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 We're brother, that's the hidden truth. [Pv: Ethan] Finit

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Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 10 Mar - 21:08
Je pense qu'il était temps de passer à l'attaque. Je m'étais fait engagé par la marque Beckford, j'avais commencé à travailler avec eux. Ce qui me permettait de rentrer au siège sans trop de problèmes. Le seul soucis était d’accéder au bureau de Monsieur mon frère, Ethan Beckford, grand inconnu de ma vie, mais le seul qui pouvait peut-être me  sauver. On pouvait dire une chose, je n'avais aucune hâte de lui parler. Son caractère était franchement pourrie, totalement... hors de propos. J'allais certainement me prendre quelque chose dans la figure ou un truc dans le genre. Quoique s'il pouvait éviter de me faire saigner, je lui en serais profondément reconnaissant. Cela m'éviterait une seconde transfusion dans la semaine. Dès que je me blessais, je mettais ma vie en danger beaucoup plus que n'importe qui. Même une simple petite coupure pouvait devenir dangereuse. Vêtu de mon manteau en laine, mon jean, mon col roulé et mes superbes chaussures, je me présentais à l'entrée sans trop de soucis. J'avais mon badge et surtout j'avais une belle gueule. Les demoiselles de l'entrée me regardaient en gloussant. L'une était chinoise, alors nécessairement elle m'avait reconnue. Je lui adressais un petit sourire avant de regarder les couloirs. Je n'étais pas vraiment stressé, simplement je me préparais à essayer d'être diplomate et de ne pas péter un plomb. Ma patience était assez limitée, je le savais. J'avais tendance à partir au quart de tour à la moindre remarque. Mais, les émotions forte et l'énervement n'étaient pas vraiment bons pour moi. Heureusement, je pouvais encore continuer à faire un minimum de sport même si je devais faire attention. Bon, un, deux, trois, je regardais les panneau et suivait l'indication "directeur marketing". Il allait falloir que je déploie des trésors d'ingéniosité pour passer. Sa secrétaire avait la réputation d'être assez intolérante. Je comptais user de mon charme légendaire mais, je n'étais pas sûre qu'elle y soit réceptive. Après, il est certains que c'était son job qui était mis en jeu. Mais, je n'avais pas franchement l'habitude de me soucier des autres, surtout quand je ne les connaissais pas. Et puis, en même temps, si elle se faisait virée je lui rendais un service, franchement qui voudrait travailler avec un mec pareil. Un espèce de mec qui avait été élevé avec une cuillère en argent dans la bouche, qui avait toujours eut ce qu'il voulait. J'arrivais finalement devant la demoiselle, lui offris un grand sourire mais, dans son regard je voyais bien qu'elle n'était pas réceptive.

-"J'aimerais voir Monsieur  Beckford s'il vous plait!"


Elle me renvoya littéralement dans les jupons de ma mère... accessoirement la mère de son patron aussi. M'enfin, elle ne pouvait pas le savoir la pauvre. Je baissais la tête, relevais les yeux, la fixais intensément. Elle me regarda sans comprendre, et je me dépêchais de lui passer devant pour me diriger vers le bureau, elle me courait derrière, me criait dessus, m'attrapais le bras mais rien n'y faisait, je continuais ma route tranquillement. Ma dernière transfusion remontait à ce matin, j'étais donc au top de ma forme. Elle était totalement effaré et moi, je m'en fichais complètement. Si elle gardait son job, je lui enverrais des fleurs ou un gâteau. Lorsque ma mère m'avait raconté la vérité, j'avais eut du mal à la croire et surtout j'avais compris ce que cela lui avait coûté de me le raconter. Elle aurait voulu que je ne le sache jamais, qu'elle puisse garder ce secret jusqu'à sa mort. Mais, elle m'aimait trop et devant le fait accomplit et la situation, elle avait préféré me donner une chance. Alors, comme je voulais vivre et comme je voulais la remercier, j'étais bien décidé à savoir s'il pouvait être compatible. Je ne voulais rien de sa vie, rien de sa fortune, rien de tout cela. J'étais un She, pas un Beckford, cela ne changerait jamais dans mon cœur. La porte était là, juste devant moi tandis que je marchais dans sa direction, le cœur battant. Je la poussais sans toquer alors que les cris de la secrétaire se faisaient de plus en plus aigus et désespéré. Mais, j'étais déjà face à l'intéressé.

-"Je m'appelle She Fu Hai, et il paraît que nous avons les même parents. Auriez-vous un soucis à ce que l'on discute."

J'avais un grand sourire sur le visage, je lui offrais mon plus beau d'ailleurs. Bon ok, je devais avoir l'air assez commercial mais tant pis. On faisait avec ce que l'on pouvait quand on le pouvait. Je n'étais pas franchement heureux de le voir et de lui demander un tel service. Je n'aimais pas avoir des dettes, surtout pas à quelqu'un de pareil.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 10 Mar - 22:26
Très franchement, Ethan était à mille lieux de se douter de la journée de merde qui l'attendait. Pour une fois, on ne lui mettait pas de bâton dans les pattes et il avançait dans son boulot sans qu'on vienne le perturber. La veille, il avait partagé un dîner avec son père et ce matin il l'avait accompagné à l'aéroport. Il partait quelques semaines en Angleterre. Donc il se débarrassait en plus d'un tout autre poids. Quand il se trouvait à l'autre bout du monde, son père avait bien moins l'occasion de lui tomber dessus ou de le contrôler. Ethan considérait ça comme des vacances. Cela se lisait sur son visage. Il paraissait moins stressé, pas encore totalement zen mais y avait du progrès. Au moins, il ne criait sur personne. Il se contentait de siroter son thé. Il répondait à des mails ou corriger des dossiers mais il semblait calme. Même lorsqu'on l'appela pour lui parler d'un mannequin qui jouait la diva pendant un de leur shoot, il réussit à garder son calme, ou presque. Dans le langage Beckford, garder son calme avait une signification bien différente. Il demanda à parler au jeune homme et le menaça texto de le virer en lui expliquant que des gens qui voulaient sa place y en avait des tonnes, sur quoi il raccrocha. Comme le téléphone ne sonna pas une seconde fois, il jugea le problème réglé et retourna à ses affaires beaucoup plus importantes qu'un petit caprice de star.

Plongé dans son travail, il sursauta lorsque la porte de son bureau s'ouvrit dans un grand fracas. Les couinements de sa secrétaire lui écorchèrent les oreilles et il sursauta en manquant de renverser le contenu de sa tasse en porcelaine sur toute la paperasse entassée devant lui. L'égérie de la nouvelle collection se tenait dans son bureau, droit comme un piquet, et le dominait de sa grande taille. Ethan fronça les sourcils pas vraiment enchanté par cette intrusion. Aux paroles du jeune garçon, son visage commença à se décomposer. Il entendait les mots mais se demandaient s'il comprenait bien. Ce mec s’incrustait et prétendait qu'un lien de parenté les unissait. Avant de réagir à tout ça il valait mieux dégager tout témoin, il se leva donc et désigna la sortie à sa secrétaire. « Et si une quelconque rumeur filtre en-dehors de ses murs, je saurai que c'est vous. C'est bien compris ? » Le ton de sa voix, glacial. À en faire pâlir les morts. Il attendit que la porte se referme dans un grincement des plus désagréable pour reporter toute son attention sur Fu Hai. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?

