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 happy together ☾ Ethan

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Anonymous
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Ce message a été posté Mar 17 Nov - 20:36

Secret n°1 pour être heureux ;
commencer une nouvelle aventure
avec son bien-aimé.

tenue + La projection du film se termine et annonce le dernier cours d’amphithéâtre de la journée, de la semaine. Ce n’est qu’en relevant les rideaux épais que toute la promotion plisse les yeux, un sourire réjoui aux lèvres ; le soleil suspendu  suffisamment haut dans le vide bleu illuminait la fin d’après-midi et le début du week-end. Les yeux mi-clos, l’étudiante en psychologie s’étire longuement avec la grâce d’un chat autrefois jeune, avant de finalement bailler et analyser la situation autour d’elle, un œil pas très réactif. Elle se frotte l’autre œil de son poing, avant de frotter rapidement sur le coin de ses lèvres, au cas où. D’un revers rapide et simple, elle balaie dans son sac grand ouvert ses affaires avant de le refermer avec la même efficacité et rejoindre son groupe d’ami qui discutait bruyamment quelques tables plus loin. « Franchement, te réveiller c’est mission impossible » s’exaspéra la première en lui ébouriffant la tignasse sombre de l’endormie pour faire tomber les boules de papier et mini-avions en papier, « regarde ce que les garçons t’ont fait. » Les coupables se contentèrent de rire avant de lui proposer en guise de consolation un bonbon, bonbon qu’elle ne refusa pas. « Parle pour toi, ouvre ton snap’ pour voir les photos qu’elle a prise pendant -urgh » balança le plus grand des trois garçons avant que l’autre demoiselle lui assène un coup de coude au niveau de l’estomac. L’intéressée se contenta de rire, ne réalisant pas totalement la situation, encore un peu dans les vapes. « J’ai reçu un message, apparemment un colis m’attend. J’y vais, salut, amusez-vous bien, au revoir !  »  Le regard soudainement pétillant, elle ne s’attarda pas aux séparations interminables et commença sa course jusqu’au dortoir, du moins jusqu’au bureau du concierge. Des colis, elle n’en attendait pas des centaines, juste un en particulier pour un jour spécial.

***

Après quelques échanges de banalité pour ne pas paraître trop agressive, la jeune femme finit par obtenir son précieux. Plus qu’un colis, c’était davantage une enveloppe à soufflet bien épaisse, décorée d’une petite carte qu’elle se pressa de lire ou de décrypter car son père avait beau être adorable, il avait une écriture patte de mouche monstrueuse qui n’inspirait pas du tout l’émotion attendue.

Joyeux anniversaire, ma chère fille [… passage indéchiffrable…] cadeau  pour tes vingt-trois ans. [… autre passage illisible, certainement les larmes ?…] Je suis désolé de ne pas avoir pu descendre le fêter avec toi et ton frère, […passage à lire à la loupe plus tard…] te plaira.  
PS : je me suis occupé de tout.

Jusqu’à présent, cette enveloppe a été dans ses catalogues de cadeau, le moins extravagant ou alors son niveau de présentation atteignait les records de banalité. D’un air sceptique, elle ouvre l’enveloppe avant de trouver des titres de propriété, ou plus exactement d’un appartement à Tokyo, ainsi qu’un trousseau de clef. Sentant le souffle rauque au-dessus de son épaule, elle observe le concierge qui recule avec un rire niais. « Désolé, la curiosité. Du coup, il vous faudra vider votre chambre, le prochain étudiant va ne va pas tarder à arriver. »

***

Après avoir négocié, ou bien fini par menacer en tout diplomatie le concierge, Uriyel s’était assurée de garder une chambre au dortoir, du moins jusqu’à ce qu’une ou plusieurs se libèrent puisqu’elle n’était pas en tête de liste d’attente. Arrivée devant l’immeuble, si elle devait décrire ce qu’elle voyait, elle aurait certainement dit vaste. L’édifice en lui-même ressemblait presque à un gratte-ciel, le hall d’accueil était vaste, l’ascenseur était vaste également, même si pour une claustrophobe la montée fut un enfer (elle demandait presque à elevator girl de l’assommer le temps du trajet), et puis lorsqu’elle poussa la porte de l’appartement, ce dernier, un penthouse, était vaste. Tout était si démesurément vaste qu’elle se demandait presque si elle n’était pas devenue une Alice, perdue dans un pays des merveilles contemporains. La cage entre les bras où s’excitait deux écureuils volant tout aussi excité qu’elle, la valise de cent-deux litre à côté d’elle, l’étudiante se laissait fascinée par les lieux déjà meublés. Elle pose la cage par terre et laisse la valise à côté pour parcourir l’appartement, ou le penthouse. Du moins, elle fit deux pas et se figea.

Son sourcil gauche s’arqua lorsqu’elle constata que l’un des meubles était un peu trop humain et dans une tenue presque… adamesque. L’olympe avait-il décidé d’élire pour domicile, un immeuble de Tokyo ? Ou du moins, le dieu en question lui était étrangement familier et s’il y avait bien un royaume sur lequel il était maître, c’était bien celui des enfo…. Elle le regarde de bas en haut, de haut en bas avant de finalement se cacher les yeux de ses mains, doigts bien écartés, « oh mon dieu. »  Elle-même ne saurait dire si c’est la situation ou la tenue de celui qui était en face d’elle qui lui arracha l’expression. « Ne t’approche pas » si tu avances, t’es mort. Les feuilles tombent en autonome, pourquoi pas les serviettes ?


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Ce message a été posté Jeu 19 Nov - 18:09

Secret n°2 pour être heureux ;
accepter sa bien-aimée
comme elle est.

half naked + Ethan avait appris à vivre seul alors que les autres enfants de son âge révisaient encore leurs tables de multiplication. Si son paternel s'absentait déjà bien trop souvent avant le départ de sa mère, il disparut totalement de son champ de vision ensuite. Dès lors entre les mains de différentes gouvernantes, lorsque la dernière prit sa retraite au beau milieu de son adolescence, on ne s'embêta pas à la remplacer. Il s'obligea à accepter cette solitude et s'habitua à vivre dans demeures luxueuses beaucoup trop grandes pour une seule personne.

Désormais, il ne supportait pas qu'on vienne perturber cette tranquillité. En dehors de la femme de ménage ou des gens personnellement conviés, il détestait qu'on le dérange. Par exemple, il haïssait plus que tout les visiteurs curieux et impromptus. Il n'aimait pas non plus ramener ses conquêtes ou, s'il en arrivait là, les mettait à la porte une fois son coup tiré.

De retour d'une énième longue journée au bureau, il bazarda ses clés sur le meuble de l'entrée avant de pousser un long soupir. Il adorait rentrer chez lui et découvrir les choses dans le même état qu'il les avait laissées. Son chat ne manqua pas de venir le saluer en se frottant à lui. Cerbère, car il avait choisi de l'appeler ainsi, était le seul être vivant autorisé à vivre avec lui. Il l'attrapa pour le prendre dans ses bras et le rituel pouvait commencer. Il brancha son téléphone et mit le répondeur sur haut-parleur pour écouter les messages de son père. Encore cette histoire de mariage, il ne parlait que de ça en ce moment. Il s'écroula ensuite avec la boule de poils sur un fauteuil, attrapa son Ipad sur la table basse et tout en caressant son animal, vérifia une dernière fois ses mails. Il répondit aux plus importants, embrassa sur le museau la bête puis la relâcha au moment où le dixième et dernier message de son père prit fin.

Il se dirigea vers la salle de bain pour se rafraîchir et se détendre. Ethan resta longtemps sous l'eau. Cela lui fit un bien fou. Il relâchait un peu la pression. Alors qu'il se séchait les cheveux, il réfléchit à ce qu'il allait pouvoir cuisiner. Il avait envie d'un bon verre de vin d'ailleurs. Lui restait-il une bouteille de ce bon vin français qu'un client lui avait offert ? Curieux, il sortit avec seulement une serviette autour de la taille préférant vérifier avant de s'habiller.

Mais il trouva dans son salon, une créature particulière et en voie de disparition parmi ces murs. Une jeune femme qu'il n'avait nullement envie de sauter. Il pencha la tête sur le côté. « Merci. » Siffla-t-il la mâchoire serrée. Bah quoi ? Comment ça ce n'était pas lui qu'elle appelait Dieu ? Il n'arrivait pas à le croire. Qui lui avait ouvert ? Il jeta un regard accusateur à son chat qui se planquait dans un coin. Bon d'accord, il n'y était probablement pour rien. Il ne voyait juste pas d'autre explication. Ou alors elle avait les clés. Ethan brisa la distance qui les séparait, les yeux plissés, l'air suspicieux. Moins d'un mètre les séparait, et il se pencha en avant tout en lui prenant les mains. « Sinon quoi ? » C'est après sa question qu'il remarqua la cage aux pieds de la demoiselle. « Je peux savoir ce que tu fous chez moi avec un couple de rongeurs ? » Il hallucinait. Cette scène n'était pas vraiment en train de se dérouler. Il était tombé dans les pommes et faisait un rêve étrange, ça ne pouvait être que ça.  

Il finit par lui tourner le dos et s'ébouriffa ses cheveux encore humides. Impossible. Qu'est-ce qu'elle foutait là celle-la ? Son père aurait au moins pu le prévenir. Il avait passé presque une heure à lui déblatérer des faits totalement inutiles et n'avait pas mentionné une seule fois la visite de la demoiselle. Il pivota pour lui faire face à nouveau. « Tu prends tes bestioles et tu dégages, t'as pas encore besoin de venir envahir mon espace vital. Ça sera bien assez chiant quand on sera marié. » Estimant que le message était passé, il s'éloigna pour chercher son paquet de cigarettes dans le salon et s'en allumer une.


Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 19 Nov - 22:36

Secret n°3 pour être heureux;
Ne retenir que les qualités
de son partenaire.

tenue + Un cadeau mémorable et inoubliable, une pensée particulièrement affectueuse pour son adorable père lui traversa l’esprit. À l’heure qu’il est, le vieil homme devait certainement en rire avec probablement son bon ami, le beau-père en devenir. Ces dernières semaines avaient été trop calme, mais jamais elle n’aurait imaginé qu’il fasse monter d’un cran le niveau. Dans quel pétrin l’avait-il encore fourré ? La jeune femme ne savait pas si elle devait en pleurer ou en rire, mais une chose était certaine, c’est qu’elle devait s’y plier, jouer le jeu, rester. Même si elle aurait préféré qu’il la prévienne, histoire qu’elle se prépare mentalement, bien qu’avancer toute stratégie était cause et temps perdue sinon elle l’aurait fait depuis longtemps. Tout ce qu’elle retenait, c’est qu’elle se retrouvait là comme une imbécile. Une parfaite imbécile qui observait les yeux presque écarquillés l’homme approché, lui saisir la main ; Oh dear de plus près, il était vraiment bien sculpté.  De nouveau, elle ne peut s’empêcher de le scanne de la tête au pied, son regard d’attardant sur ses clavicules, avant de finalement s’obstiner à fixer le plafond lointain comme pour donner l’impression qu’elle cherchait une idée.  Sinon quoi ? Bonne question car elle n’avait aucune arme de pression pour effrayer tant soit peu le fameux Adam. À l’instant, elle avait la sensation de débarquer en terre inconnue et la voilà face à un natif agressé cherchant à protéger son territoire face à un colon.

Uriyel fit un pas sur le côté et d’un geste brusque, libéra sa main de son emprise. « C’est donc chez toi… hmm… »murmura-t-elle pour elle-même en passant sa main dans ses cheveux, réfléchissant et assemblant dans sa tête les pièces du puzzle. La situation était comique au fond, par la courte avance qu’elle avait sur lui, elle pouvait facilement faire le lien entre les évènements et deviner la volonté des deux paternels.  Elle  n’osait pas imaginer l’expression sur le visage d’Ethan lorsqu’il comprendra. L’idée de voir son visage décomposé lui arracha un petit sourire, sourire qu’il ne vit pas à moins d’avoir des yeux dans le dos. Le sourire amusé disparut en un clin d’œil lorsqu’il se retourna, elle le regardait sagement tout en riant intérieurement. La demoiselle l’écoute parler sans réellement se vexer quant à la façon dont il s’adressait à elle. L’habitude avait pris le pas et elle trouvait ça même plus agréable que le genre de discours pompeux et vaseux qu’il servait aux autres dès lors qu’il était dans son costume fait sur-mesure. Loin de ses piques dissimulées au travers de discours métaphoriques, de cette fausse modestie ne servant qu’à flatter un égo surdimensionné, il était plus humain ainsi, presque sincère bien que grossier et affligeant. Humanité renforcée par sa tenue très exotique. Après, s’il parlait mieux à son chat qu’à elle, c’était une autre histoire. En parlant de chat, elle voulut lui emboîter le pas mais la présence féline contre sa jambe la retenu, naturellement elle se baissa pour répondre à ce soudain élan d’affection  « hello toi, Cerbère pas vrai ? », chat qui lui sauta dans les bras pour s’y loger, et ronronner longtemps.  En voilà un qui semblait content de la voir, ça lui faisait plaisir. À pas feutré, elle se glisse derrière lui, du moins à une distance raisonnable mais le voyant sortir une cigarette, elle le lui arrache aussi tôt. C’est sûr qu’ainsi, elle aurait son attention mais également ses foudres, elle ne supportait pas vraiment l’odeur dégagée comme tout non-fumeur. « Déjà, ce ne sont pas des bestioles mais des écureuils et pour ce qui est de partir, ça risque d’être difficile » annonça-t-elle en agitant entre ses doigts la cigarette de la même façon qu’elle l’aurait fait avec un stylo, l’air pensive.  Son regard se plante dans le sien avant qu’elle hausse nonchalamment ses épaules et de lui tourner le dos,  « c’est plutôt sympa ici, tu me fais visiter ? » Au pire, elle était certaine qu’elle pouvait compter sur le plus fidèle compagnon d’Ethan, son chat.« À moins que tu n’aies des choses à cacher… tu veux que je te donne vingt secondes pour tout ranger ? » demanda-t-elle sur un ton espiègle, tout en continuant à choyer le félin.



