TENUE ♦ Le ballon en main, Aiichirô avait prévu de passer une après midi tranquille. Seul. Depuis l'arrivée des beaux jours, le début de cette nouvelle année scolaire, les étudiants semblaient tous enchanté de passer du temps ensemble, sous le soleil à bavasser. Pour sa part, le beau temps et une année de plus le laissait assez indifférent. Il se disait juste qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps à passer à la Royal, qu'il devrait envisager de passer au chose sérieuse. Il se demandait si en quittant l'établissement, il serait nostalgique. Il était presque sûr que non. Après tout, il n'avait aucun souvenir particulier parmi ses murs. C'était un étudiant comme un autre, qui s'investissait dans le cursus qu'il avait choisi et qui s'était inévitablement fait des amis par ci par là. Rien de plus.

C'était triste à dire, mais même en prenant de l'âge, il risquerait de ne pas avoir grand chose à raconter sur son passé. Sa famille ? Il l'avait tout bonnement rayer de son esprit. Les amis ? Ils viennent, ils partent, et ainsi de suite. Seule une personne restait continuellement imprégné dans son esprit, et malheureusement pour lui, même elle, il n'arrivait pas à la garder à ses côtés comme il le souhaiterai. Aiichirô ne s’apitoyait cependant par sur son sort et se contentait de vivre l'instant présent sans se remémorer le passé ni même en réfléchissant trop à son futur.

Aujourd'hui, tout ce à quoi il pensait, c'était mettre des paniers sous un soleil qui se faisait de plus en plus cuisant. Ça lui permettait de se dépenser un peu. Jouer seul était loin d'être embêtant ; il se doutait que ses amis n'aient pas envie de suivre son rythme effréné pendant toute une après midi. En effet, le jeune homme enchaînait les paniers, sans vraiment s'autoriser une quelconque pause, sauf lorsqu'il fut interrompu par une fille, ou tout du moins cette question qui retentit de nul part. Il n'avait pas vraiment fait attention à sa présence jusqu'ici et il se demandait qui elle pouvait bien être. Son visage... lui disait vaguement quelque chose ? Quoi qu'il en soit, il ne s'attarda pas trop là dessus et lança un regard aux alentours, avant de simplement affirmer ce qui lui semblait évident : « Oui ».

Toutefois, il n'avait pu s'empêcher de se reposer la question. Qui était-elle ? Si elle lui demandait s'il était seul aujourd'hui, cela ne sous entendait-il pas qu'elle l'avait déjà vu en présence d'autres personnes ? Après tout, c'était tout à fait possible, lui qui traînait souvent au terrain de basket. Était-elle également une habituée ? La réponse à cette question arriva avant même qu'il ne la pose, tandis qu'elle lui piqua sa balle pour tenter un lancé... raté. Lorsqu'il récupéra la balle, c'est un sourire en coin qui s'afficha sur ses lèvres. Elle avait du cran. Peut-être un peu trop. Pour le moment, il restait assez mitigé : allait-il aimer ce point ou au contraire, cela allait-il l'insupporter ?

Ce fut le côté sociable de Aiichirô qui prit le dessus tandis qu'il se présenta à son tour, brièvement, en lâchant simplement son nom tandis qu'il tira la balle d'où il se tenait, en sachant pertinemment qu'elle allait rentré à coup sûr. Ce n'était même plus un défi pour lui. « Tu as plutôt un bon maintient de balle, tu as déjà fait du basket ? ». Il était curieux. Est-ce qu'elle s'était avancé vers lui pour faire son intéressante ou bien est-ce qu'il y avait une chance qu'il finisse par jouer tous les deux ? Il n'était pas vraiment venu pour se trouver un partenaire de basket, mais il préférait toujours cette option à la première.   

TENUE ♦ Le fait qu'elle fasse parti du club de basket, et ce depuis trois années, le conforta dans l'idée qu'elle ne s'était pas approché uniquement pour faire son intéressante. Elle devait aimer ça ; après tout, on ne restait pas 3 ans dans un club pour faire de la figuration. Du moins, ce n'était qu'une supposition car en vérité, il ne connaissait absolument pas les motivations de la jeune fille. Quant à lui, étant donné qu'il n'avait jamais été en club, il était difficile de savoir quand est-ce qu'il avait réellement commencé. Il se contenta alors de lui accorder une réponse vague, feignant de ne pas avoir remarquer son rapprochement. Cependant, il ne cessait de constater qu'elle avait du cran, la petite.  « Quelques années, j'imagine ».

