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Hye Ni & setsuna

tenue ••• C'est incroyable à dire, mais mon bureau m'a manqué. Après ces quelques jours à ne rien faire dans l'appartement à Haru, je suis revenu à mon travail, dans l'agence de journalisme. Ma jambe est guéri, la plaie s'est bien refermée grâce aux nombreux points et marcher n'est pas si difficile. Au cours de ce repos forcé, j'ai largement eu le temps de me reposer, de lire, de regarder des vidéos, de jouer avec mon chat et le perroquet de mon « ami » ou de fouiner chez lui. C'est plus fort que moi, il a fallut que je mettes mon nez partout et découvre une pièce secrète. Malheureusement, je ne peux en parler à personne. C'est entre lui et moi, puis je n'ai pas envie de divulguer cette information, ni de perdre cette petite exclusivité ou dévoiler notre moment intime. Ce fut bref, mais intense. évidement, je le garde pour moi. D'ailleurs je n'ai rien relancé avec Haru, je n'ai pas non plus reparler de cette fois-là dans sa chambre de torture. Peut-être que je n'ai pas eu l'occasion, peut-être que je n'ai pas trouvé l'intérêt. L'un comme l'autre, je n'ai rien fait mais je compte le faire à l'avenir.

Mes lunettes sur le nez, une tasse de café à la main, je retourne dans mon bureau encore plus motivé que d'habitude. Je devrais sortir un peu d'ici, partir à la recherche d'un nouveau client et écrire de beaux articles pour mes chers lecteurs. Or, je viens à peine de revenir et j'ai de la paperasse à remplir, signe que même absent, le boulot ne s'arrête pas. Je suis assis à mon bureau, un stylo à la main et une pile de feuille fasse à moi. Quand je vois ça, j'ai la sensation d'être président ou maire, à signer ou à répondre. Quand je termine cela, je dois encore ouvrir ma boîte mail, lire et répondre à tout mes messages que je n'ai pu vérifier durant mon arrêt maladie. Voilà la raison qui me pousse à ne jamais m'arrêter, sinon je me fait submerger par le travail et n'en vois plus le bout. Buvant une gorgée de mon café, je souffle en reculant mon siège à roulette, tournant celui-ci vers les baies vitrées remplaçant un pan de mur. Devrais-je rester un peu plus tard ce soir pour terminer ou continuer demain ? Telle est la question. Finalement, je perds du temps à observer la rue à travers les fenêtres, la clim me chatouillant la nuque de son air frais. Si mon bureau m'a manqué, à présent c'est l'appartement de Haru qui me manque.

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MACFLY

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tenue ••• Elle n’a rien vu venir. Pas la confirmation de ses pires craintes, pas plus que le départ de son fiancé, dans le plus grand secret. Il est parti, comme ça, sans rien dire, sans nouvelle ni explication, il a disparu. Tout simplement. Désemparée, pour sûr qu’elle l’est. Jamais elle ne s’est sentie si démunie, si prise au dépourvu, pas sans plan de secours. Ce n’est pas dans sa nature, une chose comme ça elle l’aurait anticipée, elle l’aurait vue venir et aurait préparé un plan en conséquence. Mais non. Elle s’est laissée prendre au piège, elle s’est laissée être blessée par les circonstances et, pire encore, elle a laissé l’autre la prendre au dépourvu avec ça. Aux dernières nouvelles, leur petite bagarre n’a pas eu de réel écho auprès de l’administration, simplement auprès des élèves. Sans doute une discrétion bien placée pour ne pas faire de vagues, surtout pas avec sa famille. Ce serait tellement dommage de les contrarier, en leur apprenant que leur fille n’est pas si irréprochable que cela. Quel gâchis ce serait, surtout avec de si bons résultats et un si bon comportement en classe. Et avec une place de choix au conseil des élèves. Non, comme toujours, ces gens avaient préféré fermer les yeux et faire comme si rien ne s’était passé. Alors qu’elle aurait voulu tout le contraire, elle aurait adoré se faire coller pour son mauvais comportement, se faire remettre en place, parce que non, frapper quelqu’un n’était pas une bonne chose. Même si c’était pour rendre des coups. Elle s’est fait horreur ce jour-là, elle regrette facilement les trois quarts de ce qu’elle a pu dire à cette fille. Mais elle ne peut pas vraiment revenir là-dessus, c’est trop. Tout ce que Hye Ni peut faire, c’est aller de l’avant et prier pour que ses parents ne lui coltinent pas un autre fiancé de force d’ici la fin de ses études.