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Ce message a été posté Sam 21 Nov - 14:49

Secret n°2 pour être heureux ;
savoir faire preuve de patience
face à sa promise.

half naked + « Cerbère ! » Le chat cessa de se frotter à sa chère fiancée un instant avant de reprendre comme si de rien n'était. Ethan laissa échapper un profond soupir d'exaspération, il se sentait trahi. L'être vivant qu'il aimait le plus sur cette planète pactisait avec l'ennemi. Il le pensait plus fidèle que ça. Après tout, ne lui avait-il pas sauvé la vie ? Si c'était là sa manière de lui montrer sa reconnaissance, il méritait qu'il le foute dehors. Mais l'anglais n'en arriverait jamais là. Il était beaucoup trop attaché à cette boule de poils. Il passa ses doigts dans ses cheveux humides, les ébouriffa comme s'il avait envie de se les arracher et décida qu'il valait mieux qu'il se détende. Ses nerfs mis à rude épreuve réclamaient une bonne cigarette bien méritée. C'était sans compter sur l'intervention de sa promise. Tous les poils de son corps se dressèrent, à la manière d'un chat prêt à bondir face à une menace. Il se crispa aussitôt, et jeta un nouveau regard en coin aux bestioles en cage. Des écureuils ? Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans la tête de cette nana ? Qu'avait-il fait à l'univers pour mériter ça ? « Difficile ? » Siffla-t-il. « Je peux savoir pourquoi ? » Non parce que, en vérité, s'il n'était pas simplement vêtu d'une serviette de bain, il l'aurait déjà foutu dehors. Et si elle continuait, ça n'allait pas le retenir longtemps.

Tout d'abord, elle allait commencer par lui rendre sa cigarette. Dans un geste sans douceur, il saisit son poignet qu'il serra relativement fort entre ses doigts Il récupéra son petit bâton de nicotine qu'il glissa entre ses lèvres. « Je suis chez moi, et je me fiche que tu sois une femme, si tu recommences je t'éclate. » Et il n'y avait pas besoin d'être devin pour se rendre compte qu'il ne plaisantait pas. Si Uriyel avait prêté un peu attention aux rumeurs qui couraient à son sujet, elle devait être au courant de son casier judiciaire bien rempli.

« Tu ne vas rien visiter du tout. » Marmonna-t-il avec la cigarette entre les lèvres tandis qu'il l'allumait. Il tira longuement dessus et souffla un nuage gris vers le plafond. Sa remarque déclencha un rire nerveux chez l'anglais. Il avait des choses à cacher, c'était certain, mais rien dans cet appartement ne pouvait mettre la puce à l'oreille. Tout était clean. C'était même si bien rangé qu'on pourrait croire qu'il n'y vivait pas. Cela ressemblait à une photo d'un magasine. Et hormis un cadre avec une photo de sa mère déposé sur le piano, il n'y avait rien de très personnel. Tout en essayant de conserver son calme, il se massa les tempes. Il ne pouvait pas se comporter n'importe comment avec cette nana. Son paternel ainsi que celui de la demoiselle lui tomberaient dessus dans la seconde. Essayant de faire appel à son bon sens et à un peu de diplomatie, il laissa son côté homme d'affaire reprendre le dessus. « Uriyel, sérieusement, qu'est-ce que tu fous chez moi ? Dis-moi ce que tu veux qu'on en finisse. » Elle attendait quelque chose, non ? Il ne voyait que ça comme explication.


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Ce message a été posté Lun 21 Déc - 14:54

Secret n°5 pour être heureux;
Complimenter sincèrement son partenaire,
même avec des mots simples.

tenue + L’interrogation de son partenaire lui suffisait à confirmer ses doutes, lui aussi était bel et bien victime, mais pourquoi lui revenait-elle la tâche ingrate d’annoncer ce genre de nouvelle ? Uriyel se le demandait, les choses auraient été tellement plus simple autour d’une table, avec les deux pères pour arbitre. Au pire, elle serait arrivée avec un katana et une armure en adamantium.

«  Ne prend pas cet air effrayant, tu leurs donnes raison de continuer à commérer sur toi  » dit-elle en fronçant légèrement les sourcils, avant d’esquisser un sourire et masser doucement son poignet. Il en fallait plus pour la blesser ou pour la surprendre, même si pour le coup, elle ne s’y attendait pas. Les soirées mondaines n’avaient de charme que par les rumeurs délicieusement partagées telles des friandises par les convives. Il suffisait de quelques compliments et de bonnes grâces pour que les langues se délient et que chacun commence à partager tout ce qui se disait, non pas parce qu’ils avaient confiances mais simplement parce qu’ils ne pouvaient s’en empêcher. Les rumeurs, un simple murmure qui peut un jour tout balayer et détruire la réputation d’un nom, voire l’entacher seulement pour ceux qui avaient suffisamment d’influence pour les faire taire. Les Beckford ressemblaient à un navire inébranlable, qu’importe les flots ou les années, même pris au cœur d’une violente tempête, ils tiennent tête aux vagues. Puissant, certes, mais rien n’arrête les langues acérées, surtout lorsque l’héritier jetait l’ancre provoquant l’ébranlement du navire. Qu’importe ce que les rumeurs pouvaient dire, elle se retrouvait dans le même navire que lui ; ils avaient des choses à protéger, à garder de tous périls. « Tu es plus mignon lorsque tu souris » ajouta-t-elle dans un murmure qu’elle enfouissait aussitôt contre le pelage sombre du félin, un peu embarrassée mais réjouie de cette simple confession qui faisait partie des choses qu’elle s’était promis de lui dire. Ce qui les liait était un bout de papier, pour autant elle espérait qu’ils puissent entretenir une bonne relation, qu’à défaut d’être celle qu’il pourrait aimer, ils pourraient juste être amis ? La route était longue et  très sinueuse.

Coupable d’invasion, certes, mais demander à visiter n’était qu’une formalité. Refus ou non, elle n’en faisait qu’à sa tête au final, il allait râler mais ce n’était pas la première fois.  « S’il te plaît ~?  » chouina-t-elle en prenant un petit air inspiré de celui du chat potté, bien que son rival dans cette catégorie se trouvait dans ses bras.

« Hmm. Disons que je suis venue réclamer mon cadeau d’anniversaire ? J’attendais le tiens avec impatience, mais en ne le voyant toujours pas arriver, je me suis déplacée. » Demi-mensonge qui lui était venu presque spontanément, elle ne voulait l’avouer mais elle redoutait la réaction d’Ethan lorsqu’il apprendrait la vérité. Plus qu’une simple cigarette qu’elle aurait voulu confisqué, ce serait son logis.  Elle se sentait désolée mais elle n’avait vraiment pas le choix. À compter d’aujourd’hui, nous allons vivre ensemble, heureux ?




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Ce message a été posté Dim 27 Déc - 17:24

Secret n°6 pour être heureux ;
continuer à faire de très belles
surprises à sa dulcinée.

half naked + Une seule cigarette ne suffirait pas à le calmer. Il se sentait sur le point d'exploser. Malgré tout, il se retenait. Il ne pouvait pas lui faire de mal. Elle représentait un peu son assurance. Elle lui permettait de sauver son visage. Lorsqu'on la voyait, elle, toute délicate et si fragile, à côté de lui, véritable armoire à glace, on s'imaginait qu'il cachait quelque part un cœur tendre. Un semblant de sensibilité qu'il s’évertuerait à cacher au restant du peuple mondain. Les plus naïfs racontaient qu'elle était un amour d'enfance et qu'elle avait réussi à le dompter de cette manière. En vérité, Uriyel se heurtait à un mur depuis que leurs familles avaient remis sur le tapis la brillante idée de les marier. Mais même les forteresses les plus solides comptaient quelques failles. Il suffisait d'utiliser l'effet de surprise. L'assaut, alors plus efficace, pouvait ébranler l'adversaire. C'est exactement ce qui se passa lorsque le compliment de la jeune Zhang percuta Ethan. Pris de court, il inhala de travers et toussota un nuage gris au visage de la brune. Mais qu'est-ce qu'elle racontait ? Il n'avait jamais entendu pareille connerie. Il donna quelque coup contre son torse pour tenter de se calmer. La petite crise passée, on distinguait sur le haut de ses pommettes une couleur rose plutôt discrète. L'air bougon, il tourna la tête sur le côté n'osant plus regarder sa promise. On ne le complimentait jamais. Les gens passaient leur temps à le rabaisser et à le critiquer. On ne disait pas ces choses là. « Tu racontes n'importe quoi. » Il s'éloigna d'elle, parce qu'elle venait de jouer un coup de maître. Légèrement déstabilisé, il refusait néanmoins toujours de lui faire visiter. À quoi bon ? Il ne voulait pas la voir entre ces murs.

Un cadeau d'anniversaire ? Il leva un sourcil. Elle pensait vraiment qu'il avait pris cette peine là ? Pauvre fille. Elle rêvait. Fatigué de la tournure que prenait leur conversation, Ethan décida de créer lui-même une échappatoire. Il chercha son porte feuille dans son sac et en sortit une de ses cartes gold. Il la tapota sur le bout du nez de la demoiselle. « Va donc t'en acheter un, n'importe quoi, mais fous le camp. » Mais comme elle n'avait pas l'air prête à se bouger les fesses, il la prit par les épaules et la dirigea lui-même vers la sortie. Nan mais, quelle nana ne rêvait pas de faire flamber la carte de son mec ? Bon, d'accord, il n'était pas vraiment son petit ami. Mais sur les papiers, ça revenait au même. Sauf qu'il n'avait pas prévu l'accident qui se produisit. Alors qu'elle lui résistait, la serviette qui encerclait sa taille et dissimulait ses parties intimes choisit ce moment pour se faire la malle. Ethan n'était pas quelqu'un qu'on pouvait qualifier de pudique, plutôt que de réagir et de se cacher, il suivit du regard la chute de la serviette puis releva la tête avec un sourire en coin amusé. Et maintenant ? Allait-elle enfin partir ?


Anonymous
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Ce message a été posté Dim 27 Déc - 22:03

Secret n°7 pour être heureux;
Réaffirmer à son partenaire ses possessions,
la plus préciuse étant lui.

tenue + Les rares discussions qu’ils échangeaient se terminaient jamais sur une bonne note ; avant même qu’elles ne commencent, l’issue était prévisible voire même évident, elle devait essuyer un échec. Il était là, devant elle, mais peu importe ce qu’elle pouvait dire ou faire, rien ne semblait l’atteindre, tout cela ne faisait que ricocher contre ce mur invisible qui les séparait. Ce mur froid elle le connaissait pour en avoir fait le tour à plusieurs reprises sans trouver de porte contre laquelle frapper pour avoir une chance d’être entendue. Contre quoi, contre qui pouvait-il se protéger ainsi ? Elle était désireuse de la savoir, mais l’intéressé n’était pas prêt à lui dire, déjà qu’il était réticent à répondre à la moindre question anodine de sa part. Il ne lui cédait nullement de territoire, il gardait tout avidement pour lui. Mais elle n’était pas pressée, elle savait que si elle précipitait les choses, elle perdait toute chance de voir un jour, cette fameuse porte. Pour autant, elle ne s’attendait pas à ce qu’un simple compliment ait autant d’effet sur lui. L’ombre d’un sourire se dessine sur ses lèvres avant de disparaitre comme il était apparu, elle ne voulait pas davantage l’embarrasser mais se contentait de savourer silencieusement cette première petite victoire. Même si le mot victoire était exagéré, cela suffisait à nourrir cet espoir qu’elle gardait secrète. Pestant doucement pour mieux dissimuler sa joie, elle agitait la main pour chasser la fumée. Il aurait pu tourner la tête, mais ce n’était qu’un détail.

La magie fut de courte durée, Uriyel retrouvait la froideur et l’agacement habituel dans le regard de son fiancé. Un soupire et elle s’arme de son courage par son sourire. Rien ne l’obligeait à rester, pas même le contrat qui définissait leur relation présente et futur car ils finiront par se plier aux vœux de leur famille respective, peu importe leurs sentiments. L’amour était inexistant aussi bien du contrat qu’entre eux. Pourtant, elle se borna à rester, à le provoquer plutôt qu’attendre sagement la date d’échéance et d’exécution du contrat. Aussi optimiste et naïve qu’elle puisse être, pas un seul instant elle espérait être aimée en retour, ce qui la faisait rester auprès de lui était la curiosité. Son regard passa d’Ethan à la carte plastifiée dorée, de la carte à Ethan. Elle haussa un sourcil perplexe ; pensait-il réellement qu’elle l’ennuyait pour obtenir ce genre de présent ? « Je ne sais pas si c’est réellement dans tes habitudes d’offrir ta carte gold, mais ce n’est pas le genre de cadeau que j’espérais de toi. » C’était la première fois qu’on lui tendait en guise de présent une carte bancaire, même si elle devinait que c’était sa façon à lui de se débarrasser d’elle au plus vite. S’il pensait qu’elle l’ennuyait pour lui soutirer plus d’argent, il se trompait. Elle n’était pas aussi avide, ni désespérée à ce point. Avant qu’elle ne puisse continuer, il la poussa vers la sortie, son premier réflexe fut de résister, elle ne comptait pas quitter l’appartement qui plus est, dans les faits, était le sien depuis la réception du colis, c’est-à-dire plus de cinq heures. Sauf qu’il s’arrêta dans son mouvement, elle n’eut besoin de suivre le regard de son fiancé pour deviner ce qui venait de se passer. Surprise, elle lâcha Cerbère qui disparaissait dans un endroit sombre de la pièce. Le sourire qu’il eut en relevant le visage, la fit lever les yeux au ciel. Même si cet accident n’était pas volontaire, il abusait.