Lorsqu'elle lui confirma par sa question qu'il la connaissait, tout de moins de vue, il se permit de la regarder plus attentivement en se penchant légèrement sur elle. Mais définitivement, sa tête lui revenait pas. Ou il était beaucoup trop amusant de lui faire croire que c'était le cas. Toutefois, son évanouissement s'évanouit à la seconde où il reçut une petite pichenette de sa part. Cela ne lui avait pas fait mal ; c'était surtout le geste qu'il n'appréciait pas. Mais il n'eut pas le temps de lui en faire part qu'elle se hâta sur la balle et retenta sa chance. Cette fois ci, c'était un succès : la balle entra dans le panier. Il n'en attendait pas moins d'un membre du club de basket, alors il se contenta de l'applaudir sans grande conviction, marquant un contraste avec la joie extrême qu'elle ressentait.

La question qui suivit eut le don de surprendre Aiichirô. Il n'était pas le mieux placé pour l'aider à s'améliorer et il n'hésita pas une seule seconde à le lui faire remarquer. « C'est pas à moi que tu devrais demander ça ». N'était-ce pas le rôle des membres de son club ? Il soupira mais partit tout de même chercher la balle avant de la lui tendre, puis de se poster derrière elle. « Au lieu de passer ton temps à m'observer, tu devrais regarder où tu lances ». Pour s'assurer que ce soit le cas, il posa sa paume contre le haut de son crâne et la força à regarder le panier qui était en hauteur. « Tu vises, tu lances ». C'était aussi simple que ça et il lui prouva : passant ses bras autour d'elle, il l'aida dans sa posture avant de frapper lui même dans la balle. « Et voilà » lâcha-t-il à l'instant où la balle entra dans le panier.   

TENUE ♦ L'excuse qu'elle débita pour expliquer le fait qu'elle se tournait vers lui pour l'aider à s'améliorer dans ce sport lui parut plausible, bien qu'il ne l'écouta que distraitement. En soit, il n'avait aucune raison de refuser cette proposition. Du moins, pas pour aujourd'hui. Il avait rien de mieux à faire. C'est pour cela qu'il prit place derrière elle, sans ajouter un mot de plus. Son intention lui semblait suffisamment prévisible. La réaction de l'étudiante aussi l'était ; elle allait certainement être surprise, s'imaginer mille et une chose. D'ordinaire, il n'était pas du genre à se montrer tactile ni quoi que ce soit, mais il lui arrivait de ne pas penser au conséquence que cela pourrait avoir et d'agir spontanément.

Heureusement pour lui, elle ne s'attarda pas là dessus et partit chercher la balle pour mettre à profit son "conseil". Ce fut un regard des plus neutres qu'il lui lança tandis qu'elle se rapprocha de lui pour prendre place, contrairement au sien, qui n'augurait rien de bon. Quelque chose lui disait que cette nana était plus coriace que la plupart. Il ne savait toujours pas dire si cela était une bonne chose ou non. En revanche, il était fier qu'après avoir appliqué la méthode du "je vise, je lance", elle réussit son panier. D'ailleurs, il lui accorda des applaudissements beaucoup plus sincère que les premiers. Cela ne pouvait sembler n'être qu'un détail, mais beaucoup sautait la case du "je vise".

Lorsqu'elle s'approcha de nouveau vers lui, en appuyant délibérément le ballon contre son abdomen, Aiichirô n'opposa aucune résistance, et recula en soupirant doucement. Était-elle en train de lui lancer un défi ? En d'autre circonstance, il aurait accepté aussitôt, et avec plaisir. Cependant, cette situation semblait beaucoup trop plaire à la demoiselle. « Tu aimes tant que ça me voir jouer ? ». Malgré l'ironie que l'on pouvait percevoir dans cette question, le jeune homme était semi-sérieux. « Si tu m'y encourages d'une belle façon, alors je veux bien essayer ». C'était sa seule condition. Il était curieux de savoir comment elle allait s'y prendre, car il était quasi sûr qu'elle aussi, aimait relever les défis. Il ne lui laissait d'ailleurs plus le choix, tandis qu'il se stoppait soudainement en posant ses mains sur le ballon. « Alors ? » la relança-t-il.
  

