Uniforme scolaire † Il ne lui tardait qu’une chose : la fin des cours. Déjà elle n’aimait pas l’école et s’en accommodait mais là… C’était le cours le plus chiant de sa vie.  Histoire. Mais qu’est-ce qu’elle s’en foutait. Elle la connaissait l’histoire de son pays. La guerre, la colonisation, l’invasion dans les autres pays et tout ça… Non franchement, ça la tuait sur place. Et en plus la professeure était une femme, encore plus chiant. Tête sur la table, elle essayait de passer le temps en rêvassant. Elle avait terriblement mal au cul en plus de ça. Est-ce qu’elle avait les os pointu ? Peut-être, elle n’en savait foutrement rien, mais pour l’heure, son petit cul souffrait. Elle rêvait de sauter et de dégourdir ses gambettes. Plus que quelques minutes, elle le savait, mais ça semblait être les minutes les plus longues de toute sa vie. Elle exagérait un peu, mais bon c’était son côté un peu trop pensif. C’est que ça cogitait dans sa caboche à la brunette. Soupirant bruyamment, créant un léger blanc dans la classe, elle ignora le regard et le commentaire de la professeure, qui lui demandait de se redresse. Mais bon pourquoi perdre son temps avec Yuzu ? Elle reprit le cours tout aussi vite. Bonne initiative. Elle se mit à regarder son téléphone, ou du moins, l’heure que celui-ci lui affichait. Allez… La sonnerie se déclencha ! La première debout, ignorant le code de savoir vivre, elle attrapa son sac le mis sur son dos et partie en courant. Pas qu’elle était pressée, mais un peu ! Elle devait rejoindre Sayuri à l’entrée du lycée. C’était rare pour la brunette d’avoir des amis, mais elle avait Raylai et Sayuri, alors ça lui suffisait amplement. Elle n’avait pas besoin de tant d’amis. Elle cherchait certes à avoir les regards sur elle et l’attention de tout homme, mais ça s’arrêtait là. D’ailleurs, une fois en dehors de l’établissement, elle arrangea sa jupe pour la raccourcir un peu trop, la faisant stopper juste sous les fesses, dévoilant alors les bords de sa culotte par moment suivant comment elle marchait. Arrangeant ses cheveux, elle vit au loin Sayuri arriver. Elle lui fit un signe du bras pour qu’elle voit où elle se trouvait. Une fois à sa hauteur, elle l’a pris dans ses bras en la serrant longuement. « Ah ! Comme il me tardait ! Cette journée a été trop longue ! Vraiment trop longue. Finir par l’histoire, franchement ce n’est pas mon délire du touuuuuut. En plus la prof était casse pied, mais d’une force… J’espère qu’on va s’amuser, hein ? Tu veux faire quoi ? » Elle inspirait pour reprendre de l’air, parce qu’elle avait comme à son habitude, parlé en apnée. « Hey, hey, on devrait aller dans les arcades et tout… Attends. Laisse toi faire. » Elle ricana doucement avant de lui remonter un peu la jupe pour dévoiler ses belles cuisses. « Soyons folles. »

Uniforme scolaire † Face au surveillant, elle n’avait pas d’autre choix que de baisser le nez sur sa feuille blanche, attendant patiemment le déclanchement de la sonnerie qui annoncerait la fin de journée. Collée une nouvelle fois pour avoir sécher à plusieurs reprises les cours, elle était condamnée à attendre pour un long moment avant de retrouver la liberté. Le jeune homme fixant l’autorité dans la salle s’absenta quelque secondes, ce qui suffit à l’adolescente pour sortir sont téléphone et en surveillé l’heure. Comme l’adulte ne semblait pas revenir, elle en profita pour jouer à un petit jeu, ce qui l’occupait jusqu’à ce que la personne revienne, peu de temps plus tard. Après quoi il ne restait plus que d’interminables quelques minutes avant que la bruyante sonnerie sauve la lycéenne. Cette dernière sauta de sa chaise, en direction du portail de l’école, endroit où elle devait rejoindre son amie Yuzu, seule fille à qui elle avait réellement noué un lien fort dans cet établissement remplis de grosses têtes insupportables. Un lien d’amitié que les filles s’étaient construit en ce début d’année, découvrant qu’ensembles, elle ne faisait plus qu’une. Il ne suffisait que d’un regard pour comprendre l’autre, d’une pensée pour rejoindre les délires et les rires de celle d’à côté.