En attendant, elle a besoin de voir quelqu’un, quelqu’un avec qui parler, sans prise de tête. Et se plaindre un peu aussi, parce que même si elle vit dans des conditions pour lesquelles certains sont prêts à tuer, elle a besoin de partager ses soucis. Ce n’est pas le groupe d’ « amies » qui l’accompagne un peu partout qui pourra comprendre, oh non. Elles lui diraient simplement à quel point elle a de la chance que ses géniteurs veuillent lui garantir un si bel avenir. Un avenir si beau qu’elle a envie de vomir chaque fois qu’elle y pense. Le pire ? A force d’entendre son père parler de lui trouver un nouveau parti, elle s’est renseignée sur cette histoire de stérilisation volontaire. Pour vrai. Elle en est à ce point. Alors ce jour-là, elle a décidé d’aller au bureau de Setsuna au lieu d’aller voir le médecin et se renseigner un peu plus encore. C’est plus sage. Et plus divertissant, car elle pourrait lui poser des questions, en apprendre plus sur ses amours. Comme promis, elle est venue armée, avec deux latte et deux énormes donuts, qui viennent du meilleur coffee shop qu’elle a trouvé, celui qui fait le plus ricain. A l’accueil, on met un moment avant de la laisser passer, elle ne travaille pas ici, non, mais la simple vue de sa carte d’identité lui ouvre les portes. Décidément. Sans tarder, elle fonce droit vers le bureau de son ancien tuteur, d’un pas guilleret et décidé. Sans gêne, elle prend une chaise à roulettes inutilisée et s’installe à côté de lui. « Saluuuut ! Tu n’attends personne j’espère ? Non ? Parfait, lance-t-elle joyeusement en posant ses trouvailles sur le bureau, regarde, je suis venue en paix. C’est le meilleur encas qui puisse exister. ». Du moins, à Tokyo. Parce qu’à Los Angeles, elle aurait facilement pu lui trouver un truc trois fois plus sucré. Et donc meilleur par définition, évidemment. D’un air décomplexé, Hye Ni croise les jambes et avance le latte et le donut vers Setsuna, peinant à cacher son enthousiasme. Il en faut peu pour la remettre d’aplomb. « Alors ? Quoi de neuf ? Je veux tout savoir, sans filtre ni omission. ». Elle s’est avancée dans son travail exprès pour prendre le temps de rester autant qu’elle le souhaite, il ne faut pas pour qu’elle entende simplement parler de se tenir la main. C’est un peu sa série du moment, et elle a besoin de se mettre quelque chose sous la dent.

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MACFLY

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Ce café provenant de la machine du bureau a un goût trop amer, presque immonde. Du café soluble, en poudre, le truc mélangé à de l'eau chaude. Un café qui refroidit généralement sur un coin de mon bureau, tandis que je me plonge dans la lecture de mes mails ou l'écrire d'une réponse, d'un article. Un café qui me sort par les yeux, à ma grande surprise, moi qui adore cela. Avachit sur ma chaise, mes yeux vont et viennent sur mon écran, lisant les lignes qui défilent et s'emmêlent comme des serpents. Ce congé forcé m'a rendu lent, presque lasse de mon boulot quotidien .... Dire que je donnerai ma vie pour mon travail, quitte à passer mes nuits dans cette pièce, sur ce siège à roulette. Je n'aurai jamais cru que les choses pouvaient changer, étant piégé dans une routine plaisante. Sortir, c'est sûrement la seule chose dont j'ai le plus besoin en ce moment. Sortir, ou voir quelqu'un qui pourrait me faire oublier que je suis de nouveau enfermé ici avec moi-même comme unique compagnie. C'est le moment parfait choisit par mon ancienne stagiaire pour débarquer dans mon bureau, s'installant à côté de moi. Mes yeux se posent sur elle et le coin de mes lèvres s'étirent doucement, ravi de la voir ici entre ces quatre murs. Je commence à croire que la seule chose que je pourrais voir aujourd'hui en dehors de mon ordinateur, serait ce tableau accroché sur le mur, censé représenté un paysage de printemps, avec ces cerisiers en fleur et ce ruisseau serpentant à l'infini.