« Désolée de te décevoir, mais même nue comme un ver, je ne partirai pas » déclara-t-elle  résolument avant d’éclaircir sa gorge à plusieurs reprises. La jeune femme ne savait pas où poser le regard, elle était plus embarrassée qu’Ethan lui-même. Passant sa main dans les cheveux comme pour chasser les images qu’elle avait vu à l’instant, elle finit par ajouter avec une certaine douceur; « tu peux te rhabiller, tu risques d’attraper… froid. » Son regard glisse vers lui, timidement, elle indique de l’index la serviette tombée. Certes, la température ambiante de l’appartement était plutôt agréable, mais ils étaient tout de même en hiver. Observant la carte dorée que tenait toujours Ethan, figé dans son action, elle finit par la saisir. « Avec cela, j’imagine que je peux acheter tout ce que je désire sans aucune restriction, n’est-ce pas ? » Question rhétorique posée d’une voix monocorde, elle cherchait quoi faire de cet objet qui n’avait aucune utilité présentement. « Dans ce cas, j’achète cet appartement et tout ce qu’il possède. » À ces mots, elle lui attrapa le bras et glissa dans sa main la carte en question. « Cette table, ce rideau, ce canapé, ce chat, et puis… toi ? »  

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 28 Déc - 19:29

Secret n°8 pour être heureux ;
il va falloir céder à ses caprices de
temps en temps au moins.

half naked + On ne le complimentait pas. Pourquoi ? Parce qu'il ne le méritait pas. À quoi bon offrir cette attention toute particulière à une personne aussi froide et méprisante que l'anglais ? De la bouche de son père, il n'avait jamais entendu un quelconque mot doux. Il ne connaissait que les insultes et les coups. Jude non plus ne lui avait jamais rien dit de gentil ce qui était plutôt normal quand on repensait à la manière dont il se comportait avec elle. Il restait sa mère. Elle aimait son fils. Elle aussi le trouvait plus beau lorsqu'il souriait. Parce qu'il n'en avait pas l'habitude et parce que les paroles d'Uriyel faisait écho aux souvenirs qu'il gardait de sa génitrice, Ethan baissa sa garde quelques secondes. Cela ne dura pas longtemps. D'abord surpris, il s'étouffa avec la fumée de sa cigarette. Il tourna ensuite la tête pour éviter le regard de sa fiancée. Il avait un peu chaud aux joues et cela ne lui plaisait pas. Ethan détestait montrer ses sentiments. Il se dépêcha de renfiler son masque malgré tout encore ébranlé par ces quelques mots. Elle le trouvait plus mignon lorsqu'il souriait ? Elle le trouvait mignon tout court ? Mais que se passait-il dans la tête de cette fille ? Il s'évertuait à la repousser, à la malmener, à la rabaisser et elle ne montrait aucun signe de faiblesse ? Jude se serait déjà cachée dans un coin pour pleurnicher. Mais pas Uriyel. À sa manière, elle lui tenait tête.

Mais Ethan comptait bien se débarrasser d'elle. Il voulait profiter de sa soirée. Il avait envie de se cuisiner un bon petit plat et de le déguster tranquillement devant la télé. Il choisit d'abattre une de ses plus belles cartes, et c'était le cas de le dire. Il dégaina le petit rectangulaire doré qui correspondait à un de ses comptes bien remplis. Aucune femme digne de ce nom ne refuserait de s'en servir. Malheureusement, encore une fois, Uriyel innovait. « T'es pas un peu difficile ? J'te propose une séance shopping et tu me fais chier. » Elle l'exaspérait. Il ne savait plus quoi faire. Et alors qu'il se donnait un mal fou à la pousser vers la sortie, sa serviette offrit un cadeau plutôt particulier à Uriyel en lui dévoilant les parties intimes de son futur mari. Nullement gêné, Ethan se permit même un petit sourire amusé. Faut dire qu'elle n'était ni la première et encore moins la dernière à le voir nu. Il trouvait cette situation assez comique. « Tu as demandé un autre cadeau non ? » Il désigna son anatomie d'un geste de la main allant de son menton au bas de son ventre. Sauf qu'Uriyel lui répondit avec une douceur qui le déboussola. Elle ne semblait pas tellement gêné. Elle avait même l'air affreusement honnête lorsqu'elle s'inquiétait du fait qu'il puisse attraper froid. La carte entre les doigts, comme sonné, il ne réagit pas lorsqu'elle la lui faucha.

Il hocha la tête à sa question dont la réponse était si évidente. Et lorsqu'elle s'approcha, il fronça un peu plus les sourcils. « Qu-... » Ses doigts sur son bras lui arrachèrent un frisson qu'il choisit de mettre sur le compte de sa tenue d'Adam. La carte à nouveau dans sa main, il soupira. Mais qu'est-ce qu'elle racontait ? Et à la fin, il éclata carrément de rire. Un peu amusé mais légèrement nerveux aussi. Elle se foutait de sa gueule c'est ça ? « Moi ? » Il s'esclaffa une nouvelle fois et secoua la tête. « Come on, tu me feras pas avaler ça. Puis ça serait ridicule, tu m'achèterais avec mon propre argent ? Je ne serais pas vraiment à toi. » Il plissa légèrement les yeux. Il ne serait jamais à elle de toute manière. Il n'avait appartenu qu'à une seule femme sur cette terre et ne comptait pas se laisser prendre au piège une seconde fois. Toujours nu comme un ver, il plaqua sa main contre la porte derrière Uriyel et l'obligea à le regarder en prenant son menton entre ses doigts. « Tu chercherais pas m'allumer hm ? » Non parce que ça ressemblait à une proposition plutôt déplacée. Lui n'était pas sérieux dans sa démarche, pas du tout. Aussi, il poussa un long soupir. « J'reviens. » Il allait effectivement suivre ses conseils et se rhabiller.

Il réapparut dans la pièce vêtu d'un jogging noir et d'un sweat-shirt décontracté gris. Cela lui changeait des costumes mais lui allait bizarrement tout aussi bien. « Tu n'as pas l'intention de partir hein ? » Demanda-t-il une dernière fois. Il voyait l'heure avancer et savait par expérience que renvoyer une fille chez elle, seule et en pleine nuit n'était pas la meilleure idée du monde.


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Ce message a été posté Mer 20 Jan - 17:26

Secret n°9 pour être heureux;
Faire preuve d'honnêteté
plutôt que manquer de sincérité

tenue + Lire dans les méandres de ses pensées était un exercice auquel elle avait renoncé il y a bien longtemps. Même en l’observant de loin, elle était incapable de savoir ce qui pouvait réellement le préoccuper ; il ne faisait qu’offrir ce même sourire superficiel sous un masque parfaitement ajusté avec les années et les expériences. Le comprendre, c’était ce qu’elle désirait au fond, mais comment faire lorsque la parole est blessante et la discussion vaine ? Attendre, endurer et espérer presque religieusement qu’un jour, il s’ouvre à elle de lui-même et qu’elle n’ait plus à contempler ce dos froid et solitaire qu’était le sien. Malgré les silences de son fiancé, elle apprenait à deviner ce qu’il aimait et ce qu’il détestait. De la même manière qu’un enfant écartait volontairement de son plat les petits pois verts qu’il n’aimait pas, ou que sa main glisse vers la friandise acidulée plutôt que celle qui simplement sucrée. Bien qu’elle manque souvent de justesse, elle avait une vague idée de ses préférences, contrairement à lui. Lui, qui insensiblement lui tendant cette carte en espérant la flatter et la faire disparaitre de son champ de vision. Pas un seul instant, elle avait la naïveté de croire qu’il lui avait porté un quelconque intérêt par le passé, néanmoins le réaliser une fois de plus était à chaque fois plus douloureux. Secrètement, elle espérait au plus profond d’elle-même qu’à chacun de leur rencontre, il en connaisse davantage sur elle, plus que son simple nom ou les lignes noircies de son curriculum vitae. Le chemin semblait long et difficile, bien plus qu’elle se l’imaginait, le fossé entre eux semblait croître de jour en jour, de rencontre en rencontre. Il semblait presque insurmontable.

Il devait détester chacune de leur rencontre, ennuyante et futile, elle n’en doutait pas. Étrangement, ce n’était pas le cas pour elle. Elle les appréciait, davantage avec le recul, contre toute attente, il attisait sa curiosité plutôt que son agacement. Il la surprenait par sa façon d’agir, de voir les choses, même en se mettant à sa place, elle n’arrivait pas à comprendre toutes les subtilités du personnage. Une séance shopping, quelle satisfaction pouvait prodiguer une telle activité pour quelqu’un qui avait l’habitude de tout posséder ? Rien qui ne puisse sortir de l’ordinaire, même sans le prétexte d’un anniversaire, elle pouvait faire les boutiques librement, du moins c’était sa réalité jusqu’à ce que l’économie de l’entreprise vacille dans le rouge. La demoiselle hausse les épaules avec une petite moue, elle n’était pas aussi compliquée, c’était lui qui était de mauvaise foi. Sa seconde suggestion manquait cruellement de sérieux pour qu’elle daigne à y répondre, se contentant de simplement lever les yeux au ciel à défaut de pouvoir faire mieux.

« Pourquoi pas ? Aurais-tu peur que je finisse par t’abandonner ? » Demanda-t-elle, approchant son visage du sien comme pour chercher dans le regard de ce dernier, une réponse sincère plutôt que les mots qu’il lui servait froidement. Les rumeurs avaient forgé la réputation de jeune homme, oscillant entre vérité et mensonge, Uriyel avait choisi de ne croire que ce qu’elle voyait, ce qu’il lui dirait lui-même. Après tout, même si tout le monde s’amusait à dénigrer, elle ne pouvait pas faire en de même, elle devait le défendre. Mais les excuses qu’elle lui donnait ne suffisait pas toujours, il allait bien trop vite, bien trop loin pour qu’elle puisse le rattraper. « À quoi bon tout cet argent, s’il existe des choses qu’on ne peut acheter » murmura-t-elle pour elle-même, en baissant le visage. Sa question était stupide depuis le départ, mais la réponse de son fiancé était plus déprimante. Elle ne put réprimer un frisson au contact des doigts sur sa peau, tout comme elle ne put réprimer son rire.  « Come on, tu te fais des idées » dit-elle en imitant l’anglais, un sourire taquin dessiné sur les lèvres. Si elle le pouvait, elle lui aurait pincé le nez, mais elle n’était pas certaine que son partenaire apprécierait ce genre de geste. Sa main la démangeait, mais elle se garda de le faire, pour ne pas le froisser.

Ce n’est qu’en le voyant disparaitre derrière l’une des nombreuses portes de l’appartement, qu’elle sentit sa tension chuter drastiquement. S’adossant un instant contre la porte, elle reprit son souffle. Elle passa sa main dans ses cheveux à plusieurs reprises, se demandant si elle avait bien fait de répondre de la sorte à Ethan. Lui tenir tête n’était pas dans ses habitudes, pour le peu de conversation qu’ils aient pu avoir. Il ne s’était pas transformé en Hulk et ce simple fait la rassurait pour le moment. Outre son mécontentement constant, la demoiselle se réjouissait d’avoir vu d’autre émotion défilée sur le visage de l’héritier des Beckford.

Lorsqu’il réapparut, elle était train de s’exciter sur son smartphone, inondant de sms son paternel pour qu’il la rappelle au plus vite. Elle leva le nez de son écran et observa l’ancien propriétaire des lieux. « C’est la première fois que je te vois ainsi, cela te va plutôt bien » murmura-t-elle, presque fasciné de voir une autre facette d’Ethan, sans le réaliser, elle enclencha le mode photo et pris quelque cliché à la volée en toute discrétion. « Est-ce si mal de vouloir rester ? » questionna-t-elle d’une voix presque boudeuse, le regardant droit dans les yeux plutôt que le sol. Elle pourrait le bassiner d’excuse, de prétexte, mais elle savait pertinemment que cela ne fonctionnerait pas avec lui.  « Je n’ai nulle part où aller... Ne puis-je pas rester ? Promis, je ne serais pas une colocataire ennuyante. »  

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Ce message a été posté Jeu 21 Jan - 15:52

Secret n°10 pour être heureux ;
grâce au mariage ce qui est à moi
sera donc aussi à toi.

half naked + Ethan croisait dans sa vie bon nombre de personnes différentes. Au premier abord en tout cas, car elles finissaient toutes par atterrir dans les mêmes catégories. Il y avait ces gens qui le méprisaient et qui ne supportaient pas de le voir réussir. Certains n'hésitaient d'ailleurs pas à le faire savoir lorsque d'autres affichaient un sourire hypocrite devant l'héritier. On comptait aussi les mauvaises langues qui bavaient dans son dos et répandaient les rumeurs les plus grotesques à son sujet. Ceux qui l'évitaient comme la peste ou le craignaient. Les faux partisans qui espéraient gagner quelque chose à lui lécher les bottes. Les grosses têtes qui le prenaient de haut. Enfin, les plus rares, les bonnes âmes qui avaient pitié de ce pauvre drogué. Et au milieu de cette foule se tenait Uriyel. Il ne parvenait pas à la cerner et par conséquent ignorait dans quelle boîte il devait la ranger. De manière générale, Ethan se méfiait de tout et tout le monde. On lui avait appris à ne surtout pas faire confiance aux autres. Et de toute façon il avait trop peur d'être déçu. Il ne pouvait donc pas croire en la sincérité d'Uriyel quand bien même son innocence le désarmait. Il s'efforçait de lui tenir tête. Il se battait du haut de ses remparts devenus si solides avec les années. Mais elle, elle parvenait toujours à se faufiler. Elle décelait les plus petites failles et s'y faufilait.

Sa question le figea. L'espace de quelques secondes un paquet d'émotions le balaya. Elle ne venait pas seulement de le forcer à baisser sa garde, elle l'avait attaqué. Sûrement sans même en avoir conscience. Mais Ethan soutint son regard tandis que dans le sien une lueur étrange s'était allumée. Même s'il essayait de se cacher, il l'avait laissé entrevoir quelque chose. Quelque chose qu'il gardait enfoui, qu'il gardait pour lui. Non seulement il avait peur qu'on l'abandonne, mais en plus c'était déjà fait. Il était ce petit garçon abandonné. Et il n'était pas question qu'il laisse la possibilité à qui que ce soit de le laisser de côté encore une fois. Il eut un rire, un faux rire. « Faudrait que je t'appartienne d'abord, pour que tu puisses m'abandonner. » Et ça n'était pas prêt d'arriver. Puis Uriyel serait vraiment bête de vouloir posséder Ethan. Aucune femme saine d'esprit ne voudrait d'un homme comme lui. Mais à défaut d'être un bon compagnon de vie, il pouvait être un bon amant. Si ce n'était que ça, il voulait bien se sacrifier. Uriyel était mignonne dans son genre. Un peu trop sage pour être son style de fille, mais mignonne quand même. Sa réaction le surprit encore une fois, elle prenait totalement au dépourvu. Il ne savait même plus sur quel pied danser. Venait-elle de se moquer de lui ? Un peu quand même non ? C'était la première fois qu'il voyait ça. Elle avait du cran quand même. Mais puisqu'elle jouait avec le feu, il allait en profiter pour l'effrayer. Cette fois sa main saisit sa hanche plus fermement la coinçant un peu plus entre la porte et lui. « C'est dommage. » Souffla-t-il alors que leurs visages ne s'étaient jamais trouvés aussi proches l'un de l'autre. Puis d'un coup, il rétablit la distance entre eux. Comme un courant d'air. Il haussa les épaules l'air faussement déçu. Il s'éclipsa sans plus attendre, non sans être amusé par cet échange.