Il le scruta de la tête aux pieds semblant jauger de la crédibilité de ce que le chinois venait d'affirmer. Mais en fait, il le trouvait juste ridicule. Ce que le rire qui lui échappa ne manqua pas de souligner. « Est-ce que c'est une blague ? Il doit bien y avoir une caméra cachée quelque part. » Il jeta un coup d’œil autour de lui pour faire semblant de la chercher puis posa ses mains sur son bureau. Il se pencha en avant et plissa les yeux, soudain beaucoup plus sérieux. Il ne servait à rien de s'énerver tout de suite. Voilà ce qu'il se répétait en boucle. « Je n'ai pas de frère. À moins que tu sois le résultat d'une aventure à mon père ? Si c'est le cas, je ne peux rien faire pour toi. Pour l'argent, faudra voir avec lui. Je peux te donner son numéro. » Il arracha un post-it et nota l'information dessus avant de le tendre à Fu Hai. « Maintenant sors, avant que j'appelle la sécurité. » Qu'allait-il faire si effectivement ce mec était le fils d'une salope à son père ? Il ne pouvait pas le garder. Il fallait rompre ce foutu contrat sur le champ. Rah, la journée commençait pourtant si bien.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 10 Mar - 23:44
Bien entendue, comme je l'avais pressentie, cela n'allait pas être facile. Par ce qu'effectivement, le fait que je sois son frère biologique n'allait certainement pas être immédiatement assimilé. Pourtant je considérais que ma langue était compréhensible, vraiment compréhensible. Son ton froid, son regard condescendant et son éclat de rire commencèrent déjà à m'échauffer les nerfs. Une caméra cachée, c'est qu'en plus il était comique le jeune homme. Enfin, il était plus âgé que moi mais bon... cela ne changeait pas franchement mon avis sur lui. Je n'étais pas sure qu'il ai fait quoi que ce soit pour mériter que je le respecte. Je regardais le numéro et j'eus un petit sourire. Il me prenait pour qui? Un vendu? Un idiot? S'il s'agissait d'argent, je serais aller voir le vieux directement. J'aurais bien trouvé un moyen, j'étais débrouillard, je savais me faire un chemin là où je le voulais. Et puis de l'argent, j'en avais suffisamment pour vivre correctement et pour aider mes parents si besoin. Je n'en voulais pas plus. Il faut dire que je ne m'étais jamais attendu à faire fortune, j'étais trop nul à l'école pour espérer faire de grandes études alors je ne pensais pas franchement réussir dans la vie. Devenir mannequin n'avait jamais été un objectif dans ma vie mais, une fois que l'on m'a lancé dedans, je ne me suis pas arrêté. J'ai continué, progressé, défilé, posé et ainsi de suite. J'ai trouvé ce que j'aimais et je suis tombé malade. Alors même en sachant la vérité, je n'avais aucune envie de me lancer dans un truc pareil. De l'argent, hors de question. Ta moelle osseuse par contre mon gars, j'en veux bien. Je n'allais pas lui demander d'une telle manière, of course, mais j'avais besoin quand même de le faire. J'étais venu jusque là pour ça tout de même. J'attrapais le post-it, le regardais, le froissais et le jetais dans la corbeille du bureau. Je n'avais aucune envie de rencontrer un mec que ma mère avait du quitter pour de bonnes raisons. Je lui faisais confiance pour cela. Je sortis mon téléphone, cherchais une photo de ma mère. Elle n'avait pas beaucoup changer, quelques rides en plus. Peut-être se souvenait-il de son visage au moins, ou en avait-il vu des photos. J’espérais, parce que sinon, cela allait franchement être impossible. Je tournais l'écran vers son visage avant de commencer à parler.

-"Vous êtes peut-être accro aux caméras, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Ma mère m'a dit qu'elle avait quitté votre père alors qu'elle était enceinte de moi. Vous deviez avoir environ quatre ans. Gardez votre argent, je n'en veux pas. Je ne veux même pas que cela se sache. J'ai besoin d'autre chose!"

Je reposais mon téléphone sur son bureau, histoire que s'il voulait observer la photo de plus prêt, il puisse se faire plaisir. Je n'avais même plus envie de prendre des détours, de continuer plus longtemps. Si je m'énervais, j'allais finir par m'épuiser. Et récupérer était quelque chose de compliqué. D'autant plus que j'avais un photo shoot ce soir avec un client dont je devais terminer le contrat. Je n'avais pas pu le faire en Chine mais, il avait pu envoyer quelqu'un au Japon. C'était la première personne qui m'avait engagé, il y a deux ans. Notre contrat arrivait à sa fin, et j'avais eut presque du mal à me dire que c'était finit. Mais tant mieux quelque part. Je plongeais mes mains dans mes poches, regardais en l'air, prenant une longue respiration pour ne pas commencer immédiatement à exploser. Je ne lui demandais pas grand chose après tout. Après, je disparaitrais de sa vie, comme si cela n'était jamais arrivé. Il pourrait m'oublier, faire comme si de rien était, cela me ferait même plaisir.

-"Si vous ne me croyez pas, on peut lui téléphoner, ou bien faire un petit tour en Chine, c'est la porte à côté après tout. Enfin bref, si cela était pour de l'argent, je ne me serais certainement pas déplacer au Japon exclusivement pour ça. Je suis malade, et vous êtes probablement ma seule possibilité de guérison."


Je n'étais pas partit dans les détails, cela ne servait à rien de vouloir lui faire tout le tableau avant de voir ses réactions. Je regardais les objets potentiels qui pouvaient finir dans ma tête et espérais que cela ne serait pas le cas. J'étais doué pour éviter les trucs mais je l'étais encore plus pour frapper. La boxe m'avait fait beaucoup de bien dans la vie. Mais je préférais garder mon visage de mannequin et ma superbe. Si je me décomposais devant lui, c'était perdu d'avance. Ce genre de caractère marchait sur les plus faibles dès qu'ils leurs offraient de quoi piétiner. Ma chance? J'étais aussi un potentiel scandale, il ne pouvait pas complètement me réduire en miettes immédiatement.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 11 Mar - 12:11
Ethan fixait d'un regard mauvais la grande asperge qui se tenait face à lui de l'autre côté de son bureau. Il venait de jeter le bout de papier avec le numéro de son père sans aucune gêne. L'héritier se demandait donc ce qu'il attendait de lui. D'autant que son histoire ne tenait pas debout. En général, quand son géniteur merdait et qu'un accident voyait la lumière du jour, il s'occupait d'étouffer l'affaire. Surtout que, bien souvent, il s'avérait après un test de paternité qu'il ne devait rien à ces femmes. Il n'était pas idiot. Il n'avait pas envie de laisser des gosses à toutes celles qui passaient dans son lit. Mais le jeune Beckford se disait que l'erreur était humaine, qu'il avait pu se planter quelque part même si pour un monstre du contrôle tel que son paternel, il imaginait mal cette situation. Sauf que Fu Hai était venu le trouver lui et qu'en plus il avait signé un contrat avec eux avant d'ouvrir sa gueule. Ça commençait à sentir mauvais. L'anglais se tenait sur ses gardes. Il se redressa lentement et croisa ses bras sur sa poitrine montrant ainsi à quel point il était fermé au dialogue. D'abord, il ne baissa pas les yeux vers l'écran de son téléphone mais écouta son discours complètement ridicule. Sa mère se serait barrée alors qu'elle était enceinte ? Première nouvelle. En revanche, il ne se plantait pas sur les dates mais ça toute personne souhaitant creuser un peu le passé des Beckford pouvait le découvrir. Et il ne voulait pas d'argent ? Ethan haussa les sourcils, un peu intrigué par l'autre chose qu'il désirait obtenir. Finalement, il risqua un regard vers son portable et se figea. L'expression qu'il abordait changea du tout au tout. Lui qui masquait si bien ses émotions, se baladait constamment avec un masque, semblait surpris ou plutôt choqué.

Aucun doute, c'était bien elle. Il essayait de se convaincre du contraire mais ça ne pouvait être qu'elle. Il reconnaissait son sourire et cette délicatesse si unique qui émanait de sa personne. Bouleversé de découvrir à quoi elle ressemblait à présent, une main tremblante vint cacher sa bouche entrouverte. Vingt ans, cela faisait vingt ans qu'elle était parti. Vingt ans qu'elle l'avait abandonné. « Où as-tu trouvé ça ? » Il refusait de croire que Fu Hai avait lui-même pris cette photo. Il ne pouvait pas non plus imaginer qu'il disait la vérité. Il attrapa le cellulaire entre ses mains et zooma sur le visage de sa mère. L'appeler ? Ethan releva la tête vers le chinois tandis qu'il se fermait à nouveau. Il posa l'appareil sur son bureau et le poussa dans sa direction du bout des doigts. Il ne fallait pas qu'il se laisse aller comme ça. Il devait forcément y avoir une explication plus logique. Malade, guérison, les mots tourbillonnaient dans sa tête sans qu'il ne parvienne à mettre de l'ordre, à arrêter cette folie. Qu'est-ce qu'il lui racontait bordel ? Ce mec là ne pouvait pas être son frère. C'était impossible. Son père l'aurait su non ? Il passa ses doigts dans ses cheveux résistant à l'envie de se les arracher.

