■ Son père vient d’une famille pauvre et Dae Hun l’a toujours silencieusement inculpé du malheur de sa mère ■ une fois en Corée du Sud, il a passé plusieurs test avant qu’on lui déclare un QI de 170 ■ il sait jouer de la guitare et du piano, puis est une bête pensante aux échecs ■ il cuisine comme un dieu, attention à ne pas prendre de kilos ■ il possède une mémoire photographique plus développé que la moyenne ■ il parle anglais, coréen, français, japonais, hindi, espagnol, mandarin, cantonais, vietnamien et le langage des signes   ■ pendant ses voyages, il s’est initié au surf et à l’escalade sauvage ■ il n’a jamais pris de drogue illégal ■ il sait qu’il a du charme et n’hésite pas à s’en servir ■ étant gamin, il est tombé sur une pierre et il a dû avoir des points de suture sur le côté de la tête ; on peut encore voir sa cicatrice  ■ il déteste les aegyos, tout ce qui est fake et pourtant, il a un faible inexplicable pour Pikachu ■ il peut dormir n’importe où, n’importe quand, grâce à du Zopiclone qui combat ses troubles de sommeil ■ la musique, la littérature et le café, c’est toute sa vie ■ il bande, il baise, mais le plaisir n’est jamais extatique  ■ il préfère être au dortoir que de se taper sa belle-famille à chaque soir ■ il envoie régulièrement de l’argent à sa mère, même s’il est conscient de ce qu’elle en fait ■ Dae Hun est loin d’avoir un cœur de pierre ; voyager l’a réveillé, composer l’a fait vivre

Et si je disais que je n’ai aucun rêve. Si je disais que je n’ai aucun espoir. Que je vis parce que je ne peux pas mourir. Qu’est-ce qu’ils feraient ? Qu’est-ce qu’ils me feraient ? Je n’ose l’imaginer. Alors laisse-moi seulement te raconter et peut-être que je trouverai un sens à ma vie dans le reflet de tes yeux. [poésie, me voilà. Ça fera vingt dollars.]

Né à Westmount dans la région de Montréal, je connais la grasse richesse avec un père coréen, professeur de langues étrangères et multilinguistique, puis une mère canadienne, écrivaine de profession. J’étais ce qu’on appelait un enfant au tempérament difficile ; des lamentations, des cris, des pleurs et des caprices pour un rayon de soleil ou une caresse de trop. Lorsque je n’étais pas dévoré par les larmes et les plaintes, j’étais dans les nuages. Perdu au loin, silencieux dans un monde où j’étais le seul à respirer. Le centre de la petite enfance ne m’a jamais apprécié : qui aimerait un enfant comme moi ? Mon cas ne s’est pas amélioré à mes 6 ans, âge où le corps enseignant de mon école primaire a décidé de m’abattre. Terminé, Dae Hun. Fini. You’re done.

On m’a diagnostiqué un trouble de l’attention – TDA – et on a acheté mon silence. Le silence de mes parents aussi, trop occupé à générer de l’argent. À régénérer leur portefeuille. Une dose de Concerta, une dose de Ritalin ou une autre de Biphentin ? Au fil des ans, je suis devenu un cobaye avec un corps qui ne semblait pas coopérer au traitement qu’on lui imposait. Délaissé par mes pairs, j’ai joué avec ma solitude. Je me suis lové dans une bulle imaginaire où j’ai tourné des milliers de pages littéraires, récité des dialogues entiers de films classiques, chanté les hits des Beatles et de Nirvana, gratté la vieille guitare à ma mère sur des airs d’Éric Lapointe. Plongé dans un monde alternatif à la réalité, mené par les effets secondaires de la médication, on m’a étouffé.

Mon père nous a quitté pour embrasser à nouveau la Corée du Sud lorsque j’ai eu 10 ans. Cette année-là, rien n’a vraiment changé. Ce qui a réellement bouleversé notre vie est la publication d’un nouveau roman de ma mère lors de mes 11 ans. Très sombre, la critique frôle le rejet total. Coup dur pour elle, pour nous, pour moi qui me fait pourchasser par les rumeurs sales. Complètement mis de côté, je me suis appliqué à faire ce que je savais le mieux ; apprendre et comprendre tout ce qui se trouve sous mes yeux. Ici ou à New York, enrichir mon savoir n’avait aucune différence et c’est pourquoi je n’ai eu aucun épisode d’adaptation lorsque nous avons quitté le Canada pour les États-Unis. Nouvelle maison d’édition pour ma mère, nouveau charmant salaud dans son lit, je me contentais de prendre une nouvelle dose d’Adderall.

À peine 14 ans et je fuyais déjà le foyer, ma mère et toutes ses conquêtes qui traînaient dans la cuisine en buvant un café de qualité, un regard hautain posé sur ma bouille de gamin. Une chose en entraînant une autre, j’ai intégré un gang de rue. Observateur, analyste, silencieux, on me prenait pour une grosse tête et on me refilait déjà la sale besogne de réfléchir. Sans même en être conscient, j’utilisais déjà une partie de mon QI de 170. Cadeau ou poison ? Je ne saurais le dire encore aujourd’hui.