Il réalisa que depuis qu'ils s'était revus, il ne lui avait pas vraiment parlé. Enfant, et il s'en souvenait très bien, il adorait jouer avec Uriyel. Ils inventaient de drôles de jeux lorsqu'ils se voyaient et il la protégeait des autres enfants comme si elle était son trésor. Mais entre ces souvenirs là et ce qu'il était devenu, il y avait tout un monde.

Bah quoi, elle ne pensait quand même pas qu'il passait sa vie en costard ? Ethan fronça les sourcils. Il dormait avec tant qu'à faire. À la manière dont elle tenait son smartphone et malgré l'effort pour être discrète, Ethan comprit ce qu'elle venait de faire en deux secondes. « Tu supprimes ça, tout de suite. » Ordonna-t-il en pointant l'appareil du doigt. Il avait l'impression d'avoir une gamine devant lui en fait. Une gamine et ces abominables rongeurs en cage. Il grimaça en reposant un regard sur eux. Mais la petite voix d'Uriyel l'obligea à lever les yeux vers elle. « Of course ! T'es chez moi. J'te rappelle qu'on va devoir se supporter jusqu'à la fin, ça sera bien assez chiant de vivre sous le même toit plus tard. Pas besoin d'en rajouter. » Il ne comprenait même pas pourquoi elle insistait, pourquoi elle désirait tant rester ici, avec lui. Puis il soupira en se massant les tempes. « Dis pas 'colocataire' ça me donne envie de t'étrangler. » Et si c'était juste une fille parmi tant d'autres, il n'hésiterait pas. Il leva les yeux vers l'horloge mural puis poussa un énième soupir. Il ne pouvait pas la renvoyer dehors à cette heure, s'il lui arrivait un truc sur le chemin du retour son paternel le tuerait. D'ailleurs, même s'il apprenait qu'il l'avait mis dehors il le tuerait. « J'te laisse le canapé. » Déclara-t-il en s'éclipsant vers la cuisine. Oui, il venait bel et bien de céder. Bon, on repassera pour la galanterie mais c'était mieux que rien non ? Il ouvrit un placard pour en sortir une bonne bouteille de vin. Il en avait sacrément besoin.

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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 17:13

Secret n°11 pour être heureux;
Envisager l'avenir ensemble
même au travers de questions anodines

tenue + « Ethan, tu n’es pas une possession » aurait-elle voulu dire, mais ses mots ne réussirent pas à franchir le seuil de ses lèvres. Elle se sentait coupable et désolée de l’avoir comparé comme tel, jamais il ne pourrait lui appartenir, il était être certes l’objet de convoitise mais rien ne pouvait estimer sa valeur, il était simplement précieux. Uriyel garda le silence, elle n’était pas mieux placée pour le dire. La raison pour laquelle il lui disait ses mots, elle la connaissait, elle ne pouvait pas réellement l’ignorer. Au fond, elle n’était pas si différente de ce beau monde qui lui tournait autour dans l’espoir de recevoir une faveur. Ce regard acerbe posé sur elle était juste. Cet engagement la marquait au fer rouge, il représentant sa propre déchéance. Poussée par la peur et la faiblesse, elle avait fini par céder aux demandes de son père. Sa résignation fut le point de rupture avec ses convictions, mais outre le désespoir et la douleur, elle avait accepté parce que c’était lui. Lui qui n’éprouvait à son égard aucun sentiment, lui qu’elle connaissait depuis l’enfance. Mais l’enfance n’était qu’un souvenir, un rêve lointain, car la réalité l’avait changé. Alors tant que cet enfant en lui sommeillait pour toujours, elle se sentait capable de se tenir face à lui. Incapable de le détester elle pensait néanmoins ne jamais franchir la frontière qu’il dessinait entre lui et elle. Pourtant, elle était incapable de l’ignorer, être aussi indifférent et froid que lui était contre sa nature, quand elle voyait son regard se troubler par un simple mot, cela suffisait à attiser encore plus sa curiosité. Sans le réaliser, elle se retrouvait attirée par ses imperfections, elle voulait apprendre à le connaître. Alors elle naviguait sur ses eaux troublées à la recherche de réponse à ses questions, sans savoir réellement où cela la mènerait, évitant autant d’obstacle qu’elle le pouvait, ne se laissant pas troubler ni par ses mots, ni par ses gestes. De toute les limites, il y’en avait une qu’elle se refusait de franchir.

Une carrière de paparazzi semblait difficilement envisageable, il ne lui fallut pas quelques secondes pour remarquer sa manœuvre. La demoiselle le trouvait pointilleux, ce n’était pas comme si elle l’avait pris dans sa tenue d’Adam qu’il abordait tantôt presque généreusement, non, il était habillé, de la tête au pied. L’ordre était sans appel, sauf qu’elle ne comptait pas s’exécuter, lui obéir était une chose qu’elle ne savait et ne voulait pas faire. Ce n’est pas comme si elle avait l’intention de commercialiser les photos prises, ou ouvrir un blog sur « Ethan, au jour le jour » –quoique. En revanche, elle savait l’ignorer et ce qu’elle fit en enchaînant.

Cet engagement les conduirait à l’autel, Uriyel le savait mais elle n’avait jamais envisagé le futur jusqu’à ce point. Son père le faisait pour elle, elle ne faisait que se plier à ses décisions, il parlait de l’avenir avec de grands espoirs, cette union représentait la promesse d’une stabilité et d’une ascension nouvelle. Mais son promis voyait les choses sous un autre angle, le futur semblait être la gage d’un fardeau. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, mais elle ne pouvait pas accepter que tout se résumerait à se supporter. Elle n’était pas certaine de pouvoir s’épanouir dans ce genre de routine, du moins elle ne se sentait pas prête à cela. Demain, peut-être penserait-elle différemment, mais aujourd’hui, elle refusait encore l’idée de condamner ainsi ce qu’il pouvait lui rester d’un semblant de bonheur. « Rooh, ne soit pas ainsi, tu plombes l’ambiance » railla-t-elle, préférant le prendre de cette façon plutôt que s’imaginer la scène de torture qui aurait pu se passer. Il pouvait être violent avec les mots, mais jamais il ne l’avait été physiquement, du moins avec elle. Beaucoup de choses se disaient à ce sujet, et les faits n’étaient pas les plus tendres. « C’est déjà pas mal pour une première fois » pouffa-t-elle en regardant le canapé en question, elle ne s’attendait pas à ce qu’il cède ainsi, mais elle n’allait pas refuser. « Merci Ethan. » Elle ne savait pas comment lui annoncer que la colocation risquait de se prolonger à ses dépens. Mais ce n’était pas le bon moment pour lui dire, il venait tout juste d’accepter sa présence pour la nuit.

Tandis qu’il se dirigeait vers la cuisine, elle tira sa valise à travers le salon pour finalement s’asseoir sur le fameux canapé, beaucoup plus large et confortable que ceux du dortoir de la Royal. L’appartement n’avait pas réellement de mur, c’était une grande pièce ouverte où les différentes salles se devinaient par l’agencement des meubles. Assise sur le canapé, elle n’avait qu’à se retourner pouvoir voir Ethan dans la cuisine, s’ouvrir une bouteille de vin. Levant les bras, elle commença à s’étirer silencieusement, la journée avait été particulièrement longue. Ouvrant sa valise juste pour extirper une paire de chausson, elle se leva finalement pour tirer une chaise de la table à manger, et s’accouder à la table, observant l’anglais longuement. « Ne penses-tu pas qu’il serait plus simple d’apprendre à vivre ensemble ? Comme ça, ce serait moins chiant à l’avenir » murmura-t-elle enfin, en repensant aux propos qu’il lui avait tenus, elle dissimula derrière un sourire amusé le chagrin qui lui serrait la poitrine. Enfant, elle rêvait d’un mariage identique à celui de ses parents, mais constater que le sien allait être différent, cela la déprimait d’une certaine façon. « Avec un peu d’effort, tout pourrait bien se passer, non ? Je n’ai pas spécialement envie que les choses soient inconfortables pour toi, Ethan. » Parce que leur couple ne pouvait ressembler aux autres, la seule chose qu’elle espérait lui donner, c’était un endroit où il pouvait revenir et se reposer.

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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 15:36

Secret n°12 pour être heureux ;
il ne faut surtout pas avoir peur
de livrer ses pensées à l'élue.

half naked + Ethan ne se montrait diplomate qu'en cas de nécessité donc uniquement dans le cadre professionnel. Son sens des affaires et son intelligence lui permettaient de tenir le cap sans jamais dériver. On marmonnait, à tort, qu'il n'arriverait jamais à la cheville de son géniteur. La réalité s'avérait bien différente et présentait à ce monde de requins un jeune homme prêt à tout pour honorer son nom. Il était évident que le caractère volcanique de l'héritier le plongeait encore parfois dans des crises plutôt violentes mais il savait désormais se tenir face à ses partenaires. Sa partie sombre, celle qui aimait les excès, se contentait de ses nuits sulfureuses pour se libérer. Au quotidien, il valait mieux qu'il se tienne à carreau. Alors oui, il mourrait d'envie de la mettre à la porte. Elle et ses bestioles aussi d'ailleurs. Mais il ne pouvait pas le faire pour différentes raisons. D'abord parce qu'il risquait bien évidemment de se prendre un retour de médaille plutôt violent par son père ainsi que par celui de la jeune femme. Ensuite parce que s'il lui arrivait quelque chose là dehors en sortant d'ici ça lui retomberait forcément dessus égalemment. Mais surtout, si un paparazzi traînait dans le coin, une photographie de sa fiancée à la rue devant chez lui avec sa valise n'était pas bon du tout pour son image. En somme, il traitait Uriyel comme un dossier important qu'on aurait déposé sur le coin de son bureau. Il était minutieux et réfléchi. Si dans l'intimité il s'octroyait le droit d'être un peu plus lui-même, il savait qu'il existait malgré tout des limites à ne pas dépasser. Il ne faudrait surtout pas qu'elle aille faire un mauvais rapport. Elle était la clé pour redorer son image et faire de lui un gentleman Beckford digne de ce nom. Alors il la laissait rester, mais ne lui cédait que son canapé. Il ne fallait pas abuser non plus.

Il tilta sur les mots 'première fois' et grogna. « Et dernière fois. » corrigea-t-il. Il venait ici pour se reposer et avoir la paix, pas pour se retrouver avec un bisounours sur le dos. Il tourna les talons pour s'éloigner et ne pas risquer de changer d'avis. Qu'elle le remercie ralentit un peu sa course, sans qu'elle puisse le voir, il esquissa un sourire qui s'envola aussi vite qu'il n'était apparu. Ce n'était pas un acte généreux. Ni totalement de la pitié. C'était même égoïste dans le fond. Il ne faisait que sauver sa peau.

Pour calmer ses nerfs, Ethan se rua sur une bouteille de rouge. Il fouilla chaque tiroir à la recherche de quoi l'ouvrir tout en rouspétant. La femme de ménage avait encore touché à la cuisine. Elle savait pourtant qu'elle ne devait surtout pas bousculer son organisation. Enfin, il mit la main sur le tire-bouchon et lorsqu'il se retourna Uriyel l'avait rejoint. Il poussa un énième soupir, il ne faisait que ça en sa présence, et sortit non pas un mais deux beaux verres en cristal qu'il posa sur l’îlot devant lui. Il les remplit et porta tout de suite le sien à ses lèvres. Il ferma même les yeux pour savourer cette première gorgée mais les rouvrit en entendant Uriyel moufter à nouveau. Calmement, il reposa le verre. « Tu veux apprendre à vivre avec moi ? » Il pouffa de rire. « C'est inutile. Et impossible. » Elle ignorait encore tout de ce qui l'attendait. Elle ne connaissait que le côté lisse d'Ethan. Bien sur, elle devait bien se douter que les rumeurs ne couraient pas pour rien et qu'une part de vérité devait s'y loger. Mais parfois, les rumeurs étaient plus douces que la réalité.

Sans grande cérémonie et sans vraiment porter attention à Uriyel, Ethan se mit à faire la cuisine. Il fallait bien qu'il mange, et  qu'elle mange par la même occasion. Il l'écoutait parler et en même temps il enfourna deux patates douces après les avoir piquées plusieurs fois avec une fourchette. D'apparence imperturbable, il alluma la plaque de cuisson, plaça une poêle dessus et y versa de l'huile. Il ne réagit pas tout de suite à ce qu'il venait d'entendre. À la place, il commença juste à découper un poireau. Il affligea le même sort à l’ail, toujours sans lever la tête vers elle. Il se demandait si elle attendait vraiment une réponse de sa part, et surtout ce qu'elle pouvait bien espérer entendre. Elle savait maintenant qu'il n'était pas docile et même relativement grognon depuis son arrivée. Et au bout d'un moment, alors qu'il réfléchissait à ce qu'il venait d'entendre, il pouffa encore. Elle était ridicule. « Ce n'est pas pour moi que les choses vont devenir inconfortables. » Il balança le tout dans la poêle pour le faire revenir. « Mais pour toi. De toute façon, on se verra à peine. Je ne serai jamais à la maison. Toujours des déplacements, toujours du boulot. Tu vas être seule tout le temps. » Il haussa les épaules montrant qu'il se fichait de son sort. Dans le milieu, c'était plutôt courant. Il savait que sa mère en avait beaucoup souffert. Mais la solitude n'était pas la seule chose qui l'avait poussée à partir. « Et puis un jour, tu passeras à la casserole parce qu'il me faudra un héritier. » Quelle ironie, pensa-t-il en regardant les légumes revenir. « Éventuellement, je me trouverai une concubine plus jeune et plus idiote pour me distraire. Enfin surtout pour me vider les couilles, on va pas se mentir. » Et le pire, c'était qu'il débitait tout ça sans afficher la moindre expression. Sa voix était monotone, comme s'il récitait un texte qu'il connaissait par cœur. En fait, c'était un peu le cas. Elle allait avoir la même vie que sa mère, il allait avoir la même vie que son père. Il ne connaissait que cette image du couple, ou presque. Il parsema du paprika et du cumin avant de verser la sauce tomate. Seulement alors, il leva la tête pour la regarder. « Alors je ne vois pas pourquoi tu devrais déjà vivre avec moi, tu ferais mieux d'en profiter. Ça arrivera bien assez tôt. » Dans le fond, Ethan détestait se dire que c'était ce qui les attendait. Il n'aimait pas penser qu'il allait finir comme son père. Il ne voulait pas devenir le même homme. Mais il savait aussi qu'il s'agissait de l'unique chemin qu'on le laisserait emprunter.

