L'important, c'était de guider les enfants sur le droit chemin, mais parfois, il se demandait si, après avoir tué Jin ki, ils n'essayaient pas une technique plus subtile pour le tuer lui. Lentement, de manière parfaitement fourbe. Ils lui bouffaient les nerfs, mais il les aimait quand même, c'était le plus perturbant. Enfin, ses frères restaient malgré tout ce qu'il avait de plus important, et ce qui le maintenant à Tokyo sans trop de problème. Enfin, en tout cas, ils étaient bien, ils étaient bien tranquille et libre ici. Ouais, enfin, il allait positiver en se disant ça.
Un soupir arracha ses lèvres en quittant son dernier cour. Il devait aller travailler dans trois heures et il avait envie de vomir rien que de s'imaginer qu'il allait puer la frite comme jamais. Écœurant. Si seulement on pouvait lui trouver un job de rêve, genre, époux d'une belle et riche jeune femme qui sera folle amoureuse de lui. Oh oui, le rêve. Mais c'était impossible, malheureusement. Il avait beau rêver toute la journée de cette femme parfaite, qui ne viendra jamais, parce qu'une femme parfaite ne voudrait pas d'un pouilleux qui galère au mcdo et qui élève deux charmants adolescents un peu turbulents (et dérangés).
L'air était frais, tristement frais et il se demandait s'il préférait vraiment l'hiver à l'été. Sans doute, oui, et sans doute qu'en été, il regrettera l'hiver et priera pour que ça revienne le plus vite possible. Toujours la même rengaine inutile. À croire qu'il n'était lui-même pas au courant de ce qu'il aimait ou de ce qui lui convenait le mieux. Satoshi se plaisait à se rassurer en se disant qu'au moins, il savait ce qu'il voulait faire de sa vie. Ou à peu près. C'est pas comme s'il savait ce qu'il fera dans dix ans, ni ce qu'il fera dans un an. Ou même un moins ? Mais il avait un peu d'ambition, on dit toujours que tout se passe mieux avec de l'ambition.
« Oh... Hey, ça va ? »
Il s'était arrêté, fixant ce type bizarre devant lui qui semblait perturbé par quelque chose. À moins qu'il soit naturellement perturbé ? Parce que c'était possible, il avait des notions de psychiatrie depuis qu'il étudiait la médecine et on pouvait être naturellement perturbé. Mais il préférait ne pas en savoir trop sur ce milieu. Après, il commencera à analyser ses frères, puis lui-même, et il préférait ne pas encore savoir lequel d'eux trois étaient le plus dérangés, ça risquait de le démoraliser un peu. Un tout petit peu. Ou peut-être même beaucoup. En tout cas, il ne savait pas trop pourquoi il s'était arrêté pour parler à ce type, il s'en fichait un peu de s'il allait bien ou non, mais la coutume, mais l'usage, mais la politesse... Il fallait bien faire quelques efforts.
Dernière édition par Moon Satoshi le Dim 28 Fév - 12:02, édité 2 fois
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Ce message a été posté Mer 24 Fév - 9:34
How we met for the first time × ft. Sho ♥
Pile, il fuyait, face, il cherchait une solution. Cette décision prise, Sho sortit une pièce du fond de sa poche pour la lancer et la laisser décider de son destin. La main posée sur le dos de l'autre, il redoutait le moment où il allait la soulever et découvrir le verdict, ce qu'il fit lentement, cherchant à voir le résultat d'un oeil avant de révéler l'horrible vérité. Face. Qu'allait-il se passer s'il se faisait prendre, hein? Il allait finir viré de l'établissement pour conduite inacceptable? Ah, il ne serait certainement pas le premier, et sûrement pas le dernier, mais il se battait pour avoir de bonnes notes! Watanabe-san aurait été fière de lui, si elle était encore là, et Ok-san attendait encore son exposé! Il devait trouver un moyen d'échapper à la fin du monde.
Malheureusement, ça lui semblait compliqué, là, tout de suite. Un camarade l'avait envoyé récupérer quelque chose qu'il avait oublié dans une salle de classe, mais il avait, dans un élan d'adresse, accroché une armoire sur laquelle se trouvaient plusieurs boîtes. Boîtes qui s'étaient évidemment écrasées au sol. Avec sa chance, elles contenaient les germes d'une maladie redoutable, elle allait contaminer toute l'école et ils allaient mourir. Devenir un grand criminel alors qu'il voulait simplement aider un ami, c'était pas vraiment prévu, et sa première réaction avait été de regarder le désastre d'un air médusé. C'était pas la merde.
