TENUE ⌦ Ce n’est pas difficile pour moi de deviner que Gareki ment en me faisant croire qu’il prendrait les mesures nécessaires pour se soigner une fois seule, je ne suis pas idiot et je commence à cerner le personnage donc il ne va pas me piéger aussi aisément, mais en contrepartie je lui propose de m’occuper moi-même de sa blessure, ça peut sembler fou, mais il n’a pas besoin non plus d’une grande intervention, juste faire en sorte qu’il n’ait pas de séquelles par la suite est déjà une bonne chose, si son épaule et déboiter ou quelque chose comme ça, il faut juste remettre en place et prodiguer les premiers soins, le reste se fera sur le temps, mais je ne suis pas docteur, juste sportif et comme tout sportif j’ai déjà eu des blessures. On apprend simplement à force. Puis soyons honnête je ne lui laisse pas le choix, il n’a pas trente-six mille solutions, entre l’hôpital où moi j’ai comme l’impression que son choix est déjà fait pas vrai ? « Bien, parfait. » Pour une fois qu’il m’écoute je ne peux qu’être content, mais je termine quand même mon repas avant, de toute façon je ne vais pas m’occuper de lui ici. Poussant aussi mon bol que je viens de finir, j’entame le second qu’il a commandé, je ne vais pas le gaspiller haha, puis c’est bon, ça serait dommage de ne pas tout finir jusqu’à la dernière bouchée. Oh, je l’intéresse tout à coup ? Je souris un peu amusé par son soudain intérêt pour mon occupation. « Pourquoi tu n’essaies pas de deviner, je suis certain que tu pourrais trouver en un coup. » J’aime jouer, je ne lui facilite pas la tâche quand il est question de donner des infos sur moi, mais là ce n’est pas vraiment important qu’il sache ce que je fais ou non, c’est surtout pour l’embêter. « Ça commence par un f. » Je lui donne la réponse là.

TENUE ⌦ Mais je ne comprends pas pourquoi il tient tant à surveiller l’état de mon bras. S’il est lui aussi un sportif et qu’il sait comment gérer les blessures de bras, pourquoi moi j’en serais incapable de faire de même ? Il ne me fait pas confiance pour que je prenne soin de mon corps ou quoi ? Après tout, c’est tout de même mon corps, mon bras. Même mon coach n’irait pas jusqu’à là lorsque je lui dis que je ne vais pas à l’hopital. Il ne me prend pas pour un gosse. Or, avec Nai c’est l’impression qu’il me donne. Je suis un gosse qui ne sait pas prendre soin de lui ! C’est chiant d’être rabaissé à ce rang. Même ma mère ne me voit plus comme un gamin maintenant. Mais je n’ai pas trop le choix. C’est soit entendre Nai qui radote soit me faire interdire définitivement le hockey par les médecins. Bien que dans les deux cas je me fais avoir, je préfère de loin le premier au moins, avec lui je pourrais toujours lui taper dessus sans avoir de réelles répercussions. Alors j’accepte de mettre ma santé dans les mains de ce chieur. Enfin, c’est vraiment exagéré car on verra bien si j’écouterai réellement ce qu’il a à me dire. Le voyant manger comme un animal affamé, je n’ai plus rien envie d’avaler quoi que se soit. Je me contente de m’adosser contre le dossier et de le regarder avec « dégout ». Il va enchainer le deuxième bol comme si c’était le premier.  Même avec une simple question avec comme sujet le sport qu’il pratique, il ne me répond pas. Il préfère me laisser deviner. Je vais réellement finir par croire qu’il serait un agent envoyé de je ne sais où pour une mission secrète. A moins qu’il ne me fait ça pour me taper sur le système ? Ça aussi c’est très probable. «  Tu joues donc au foot. A Royal ? » Je ne l’ai jamais croisé, mais en même temps, l’université est tellement grande que ce n’est pas si étonnant que ça. «  En quelle année ? » Oui, ça aussi ça fait parti des informations potentiellement importantes pour faire des recherches sur lui. «  D’où tu me connais ?  » Je ne sais pas s’il va répondre à cette question, mais je préfère essayer tout de même. 