Voilà qu’elle l’aperçu au loin, déjà plantée devant les grilles. Cette fois-ci Yuzu avait été la plus rapide pour sortir de la salle de classe ou alors… « Avoues, ils vous ont lâché plus tôt ! » Lâchait l’étudiante sur la défensive. C’était une drôle de compétition entre les filles de savoir laquelle des deux est la plus rapide lorsqu’il s’agit de quitter un cours. En tout cas, pour cette fois-ci Yuzu avait gagné haut la main. « J’espère que la prof t’as pas totalement achevé, on a pleins de choses à faire ce soir heiiiin ? »

« T’es bête Yuzu ! » Ricanant légèrement au geste de son amie levant sa jupe, elle râla : « J’aime vraiment pas ces uniformes de m*rdes, ça me gêne ! » Elle sortit une casquette de son sac à dos, la positionnant sur sa tête, après quoi elle déboutonna la chemise blanche de l’école pour y laisser découvrir un large t-shirt sur les mêmes tons clair. Là, elle était la vrai Sayuri, c’était sa routine après chaque dernière heure de cours, avant qu’elle ne s’aventure dans les rues de Tokyo pour aller s’amuser jusqu’à tard le soir. Parfois même, elle ajoutait un short pour se débarrasser de cette jupette inconfortable et bien trop féminine pour elle, mais cela ce faisait plus en été. Mettre un jean en pleins milieu de la rue n’était pas si simple, alors elle se contentait de cela. « Okeyyy go aux arcades ! » affirmait-elle en parfait accord avec son amie. Les arcades devenaient de plus en plus sa deuxième maison ces derniers temps. Elle s’agrippa au bras de Yuzu, lançant la marche vers l’arrêt de bus qui les mèneraient à Shibuya, quartier animé et parfait pour une petite soirée de folie. Quelles bêtises pouvaient-elles bien faire en cette fois-ci ?

Uniforme scolaire † « Avoues, ils vous ont lâché plus tôt ! » La gamine se mit à rire en pointant du doigt son amie. « éééééééééééééé non. J’ai juste couru comme une dingue et maintenant j’ai l’impression de transpirer comme un porc. » Oui, c’était tout sauf glamour, mais franchement entre nous, Yuzu ne cherchait pas à être glamour, bien au contraire, elle s’en foutait un peu de tout ça. Surtout quand elle était en présence d’une fille. Elle n’avait pas besoin de séduire Sayuri non ? Ou alors elle ne comprenait rien au mot amitié. « J’espère que la prof t’as pas totalement achevé, on a pleins de choses à faire ce soir heiiiin ? » Elle bougeait la main sous un air de t’inquiète pas ma poule. De tout façon, elle faisait ses devoirs la plus part du temps à la dernière minute. Elle était le genre de meuf à faire ses devoirs dans les autres cours ou entre les cours. Ce n’était pas réellement son fort. Enfin, elle avait la flemme de bosser surtout, parce que si elle s’y mettait, elle avait de bonne notes. Mais soit. Bonnes ou mauvaises, son père ne se préoccupait pas d’elle… Enfin, si, il gueulait... Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait. elle voulait qu’il reprenne son rôle de père. Elle voulait qu’il rentre à la maison, prépare le repas et qu’il arrête de bosser. « J’suis d’attaque. Et toi ?! Mais je t’avoue que maths en dernier ce n’est clairement pas une bonne idée. » Enfin, c’était une matière qu’ils devraient enlever de l’école tout court. On savait compter, pourquoi s’embêter à faire plus ? Dans la vraie vie, tant qu’on savait compter, c’était amplement suffisant. On ne faisait pas le théorème de dieu sait quoi en faisant nos courses. Arrangeant sa jupe pour la raccourcir un peu, la brunette souris, amusée. « T’es bête Yuzu ! » Elle levait les yeux amusé. « J’aime vraiment pas ces uniformes de m*rdes, ça me gêne ! » « Disons que le seul avantage c’est pour la drague, mais c’est vrai qu’on se gèle pas mal l’hiver… Qui a inventé la jupe ? Genre, la jupe est réservée qu’aux femmes… » C’était triste, mais ça ne l’a dérangé pas. Elle aimait bien voir les garçons baisser le regard vers ses jambes. C’était devenu une obsession pour elle. Et c’est bien pour ça qu’elle avait perdu du poids depuis qu’elle s’intéressait aux garçons. En attendant, le programme était fait, les deux filles allaient aux arcades pour s’amuser ! « Okeyyy go aux arcades ! » Yuzu laissait son amie passer son bras autour du sien. Le resserrant un peu, elle suivait le mouvement en sautillant presque tellement elle était enthousiaste. « On pourrait aussi se faire un karaoké ! ça fait longtemps qu’on a pas chanté. » Elle adorait chanter. Elle trouvait ça trop fun, surtout quand elles faisaient n’importe quoi dans la salle privée.