Réalisant rapidement qu'il ne pouvait rester là à rien faire, il avait tiré au sort sa décision. Il devait rester et chercher un moyen de sauver les meubles... Littéralement. C'est pourquoi il avait commencé à chercher quelque chose qui lui aurait permis de ramasser les dégâts, ni vu, ni connu. Mais sa recherche - infructueuse, mais fallait-il le préciser?- le mena à l'extérieur, où il fut soudainement interrompue, quand il entendit une voix proche.
« Ouais! Ça va, ça va, et toi? »
Sur ces mots, il se redressa et sourit comme un imbécile à son interlocuteur. Évidemment, tout allait bien, il allait peut-être causer la disparition du Japon, mais tout allait bien! Peut-être que ce mec allait l'aider à s'en sortir? Il ne savait pas. Il était prêt à repartir quand une idée le frappa et le poussa à se rapprocher de cet inconnu, se faisant un peu plus secret.
« Hey. T'as pas envie de m'aider à cacher un corps? C'est important, vraiment. »
L'aider à cacher un corps? C'est tout ce qu'il avait trouvé? Bon, avec un peu de chance, ce mec allait comprendre qu'il avait simplement fait une connerie et cherchait un moyen de la réparer, mais Sho avait tendance à exagérer les choses, en particulier lorsqu'il était stressé. Intérieurement, l'étudiant en économie se mit à prier plus fort que jamais, espérant que ce type accepterait de l'aider, aussi bizarre cela puisse paraître. Plus jamais il n'aiderait quelqu'un à récupérer un objet oublié, jamais!
Bon, il allait bien c'était... Le principal ? Satoshi n'en était pas bien sûr, surtout qu'il le trouvait bizarre, un peu, sans savoir pourquoi. Il ressemblait un peu à un Chipmunk, c'était sûrement ça qu'il trouvait bizarre. Bon, il s'accordait pour dire que c'était mignon... Peut-être. Il n'arrivait pas encore à savoir parfaitement dire si un autre homme était mignon ou pas, mais il y travaillait durement. Enfin, il pouvait le dire de ses frères. Kwan Sun et Hideyoshi étaient vraiment très mignons. C'était juste plus difficile de savoir si quelqu'un qu'il ne considérait pas comme son bébé pouvait l'être aussi, genre, vraiment, sérieusement.
Mais il était entrain de se perdre, il ne devait pas penser à la mignonneté des Moon, plutôt à ce type qui avait l'air de ne pas aller bien... Et qui lui répondait comme si de rien n'était ? Comme si ça se faisait de demander à un type random dans la rue comment il allait !... Ça se faisait ? Peut-être, Satoshi n'en savait rien. Il faut dire que les trucs qui se font en société, il ne savait pas trop. S'il savait, il aurait un job cool, genre barista dans un café ou DJ. On l'aurait embauché parce qu'il est cool, pas parce qu'il faisait pitié et qu'il savait prendre des commandes en plein rush.
« Ben oui... Ça va... »
Il était un peu bizarre. Mais de toute façon, le Coréen trouvait tout le monde bizarre, il se voilait un peu la face en refusant de voir qui était le bizarre ici. Pourtant, qu'on le croit ou non, il faisait des efforts pour l'être moins et pour qu'on le respecte plus. Parce qu'on manquait clairement de respect à sa personne. Oui, évidemment. Il ne savait pas trop quand, quand il travaillait, déjà. Mais les gens ne respectaient jamais les types qui bossaient au mcdo. C'est quand même vachement désolant de voir ça.
S'il allait commencer à rager sur sa triste condition d'humain pas respecté, il s'arrêta en entendant sa question. Cacher un corps ? Cette proposition l'excitait plus qu'il ne devrait et il tenta de cacher cela en affichait l'air le plus neutre possible. Un corps. Il se souvenait encore parfaitement du corps de son grand frère, sa pâleur, sa froideur, la perfection de ses traits. Il l'avait trouvé trouvé si laid et pour la première fois, Jin Ki n'avait même plus été si horrible que cela. Personne ne savait ce qu'il avait fait du corps, pas même Kwan Sun à qui il avait refusé de répondre. Personne n'en avait la moindre idée. Une chose était sûre, il n'y avait aucune chance que quelqu'un le retrouve un jour où il était.