« Stop ! Temps mort. Je comprends rien. » Il était même carrément largué. « Tu essayes de me faire croire que ma mère s'est barrée alors qu'elle était enceinte et que ce gamin c'est toi ? » Jusque là, ça ne paraissait pas si étrange que ça. Ça pouvait même être envisageable. « D'accord, c'est peut être possible mais... mon père... enfin t'es en train de dire que t'es mon frère biologique ? Qu'elle est genre partie alors qu'il l'avait mis en cloque. Non mais tu t'entends ? » Cette histoire lui paraissait juste ridicule. Il ne pouvait pas concevoir une telle chose. Mais ce qui l'emmerdait encore plus, c'était la partie sur sa maladie. Ce mec se pointait parce qu'il avait besoin de lui. Pas de son argent mais bien de lui en tant que personne. Il n'avait jamais entendu parler de son existence, et voilà qu'il lui balançait ça à la gueule. Ethan eut un espèce de rire nerveux. « Admettons que je te crois. Est-ce que tu penses que j'en ai quelque chose à foutre de ta gueule ? » Parce que plus il pensait, plus il se disait que si c'était la vérité sa mère l'avait abandonné pour refaire sa vie ailleurs et elle avait dû vivre de bien plus belles années que lui. Et cette idée lui serrait le cœur, le tordait même dans tous les sens.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 11 Mar - 20:19
Au moins, la photo avait fait son effet. J'avais droit à ma première réaction autre que de la froideur depuis mon arrivée dans son bureau. Et quelque part c'était rassurant. Je commençais à me dire que ce mec n'était pas un psychopathe en puissance. Quoi qu'avec la force qu'il mettait à engueuler tout son personnel, je me disais bien qu'il ne pouvait pas l'être. Trop de passion dans ses envies de mettre les gens à la porte. Je n'arrivais pas à croire que j'avais réussit à garder le vouvoiement jusqu'ici. Quel effort je mettais pour rester poli et avenant. J'étais impressionné de moi-même. En même temps, je peux comprendre le fait qu'il soit surpris. Après tout, maman ne l'avait pas contacté depuis vingt ans. Je devais bien avouer que ce choix de sa part m'avait un peu surpris. Elle qui avait toujours tout donner pour moi et ma sœur, qu'elle ait laissé un enfant derrière m'avait un peu... surpris. Je ne cherchais pas à la juger, je l'avais toujours respectée et elle devait avoir eut ses raisons. Mais, aujourd'hui, je risquais d'en faire les frais. Enfin, j'étais plutôt chiant quand je le voulais et surtout j'étais persévérant. Je reconnaissais que ce que je racontais semblait tout droit sortie d'un film hollywoodien au scénario un peu bancal. Malheureusement pour lui c'était la réalité. Une vérité étrange que j'avais moi-même eut du mal à admettre. Quand on découvre que sa vie repose entre les mains d'un inconnu, fils pourrie gâté, qui n'avait aucune raison particulière de vous aider, l'angoisse était assez... pesante. Mais, j'avais bien réfléchie, je pensais que je pouvais le faire, je réussirais à savoir s'il était compatible et si c'était le cas, il me filerait ma greffe. Je n'étais au Japon que pour ça. Me faire engager était simplement un moyen comme un autre d'arriver à mes fins. Ceux qui me connaissaient ne m'auraient sans doute pas reconnus. Je n'avais jamais été du genre à mettre en pratique l'adage: tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, mais quand c'était votre vie qui était en jeu vous reconsidériez beaucoup de choses. Je prenais le temps de replacer mes cheveux, d'inspirer un grand coup avant de me remettre dans des meilleures conditions.

-"Je sais que j'ai l'air de raconter n'importe quoi, que cela pourrait sortir tout droit d'une imagination à la con. Mais, croyez moi, j'aurais aussi aimé que cela soit n'importe quoi quand je l'ai appris. Cela m'aurait grandement facilité la vie."


Je soupirais. Parce que je sentais déjà que ma patience arrivait doucement à sa limite. Ce n'était pas comme si je lui demandais de me livrer toute sa fortune sur un plateau. Je considérais même que j'étais plutôt sympa sur ce coup là. Mon sourire s'agrandit quand il me demanda si je croyais qu'il en avait quelque chose à faire de moi. Bien entendu qu'il n'en avait rien à faire mais, j'étais sûre de pouvoir trouver quelque chose qui le ferait changer d'avis. Je n'étais pas un summum d'intelligence mais, j'étais malin et je comprenais plutôt bien le fonctionnement du monde du travail. J'étais plongé dedans depuis que j'avais seize ans alors bon. Le tout était de savoir à quel moment abattre la bonne carte. Je ne comptais pas, au départ, me montrer un peu menaçant, mais je pense que je n'avais pas franchement le choix. Sinon, il risquait de m'envoyer sur les roses sur le départ. Et j'avais besoin d'une base sur laquelle travaillée. Comme tout bon bâtiment, il fallait des bases solides et un bon ciment pour réussir à faire tenir un empire. Et dans son empire Beckford, j'étais la pierre fêlée qui menaçait l'ensemble. Je n'avais aucune envie de franchement m’immiscer dans cette famille, dans ce truc. Simplement s'il fallait que j'utilise cela comme argument je n'hésiterais pas.

-"Oh, ma tête vous n'aimeriez vraiment pas qu'elle soit là mais, elle est là. Tout comme le scandale que je pourrais représenter pour l'entreprise. Très clairement, je n'avais aucune envie d'en venir jusque là. Mais, vous voyez, j'ai pas franchement le choix. Je n'ai plus le choix."

J'étais déterminé, mon regard, ma voix, ma posture, je ne me laisserais pas abattre du haut de cette froideur anonyme. Il ne pourrait pas m'échapper. J'en étais persuadé. Enfin, j'essayais de me persuader que ce serait le cas. Parce que ma vie allait continuer à s'empirer de jours en jours. Je ne savais pas exactement dans combien de temps ma situation allait profondément se dégrader. Selon les médecins cela dépendait de beaucoup de facteurs et de variables sur lesquels ils n'avaient aucun contrôle. Alors je vivais au jour le jour en espérant que tout se passe bien. Que je ne tombe pas dans les pommes pendants un photo shoot ou quelque chose comme ça.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 12 Mar - 12:01
Il l'analysait. Il cherchait des ressemblances. S'il était vraiment son frère, il devait bien en avoir un ou deux non. Il regardait les traits de son visage et préférait se dire qu'ils ne partageaient rien. Il refusait de voir la forme presque identiques de leurs visages, un peu allongée pas vraiment masculine. Leurs nez, celui de leur mère. Mais l'intensité du regard de leur père. Fu Hai, c'était Ethan avec quelques années de moins, son portrait craché. Pourtant, il refusait d'y croire. Il essayait de chasser cette idée, de l'abolir. Sauf que plus il tentait de se dissocier de lui, plus il trouvait de points communs. Fu Hai ressemblait à leur mère, voilà la différence. Il dégageait la même aura quand tout le monde répétait constamment à Ethan qu'il était bien le fils de son père. Évidemment, il ne prenait pas ça pour un compliment, loin de là. Il détestait même cette remarque. Il l'encaissait avec un goût amer en bouche. Nerveux, il serra le poing et enfonça ses ongles dans sa paume dans l'espoir de réussir à garder son calme. Le mannequin ne semblait pas enchanté par l'existence de ce lien entre eux. Encore quelque chose qu'ils partageaient. Et plus il le fixait, plus il lui tapait sur le système. Sa mère s'était barrée pour lui, avait vécu avec lui, l'avait vu grandir, l'avait aimé et protégé. Tout ce dont il avait manqué. Avait-il seulement conscience de ce qu'il avait évité ? Il ne semblait pas se douter de la chance qu'il avait, de ce qu'Ethan aurait donné pour fuir avec sa mère, pour vivre la même vie que lui. Il le haïssait pour tout ça. Parce qu'il fallait bien se rendre à l'évidence. Sur la photo, c'était sa mère. Et ce petit mec là, c'était son putain de frère. Il ravala sa salive et pivota, lui tournant à présent le dos. Il ne supportait pas de l'avoir face à lui. Ça le rendait dingue. Il se sentait à deux doigts de péter un câble.