Uniforme scolaire † . En face de Yuzu, Sayuri fondait totalement, passant de l’aspect de glaçon à celui de mignon marshmallow. Après tout, qui ne craquerait pas devant la bouille de la mignonne lycéenne ? Non, cette fois, Sayu ne faisait pas l’exception. Alors, même quand son amie pris l’initiative de lui relever la jupe d’uniforme, elle se laissa faire, se contentant de marmonner dans son coin. « Ouais, les hommes devraient mettre des jupes aussi, j’suis d’accord… J’en mettrais une de force à mon grand-frère une fois ! » Sur ces paroles insouciantes les adolescentes partirent bras dessus bras dessous pour Shibuya.

« On pourrait aussi se faire un karaoké ! ça fait longtemps qu’on a pas chanté. » Sur ces mots, Sayuri ouvra grand les yeux, penchant la tête en direction de son amie, lui échangeant un regard inspiré, accompagné de ce large sourire du bonheur. Chanter était l’une des passions cachées de la jeune lycéenne. Yuzu était sûrement la seule personne autorisée à le savoir puisque la seule personne avec qui Sayuri se rendait aux karaokés. Seulement, le son qui sortait de ses cordes de vocal n’était jamais très bon si ce n’est dire atroce. Néanmoins, malgré ce caractère de dure à cuire et ce côté tomboy, la japonaise ne pouvait pas se mentir à elle-même en cachant le fait que oui, se déhancher sur les derniers hits des girlsbands en vogues était une activité vraiment plaisante. « Gee gee gee baby baby » beuglait-elle bruyamment au milieu de la route, alors que les rues du quartier animé pointaient le bout de leur nez. Au loin, elles purent déjà apercevoir la boutique des arcades, située à l’entrée de la ruelle et brillant d'un néon vert fluo. Sayuri accéléra le pas, guidant sa camarade toujours tenue par le bras. « La dernière fois j’étais à deux doigts d’obtenir le record de la journée ! Ahhhhh ça m’a saoûlé de pas y être arrivé ! » Sur ce récit des péripéties des arcades, les deux filles entrèrent à l’intérieur, où un vent chaud vint les accueillir en même tant du gérant –qui maintenant commençait à bien les connaître- et de sa grosse voix amicale. Prenant un air déterminé, Sayuri se posa au milieu de la salle, acclamant ainsi : « Aujourd’hui on est là pour exploser les records ! »

