Baby it's you

ft. Eunha

Outfit ☭ Satoshi ne pouvait pas laisser passer ça. Cette insolence, ce retournement de situation. Impossible de laisser Eun Ha gagner, d’accepter le compromis. Plus qu’une question d’argent, c’était une question de fierté. Il ne pouvait pas la laisser gagner, remporter cette guerre à demi-mot. Moon Satoshi faisait partie d’une famille de losers, mais il se refusait de perdre face à elle. Un pensée insupportable, une idée absurde. Eun Ha ne pouvait pas prendre le dessus sur lui, c’était tout simplement hors de question. Il ne pouvait aucunement tolérer une chose pareille. Pendant quelques semaines, il y avait réfléchi, tentant de trouver la solution, la meilleure idée possible. Il avait besoin de son argent.

Trouver un lieu de tournage, prendre un joli bentô, s’habiller correctement, l’air du jeune homme parfait, irréprochable. On lui disait souvent qu’il avait l’air un peu naïf, innocent. Et ça lui convenait parfaitement. Certain d’être parfait, il chercha sur internet le dernier lieu de shooting où serait la belle « Airi », il s’y rendit, déjouant la sécurité, il sourit à une membre du staff, se présentant comme un très bon ami du modèle et naturellement, elle lui désigna la petite caravane plus loin. Elle se reposait. Parfait. D’un p as assuré, son sourire toujours collé aux lèvres, il frappa deux coups à la porte, n’attendant pas d’accord pour entrer. Elle était là, et seule.

« Hey, Eunnie. »

Doucement, il referma la porte derrière lui, déposant le bentô soigneusement emballé devant son ancienne voisine. Un peu de nourriture coréenne, pour qu’elle se sente comme à la maison. Ça devait lui manquer, non ? Satoshi affectionnait bien plus les mets coréens que ceux du pays du soleil levant. S’il n’avait aucune attache avec son pays d’origine, il ne pouvait nier qu’il se sentait malgré tout, davantage Coréen que Japonais, même si ça ne signifiait rien pur lui.

« Airi-chan, tu dois avoir faim, je t’ai ramené à manger. » Il désigna une fois encore le bentô, tirant une chaise pour s’installer non loin d’elle. « Je te l’avais dit, que je reviendrai. » Et s’il ne tenait que rarement ses promesses, celle-ci, il ne l’aurait certainement pas abandonné.

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CODES © LITTLE WOLF.

La journée avait commencé tôt. J’enchainais depuis le levé du jour un photoshoot prévu pour un magazine qui sortirait à cet été. Je portais des tenues toutes aussi légères les unes que les autres, et par le temps hivernal qui traversait la capitale japonaise, ce n’était pas du plus agréable. Cependant, la journée se passait bien. Je n’avais pas une minute à moi. Je n’avais pas le temps de penser, de ressasser encore et encore ma situation. Je n’avais pas à me faire de souci. Mon manager veillait au grain, j’enchainais ce qui me plaisait le plus au monde avec un large sourire et le plus exemplaire des comportements.

Au bout de quatre heures, il me fût indiqué que je pouvais prendre une petite pause. Toute de blanc vêtue, j’attrapai rapidement la large veste que ma styliste me tendit pour me recouvrir. Je filai alors jusqu’à la caravane qui me servait d’antre pour la journée. Frottant mes mains l’une contre l’autre, je soufflai légèrement dessus pour me réchauffer. Je sortis mon téléphone portable, m’installai et attendis que le temps passe. J’étais perdue dans mes pensées, bien installée dans ma bulle. Tant et si bien que je réagis à peine lorsque deux coups se firent entendre à la porte. Je pensais d’abord à ma coiffeuse, qui devait revenir me voir avec une couronne de fleurs pour l’ajuster. Au départ, j’avais à peine levé les yeux. Puis, un bento passa dans mon champ de vision. J’arquai un sourcil et relevai la tête pour voir qui était la personne qui pouvait bien m’apporter cela.