TENUE ⌦ C’est plus fort que moi, aussi chiant qu’il puisse être je ne peux pas m’empêcher de vouloir prendre soin de lui d’une certaine manière, que ce soit consciemment ou inconsciemment je me suis rapproché de ce type et je ne compte pas le lâcher alors autant aller jusqu’au bout, même jusqu’à soigner son épaule à la place d’un médecin s’il le faut. Je sais ce que c’est de ne pas vouloir être arrêté de pratiquer son sport, les docteurs font passer la santé des joueurs avant leurs carrières, du coup je ne peux que lui proposer deux alternatives qui ne lui laisse en réalité pas vraiment le choix. Il accepte que je m’en occupe et me questionne sur mon sport, ce n’est pas bien difficile de deviner ce que je fais ou même l’endroit où je pratique, ce sont des informations sur moi c’est vrai, mais qui ne le mèneront pas forcément à la raison qui me pousse à le suivre ou vouloir le faire changer. « Bingo. » Je claque des doigts en même temps, il a mis dans le mile dès le premier essai comme je m’en doutait. « Pourquoi ça t'intéresse ? » Je souris en le jugeant du regard avec ce petit air amusé et taquin. « Tu veux faire des recherches sur moi ? Tu as déjà mon nom et prénom, ça devrait te suffire. » Haha, je ne lui facilite pas la tâche, mais ça il devait déjà s’en douter. Je finis de manger mon plat. « Je suis en quatrième année. » S'il est si curieux à ce propos hein. « Qui sait ? » Je ne vais pas lui dire. « J’utilise mon joker. » Riant bruyamment, je repousse mon bol terminé en tapotant sur mon ventre. « Ah, bien mangé. » De quoi bien remplis mon estomac. « Bon, on va soigner cette blessure. »

TENUE ⌦ Est ce qu’il va rester aussi mystérieux avec moi pendant encore longtemps ? Je trouve ça injuste qu’il a l’air de savoir autant sur moi alors que je ne sais pratiquement rien sur lui. Il ne veut rien m’avouer et c’est frustrant d’être devant une tête de mule. Car je sais qu’il ne m’avouera jamais rien sur ses motivations, je me suis fait à cette idée. Et c’est d’autant plus frustrant car cela signifie qu’il a gagné contre moi. Ce gars est tellement têtu que je suis même obligé de le laisser gérer l’état de mon épaule. S’il voulait, je suis sûr qu’il pourrait devenir premier ministre du Japon tellement il retournerait le cerveau des citoyens. C’est la première fois que j’écoute quelqu’un que je ne respecte pas. Ce Nai n’est pas comme les autres. A défaut de ne pas savoir ce qu’il veut, j’essaye d’avoir d’autres informations sur lui, tel que son cursus et son année. Je n’aime pas du tout l’attitude qu’il prend. Il se comporte avec moi comme si j’étais un gamin, un gamin idiot pour être plus précis. «   Je trouve que c’est logique que je veuille me renseigner sur toi. Je ne veux pas confier mon épaule à n’importe qui.  » Enfin, il est un peu trop tard pour dire ça puisque c’est ce que je viens de faire. «   Il peut avoir plusieurs gars qui se nomment exactement comme toi, alors mieux j’ai d’informations, plus ce sera plus facile.  » A quoi bon de lui cacher ça puisqu’il a deviné mes intentions. «   Il n’y a pas de joker.  » Je râle. Il a l’air d’avoir fini de manger. Je soupire et place plusieurs billets sur la table. Il y a largement plus que je ne dois pour ce repas, mais je n’aime pas me trimballer avec de la petite monnaie alors je n’attends pas à ce qu’on me rende la différence. Je me lève de ma place et me dirige vers la sortie. «  Et tu veux me la soigner où ?  »

TENUE ⌦ Il peut essayer de se renseigner autant qu’il veut, en fait même s’il fait des recherches il ne pourra jamais deviner la raison qui me pousse à le suivre ou vouloir le changer, du moins ça ne sera pas aisé, ce n’est pas quelque chose qui semble évident, la preuve, il n’a pas pensé que je pouvais avoir un lien avec la personne qui lui a donné son cœur, pour lui ce n’est donc pas une option ou bien pas important, pour moi ça l’est vraiment et c’est pour cette raison que je laisserai planer le suspens jusqu’au bout, ainsi ça le forcera à être curieux sur moi et au final il finira par accepter ma présence comme ce soir à ses côtés, je suis peut-être chiant à ses yeux, mais je suis aussi comme un ange gardien, je prends soin de lui à ma façon et il devrait être reconnaissant cet idiot fier. « Dommage que je n’ai pas envie de te rendre la tâche facile, il faut un peu de mystère sinon ce n’est pas drôle. » Je garde mon sourire, amusé par cette situation. « Il y a toujours un joker. » Fufu et j’ai utilisé le mien à cet instant. Le repas est maintenant terminé, il ne reste plus qu’à digérer et trouver un endroit pour m’occuper de son épaule, je ne vais pas la « soignée » ici, ni dans la rue c’est pas cool. « Hum. Bonne question. » Je me suis entre-temps levé pour sortir du restaurant le ventre plein, réfléchissant rapidement. « On peut toujours aller chez toi, je suis sûr que tu ne dois pas habiter bien loin, je me trompe ? » Je suis détendu, aucune hésitation à m’incruster chez lui, je ne peux pas le ramener chez moi, pas seulement parce qu’il découvrirait de nouvelles informations sur moi, mais parce que je ne suis pas prêt à répondre aux questions qu’il pourrait poser sur place.