Uniforme scolaire † « Ouais, les hommes devraient mettre des jupes aussi, j’suis d’accord… J’en mettrais une de force à mon grand-frère une fois ! » La jeune fille se mit à sourire à cette idée. Elle imaginait déjà Keisuke avec une jupe ou une robe. Elle ne pouvait pa s’empêcher de pouffer en silence. Lui qui était assez viril, avec un caractère merdique… ça serait la honte total. Elle en rêvait tout d’un coup. De se venger de lui. Le premier homme à qui elle avait… plus ou moins ouvert son cœur et qui avait contribué à la rendre ainsi. Volage, pas confiante, sans envie de se caser avec quelqu’un. « Je suis sûre que ça lui irait… Tu devrais essayer et le prendre en photo pour me montrer ça. Je ne connais pas ton frère, mais tu crois qu’il accepterait de jouer le jeu ? » Elle ne pouvait pas décemment lui dire qu’elle le connaissait… Elle était censée ne pas le connaitre… Elle avait approché Sayuri dans l’espoir de se venger de lui, mais au final… Elle avait littéralement craqué pour cette bouille d’ange. Elle serait un homme qu’elle draguerait la jeune fille. Bras dessus bras dessous, elle proposa de faire un karaoké, c’est cool ça, ça faisait longtemps qu’elles n’étaient pas allées taquiner le micro pour se défoncer la gorge. « Gee gee gee baby baby » Le sourire aux lèvres, elle s’amusait en répétant les paroles que venait de chanter son amie. Les rues défilaient sous leurs pas, elles arrivaient bien vite aux rues animés de la ville. Tokyo pouvait être grand, mais petit à la fois quand on connaissait la ville. Lor=#ee698f][« La dernière fois j’étais à deux doigts d’obtenir le record de la journée ! Ahhhhh ça m’a saoûlé de pas y être arrivé ! »[/color] La mante religieuse se tourna vers elle tout en se mordillant les lèvres. « Aujourd’hui on va le battre le record ! On prendra tout notre temps s’il faut ! Et puis d’ici la fermeture des dortoirs… » Elle haussa les épaules. Oui, elle s’en fichait. Elle savait très bien comment outre passer tout ça… elle savait escalader à force. Entrant dans le bâtiment elle frissonna sous l’air chaud avant de sourire au gars de l’accueil. Il était mignon comme d’habitude. Elle lui fit un clin d’œil amusé. « Aujourd’hui on est là pour exploser les records ! » Elle leva son poing en l’air dans un signe d’approbation et de motivation. « Aujourd’hui Sayuri et Yuzu vont tuer tout le monde ! Aujourd’hui tout le monde va nous craindre ! » Elle parlait avec motivation et hargne. Tendant sa main à sa comparse pour qu’elle la check, elle sourit en regardant tous les jeux. « On commence par quoi ? »

Uniforme scolaire † « Jouer le jeu ? Mon frère ? » Elle ria si fort à cette phrase que ses cordes vocales lui firent mal. « Je ne sais pas si c’est vraiment la peine que tu rencontres un type comme lui mais qui sait aha ! » Un raclement de gorge pour éclaircir sa voix et elle reprit : « Bien sur que non il n’accepterait jamais, à la minute même où je demanderais il me ferait mangé la jupe sans attendre. » Pouffant à son tour, elle ne put s’enlever ses images en tête d’un Keisuke féminin, avec du rose à lèvres et des long cheveux blonds comme ceux de la plus jeune des Usui, qui reprit d’ailleurs la parole : « Je ferais ça en s’crète dans la nuit après l’avoir assommé de somnifères t’inquiètes ! » Ayant déjà tout un plan en tête, la lycéenne ricanait en cœur avec son amie, tout deux en chemin pour les arcades.  

Déterminées à vaincre toutes les batailles et remplir leur objectif de victoire des classements de records, les filles entrèrent d’un pas déterminé, tel des super héros prêt à sauver le monde.
« Aujourd’hui on va le battre le record ! On prendra tout notre temps s’il faut ! Et puis d’ici la fermeture des dortoirs… » lâchait Yuzu en cri de guerre.  
    Heureusement que la famille de Sayuri n’avait pas l’argent pour la mettre en dortoir, son père en rêvait bien sûr, car cela lui assurerait une tranquillité irréprochable, mais les finances de suivaient pas et ce pour bien le plaisir de la lycéenne. Vivre sous le même toit que ces gosses de riches entourée de velours et de marbre, cela aurait été l’enfer. Ne pas dépendre de la Royal après les heures de cours lui permettait une liberté totale, comme rentrer bien après minuit, sortir quand elle le souhaitait sans avoir à escalader des grillages. Parce que son père ne constituait aucune barrière pour elle, seul son grand-frère avait ce pouvoir, mais maintenant que deux années s’étaient écoulées depuis son retour dans l’appartement familial, l’adolescente avait su mener des stratégies pour palier au « barbelé keisuke ».