« Est-ce que tu crois que tu as le droit de faire irruption dans ma vie comme ça ? Tu ne trouves pas ça complètement déplacé ? Nous ne sommes rien l'un pour l'autre, j'en ai rien à foutre que le même sang coule dans nos veines. » Il poussa un long soupir en levant les yeux au plafond. Non mais sérieusement, le type avait aucune gêne. Il s'incrustait comme ça sans prévenir et osait encore lui demander son aide. Pourquoi devrait-il l'aider ? Ce petit con. Il ne le méritait pas. Il n'aurait même pas dû oser pointer le bout de son nez dans son bureau. Il essayait de se mettre à la place de sa mère, qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête ? S'il avait réussi à comprendre qu'elle était partie pour son bien, pour se protéger du monstre qu'était son mari, en revanche, il ne lui pardonnait pas de l'avoir abandonné derrière. Il souffrait encore de cet abandon. Il gardait des cicatrices. Cela faisait vingt ans qu'elle lui manquait. Vingt ans qu'il subissait tout à sa place, vingt ans que son père se défoulait sur lui parce qu'elle était partie.

Et voilà qu'il le menaçait. Il manquait pas de culot. Ethan s'esclaffa. De ce rire forcé et mauvais. Il mourrait d'envie de lui tordre le cou. Finalement, il se décida à lui faire face à nouveau. Cette froideur, celle des Beckford, que Fu Hai le veuille ou non. « T'es bien un Beckford toi. Faut croire qu'on a ça dans les gênes. » Ce mauvais caractère, ce manque de patience. « Et qui te croira ? Qu'est-ce qui aura le plus de poids entre ta belle gueule et l'argent de mon père ? Ta parole contre son influence ? Ta réputation inexistante ici et ses contacts ? » Il continuait à dresser un mur entre eux. C'était son père. Elle était sa mère. Il ne voulait pas de lui dans sa vie. Et d'après ce qu'il avait compris, Fu Hai ne voulait pas d'un grand frère non plus. Ethan le rejetait parce qu'il avait eu ce qu'il lui avait manqué. Fu Hai le repoussait parce qu'il représentait ce qu'il n'aimait pas. L'un ne valait pas mieux que l'autre. Ils refusaient tous les deux d'aller au-delà de leurs préjugés et égoïsmes. « Mais ta mère doit être bien désespérée pour t'envoyer dans la gueule du loup. Alors quoi ? T'as une maladie incurable ? Tu vas crever ? Que crois-tu que ça puisse me faire ? Au contraire, bon débarras. » Il crachait son venin sans totalement penser ce qu'il disait. Il enfouissait cette part de lui qui désirait en savoir plus, qui mourrait d'envie de lui poser des questions sur sa mère. Comment allait-elle ? Était-elle heureuse ? Mais il ravalait tout ça. Sa fierté lui empêchait de s'ouvrir. De toute manière, il fermait les portes à tout le monde depuis tellement d'années qu'il ne savait plus où il avait caché la clé.  

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Mar - 10:45
Je n'avais jamais été quelqu'un de profondément vicieux ou mauvais. Enfin, je ne l'avais jamais ressentie comme tel.Je n'avais pas non plus un cœur d'or. Je me contentais d'être fait d'un gris profond. J'étais un homme, un être vivant qui mêlait dans son comportement autant la pitié que l'égoïsme. Mais, j'avais rarement honte, j'avais rarement été en situation de faiblesse. Disons qu'en tant que fils aîné, j'avais joué mon rôle, toujours. Même si je ressemblais souvent à un grand gamin, même si ma petite sœur aimait me faire passer pour quelqu'un de profondément incapable, elle savait que ce n'était pas le cas. Et elle savait aussi qu'elle pourrait toujours compter sur moi. Cette relation familiale, ce lien presque fusionnel entre elle et moi, c'était quelque chose qui me faisait encore vivre. Si elle n'étais pas là, j'aurais sans doute abandonné l'idée de me faire greffer, de rechercher un donneur compatible. Parce que nos parents ne pourraient jamais lui payer les études qu'elle rêvait de faire, parce qu'elle était pour moi une princesse, je voulais lui offrir le meilleur. A mes parents aussi. Sans ma famille, je n'aurais pas tenu, ni survécut au diagnostique. Alors pourquoi était-ce cette même famille qui se dressait contre moi et mon désir de guérison. Le squelette dans le placard avait émergé subitement, au moment où j'aurais aimé que ma vie soit la plus paisible et la plus facile possible. Le pire... c'est que j'étais ce squelette. Et pour deux familles en plus. Les She et les Beckford. J'étais d'ailleurs assez près de l'état de squelette pour que l'expression face son chemin dans mon humour un peu noir. Ce dernier ne ressortait que quand j'étais fatigué ou sur les nerfs. Et je crois que je cumulais un peu des deux en cet instant. Les émotions fortes n'étaient pas bonnes pour moi. Je devrais peut-être me mettre au yoga plutôt que de vouloir sauter en parachute. Mon médecin faisait une syncope à chaque fois que je lui annonçais ma dernière lubie. Mais, j'aimais les sensations fortes, encore d'avantage depuis que j'étais malade. Parce que je me sentais vivant, par ce que le fait de ressentir quelque chose me rappelait que je n'étais pas encore sur les bords de la mort, ni prêt à accompagner la grand faucheuse dans sa danse macabre. Alors, même maintenant, face à ce fils à papa qui n'avait sans doute jamais rien partagé de sa vie, je me sentais tellement mieux. Parce que cette confrontation, je l'avais imaginée encore et encore dans ma tête, avec une certaine impatience, maintenant qu'elle était là, je la savourais à ma manière. Nous nous ressemblions, même physiquement. Lorsque je l'avais vu pour la première fois lors du casting, je n'avais pas pu m'empêcher de voir ces ressemblances. Je connaissais mon visage et mon corps par cœur. Il s'agissait de mon gagne-pain, cela était nécessaire d'exercer sur lui un contrôle parfait. Contrôle qu'un phénomène imprévu m'avait enlevé subitement sans que je puisse rien y faire. Oh, cela aurait pu me faire quelque chose mais tous les deux étions enfermés dans deux réalités différentes. Notre caractère respectif n'aidait pas à calmer la situation. Alors oui, peut-être que la menace n'était pas la meilleure défense surtout face à sa réaction. Cette froideur, cette distance, je la mettais autant que lui l'imposait dans tous ses comportements. Ce n'était pas ma mère qui était désespérée, c'était moi. Moi et uniquement moi. Parce qu'elle aurait voulut que je ne tente même pas. Elle m'avait demandé d'attendre et de rester sur la liste d'attente des greffes plutôt que de retourner vers eux. Mais, je lui avais promis de ne pas approcher l'homme qui déclenchait ces tremblements dans ses bras, quand bien même il pourrait être la clé de ma guérison. J'avais le sang chaud. Là où Ethan était aussi froid qu'un glacier, j'étais aussi bouillant qu'un volcan.

« Combien de vos compagnies adverses seraient prêtes à payer pour un scandale aussi vraie que nature. Je ne demande pas de l'argent après tout. Les connexions c'est clairs, ça aide. Mais, je suis à peu prêt sur que si je téléphonais à certains de vos adversaires, leurs connexions fonctionneraient aussi bien que cella de ton père. Et puis, ma belle gueule a tendance à émouvoir et à me rendre sympathique tu vois. Alors oui, tu peux dire que je sembles désespéré. Et oui, tu peux dire que si je crève cela arrangera tes affaires mais, je ne compte pas me laisser faire. Parce qu'après tout, je n'ai plus rien à perdre. »

Ma voix grondait, grondait comme elle savait si bien le faire quand on me provoquait. Je n'en avais rien à faire de son putain d'argent, de sa putain de compagnie alors me lancer dans une telle expérience, dans un tel ouragan ne m'aurait pas fondamentalement dérangé. Je bluffais pourtant. Parce que je ne le ferais jamais. Je ne voulais pas qu'on sache qui j'étais, je ne voulais pas de ce putain de lien familial. Une sensation de chaleur qui glissait en dessous de mon nez et le long de ma bouche me fit grogner encore davantage. Je la connaissais cette sensation. C'est celle qui m'indiquait que si je continuais dans cette direction, j'étais bon pour retourner à l'hôpital immédiatement. Je sortais un mouchoir de ma poche, essuyais le sang qui coulait de mon nez et inspirais profondément. J'aurais voulu qu'aucun symptôme ne fasse son apparition pendant cette discussion mais, bien entendu, cela n'avait pas été possible. Mon corps n'en faisait qu'à sa tête et moi aussi. Au moins nous étions en accord sur cela.