« à mon grand malheur, non. » Répondis-je, content de pouvoir lui adresser la parole. De la jeune fille, mes pupilles se dirigent sur ce qu'elle vient de déposer sur mon bureau. Des gobelets et une boîte à gâteau, de quoi faire scintiller mes iris de mille étoiles. « Tu es une déesse, Hye Ni. » Ma voix se fait comme un supplice, un murmure. Je commençai à croire que la seule chose que je boirais aujourd'hui était ce café noir sans sucre de la machine. Attrapant le gobelet entre mes doigts, j'ose un coup d'oeil au liquide couleur sombre et souris davantage. « Rien qu'à l'odeur, je devine que c'est super sucré. » Fis-je en humant la délicieuse odeur qui s'échappe du récipant, une odeur de café, de crème et de sucre. Relevant mon regard sur elle, cette esquisse reste ancré sur mes lèvres. « Je vais bien, si c'est ce que tu demandes. Et toi ? » Je commence doucement, buvant une gorgée de la boisson en lâchant un son de pur bonheur. Rien à voir avec ce café froid trônant sur mon bureau comme un vestige de l'époque dernière. « J'étais en arrêt quelques jours. Devine où j'ai passé ce temps ? » Mon rictus malicieux en dit long sur mes pensées. Elle connait l'existence de l'écrivain, la seule personne qui m'intéresse autant, au point de me faire oublier mon travail.

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MACFLY

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Quoi de mieux qu’un bon latte et une bonne pâtisserie pour lui ouvrir les portes des derniers potins ? Peut-être exagère-t-elle, mais à ses yeux, c’est une distraction dont elle a besoin, qui est devenue presque nécessaire. Comme si la seule manière de fuir ses problèmes était d’entendre les histoires des autres et, en l’occurrence celles de Setsuna. Après tout, il lui avait promis un compte-rendu régulier, elle est en droit d’exiger son dû. Encore davantage en temps de crise où elle ne peut pas même compter sur son rôle de vice-présidente du conseil des élèves pour se changer les idées. A croire que tout est devenu rose autour d’elle et que Hye Ni est seule dans son malheur. Loin de là, mais le silence sur ce qui peut se passer à l’université lui donne cette impression. Ce qui est d’ailleurs plus inquiétant que si elle entendait des plaintes. A suivre. Obtenir son autorisation pour entrer dans les bureaux est un jeu d’enfant, l’installation de son père au Japon lui permet déjà de profiter de la renommée de son nom. A force, elle ne sait plus si elle doit en rire ou s’en désoler, elle ne sait pas si elle doit adresser un regard d’excuse aux personnes face à elle ou rouler des yeux parce qu’ils la laissent passer. Pour l’heure, peu importe, elle a besoin de discuter avec son ancien tuteur de stage et les moyens employés ne l’émeuvent guère. Surtout qu’il ne s’en formaliserait vu le butin qu’elle lui apporte.

Un sourire satisfait prend place sur ses charmants traits face à l’éloge qu’il lui adresse. Elle n’est pas peu fière de cette réaction, plus que spontanée, elle a mis son cœur à l’ouvrage, même si ce n’est pas elle qui les a préparés. Si ça suffit à ravir son vis-à-vis, c’est déjà fantastique et elle ne le laissera pas seul à profiter de ces mets délicieux. Après tout, elle s’est donnée de la peine pour trouver ces trésors. « Je sais, je sais. Tu pourras m’ériger un temple un jour entre deux articles. ». Ses mésaventures récentes n’ont en rien entaché son caractère espiègle, qu’elle ne peut montrer qu’en présence de personnes de confiance. C’est d’autant plus vital qu’afficher un air imperturbable est devenu pénible, éreintant, depuis que son fiancé a disparu sans prévenir. Et ce, en la laissant gérer l’autre folle qui s’est ramenée devant elle sans prévenir. L’horreur. Setsuna peut bien lui accorder un peu d’indulgence pour qu’elle puisse se défouler. « C’est pour ça que c’est si bon », fait-elle remarquer en prenant une gorgée de son latte, qui lui donne l’impression de revivre. Rien de tel que des mets typiques des States pour se requinquer, c’était son ultime secret. Enfin, avec le tatouage grotesque qu’elle doit s’efforcer de dissimuler suite à une bêtise énorme de sa part. Et elle n’est pas assez courageuse pour aller se le faire enlever, sobre. Et comme elle ne veut plus jamais être saoule… bref, un problème sans solution.

« Sûr ? Parce qu’on dirait une âme en peine que je viens de sauver de la potence, dit-elle d’un air un peu moqueur, oh, parfait ! Mon fiancé s’est fait la malle, sa soi-disant copine est venue m’agresser… Je nage dans le bonheur ! ». Elle n’est pas venue parler de ça, mais pourquoi le cacher ? Toute l’école va le savoir, à quoi bon. Si ça peut encourager le journaliste à partager ses aventures, tant mieux. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres à l’entente des dires de Setsuna, elle rapproche son siège du sien, pose ses coudes sur le bureau et incline sa tête, plus que captivée. « Oooooooh, petit coquin !, lance-t-elle en le tapant gentiment sur le bras, et alors ? Du concret en vue ? Je veux les détails. ». Pas question de passer à côté d’un si beau récit. Elle s’imaginait déjà des scénarios dignes des plus grandes comédies romantiques, voire tragiques, à la Moulin Rouge quoi. En leur souhaitant d’être plus heureux à l’avenir, évidemment, un happy ending s’imposait.