J’étais entré dans ma quinzaine d’années quand le cerveau de ma mère a eu un breakdown monumental. Un nouveau roman publié, une critique tranchante et écoeurante ; je me souviens encore de les avoir lues dans la rue, jurant contre mon cœur que je croyais dur comme pierre parce que je n’arrivais pas à ressentir. Je ne feelais ni la peine ni la colère ; il n’y avait qu’un vide, que l’infini, vaste et vide. C’est à ce moment précis que j’ai recraché tout ce qu’on me donnait. J’ai vomi ma vie, j’ai vomi chaque comprimé qu’on m’avait dit d’avaler. Et pendant que ma mère se mariait aux bouteilles de Cognac et de Grand Marnier, je revendais ma médication aux petits cons qui voulaient planer. Aux imbéciles qui voulaient se perdre et aux perdus qui voulaient oublier. Je ne me suis jamais senti aussi vivant et mort à la fois.

Sans rêve. Sans but. Sans espoir.        
Comment j’avais pu vivre jusque là ?

Chose certaine, d’autres pensaient payer leur liberté de mon nom. Avant mes 18 ans, des membres du gang furent arrêtés et interrogés après un affront entre les 3Staccs et les MIHB. Vendre la tête pensante de la bande était visiblement une meilleure idée que de boucler une dizaine de gars ne servant que de main d’œuvres. J’étais bien déçu de ne pas avoir droit à un spotlight dans la face ; on me relâchait bêtement sans explication. C’était à la limite de l’insulte, mais mon père n’était visiblement pas de cet avis. Il n’eut qu’à jouer de sa notoriété de PDG par la suite, puis à verser quelques billets pour obtenir rapidement ma garde. Que quelqu’un ose me dire que l’argent n’est pas synonyme de pouvoir.

Si le fait que je n’ai pas protesté contre ce changement de situation semble curieux, c’est que je n’ai pas précisé à quel point tout m'était égal. Rien ne m’atteignait. Rien ne me choquait. Mon niveau de lassitude battait sûrement des records, alors que mon cerveau tournait à mille à l’heure. Ici ou en Corée du Sud, il n’y avait aucune différence si ce n’est que ça ne pouvait pas réellement être pire. Du moins, c’est ce que je croyais.

Mon père s’était remarié et j’étais rapidement devenu le vilain petit canard, mais sa voix ne trouvait jamais réplique. Il avait décidé de m’intégrer à la famille et de recentrer mes priorités, quoi qu’il en coûte. Il m’avait laissé le choix ; J'avais la liberté d’étudier la matière qui me plaisait, tant et aussi longtemps que je me servais de mon quotient intellectuel élevé. Tant qu’il était satisfait de clamer haut et fort qu’il avait un fils aîné. Pour acheter la paix – et peut-être pour la première fois par intérêt – je me suis inscrit en Langues et lettres.

Obtenir le diplôme a été un jeu d’enfant. Je l’ai tenu dans mes mains à 20 ans, âge où j’ai commencé à être bêta-correcteur dans la maison d’édition de mon père. Je n’étais pas un travailleur officiel à temps plein et c’est bien pourquoi je n’aimais pas supprimer ce « bêta » de mon titre. Ça n’empêchait pas les déchets de lancer des rumeurs et de piailler dans mon dos ; le jeune américain pistonné par son père se taillait une place dans la compagnie. Mais je ne trouvais rien à redire. Peu importe les circonstances derrière les faits, c’était la vérité.

Encore 20 ans, la Corée est sans intérêt, le monde est devenu trop grand. Voyager est sans doute la toute première chose que j’ai demandé de moi-même depuis des années, mais mon père planifiait déjà mon entrée à l’université. Retour en enfance, j’ai fait la gueule.  Et sous la condition de garder contact avec mon paternel et de continuer mon travail à distance, je suis parti. J’ai foulé des dizaines de terres différentes, au quatre coins du monde, toujours sous le même ciel et le même soleil. Japon, Botswana, Australie, Inde, Uruguay, Groenland, Cambodge, Pérou, Chine, Nouvelle-Zélande, Madagascar, Sierra Leone, Islande, Vietnam, Nicaragua, l’Ouest Canadien ; je me suis enrichie le cœur et la tête à chaque pays, buvant les langues, goûtant les traditions. Est-ce que je rêvais de tout cela ?

Tu connais la réponse.

Lorsque je suis revenu en Corée du Sud à l’âge de 23 ans, mon père m’a imposé l’université. Il avait compris comment je fonctionnais, comment mon cerveau opérait, alors il m’a de nouveau laissé le choix. Je me suis inscrit en Linguistique et langues étrangères dans une école réputée, pour contenter mon père, fuir ma belle-famille de nouveau et obtenir un bout de papier après trois ans. Et parce que j’avais apprécié mon court séjour de quelques semaines au Japon, j’ai décidé de m’y installer pour mes études, de m’imprégner de son histoire et de ses valeurs. Cette année-là, j’ai vendu pour la première fois une chanson composée et écrite par mes soins. C’est à ce moment que j’ai compris que vivre sans passion était une mort continuelle sans être enterré. Et pour la première fois, j’ai senti mon cœur battre.

Pour la première fois, je vis pour de vrai.

■ pseudo: Caly ■ âge: ♥♥♥ ■ presence connexion: 5/7 ■ presence rp :  3/7■ Personnage inventé ou scénario: inventé  

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<span class="botinsym">▲</span> <font color="#e98ab0">Kim Namjoon ➦ Rap Monster [BTS]</font> [u]»[/u] Im Dae Hun