« Bon après tout, ce n'est pas comme si je m'étais attendu à une quelconque réaction positive de ta part. Je me doutais bien que t'étais ce genre de personne. Pourquoi a-t-il fallut que ce soit toi franchement... »

Le saignement semblait s'être arrêté, je glissais le mouchoir dans la poche de mon manteau. L'aplasie médullaire était une maladie vicieuse. Elle vous poursuivait pendant des années et des années, vous laissait dans un premier temps vivre presque tranquillement, grâce aux transfusions. Et puis, petit à petit, les transfusions cessaient de fonctionner, petit à petit, votre corps, privé de plaquettes,de globule blancs et de globule rouge se détériorait. On vous maintenait artificiellement en vie pendant des semaines, en continuant d'essayer de vous injecter du sang que votre corps rejetait, continuellement. Je ne pouvais pas vivre dans un lit d'hôpital, enfermé dans ces putains de salles blanches, tellement shooté par les médicaments anti-rejet et les anti-douleurs que je serais dans un stade presque continuel d'inconscience, un véritable légume. Je préférais largement mourir plutôt que ça. Il y avait une chance sur quatre qu'il soit compatible, ce putain de regard qui me fixait avec autant de haine, cette voix condescendante. Et je m'accrochais désespérément à cette chance, comme une moule à son rocher. C'était mon oxygène dans cet océan de fumée toxique. Mais j'étais trop fier, trop certains de valoir mieux que lui pour m'abaisser à quoi que ce soit.

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Ce message a été posté Jeu 24 Mar - 13:31
Plus il le regardait, plus il voyait leur mère. Fu Hai lui ressemblait tellement. Il ne gardait pourtant que très peu de souvenirs des quelques années passées à ses côtés. Enfant, il s'endormait en serrant sa photo entre ses petites doigts. Il avait appris les traits de son visage par cœur. Alors il se confrontait à cette image. Il pensait à elle. À ce mélange de sentiments contradictoires qu'il conservait dans son cœur par sa faute. Même s'il avait compris sa décision, il n'avait jamais réussi à l'accepter pour autant. D'accord, son père était un monstre. Une véritable brute violente et égoïste. Lui aussi aimerait le fuir, s'exiler à l'autre bout de la terre pour ne plus le voir, lui échapper. Il imaginait bien ce par quoi elle était passée. Les insultes, les coups. Il se rappelait des cris, des disputes, de la vaisselle éclatée contre les murs. Puis, après son départ, il avait changé de cible. Sauf qu'un enfant ne faisait pas le poids face à un homme et ne possédait aucune autre alternative que celle de subir. Toutes ses années, il avait subi à sa place. Il en voulait à cette femme qui était parti sans rien lui dire, sans lui expliquer et sans même le prendre dans ses bras une dernière fois. Elle ne s'était pas retourné. Elle l'avait juste laissé là, entre les griffes du démon. Elle l'avait abandonné pour partir vivre une vie meilleure sans lui. Quelle mère faisait ça ? Aujourd'hui encore, Ethan demeurait persuadé que c'était sa faute si elle ne l'avait pas emmené. Il avait fait quelque chose pour mériter ça. Il devait être un monstre autant que son père, voilà pourquoi Il souffrait tellement. Il n'avait pas le droit de reporter sa colère sur Fu Hai, après tout, il n'y était pour rien, il n'avait rien demandé, mais c'était plus fort que lui. Il avait eu ce dont il avait manqué toute sa vie. Il avait grandi dans un foyer aimant et chaleureux. Loin de ce monde de strass et de paillettes qui transpirait d'hypocrisie. Un mur se dressait entre eux. Ils étaient trop différents. Ethan fermait toutes les barrières autour de lui. Il essayait de le repousser. Il l'empêchait de l'atteindre. Sa mâchoire se crispa. Fu Hai savait qu'il appuyait sur un point faible. Une fraction de secondes, Ethan songea même à appeler son père pour le laisser régler lui-même ce problème mais bizarrement il craignait le mode opératoire qu'il choisirait. Même s'il ne portait pas Fu Hai dans son cœur, il n'était pas encore assez égoïste pour le jeter dans la gueule du loup. Il commençait à transpirer tant cette situation le poussait dans ses retranchements. Le chinois n'avait sans doute pas idée de ce qu'il lui faisait subir.

Et Ethan refusait d'envisager les choses selon son point de vue. Il se fichait même de savoir de quelle maladie il pouvait bien souffrir. Tout ce qu'il souhaitait, c'était le faire disparaître de sa vue et ne plus entendre parler de lui. D'une main tremblante, il plaqua ses cheveux en arrière. « Je répète ma question. Parce qu'apparemment tu as du mal à percuter. » Il posa ses paumes à plat sur son bureau et se pencha en avant. Il le regardait d'en bas. Il détestait repérer toutes ces ressemblances. Il aimerait ne pas avoir à plonger son regard dans le sien. « Lancer une guerre froide grâce aux médias ne te servira à rien. J'ai déjà fait passer le nom Beckford au travers de situations bien plus délicates, et regarde, on est toujours là. Au mieux, ça explosera quelques temps, tu pourras peut être pousser mon père hors de la scène, mais c'est tout. Tu ne vas pas me porter préjudice. Tu ne peux pas me menacer directement et je pense que tu le sais. Tu n'as pas réellement envie d'aller en parler non plus. Tu ne veux pas que mon père découvre ton existence, j'en suis sur. Tu gâcherais tous les efforts de ta mère pour vous protéger. » Il était persuadé que cette dernière avait tout fait pour l'empêcher de se pointer ici. Elle avait sans doute bien plus conscience de ce qu'il risquait.

Ethan tilta lorsqu'il aperçut la traînée rougeâtre sur la peau du mannequin. Ses muscles se détendirent un peu, sous la surprise et ses épaules se relâchèrent. Fu Hai paraissait habitué. Il ne paniqua pas. Il épongea calmement le sang qui coulait de son nez. Malgré tout, cela titillait la curiosité d'Ethan. De quoi souffrait-il exactement ? Cela ressemblait à une maladie grave, assez grave pour le pousser à lui demander de l'aide, assez grave pour risquer d'en mourir. Mais alors qu'il commençait peut être à ressentir de la compassion pour son nouveau et unique frère, celui rouvrit la bouche pour déblatérer d'autres bêtises plus grandes que lui. Ethan se crispa et se remit aussitôt sur la défensive. Fu Hai le jugeait sans le connaître. Comme tout le monde d'ailleurs. Cela le blessait cependant peut être un peu plus. Alors il se braqua, gardant ses questions sur les souffrances de son cadet, tant pis sa curiosité restera inassouvie.

« Et quel genre de personne je suis ? Dis-moi tout. Parce que tu sembles si bien me connaître puisque tu es mon frère. » Un sourire mauvais et glacial s'empara de son visage. Son ironie tranchante teintait chacun de ses mots d'une lourdeur sans pareille. « Ta chère mère t'a parlé de moi peut être ? » Il s'engageait sur un terrain obscur et sans doute miné mais il s'en fichait. Le blesser ? Pourquoi pas pour se venger un peu. S'il pouvait faire du mal au petit fils chéri de sa mère, tant mieux. « Non, comment pourrait-elle alors qu'elle m'a si peu vu. Tu sais, t'as du culot de te pointer là. Elle en a eu de te parler de moi aussi. J'espère qu'elle a honte quand même d'avoir abandonné son gosse. » Il lui crachait au visage parce que désormais il ne mettait plus de filtre entre ce qu'il pensait et ce qui se passait dans son cœur. Sa colère et sa douleur s'exprimaient enfin. Il espérait secrètement que cela suffirait à faire fuir le plus jeune, à lui faire comprendre que sans même le connaître, il le détestait déjà. « Je vais juste te rappeler quelque chose. Tu ne sais pas qui je suis, tu ne sais pas ce que j'ai vécu. Tu penses savoir parce que tu as lu la presse à scandales comme les autres, parce que tu fais partie du milieu et que tu as entendu des rumeurs au détour d'un couloir. Mais tu es aussi ignorant qu'eux. » Il se redressa enfin et glissa ses mains dans ses poches pour dissimuler ses tremblements. « Toi, tu as une famille. Moi, j'ai personne. Ta mère m'a laissé avec un père qui me déteste autant qu'il la déteste. Comment crois-tu que c'était ? Et tu penses avoir le droit de te pointer là et de demander mon aide ? » Il croisa de nouveau son regard, comme impatient de l'entendre s'expliquer. Lui-même ignorait pourtant ce qu'il avait envie d'entendre. En fait, il souhaitait surtout le voir disparaître de sa vue.