TENUE ♦ En réalité, la réponse à sa question n'était que secondaire. Il suffisait de voir le sourire qu'elle affichait pour savoir qu'elle avait pris beaucoup trop de temps à l'observer jouer. Il ne savait pas trop quoi retirer de cette conclusion, alors il se contenta de secouer la tête avec amusement et de pimenter les choses en lui lançant un petit défi. Comme il s'y attendait, elle sembla l'accepter sur le champ, après avoir partager son envie de connaître son prénom. Il était vrai qu'il s'était tut à se sujet alors qu'elle s'était présenté d'entrée. Non pas car il souhaitait garder son identité secrète ou pour se donner un air mystérieux, mais davantage car son entrée avait été un peu... surprenante. Il n'avait pas vraiment l'habitude d'être aborder de la sorte par les filles. Par contre, il prenait un mâlin plaisir à les faire languir. « Ca gâcherait le mystère, tu crois pas ? ».

S'il restait un tantinet secret pour sa part, elle, n'avait visiblement aucune gêne. Il la regarda du coin de l'oeil, appuyée ainsi sur son épaule et il se retint de rire à l'entente du ton mignon qu'elle semblait s'être naturellement approprié depuis qu'il lui avait lancé ce défi. Cependant, il ne pouvait pas l'omettre : il appréciait chacun de ses efforts et devait avouer qu'elle jouait bien le rôle de la jeune fille mignonne, malgré qu'il ne colle pas vraiment avec l'image qu'il s'était fait d'elle. Ca n'en restait pas moins amusant de voir chacune de ces facettes, dont elle semblait regorgé. Comme si ce n'était pas suffisant, le regard qu'elle lui lançait à présent rendait vraiment les choses encore plus embarrassantes. Pas tant que ça pour lui, mais davantage pour elle qu'il jaugeait du regard, avec un sérieux qu'il forçait. Elle finit par s'écarter de lui, légèrement empourpré, ce qui ne fit qu'accroître son amusement. « Je crois que tu en as assez fait, oui. Je vais me contenter de ça ». Il baissa son regard sur son poignet qu'elle caressa le plus innocemment qui soit. Il ignorait si cela faisait également partie d'une sorte d'encouragement ou si elle profitait clairement de la situation, mais il la laissa faire tandis que son autre main vint se poser sur le haut de son crâne et qu'il se pencha sur elle. « Il y en a vraiment pas deux comme toi, tu le sais ça ? » demanda-t-il en lui ébourriffant légèrement les cheveux.

Suite à cette question qui n'attendait pas vraiment de réponse, il s'écarta, la balle en main. Il recula jusqu'au bout du terrain pour relever à son tour le défi qu'elle lui avait lancé. C'était tout de même une pression supplémentaire. Après avoir paru si confiant jusqu'ici, il ne pouvait se permettre de rater. Pourtant, il ne croyait que moyennement à sa réussite. Il n'avait jamais été plus précis qu'un autre dans ses lancers et il ne s'était jamais entraîner à lancer de si loin. Dribblant alors pour gagner du temps, il regarda le panier à l'autre bout. « Argh ». Il tenta une première fois de lancer, mais ne le sentant pas, il se rétracta au dernier moment pour dribbler de nouveau. Puisqu'il n'allait pas pouvoir éviter les choses indéfiniment, il soupira une dernière fois et lança la balle d'où il se tenait, c'est-à-dire à l'autre bout du terrain. « Tes encouragements n'auront pas servi à rien » lâcha-t-il après que le ballon se soit retrouver dans le panier. Coup de chance ou réel talent, lui même l'ignorait.
  

TENUE Kuroko ? S'il avait su que c'était le premier surnom qui lui était venu en tête en le voyant, il n'aurait certainement pas su comment l'interpréter. Aussi fort et intelligent que pouvait être Kuroko, n'était-il pas connu pour son manque de présence ? Aiichirô ne dégageait-il rien de plus qu'une simple ombre traînant dans les parages sans que personne ne s'en aperçoive ? Pouvait-on seulement passé inaperçu avec des cheveux mauves de la sorte ? Mais ce n'était pas la question qu'il se posait actuellement, il se demandait davantage jusqu'où serait-elle capable d'aller pour obtenir ce qu'elle veut. Étrangement, quelque chose lui disait qu'elle était capable de beaucoup. Tandis que cette pensée lui traversa l'esprit, il arqua un sourcil et lui lança un regard lui signifiant presque de ne pas s'approcher. Il l'imaginait très bien essayer de trouver par elle-même son prénom, par tous les moyens possibles et imaginable.

