, Kellian restait collé à Momiji mais ce dernier lui a fait comprendre qu’il n’est pas le bienvenue. Ça me rappelle vaguement mon cas, sauf que je ne suis jamais entré aux urgence à cause de Momiji. Je tapote discrètement le dos d’Orion pour le calmer, car je sens qu’il est sur le point de craquer. Si les Choi ne portent pas le lapin à coeur, ce n’est pas réellement mon cas. Il me fascine toujours autant, c’est à voir ses diverses expressions. Son regard coléreux, haineux…Momiji ne regrette pas ses actes, il est toujours aussi confiant. «   Tu es fier de toi ? » Mon silence se rompt. Je veux savoir ce qu’il en pense de cette situation. Ma voix est neutre, si j’ai posé cette question, c’est avant tout par curiosité.

 TENUE ➤C’est vrai que le mauvais coup de Momiji m’a blessé, mais je n’ai pas la prétention de dire haut et fort qu’il est le « fautif » il m’a fait comprendre que je n’avais pas ma place parmi eux et j’ai bien saisi que j’ai été naïf de le croire. Je trouvais juste amusant de passer du temps avec, il semble vraiment en vouloir à tout le monde et j’ai pensé qu’il cachait quelque chose, maintenant je sais que c’est juste parce qu’il est con et non parce que c’est une âme tourmentée, je n’ai donc plus rien à gagner en lui courant après, de toute façon je ne ferais que précipiter ma mort et ce n’est pas ce que je souhaite ou ce que mon petit frère et mes proches souhaitent et ils sont plus importants que mon envie présente de m’en faire un ami. Je n’ai aucune envie de recevoir une quelconque pitié de sa part ou de la part de quiconque d’ailleurs, ce n’est pas par fierté, mais plus pour éviter de blessé tous ceux que j’aime, je préfère qu’ils soient eux-mêmes jusqu’à la fin sans devoir sans cesse se dire « il va bientôt mourir je ne peux pas dire ou faire ça. » voilà tout. Je souris malgré moi sous mon masque à oxygène, c’est des mots assez percutant, mais ce n’est pas comme si je ne savais pas qu’il voulait me jarter de son entourage. « Je n’aurais pas voulu que tu réfléchisses trop, ça aurait été dommage. » Oui je le traite de con indirectement, mais là j’ai le droit non ? « Je suis un idiot, c’est là le problème. » Même quand on me dit que c’est stupide je le fais, parce que je suis comme ça, je préfère croire en moi et en mes propres jugements qu’en ce qui semble « évident » sauf que cette fois j’ai faits un mauvais jugement. « Je ne suis pas mort. » Il a réussi son coup, ce n’est pas la peine de s’attarder dessus. À sa dernière phrase je le fixe sans rien dire, entendant les mots de mon cadet je tourne mon regard vers lui en levant ma main pour l’agripper doucement et hocher la tête. « Laisse tomber Orion, c'est rien. » Il n’y a pas besoin de lancer de menace, de toute façon tout ça n’a aucun sens pas vrai ? Kaoru pose une question à Momiji sortant de son silence et je retire à nouveau le masque pour me redresser sur le lit un peu plus. Je ne sais pas s’il est fier de lui, mais je sais qu’il ne regrettera pas son geste, je n’espère rien de lui à présent, je suis plus intelligent que mon comportement enjoué et collant laisse présagée, je sais quand me retirer ou quand je peux creuser un chemin pour avancer. « C’était sympa. » Balançais honnêtement. « Même si c’était court j’étais vraiment content quand tu as proposé qu’on soit ami, je suis le seul idiot pour avoir voulu y croire, alors tu peux être fier. » Je ne cherche pas d’excuse à Momiji ni à mon incapacité de jugement, mais je veux au moins lui dire si c’est la dernière fois qu’on se parle. « Puis tu m’as pris mon premier baiser aussi, je ne vais pas l’oublier ! » Ricanais-je pour masquer un peu le fait que je me sente minable, maintenant c’est terminé, de toute façon autant que l’était notre « amitié » je suis condamné. « Le médecin n’a pas dit quand je pourrais sortir ? » Questionnaient Orion et Kaoru, ne voulant pas vraiment perdre du temps allongé dans ce lit d’hôpital, même si je suis faible, j’ai qu’une envie c’est de sortir d’ici.