« Cacher un corps ? » S'enquit-il, ses yeux brillants sans doute un peu trop face à cette proposition. « Le corps de qui ? » Il n'en avait rien à faire en vrai, il voulait vraiment le voir, il voulait juste voir ce corps, vraiment. « T'en as fait quoi ? Il est où ? » Doucement, Satoshi, doucement. Il s'excitait un peu trop là, mais c'était plus fort que lui, il avait beau lutter, ça ne changeait rien. « Je vais t'aider ! »
Et complicité de meurtre, il y pensait ? Oh, ça va, ils avaient réussi à survivre sans leurs mères, sans Jin Ki, alors Kwannie et Hide s'en sortiront sans lui s'il allait en prison, voilà tout. Il aidait juste un ami... Mais il ne connaissait même pas son prénom ?... Copain quand même, allez.
Cacher un corps ? Mais c’était quoi cette connerie, encore ? On aurait dû coller deux claques à cet idiot qui ne faisait que déblatérer des conneries. Il pouvait dire des choses très intelligentes, pourtant, lorsqu’il mettait un peu de volonté dans ses études, lorsqu’il faisait une présentation ou qu’on lui posait une question sérieuse, mais il avait cette tendance assez ennuyeuse à s’improviser acteur de pièce mélodramatique. Sauf qu’il ne l’était pas, et qu’il aurait peut-être mieux fait de se rappeler que quelques pots renversés sur le sol d’une salle de classe n’étaient rien de plus qu’un peu de saleté. Ou une épidémie à venir, qu’en savait-il ? Peut-être y avait-il des germes d’Ebola ? Horreur, malheur.
Dans tous les cas, ce type avait l’air d’aller mieux que lui et, en plus de ça, volontaire pour l’aider à réparer ses conneries. Il n’aurait pu rêver mieux, vraiment. Un large sourire s’étira sur le visage de l’étudiant qui n’avait pas encore réussi à repérer un endroit où trouver une serpillère et un seau, mais ce n’était pas grave. Ce gars savait peut-être où il y en avait ?
« Dans un des laboratoires. Faut pas qu’on se fasse choper, ça va nous attirer des emmerdes. »
Sans attendre, il fit signe à l’inconnu de le suivre, prenant la direction de la salle de cours avec la discrétion et la tactique d’un agent secret en mission. Ah, il ne fallait pas se faire remarquer par le professeur de sciences ; ils auraient eu l’air malin. S’appuyant contre un mur, il vérifia discrètement qu’il n’y avait pas un enseignant dans le couloir, plissant un peu les yeux avant de réfléchir.
« Faudrait qu’on trouve une serpillère, avant, c’est le bordel. Tu sais pas où il y en a? »
Mais pourquoi il se prenait la tête ? C’était un accident, ça aurait pu parfaitement fonctionner sans qu’il en fasse toute une mise en scène ! Dans le fond, ça l’amusait un peu. Sho fronça les sourcils en regardant une porte, au bout du couloir, situé entre deux salles de classe.
« C’est un placard à balais, tu crois ? »
Nouvelle mission, atteindre la porte de la salle secrète où se trouvait le graal qui allait lui permettre de nettoyer les crasses qu’il avait répandues sur le sol. Restait à voir si son interlocuteur et collègue de mission approuvait celle-ci, ce qui n’était pas sûr. Ah, s’il avait eu une baguette, il aurait simplement lancé un accio et le balai serait arrivé ! Mieux, son balai aurait été enchanté au point de s’approcher de lui par lui-même. Mais on n’était pas dans un film, Sho. Il allait devoir y aller selon les règles du monde réel, moldu, inintéressant. Avec sa chance, la porte était verrouillée.
Rien que l'idée de cacher ce corps excitait un peu trop le Coréen qui avait qu'une hâte, le voir, faire sa connaissance. Il espérait qu'il s'agisse d'une femme, parce qu'il n'avait jamais vu de femmes mortes et ça lui plairait vraiment d'en voir une. Il se demandait si une femme morte était aussi belle qu'une vivante. Genre, les vivantes, elles ont l'air stressé, ou bizarre, ou peu importe, il se demandait comment c'était. Parce qu'il avait toujours trouvé Jin Ki dégueulasse de son vivant, et mort, il lui avait presque trouvé un certain charme.