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MACFLY

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Il n'y a rien d'intéressant à bosser dans un bureau, si quelqu'un veut mon avis. Le temps paraît long et maussade, alors qu'il fait si beau dehors. Mon petit truc à moi, c'est de farfouiller à l'extérieur. Disons que je suis une sorte de chien qui creuse pour trouver un os et ensuite le mâchouiller dans sa niche, au calme. Là, j'ai plutôt l'air d'être un clébard retenu par la pluie, triste et isolé. Une chance qu'un rayon de soleil vienne illuminer ma journée d'averse, rendant cela plus supportable qu'il ne paraît. La visite de Hye Ni me fait toujours plaisir, peu importe le moment où elle se pointe. Que je sois occupé ou non, je m'en réjouis à chaque fois. Encore plus quand elle vient les bras chargés de bonne chose à boire et à manger. Elle sait comment me prendre par les sentiments cette demoiselle. Là, je ressemble à un chien qui aurait le droit de rentrer dans la maison de ses maître le temps que l'orage passe et qu'il puisse retourner gambader dehors, même si c'est moins sûr pour moi que je puisse errer dans les rues de Tokyo à la recherche d'un scoop. « Un temple en carte de visite, ça te va ? » Il n'y a que ça dans mes tiroirs, carte de visite à mon nom, papier pour écrire ou imprimer, des trombones, des agrafes, ce genre de matériel que l'on trouve dans un bureau. Par contre, si elle vient souvent avec des cafés, je pourrais lui faire un temple en gobelet.

L'odeur est alléchante, autant que la perspective qu'elle vienne me voir avec des choses à me dire, pleins de chose à me dire. Je connais Hye Ni, elle ne vient ni les mains vides, ni la tête vide. Je dois m'attendre à des récits, des questions, des résumés à lui faire comme une thèse de l'un de ses cours. Avec ce latte, je me sens comme dans l'une de ses séries Américaine, les experts, NCIS, etc. Sauf que je ne suis pas de la CIA, ni du FBI et encore moins d'un quelconque organisme relié à la justice. Je ne suis qu'un journaliste, un raconteur d'histoire. Tenant le gobelet entre mes doigts, je me délecte de cette chaleur qui s'en dégage, l'oreille tendue vers mon amie. Oui, parce qu'elle n'est plus tellement ma stagiaire, mais plutôt une bonne amie. Une âme en peine ? « Il se pourrait que ce soit le cas. » Et qu'elle vient me délivrer de mon calvaire insurmontable à moi seul. Hye Ni met carte sur table, dès le début. Elle ne conserve même pas un as dans sa manche, au cas où ce ne serait pas assez palpitant d'apprendre qu'elle s'est faite larguer en beauté. « Donc, il n'a choisi aucune de vous deux ? » Je ne devrais pas l'interroger comme ça, de manière si indiscrète et directe, mais c'est plus fort que moi. Son fiance se barre et il laisse derrière lui les deux filles. « Ta définition du bonheur me laisse perplexe. »

Si elle me parle de son fiancé et de son ennemie jurée, je peux bien parler de mon aventure avec celui qui me préoccupe dernièrement. Hye Ni ne tarde pas à s'approcher et à tendre l'oreille, sûrement curieuse. Elle qui voulait un compte rendu sur ma relation, elle va être servi. Concret ? Peut-être pas jusque là. « Il m'a hébergé quelques jours, mais je ne peux pas dire que je sois prêt à me marier. » Façon de parler, Haru ne pense sûrement pas à moi de cette façon. « Je me suis fait agressé moi aussi, et pas par la copine de mon écrivain. » Dis-je, montrant la marque barrant le creux de ma main, là où j'ai voulu retenir la lame du couteau. La cicatrice est encore fraîche, mais suffisamment refermé pour ne plus nécessité de bandage. « Je ne sais pas encore si je devrais remercier cet homme de m'avoir attaqué ou si je dois lui en vouloir ? Après tout, j'ai eu droit à séjour chez Midoriya. » Autant le nommer par son nom de famille, même si son prénom m'a démangé la langue. Je ne suis pas fou au point d'être reconnaissant envers mon agresseur, surtout qu'il aurait pu m'expédier à la morgue, sans billet retour.