TENUE ⌦ Tant que j’ignore ces réelles intentions, je ne peux pas ne pas me méfier de lui. Il ne faut jamais sous estimer le pouvoir de l’argent car c’est avec lui que tout se règle. Je pense que je peux facilement trouver toute la vie si je le souhaitais. Enfin, je doute que je trouverai quelque chose qui pourrait m’indiquer pourquoi il a choisi de me coller mais si je n’essaye pas, je ne pourrai jamais le savoir. Ce n’est pas l’argent qui me fait défaut alors ça ne me coute littéralement rien de le faire. Je ne trouve pas ça drôle mais ce n’est pas le cas de Nai. Il s’amuse dans cette situation, il aime bien me faire chier jusqu’au bout. « Alors tu n’auras plus le droit de l’utiliser une deuxième fois. » Après tout, il n’y a qu’un seul joker dans une partie. Donc la prochaine fois qu’il me sort son joker je ne laisserai pas passer aussi facilement. En y réfléchissant, je suis impuissant face à son entêtement. Il me fait capituler à chaque fois et c’est toujours à son avantage. Il termine de manger et je laisse les billets sur la table. Je me demande réellement ce qu’il compte faire avec mon épaule, enfin, il faut déjà se trouver un endroit où se poser pour ça. Cet idiot n’a pas l’air d’y avoir réfléchis, vu comment il me répond. Il veut même aller chez moi ?! Moi j’appelle ça du harcèlement. Il n’a vraiment aucune gêne pour demander de squatter dans mon appart. Enfin, vu comment il pose la question, je dirai même qu’il sait où est ce que j’habite. « Tu n’as pas faux, mais je ne veux pas qu’on aille chez moi.  » Pourquoi devrais-je l’accueillir ? « C’est toi qui est sensé t’occuper de mon épaule alors à toi de me fournir l’endroit où tu comptes le faire. Emmène moi où tu veux mais ne viens pas t’incruster chez moi et si tu veux pas, bah on laisse tomber.  » Ça  m’arrangerait bien tien, en fait ce serait même la meilleure solution. 

TENUE ⌦ Comment pourrait-il seulement savoir mes intentions quand moi-même j’ignore vraiment ce que je cherche, je clame que je veux le changer, mais au fond je me rattache surtout à sa présence, il a beau être loin de la douceur et de la joie de vivre qu’était Moe, ce mec possède son cœur, la science pourrait sortir des tas de choses concernant ce genre d’implantation, j’ai lu des commentaires, des études, certains ressentent des choses après avoir reçu un cœur, je ne dis pas par là que je veux faire de ce type un substitue à ma fiancée, ce n’est pas possible, mais avec mon but de lui faire prendre conscience de ses erreurs et de son comportement, de la chance qu’il a d’être en vie, je finis par me rapprocher de lui en imposant ma présence, il ne peut pas me virer et garder le mystère fait que même lui aimerait connaitre la vérité, ce qui me donne des points supplémentaires. Après avoir terminé de manger on doit se mettre d’accord sur un lieu pour le soigner, bien entendu je propose directement d’aller chez lui, ce n’est surement pas loin, mais on dirait qu’il n’est pas d’accord pour cette option, zut. « Je vais juste te soigner l’épaule, pourquoi t’en fait tout un plat. » Il pourrait être reconnaissant et accepter directement pour une fois. « Quand tu dis que je peux t’emmener où je veux c’est assez osé, tu supporterais vraiment tous les endroits ? » Je le juge du regard avant de rire, mais bon ça n’empêche que je n’ai pas de lieu où le mener. « Je vis trop loin comparer à toi, on ne va pas se rendre à l’opposé pour revenir, sérieux on ne peut pas aller chez toi, je resterai pas longtemps. » C’est lui que ça arrange en plus, pas moi. « Mais si tu veux pas, alors allons à l’hôtel, j’en ai vu un dans la rue plus tôt, ne te pleins pas si les gens se font des idées sur moi après. » C’est son problème. « Faut que je passe à la pharmacie, dépêche. » On va y arriver.