Sans attendre, il se prépara à le suivre, tentant déjà de trouver des lieux parfaits pour cacher ce corps. Et aussi, ce que ce mec devra faire en échange, parce qu'il était évident qu'il allait lui en être redevable. C'était plus que certain même. Une sorte d'obligation, oui. On allait pas se mentir, c'était une vraie obligation et il allait trouver la meilleure chose possible. Il en parlera à Yuto, il aura sûrement une idée aussi.
« Là bas, y'a des vieux placards, ben dedans y a des serpillières. Mais je nettoie pas hein. »
Depuis petit, il passait son temps à tout nettoyer, une vraie fée du logis malgré lui, astiquer, balayer, nettoyer, ranger, ça lui cassait un peu les couilles. Il le faisait seul à l'appartement parce que Hideyoshi était un vrai bébé et Sunnie cassait tout quand il essayait d'aider. Alors faire le ménage ici, ça lui plaisait moyen, quoi.
« Non, doit y en avoir dedans, regarde. »
Il s'approcha comme s'il allait regarder, puis se ravisa, faisant signe à Sho de regarder lui-même. Sait-on jamais ce qu'il y avait dedans, il ne voudrait pas prendre de risque. Genre, pourrait y avoir Hide entrain de sucer un type, qui sait, personne ne sait, personne ne voulait savoir. Surtout pas lui. Il voulait préserver son âme, garder son déni.
« Allez, dépêche toi avant que quelqu'un trouve le corps. » Il était trop impatient, il n'avait plus envie d'attendre, il voulait voir pour de vrai, vraiment voir ! « Il s'est passé quoi d'ailleurs ? C'est qui ? »
De préférence, il voudrait que ce soit quelqu'un qu'il n'aime pas, parce que c'est chiant d'enterrer quelqu'un qu'on aime. Enfin, il supposait. Ça lui paraissait un peu logique, même. Mais voilà, ce n'était pas la question. Pas du tout même. Et il avait hâte. Vraiment hâte. Il se dépêchait oui ou non ?
Sho le savait, il n’y avait pas vraiment de corps à cacher. À vrai dire, il n’y avait pas de corps du tout. Juste des poussières et des conneries qu’il avait réussi à répandre sur le sol parce qu’il était trop con pour garder son équilibre. Ah, elle était belle la jeunesse. Il avait honte, vraiment, mais il avait moins peur depuis qu’il avait trouvé un acolyte. Au pire, il pourrait toujours s’enfuir et lui faire porter le chapeau ? Non, c’était mal, ça, il devait éviter. Même si l’idée lui avait traversé l’esprit, il n’en aurait jamais été capable. C’était pas du tout son genre.
« T’inquiètes, je m’en occupe. »
Il avait l’habitude. En ayant vécu des années seuls avec son père, il était devenu aussi habile avec son balai que madame Bibine… Oui, parce qu’il prenait l’habitude de jouer au quidditch dans son salon, même si son très cher père ne comprenait rien à son comportement et se demandait sincèrement si son fils avait tous les boulons correctement serrés. Au moins, quand il faisait le con comme ça, Sho avait la chance de voir son père sourire, et cela arrivait suffisamment rarement pour le rendre heureux. Mais il n’était pas temps de parler de papa, maintenant !
« Oui oui ! »
Ce que ce type était pressé ! On aurait dit qu’on venait de lui dire qu’il allait assister à la remise des Oscar le soir et que Léonardo allait enfin en recevoir un ! Comme si c’était possible, ça. Au moins, il était motivé. Une raison de plus pour laquelle Sho s’approcha – enfin – de ce fichu placard afin d’y récupérer un balai qui semblait plus souvent utilisé pour frotter les sols que pour jouer un match. Tristesse de la réalité. Il fit alors signe à son acolyte du moment alors qu’il le suivait.
« Un pote à moi a trébuché et a cogné l’armoire et… » Oui, c’est ça laisse du suspens et fais genre c’est pas tout, petit con. « Enfin, tu verras, c’est pas beau à voir. »
Non mais… Oui, il s’était vraiment arrêté à ces quelques phrases avant de mener son camarade sur les lieux du drame. Tout gisait encore là, dégageant une odeur bien nauséabonde qui lui donna envie d’ouvrir la fenêtre dès leur entrée sur place. Il fit ensuite signe à l’autre étudiant de faire le silence, d’un doigt tendu devant ses lèvres, avant de s’approcher de l’endroit où étaient ouvertes toutes les boîtes, juste à côté de l’armoire à moitié effondrée. Clair que là, il allait avoir du boulot.