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MACFLY

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Satisfaire les besoins du journaliste ne paraît pas si compliqué, de bonnes choses à manger et une merveilleuse discussion en perspective, que demander de plus ? C’est également vrai de son côté, au fond, Hye Ni aime les choses simples, celles qui ne demandent pas d’être passées en revue plusieurs fois pour en trouver tous les sous-entendus. S’échapper de ce monde superficiel, voilà ce qui lui suffit, avoir un interlocuteur auquel elle peut parler sans détour. Et sans crainte d’être enregistrée et que ça se retrouve contre elle, même si pour être honnête, à cet instant, elle n’en a cure. Son seul souhait est d’en savoir plus sur l’histoire passionnante digne d’une série entre Setsuna et ce fameux écrivain, peut-être jouerait-elle les stalkeuses à l’occasion. Avec la connaissance complète de son ancien tuteur, en revanche, elle se passerait volontiers de son approbation. Elle hausse les épaules avec lassitude à sa réponse, des cartes de visite, c’est mieux que rien, non ? « Je suppose. Je vais m’en contenter pour l’instant mais fais gaffe, le jour où je te ramène mieux, les prix augmenteront. ». Car oui, elle peut faire mieux. Elle pourrait boucler un vol pour lui et son romancier vers Los Angeles, avec la liste des meilleurs choses à manger. Et mieux vaut ne pas la mettre au défi.

Sans attendre, elle ne manque pas de relever le désespoir qu’elle a aperçu sur la face du jeune homme quand elle est arrivée. Aussi passionnant cela est-il, être journaliste n’est pas forcément de tout repos, ou de tout entrain. On est toujours dépendant de la nouvelle et quand il n’y en a pas, le temps devient vite long. Surtout si on a le malheur d’avoir des collègues complètement dans leur bulle et que regarder un écran vide devient sa seule option. Elle en aurait presque les larmes aux yeux. Heureusement, évoquer sa vie sentimentale permet sans doute à son interlocuteur de relativiser, car oui, pour le coup, on a touché le drame. Dans la catégorie VDM, elle détient probablement encore la palme. « Non. Il s’est barré. Sans nouvelle, sans mot d’adieu… rien. Le silence radio du lâche un peu. ». Depuis quelques temps, elle avait pris de la distance par rapport à tout ça et avait réussi à faire ce dont elle était incapable jusqu’alors : diriger sa rancœur contre Emon. Car celui qui avait joué avec elles, consciemment ou non, c’était lui et il aurait pu faire bien mieux. Au moins pour son départ. Et ça, elle l’avait mauvaise. « On fait ce qu’on peut. Au moins, je ne vais pas me marier à la fin de mes études, relativise-t-elle en haussant les épaules, sauf s’ils me trouvent un autre prétendant d’ici là, mystère. Je te tiendrai au courant. ». C’était aussi pas mal en matière de feuilleton, l’avenir le lui dira.

Le plus intéressant vient enfin, le moment d’écouter ses péripéties avec son âme sœur. Un sourire béat éclaire son visage, elle en vomirait presque des arcs-en-ciel. Sans exagérer. « Pas grave, le mariage c’est tellement surfait. », commente-t-elle en roulant des yeux. Si on lui demande son avis, elle dira aisément que ça n’en vaut pas la peine, pas quand elle voit où en sont arrivés ses parents. Bien que ce ne soit pas une fatalité, mais bon, elle préfère s’épargner ce risque. S’engager implique au final beaucoup trop de choses, car qu’aurait-elle fait si les fiançailles avaient abouti et qu’Emon l’avait abandonnée alors qu’ils étaient mariés ? Elle aurait eu l’air fine tiens. Elle retient un rire nerveux à la vanne de Setsuna, une vanne étrange pour quelqu’un qui raconte s’être fait agresser. « C’est son nom ? Joli, fait-elle remarquer avant de prendre une première bouchée de son donut, mais pourquoi tu le remercierais ? C’est comme ça que tu as eu des jours de repos ? Et que tu as eu droit à un infirmier personnel ? », dit-elle avec un regard entendu. Elle veut des détails et ne s’en cache pas, à quoi bon ? Néanmoins, cette histoire d’agression la tracasse, elle s’inquiète tout de même pour le journaliste. « Pourquoi tu t’es fait agresser au juste ? ». Si l’autre l’avait frappée, c’était par jalousie et elle de même, alors elle veut connaître le motif de cet homme mal intentionné. Et le détruire par ses propres moyens si l’envie l’en prend, mais ça, elle ne lui dira pas..