« On commence par ça ! » criait-elle tout en pointant du doigt la zone de machines aux boutons rouges et petits écrans, au fond de la salle. Il s’agissait de ce jeu où deux bonhommes s’affrontent pour mettre K.O l’autre en premier. Un jeu qui rendait folle Sayuri tant elle n’arrivait jamais à battre le record national des joueurs en ligne.  Plus d’une fois lors de tournois  elle était passée à côté d’un chèque à cause de ces concurrents qu’elle n’arrivait jamais à battre en final ou demi-finale pour les jours où elle était moins forte. Mais avec Yuzu, c’était différent, à deux, elles étaient les plus fortes au monde. « Ok, prête ma ptite Yuuu ? » Réajustant sa casquette, elle s’installa sur un poste, près de son amie en lançant la machine, prête à vaincre, prête à écraser l’ennemi. « Pour gagner il faut imaginer que la personne d’en face, c’est ton pire ennemi. » Ricanant une demi seconde, elle relança : « Je vais penser à mon frère, c’est moi qui vais le mettre K.O cette fois ! » Bien en dehors de la réalité, la japonaise criait le décompte du départ avant d’écraser les petits boutons de la machine à une allure folle. Cette fin d’après-midi s’annonçait mouvementé !  

Uniforme scolaire † « Jouer le jeu ? Mon frère ? Je ne sais pas si c’est vraiment la peine que tu rencontres un type comme lui mais qui sait aha ! Bien sûr que non il n’accepterait jamais, à la minute même où je demanderais il me ferait mangé la jupe sans attendre. » Et pourtant, si elle savait… Si elle savait que Yuzu et lui avait eu une relation « amoureuse » qu’ils étaient sortis ensemble de cela il y a deux ans… Comment réagirait la plus jeune ? Bonne question. Pour l’instant Yuzu ne comptait pas lui en parler. Parce qu’elle savait que Sayuri n’était pas bête… Elle ne l’avait même jamais pensé… Alors elle ferait vite le rapport. « Je ferais ça en s’crète dans la nuit après l’avoir assommé de somnifères t’inquiètes ! » Elle ne put s’empêcher de rire et d’imaginer la chose. « Si tu veux je te fournis les somnifères. » Oui parce qu’elle était aussi sadique qu’autre chose. Il ne fallait pas non plus trop la tenter pour le coup… C’est qu’elle était bel et bien capable de tout aussi… Bras dessous bras dessus, elles allaient aux arcades pour s’amuser un peu et passer du bon temps. Yuzu n’avait pas de souci pour ce qui était des dortoirs. Pourquoi ? Tout simplement parce que si jamais elle arrivait en retard, elle savait rentrer sans se faire remarquer. C’était un peu une pro de l’escalade du mur de l’école aussi. Arrivées enfin dans les arcades, la petite brunette était toute excitée à l’idée de commencer à s’amuser. « On commence par ça ! » Elle suivait du regard le doigt de son amie avant de sourire en coin. « Okai ! Va pour ça ! » Cria-t-elle en se fichant que les gens puissent les regarder bizarrement. Ici les lycéens parcouraient les salles. Elles n’étaient pas si dépaysant que cela. Si ce n’est surement leur image un peu rebelle et leurs jupes relevées un peu trop haut. Ni une ni deux, elle suivait son amie, pour se mettre devant la machine. Le jeu n’était pas bien compliqué, elle y avait déjà joué plein de fois. « Ok, prête ma ptite Yuuu ? » La gamine s’installait en faisant craquer son cou. « Archi prête Ma petite Sayuyu. » Elle en riait même déjà. « Pour gagner il faut imaginer que la personne d’en face, c’est ton pire ennemi. Je vais penser à mon frère, c’est moi qui vais le mettre K.O cette fois ! » Elle ne put s’empêcher de rire. Parce que bizarrement, elles avaient le même ennemi sans le savoir… Enfin, sans que Sayuri ne le sache surtout… Parce que Yuzu elle, elle était au courant. Elle n’était pas rancunière, mais pour Keisuke, malheureusement, elle l’était. Il n’avait pas assuré, et l’avait plus ou moins rendu de la sorte. Et ça, elle comptait un jour le lui faire payer. Il avait tout de même brisé son petit cœur. Le premier homme qu’elle avait tenté d’aimer malgré tout … Ecrasant enfin les boutons, Yuzu se levait déjà, prise par l’adrénaline et l’envie de gagner. « Allez ! » Elle hurlait, excitée comme jamais en se défonçant les doigts sur le bouton. « J’ai mal aux doigts mais c’est pas grave. » Elle sentait presque plus ses pouces oui, mais ça ne la dérangeait pas. Elle allait y arriver.

