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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Un moment de calme et de sérénité. Un lieu simplement pour échapper à la réalité et aux coups de fils incessants. La même chose pour mes angoisses, je pouvais les laisser s'échapper les unes après les autres puisque personne ne me les rappelait sans arrêts. J'avais trouvé ce lieu, il y a quelques semaines déjà. Et le mieux c'était qu'il y avait un petit bonus en plus. Un beau mec. Tout à fait mon genre. Flirter, draguer, c'était un  moyen de me divertir. J'étais un modèle, un mannequin, je savais pertinemment que j'étais... canon. Comment ça la modestie ne m'étouffe pas? Disons simplement que je sais reconnaître quand je suis un ignorant mais, qu'en contrepartie, je sais où se trouvent mes points forts. C'était tout l'attrait d'être juger en permanence par mon manager. Cela aurait pu se transformer en complexe et en haine si nous n'étions pas devenus amis. Mais en cette fin d'après-midi, j'avais décidé de m'octroyer un moment pour moi. Je m'étais enfuis grâce à un taxi et je m'étais retrouvé à la bibliothèque. Si, parfois, il m'arrivait simplement de m'asseoir dans un coin avec des écouteurs sur les oreilles et quelques magasines internationaux, aujourd'hui, je me sentais plutôt d'humeur à croiser une certaine personne qui travaillait ici. Le retrouver dans cet immense bâtiment n'allait pas être facile mais, j'étais plutôt doué et perspicace. Premièrement, demander à un ou une de ses collègues où il se trouvait réduisait nettement le champs de mes recherches et m'évitait de me fatiguer pour rien. Il fallait toujours savoir être efficace. Ensuite, il ne me restait plus qu'à faire les rayons un par un pour le trouver... occuper à classer des livres dans les immenses étagères. Cela me fit sourire. Je détaillais sa figure un instant, son corps et son profil. Il était attirant. Vraiment attirant. Il avait essayé de me repousser en me disant qu'il était en couple mais... je n'en croyais pas un mot. En général, je ne m'intéressais pas aux gens déjà prit. Mais, j'étais sur qu'il ne l'était pas. J'avançais dans l'allée et m'adossais contre une des bibliothèques, attrapant un des livres dans son chariot pour lui tendre. Il n'y avait personne par ici, je pouvais parler au ton normal de ma voix.

-"Humm... à te voir comme ça de profil, je me dis que tu es bien plus séduisant que je ne le croyais. C'est un crime de réserver cette vision seulement à des livres. Je devrais venir plus souvent."

Mon regard ne le lâchait pas, mon sourire s'agrandissait au fur et à mesure des minutes. Je savais qu'il n'était généralement pas à l'aise avec mon comportement mais, je me souciais rarement de ce genre de choses quand j'avais une idée derrière la tête. Et puis, cela le rendait encore plus craquant.

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ La bibliothèque est calme, peu fréquentée, il est peu après midi, les rares lecteurs traînaient sur les tables ou dans les canapés et il semblait que les allées avaient été désertées au profit du temps encore doux en ce début d'automne. Nash ne peut que s'estimer heureux, seul avec les livres, l'odeur du temps couvrant leurs couvertures et soulevant parfois des nuages de mémoire lorsqu'il les replaçait, intercalant des ouvrages à leurs places attitrées, dans un tel état de paix qu'il lui semblait encore être en pause. Ses mains parcourent de temps à autre le dos des œuvres, cherchant un auteur particulier, un numéro ou un titre, l'environnement lui permet d'être terriblement décontracté et c'est un spectacle plutôt privilégié, pouvoir se glisser au delà des frontières fortifiées qu'il imposait constamment, comme si l'on jetait un œil à son esprit, à son cœur. Mais comme le calme est toujours annonciateur de tempête, cela ne pouvait durer ; et son élément perturbateur se matérialisa en la présence d'un nouvel arrivant, certes terriblement plaisant à regarder, mais qui titillait depuis quelques temps les nerfs du bibliothécaire. Un petit sursaut secoue ses épaules lorsqu'il se rend compte de sa présence et il prend le livre de sa main, une petite ride agacée glissant entre ses sourcils qu'il fronce par habitude. « Bonjour à toi aussi FuHai. »
Le ton n'est pas agressif, plus lassé qu'autre chose, il a désormais l'habitude des apparitions intempestives du beau brun qui semble toujours apparaître de nulle part au moment le plus adapté pour lui, comme doté d'une chance insolente. Nash lui lance un regard puis baisse le ton de sa voix, ne chuchotant pas, mais parlant en un souffle, par respect pour les lecteurs qui ne les entendaient de toute façon pas, bien trop loin d'eau. « Merci, mais tes flatteries ne te mèneront nulle part. Tu devrais être quelque part dehors à profiter des derniers jours de beau temps, non ? » Ses yeux reviennent doucement aux livres et il tire un peu plus le chariot pour rejoindre une section un peu plus loin, tirant l'échelle coulissante pour grimper quelques barreaux et ranger une série d'ouvrages. « Tant que tu es là, rends toi utile et passe moi tous les livres dont l'auteur commence pas J. » Il sait pertinemment qu'il n'a pas le droit de retenir le jeune homme, mais malgré ses allusions incessantes à son attirance, la compagnie du brun est quelque chose qu'il apprécie, et puis, il fallait avouer que lui-même n'était pas mal du tout, il pouvait certainement avoir qui il souhaitait et par le passé, Nash ne se serait pas fait prier pour le faire glisser dans son lit. Mais aujourd'hui, le playboy arrive deux ans trop tard pour pouvoir tenter sa chance, puisque le métisse était presque devenu frigide.