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Ce message a été posté Sam 26 Mar - 14:42
Il n'y avait qu'une seule chose que je n'avais pas compris venant de ma mère. C'est comment elle avait pu laisser un enfant derrière. Je savais qu'elle avait vu l'incompréhension dans mon regard, je savais qu'il y avait quelque chose qui n'était pas passer. Le mythe de la mère, de l'héroïne s'était brusquement effondré. Je crois que le pire avait été pour ma sœur. Moi, j'étais simplement trop dépassé par ce qui se passait par ma vie pour vraiment réussir à tout comprendre, à réfléchir à ce qui se passait et voir tous les tenants et les aboutissants. Il m'avait fallut quelques jours, quelques semaines pour comprendre le tout. Il y avait toujours cette gêne entre nous deux, au téléphone surtout. Il fallait le dire, ce secret avait jeté un froid chez nous. Mais, je réarrangerais le tout une fois que je ne serais plus malade. Pour l'instant je me contentais de me battre pour le plus urgent. Je ne pouvais définitivement pas mener plusieurs batailles sur des fronts différents, voir même dans des pays différents. Je n'étais malheureusement pas capable de me dédoubler, pas encore. Alors oui, je jugeais mon frère, oui, je jugeais parce que c'était la seule chose dont j'étais capable. Parce que même si je ne l'admettrais pas, j'avais peur. Mécanisme de défense idiot, qui me rendait encore plus con que d'habitude. Je n'aurais sans doute jamais sortit ce putain de bluff. Sortir une telle connerie, cela ne me ressemblait pas. Mais, j'étais à bout, j'en avais assez, j'étais fatigué. A mes yeux, il était un pourrie gâté. Est-ce qu'il savait ce que c'était que de souffrir, tout le temps, en permanence? De sentir son corps qui vous disait non, qui vous disait d'aller vous faire foutre. Les matins où tu te réveillais, ton oreiller tâché de sang, la respiration lourde et difficile, presque incapable de se traîner jusqu'à ta salle de bain pour prendre un verre et avaler la tonne de pilules qui régissait votre vie. On m'avait diagnostiqué il y a deux mois. Les symptômes avaient commencés quelques semaines plus tôt déjà mais, j'avais mis cela sur le compte de la fatigue que je ressentais et du stress. Et puis, il avait fallut que je me rende à l'évidence, cela venait d'autre chose. Je savais qu'il avait raison, je savais que je n'avais pas le droit de lui demander cela, que j'étais qu'un petit con sur les bords. Oui, j'avais du mal à imaginer qu'il ai pu avoir une vie compliquée. Même s'il était entrain de me lâcher la vérité je ne voulais pas l'entendre parce que la vision que j'avais de ma mère serait encore pire. Comme une fleur fanée, et empoisonnée. Sauf que je ne pouvais pas penser comme ça, je ne pouvait pas laisser mon moral être atteint comme ça. Une grande partie du processus de guérison se passait dans le tête, c'était quelque chose que mon médecin n'avait pas cessé de me répéter.

-"Et toi, tu penses savoir ce que j'ai vécu? A ton avis pourquoi je te vois comme ça? Je ne crois pas avoir un droit de demander de l'aide, je n'en suis plus à une question de droit. Je n'ai juste pas le choix. Parce que je n'ai pas prévu de mourir à vingt ans, c'est trop rock'n roll pour moi tu vois. Tu crois que ça ne me pose pas un problème de conscience? Tu me prends pour qui? Un petit con prétentieux? Je travaille tous les jours pour avoir quelque chose, j'ai toujours travaillé pour avoir quelque chose. J'ai une famille, c'est sur, et tu crois que ça fait quoi de découvrir que ta mère a laissé quelqu'un derrière, que subitement ton père n'est pas ton père et que oups, tu as un frère? Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça mais, je n'ai pas le temps de comprendre, pas encore, pas tout de suite."

Le mec en face de moi était énervé, vraiment énervé. Je crois bien que c'était la première fois depuis que j'étais ici que je l'avais vu exprimer autant d'émotions. Finalement, il avait peut-être un cœur le bâtard. Peut-être pas pour moi mais, si il était capable de ressentir quelque chose, j'avais une chance de réussir à le faire plier un jour. Je n'avais pas envie de m'abaisser à lui faire pitié, je n'en avais pas envie parce que je crois que mon égo en prendrait plus qu'un coup. J'avais toujours eu confiance en moi. Mais, depuis quelques temps, je sentais cette confiance s'échapper petit à petit, comme une fuyarde. Je ne voulais pas imaginer ce mec autrement qu'en grand méchant loup. J'avais vingt ans, et même si je pouvait donner l'air d'être mature, je restais un gamin, un gamin effrayé. Je passais une main dans mes cheveux, geste futile mais qui me calma un peu. Au moins je ne ressemblais pas à un fantôme, le fond de teint faisait du bon travail. J'avais envie de partir, de hurler, de m'énerver mais je savais que cela ne servirait à rien à par à me faire un peu plus de mal.

-"Qu'est-ce que tu veux que je te dises? Désolé? Ce n'est pas à moi de le faire. Si tu as des comptes à régler avec elle, fait-le. Tu veux son numéro? Y a pas de soucis, je te le donne! Rahh, et puis merde..."

Je n'avais pas parlé aussi longtemps depuis... des jours. Les monologues n'étaient plus fait pour moi. Et si je continuais le sport, mes problèmes respiratoires devenaient de plus en plus important. Je n'avais pas échauffé mes poumons, j'étais à bout de souffle. Je n'aurais pas dit non à une gorgée d'eau non plus. Je commençais à marmonner dans ma barbe.

-"Une chance sur quatre..."

Parce que même avec tous mes efforts, si ça se trouve, mon dernier espoir serait ce père que je ne voulais pas connaître. Quoi que... je n'étais franchement pas sur d'avoir le courage d'aller le rencontrer alors lui demander une greffe. Plus je regardais Ethan et plus je voyais le visage de ma mère lorsqu'elle m'avait avoué la vérité, moins j'avais envie de le connaître.

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Ce message a été posté Dim 3 Avr - 17:46
Ethan ne voyait pas un frère devant lui. Pourtant, avec leurs multiples ressemblances, pas de doute là-dessus. Non, lorsqu'il le regardait il avait juste l'impression de se tenir face à un voleur. Il savait que son jugement portait des représailles injustifiées, qu'il se trompait de cible, Ethan n'était pas idiot. Mais après avoir souffert pendant vingt ans de l'absence de sa mère, voilà qu'on lui apportait enfin l'occasion de se défouler et de se libérer de ce poids. Tout le monde ignorait combien ce vide dans son cœur le bouffait et l'empêchait de se construire. On pensait juste qu'il tenait son mauvais caractère de son père et on associait ses sombres années au simple désir de tester ses limites de gamin pourri. On disait qu'il avait mal tourné parce qu'il ne les connaissait pas et qu'il était trop capricieux. On murmurait qu'il s'agissait de mauvais fréquentations ou juste qu'il était un idiot fini. Les gens se trompaient dans leur jugement mais continuaient malgré tout de le rabaisser et de lui mettre des bâtons dans les roues. Personne ne le prenait au sérieux. Un raté, voilà ce qu'ils apercevaient sans même chercher à comprendre. Car comment un enfant qui grandit sans amour peut-il réussir à se faire une place ? Ethan côtoyait la violence depuis le départ de sa mère. Il connaissait les coups mais ignorait la tendresse. Il entendait les insultes mais ne prononçait pas de mots doux. Fu Hai avait non seulement eu la chance de découvrir le monde protégé par l'amour de sa mère mais, il le sentait, il possédait aussi le privilège de disposer d'un paternel aimant et sans doute irréprochable. Il le détestait pour ces raisons là aussi. Et il était certain que, même si leur mère l'avait laissé venir jusqu'à lui, elle s'inquiétait à présent. Elle avait sans doute essayé de le retenir. Mais si elle angoissait pour son fils, elle oubliait certainement ce que l'autre devait ressentir.