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Ce message a été posté Mer 3 Fév - 21:17

Secret n°13 pour être heureux;
Prendre les choses comme elles viennent
Ne pas croire en la fatalité.

tenue + Au fond, Uriyel commençait à deviner les réponses qu’il lui servait presque élégamment et inlassablement sur ce même plateau argenté. L’enchaînement des mots provenait souvent de ce répertoire grincheux utilisé jusqu’à son abus. La mélodie était la même, à quelques variantes près avec le temps pour quitter son étoffe lourde et indocile et s’inscrire sur un air plus allègre qu’ironique. À entendre siffler les mêmes discours, elle s’y faisait lentement, ce qui l’éreintait un peu ne l’affectait plus autant qu’autrefois, elle entrait dans la danse. Sagement, sans précipiter les choses, plutôt que calquer ses pas à ceux de son fiancé, elle allait à son rythme. Rien ne pressait, le temps était souvent figé entre eux, il y avait toujours ce même fossé aux frontières imprécises. Si un beau jour, elle pensait entrevoir un chemin qui la mènerait vers l’autre côté, le lendemain ou souvent dans l’heure même, il disparaissait. Plutôt qu’un abime les séparant, c’était un véritable labyrinthe où l’anglais n’était pas la victime des lieux mais le minotaure. L’originalité de ce puzzle était qu’elle pouvait toujours en sortir, renoncé à y passer au travers, mais la jeune femme persistait. Audace ou simple naïveté ? Un peu des deux. Pertinemment consciente que l’espoir de trouver la voie royale était une chimère, elle savourait les détours et cul-sac pour saisir les facettes de son promis, déjà bien avide de lui montrer quoique ce soit de son true self. Les récoltes étaient faibles, mais s’accumulaient avec le temps, très lentement mais certainement. Pourtant, aujourd’hui, elle avait la désagréable sensation de se tenir sur un croisement, une intuition lui chuchotait d’être prudente. Si toute les fois, elle venait à lui désintéressée, juste animée de son habituelle curiosité, cette fois-ci, elle n’avait pas les mains aussi blanches qu’elle aurait espéré l’être. Un fardeau inutilement pesant, tout aussi indésirable pour lui lorsqu’il l’apprendra, que pour elle présentement.

Le verre de cristal servi, elle n’en touche pas le contenu, le serrant simplement entre ses mains, buvant de préférence les paroles de son fiancé. Pensive, un sourire flottant légèrement sur ses lèvres, elle faisait glisser lentement son index sur le bord du verre. Le contraire aurait été trop facile, presque mensonger, son refus ne la surprenait pas réellement. Son regard se glissa vers lui, lui qui était concentré à cuisiner. Dans son édition imaginaire du quotidien d’Ethan, elle en faisait un protagoniste richissime qui ne daignerait pas  s’occuper de ce genre de tâche, préférant engager une femme de ménage pour nettoyer, ranger mais également lui préparer à manger. Peut-être pas la femme de ménage, certainement un chef cuisinier étoilé ou un traiteur de luxe, car il n’était pas envisageable qu’il puisse se servir d’un des prospectus et commander un plat d’un simple restaurant de quartier. Là encore, il était en total rupture avec l’image qu’elle pouvait s’imaginer de lui. Non seulement il cuisinait, mais il semblait confiant dans ce qu’il faisait, ses gestes étaient précis, et d’une certaine façon, il ne manquait pas d’humour.

« Ce récit est bien trop réaliste pour n’être qu’un simple plan » murmura-t-elle en lâchant finalement le verre. Le futur semblait déjà planifié mais la façon dont il était élaboré avait quelque chose de dérangeant, presque désagréable. Il le disait comme si cela relevait être une évidence pure et simple, elle avait du mal à accepter une telle conception du futur, aussi pessimiste.  Tout semblait minutieusement calculer et entrer dans des paramètres qui la dépassaient. « Tu m’imagines déjà à me languir de ta présence, c’est presque touchant », sa voix retrouvait son entrain habituel, et son regard, les lueurs malicieuses qui l’avaient quittés un court instant. « C’est sûr qu’avec le poids de tes prochaines responsabilités, nos rencontres seront presque fictives mais je ferais avec » déclara-t-elle avec simplicité, s’étirant un peu, faisant surtout craquer  son cou. Les alliances n’allaient pas la condamner à vivre entre quatre murs, bien que le mariage marquerait un tournant prochain dans sa vie, il n’était pas tel que du jour au lendemain, son monde dépende du sien. Ce n’était qu’un changement matrimonial, comme il semblait s’amuser à lui rappeler, rien de plus ni de moins, avec juste la contrainte d’un héritier. Concernant ce dernier, elle préféra se taire, fallait-il une victime à ce jeu ? Elle se le demandait. S’accoudant sur la table, elle mit son visage dans mains,  « Plus jolie et plus idiote, j’espère que tu seras assez grand pour ne pas faire de bavure » se contenta-t-elle de répliquer, surprise par sa propre réponse d’une certaine façon. Uriyel avait soudainement l’impression de tenir le discours d’un paternel qui fermait les yeux sur son comportement de son fils concernant ses conquêtes à condition qu’il ne lui apporte pas de surprise indésirable. Jouer les surprises serait bien trop hypocrite, le tableau de son promis était malheureusement tristement célèbre et faisait souvent d’elle, la pauvre fiancée. Si au début, les gens faisaient attention à ne pas l’évoquer devant elle les dernières nouvelles croustillantes à ce sujet, le temps avait passé et la retenue ne faisait plus partie de leur vocable. « Vivre avec un fantôme, ne semble pas être trop difficile dans ce cas-là » souffla-t-elle après courte réflexion. « De toutes les possibilités, tu choisis la plus étrange…c’est seulement ainsi que tu te sentiras heureux ou du moins… satisfait ? » Quittant sa chaise, elle se mit face à lui, ce qui les séparait était cette cuisine ouverte. Elle observait le plat que mijotait Ethan. À ne voir que des légumes, elle désespérait déjà de l’absence de viande, mais les pommes de terre lui faisaient de l’œil. « Tu as appris à cuisiner seul ? »



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Ce message a été posté Ven 5 Fév - 14:09

Secret n°14 pour être heureux ;
il faut toujours voir le bon
côté des choses dans la vie.

half naked + Même s'il ne donnait que les grandes lignes, évitant soigneusement quelques détails aussi encombrants qu'effrayants, Ethan dévoilait leur futur tel qu'il se le représentait. Puisqu'il refusait de croire à ce magnifique sentiment qui animait supposément le cœur des gens, et qu'il se sentait surtout incapable d'aimer et d'être aimé en retour, il ne voyait pas d'autre alternative. De plus, il savait depuis longtemps que son mariage n'aurait rien de romantique. Il avait pris conscience bien assez tôt que ce lien ne serait qu'une façon de plus d'étendre l'empire Beckford et de le faire perdurer. Alors il ne pensait à cet engagement que de cette manière. Il ne s'agissait que d'un contrat parmi tant d'autres, l'alliance de deux forces, un partenariat ou quelque chose de ce genre. Elle était là pour sauver son image et le rendre plus humain aux yeux des autres afin de permettre d'ouvrir d'autres portes. Il était là pour renflouer les comptes de la compagnie de son père et évitait à sa famille de se retrouver à la rue. Il n'était pas question de quelconques sentiments entre eux ou encore moins d'un attachement, de tendresse ou n'importe quoi mais juste de protéger l'image de la marque. Peut être qu'il la privait d'un bonheur, de ses rêves du prince charmant, mais il s'en fichait. Ou du moins, il s'obligeait à ne pas y penser. Il avait détruit son premier amour mais ne reproduira pas la même erreur avec Uriyel. Il avait l'intention de garder ses distances et de prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas la blesser ou l'entraîner dans sa chute, si nouvelle chute il devait y avoir. Avec ses moyens et dans l'ombre, il allait la protéger.

Ainsi, il ne la repoussait pas simplement parce qu'elle l'agaçait. Ethan se disait aussi que c'était pour son bien. Il avait remarqué plusieurs habitudes étranges chez la demoiselle. Uriyel continuait à frapper aux portes de sa forteresse et ça même s'il s'évertuait à la chasse à chaque fois. Elle revenait toujours à la charge. À force, Ethan avait peur de flancher. Il sentait parfois que le contrôle de la situation lui échappait. C'était la façon dont elle lui souriait, le fait qu'elle le regarde toujours dans les yeux et ne perde jamais de sa joie de vivre même face à son attitude de mec ténébreux et glacial. Il avait beau essayer de la piquer ou de l'effrayer. Elle n'en tenait pas compte. Même sa description plutôt morne de leur avenir n'avait pas réussi à ébranler la demoiselle qui répliquait avec malice. Elle l'étonnait. Un sourire étira de manière très discrète ses lèvres et il le camoufla en venant boire une gorgée de vin. Quelle idiote, pensa-t-il légèrement amusé. « Cela te fera plus de place dans le lit, faut voir le côté positif. » Il plissa les yeux alors qu'il entrait pour cette fois dans son jeu et répondait avec autant d'ironie.

Peut être que la partie qui dérangeait le plus Ethan dans tout cela était celle-ci. L'héritier qu'on attendait. Cet enfant qui n'aura rien demandé à la vie mais qui viendra au monde et y vivra sans la présence d'un père décent. Il ne sera jamais là pour lui. Ethan avait passé toute son enfance dans les jupes de sa mère et lorsque celle-ci s'était envolée, il s'était presque retrouvé en orphelin. Et puis, il craignait de devenir comme son père. Et s'il devenait un monstre comme lui ? S'il se mettait à frapper Uriyel, à frapper leur enfant ? Il tenta de chasser toutes ces mauvaises pensées. Comme Uriyel le disait si bien, il n'avait pas intérêt à faire de bavure. Il comprenait ce qu'elle sous-entendait. « Ne t'inquiètes pas pour ça, je prends toujours mes précautions. » Il lui adressa un petit clin d’œil. Elle devait bien se douter que depuis l'annonce de leurs fiançailles, elle était déjà un peu le dindon de la farce. Ethan continuait de rajouter des noms à son tableau de chasse. On lui prêtait souvent des relations avec des mannequins de la marque. Son père parvenait à étouffer les rumeurs, qu'elles soient fondées ou non. Mais on plaignait toujours Uriyel, qu'allait-elle faire d'un mari aussi volage doublé d'un ancien drogué ?

Elle le bouscula une nouvelle fois. Ethan se figea quelques instants. Il s'apprêtait à poser son verre mais il le laissa en lévitation au-dessus du plan de travail quelques secondes. Heureux ? Satisfait ? Qu'est-ce qu'elle racontait ? Il finit par le poser et lorsqu'il leva les yeux, elle se tenait face à lui. « Excuse-moi de ne pas pouvoir t'offrir de conte de fée. Mais toi, tu devrais t'estimer heureuse en revanche. » Oui, il ne répondait pas et évitait sa question volontairement. Il haussa les épaules. Elle l'agaçait avec ses interrogations. Qu'attendait-elle comme réponse de sa part exactement ? Elle lui tapait sur le système et cela se ressentait à travers son ton qui devenait aggressif. « Parce que dans le pire des scénarios, je recommence mes sorties nocturnes, je retrouve mes connaissances si peu fréquentables et je finis par faire de toi une femme malheureuse, battue comme ma... » Il ne finit pas sa phrase ne se rendant compte qu'il perdait son sang froid et surtout qu'il s'apprêtait à lui ouvrir une porte, pas question qu'il lui laisse la possibilité de s'engouffrer dans cette faille. Ethan ferma les yeux et prit une grande respiration. Quelle emmerdeuse cette nana. Le four sonna indiquant que les patates douces étaient prêtes.

Il l'ouvrit puis dressa les couverts avant d'en déposer une dans chaque assiette. Il les entailla au milieu et y versa le mélange qu'il avait préparé. Elle faisait bien de changer de sujet. Cela contribua à le calmer un peu, ça et le fait de savoir qu'il allait bientôt manger. Quelle longue journée. « Hm, oui. » Répondit-il simplement. Il coupa ensuite deux avocats pour en rajouter sur leurs assiettes. « À dix sept ans je vivais déjà dans mon propre appartement, et seul. J'avais pas le choix. » Elle avait l'air étonné et il trouvait ça drôle. « Surprise, hein ? » Tout n'était pas bon à jeter chez lui, contrairement à ce qu'Ethan pensait. Il s'installa face à elle et commença à manger. Au bout de quelques secondes et après une énième gorgée de vin, il désigna la direction de la salle de bain avec son menton. « Tu pourras prendre une douche après. » Elle en avait sûrement envie. Il avait du mal à croire qu'il la laissait dormir ici quand même. Personne n'avait le droit normalement. Il n'amenait jamais ses conquêtes chez lui. Uriyel était la première femme à découvrir son appartement. Elle ne se rendait sûrement pas compte de la chance qu'elle avait.