Uniforme scolaire † Au-delà du lien d’une forte amitié, il y avait bien plus entre ces deux filles. Un lien qui les réunissait par une personne. Une certaine personne du nom d’Usui Keisuke. Un frère pour l’une, un ex pour l’autre. Sayuri n’en savait rien, Yuzu savait tout. Elle était en réalité à l’origine de tout cela, mais également le moteur d’une si belle amitié. Malgré quelque chose originellement monté, il s’était formé un réel lien fort entre ces deux là. Et si par un hasard, un pur hasard, Sayuri apprenait le noyau de l’histoire, la relation qu’entretenait sa meilleure copine avec son grand-frère, sa réaction ne pourrait s’anticiper, mais sa réaction serait bien sûrement aussi électrique que sa personne.
Alors bien évidemment, lorsqu’elle parlait de son aîné et que Yuzu réagissait, l’adolescente n’y voyait en rien quelque chose d’étrange, puisqu’elle ignorait complètement la situation et ce secret qu’on lui cachait. « On fait une équipe de fou Yuu ! On fera ça ensemble hehe ! » Sur ces paroles innocentes, elle continuait sa marche en direction des arcades, lieu où les deux s’enfermeraient pour toute une après-midi.

Après avoir choisi sur quelle machine elles allaient s’attaquées, les filles se mirent en mode combat, prêtes à tout dévasté. Après le lancement, chacune s’y mettait à fond, bien plus impliquées que lors d’un cours de sciences ou d’anglais. « Et d’un ! » S’écriait Sayuri après une première victoire, au bout de quelques minutes de jeu. Une deuxième manche fut lancée, mais alors ce qui se passait sur sa gauche attira rapidement son regard : « Wow… tu dois vraiment haïr ton pire ennemi… » La bouche grande ouverte, Sayuri restait stupéfaite face à la rapidité et la puissance de la jeune Yuzu dans son jeu. En effet, ses doigts rougissaient de plus en plus, les boutons criaient de douleur par les petits bruits qui se laissaient entendre à chaque pression de la part de la lycéenne. « NAN ON M’A TUÉ ! » Ayant perdue quelques secondes l’attention de son écran parce que trop concentrée à exalter le jeu de son amie, Sayuri venait de perdre une nouvelle occasion de victoire. « Non non non… » râlait-elle tout en s’apitoyant sur son propre sort, presque comme si ça vie dépendait de ses machines additives.
« Okey, je dois me reprendre ! » Déterminée plus que jamais, elle reprit sa concentration, plissant les yeux, à quelques centimètres de l’écran. « Onii-san, c’est moi qui vais t’achever aujourd’hui ! » Se parlait-elle seule, en imaginant que ce personnage avec des poils sur le visage était son frère, et qu’elle avait pour devoir de faire à ce qu’il ne puisse plus bouger le moindre membre.

