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Ce message a été posté Mer 15 Fév - 17:36 Tenue ♔ C’était le bouquet. Comme s’il n’y avait pas encore suffisamment de raisons de me lamenter sur mon existence, de déprimer et de rager à la fois contre un certain nombre de personnes, il fallait qu’on vienne m’en claquer une autre à la figure. Comme si je n’étais pas assez consciente que ma vie sentimentale était un désastre monumental, chose que je persistais à nier en traînant avec Fu Hai par exemple et à moquer les couples horriblement attachants. Depuis la naissance de Roxas, j’étais résignée au fait que je ne trouverais probablement personne pour m’accompagner au long du parcours d’épreuves que représentait ma vie, un enfant qui n’était pas le sien n’aidant jamais à consolider les liens affectifs. Sans compter le joyeux tableau familial en arrière-plan. Echec et mat, ce n’était même pas la peine d’y songer. Sauf que des petits comiques, dont j’ignorais l’identité, ont jugé judicieux de m’inscrire à cet évènement idiot consacré à la Saint-Valentin. J’avais bien vu les affiches traîner un peu partout dans la fac, mais l’idée d’y participer ne m’avait pas effleuré une seconde. Bon si, peut-être deux, avant de me raviser parce que c’était tout simplement ridicule. Mais il fallait croire que j’avais été inscrite à mon insu, sinon comment aurais-je reçu ce sms avec le lieu et l’heure du rendez-vous ? C’était grotesque. J’avais bien songé à ne pas y aller, ignorer cette mauvaise plaisanterie sans état d’âme, rien n’aurait changé. Mais je n’avais pu ignorer le fait que la personne avec qui j’étais supposée avoir rendez-vous serait peut-être blessée de se faire poser un lapin – quand bien même ça ne serait pas vraiment ma faute – avec tous les effets que ça pouvait avoir, déception, perte de confiance en soi, dépression, et j’en passe. Bien qu’il y ait également la possibilité pour que le garçon se soit inscrit juste pour rire, je ne pouvais pas non plus faire abstraction de cette probabilité et j’avais enfilé une jolie robe offerte par ma mère, en me confortant dans l’idée que c’était l’occasion de la mettre. Pour une fois que je pouvais me la jouer sophistiquée, je n’allais pas m’en priver, c’était toujours bon pour se réconforter. Je m’étais ainsi rendue au restaurant indiqué, un lieu romantique à faire vomir et m’étais installée, quelque peu nerveuse. D’où la nécessité de sortir rapidement une cigarette pour soulager le stress qui s’emparait de moi. Je me demandais bien ce qu’on allait encore penser de moi, car ça se saurait pour sûr. Heureusement que le lieu possédait un coin fumeur, même si mes manières pouvaient interpeller mon partenaire, il ne fallait pas trop me demander non plus. La main tremblante, je commençai à parcourir le menu avec un faux air curieux, ma cigarette dans l’autre main et les yeux fixant mon téléphone de temps à autre. |
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