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Outfit ━ Je savais que cela l'agaçait de me voir toujours revenir à la charge. Mais, que valait la chasse, si la proie n'avait aucun goût? Rien du tout d'après mon expérience. Simplement un nouveau lot d'ennuis. Le but n'était pas de courir après tout ce qui était beau et qui me tapait dans l’œil, mais plutôt de me concentrer sur les personnes intéressantes. Un simple beau bijou pouvait être cher, mais il valait encore plus cher quand ce dernier avait une histoire à raconter, quand il comprenait quelques dangers. Bien entendue, je n'allais pas exposer ma théorie à Nash, qui même s'il correspondait à ce bijou là ne semblait même pas en avoir conscience. Je le laissais essayer de me convaincre sans rien ajouter. Le soleil n'était pas quelque chose après quoi je courais. J'étais mannequin et la mode voulait que ma peau reste aussi blanche que possible. Sans oublier qu'une exposition prolonger au soleil ne serait pas bon pour ma maladie. Mon corps ne fonctionnait plus comme celui d'une personne normal et un rien pouvait le dérégler sans que je m'en aperçoive. C'était fatiguant de vivre en faisant attention à ses moindres faits et gestes. Quand à ce qui était de mes flatteries, elles finissaient toujours par faire leur effet, et de toutes les manières, elles n'exprimaient que la stricte vérité.

-"Le soleil est moins intéressant que toi, désolé."

glissais-je à mis-voix, sans être certains qu'il m'entende. Il s'agissait plus d'une remarque que je me faisais à moi-même. Je le regardais grimper avec un grand sourire et commençais à lui tendre les livres dont il m'avait parlé sans discuter. J'avais une jolie vue de lui, perché sur son échelle, son pull vert menaçant dangereusement de révéler un peu de peau à chaque fois qu'il levait le bras. Et moi je n'attendais que ça. Je retenais un sourire quand finalement ce que je voulais arriva. Je ne m'attendais juste pas à apercevoir des cicatrices. Intéressant. Encore plus intéressant. Elles n'étaient pas affreuses, loin de là. De toutes les manières, je n'étais pas du genre à juger ce genre de choses. Certes l'apparence comptait mais, les cicatrices étaient toujours quelque chose d'involontaire et je ne trouvais pas qu'elles gâchaient la beauté de quoi que ce soit. Audacieux, je passais un doigt sur sa peau en ajoutant:

-"Dit moi, c'est pour ça que tu portes des vêtements aussi couvrant alors qu'il fait si bon?"

Oui, je demandais mon arrête de mort et je risquais très certainement de me prendre des livres dans la figure pour mon impétuosité. Mais, tant pis, le jeu en valait la chandelle. Quoi que... si je me mettais à saigner, il allait très certainement falloir que le bibliothécaire me porte à l'hôpital. Et je risquais de ne pas franchement être au mieux de mon sex-appeal.

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Outfit ━ Son regard insistant sur son corps, scrutant l'apparition de la moindre forme, du plus petit centimètre carré de peau, de quoi que ce soit à se mettre sous la dent, il le sent, il en a terriblement conscience, bridant certains de ses mouvements pour conserver l'intégrité de son secret. Et pourtant, cela ne le dérange pas plus que ça, il sait que le mannequin n'est pas là pour se moquer de lui, qu'il ne feint pas son attirance et que malgré son insistance, le beau brun ne le forcera à rien, il n'a rien de ces types ivres morts qui l'abordent après ce qui apparaît être leur 30ème verre, se pendant à son cou pour lui soutirer un pauvre baiser, alors il laisse simplement couler. Il baisse tant sa garde que ses mouvements sont peut être un peu moins précis, un peu moins adroits et calculés, prenant simplement les livres tendus par FuHai pour les placer sur l'étagère, ses yeux suivant les titres avec une certaine affection, habitué désormais à leur seule compagnie. Tant et si bien qu'il ne s'aperçoit pas que son pull se soulève un peu plus alors qu'il étend son bras un maximum pour ne pas devoir descendre et déplacer l'échelle, il ne réagit pas non plus au contact léger glissé contre son abdomen scarifié, ne haussant un sourcil que lorsque les mots du jeune homme lui parvinrent. De quoi est-ce qu'il parlait cette fois ? La raison quant à l'ignorance de Nash ; l'entièreté de son bassin, ainsi que de son ventre et une partie de ses hanches avaient été privés de sensations après la trop forte exposition à la chaleur, il n'avait donc pas la moindre idée de ce qu'avait vu.
« De quoi tu parles encore ? Ca c'est pas J, c'est K. » Il lui frappe le haut du crâne avec un des ouvrages, souriant doucement, amusé par son inattention et sans se douter un instant de ce qu'il sous-entend. Il repose pied à terre et repousse l'échelle pour accéder à l'étagère suivante, ses yeux scrutant les rangées à la recherche des bonne références. « En plus, je m'habille comme j'ai envie ! Ce pull tu ne l'aimes pas ? Je trouve qu'il me va bien ! Tout le monde n'est pas monté comme toi ! » Et c'était vrai, même si dans le cas de Nash, c'était surtout un moyen de se tirer d'affaire, voulant éviter le sujet sensible, car il n'était pas du tout mal foutu, simplement, son corps gardait les marques d'un artiste inattendu et indésirable. Il finit par se redresser doucement, évitant de donner trop d'attention au mannequin, ne voulant pas lui donner de faux espoirs, préférant focaliser son intérêt sur les quelques bouquins restés dans le chariot.