Cependant, la demoiselle avait un autre objectif pour le moment : le faire craquer. Sa tentative avait été plus amusante que mignonne, mais il apprécia le fait qu'elle se soit prêté au jeu. D'autant plus qu'elle semblait finalement satisfaite de sa petite représentation ; tout du moins, c'est ce qu'il en conclu tandis qu'elle continuait de le fixer, le sourire aux lèvres. Malheureusement pour lui, la raison pour laquelle elle souriait ainsi en le regardant lui échappait. Il ignorait qu'elle le contemplait plus qu'elle ne le regardait, en réalité. Quant à lui, il s'était contenté de prendre ses aises sans se douter une fois de plus de l'effet que pouvait produire un simple ébouriffement de cheveux. Elle non plus ne devait pas se douter de l'effet que pouvait avoir l'appellation "senpai", ce à quoi il pensait en l'entendant. « Senpai, hein? ». Quoi qu'il en soit, ce n'était pas pour le déplaire.

Elle choisit le moment où il s'apprêta à lancer pour réitérer ce petit surnom qu'elle semblait lui avoir accordé. Cette fois ci, il tenta de ne pas perdre son sérieux et tenta le panier de l'autre côté du terrain. Ce fut uniquement lorsque la balle arriva dans ce dernier qu'il put souffler de soulagement et la rejoindre. Après quelques pas, elle sembla tout de même l'avoir devancé et lui rendit le ballon. Son énergie le fatiguerait presque. « Ah oui ? » Qu'elle ait un bon effet sur les gens, il voulait bien la croire, c'était toujours agréable d'avoir quelqu'un comme elle dans un cercle d'amie. Enfin... ce n'était qu'une supposition.

Supposition qui s'avérait fausse plus vite qu'il ne l'aurait cru. Venait-elle tout juste... de l'embrasser ? Aussi chaste avait été le contact de leurs lèvres, il n'en restait pas moins surpris. Dire que cela avait été son premier baiser aurait été un immense mensonge. Dire qu'il était le plus inattendu l'était beaucoup moins. Son regard devait certainement dévoiler explicitement son ébahissement, qui contrastait littéralement avec l'air innocent qu'adoptait la petite Yuzu. « Pour me féliciter, hein? » ajouta-t-il enfin après avoir repris ses esprits. « J'imagine que tu pourras en recevoir un aussi, en guise de récompense, lorsque tu te seras amélioré » dit-il, l'air de rien, tout comme elle. « Je ne vais pas dire que j'ai été un peu déçu de celui ci mais... ». Il avait été court, et c'était son rôle à lui de la perturber. « Améliore toi vite, Yuzu ». Cette fois ci, ce fut une voix suave qu'il avait employé et toute trace d'innocence semblait inexistante désormais.
  

HORS RP:

TENUE ♦ Le message qu'il venait de passer semblait bien reçu par la demoiselle ; il suffisait de la voir pour comprendre. Pour dire vrai, il ne serait pas étonné de la voir s’entraîner à la seconde où il serait parti. Bien que cela serait amusant à voir, il n'en restait pas moins qu'il tiendrait sa promesse. L'avant goût qu'elle lui avait donné avait été pure provocation. Or, à ce jeu là, il fallait dire qu'il ne se débrouillait pas mal non plus.

« Mais, hum. Je m’améliorerai au basket une autre fois. Je dois d’abord m’améliorer ailleurs. » Cependant, Aiichirô semblait avoir oublié qu'il y avait plus imprévisible que lui face à lui. La petite Yuzu avait le don de le surprendre. « Ah ? » lâcha-t-il juste avant que les lèvres de la jeune fille  viennent se poser une seconde fois sur les siennes. Cette fois ci, ce ne fut pas les lèvres de la jeune fille sur les siennes qui le perturba ; leur contact était ce qu'il y avait de plus anodin.

Ce qui le surprit, c'était qu'elle se permette de l'embrasser comme bon lui semblait. Il trouvait cela plutôt amusant, venant d'une nana à qui il venait tout juste de parler aujourd'hui. Il aurait pu se permettre d'en profiter, ce fut d'ailleurs l'impression qu'il donna en se penchant légèrement sur elle, pour qu'elle n'ait plus à faire pression sur chaque côté de son visage et à se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. Mais il ne répondit pas au baiser, même lorsqu'il sentit sa langue tenter de se faufiler entre ses lèvres. C'est finalement tout naturellement qu'il s'écarta d'elle. Pas beaucoup, leurs visages restant proches l'un de l'autre. « Tu profiterai pas un peu trop de la situation ? » lâcha-t-il doucement, en esquissant un petit sourire en coin. Son regard dériva d'ailleurs sur ses mains qu'elle avait poser sur son torse, et qui lui avait procurer jusqu'ici un massage plutôt agréable. « Tu as quel âge, dis moi ? ». C'était mesquin de sa part, lui qui ne se préoccupait généralement pas de ce genre de chose pour se permettre d'embrasser une demoiselle.