« Voilà voilà. Si c’est pas un carnage, je sais pas ce que c’est. » Dit-il en riant un peu. « J’espère qu’ils n’étudiaient pas Ebola, hein. »
Et s'il se foutait de sa gueule ? L'idée déplaisait clairement à Satoshi. Non, non, il ne devait pas, il ne pouvait pas. Depuis la mort de Jin Ki, il rêvait de pouvoir à nouveau enterrer un corps, pour de vrai, en toucher un. Parce que pour l'instant, ses études ne l'amenaient pas à ce genre de projets, pas encore, malheureusement, et il ne pouvait attendre d'y arriver. C'était son but, son ultime but. La médecine, il avait toujours été fasciné par ce côté un peu dieu vivant qu'on avait, on pouvait avoir la vie d'une personne entre les mains. Mais un corps mort, c'est moins stressant au final, plus passionnant. Il y a tant à faire.
Un pote à lui avait trébucher et cogné l'armoire ? Pas beau à voir ? Rien que d'imaginer, Satoshi devait clairement retenir son sourire. Ça avait l'air incroyable, il n'arrivait pas à tenir ! Il devait voir, il devait constater de ses propres yeux, pourquoi est-ce qu'on le faisait attendre ? Cinq filles super chaudes pourraient lui faire des propositions et le tripoter que ça ne lui semblerait pas aussi excitant que ça, là tout de suite, ce corps qui l'attendait, qui l'appelait.
Arrivant au lieu du crime, il se pencha doucement en avant, observant la scène. Ok, d'accord. Son regard se leva vers l'autre étudiant avant de baisser à nouveau son regard dessus. La déception n'avait jamais été aussi grande. Jamais. Aucunement. « … Tu te fous de ma gueule ? » Il avait comme une envie de faire de ce type un cadavre pour réconcilier son pauvre cœur avec la vie. Mais non, Satoshi n'était pas un meurtrier, il ne l'avait jamais été et il doutait de le devenir un jour. « Débrouille toi tout seul, tu crois que je vais t'aider pour du ménage ? Non mais tu m'as vu ? » Il voulait bien débarrasser un corps, mais pas nettoyer ça, c'était juste hors de question.
N'importe quelle personne censée aurait fait remarquer à Sho que sa façon d'aborder la situation n'était pas la meilleure. Malheureusement, Sho aurait répondu à n'importe quelle personne censée que s'il annonçait comme ça qu'il avait fait tomber une étagère dans un laboratoire de sciences où il n'aurait pas du se trouver, les choses auraient pu aller très mal pour son matricule. D’un autre côté, qu’y pouvait-il si les meubles n’étaient pas correctement fixés ? Ils auraient du être Sho-proof, ah ça oui ! Au moins, il n’était pas seul pour ramasser les dégâts, il avait un acolyte improvisé ! Il avait presque envie de lui sauter au cou, de le remercier pour sa bonté incroyable… Enfin, jusqu’au moment où celui-ci eu la bonne idée de changer d’avis ?
« Mais ! »
Il n’y avait aucune logique, ce type n’avait pas dit oui un peu plus tôt ? Sur le coup, Sho ne comprenait pas.
« T’avais dit que tu m’aiderais ! »
Drame, désespoir, pourquoi ce garçon avait-il changé d’avis aussi soudainement ? Étirant légèrement sa lèvre inférieure, il essaya de l’attendrir pendant quelques secondes, réalisant rapidement qu’il était ridicule face à ce type qui semblait plus déçu qu’autre chose en vérité.
« T’es sûr que tu veux pas m’aider, même un peu ? »
Il avait pas vraiment envie d’être renvoyé. Bon, il exagérait peut-être en imaginant qu’il allait être renvoyé pour avoir osé renverser du matériel didactique, mais bon. Ohlala, si, il allait se faire virer, finir à la rue, pleurer et apprendre à jongler à un singe nommé Capucine dans l’espoir d’obtenir un peu d’argent. C’était horrible rien que d’y penser, mais il en était capable, s’il se concentrait un peu, non ? Allez, on ne va pas se mentir, il avait déjà du mal à gérer un traitement de texte rapidement, alors lui demander d’enseigner le jonglage, c’était pas la meilleure idée du siècle.