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Outfit ━ Je m'étais effectivement fait frappé. Pas très fort, simplement histoire de me faire noter une erreur. N'avait-il pas sentit mon doigt ou faisait-il semblant de ne pas comprendre parce que cela le touchait? Je n'étais pas très calé en médecine. Peut-être avait-il perdu toute sensation à ce niveau là. Peut-être que ses nerfs ne fonctionnaient plus. C'était une possibilité. Mais, en même temps, je me doutais que cela ne pouvait pas être facile, et que c'était aussi sans doute la raison pour laquelle il faisait attention à bien couvrir son bras droit. C'était donc là son secret? Je n'avais pas nécessairement chercher à découvrir quoi que ce soit, je ne cherchais pas non plus à le mettre dans l'embarras. Depuis que je le connaissais, il avait toujours eut un petit côté mystérieux et surtout une manière de ne pas se laisser approcher sans pour autant être méchant qui m'avait attiré. Je n'étais pas du genre à me caser avec une seule personne, j'avais eut quelques petits/petites amis dans ma vie, mais je m'étais concentré sur ma carrière et depuis que je savais que je pouvais possiblement mourir dans un avenir proche, je ne comptais pas m'attacher de manière définitive à qui que ce soit. Se serait jouer encore d'avantage avec les sentiments d'une personne et la faire souffrir le jour où je disparaîtrais. J'étais presque certains que si j'en discutais avec certaines personnes, elles trouveraient ça triste de se priver d'amour. Je dirais juste qu'il s'agissait d'un choix humain même si des fois, je me disais que trouver l'amour me donnerait une raison supplémentaire de me battre. M'enfin... ma dernière entrevue avec mon frère me laissait entendre que j'aurais peut-être une chance de m'en sortir. Une chance sur une infinité de possibilités génétiques. Je regardais le garçon essayer de s'échapper à mes avances avec un sourire presque attendrit. Je regardes de nouveaux les ouvrages pour éviter une autre erreur et lui en tend un correct.

-"Ce n'est pas en pull que j'aime t'imaginer tu sais. Quoi qu'il serait mesquin de ma part de dire qu'il ne te va pas."

J'hésitais à poser une quelconque question sur ce que j'avais vu, je ne voulais pas rendre la situation tendue et inconfortable mais, en même temps, faire l'impasse me paraissait impossible. Parce que j'étais intimement convaincue, que cela faisait partie de la raison pour laquelle il ne semblait pas le moins du monde intéressé par ma personne. J'étais égoïste de temps en temps, et cela commençait à mettre à mal mon égo. Qu'est-ce que j'avais pu faire de maladroit pour qu'il n'ait pas envie de se jeter dans mes bras? Le soucis d'un séducteur, c'étai que quand on lui résistait, il était encore d'avantage insistant. Décidant d'être encore plus audacieux, je levais les bras et glissait l'une de mes mains du milieu de son dos jusqu'à la partie que j'avais effleuré précédemment. Le pull était doux, mais là n'était pas la question.

-"Je te parle de ce que tu as dans le bas du dos Nash. C'est pour ça que tu te couvres autant?"

Aller prions pour qu'il ne prenne pas la fuite. Au pire, je pourrais lui courir après mais, dans une bibliothèque c'était demander à se faire remarquer. Et puis qui sait si je ne m'évanouirais pas en plein milieu de ce petit jogging improvisé.

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Se retrouver à la place de la proie, quitter le rôle du loup au profit de celui de l'agneau est désagréable pour le bibliothécaire, il déteste devoir brider ses envies, ses besoins, pour ne pas devoir souffrir du regard d'autrui. L'être humain est hypocrite par nature, il promet tant de choses, seul le corps est honnête, il réagit par instinct, souvent même avant que l'esprit conscient n'ait pu emmagasiner les informations, et c'était autant une bénédiction qu'une malédiction pour le jeune homme qui se retrouvait face à la franchise, empêchant les autres de lui mentir malgré lui. Son regard glisse sur Fuhai lorsqu'il lui avoue qu'il préférerait le voir en tenue d'adam et il lève les yeux au ciel, se retenant de dire que personne ne méritait d'assister à un tel spectacle, peut être devait il envisager une carrière dans le cirque comme le type qui avait survécu à un accident qui aurait du lui être mortel. Il sent sa main glisser contre son dos, protégé par les couches de tissu qui, pense-t-il, protègent son secret, et son corps se crispe un instant, pas par rejet, mais pour simuler la réaction à un contact au creux de ses reins, essayant de mimer les gestes qu'un être humain normal aurait si l'on envahissait certaines limites. Nash grogne quelque chose comme 'ne va pas trop loin', mais rien d'assez agressif pour faire peur à qui que ce soit, plus quelques protestations de vieux ronchon qu'autre chose.
Lorsqu'il se fige, cependant, rien n'est feint. Immobile, son cerveau fonctionne à toute allure, les rouages tournant plus vite que jamais pour tenter de se sortir de cette situation et il tira sur son pull d'un geste bref et violent, vérifiant que sa manche gauche était bien baissée avant de se tourner vers FuHai, toute trace de douceur oubliée. « N'en parle pas. Tu ne sais pas ce que c'est, tu es beau. » Son ton est sec cette fois et c'est peut être la première fois qu'il parle aussi froidement au brun, bien que les mots soient complètement superflus puisque ses yeux, sombres, froids, en disent long sur son état de détresse et d'énervement. C'était clairement sa corde sensible et il détestait qu'on aille y tester ses doigts, se rapprochant de FuHai pour le bloquer à la rangée de bouquin, sans violence mais clairement inflexible. « Tu pourrais avoir la décence de ne pas en parler puisque tu as si bien deviné, ou au moins de baisser le ton, mais il semble que rien n'ait assez d'importance comparé à ton tableau de chasse, non ? » Il ne connaissait que trop bien la frustration de ne pas pouvoir obtenir sa proie puisqu'il avait lui même fait partie des playboy imbuvables qui ne comptaient plus les conquêtes.