TENUE ⌦ Il est têtu, mais je le suis presque autant. J’ai déjà cédé plusieurs fois à ses requêtes et je me sens perdant dans toute cette histoire. Il me parait évident de ne pas me laisser marcher sur les pieds cette fois ci. Je veux gagner ne serait-ce qu’une seule fois contre lui. Oui, je peux être un gros gamin quand je m’y mets. Alors non, je ne perdrai pas et je ne l’emmènerai pas chez moi. Il ne mérite pas de fouler ses pieds dans mon appartement. C’est facile pour lui de dire ça, il sait des choses sur moi alors que j’ignore beaucoup de lui. Il doit s’estimer heureux que je lui fais assez de « confiance » pour manipuler mon épaule. Il ne faut pas oublier que de base, je ne comptais rien faire, je ne vois pas son intervention comme étant bénéfique, au contraire, je ne vois qu’un relou qui n’arrête pas d’insister toujours et encore. Le pire, c’est qu’il n’a pas tord. Il arrive toujours à avoir le dernier mot. J’ai dis ça car je me suis emporté, mais je n’accepterai pas tous les lieux non plus. Ce gars m’a vite cerné et c’est presque flippant. Je n’ai aucun mot pour me justifier, comme à chaque fois qu’il me lance des piques. Nai rit tout le temps et ne semble pas être découragé par mon refus, c’est frustrant. «  Non. » Ma réponse est ferme. Et puis, je ne vois pas en quoi ça m’arrangerait de l’amener chez moi. Je n’invite pas n’importe qui, surtout pas un stalker. L’hôtel ? Je grogne un peu, mais c’est toujours mieux que chez moi. « Ok pour l’hôtel. Si tu as peur, tu peux toujours refuser. » S’il savait le nombre de fois où mon nom était évoqué pour les rumeurs, il ne dirait pas cette phrase. Je peux presque me dire que les rumeurs m’éclatent. Enfin, c’est plutôt les têtes de ceux qui répandent les rumeurs que « j’éclate ». «  Tss. » Je place mes mains dans mes poches avant de le suivre jusqu’à la pharmacie. Pendant qu’il va acheter ce dont il a besoin, je l’attends à l’extérieur. D’ailleurs, je ne sais pas ce qui me retient de courir et de l’abandonner. Nai ressort avec un sac plastique. «  Bon, il est où cet hôtel ? »  

TENUE ⌦ Je ne lui laisse pas vraiment le choix quand je me lance dans quelque chose, trop têtu, même lui a dû s’en rendre compte. Il n’avait pas vraiment le choix quand j’ai proposé de le soigner, ne voulant pas aller a l’hôpital et maintenant c’est l’endroit qui pose problème, enfin c’est vite dit, il y a toujours une solution, je propose d’aller chez lui, mais il refuse cette idée, dommage... Je retente quand même, mais la réponse est toujours négative, tant pis l’option suivante reste l’hôtel ou le motel que j’ai vu tout a l’heure, l’un au l’autre de toute façon ça n’a pas d’importance, tant qu’il ne craint pas les rumeurs, moi j’ai plus rien à perdre de ce côté-là, et je n’ai d’ailleurs jamais réellement fait attention à ce qu’on pensait de moi de toute manière, sinon je ne serais pas comme je suis aujourd’hui. « Je disais ça pour toi, moi ça m’est égal. » Je souris fièrement et confiant, je n’ai pas l’intention de refuser, reculer et m’enfuir. Avant je dois faire un saut à la pharmacie pour prendre ce qu’il faut pour le soigner, je ne vais pas juste mettre de l’eau, je n’ai même pas de bande ou pommade sur moi, je rentre à l’intérieur tandis que Gareki m’attend dehors, il aurait pu fuir en effet, pourtant même quand je reviens avec le sachet de médicament il est encore là, mon sourire s’élargit, il a quelques bons côtés comme je le disais. « Nous sommes passés devant tout a l’heure, je n’ai pas retenu le nom, mais on devrait être à côté. » Marchant quelques mètres je montre du doigt une pancarte rouge allumée. « C’est là ! » Bon ça a l’air assez spécial comme hôtel, mais ça suffira pour faire ce qu’on doit faire. Poussant la porte sans hésiter, je me rends à l’accueil pour demander une chambre. Je prends la clef ayant reçu le numéro. « Je te laisse payer ? » Haha, je rigole, je l’ai déjà fait, mais c’est amusant de jouer avec ses nerfs. Montant à pied à l’étage, on croise des gens pas très frais, mais je n’y fais pas attention, ouvrant simplement la porte de « notre » chambre, une fois a l’intérieur, je pose le sachet de la pharmacie sur la table et me dirige dans la salle de bain pour le laver les mains et me donner un coup sur le visage aussi, la bagarre précédente a laissé quelque trace, si j’avais des vêtements propres je me serais direct douché, mais ça attendra que je sois chez moi. « Vire ton haut. » Bah pour le soigner c’est mieux.