Uniforme scolaire † « On fait une équipe de fou Yuu ! On fera ça ensemble hehe ! » Yuzu était contente de l’entendre dire ça. Parce que c’était bien vrai, elles formaient toutes les deux une équipe de fou. Si au départ ce n’était pas prévu pour elle qu’elles deviennent amies, le sort en avait voulu autrement. « Quand tu veux. J’suis sûre ton frère va apprécier haha. » Ou pas, tel qu’elle le connaissait, elle savait que Keisuke avait un fort caractère assez machiste. Dans tous les cas, les deux jeunes filles s’apprêtaient à jouer et à tout défoncer sur leurs passages. C’étaient peut-être des filles de visu, mais intérieurement, il s’avérait plus que ça soit des hommes qu’autre chose. Les jeux n’avaient pas de secrets pour elles. Elles étaient même plus assidues que certains mecs qui pouvaient venir jouer aux arcades. Et les deux étaient actuellement en train de se défoncer les doigts pour battre l’ennemi. « NAN ON M’A TUÉ ! » Yuzu sursauta à ce cri sorti du cœur, regardant alors son amie. Mais pas trop longtemps, si elle ne voulait pas perdre. Elle était tellement absorbée par son jeu qu’elle ne l’avait pas écouté jusque-là. « Okey, je dois me reprendre ! » « Oui, reprends toi ce n’est que le début, tu peux encore battre ton record. »[/color] Elle gardait les yeux rivés sur l’écran en disant cela. Le souffle presque coupé, elle se mordait la lèvre inférieure avec force tant elle tentait de ne pas se faire tuer. « Onii-san, c’est moi qui vais t’achever aujourd’hui ! » Elle pouffa sur le coup. Car elle aussi, elle imaginait Keisuke étant son ennemi dans le jeu. Si Sayuri savait. « Pourquoi tu le hais tant ? Il t’a fait quoi ? » Elle était curieuse, elle voulait savoir ce qu’il avait fait à sa petite sœur cet abruti. « Tu veux que j’aille le draguer et lui foutre la honte ? » elle savait que ça ne serait pas bien difficile. Ils étaient sortis ensemble, si elle lui faisait du rentre dedans, queutard comme il était... Ce.... Elle pourrait l'avoir. Rien que d’y penser ça l’énerver. Elle venait de perdre à son tour. La poisse !

Uniforme scolaire † Achevant tant bien que mal cet être à poil marrons long au travers de cet écran de jeu, Sayuri voyait son grand-frère, celui qui l’empêchait de s’évader, celui qui la forçait à suivre chaque cours à l’école et celui qui la surveillait  trop. Le moindre de ses pas était retracé par ce dernier qui depuis son retour sous le toit familial, formait un énorme problème aux yeux de l’adolescente. Ce problème qui lui bloquait la route, en quelques sortes. « Je le déteste pas… enfin c’mon frère quand même » soufflait-elle, réaliste, pour répondre aux interrogations de son amie. « Mais il est trop présent, sérieux, trop sur mon dos à tout m’interdire. Le plus chiant, c’est qu’il me crie tout le temps dessus… » Les yeux rivés sur la machine, elle haussa la voix afin de couvrir les bruyant coups de pouce sur les boutons. « AHAHAH Yuzu ! Tu penses vraiment qu’il va tomber sous ton charme ? » D’un gros éclat de rire, -peu féminin- elle tourna le temps d'une seconde la tête vers la lycéenne : « Il n’aime pas les filles mignonnes. » Assurée et confiante, elle finissait sur ces mots laissant reprendre son amie. Sayuri étant pourtant loin d’imaginer le contraire de ce qu’elle disait, qui se révélait en fait être la vérité. Mais comment pouvait-elle croire que son grand-frère et sa meilleure copine avait en entretenus un genre de relation ? Comment pouvait-elle-même se l’imaginer ou le penser rien qu’une seconde ?

Elle n’avait pas à l’apprendre, et il ne le fallait pas. Parce que cette jolie amitié qu’elle avait crée avec la jeune Yuzu lui était bien trop cher, il était rare pour Sayu de former de liens aussi important à son coeur.  Et ces prochaines paroles confirmait son ignorance sur toute cette histoire : « Mais j’aimerais voir ça ! Toi, draguer mon frère et lui, tomber pour toi ! Ce serait drôooooole ! » Et tatata, manche 2 !