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Outfit ━ Il semblerait que j'ai effectivement le chic pour toucher la corde sensible des gens. Nash ne faisait pas exception. Mais en même temps, je l'avais légèrement cherché. J'aurais pu faire comme si je n'avais rien vu, comme si son pull n'était jamais remonté, n'avais jamais exposé son secret. Mais, je ne me sentais plus de faire ce genre de choses. Je ne remettais plus rien à demain ou presque. C'était une attitude assez récente mais, je m'évertuais à toujours la mettre en pratique. Il se pouvait facilement que demain, je ne sois plus là. Tourner autour du pot, je le faisais depuis que j'étais enfant et cela n'avait de toutes les manières pas eut nécessairement de bons résultats. Nash n'avait jamais été aussi froid qu'en cet instant. J'aurais pu m'en offusquer mais, je préférais lui laisser le temps de digérer et de se calmer un peu. Je le trouvais tout de même injuste. Je n'avais pas hurlé, et de toutes les manières, il n'y avait personne aux alentours. Aujourd'hui, la bibliothèque était un véritable désert. A part ses collègues, lui, moi et quelques lecteurs endimanchés qui n'étaient même pas dans cette section, personne ne semblait pris du syndrome de Mathilda aujourd'hui. Rester calme n'était normalement pas un de mes points forts mais, je savais que j'étais en "tord". Même si je n'étais pas sur que l'on puisse appeler ça comme ça. Je regardais son visage, me disant que même en colère, il avait un petit côté sexy. Je ne le quittais pas des yeux avant de finalement lui répondre.

-"Tu crois vraiment que tout ce qui m'importe c'est mon tableau de chasse? Vraiment? Ais-je été tellement forceur que c'est ce que tu penses de moi?"

Il est vrai que j'avais été persistant, que je n'avais pas abandonné mais... je ne pensais pas l'avoir forcé à quoi que ce soit, je n'avais pas été un de ces mecs incapable de prendre en considération les sentiments de la personne en face d'eux. Je ne me moquais pas de lui, je ne cherchais même pas à l'insulter. S'il avait des cicatrices, moi, j'étais entrain de mourir, lentement mais surement. Qui étais-je pour lui jeter la pierre? Chacun avait ses complexes, ses faiblesses. Lui c'était ça, moi c'était la dizaine de médicaments que je prenais matin, midi et soir pour essayer de faire fonctionner mon corps. Je m'adossais tranquillement contre une des bibliothèques et croisais les bras.

-"Nash, je m'en contrefiche. Je ne vais pas aller le crier sur tous les toits et il n'y a personne ici. En plus, elles ne m'ont pas paru si affreuses."

Cela ne changeait en rien la vision que j'avais de lui. S'il voulait on pouvait échanger. Ses brûlures contre les réveils couvert de sang, les perfusions toutes les semaines, les pilules. Ah! Et tous les secrets de familles qui allaient avec. On avait qu'à jouer au plus malheureux. Mais, je ne me lançais pas là-dedans. Je n'étais pas cruel. Cela le faisait souffrir et le complexais, je me devais de respecter cela un minimum.

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ L'être humain est un sujet complexe et répond à des instincts différents selon la personne, son vécu, ses aspirations. Certains se découvraient d'excellentes approches de la vie, des trésors de gentillesse et de générosité, d'autres se trouvaient plutôt dans la part qui développaient de féroces mécanismes de défense pour ne plus avoir à souffrir d'avantage. Pour les deux bruns, on pouvait dire qu'ils faisaient partie de la seconde catégorie, même si l'approche du mannequin était sans doute la plus positive des deux. Malheureusement, aujourd'hui, c'étaient les épines du bibliothécaire qui glissaient hors de sa peau, révélant un côté un poil plus sombre de lui, un peu moins accueillant et ouvert. Il entend les mots du beau brun plus qu'il ne les écoute, comme si son cerveau venait de se cloîtrer, tachant au mieux de protéger ce qu'il dissimulait à la vue et au su de tous, il sourit à peine alors que les mots de son ami se voulaient rassurants. Sa propre beauté l'avait toujours rendu fier, il avait parfois songé à faire quelques séances photos, et désormais, il n'était plus qu'un monstre incapable de sentir le contact d'une caresse contre ces marques. « Le statut que tes conquêtes ont m'importe peu, ce sont juste des conquêtes. La raison pour laquelle tu reviens ici, c'est simplement parce que j'ai refusé de te céder, et ça a titillé ton intérêt. Je ne t'en veux pas, j'étais exactement comme toi ! » Il souffle et le relâche pour se passer une main dans les cheveux.
« Mais moi je ne m'en fiche pas ! Tu ne les trouves pas affreuses ? Moi oui, comme la majorité des gens sains d'esprit. Elles sont si terribles que je préférerais me faire enlever la peau. » Il n'avait pas la prétention de prétendre être le centre d'intérêt du jeune homme, c'était la raison pour laquelle il n'avait rien dit quant à la possibilité d'en parler avec d'autres personnes. Il était certainement le cadet des soucis du mannequin lorsqu'ils ne se voyaient pas. Quoi qu'il faisait, Nash ne parvenait pas à s'apaiser, son regard recelait toujours un ouragan de sentiments qui en disaient long sur sa détresse à la possibilité que plus de personnes soient au courant pour lui. « Ne t'inquiète pas si tu ne viens plus, j'ai vu le regard que les gens ont quand ils les voient, tu n'en as rien vu, tu ne sais pas. Ca ne me fait plus rien maintenant. » Il glisse une main sur son bras gauche, le regardant un moment avant de retourner à ses livres, lui tournant ostensiblement le dos, clairement moins ouvert à la discussion maintenant qu'il se trouvait en présence d'un nouveau témoin de sa décadence, la vulnérabilité n'était pas le domaine de prédilection du bibliothécaire qui se serait passé de cette attention supplémentaire...