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Ce message a été posté Mer 17 Fév - 14:46

Secret n°15 pour être heureux ;
complimenter votre conjoint
l'encourager dans ses projets.

tenue + Ses propos se terminent sur une cadence imparfaite qu’il interrompt mais l’accord continue de raisonner dans l’esprit de la jeune femme. Il n’a pas besoin de continuer sa phrase pour qu’elle connecte en une fraction de seconde les mots entre eux et devine ce qu’il s’apprêtait de confesser. Le point de départ, elle sent son corps se raidir en l’espace d’un instant, son imagination courait alors de plus belle. Une à une, les hypothèses se dressent mais s’écartent quand elle les assemble à un fait ou une rumeur. Un à un, elle dressait un château de carte dont la simple confirmation suffirait à cristalliser l’édifice encore fragile. La faille est fine voire invisible, mais elle suffit pour ouvrir des voies car même si à chaque fois, Uriyel avait l’impression de faire face à un étranger qui ne faisait que porter l’étiquette de fiancé, elle devait reconnaître un fait : elle le connaissait depuis l’enfance. Ethan était ce camarade de jeu qu’elle avait enfant, un ami avec lequel elle vivait des aventures incroyables tirées du seul fruit de leur imagination un peu trop débordante. Un camarade qui à chacun de leur rencontre abordait une expression de plus en plus sombre, pour quelle raison ? Elle l’ignorait et l’enfant qu’elle avait été s’était contentée de l’observer, sans poser de question. Les questions de cet âge sont innocents mais si cruels. Aujourd’hui encore, elle a le sentiment qu’elle doit reprendre la même décision, poser cette question qui dérange tellement. Ses lèvres s’entrouvrent, mais un instant d’hésitation suffit à ce que le timing passe, le four sonne. Froussarde,  sa main manque de renverser le verre de cristal qu’elle rattrape de justesse, ne déversant aucune goutte de ce précieux liquide rougeâtre. Même après plusieurs années, elle était incapable de changer ses choix. Lui avait avancé, qu’importe si c’était en bien ou en mal, mais elle réalisé que durant tout ce temps, elle avait été frileuse.

Confuse, elle serre sous la table ses poings, enfonçant dans sa chair, ses ongles. Ce n’était pas une question de timing au fond, elle devait prendre des risques. Frapper la surface de l’étang d’une pierre pour y voir apparaître des cercles s’étirer à l’infini ne suffisait plus, il fallait qu’elle y trempe son pied, même si l’eau était glacée. La conversation change, elle devait avancer.

« Oh, tu es parti de ton plein gré pour rester ici depuis ? » L’interrogation est anodine, mais elle le regardait déjà avec admiration. Elle réalisait la situation pathétique dans laquelle elle se trouvait, d’un cadeau plutôt exotique, elle était en vérité mise à la porte de chez elle et de son dortoir. Elle qui pensait devoir devenir indépendante, découvrait le pot aux roses. Rien qu’en pensant qu’elle allait devoir lui annoncer que cet appartement n’était plus le sien, elle sentait son estomac se nouer. Le voyant donner une dernière petite touche aux plats préparés, elle se presse à retrouver sa place, le regard fixé vers les assiettes fumantes et bien emplies. « Tu es même épatant » confessa-t-elle. Avec lui, elle allait de surprise en surprise, dans ce grand jeu, il était presque une poupée gigogne d’antan, ou ces petits kinders surprises, en cassant le chocolat, tant que la petite capsule jaune n’était pas ouverte, on pouvait vraiment s’attendre à tout.

Par politesse, elle attendit qu’il mange la première bouchée pour qu’elle s’autorise finalement à goûter à ce qu’il avait préparé. « C’est délicieux ! T'es un magicien ! » Sa réaction fut immédiate, tout son corps exprimait ce qu’elle ressentait, elle ne prit la peine de lever les yeux pour faire un contact visuel et appuyer ses propos avec le cuisinier qu’elle prit une deuxième bouchée, puis une troisième, coupant de temps à autre avec une gorgée de vin. Il n’était pas difficile de deviner qu’elle n’avait jamais touché à une cuisine, hormis pour préparer les plats les plus rudimentaires, à réchauffer voire instantanée dans le pire des scénarios, elle ne se doutait pas que des ingrédients aussi simple que des pommes de terre, poivrons et compagnie, aient un goût aussi changeant. Levant les yeux pour suivre la direction indiquée par son fiancé, elle reporta bien vite son regard vers lui « volontiers, ce ne sera pas de refus » dit-elle avec enthousiasme, surtout qu’elle sentait ses forces restaurées avant d’avaler une autre bouchée. L’idée de visiter l’appartement lui effleura l’esprit avec une certaine insistance, elle s’imaginait déjà à faire quelques petits détours sur le chemin de l’aller, ou de retour si l’opportunité se présentait. Au pire, une exploration nocturne ne ferait pas de mal. Uriyel termina bien vite son assiette qui fut quasi-propre tellement elle n’en laissa rien. « Tu fais aussi le petit déjeuner ? » demanda-t-elle en faisant inconsciemment papillonner ses cils, le regard plein d’espoir. Bien qu’en réalité, elle se doutait déjà de la réponse de son fiancé, toujours fidèle à lui-même. Elle le taquinait, s’amusait à frapper à cette grande porte pour voir si un jour, le petit garçon qui s'y cachait derrière finirait par répondre et qui sait, lui ouvrir. Elle frappe, à intervalle espacé sans être pressé. Toc toc toc, je sais que tu es là.



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Ce message a été posté Jeu 18 Fév - 15:55

Secret n°16 pour être heureux ;
dans un couple, il ne faut pas
oublier les comptes à rendre.

half naked + Cette idiot devait posséder une sorte de pouvoir surnaturelle. Il ne voyait pas d'autre explication au fait qu'il avait bien failli lâcher le morceau. Normalement, Ethan ne parlait pas de tout ça. Il ne mentionnait jamais sa mère. D'ailleurs, cette histoire d'abandon était plutôt tabou. Dans l'entourage des Beckford, on taisait de manière volontaire l'existence de cette femme. Et de ce fait les autres ne se permettaient pas non plus de l'évoquer. Personne ne connaissait la véritable histoire. On mentionnait un divorce dont on ignorait la cause et des tas de légendes avaient fini par voir le jour. On prêtait des relations adultères au père, mais ça, c'était évident et il ne s'en cachait pas vraiment. Alors non, ça ne pouvait pas venir de là. Certains osaient murmurer qu'elle avait décidé de partir avec un amant. Il s'agissait encore de la version la plus fidèle. À ce niveau, on ne se demandait pas pourquoi elle avait trouvé quelqu'un d'autre ou ce qu'elle avait voulu fuir exactement. Parfois, Ethan entendait la pitié des plus anciens. Ils le plaignaient. Ils critiquaient sa mère. Ils trouvaient inadmissible qu'une femme abandonne son foyer, son enfant. Et au milieu, Ethan se sentait déchiré entre la rancœur et la compréhension. Peut être aurait-il fait la même chose à la place de sa mère. À sa façon, il fuyait la réalité. Ils étaient aussi lâches l'un que l'autre en fait. Mais l'enfant qui vivait en lui détestait sa mère qui, égoïstement, n'avait pensé qu'à sauver sa propre peau. À son départ, son père avait besoin d'une autre victime qu'il n'eut aucune difficulté à choisir. Tout ça, Ethan l'enfermait profondément. Il avait pris soin de mettre des chaînes autour de ses souvenirs là. Il ne laissait personne y accéder. Il avait à la fois honte et peur de les raconter.

Alors la seule solution qu'il avait trouvé à l'époque pour se protéger ça a été de fuir à son tour. Il était parti de la maison très jeune. En promettant de mieux se tenir, il avait obtenu de son père qu'il lui paye un appartement au centre de New York. Naturellement, il ne s'était pas assagi, loin de là. Mais au moins, il n'avait plus à supporter les coups de son père. « New York. J'habitais à New York jusqu'à la cure. » Cette partie de l'histoire tout le monde la connaissait. Même les Zhang ainsi que toute la génération d'héritiers comme Ethan et Uriyel. On savait qu'il avait touché le fond, qu'il avait cette relation passionnée et sulfureuse avec la fille des Chesterfield et que leurs parents avaient décidé de les séparer. En mentionnant ce temps là, Ethan la testait. Elle lui semblait bien trop curieuse et en même temps il commençait à se méfier d'elle. Il retenait ses mots. Il réfléchissait avant de parler parce qu'elle disposait de cette capacité plutôt déconcertante à lui arracher la vérité.

Ethan aimait vivre seul. Il tenait à sa solitude et son indépendance. Il ne supportait pas qu'on vienne mettre le nez dans ses affaires ou qu'on bouscule un peu trop ses habitudes. Or, en débarquant à l'improviste comme ça, c'était exactement ce qu'Uriyel avait fait. Elle le prenait au dépourvu. Mais surtout, elle le découvrait dans son environnement sans les artifices ou la pression qu'il se mettait au quotidien. Et elle semblait surprise. Vraiment surprise.

« Un magicien ? » Cette fois, un rire sincère lui échappa. On n'entendait pas souvent l'héritier Beckford rire. C'était un son presque étrange mais sans doute pas désagréable. Cependant, presque comme s'il en avait honte, il plaça sa main devant sa boucher pour le dissimuler. À ce stade, Uriyel méritait presque une médaille. Après une énième bouchée, il posa ses coudes sur la table et croisa ses doigts au-dessus de son assiette pour y poser son menton. Il détailla la jeune femme quelques secondes en plissant les yeux. « Mais plus tard ça sera à toi de me faire à manger, hm ? » Bien sur, il plaisantait mais il voulait voir sa réaction. Dans des familles comme les leurs, ils avaient des employés pour ces tâches là. Sans doute qu'ils engageront un cuisiner ou une gouvernante mais en tout cas Uriyel n'aura pas à toucher les fourneaux.

Malgré tout poli, du moins un minimum, il lui désigna la salle de bain. En cette fin de journée, et après l'accueil plutôt sportif qu'il lui avait réservé, elle avait peut être envie de se détendre un peu ou de se rafraîchir. Il jeta un coup d'oeil à la valise qui trônait toujours dans l'entrée et piqua dans son assiette ensuite. « J'pense que t'as ce qu'il faut, j'ai pas besoin de te prêter des fringues. » Il manquerait plus que ça, la voir dans un de ses pulls. Il grimaça rien qu'à cette image et avala sa dernière gorgée de vin. Au même moment, Uriyel évoqua le petit déjeuner ce qui valut à Ethan d'avoir un hoquet de surprise. Il avala de travers et toussota quelques secondes avant de se redresser. Quand il porta son attention sur elle, les traits de son visage se détendirent étrangement. Il était pourtant prêt à monter sur ses grands chevaux et à lui balancer une réplique cinglante, mais non. Pour une raison totalement inconnue, l'adrénaline redescendit d'un seul coup, pile au moment où il croisa le regard d'Uriyel. Il la fixa quelques secondes sans bouger d'un cil et finalement il se pencha un peu en avant alors qu'un sourire carnassier se dessinait sur ses lèvres. « Tu veux un petit déjeuner ? » Il lui reposa la question pour lui permettre de réfléchir encore à cette requête. « J'ai quoi en échange ? » A nouveau, il entrelaça ses doigts au-dessus de la table et passa sa langue sur ses lèvres comme un prédateur. « Tout travail mérite salaire. » Alors mademoiselle Uriyel, que pouvait-elle bien proposé au grand méchant loup ?

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Ce message a été posté Dim 21 Fév - 19:19

Secret n°17 pour être heureux ;
garder une âme d'enfant
un relation sérieuse n'empêche pas de rire

tenue + Le passé de son fiancé n’était pas réellement un secret, sa famille n’eut nul besoin d’avoir recours à un détective pour le connaître, c’était inscrit en noir et blanc dans les termes du contrat, elle savait à quoi s’attendre depuis longtemps. Si son père ne voyait que ce patrimoine derrière l’ombre de cet homme mutilé ; elle ne voyait que cet homme face à elle.  Une simple erreur, un simple ah oui c’est vrai, lui traversa l’esprit ; Ethan n’était pas ordinaire, loin de là, il était bien plus compliqué que l’étiquette hériter semblait vouloir le caser. Si ses aventures étaient nombreuses et souvent tumultueuses, dans cette grande histoire tristement méconnu demeurait néanmoins des parts d’ombre et la mère de ce dernier en faisait partie, Uriyel n’en avait vu que la partie visible de l’iceberg. Elle se doutait que si elle s’aventurait de trop près et avec imprudence, elle ferait certainement naufrage et ce n’était pas le but de son expédition. Du moins, pas encore. Chaque chose en son temps, avec patience et habilité, elle comptait bien démêler les nœuds de cet esprit complexe qu’était celui de son fiancé. Après tout, il semblait avoir mené de longue et rude bataille sans pour autant en voir la fin. Derrière cette armure épaisse qui lui servait de rempart, elle avait l’impression d’y déceler des cicatrices encore vive. « New York, une belle ville même tu as dû la découvrir sous un autre décor… Cela a duré longtemps ? » Elle ne doutait pas un instant qu’il avait certainement pris sa revanche sur cette ville, et même si ne l’avait pas fait, ses obligations l’ont forcément obligé à refouler ce sol en tant que Directeur Marketing. Levant ses yeux, pour l’accueillir d’un sourire lorsque leur regard se croisait, elle voulait entendre de sa bouche, tout ce qu’elle savait de lui. Il pouvait enrober la vérité dans un emballage de bonbon, y introduire des soupçons de mensonge, qu’importe elle le prendra tout en le remerciant. À quoi bon se rendre malade à ne rechercher que la vérité, à toujours douter, on en perdrait vite l’esprit. D’une curiosité, cela pouvait se transformer en une obsession.

« Moi, cuisiner ? » Sa voix déraille. L’image qui s’imprima dans son esprit la fit rire doucement, pas un seul instant elle se s’imaginait derrière les fourneaux, à préparer un véritable repas, de la même façon qu’elle ne se doutait pas qu’elle aurait le privilège de découvrir à son fiancé, un talent insoupçonné. Grande débutante ? Pas vraiment, mais elle était loin de l’égaler. Certes, ayant passé une bonne partie de sa scolarité au Japon, les cours de cuisine faisaient partie du programme mais dès lors que ne pesait plus sur elle ce fardeau, plus jamais elle n’avait mis un pied dans la cuisine de la demeure familiale. Elle ne connaissait que la base, strictement la base et parce que ce genre de leçon datait d’une certaine époque, elle était certaine que ses réflexes étaient bien rouillés. « Seulement si tu me promets que tu mangeras à chaque fois ce que je t’aurais préparé. » Peut-être était-ce l’effet qu’Ethan sur elle, maintenant qu’elle l’avait vu à l’œuvre. Elle qui n’avait jamais réellement envisagé de cuisiner, se disait que ce n’était pas une aussi mauvaise idée ; à condition qu’elle le faisait pour quelqu’un et pas n’importe qui, juste lui. Au vue du programme, la présence de son fiancé semblait être largement compromise et par extension, rares seraient les fois où elle aurait l’occasion de cuisiner pour ce dernier.