Clairement, Satoshi avait l'impression qu'on s'était foutu de sa gueule pour ce coup. Il n'y avait pas de cadavre, c'était juste un peu de saleté. Il avait une gueule de femme de ménage ? Non, clairement pas. Du moins, pas à l'université. Il s'était tant réjouie... Pour rien. Pourtant, il aurait du s'en douter, ce type n'avait pas une tête d'assassin, au contraire. Bon, Hideyoshi et Kwan Sun non plus, cela dit, mais voilà, l'habit ne fait pas le moine cependant il fallait garder une certaine crédibilité.
Agacé, il croisa ses bras contre son torse, détournant légèrement la tête. Maintenant quoi ? Il avait juste envie de rentrer chez lui et de se coucher, la déception était trop fort, il n'arrivait pas à la supporter. Quoi ? Aucune réaction excessive, vraiment ! Il se souvenait parfaitement de la sensation du corps froid de Jin Ki sous ses doigts alors qu'il préparait la cachette. Alors là, c'était trop, c'était scandaleux. Vraiment.
« Mais pas pour ça ! T'as cru que j'étais quoi ? »
Un pigeon ? C'est pas un peu ce qu'il est ? Oh ça va, il était plus grand que ce type, donc sans doute plus fort, pour une fois. Jin Ki était plus petit que lui, ça ne l'avait jamais empêché de le rétamé. Oui, bon, détail. Jin était juste très fort, voilà. On allait se dire ça. C'était un peu moins dégradant.
« Non j'veux pas t'aider. Je vais te regarder faire plutôt. Et tu vas m'expliquer pourquoi tu m'as menti. »
Pourquoi tu m'as brisé le coeur, aussi, mais il se rendait compte que ça faisait un peu trop et que ce type allait le prendre pour un fou. Peut-être qu'il le prenait déjà pour un fou. Qui sait ? Ce serait triste. Surtout qu'il avait l'air plus fou que lui.
L’idée était bonne, à la base. Il voulait simplement trouver un type qui accepterait de l’aider à réparer la connerie qu’il avait faite dans cette salle de classe. Certes, il aurait pu s’y prendre autrement qu’en parlant de corps à cacher, il aurait dû réfléchir un peu plus à ce niveau, mais n’oublions pas qu’il était question de Sho, il ne fallait pas trop lui en demander. Une moue déçue prit place sur le visage de l’étudiant quand son interlocuteur refusa de l’aider et il avança légèrement sa lèvre inférieure. Oui, comme ça, il allait l’apitoyer, c’était parfait. Nan, franchement, qui y croyait ?
« Quelqu’un qui allait m’aider ! » Ouais, ou simplement un étudiant totalement random qu’il avait attrapé, c’était plus probable. « Allez, s’il te plaît. »
Il n’aurait pas donné n’importe quoi, mais il avait vraiment besoin de son aide. Son regard désespéré se posa d’ailleurs sur les débris de verre qui se trouvaient sur le sol, lui procurant une fois de plus un sentiment d’horreur alors qu’il se disait qu’il allait peut-être en mourir s’il y touchait. Brr, ça faisait froid dans le dos. Mais pouvaient-ils vraiment travailler avec des choses mortelles dans une école ? Il n’en savait rien.
Sur le moment, en vérité, rien ne préoccupait plus Sho que l’envie de rétablir l’ordre. Il avait toujours eu beaucoup de mal à se concentrer sur plusieurs choses à la fois, comme il était assez nerveux et dissipé, mais il ne pouvait pas partir sans réparer son erreur. Pas maintenant. Pas alors qu’on pouvait le renvoyer. Il devait arrêter de s’en faire pour ça. De toute façon, son camarade avait déjà l’air de lui en vouloir, maintenant. Il pouvait se maudire ?
« Mais… C’était une blague ! » Il fronça les sourcils, interpelé. « Tu croyais quand même pas que j’avais vraiment tué quelqu’un ? »
Imaginer Sho tuer quelqu’un, c’était comme imaginer Winnie l’Ourson en grand coureur de marathon. Vraiment.
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