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• C'est toujours plaisant de discuter avec Hye Ni, parce que même si le sujet est sérieux, nous trouvons le moyen de rire et de plaisanter. Pour le moment, c'est surtout des petites blagues, rien de bien intelligent. Elle a ramené des bons trucs à boire et à manger, donc en échange je devrais la vénérer et lui construire un temple. Je propose en carte de visite, n'ayant que cela sous la main. « J'ai des agrafes, sinon ? Ou des stylos ? » Je la taquine, riant doucement. Sûr, si elle m'offre un voyage à l'autre bout du monde avec Haru, je ne me contenterais pas d'une statue en agrafe mais plutôt d'un truc qui vaut le détour. Quoi ? Je ne sais pas encore, mais je trouverais la perle quand je l'aurai sous les yeux. Pour le moment, je n'ai pas besoin d'un vol pour Los Angeles. Je préfère me contenter des choses simples de la vie, comme une balade en ville ou un tour à la campagne. Voilà, du simple.

Hye Ni me sauve de ma petite routine affligeante, je ne saurais comment la remercier de sa visite, et surtout de me sortir de ce fardeau qu'est ma vie au bureau. Normalement, j'ai de quoi faire. Des articles à écrire, des mails à répondre, des lectrices avec qui parlementer par message privé. Or, je n'ai rien de tout cela pour aujourd'hui. Avec mon arrêt maladie, les collègues ont dû se débrouiller sans moi et maintenant que je suis de retour, je dois encore attendre avant de chasser le scoop. ça me frustre, mais je ne peux faire autrement. Sans cet arrêt, peut-être que j'aurai masse de chose à faire. Hye Ni me parle de son fiancé et j'avoue que cela m'a grandement manqué. Sa vie sentimentale m'intéresse autant que la mienne intéresse la demoiselle. Donc, cet Emon a décidé de mettre les voiles. Peut-être pour n'avoir aucun choix à faire ? Peu importe son choix, on ne le saura sûrement jamais. « Trop de pression ? Ou alors il a trouvé mieux ailleurs. » Je ne dis pas ça pour la contrarié, mais il me faut toujours une raison aux agissements des gens. Dans son cas, je ne comprends pas pourquoi il a disparut si soudainement, sans nouvelle. Pas de mariage ? Elle est jeune, elle a le temps pour se trouver un prince charmant. « Et si le prochain se barre encore ? Tes parents n'en auront pas marre de parier sur le mauvais cheval ? » Parce que bon, les mariages arrangés, c'est justement pour s'arranger entre familles. Que ça plaise ou non aux enfants concernés, ils s'en fichent. C'est triste comme mentalité, pourtant c'est monnaie courante dans les grandes et riches familles.

Aborder ma vie amoureuse n'est pas un fléau pour moi, j'ai plutôt l'impression de n'avoir rien à cacher à mon ancienne stagiaire. évidement, je ne parlerais pas de ce passage intime dans la chambre de secrète de l'écrivain. Justement parce que ça doit rester secret. Et parce qu'elle veut ma vie sentimentale, pas ma vie intime. « Tu as raison. » Le mariage c'est surfait, puis je n'ai aucun soucis à me faire avec Haru. C'est un homme, ça explique tout. ça m'arrive de me plaindre, comme tout le monde. Pourtant, c'est rare que je sois sérieux sur un sujet délicat, sauf si c'est vraiment grave tel que le décès. Là, ce n'est qu'une attaque surprise d'un homme masque. Certes, c'est grave, mais je ne suis pas mort pour autant. Hochant doucement le menton à sa question, je confirme qu'il se nomme Midoriya. « Oui ? Si ce n'était pas arrivé, j'aurai continué à bosser comme un bourrin. » Pas de jour de repos, pas de prise de conscience. Enfin, je ne vais pas non plus remercier mon agresseur de m'avoir cloué dans un lit et enfermé dans un appartement pour plusieurs jours. J'ai perdu des offres incroyables par sa faute, des témoignages et des interviews que je voulais depuis longtemps... Voilà, toujours le boulot. Pourquoi ? J'hausse les épaules, croquant dans mon donut. « Je ne sais pas encore. La police bosse dessus, mais je n'ai eu aucun retour pour l'instant. » ça pourrait être n'importe qui autour de moi que je l'ignorerai complètement. Néanmoins, ma vie ne s'arrête pas. « Je suis plutôt chanceux de m'en sortir avec une simple coupure. » Deux, si je compte la paume de ma main, là où j'ai voulu stopper la lame. Une idée folle dû à l'adrénaline, sur le coup je n'ai pas réfléchi... Mais c'était mieux ça qu'un coup de couteau.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• A bien y regarder de plus près, rendre visite au journaliste occupe aussi un peu le temps de Hye Ni. Ses amis – les vrais – se comptent sur les doigts d’une main et ils sont souvent aussi occupés qu’elle, sinon plus. Cela prend du temps de se faire traîner d’évènement mondain en soirée pompée, ou même d’être consciencieux concernant son travail scolaire. Tout le monde n’a pas ses facilités et parfois, elle le regrette bien. C’est presque si elle n’irait pas faire les devoirs de ses proches, juste pour qu’ils puissent lui consacrer un peu plus de temps. Mais, d’abord ce serait étrange, ensuite il faudrait qu’elle comprenne parfaitement le japonais et qu’elle excelle en toutes les matières. Chose surprenante, ce n’est pas le cas, elle brille déjà dans ses matières, c’est plus que suffisant. Ainsi, si elle paraît faire une fleur à Setsuna en venant le voir, il lui en fait une également en la recevant, l’aidant à tuer le temps et ce, à des fins utiles. Elle haussa les épaules en soupirant avec son histoire d’agrafes et de stylos. Non, ils n’ont décidément pas les mêmes standards, elle qui était prête à l’envoyer au States par avion. Peut-être y penserait-elle pour Noël.