TENUE ⌦ C’est plus « dangereux » d’amener un fou chez soi que d’être l’objet de folles rumeurs. Ce n’est pas comme si je n’ai jamais été victime de la connerie des gens. S’ils osent parler sur moi, qu’ils le font mais loin de moi s’ils ne veulent pas que je leur arrache leurs bouches. Enfin, ça c’est la pire option car il se peut aussi que je ne rencontre pas de personnes avec une langue de vipère. Tout peut arriver, le pire tout comme le meilleur. Et puis, je n’imagine pas une situation encore pire que celle de Nai qui découvre où j’habite. Bref, je reste ferme sur ma décision et on décide, sur un accord commun d’aller à un hôtel. Mais d’abord, on passe à la pharmacie pour acheter ce dont il a besoin. Main dans les poches, je l’observe depuis la rue, à travers la vitrine. Je l’attends comme un gamin qui attend sa mère. Je râle à cette idée. C’est chiant. Je me demande encore pourquoi je ne me suis pas barré en courant. Et puis c’est quoi ce sourire qu’il me lance en me voyant toujours là ? Je ne dis rien. Tant mieux s’il est tout près car je veux vite en finir avec cette histoire, du moins, pour ce soir. Je le suis sans dire un mot jusqu’à ce qu’il me montre la pancarte. Je fixe l’enseigne, le batiment, Nai. C’est dégueu comme endroit ! Je ne savais même pas qu’on pouvait qualifier ça « d’hôtel ». Où sont les portiers ? La fontaine dans le hall ? Je suis l’apprenti médecin dans le batiment. « Comment ça c’est moi qui paye ?! » Ok, je viens de me faire avoir. Ce con a déjà tout payé. De toute façon, je ne comptais pas payer, même si l’argent n’est pas du tout un problème pour moi. Suivant Nai, je dévisage les gars qu’on croise dans le couloir. Mais où est ce qu’il m’a amené ?! Arrivant dans la chambre, je le vois disparaitre dans la salle de bain. Je ferme la porte avant de parcourir la pièce du regard. Nai revient rapidement pour m’ordonner de me déshabiller. Je bug deux secondes avant de comprendre ce qu’il veut dire. « Ah.  » J’enlève facilement le côté droit de mon haut, mais j’ai plus du mal avec l’autre côté. Je fais de mon mieux pour ne pas gémir de douleur. Après quelques instants, je suis torse nu face à Nai. Je m’assois sur le lit, attendant les « soins ».  