Uniforme scolaire † « Je le déteste pas… enfin c’mon frère quand même » C’était la famille, on ne pouvait pas détester la famille, son propre sang. Le père de Yuzu devrait en prendre de la graine. Mais malheureusement c’était surement trop tard. « Mais il est trop présent, sérieux, trop sur mon dos à tout m’interdire. Le plus chiant, c’est qu’il me crie tout le temps dessus… » Trop présent. Elle l’enviait un peu, même si son frère avait un sale caractère… Fallait se le coltiner mine de rien. Elle ne savait toujours pas comment elle avait pu craquer pour lui. Surement son côté charmeur, son sourire… Parce que derrière cette face de glace, se cachait un garçon tendre et gentil… Mouais. Non, c’était un vrai con. On ne pouvait pas changer ce côté-là du garçon. « AHAHAH Yuzu ! Tu penses vraiment qu’il va tomber sous ton charme ? » Si tu savais… Elle ne put s’empêcher de mordiller sa langue sur le coup, ses mains se crispant un peu même. Elle l’avait tout de même « aimé. » Même si le mot était fort, il y avait eu quelque chose avec lui, et ses écarts avaient rendu Yuzu si mauvaise avec les hommes… Profitant d’eux, sans remord, sans se soucier de tout le reste… « Il n’aime pas les filles mignonnes. » Ce fut le pompon pour elle, qui ne put s’empêcher de pouffer avec franchise. « On pari combien que ton frère, je le mets dans mon lit en quelques minutes ? » Elle tourna son regard vers sa meilleure amie, en souriant en coin. « Je pourrais te dire s’il assure avec les filles au pieu comme ça. Et s’il a un petit kiki ou pas. » Bien sûr que Yuzu avait déjà toutes les réponses à ces questions, mais elle ne pouvait pas le lui dire là. Ça serait mal vu que de le lui annoncé là. Et elle ne voulait pas briser son amitié avec la jeune fille. Même si leur rapprochement était tout calculé pour une vengeance auprès de Keisuke… ça avait foiré, parce que Yuzu s’était éprise de son amie… Comment faire du mal à Sayuri ? Elle ne le pouvait pas. Non vraiment pas. « Mais j’aimerais voir ça ! Toi, draguer mon frère et lui, tomber pour toi ! Ce serait drôooooole ! » « Arrête, je vais vraiment le faire haha. Le pauvre… Il ne comprendra rien. Imagine on finit par s’aimer et tout ? Je serai ta belle-sœur. » Elle n’imaginait pas la chose ainsi. Mais ça aurait pu le devenir qui sait, si Keisuke n’avait pas merdé. Elle ne saura jamais.  

Uniforme scolaire † Leur petite conversation devenait de plus en plus intéressante. Alors que précédemment absorbée par son jeu, la jeune Sayuri s’étonna à se focaliser finalement sur les dires de son amie, délaissant contre toute attente ces nombreux personnages bloqués dans l’écran de jeu. Tant pis pour le record, sa détermination était tombée à l’eau à partir du moment où Yuzu avait évoqué un côté de Keisuke plus… intime. « C’est gênant Yuu… c’est quand même mon frère, beeeh »exagérait-elle avec une fausse mine de dégoût.
En y repensant, il était drôle de retracer le début de cette amitié entre Yuzu la manipulatrice et Sayuri la brute de service. Comme si ces deux-là étaient destinées, il avait fallu que l’une est une relation avec le grand frère de l’autre pour qu’elles finissent par se trouver, et alors s’adorer mutuellement. C’est presque comme si elles s’étaient faites guidées l’une vers l’autre. Sayuri croyait fortement en la destiné, et cette amitié naissante était pour elle une raison d’en avoir plus la foie. Mais pouvions-nous parler totalement de destiné quand cette rencontre n’était pas tout à fait le fruit du hasard ? La lycéenne l’ignorait encore. Naïve, elle plongea son regard dans celui de sa copine d’école : « T’es trop forte Yuyu, on forme un duo de fou » Finalement, le petit écran affichait en gros et gras ‘manche 2’. Rapidement, l’adolescente esquissa un sourire avant de se re-concentrer à taper sur les monstres d’en face, avec légèrement plus de douceur qu’à la première manche, puisqu’une oreille attentive écoutait toujours le son de la voix de Yuzu : « Arrête, je vais vraiment le faire haha. Le pauvre… Il ne comprendra rien. Imagine on finit par s’aimer et tout ? Je serai ta belle-sœur. » Les yeux rivés face à elle, Sayuri prit un air d’effraie : « oh mon dieu, je devrais t’enfermer dans une cave en fait… » une inspiration, puis elle continuait : [color=#96b8be] « c’est un plan foireux autant que c’est un plan qui va tout casser ! Mais j’accepte le challenge, on essaie !» Alors que le moment devint plus important, elle tourna la tête de l’écran, cherchant les noisettes de son amie : « Mais il y a une règle d’or Yuu » -son sourire se fit plus large, ses yeux se froncèrent-, « Tu ne peux pas tomber amoureuse de mon frère ! »