Signe qu'il s'en fichait totalement, il n'attendit pas sa réponse pour aller récupérer la balle et la lui tendre, comme si rien ne s'était produit. « Alors, tu le veux le fameux baiser, ou non ? » demanda-t-il comme si la situation n'était pas déjà suffisamment embarrassante pour elle.
  

TENUE ♦ Aiichirô aurait certainement dû se sentir flatté. Pourtant, le sourire qu'il arborait sur ses lèvres n'avait rien de celui embarrassé ou ravi de recevoir un compliment. Ce sourire s'affichait à présent par automatisme. Un peu comme l'enfant auquel on apprenait à dire "merci" à chaque fois qu'on lui disait quelque chose de gentil. Là, c'était un peu pareil. Le tout peut-être mêlé à un peu d'amusement, car Yuzu avait au moins la qualité de lui apparaître amusante, et sortant de l'ordinaire.

Elle lui apparaissait également drôlement jeune. Il s'était permis de poser la question dans le but de la taquiner, mais aussi car il savait qu'il y avait peu de chance qu'elle se prononce sur son vrai âge. La réponse qu'elle allait lui donner lui permettrait de se prononcer sur une tranche d'âge, mais son âge exact resterait certainement un mystère. En attendant, ce n'était pas ce qui les intéressait ces deux là, et il ne tarda à évoquer de nouveau ce baiser long et passionné qu'il s'était promis, et qu'elle devait gagner.

La fameuse question arriva. Celle qui allait inévitablement tombé et qui confirmait déjà l'une de ses pensées : elle était jeune, très jeune... Trop jeune ? « Ne me dis pas que t'es une lycéenne, si ? ». Pourtant, plus il pensait, plus il trouvait que cela collait bien avec le personnage. Une petite lycéenne excentrique et charmante à la fois. « Tu sais, tu peux être à l'aise avec ça et me le dire » précisa-t-il en haussant ses épaules avec désinvolture. Qu'y avait-il de mal à discuter et flirter avec une lycéenne ? D'autant plus lorsque cette dernière semblait parfaitement consentante et ne demandait que ça.

Le jeune homme se plaisait tout de même à lui rendre la tâche difficile, à lui mettre un peu la pression. Mais cette dernière semblait savoir ce qu'elle faisait, tandis qu'elle marqua un panier sous ses yeux. Suffisait-il de lui promettre un baiser pour que ses capacités en terme de basketball s'accroissent ? « Sheesh. Tu ne t'imagines tout de même pas me satisfaire avec ça ? » lâcha-t-il toutefois en prenant cet air de professeur insatisfait, voire ennuyé alors qu'il feignait un baillement.  
  

TENUE ♦ Ils semblaient être deux, à s'en foutre de la loi. Aiichirô n'était pas non plus un petit voyou, mais il était vrai qu'il ne voyait aucun mal à fréquenter une lycéenne, quitte à aller à un peu plus loin que de la drague si la situation s'y prêtait. D'autant plus lorsque la lycéenne semblait aussi consentante et heureuse de ce qui se passait entre eux. Un peu trop amusé, un peu trop joueuse finalement, ça lui plaisait. Pourtant, il n'allait pas entrer dans son jeu et perdre du temps à deviner son âge -bien qu'il était très certainement assez observateur pour taper juste-. « Tu sais quoi ? Peu importe ».

Il avait feint ensuite d'avoir de l'intérêt pour ses talents en basketball mais ça aussi ; il s'en fichait. C'était tout simplement plaisant de la voir se décarcasser, courir par ci par là dans l'unique but de le satisfaire. Sans lui donner de réponse à son interrogation à ce sujet, le jeune homme s'était contenté de l'observer, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle lâche ce vieux prétexte pour mettre fin à toute cette mascarade. Au lieu de s'en offusquer -car il y avait véritablement mieux comme excuse-, il s'approcha d'elle, et plaqua sa main contre le haut de son crâne. « Tu veux que je te fasse découvrir l'univers des grands ? » lui demanda-t-il avec un sérieux déconcertant. Un sérieux qui perdit en crédibilité face à sa nouvelle prise de parole : « C'est vrai que t'es plutôt petite... ». Simple constat, maintenant qu'il se trouvait aussi près d'elle. « Mais tout ce qui est petit est mignon, n'est-ce pas ? ». Et elle l'était, Yuzu, mignonne.