TENUE ⌦ S’il savait qui j’étais je ne pense en effet qu’il me prendrait pour un fou, un gars qui se rapproche d’un mec ayant reçu l’organe de sa copine, c’est surement un acte désespéré pour les gens, mais je ne lui dirais pas, que je le fasse ou non rien ne changera il sera toujours lui et je serais toujours moi, Moe sera toujours morte, alors à quoi bon divulguer des informations qui seraient susceptibles de briser ce mystère qui semble plus l’intéressé qu’il n’y paraît. Je trouve ça amusant de jouer les gars secrets et de le laisser se faire des idées sur qui je suis, ce que je veux, qu’est-ce que je cherche, ses choses là quoi. Après avoir pris les médicaments à la pharmacie on a trouvé le petit hôtel ou motel que sais-je vraiment sur cet endroit, mais ça suffira pour le soigner, je ne compte pas l’emmener dans un endroit cinq étoiles juste pour une heure à m’occuper de son épaule, j’aurais tout aussi pu le faire dehors. En plus je paie la chambre, bof je me fiche de ce détail, mais j’aime l’emmerder en lui disant de le faire, il tombe dans mon piège et j’en rigole sans retenue. Aucun filtre ne bloque mon amusant, Gareki est drôle malgré lui, son comportement laisse la marge pour se jouer de ses réactions, je commence à le cerner à force de passer du temps avec lui. Marchant dans le couloir, je me fiche des personnes qu’on croise, ouvrant la porte de la chambre, je le laisse faire ce qu’il veut pendant que je me lave vite fait dans la salle de bain, lui demandant d’enlever son haut, ça peut sembler audacieux dit de cette manière, mais tant pis, il faut bien qu’il me laisse son épaule à découvert pour que je m’en occupe. Il semble avoir du mal à lever son bras ce qui est normal, mais je le laisse se débrouiller avant de ramener le bandage et la pommade achetée plus tôt sur le lit, restant debout, je palpe son épaule pour vérifier qu’il ne se l’est pas déboité, même sans être docteur on est habitué aux blessures lorsqu’on est sportif. « Met ton bras a plat droit devant toi. » Vérifiant la rotule dans son mouvement, on dirait que ça va aller, prenant la pommade je l’étale sur ma main avant de l’aplatir sur sa blessure, massant longuement pour que ça s’imprègne. Attrapant le bandage pour lui en faire un tout beau, tout propre, je termine en douceur avant de tapoter sur son épaule intentionnellement. « Voilà ! » Je souris fièrement. « Je me demande vraiment ce qui te pousse à te montrer aussi con avec les gens ? » Ça c’est dit.

TENUE ⌦ En voyant l’état de l’hôtel, je commence à regretter mon choix. J’aurais été mille fois mieux chez moi que dans ce drôle d’endroit. Mais c’est trop tard, je n’aurai pas l’air con si je décidais d’aller chez moi à la place de rentrer dans ce bâtiment. Putain, pourquoi je me suis pas enfui lorsqu’il était à la pharmacie ? C’est la première fois que je vais dans un hôtel si peu aménagé, je n’ose même pas imaginé les chambres. Bref, Nai entre en premier et je le suis, comme un con. Le hall est assez glauque, je regarde partout avec un air dégouté. Est-ce réellement un hôtel ? Bref, il ne suffit que je quitte quelques secondes des yeux Nai pour qu’il arrive à me duper en me faisant une « blague ». Tss, il se moque ouvertement de moi… En fait, je crois qu’il n’y a pas une seule fois depuis qu’on s’est rencontré où il ne s’est pas foutu de ma gueule. C’est chiant parce que j’ai l’impression qu’il aura toujours un train en avance sur moi. Mais on verra bien qui rira le dernier. Arrivés dans la chambre, il s’éclipse dans les toilettes et moi, je me pose sur le lit. Il revient à peine de la salle de bain qu’il me demande de me déshabiller. Je ne suis pas pudique alors ça ne me dérange pas d’enlever mon haut, mais j’ai été surpris par sa soudaine demande. Certes, ce n’est pas si anodin que ça s’il veut me soigner l’épaule. Je réussi avec un peu de mal à retirer mon pull. Ses mains me touchent l’épaule et je me retiens de grimacer lorsqu’il me fait mal. Sentant ses mouvements, il a l’air de savoir ce qu’il fait, mais je jette de temps en temps un coup d’œil à son visage. Exécutant sa demande, je mets mon bras à plat. « Doucement. » ralai-je lorsqu’il manipule mon épaule blessée. Un frisson me parcoure le corps à cause du contact froid de la pommade sur peau. Je ne lui avouerai pas, mais ces messages me soulagent. Enfin, ça me fait mal mais ce sont des douleurs qui font du bien. L’endroit où il m’a appliqué la pommade est devenu plus chaud, preuve qu’elle commence à agir. J’ai l’impression qu’il a l’habitude de soigner les blessures puisqu’il a le coup de main pour faire le bandage. Je lache un cri de surprise mais aussi de douleur. Avec la main valide, je viens apaiser ma douleur à l’épaule en la massant légèrement. « T’es con ! » Et c’est lui qui me demande ça ?! « A cause des gens comme toi. Et je te signale que c’est eux qui sont venu me chercher. Tu ne sais rien et tu m’accuses direct ? » Et puis, pourquoi je cherche à me justifier ?