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Outfit ━ Nash était différent c'est sur. Pas parce qu'il m'avait résisté. Non, il n'était pas le premier et si au départ c'est ce qui m'avait retenu auprès de lui, cela faisait longtemps que j'avais dépassé ce stade. Longtemps. Je ne m'attardais pas auprès des gens pour si peu qu'un refus. Avouer à Nash que dans ma vie, il représentait un grand bol d'air était gênant et demandais plus d'explications que je n'avais la force d'en donner. S'il n'aimait pas le regard que les gens lui lançaient quand ils découvraient ses cicatrices, j'étais presque certains que je détestais encore plus la pitié que j'inspirais quand on découvrait qu'à vingt ans, je n'en avais plus que pour quelque moi. "Un si beau et si jeune garçon, c'est si triste." Cette phrase, je l'avais entendue de la part de certaines infirmières durant mes perfusions ou lorsque j'avais fait des épisodes plus violent que d'autres qui m'avaient valut des transferts à l'hôpital. Bien entendu, elles ne me l'avaient pas dit en face mais... je l'avais entendue. Je voyais aussi la douleur dans les yeux de mes parents, la tristesse. La frayeur dans les yeux de ma petite sœur. La colère dans ceux de mon manager. Et la pitié, dans tous ces regards, quels qu'ils soient. Ils ne pouvaient pas l'éviter, ne savaient pas comme le faire. C'était injuste de mourir à vingt ans, quand on aurait théoriquement du avoir la vie devant soi. Nash ne le savait pas mais, je comprenais ce qu'il ressentait sans doute mieux que la plupart des gens. Alors le voir me tourner le dos de cette manière me peinait, me faisait mal et me blessais. Le fait qu'il puisse se faire une telle idée de moi était le plus vexant. Qu'il veuille cacher ce qu'il lui arrivait, qu'il soit en colère passe encore. Mais, les mots étaient des lames tranchantes et quand ils blessaient il était parfois bien dur de réussir à soigner la plaie. Je pense qu'il le savait, je pense que c'était pour ça qu'il agissait ainsi. Parce que les mots étaient devenus sa seule défense. Sauf que je n'allais pas le laisser gagner. Il avait de la chance, s'il s'était agit de n'importe qui d'autre, je me serais sans doute mis à frapper. La patience n'avait pas été mon fort pendant de longues années et il faut bien l'admettre, j'avais encore du mal malgré mes progrès. Je le forçais à se retourner et lui saisissait les bras, plantant mon regard dans le sien.

-"Dit moi, qu'est-ce que tu vois? Du dégoût, de la pitié? Je ne crois pas. La seule chose que j'ai jamais pensé en te regardant c'était que tu étais mignon. C'est mal? Est-ce que c'est mal Nash de trouver quelqu'un beau, de te trouver beau?"

Je le relâchais, reculais un peu, essayant de ne pas laisser transparaître la colère que je suintais sous ma peau. C'était dur mais, je ne voulais pas le faire fuir une nouvelle fois en étant encore plus brusque. Je fermais les yeux et inspirais un grand coup.

-"Et si tu crois que je suis ici uniquement parce que tu m'as résisté, tu te fourres le doigt dans l’œil. C'est comme ça que tu as attiré mon attention au départ c'est vrai mais, ce n'est pas ce qui me fait continuer à venir ici. Tu crois vraiment que toutes les personnes qui me résistent ont autant d'attention? Si c'était le cas, j'aurais vraiment du temps à perdre."

Et la réalité était plus cruelle que ça. Chaque minutes comptaient dans un avenir incertain comme était le mien. S'il ne le savait pas parce que je ne me sentais pas de le dire à voix haute, chaque minutes que je consacrais à toutes les personnes que je rencontrais étaient maintenant devenu aussi cher que des métaux précieux à mes yeux. Je gardais les yeux fermés, pour éviter que les larmes de frustration que je retenais tous les jours ne se mettent à couler. Et dire que jusque là, je venais ici pour ne pas penser à tout ça. Drôle de tournure... Lorsque je fus sûre que mes émotions ne s'échapperaient pas, je rouvris les yeux pour les poser sur lui, déterminé à lui montrer qu'il n'était pas le monstre qu'il avait l'impression d'être.

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Il n'a pas l'habitude d'être violenté, il s'est si souvent placé comme le tourmenteur que de se retrouver à la place de celui qu'on forçait à admettre la vérité plaçait son esprit dans une sorte de frénésie paniquée, à l'image de cet oisillon, laissé derrière, abandonné à son premier essai d'envol. Il se fige sous la prise de son interlocuteur, son regard se plantant un instant dans celui du mannequin sous la pression de ses mots, ainsi que de son attitude, bien moins douce, plus autoritaire soudain. Il n'y lit en effet aucun dégoût, ne déchiffre pas la moindre trace de pitié, ne devine pas de sympathie cachée derrière cet agacement primaire. FuHai ne le voit pas comme un monstre ? La belle affaire, cela faisait au moins une personne sur la quasi totalité de la population de Tokyo. Il ne sait pas s'il a envie de le frapper pour qu'il lui foute la paix où s'il souhaite rendre les armes et donner au mannequin ce qu'il voulait. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine et contre ses tempes, palpitant comme celui d'un enfant, et il ne parvient pas à mettre le doigt sur la raison de cette excitation. « C'est dérangé de trouver ça beau ! Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez toi ! » Il secoue la tête, mais son énervement est retombé, et ses mots sont vides de sens ; certes, il se trouve lui même hideux et s'associe à une bête de cirque que les gens ne devaient pas être forcés de voir, mais son avis n'est pas universel et il se peut en effet qu'une exception comme FuHai soit là pour lui aussi.
Nash n'avait jamais été une personne perspicace, sentimentale ou instinctive lorsqu'on abordait le sujet des émotions, aussi, les larmes cachées dans le coin des yeux de son vis-à-vis passèrent inaperçu à ses yeux. Il était si peu observant, il aurait pu les déceler si aisément, s'il avait chercher à creuser un peu plus, mais le comportement du brun est si étrange, si peu courant, il n'a plus l'habitude d'être confronté à une personne qui le pense beau malgré ses stigmates, et son regard glisse à peine sur son beau visage. « Je ne comprends pas ce que tu dis. Je n'ai rien d'intéressant ? C'est parce que tu ne t'es jamais fait un métisse ? Ou c'est parce que je ne suis pas catégorique ? » Il attrape le bord de son pull, le tire doucement, s'assurant que la barrière de tissu est bien en place, que sa vulnérabilité n'est pas exposée, qu'il est en sécurité. Son regard glisse sur la bibliothèque et il souffle. « N'en parle pas. A personne. Même pas à moi. Je veux qu'on fasse comme s'il n'y avait rien, comme si j'étais normal. » Et il ne savait pas à quel point il pouvait blesser FuHai en disant ces mots, même si le mannequin était l'un des plus à même de comprendre son malaise face à sa différence, lui n'était pas en danger de mort à chaque instant. Mais Nash était loin de connaître les sombres secrets du beau brun.  