Le regard d’Uriyel suivit celui de son promis, son sourire se crispa doucement lorsqu’elle observait sa valise car elle avait des choses à lui dire, des choses qui n’allaient certainement pas lui plaire. Il devait certainement penser qu’elle aimait l’importuner, trouver des excuses pour venir bousculer son petit univers à lui, mais ce n’était pas toujours volontaire ou calculé. Pendant longtemps, ils avaient été tranquille, écarté de toute machination de leur paternel, mais du jour au lendemain, ils se sont trouver sur cet échiquier géant.  « Si j’avais su, j’aurais préféré abuser de ta gentillesse » se contentait-elle de dire en le taquinant.  Après tout, elle pensait emménager ce soir et non lui tenir tête. Levant les yeux en remarquant qu’il s’était tu, le regard fixe qu’il avait la laissait perplexe, une intuition lui disait de se préparer face à ce sourire douteux qu’il lui offrait. Légèrement anxieuse, elle faisait tambouriner silencieusement ses doigts sur la table, près du verre en cristal vidé du vin, elle s’attend au pire venant de lui.

Le chaperon rouge frappe à la porte et celle-ci s’ouvre pour laisser sortir un grand méchant loup au lieu du petit enfant qui habitait la maison. Dubitative et interdit, le petit chaperon rouge face à la déclaration du grand vilain resta silencieux, se contentant de scruter sans bouger ce dernier. Ce n’était pas le petit garçon de ses souvenirs, ou alors il avait changé pour devenir charmant et plus que séduisant, et l’offre laissait place à une large palette d’interprétation. Mais la magie du conte s’arrêtait là, ses doigts cessent de tambouriner la surface lisse de la table. Si aucune émotion particulière ne se lisait sur le visage du chaperon, les traits se déformèrent vite quand elle tenta de réprimer le rire qui la prenait. Se mordillant les lèvres, elle essaya de garder son calme. « Tu désires une récompense ? » articula-t-elle en passant de façon répétitive sa main dans ses cheveux,  tentant de se montrer la moins expressive possible bien que ce soit un cuisant échec. Oh pitié, pas de ça entre nous avait-elle envie de lui dire, mais elle n’était pas certaine que c’était le genre de discours qu’il voulait entendre présentement.  « Donne-moi ta main » dit-elle sans réellement attendre qu’il lui réponde, elle lui attrapa le poignet pour le tirer vers elle, tandis que sa main se glisse dans la poche de sa veste pour en retirer un feutre noir. Rapidement avec une quasi dextérité, elle gribouilla sur le dos de la main de son fiancé avant de le libérer, glissant au creux de sa main, un bonbon. Lui donnant une petite tape sur l’avant-bras, « tu connais la règle, au bout de vingt, tu as le droit à un plus grand cadeau » gloussa-t-elle avant de reculer, être hors d’atteinte.

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Ce message a été posté Lun 22 Fév - 14:58

Secret n°18 pour être heureux ;
parfois, les meilleures choses dans la vie
c'est de profiter des plus simples.

half naked + La découvrir sous un autre décor ? Ethan pencha la tête sur le côté. Qu'essayait-elle de dire exactement ? Peut être qu'elle mentionnait le côté sombre de cette grande ville. Il y fréquentait les clubs et soirées branchés mais pas seulement. Il en connaissait surtout les ruelles sombres. Il rencontrait les mauvaises personnes et côtoyait des personnes aussi atteintes que lui. À l'époque, on trouvait sans doute autant de numéros de femmes que de dealers dans son répertoire. Il ne passait pas une seule journée sans se défoncer avec ses potes et se pointait au lycée dans des états plus que pitoyables. Puis il y avait Jude. Il passait tout son temps avec elle. Ils dormaient ensemble presque tous les soirs et à un certain stade on aurait pu croire qu'ils vivaient ensemble. C'était ce que les rumeurs racontaient. Mais tout ça, Uriyel le savait déjà. Il ne se voilait pas la face. Elle ne lui accordait pas une grande estime, il en était persuadé. « La drogue tu veux dire ? » Lui demanda-t-il d'une façon plutôt directe. Il piqua dans son assiette pour approcher un morceau de sa bouche mais ne baissa pas les yeux guettant sa réaction. Il se demandait quelle était la meilleure solution. Se taire et que son silence attise encore sa curiosité ou parler et tenter de la dégoûter. Ethan espérait secrètement qu'elle le trouvait pitoyable. Ainsi, elle n'aurait pas envie de rester avec lui ou de passer du temps en sa compagnie. Il voulait lui faire regretter de jouer à la fouine. Il ne concevait pas que son intérêt pour sa personne pouvait être sincère. « J'ai été en cure à dix huit ans. Pendant vingt-trois mois. » Pour ne pas dire deux ans, quand il y pensait, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il avait passé deux ans chez les dingues. « Je suis clean depuis, si c'est ça que tu demandes. » Mensonge. Mais il était hors de question qu'elle le découvre. Elle irait sans doute tout rapporter à son père et là bonjour le cauchemar. Mais ça lui faisait du bien. Il se droguait pour oublier. Oublier l'autre fille, effacer le stress et fuir son père, fuir la réalité.

Heureusement, leur conversation dériva sur un sujet plus léger. Ethan aimait et prenait le temps de cuisiner pour le moment. Mais bientôt, il n'en aurait sans doute plus l'occasion. Il devra alors engager quelqu'un pour s'en occuper. C'était ce que des familles comme les leurs faisaient en général. Sa réponse enfantine l'amusa. Alors elle voulait cuisiner pour lui ? Bizarrement, cela l'intriguait et il aimerait bien découvrir de quoi elle était capable. « Et si c'est pas bon ? » Bah oui, c'était un risque non ? Il ne l'imaginait absolument pas derrière des fourneaux pour une raison qui lui échappait. « Tu risquerais de m'empoisonner pour te débarrasser de moi, je suis pas sur d'avoir confiance. » En effet, ça représentait une solution plutôt efficace pour éliminer son insupportable compagnon.

Pourquoi les femmes aimaient tant se balader dans des fringues d'hommes ? Ethan pensait naïvement qu'il ne s'agissait que d'une question de confort. Il ne réfléchissait pas plus loin n'ayant jamais été trop attaché à quelqu'un. Il se rappela néanmoins que certaines femmes portaient plutôt bien ses chemises et qu'il trouvait ça sexy. Mais Uriyel n'avait pas de sex appeal à ses yeux. Il ne la considérait juste pas de cette manière là. Il n'avait pas envie d'elle. Mais il se découvrait une nouvelle passion : la titiller et la provoquer. Il était plutôt doué à ce jeu là. « Oh darling, tu voulais t'imprégner de mon odeur. That's so sweet. » Il traîna sur le mot 'sweet' avant de pouffer légèrement. Il trouvait plutôt ça idiot. Mais quelques secondes, il imagina Uriyel avec un de ses sweats. Ouais, peut être que ça ne serait pas aussi ridicule que ça dans le fond. Puis il chassa très vite ces imagines de sa tête.

Mais voilà qu'elle abusait au point de lui réclamer un petit déjeuner. Il manqua d'ailleurs de s'étouffer tant sa demande le prenait au dépourvu. Elle ne se prenait pas pour n'importe qui. Elle osait lui demander, à lui, le grand méchant garçon, de lui préparer son repas du matin. Il hallucinait. Elle était bien la seule capable d'une telle chose. Il n'allait pas la laisser s'en tirer aussi facilement. Autant en profiter pour se moquer un peu d'elle. Si déjà elle dormait là, il pouvait bien y gagner quelque chose. Un peu de distraction par exemple. Pour autant, il ne s'attendait pas du tout à la suite. Il fronça même les sourcils lorsqu'elle lui prit la main et esquissa un mouvement pour se dégager, mais elle tenait bon la petite. Qu'est-ce qu'elle foutait cette fois ? Quand elle le relâcha et qu'il écarta ses longs doigts, il découvrit un bon. Est-ce que c'était une blague ? Ethan ne savait absolument pas comment réagir. Il fixait le bonbon, perplexe. Et ouais, plus il le regardait, plus il trouvait ça... mignon ? « T'es sérieuse ? » Lâcha-t-il en levant la tête. Il lui lança le bonbon et visa sa poitrine. Bah quoi ? Il n'allait pas le lui balancer à la gueule. « Je t'héberge et te nourris, et c'est comme ça que je suis récompensé ? » Ethan poussa un long soupir pour se donner un air extrêmement déçu. « Tu peux te gratter, t'auras rien du tout demain matin. Sauf si... » Il ne termina pas sa phrase et tapota sa joue comme s'il réclamait un baiser. Naturellement, il n'était pas sérieux. Il le faisait pour se moquer d'elle. La preuve en est qu'il éclata de rire. Il se leva ensuite pour débarrasser la table. Il déposa les assiettes dans l'évier et les rinça un peu. Uriyel pouvait maintenant aller prendre sa douche tranquillement.

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Ce message a été posté Dim 13 Mar - 12:10

Secret n°19 pour être heureux ;
Offrir les choses petits à petits
garder un semblant de suspens.

tenue + Aussi insupportable et odieux se montrait-il envers elle, pas un seul instant l’idée de se débarrasser de son très cher fiancé ne lui traversa l’esprit. Ce dernier débordait d’imagination, plutôt que de voir le monde sous un jour lui lumineux, à défaut de le voir plus rose, il le voyait sous un œil encore plus pessimiste et sombre. Le fait qu’il puisse envisager une telle option arracha un demi-sourire forcé à la brune, qui commença à dessiner des ronds sur son assiette avec le bout de la cuillère. Il la provoquait, pour autant elle ne pouvait se résoudre à se fâcher et se vexer, pas pour si peu, pas pour le moment. «Me débarrasser de toi, je n’y ai jamais réfléchis et je ne pense pas commencer demain. N’es-tu pas un peu dur ? Attends de goûter pour en juger ! Qui dit que tu ne vas pas aimer ? » Le poison pour les femmes et les armes pour les hommes, mais lorsqu’on maniait le katana comme personne, les rôles ne s’inversaient-ils pas ? Après tout, il savait cuisiner et elle non, cela marquait déjà une première rupture avec la génération précédente.

«Percée à jour ! » souffla-t-elle en feintant la surprise, portant sa main devant ses lèvres entrouvertes avant de continuer dans sa lancée sur un ton moqueur ; « puisque tu m’as démasqué, je peux aller me servir dans tes affaires dans ce cas ? » Elle ne faisait que l’embêter, après tout elle avait ses affaires. Néanmoins, elle mit à imaginer le contraire. Contraire qui n’était malheureusement pas possible dans la réalité, mais dans la tête d’Uriyel, elle dessinait  Ethan dans une de ces robes de nuit. L’image lui arracha un rire silencieux, elle se dépêcha de boire une autre gorgée de vin pour chasser l’horreur qui se dessinait davantage dans sa tête. Surtout que le scénario d’un des films récemment sorti l’épouvanta, si par ce jeu, Ethan se trouverait une identité qu’il voudrait épouser pleinement ? Un frisson lui parcourut l’échine.

Par réflexe, elle attrapa le bonbon avec une mine faussement déçue par la réaction de son cher fiancé. « Patiente un peu et reste motivé, au bout de vingt, tu auras droit à un vrai cadeau. C’est juste des bon points à collectionner » déclara-t-elle sur un ton professoral dans un discours quasi-solennel, quasi car si les commissures de ses lèvres n’étaient pas relevé par un sourire des plus amusés, on aurait presque pu croire à son sérieux. « Sauf si quoi ? » demanda-t-elle, intriguée bien qu’une pointe d’appréhension piquait sa question. La mine d’Uriyel se renfrogna, davantage devant les vocalises d’Ethan qui riait aux éclats. Un rien en somme, mais parce que c’était lui, elle ne pouvait se résigner à lui offrir satisfaction d’autant plus qu’il se moquait d’elle. Après courte méditation, elle se leva et posa le bonbon près le levier, ne pouvant se résoudre à se plier à ses désirs, elle embrassa ses doigts pour ensuite les poser sur la joue d’Ethan. « Paiement effectué » railla-t-elle de dire en prenant ensuite la fuite, tirant avec elle sa valise pour prendre la direction de la salle de bain. Du moins, elle ralentit le pas pour l’observer et lui tirer la langue derrière un mur et ensuite filer.  

Elle ne s’attarda pas non plus longuement sous le pommeau et se retint de chanter comme elle le faisait à son habitude. Parce que la salle de bain était à l’image de l’appartement, tout était soigneusement rangé voire un peu trop méticuleusement ordonné.  « Je n’ai pas trouvé le sèche-cheveux » murmura-t-elle traversant le salon d’un pied léger pour s’installer sur son sofa attitré. « Mais je t’ai pris une serviette » en désignant celle qu’elle avait noué sur sa tête et qu’elle ne tarda pas à défaire pour faire sécher manuellement la pointe de ses cheveux. Parce qu’elle ne pouvait se résoudre à porter sa robe de nuit, surtout pas après y avoir imaginé Ethan dedans, elle avait ôté pour quelque chose de plus simple et classique ; une chemise de nuit avec une coupe mi-cuisse, et un legging.  Son regard se posa sur la cage à ses pieds qu’elle décida d’ouvrir pour libérer les deux petits chenapans qui montèrent rapidement sur son épaule. « Ne t’en fais pas, ils sont bien dressés », à l’exception de l’un d’eux, qui avait un caractère aussi trempé que la personne avec laquelle il partageait le même nom. En attendant, Cerbère semblait déjà les avoir adoptés puisqu'il se posa sur les jambes d'Uriyel et jouait même avec le plus petit des deux, qui avait osé descendre et faire connaissance avec le félin.