TENUE ⌦ Je me fiche totalement que l’hôtel soit propre, beau, grand, une étoile ou cinq étoiles, on y va simplement pour que je puisse soigner son épaule, pas pour y passer la nuit ou des vacances de plusieurs jours. Dans la chambre je lui demande explicitement de se déshabiller pour que je puisse voir les dégâts. J’observe avant tout pour voir si cette dernière n’est pas déplacée ou s’il ne s’est pas fait une luxation de l'épaule, mais ça semble être une blessure qui soignera rapidement, tant mieux ! « Fait pas ta chochotte. » Je vous jure, il gueule à tout bout de champ, il peut supporter la douleur non ? Je pose la pommade dessus, massant bien son muscle pour faire pénétrer la crème, il devrait être reconnaissant que je m’occupe vraiment de lui en passant toutes les étapes avec soin. Je prends même la peine de bien le masser alors qu’il ne se plaigne pas cet idiot. Une fois que j’ai entouré sa blessure d’un bandage, je fais exprès de lui donner une petite tape sur son épaule blessée, juste pour la forme, genre il gémit de douleur et je ne l’épargne pas sur mon jugement. « haha, ça va tu va vite guérir ! » Il faut positiver dans la vie. Sans aucun tact je lui demande clairement ce qui lui pousse à agir comme un con avec les gens, comme je m’en doutais il démarre au quart du tour. « Qui a dit que je parlais d’eux ? Depuis que je t’ai rencontré tu agis comme un abruti. » Ça c’est dit. « Puis si ces mecs viennent te chercher c’est parce que tu n’arrêtes jamais de les rabaisser ou les provoquer idiot, la rivalité c’est cool, mais apprend à pas pété plus haut que ton cul et tu éviteras ce genre d’ennui. » Je dois le changer, je n’oublie pas ma « mission ». « Puis les gens comme moi sont là pour canaliser les gens comme toi, sois reconnaissant ! » haha.

TENUE ⌦Même si je ne fais que passer dans cet hôtel cela ne signifie pas que je ne dois pas avoir des exigences. Je n’aime pas quand un lieu n’est pas propre alors que ce soit pour trente minutes, une heure ou une journée, mes critères restent les même. J’ai toujours été habitué au luxe alors ça ne m’enchante guère de rester là. Tant pis, c’est moi qui ait choisi de ne pas aller chez moi alors je ne dis rien. Ce n’est pas la première fois qu’un homme me demande de me déshabiller, c’est assez fréquent lorsque je vais faire ma visite médicale mais venant de lui ça m’écorche un peu les oreilles. Pull enlevé, ma cicatrice est visible mais je n’y prête pas attention. Je le laisse manipuler mon épaule. Il a l’air de prendre au sérieux son rôle, voire même un peu trop à toucher un peu partout. Tss, je gueule si je veux. En plus, je suis d’humeur à me plaindre de tout ce soir ou alors c’est le fait de l’avoir à mes côtés qui me poussent à râler pour tout. Je suis même quasiment certain que c’est lui qui pourrit toute mon humeur. Bon au moins il masse bien, il peut être assez utile quand il le veut. Sa tape sur mon épaule me fait retirer tout ce que j’ai dit. C’est un bouffon. « Bien sur que ça va vite guérir.  » C’est d’ailleurs pour ça que je n’avais pas besoin d’aller à l’hôpital. Depuis le début c’est lui qui fait tout un plat sur cette blessure, qu’est-ce qu’il peut être versatile parfois ! Il m’énerve à toujours avoir le dernier mot à tout. Et il se permet de me faire la leçon. Je déteste ce gars. « Bah si tu es pas content t’as qu’à rester loin de moi pour ne pas voir l’abruti que je suis. » Y’en a marre, le gars débarque et me traite d’imbécile à tout bout de champ. « Rivaux ? Ne me fait pas rire. Ils sont plus nuls que moi, ce sont eux les idiots qui n’arrivent pas à accepter la vérité. » Je me lève du lit et me mets face à lui. « Ah oui ? Et tu comptes me canaliser comment ?  » Je l’attrape par le col et le regarde droit dans les yeux, même avec une épaule en moins je serai capable de lui mettre une raclée.