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Dérangé? Alors peut-être que je l'étais. Si cela pouvait lui faire plaisir de me prendre pour un cinglé. Si cela pouvait le soulager. Qui sait. Si ça se trouve tout ce que je prenais et les effets secondaires de ma maladie finissaient par avoir un impact sur mon cerveau. Je n'en savais rien, je n'étais pas médecin. Et même les miens ne m'en avaient parlé. Ou peut-être qu'ils en avaient parlés et que cela m'avait totalement échappé. Ce ne serait pas une première. Ils me parlaient soit en anglais, soit en japonais et ce n'était pas ma langue natale. J'avais beau être plutôt doué en Anglais, j'avais fait des progrès fulgurant ces deux dernières années, le vocabulaire médical restait... hors de ma portée par moment. J'aurais pu lui balancer à la figure qu'effectivement, il y avait certainement quelque chose qui clochait chez moi mais, que cela ne le regardait pas. Heureusement, j'avais senti que son humeur s'était apaisé. Parfois, faire preuve d'un peu d'assurance permettait de relaxer les choses. Et j'étais très certains de moi. Je n'avais jamais peur de m'exprimer sur mes pensées quand il ne s'agissait pas de mon job. Lorsque je bossais et que le photographe ou le client étaient capricieux, il avait bien fallut que j'apprennes à jouer la comédie un minimum pour ne pas me faire virer. Les premiers jobs avaient été compliqués et en général, cela avait finit par des clashs violents avec mon manager qui essayait de m'ouvrir les yeux. Mais, j'étais seulement un adolescent qui avait arrêté l'école et qui venait de débarquer dans une grande ville. Mon comportement restait assez... archaïque et bourru. Faire disparaître ces habitudes gagnées au fil de mon enfance et de mon adolescence avait été complexe. Ma chance était que celui qui m'avait repéré soit supposément un repéreur de star. Il paraît que j'avais naturellement la démarche et la capacité de poser devant l'objectif. En même temps, il m'avait remarqué quand je rangeais des produits dans des rayons. Je soupirais doucement en entendant, presque avec désespoir, la suite de notre conversation. De manière nonchalante, je continuais à rembarrer ses objections plus idiotes les unes que les autres.

-"Désolé de t'annoncer que je ne t'ai pas attendu avant de coucher avec des métisses. Et contrairement à ce que tu as l'air de croire, tu es quelqu'un de très intéressant. Quand à en parler avec qui que ce soit d'autre, je ne penses pas y gagner un quelconque bénéfice à part me fâcher avec toi."

La normalité, quel doux rêve auquel je ne pouvais moi-même pas prétendre. Un petit coup de poignard supplémentaire qu'il m'enfonçait discrètement. Darling, tu allais finir par me tuer à petit feu là. Je soupirais, me décollais de la bibliothèque en me disant que de toutes les manières, la seule chose que je pouvais faire c'était de prendre les remarques en pleine figure en espérant que cela se calme un jour. Je laissais un sourire venir se peindre sur mon visage avant d'ajouter.

-"Si tu ne veux pas en parler, n'en parlons pas. Il n'empêche que cela ne change rien au fait que je te trouve canon. Tu peux dire que je suis bizarre, étrange mais, c'est simplement à toi de le décider si je le suis. Et si toi tu es bizarre. Ce n'est qu'une question d'appréciation."

J'attrapais un bouquin dans son chariot et lui lançais, simplement pour le faire penser à autre chose. Réfléchissant, je me dis qu'emprunter des livres pour ma prochaine transfusion ne serait pas une mauvaise idée.

-"Dit, vous avez des livres en chinois ici? Je ne me sens pas de lire en Anglais ou en Japonais. C'est trop dur pour moi."

Je fis la moue en me penchant vers lui. C'était mon offre de paix pour l'instant. Le sujet allait finir par revenir, c'en était certains que je ne lâcherais pas l'affaire.