« Qu’est-ce que tu fous là ? »

Ma voix s’éleva, alors que je me redressai brusquement de mon assise en le regardant avec un air étonné. Je ne craignais pas que quelqu’un m’entende parler, le véhicule était relativement bien insonorisé. Il désigna le bento une nouvelle fois. Je lançai un regard en coin vers la boîte, peu certaine de pouvoir me réjouir.

« Ta patience est ridiculement faible. »

Ajoutai-je à sa remarque. J’avais bien évidemment espéré que nos chemins ne se recroisent jamais. Cependant, j’étais loin d’être naïve ; je savais que cela allait finir par arriver. Par contre, je ne pensais pas qu’il serait allé jusqu’à venir sur mon lieu de travail… Bien qu’au fond, ce n’était pas la première fois qu’il l’avait fait. Il faudrait vraiment que je revois la façon dont mes shoots étaient promus – me trouver si facilement allait rapidement devenir un problème.
Finalement, je saisis le bento et l’ouvris. Ce n’était pas désagréable de voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Je doutais qu’il y ait mis quoi que ce soit. J’avais peut-être tort. Mais, après tout, il avait besoin de moi et ma petite personne en bonne santé pour mieux m’écraser.

« Quel joli mensonge es-tu allé raconter pour qu’on te laisse venir jusqu’ici ? »

Ajoutai-je alors que je saisis du bout des doigts un bout de chou fermenté. Les photographies avec le vêtement que je portais actuellement étaient terminées, mais, si je le rendais avec une tâche j’allais passer un mauvais quart d’heure. Je décidai d’engager la conversation naturellement, sans doute dû à ma bonne humeur – sans doute également parce que je savais que ça ne durerait pas.

Baby it's you

ft. Eunha

Outfit ☭ Eun Ha aurait du se douter qu’il reviendrait. Satoshi n’avait pas dit son dernier mot, il serait celui qui vaincrait tout ça, qui remporterait leur petit combat. Hors de question de céder devant elle ! Il allait gagner ce petit combat, il allait la mettre à terre, victorieux, le meilleur de tous. Oui, Moon Satoshi devait lui montrer de quoi il était capable. Que c’était lui qui commandait, lui qui devait avoir l’ascendant, le pouvoir. Il devait le lui prouver.
La pauvre savait très bien ce qu’il faisait là, tout comme elle savait ce qu’il voulait. Son fric, encore et toujours et retrouver le dessus. Elle n’avait pas le droit de s’en sortir si bien. Sans doute pas le droit d’être heureuse non plus. C’était presque scandaleux.

« Je suis très patient, tu le sais très bien. »

Il aurait pu venir plus tôt, mais il avait attendu, laissant les choses mariner un peu. Il fallait qu’elle l’oublie, qu’elle s’imagine qu’il ne viendrait plus, c’était plus amusant ainsi. Et, accessoirement, il devait trouver un plan. En avait-il seulement un, actuellement ? Sans doute pas, mais il avait cruellement besoin d’argent. Besoin de son argent à elle, surtout. Souriant, il finit même pas rire à sa question. Un joli mensonge ? Au fond, pas vraiment. On disait qu’il fallait garder ses amis près de soi, mais ses ennemis, encore plus près.

« Que nous sommes deux amis très proches. » Son sourire s’accentua un peu. « J’espère ne pas avoir évoquer trop de fantaisies dans leurs esprits… Imagine, s’ils pensent que la jolie Airi est prise… »

C’était ses fans qui allaient déprimer, les pauvres. Satoshi sourit un peu plus, riant pour lui-même en les imaginant, plein de désespoir. Mais au fond, ce n’était pas son problème, il s’en foutait pas mal, il voulait juste atteindre son objectif.

« Je t’ai manqué ? T’as pas l’air contente. » Il prit un air faussement touché, triste de voir que son enthousiasme n’était pas partagé. Dommage.

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CODES © LITTLE WOLF.