Il savait pourquoi Fu Hai le considérait de la même manière que les autres. Il n'imaginait que trop bien le regard humide de leur génitrice en évoquant les sombres années passées dans la demeure Beckford. Lui-même se rappelait encore de son visage crispé en permanence par la peur, de ses cris lorsque son père levait la même sur elle ou des fois où elle l'avait enfermé dans sa chambre pour le protéger. Mais oui, il ne connaissait pas Fu Hai non plus. Il ne pouvait pourtant pas s'empêcher de penser que c'était bien fait pour lui, qu'il s'agissait du karma ou d'une connerie du genre. Pourquoi Fu Hai aurait-il droit à une vie paisible et pas lui ? Il ne souhaitait pas sa mort, attention, mais il était satisfait de voir qu'il luttait à son tour. « Et qu'est-ce que ça fait de voir ce 'quelqu'un' ? T'en penses quoi ? Pas terrible le grand frère hein. Pas généreux non plus. Tu me diras, y en a une autre qui a pensé qu'à sa gueule. » Clairement, il reportait toute la rancœur qu'il ressentait pour sa mère sur lui. Une réaction plutôt normale ou en tout cas compréhensible.

Mais Fu Hai lui renvoya ce point plutôt important au visage. Ethan grogna d'ailleurs pas vraiment ravi à l'idée qu'il le remette à sa place de la sorte. Cependant, son frère avait raison. Ce n'était pas de sa faute à lui. Et Ethan le savait, il savait qu'il n'y pouvait rien, mais il lui en voulait quand même. « Tu crois vraiment que j'ai envie de lui parler ? J'en ai rien à foutre d'elle. » Marmonna-t-il dans sa barbe plus pour lui-même que pour répondre à Fu Hai. Passer ses nerfs sur ce type ne servait à rien. Il s'en rendait bien compte. Mais par esprit de vengeance ou Dieu sait quoi, il n'avait pas du tout envie d'être agréable avec lui. Déjà qu'il n'accordait ce privilège qu'à très peu de personnes, il ne voyait pas pourquoi il devrait l'offrir à Fu Hai. Non, il préférait plutôt jouer au gros con. Ça, il savait le faire. C'était ce qu'on attendait de lui, non ? Faut dire qu'à force, il avait fini par se convaincre qu'il était ce que tout le monde disait dans son dos. Et quelque part, il était déçu de voir ce reflet que lui renvoyait Fu Hai. Il le regardait avec le même filtre que les autres. Il le méprisait et le trouvait horrible. Ethan avait l'habitude qu'on l'observe avec cette haine brûlante au fond des yeux. Mais voir ça dans ceux de son supposé frère le bouleversait d'une toute autre manière.

Puis ses derniers mots l'intriguèrent. Il plissa les yeux alors qu'il cherchait à en saisir le sens. De quoi parlait-il exactement ? Toujours autant énervé mais peut être un peu moins sur la défensive, il était un peu plus propice à l'entendre parce qu'il l'avait sonné en lui rappelant sa place. « Quoi ? Une chance sur quatre de quoi ? » Il parlait certainement de sa maladie mais Ethan ne réussissait pas à assembler les pièces du puzzle seul. Une chance sur quatre de mourir ? Une chance sur quatre de survivre ? Il cherchait des réponses sur le visage de son double. « Putain mais depuis avant tu m'casses les couilles mais j'sais toujours pas ce que tu veux. Sans moi tu vas crever c'est ça ? Pourquoi t'as besoin de moi au juste ? Dis-moi qu'on en finisse et que tu te casses parce que peu importe ce que tu vas raconter comme connerie, je n'ai pas l'intention de t'aider. » Il appuya sur ses derniers mots et les articula d'une façon exagérée. Naturellement, il essayait de lui faire du mal mais surtout il le repoussait. Pas question de le laisser passer ses barrières. Il ne voulait pas de ce mec dans sa vie.

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Ce message a été posté Mer 13 Avr - 21:48
Il y avait des jours où j'étais tout simplement trop fatigué pour discuter. Dans ce cas là, j'envoyais tout simplement mon poing voler dans une certaine direction. Aujourd'hui, j'étais simplement trop fatiguer pour faire quoi que ce soit. Se battre contre soi-même était déjà assez compliqué alors mener en plus de front la discussion avec celui-là. J'avais l'impression de faire mon service militaire... ou une émission de survie. J'étais entrain de servir de puching-ball à l'équipe adverse. En même temps, je m'y étais un peu attendu. Pas comme si il allait m'acceuillir à bras ouverts. Je n'étais venu ici que pour jeter l'âppat, pas pour obtenir un résultat immédiat même si cela aurait été franchement cool. Mon seul moyen de ne pas exploser émotionellement ces derniers mois avait été de me concentrer sur trouver ce mec, sur l'approcher. Me dire qu'il me restait encore une chance. J'aimais mon métier, j'aimais ce que je faisais et m'en être servie pour pouvoir l'approcher me rendait dingue. Je n'avais franchement aucune envie de continuer dans cette voie. C'était comme enfoncer des portes ouvertes. Perdre plus d'énergie maintenant était idiot. J'avais seulement jeter une pierre dans la mare, histoire de faire des vagues. Il s'agissait non pas de gagner une bataille mais de gagner une guerre. On disait que le front était toujours l'endroit le plus carnassier, c'était sans doute vraie. En tous les cas, cela me bouffait toute mon énergie et ma patience. Je savais très bien que cela allait tourner de cette manière, je l'avais déjà vu avec son personnel, je ne m'étais pas attendu à un traitement particulier. Après tout, en dehors de ce lien du sang, nous étions de parfaits étrangers. Lui comme moi n'étions pas du genre à accepter facilement dans notre vie de nouvelles personnes. A accepter franchement. Je ne me voyais pas passer des moments de complicité étonnante avec lui, je ne pensais pas que nous ayons quoi que ce soit en commun, je ne voyais pas ce que l'on pourrait partager. Oh, j'étais pleins de préjugés, je savais que je me basais seulement sur ce que j'avais entendu et vu alors que pourtant je savais pertinemment que les apparences ne faisaient pas tout. J'étais mannequin, je le savais parfaitement. Je vivais des apparences, toute ma vie reposait sur cela. Je donnais l'apparence d'un homme en bonne santé alors que plus le temps passé, plus je me transformais en cadavre vivant. Est-ce que j'avais franchement envie de lui expliquer tout en détail? Je n'en sais rien mais qu'est-ce que je perdais de toutes les manières.

-"Aplasie médullaire. Arrêt du fonctionnement de la moelle osseuse. Une chance sur quatre que tu sois compatible. Alors bon, que tu me laisses crever ou non, se serait sans doute la même chose. Disons qu'on se raccroche à ce qu'on peut quand on peut."

Je regardais ma montre. Finalement le temps passait vite quand on s'engueulait. Et je me sentais putain de seul, toujours profondèment seul. Quand bien même ma famille aurait été prêt de moi, cela n'aurait rien changer. Parce qu'il n'y avait rien que l'on puisse faire, rien du tout. J'étais seule dans ma merde et je ne voulais vraiment pas devenir un poids pour eux. Peut-être aussi que c'était pour cela que je m'étais précipité au Japon. Voir la peine dans leurs yeux, la pitié qui les traversait cela me faisait trop mal et me fatiguait encore plus. J'avais toujours eut l'habitude de me débrouiller seul, et subitement voilà que ma mère et mon père se mettaient à essayer de m'aider. L'indépendance était quelque chose à laquelle je m'accrochais tant bien que mal. Quittes à être parfois un peu rude. Demain, j'avais un shoot photo pour la marque d'ailleurs. Je fermais les yeux, prenait une grande inspiration, et redressais la tête.

-"Tu veux plus d'informations? Une démonstration? Après tout, tant que j'y suis, je peux bien faire ça. Quoique le petit saignement de nez devrait-être suffisant, c'était plutôt sympa non?"