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Si le bibliothécaire était si franc c'était simplement parce qu'il avait en horreur le traitement de faveur, la pitié, la douleur, toute cette empathie sans intérêt qu'il pouvait inspirer, parfois même à de purs inconnus. Mis face à cette réalité chaque jour de sa vie, Nash avait simplement décidé qu'il était hors de question qu'il fasse subir cela à quelqu'un d'autre. Bien sûr il se savait anormal, après tout, peu de personne à Tokyo ou même au Japon, voire en Asie, devaient supporter chaque matin la vue de leur propre corps mutilé en se préparant ; mais il avait décidé de prétendre, devant tous, que rien chez lui ne sortait de l'ordinaire, sauf son mètre quatre-vingt-dix. Quand bien même donc le métisse aurait été au courant pour l'état médical de FuHai, ses mots n'en auraient pas été plus tendre, il ne faisait pas partie de cette catégorie de gens terriblement doux et affectueux qui tendent à placer ceux qui apparaissaient avoir souffert plus que d'autre dans des cocons de soie. Nash croyait en l'égalité des chances et les seules personnes qu'il traitait avec plus de révérence étaient son patron et le propriétaire de son taudis, après tout, il souhaitait garder son job et c'était déjà le septième appart qu'il louait depuis qu'il était arrivé dans la capitale Nippone. Enfin bref, tout cela pour dire que s'il avait vu la once de douleur qui avait pu traverser les iris noisette du mannequin, l'étranger n'en avait pas fait mention et ne se serait pas gêné pour parler franchement. « Oui bien sûr, je suis tout à fait normal, complètement. »
L'agacement s'éteint avec ces paroles qui condensent le reste de son amertume. Il était très peu souvent opposé à ce genre de réactions et n'avait pas la moindre idée de comment y réagir, son esprit se bloquant face au manque d'attention particulière dirigée sur les marques de son accident. Il attrapa maladroitement le livre, ne s'attendant pas à ce que son vis-à-vis retrouve son aplomb si vite, manquant de renverser une pile de livres avant de le regarder, scrutant son regard, ses réactions, cherchant l'indicateur qui relancerait la guerre, mais FuHai semblait aussi normal que si l'épisode n'avait jamais eu lieu et Nash mit quelques instants à enfin enregistrer la question qui venait de lui être posée. « Oh... Ouais on doit en avoir plus en anglais qu'en Chinois, mais je pense qu'on a au moins les classiques. Viens. » Il déposa le livre sur le chariot avant de lui tourner le dos pour l'emmener encore plus loin dans la bibliothèque, près des grandes fenêtres du fond, donnant directement sur le petit jardin de lecture. Il lui montra alors le rayon des ouvrages en Chinois, il n'y avait pas énormément de livres, pas autant qu'en Japonais, mais c'était assez fourni pour satisfaire les amateurs. « Voilà. Tu cherches quelque chose en particulier ? Ils sont classés par auteur mais on peut directement faire une recherche informatique pour voir si on a ce que tu veux. » Il se tourna vers le brun et le regarda, vraiment, il semblait que soit le chinois était très doué pour faire comme s'il n'avait jamais rien vu, soit il avait des pertes de la mémoire immédiate, soit il n'avait VRAIMENT rien à faire de ces cicatrices qui recouvraient sa peau, comme une punition pour ses crimes.   

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Changement de sujet, déstabilisation? A vrai dire, je ne le faisais que pour éviter que notre discussion ne se transforme en véritable pugilat. Et puis, Nash aimait les livres. Je ne savais pas si c'était une passion ou s'il était tombé dedans par hasard un jour et n'en était jamais sortit parce qu'il se sentait enfermé. Bref, dans tous les cas, il connaissait son job et je me disais qu'il était peut-être temps de me faire un peu de culture. J'avais arrêté l'école très tôt pour apporter un salaire supplémentaire à ma famille pour que ma petite sœur puisse être tranquille. Parce que je n'avais jamais pensé réussir quoi que ce soit dans ma vie alors qu'elle avait toutes les chances du monde de faire quelque chose de bien. C'était là ma réflexion. Et c'était un peu ce qui avait toujours régné dans mon esprit depuis mon enfance. Sauf que j'avais envie de découvrir des choses nouvelles, avant qu'il ne soit trop tard. Et puis, il fallait bien que j'apprenne à diversifier mes manières de passer le temps. Draguer et jouer sur mon téléphone à l'hôpital devenait de plus en plus... barbant. Nous arrivâmes devant les étagères de livres et mon sourire se fit encore plus grand. Voir des caractères chinois était un véritable bohneur. L'anglais et le japonais avaient tendance à me sortir par les trous de nez ces derniers temps. Voir ma langue natale c'était comme un grand bol d'air sortit de nul part. M'enfin, j'imagine que peu de monde pouvait comprendre ça. C'était simplement parce que j'avais l'habitude de voir tout ça sans pouvoir y faire grand chose. Pour l'instant, le Japon était le seul endroit où je pouvais me trouver. Malheureusement. Je commençais à étudier les différents livres sur les étagères avant de me rendre compte... que je n'en connaissais aucun. Enfin, certains titres me disaient quelque chose. Mais juste quelque chose. Je n'étais pas comment dire un passionné de lecture. Embarrassé, je me retournais vers mon compagnon, me raclait la gorge avant de me lancer dans quelque chose d’embarrassant.

-"Dis-tu ne serais pas lesquels sont intéressant à lire et pas trop compliqué? Je dois t'avouer que je n'y connais pas grand chose et je ne suis pas un passionné de livre. Je voudrais éviter de me dégoûter encore d'avantage de ce genre de choses."

Nash s'y connaissait pas mal en livre. Peut-être que la littérature chinoise cela lui parlait aussi. J'aurais peut-être du me renseigner sur internet avant. Mais, j'étais du genre à suivre l'impulsion du moment. C'était bien ce qui se passait ici. L'impulsion du moment. Totalement impossible de faire autrement. Je continuais à regarder les livres en faisant la grimace. J'étais peut-être trop ambitieux de me lancer dans ça mais, en même temps, si je ne le faisais pas maintenant... quand est-ce que j'allais pouvoir le faire? Je me posais aussi la question.

-"Rah lalala... Je suis pas très doué sur ça, désolé."

Je ne comprenais pas grand chose, il fallait bien l'admettre.