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Ce message a été posté Ven 18 Mar - 15:41

Secret n°20 pour être heureux ;
il faut savoir accepter ce que
l'autre a à nous offrir.

half naked + Comment en étaient-ils arrivés à plaisanter ? Ethan se le demandait. Il trouvait l'atmosphère moins pesante mais pas moins déstabilisante pour autant. Cet appartement était comme sa forteresse et voir une presque inconnue se balader dedans le dérangeait encore. Il ne la regardait néanmoins plus avec animosité. Il s'était fait à l'idée de devoir l'héberger pour la nuit. Cela ne servait à rien de continuer à faire sa mauvaise tête. La situation demeurerait identique. À la place, il savoura ce plaisir qu'il tirait de ce nouveau jeu consistant à embêter sa future compagne. Il pensait la perturber mais souvent elle lui répondait avec piquant ce qui, il fallait bien l'avouer, l'amusait peut être même encore plus. Uriyel ne se renfrognait pas comme les autres. Elle ne paraissait pas non plus se méfier de lui ou le craindre. Dans un sens, il la trouvait courageuse et plus maligne que ses collègues du même sexe.

En revanche, cette histoire de bonbons la discréditait. Il haussa les sourcils lorsqu'elle mentionna une véritable récompense à la fois intrigué et méfiant. Mais ça ne l'intéressait pas de cumuler les bons points. Devant le sérieux de la brune, il leva les yeux au ciel et poussa un long soupir ennuyé. Il préférerait quelque chose de plus concret. Ou en tout cas, il tenta de lui faire croire qu'il attendait un baiser de sa part. Incapable de donner à sa prestation suffisamment de force, il finit par se mettre à rire. Il valait mieux mettre fin à cette mascarade des plus ridicules. Il se leva en emportant les assiettes avec lui et les rinça. Du coin de l’œil, il surveillait Uriyel qui s'était approché et lui pour rapporter la fameuse sucrerie. « J'ai dit que j'en voulais pas de ton bon- » Pris de court par le geste de la demoiselle, il se figea et ne termina même pas sa phrase. La bouche encore ouverte, il cherchait une remarque cinglante à lui balancer au visage mais elle prit trop rapidement la fuite. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Ethan passa ses doigts là où elle avait posé les siens pour transférer son baiser. Incroyable, cette nana était incroyable. Il se pinça les lèvres et, après un temps, déballa le petit bonbon pour le glisser dans sa bouche. Hm, à la fraise, son parfum préféré. Il hocha la tête avec une petite moue puis rangea les plats dans le lave-vaisselle.

Pendant qu'elle prenait sa douche, Ethan endossa le rôle de l'hôte parfait. Il fouilla dans les placards pour récupérer deux couvertures ainsi qu'un oreille qu'il prit soin de glisser dans une taie. Il n'était pas un monstre au point de la laisser dormir comme ça sur le canapé. Enfin, si ça avait été quelqu'un d'autre, peut être qu'il n'aurait pas hésité. En fait, lui-même se surprenait à se montrer aussi attentionné. Uriyel ne méritait pas tout ça. Il haussa les épaules à ses propres réflexions et déposa les affaires sur le canapé. Puis il récupéra sa tablette et s'installa dans un fauteuil pour consulter ses mails. Comme d'habitude, son chat se hissa sur ses cuisses. Ça ressemblait à une soirée parfaitement normale. Mais le retour d'Uriyel le ramena sur terre. Il ne leva néanmoins pas les yeux de son petit écran. « Placard de gauche sous le lavabo. Tu n'as même pas cherché. » Puis d'un coup, courant d'air froid. Il décala sa tablette et constata l'absence de Cerbère qui préférait lui fausser compagnie pour se coller à Uriyel. Le traître. « J'te sauve la vie et voilà comment tu me remercies, j'prends note. » Lâcha-t-il à l'adresse de son chat. Son regard dériva vers les bestioles poilues que sa fiancée venait de libérer et il grimaça un peu. Il n'aimait pas ces trucs. À part son petit animal tigré, il n'aimait pas grand chose en fait.

De loin, il jetait quelques coups d’œil à l'attroupement étrange qui se tenait sur son canapé. Dès qu'Uriyel le regardait, il s'empressait de baisser les yeux vers sa tablette. Il bailla à plusieurs reprises. Fatigué par sa journée. Au bout d'un moment, il posa quand même la question qui lui brûlait les lèvres. « Pourquoi tu es venu avec tes bestioles ? Pourquoi t'es là tout court en fait ? » Non parce qu'il ne comprenait toujours pas. Elle débarquait avec sa grosse valise, la cage de ses furets et s'incrustait chez lui sans raison. Il n'était pas encore prévu qu'ils vivent ensemble. Ethan pensait avoir encore quelques mois devant lui et au mieux un an. Il ne s'imaginait pas devoir déjà la supporter au quotidien.

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Ce message a été posté Dim 17 Avr - 11:27

Secret n°21 pour être heureux ;
Se laisser porter les surprises de la vie
Y faire face avec son partenaire.

tenue + Jamais, elle n’aurait été crue qu’elle franchirait le seuil de cet appartement pour entrer dans le cœur de son intimité. Un jour inévitablement, mais pas ce soir en tout cas, pourtant Uriyel semblait plutôt calme, loin d’être intimidé et prenait même ses petites aises sans pour autant se montrer plus envahissante qu’elle ne l’état déjà. Assise confortablement en tailleur sur le sofa qui lui était attitré pour la nuit et certainement les prochaines, elle caressa pensivement Cerbère tandis que son regard se promenait pour la énième fois dans la pièce. À un détail près, c’était le genre d’appartement tout droit sorti d’un de ces magazines d’architecture, ou alors la reconstitution parfaite d’un lieu pour les photos shooting. Tout était élégamment sobre, il n’y avait quasiment aucune touche personnelle. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle remarqua les couvertures soigneusement plier et l’oreiller posé sur la petite pile, un sourire discret étira ses lèvres sans qu’elle ne laisse échapper un commentaire. Certaines choses étaient à apprécier silencieusement et vu la timidité de son fiancé, elle préférait ne pas tenter de le titiller trop longtemps non plus même si elle se doutait qu’elle le faisait constamment. «Serais-tu devin ? Je ne voulais pas trop bouger tes affaires » glissa-t-elle en épiant discrètement son fiancé du coin de l’œil. À vrai dire, en sortant de la salle de bain elle n’aurait pas pensé le retrouvé confortablement assis au fond de son fauteuil, en train de consulter ses mails. Au contrairement, elle pensait qu’il l’aurait laissé seule pour aller s’isoler dans son espace le plus restreint, sa chambre. Du moins, s’il avait opté pour la seconde option, il l’aurait bien aidé car en restant ainsi, elle se doutait qu’il avait encore des choses à lui demander. La conversation était loin d’être terminée. « Bah alors, qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Elle soulève le félin pour le regarder, celui-ci en réaction à ce face à face s’amusa à lui lécher le bout du nez. S’amusant avec le chat, elle finit par le reposer doucement sur ses jambes pour continuer à lui prodiguer les mêmes caresses, courbant le dos pour l’embrasser à de multiples reprises.

Le silence s’installa, du coin de l’œil elle surveillait les mouvements d’Ethan avant de reporter son attention sur ce félin-roi qui refusait de quitter son nouveau trône, ou alors de ses écureuils qui s’agitaient et partaient à l’exploration de l’appartement. L’ambiance était étrange, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. L’envie de poser la tête contre l’oreiller et de se rouler en boule dans sa couette la démangeait mais elle ne pouvait pas trop prendre ses aises, elle devait attendre que son fiancé décide se clore leur semblant de discussion. Ce genre de situation la rendait étonnamment nerveuse et mal à l’aise, elle préférait presque qu’il lui lance ses éternels piques. Ou pas. Il posa pile la question qu’elle avait préféré ignorer et reporter allègrement. « Ce ne sont pas des bestioles mais des écureuils » commença-t-elle en se raclant le fond de la gorge, avec une sensation de déjà-vu. Ce n’était pas la première fois qu’il désignait les deux rongeurs comme tel, mais elle était prête à se répéter indéfiniment et avec la même patience. « Comme je te l’ai dit, j’étais venue réclamer mon cadeau d’anniversaire », c’était déjà de cette façon qu’elle lui avait expliqué son arrivée en cette maison, pour autant elle avait volontairement posé la carte de l’ambiguïté et comme il s’était prêté au jeu, elle n’était pas revenue dessus. «Sauf que tu n’es pas le seul à être en retard, j’ai eu la surprise de recevoir celle de mon père aujourd’hui et il se trouve… je pense que tu dois voir pour comprendre ». Ouvrant sa valise, elle sortit une pochette et tendit à son fiancé les documents, des photocopie certes car elle n’avait pas accès aux originaux, déjà bien gardé par son père pour l’empêcher de faire toute manœuvre, mais c’était largement suffisant. Uiryel ne vit pas l’intérêt de lui rappeler qu’elle n’y était pour rien, lui-même le savait vu le nombre de coup foireux auxquels ils faisaient face régulièrement. Et cette fois, leurs pères respectifs avaient décidé de faire fort. « Je ne m’attendais pas… à ce que cet appartement t’appartienne. »


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Ce message a été posté Dim 15 Mai - 14:31

Secret n°21 pour être heureux ;
il faut apprendre à écouter l'autre
et ne pas l'écarter.

half naked + Maintenant qu'il s'était fait à l'idée de l'héberger pour la nuit, Ethan prenait conscience qu'ils ne se retrouvaient que très peu souvent seuls. Bien sur, cela avait dû se produire lorsqu'ils étaient plus jeunes et que l’héritier n'était pas encore celui qu'il était aujourd'hui mais depuis la concrétisation de leur mariage arrangé, ils ne se voyaient que lors d’événements ou durant des repas et accompagnés de leurs paternels en général. Devant les photographes ou pendant les galas, Ethan lui prenait la main ou passait sa main autour de sa taille. Il servait aux gens un sourire éblouissant et se donnait du mal pour donner à leur couple l'image de perfection qu'on attendait d'eux. Il savait bien qu'agir ainsi valoriser sa réputation et lui permettait de gagner à nouveau des points auprès des personnes qui ne croyaient pas en lui et le considéraient encore comme un jeune rebelle. En même temps, il ne pouvait s'empêcher de se demander à quoi allait bien pouvoir ressembler sa vie aux côtés d'Uriyel plus tard. Il avait conscience du peu de temps qu'il risquait de passer à leur domicile. Il allait devoir beaucoup voyager et beaucoup travailler surtout. Elle serait seule la plupart du temps. Mais lorsqu'ils se retrouveront entre les mêmes murs, à quoi devait-il s'attendre ? Allaient-ils partager le même lit ou faire chambres à part ? Mangeraient-ils ensemble ? De quoi parleront-ils ? Il observait Uriyel face à lui et se posait toutes ces questions. Mais parmi ces nombreuses interrogations, quelque chose en particulier le perturbait en ce moment même. Que faisait-elle là exactement ?

Il soupira lorsqu'elle le rectifia par rapport aux bestioles poilues et grimaça pour lui montrer qu'il n'en avait que faire. Il n'aimait pas ces machins. Il espérait secrètement qu'elle s'en débarrasserait le jour où ils auraient à emménager ensemble. Il se montra néanmoins plus attentif à la suite. Une surprise ? Ethan décolla ses fesses du fauteuil et tendit le bras pour saisir les documents qu'elle lui présentait. Il se réinstalla confortablement avec un très mauvais pressentiment. Que ce soit son père ou celui d'Uriyel, ils étaient plutôt doués pour les mettre dans des situations pas possibles. Il comprit très vite qu'il s'agissait d'un titre de propriété. Il repéra la seconde suivante l'adresse de son appartement. Et enfin, il vit le nom d'Uriyel dessus. Ses doigts se crispèrent sur la feuille. Pendant de longues minutes, il ne fit que la fixer et la relire. Ce n'était pas possible. Il n'avait pas osé ? Enfin, à coup sur son père était aussi dans le coup. Il savait que ce jour viendrait mais il pensait avoir encore quelques années de paix devant lui, ou au moins quelques mois. Il n'avait pas envie d'abandonner sa liberté, pas envie de déjà partager son quotidien avec elle, pas envie de l'avoir sur le dos, de la voir tous les jours, enfin tout ça. Et puis cet appartement, c'était le sien. Son chez lui. Son refuge à lui. Il fallait qu'il reste calme mais c'était de plus en plus compliqué. « Si j'ai bien compris, tu emménages, c'est ça ? » Sa mâchoire était crispée. Chaque mot lui coûtait. Il n'avait toujours pas levé les yeux vers elle. Il bouillonnait. À tout moment il pouvait exploser. Et d'ailleurs, c'est ce qui arriva.

D'un bond il se redressa et envoya valser sa tablette plus loin dans la pièce. Celle-ci se fracassa contre le sol dans un bruit désagréable qui effraya son chat. Il froissa ensuite la feuille qu'il tenait encore entre ses doigts et la balança à son tour. Il passa ses deux mains dans ses cheveux, les tira en arrière et commença à faire les cent pas dans l'espoir de réussir à se calmer. Mais il était dans un telle rage qu'il donna un grand coup de pied dans la table basse et poussa un cri qui ressemblait en même temps à un grognement. Il ne voulait pas d'elle ici. Il n'était pas prêt à l'accepter. Il ne l'aimait pas. Il ne la connaissait pas. Dans sa tête, tout tourbillonnait. Il était surtout énervé parce qu'il savait qu'il ne pouvait absolument rien faire. Il ne pouvait pas la mettre dehors, il ne pouvait pas tenir tête à son père. Il avait trop peur de lui pour ça. « Pourquoi tu ne me l'as pas dit tout de suite idiote ! » Cria-t-il si fort que sa voix résonna dans l'immense appartement. Il récupéra son paquet de cigarette et s'en alluma très vite une. Il tira longtemps dessus. Un grand nuage gris quitta ensuite ses lèvres. « Tu t'es bien foutu de ma gueule ? T'es contente ? Pauvre fille. » Seulement là, il leva les yeux vers elle et croisa son regard. « J'en ai rien à foutre de ce bout de papier, tu dormiras sur le canapé tous les soirs s'il le faut. Ici c'est chez moi, il est hors de question que je te fasse de la place. » Il savait qu'elle n'y était pour rien mais elle était aussi la seule personne qu'il avait sous la main, la seule qu'il pouvait blâmer pour cette histoire alors malheureusement il passait ses nerfs sur elle.

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