Ironie, l'habitude d'essayer de plaisanter avec. C'était le seul moyen que j'avais de ne pas laisser ma peur gagner. Me battre, même contre le pire, me moquer de tout cela. L'urgence dans mon regard, la peur, je ne devais pas la laisser se pointer même pas un instant. Je le regardait avec un petit sourire, presque malin. Rien d'arrogant, rien de prétentieux, je restais moi quoi qu'il arrive.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 15 Avr - 13:43
Maintenant qu'il mettait un nom sur la maladie de son frère, se sentait-il plus enclin à l'aider ? Pas vraiment. Pour ne pas dire pas du tout. Déjà parce qu'il n'avait même jamais entendu parler de cette maladie. Ethan travaillait dans la mode, il connaissait les termes savants qui se rapportaient à ce domaine et du reste il ne savait pas grand chose. Néanmoins, on ne pouvait pas dire qu'il appartenait à la catégorie des idiots et il s'imaginait qu'il s'agissait certainement d'une maladie assez rare pour que le nom ne lui évoque rien. Il ignorait aussi ce que cela signifiait pour le jeune mannequin. De quoi souffrait-il exactement ? Juste avant, il l'avait vu saigner du nez. Cela appartenait sans doute aux symptômes mais ne contribuait pas vraiment à le mettre sur la voie. Bref, plutôt que de l'éclairer, Ethan se sentit encore plus perdu. D'autant qu'à bien regarder Fu Hai, il semblait assez bien se porter si on mettait du côté le petit saignement datant d'il y a quelques minutes. Ethan étant habitué à travailler avec des maquilleurs distinguaient néanmoins le brillant usage de fond de teint et d’anti-cernes qui cachaient sans doute la misère que représentaient les traits fatigués de son cadet. En dehors de ce fait, il ne ressemblait pas vraiment à quelqu'un qui risquait de mourir. Du coup, il ne comprenait pas pourquoi il avait besoin de lui ni même l'urgence de la situation. Ethan n'était pas du genre à compatir pour le malheur des autres, simplement parce que personne n'avait jamais eu de pitié pour lui, néanmoins il n'en restait pas moins humain et cela signifiait que quelque part au fond de lui la situation de Fu Hai ne le laissait pas indifférent. Il ne le détestait pas assez pour souhaiter sa mort mais ne ressentait pas pour autant le besoin de le sauver et préférait même rester en dehors de sa vie.

« Une chance sur quatre que quoi putain ? Tu veux pas être plus clair ! Où est-ce que j'interviens là-dedans ? » Qu'ils soient compatibles pour quoi ? Ethan comprenait qu'il s'agissait d'une greffe mais ignorait encore de quoi exactement même s'il commençait peu à peu à se faire une petite idée sur la question. Il savait qu'on pouvait faire des dons de moelle osseuse et puisque c'était là ce qui ne fonctionnait plus chez Fu Hai, c'était sans doute ce que sa guérison nécessitait.

Même s'il continuait à lever la voix et à se comporter tel que Fu Hai l'attendait certainement, quelque chose s'était enclenché chez le plus âgé. Un verrou venait de sauter sans même qu'il ne s'en rende compte et il essayait de l'ignorer. Il refusait de s'investir dans la vie de Fu Hai tout simplement parce qu'il ne tenait pas à prendre un rôle qu'il ne voulait pas assumer mais aussi qu'il se sentait incapable d'assumer. Ethan ne voulait pas d'une famille parce qu'il avait été assez déçu par celle que la vie lui avait donné et qu'il n'était pas prêt à redonner cette confiance à quiconque. Mais en plus de ça, une petite voix lui murmurait qu'il n'avait pas le droit de prendre une place à ses côtés. Ethan était tout sauf un homme bien, on le lui répétait assez souvent. Alors jouer au grand frère ? Il s'en sentait incapable. Même le temps d'un don de moelle osseuse. Il ne voulait rien avoir à faire avec Fu Hai.

Fatigué de ce tourbillon intérieur, Ethan poussa un long soupir tout en se massant les tempes. « Tu sais ce que je veux ? Que tu sortes d'ici. Je ne veux plus te revoir, t'entends ? » Il se laissa tomber sur son fauteuil comme vidé par cette conversation. « Et si tu refuses, j'appelle la sécurité. » Il suffisait de regarder son visage pour comprendre qu'il ne plaisantait pas du tout. Il n'en pouvait plus de tout ça. C'était trop d'informations d'un coup pour lui. Il avait besoin de temps pour les trier et les ingérer.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Avr - 14:29
Je savais parfaitement qu'il n'avait aucune envie de me voir, qu'il ne comprenait rien à la situation, qu'il était déboussolé. Croyez moi, j'étais passé par les même phases quelques semaines plus tôt. Mais, je n'étais pas sûre d'avoir envie de le laisser avaler la couleuvre, quelque chose en moi me poussait encore et encore à chercher une ombre de pitié, d'affection dans ses yeux. Pourquoi? Alors que j'avais bien vu dans les dernières semaines que ce mec était incapable de la moindre gentillesse. Même si je refusais de l'avouer, même si j'étais en colère contre tout et tout le monde, quelque part, avoir un grand-frère... j'avais été content. Une demi-seconde de joie. De me dire que finalement je n'étais peut-être pas si seul. Nom d'un chien, qu'est-ce qui c'était passé dans cette seconde pour que cet espoir fugace se soit accroché de manière tenace dans mon cœur. Mais le cœur à ses raisons que la raison ignore et c'était sans doute la meilleure façon que j'avais de pouvoir expliqué ce que j'avais ressentit. J'avais toujours joué le rôle de l'aîné, je l'avais remplis autant que je le pouvais, je m'y étais attelé corps et âme. Pourtant l'idée que quelqu'un d'autre face partit de ma famille m'avait fait plaisir. Alors même que je m'évertuais à le détester, à le haïr, à me dire qu'il n'était qu'une personne exécrable, je savais qu'en même temps, je n'avais aucun droit de penser de cette manière. Mais, j'étais borné, fatigué, malade et je n'avais pas envie d'être compréhensif. La seule chose qui réussissait à éviter que je ne sois encore plus vindicatif était le fait que je me disais qu'il me restait encore un peu de temps. Un peu de temps pour vivre, pour convaincre. Pour l'instant, les transfusions marchaient encore, alors je prenais ce que je pouvais tant que je le pouvais. Il n'y avait pas de solutions miracles, il n'y aurait pas de redémarrage subit de ma moelle osseuse, non, tout ce que je pouvais espéré c'était une putain de greffe. Moi qui avait passé ma vie à être indépendant, à être celui qui donnait aux autres ce dont ils avaient besoin, voilà que j'étais celui qui était dans la merde et qui devait dépendre d'un putain d'inconnu qui partageait le même sang que moi. Pourquoi donner des précisions maintenant quand il était inscrit sur son visage qu'il ne donnerait rien. Pourquoi faire? Il était fatigué, et bien moi aussi.

-"Une chance sur quatre pour que ta moelle osseuse soit compatible avec moi. Voilà, t'as compris, c'était clair!"

Pourtant, ce n'était pas compliqué, ils parlaient la même langues non? Il n'avait pas commencé à déblatéré dans le dialecte de Tianjin, ni même dans un chinois compliqué... Franchement, c'était fatiguant. Il avait un cerveau ou non? Je commençais presque à en douter. Comment réussissait-il à faire fonctionner la marque? Comme si c'était le moment de se poser de telles questions Fu Hai. Mais tu sentais que le dialogue commençait à tourner court. Il fallait mieux s'en arrêter là avant que l'un comme l'autre ne disent des choses qu'ils pourraient regretter. D'ailleurs mon soi-disant "frère" semblait trop déconcerté pour réussir à continuer une conversation cohérente. Il choisissait la fuite. Pas grand chose d'étonnant d'ailleurs, pas comme si je ne m'y étais pas attendu. Il ne m'avait pas l'air d'être quelqu'un de franchement courageux ou de prêt à prendre la situation en main. Un lâche quoi. Et cela me faisait mal au cœur. J'aurais presque pu avoir pitié si je n'avais pas franchement eut la flemme de ressentir un quelconque sentiment un tant soit peu positif à son égard. La sécurité et puis quoi encore... Il m'avait prit pour un terroriste, un criminel ou un malade mental? Je n'avais besoin de personne pour trouver la sortie et de toutes les manières, le but de ma venue était atteint. Il s'agissait simplement de lui signifier mon existence et le fait que j'avais besoin de lui. La première pierre de l'édifice était posée. J'eus un rictus moqueur avant d'ajouter.

-"Pas besoin de la sécurité. Je sais marcher, j'ai un cerveau et je ne pense pas que sortir d'ici soit trop compliqué."

Je sortis mon téléphone portable, composait un numéro pour appeler un taxi et commençait à me diriger vers la porte.

-"Bonne fin de journée et bonne nuit mon cher!"

Je claquais la porte en sortant, sous le fait de la colère, un nouveau saignement décida de m'emmerder tandis que je me dirigeais vers les escaliers, sans un regard pour la secrétaire. Et puis merde. Ce qui est fait est fait, pas le temps de regretter. La sonnerie de la compagnie de taxi finit par s'arrêter et une voix au bout du fil me répondit. Pas trop tôt!

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We're brother, that's the hidden truth. [Pv: Ethan] Finit

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