Elle n’avait pas prévu de parler d’Emon, ce fourbe lâche qui l’avait abandonnée. Seulement, elle n’a pas pu éviter la question et d’ailleurs, elle n’a pas eu envie de mentir ou d’ignorer. Les gens vont commencer à le savoir de toute manière, elle n’a plus sa bague au doigt, forcément, ça attire l’attention. Comme si l’altercation avec l’autre folle n’avait pas suffi. Le moindre mal est qu’elle a le beau rôle dans l’affaire, celui de la femme trahie, désabusée, quand bien même cela peut susciter des moqueries. « Who knows ?, soupira-t-elle, au moins, c’est mieux qu’il soit sorti de ma vie maintenant. C’aurait été plus compliqué si on s’était finalement mariés… ». Rien que cette pensée la répugne. Il n’a pas été des plus courageux, à ne pas vouloir l’affronter en face, mais au moins, il ne l’a pas entraînée dans une vie où elle aurait été prisonnière d’un malheur sentimental sans fin. On se console comme on peut. A la question de son interlocuteur, Hye Ni ne peut réprimer un rire franc, sarcastique et défaitiste. « Il faudrait plus que cela pour les arrêter. Ils sont divorcés et ils ne voient pas l’incohérence d’un mariage arrangé, alors bon… I guess we’ll wait and see. ». Avec un peu de chance sa sœur débarquerait et la prendrait sous son aile. L’espoir fait vivre.

Plus intéressant dans l’affaire, les péripéties de son ancien tuteur de stage. Son quotidien n’a pas été de tout repos non plus semble-t-il, de là à se faire agresser, elle n’y aurait jamais pensée. Il ne laisse rien paraître en tout cas, on ne devine rien en le voyant, un prodige. Ça ne vaut pas un mariage, et ils s’accordent pour dire que c’est futile, mais c’est une avancée. Surtout pour se faire chouchouter par son aimé. « Tsss… Les pauses ne valent juste en cas d’agression. Un jour, je vais t’acheter un timer et tu devras partir sinon il continuera à te casser les oreilles. Ne déconne pas, je vais sérieusement y penser. », le menace-t-elle, à moitié en train de manger son donut. Travailler est important, elle ne le contestera pas sur ce point, mais se reposer également, sinon comment travailler de manière efficace ? Setsuna a beau être talentueux, ce n’est pas une machine, elle va se procurer le numéro de ce Midoriya et lui demander de le cloîtrer, au moins pour les week-ends. En attendant, cette histoire d’agression la tracasse et elle compte bien à ce que le fautif se retrouver derrière les barreaux. « Je vois. Espérons qu’ils l’attrapent vite. ». Elle ne manquerait pas de passer au commissariat en sortant à cet effet. Son nom aiderait peut-être à accélérer les choses. Comme quoi, on n’est jamais vraiment en sécurité en présence d’individus mal intentionnés. Chose qui n’est pas sans lui rappeler un certain épisode qui lui est arrivé à Los Angeles. « Oui, tu peux le dire. Heureusement qu’il était là au bon endroit, au bon moment. On ne sait pas ce qui aurait pu se passer…, dit-elle d’un air songeur, avant de se reprendre, et alors ? Qu’est-ce qu’il s’est passé chez l’écrivain ? ». Mieux vaut poursuivre sur une note plus joyeuse, pour l’un comme pour l’autre.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Si Hye Ni m'interroge sur Haru, j'ai le droit de la questionner sur Emon. C'est tout à fait normal, non ? Un échange, c'est ainsi que ça se nomme. Je lui donne les informations qu'elle désire à mon sujet et à contrario, elle m'apporte les réponses que je souhaite pour combler ma petite curiosité. Je ne vais pas divulguer les histoires d'amour qu'elle me raconte, loin de là. Disons que c'est une discussion secrète, prise devant un bon café et des donuts. Un peu comme les réunions de la reine d’Angleterre autour d'une bonne tasse de thé fumante. Je soupçonne la jeune étudiante d'avoir plus de chose intéressante à raconter que moi. « Un mal pour un bien ? » Elle se détache d'un fardeau pour vivre plus librement, jusqu'au prochain fardeau à porter. Comment ce serait déroulé les événements si elle s'était marié avec un homme pareil ? L'aurait-il trompé à la première occasion ? Serait-il sincère avec elle ? Dans le fond, on dit toujours qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné. Je ne jure pas par ce dicton, mais il a une part de vérité malgré lui. Puis, quand on est seul, les choses sont beaucoup mieux faite qu'à plusieurs. Les familles comme celles de Hye Ni m'échappe largement, je ne comprends pas le principe de vouloir marier ses enfants à ceux des autres sans demander leur avis au préalable. ça ressemble à un jeu de poupée, à des marionnettes et je trouve ça triste que toute la confiance d'une famille se tienne sur un équilibre aussi faible. Que ferait les parents de Hye Ni si elle venait à refuser un mariage ? Seraient-ils assez fou pour la déshériter ou la mettre à la porte ? Je devrais bosser ce sujet, sûrement est-ce très intéressant à savoir. « Je ne comprendrais jamais ton monde. N'as-tu pas le droit de vivre comme tu l'entends ? » C'est regrettable, mais je ne peux malheureusement rien faire contre ça.