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Bien que l'entente semblait être redevenue cordiale, les deux jeunes hommes ressentaient la différence dans l'absence de tension sexuelle entre eux. Après tout, le chinois avait eu l'habitude de lui courir après, le grand brun faisant la sourde oreille à ses avances, comme s'il était idiot, inexpérimenté ou simplement pas intéressé, et là, rien, pas même une petite allusion à une œuvre pornographique ou à quoi que ce soit du genre. Pour l'un comme pour l'autre, il était clair que l'ambiance restait un peu tendue, gênée et mal à l'aise. Nash ne savait pas d'où venait l'intérêt soudain de FuHai pour la littérature, mais il n'était pas prêt de revenir sur le changement de sujet. Pas qu'il remette en doute la passion de FuHai pour les romans ou autres œuvres de poésie, mais malgré les nombreuses visites du chinois à la bibliothèque, il n'avait, jusque là, jamais pris la peine de poser la moindre question sur les ouvrages qui s'alignaient sur les étagères, et tout d'un coup, il lui prenait une soudaine envie de littérature. A ces nombreuses questions, le métisse se contente de hausser vaguement une épaule, un peu indécis quant à ce qu'il devait conseiller au brun. « Je ne peux pas te conseiller juste sur ça. Tu préférerais lire un roman ? Un thriller ? Une pièce ? Un documentaire ? De la poésie ? On a pas mal de genres. » Le métisse navigue donc habilement vers les étagères des œuvres en chinois, observant les titres sur les couvertures des ouvrages. Lui même, plutôt branché jeux vidéos, n'était pas du genre à lire des montagnes de livres et n'avait donc pas l'art du conseil comme certains de ses collègues, lui se contentait de faire jouer la carte du charme sur les demoiselles qui venaient lui demander son avis.
« Je préfère les romans de science fiction, ou bien d'aventure. Sinon, les trois quarts du temps, je lis des mangas. » Il haussa une épaule et sourit doucement vers lui, son regard observant ses traits sans y déceler la moindre trace de ce qu'aurait pu déclencher la vue de ses mutilations, pas même la moindre trace d'une réflexion conflictuelle sur les traits élégants de son visage. Nash ne put s'empêcher de ressentir un soulagement tranquille au fond de son cœur, peut être, finalement, que FuHai était complètement honnête quand il lui disait ne voir aucune raison de se sentir dégoûté à la vue de sa peau déformée. Le brun est beau pourtant, véritablement et objectivement beau, n'importe qui aurait pu apprécier les angles doux de son visage, ses boucles brunes, ses grands yeux en amande ou ses lèvres pleines aux sourires cachés, et même si les raisons qui poussaient le mannequin à ne rien lui trouver de répugnant restaient obscures aux yeux du bibliothécaire, il ne pouvait qu'apprécier cette réaction rafraîchissante et alors qu'il se tourne vers l'étagère, il souffle un merci si léger que lui même peine à l'entendre. « Si tu veux on a des classiques que tu aimerais peut être relire. Sinon on doit avoir des mangas ou des comics mais seulement en anglais. »    

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Nash & Fu Hai

Outfit ━ Il fallait sans doute que j'arrête de me casser la tête. Me demander ce qui me plairait ou non, bref, c'était inutile. Le plus intelligent c'était que j'arrête de me poser des questions à tout bout de champs et que je me jette dedans sans plus de questions. Comme quand je faisais du saut en parachute, quand je conduisais une voiture de course et ainsi de suite. J'étais un accro aux sensations fortes alors pourquoi est-ce que je me compliquais tant la vie devant un bouquin, cela en devenait presque ridicule. Bon, la vérité c'est que je ne pouvais pas me reposer sur mes lectures passées pour me lancer sur quoi que ce soit puisque je n'avais jamais rien lu ou presque. En classe, j'étais ce que l'on appel communément un cancre. Je détestais étudier et je n'étais pas doué pour ça. Au contraire de ma soeur. Elle avait hérité de tous les bons gênes. Enfin, c'était ce que je croyais jusqu'à ce que j'apprenne que j'avais été adopté. Il faut croire que j'étais juste stupide vu qui mon père était. Mon frère aîné lui aussi était loin d'être stupide. Bref, mieux valait ne pas y penser. De toutes les manières, j'avais trouvé ma voie avec le mannequinat et je ne comptais pas en changer. Je n'aurais sans doute pas à me chercher autre chose. Après tout, il y avait encore peut de chances pour que je survive assez longtemps pour envisager une quelconque reconversion en dehors de celle d'être allongé entre quatre planches. Bref, pas la peine de penser à ça maintenant, c'était inutile et franchement déprimant. J'attrapais deux livres au hasard, un qui semblait simple et un autre un peu plus complexe. Cela devrait faire l'affaire, après tout, je n'étais pas quelqu'un de trop compliqué et cela ne me servirait qu'à l'hôpital. Je ne comptais pas avoir de livre de chevet. Je n'étais pas un rat de bibliothèque. A vrai dire, je ne venais ici que pour discuter avec Nash ou avoir un peu de calme. Je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche et je soupirais. J'étais sur et certains qu'il s'agissait de mon cher manager qui allait s'énerver parce que j'avais disparu de la circulation. Il était toujours comme ça. Il s’inquiétait pour un rien. Je regardais l'appel et raccrochais. J'offrais un sourire au garçon et ajoutais.

-"Je vais devoir y aller. Le devoir m'appel. Enfin... mon manager uniquement. Il adore me rappeler que ma vie privée intéresse beaucoup de monde et qu'il déteste quand je disparais de son radar. Il est juste possessif. A une prochaine fois. "

Je soufflais comiquement avant de lever la main pour le saluer et partir en direction des comptoirs pour emprunter les deux livres. Il fallait bien que je sois en règle après tout. Je me demandais bien ce qu'il me voulait Dewei aujourd'hui? Je verrais bien après de toutes les manières.

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