 TENUE ➤ Les choses sont dites naturellement, sans retenu, sans crainte. Je n'ai rien à lui cacher, aucune raison de prendre des pincettes, ni de le voir avec pitié et compassion. C'est ce qu'il voulait en étant avec moi, que je le regarde différemment du trois quart des gens qui l'entourent, mais si j'acceptais son souhait, alors ça reviendrait à le prendre en pitié à mon tour. Il a voulu s'accrocher, mais il a comprit que c'était vain, peine perdue. Kaoru et Orion sont spectateurs pour le moment, bien que le petit frère n'a qu'une seule envie; me buter. Je le sens même à distance, cette aura meurtrière qui s'échappe de lui quand je « discute » avec Kellian. Celui-ci me traite ouverte d'andouille mais je le prends avec le sourire, sans m'emporter. Je me contrôle franchement, parce qu'en temps normal, je pars au quart de tour même pour un sous-entendu pareil. Qui est le plus con des deux ? Il se voit lui-même comme un idiot. Il n'est pas mort, tant mieux pour moi. « ça me rassure, sois en sûr. » ça me rassure dans le sens où je crains rien puisqu'il est toujours vivant. Mes dernières paroles ne semblent pas plaire, surtout aux Choi, mais ça m'importe peu. J'ai au moins la certitude que Kellian s'éloignera et arrêtera son acharnement inutile. Mon sourire reste fier, tandis qu'Orion parle de m'égorger ou que sais-je encore. J'en tremble de peur, quelle ironie. Si je suis fier ? Mon regard se porte sur Kaoru et j'hausse les épaules. « Hm, plutôt ouais. » Pourquoi mentir ? Je ne suis pas déçu de mon coup, donc je dois être fier. Je suppose. Kaoru cherche toujours à m'analyser mais il n'est pas bien différent de Kellian. « Fais juste attention à toi. » Dis-je pour Kaoru, penchant ma tête de côté avec ce regard à nouveau lourd de sens. Faudrait pas trop qu'il s'amuse à me coller, même s'il ne risque pas de tomber comme l'autre. Les paroles de Kellian me surprennent malgré moi, je ne m'attendais pas à entendre ça, pas après ce que je lui ai fait. Sympa ? Content ? Il déconne ? C'est frustrant de le savoir, alors que je voulais simplement qu'il me déteste à mort, non pas qu'il me pardonne pour passer à autre chose. « T'es sérieux ? Tu ne me déteste pas comme ton frangin ? » Je pige pas, où est le bug ? Il s'est prit un coup sur la tête ? Je donne l'impression d'être le cul entre deux chaises, sans savoir si je vais tomber ou tenir en équilibre. Ah... Je ne sais pas si je dois être gêné ou agacé qu'il en parle, surtout avec les deux autres à côté. « Fermes-là. » Non, je ne voulais vraiment pas qu'ils le sachent. Est-ce une vengeance ? Je ne peux m'empêcher de lui lancer un regard mauvais, aussi noir que l'encre. Putain, j'en reviens pas qu'il est balancé le truc. N'avais-je pas dit que ça devait rester entre nous ? Il abuse. Je suis mal placé pour dire ça, merde. Qu'est-ce que je fous encore là ? Rien ne me retient. énervé, je me tourne vers la porte quand celle-ci s'ouvre sur un gars en blouse blanche, avec des lunettes et l'air à la ramasse. Il me sourit, et me repousse à l'intérieur pour fermer la porte derrière lui. Bah le voilà son médecin en question.

 TENUE ➤ Cette fois ci, c’est Orion qui est sur la bande touche avec moi. Les deux étudiants ont des choses à se dire et aucun de nous deux, Orion et moi, n’avons son mot à dire. Il s’agit de leur histoire donc à eux de la régler entre eux. Orion doit bouillir de rage en étant témoin de cette « dispute », incapable de comprendre la situation. Je sors néanmoins de mon silence pour essayer de comprendre l’état d’âme du « fautif ». Ce dernier est fier et n’a surement pas une once de regret. C’est intéressant dans le sens où il est vraiment spécial. Normalement, on devrait ressentir de la culpabilité lorsqu’on est responsable d’un accident non ? Ce n’est pas souvent que je peux être avec Momiji alors je profite de ce moment pour avoir le plus d’informations possible sur lui. Je sais comment il agit lorsqu’on devient trop collant avec lui et ça ne me fait pas peur. Puisque malgré ses farces, ça ne me fait pas rebuter mon chemin. Je suis déterminé à essayer d’analyser toutes les facettes qu’il a, et ce même son côté violent. Les paroles de Kellian nous apporte un peu plus de précisions sur ce qu’il s’est passé entre eux. Finalement, ça confirme un peu le suppositions que j’avais. Sauf que je n’avais pas prévu le premier baiser. La réaction de Momiji est intéressante, je ne parle pas de celle d’Orion qui a l’air plus que dégouté par ce fait. Je ne tarde pas à continuer à fixer le lapin. Gêne ? Colère ? Kellian ignore la réaction de Momiji et nous pose des questions sur sa date de sortie. Voyant qu’Orion est toujours en état de choc, je m’occupe de répondre au malade. «  En fait, on a pas eu le temps d’écouter l’avis du médecin. Orion voulait te voir dès que possible.  »  Momiji veut nous quitter à toute vitesse mais le médecin rentre soudainement et l’enferme à nouveau avec nous. «  Le patient peut bientôt quitter l’hôpital ?  » La question ne restera pas en suspens très longtemps.