TENUE ⌦ J’avais bien cerné le personnage, Gareki et son caractère ne me semblait pas surprenant, je me doutais que l’endroit n’était pas assez bien pour lui plaire, s’il voulait éviter ça il avait qu’à choisir d’aller chez lui, je l’aurais suivi et serais reparti après en avoir terminé avec son épaule, mais tant pis. D’ailleurs il ne me faut que quelques minutes pour mettre la pommade, le bandage et taper dessus en prime par taquinerie un peu sadique je dois l’avouer, ce n’était pas vraiment calculer dans ce sens, mais il pouvait bien supporter cette petite douleur haha. Tout comme je le connais, il devrait commencer à me connaitre aussi, bien qu’on ne soit pas proche il n’est pas difficile de remarquer les traits de caractère imposant l’un chez l’autre. Je suis un gars qui n’a peur de rien, qui dit les choses franchement et qui souris a tout bout de champ, il n’a pas besoin d’un détective pour deviner ça, bien qu’il ne puisse pas savoir ce qui se cache derrière ce côté insouciant de ma personnalité il ne peut pas échapper à mes remarques piquantes, ne prenant pas de pincette pour lui parler, qu’il soit un petit prince ou le pauvre voleur ça n’a pas d’importance à mes yeux. « Je n'ai pas envie. » De rester loin de lui. « J’ai dit que j’allais te changer tu as déjà oublié ? » Con ou non, je lui ferai ouvrir les yeux sur la chance qu’il a cet idiot.  « Sale gosse. » Je ris en le traitant ainsi. « Tu es vraiment sûr de toi, c’est dingue. » Être le meilleur ne veut pas dire qu’il peut dénigrer les efforts des autres, un jour il finira par ouvrir les yeux. Le voyant se lever face à moi, bien qu’il me tienne par le col je garde mon esquisse ne détournant pas une seule seconde le regard. « Tu sais que même si tu me frappes ça ne changera rien, je ne vais ni m’enfuir, ni prendre peur de toi, donc arrête de jouer les durs avec moi. » Ça ne sert à rien, je ne tomberai pas dans le panneau. Ma main remonte pour attraper le poignet qui tien mon haut et je tire pour le forcer à me lâcher. « Qui sait, tu verras bien. » Je sais à quel point tout ce mystère l’énerve, mais c’est aussi surement ça qui lui donne autant « d’intérêt » pour moi, vu qu’il ignore tout sur mon compte je deviens l’une de ses curiosités.

TENUE ⌦ C’est parce que j’ai appris à le connaitre que j’en ai marre de lui. Je sais que quel que soit ce que je ferai, il sera là et c’est pourquoi je me suis résigné à tolérer sa présence. J’espère qu’un jour, il va en avoir de moi et me laissera tranquille. Il m’insupporte tellement. Il est si différent de moi et puis c’est vraiment frustrant de ne pas savoir pourquoi il veut rester près de moi. Mais ça aussi, j’ai accepté le fait qu’il ne me le dira pas à ma simple demande. Alors je ne cherche plus à le savoir. Ce n’est pas pour autant que je ne vais pas le dissuader de rester près de moi. Je suis désagréable et il va vite le comprendre. En même temps, il ne fait aucun effort pour que je puisse l’être, j’ai l’impression que chacun de ses mots sont des piques ou des attaques contre moi. Ce n’est pas étonnant que je m’énerve contre lui. Tss, il n’en a pas envie. En même temps, je pouvais le deviner. « Mon cul oué. » On dirait un gamin qui nous fait son caprice et il ose me traiter de gosse. « Si tu ne crois pas en toi-même, qui le fera ? » Je ne vois pas le mal qu’il y a de connaitre ses capacités. Je connais mes limites et pour le moment, je ne vois aucun qui puisse me menacer en termes de talent. En fait, je doute même qu’un jour je puisse affronter quelqu’un qui pourra autant gérer que moi. Il parle, parle et mon taux de tolérance a ses limites. Je lui choppe le col mais cet idiot ne bronche pas. J’essaye de trouver une once d’hésitation dans son regard mais rien. Il a raison, il n’a pas peur de moi. C’est chiant. Il me force à lacher son haut en me tirant le poignet. J’esquisse un faible sourire. Même s’il m’énerve, ce gars est incroyable. Dès la première rencontre il a su éveiller ma curiosité mais là, ça m’amuse de le voir si déterminé. Je pensais qu’il allait abandonner mais non, il est toujours là. « J’attends de voir, Nai. » J’attrape mon pull pour l’enfiler et quitter la chambre.