Maintenant qu'on a parlé de Hye Ni et de son fiancé disparut, il serait temps de discuter du journaliste et de l'écrivain. Je n'en ferais ni un roman, ni un article dans un magazine populaire, mais je peux toujours converser avec la jeune demoiselle qui prend si bien soin de moi. Mon agression est une affaire très importante, mais à me voir, on pourrait croire que rien n'est arrivé. Je ne cesse de sourire et de plaisanter, je n'ai pas perdu l'appétit, ni l'envie de sortir boire un verre après le travail. Toujours le même Setsuna, avec ses défauts et ses qualités. Rien ne change pour moi, si ce n'est une menace supplémentaire dans ma vie palpitante de raconteur d'histoires. « Tu devrais plutôt me féliciter d'être un gros travailleur et de faire du bon boulot. » Certes, mais il n'y a pas que ça dans la vie. Mes parents ne me donnent pas le bon exemple à toujours voyager pour découvrir de nouvelle chose à raconter, à faire savoir au monde inculte où nous vivons. Sauf qu'ils vivent leur amour à travers tout ça, pas comme moi. Elle devrait songer au fait qu'ici je suis à l'abri de mon potentiel ennemi. Il ne peut pas m'atteindre dans ma tour de verre, à des dizaines d'étages du bitume des trottoirs. De toute façon, la police est déjà sur le coup. Souriant à ses bonnes paroles, j'espère aussi me débarrasser de ce poids avant d'étouffer. Intérieurement, je sais que ma limite n'est pas infini. « Oh, Haru n'était pas là. Je me suis débrouillé seul pour m'enfuir. » Comme je disais, on est mieux servi que par soi-même. J'avoue que j'aurai préféré être avec quelqu'un à ce moment-là, mais si c'était le cas, jamais il ne m'aurait sauté dessus. « Rien de spécial, il travaille pas mal. » La plus part du temps, surtout la journée, je me retrouvais seul dans son appartement avec son oiseau et mon chat. « Je n'ai même pas trouvé des notes susceptible de me spoiler son prochain roman. » Fis-je pour plaisanter, à croire qu'il n'y a que ça qui m'intéressait. Je ne peux pas parler de la chambre secrète, ni de ma première expérience avec Haru. Et en dehors de ça, il n'est rien arrivé de plus.

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MACFLY

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Si ses parents ont décidé que sa vie était toute tracée, elle n’y peut pas grand-chose, du moins pas pour le moment. Avant, elle n’avait pas réfléchi à cette option, à ce que ça impliquait, elle s’est toujours conformée à leur mode de vie, peu importe que ses géniteurs aient décidé de leur côté qu’ils ne pouvaient plus être ensemble. Elle se disait que c’était la façon naturelle dont se passaient les choses, on se mariait et l’affection venait au fil du temps. Ou le coup de foudre survenait lors des fiançailles, c’était possible aussi. Surtout quand son cœur a vacillé lorsqu’elle a rencontré Emon pour la première fois, avec le recul, était-ce vraiment une attraction brutale ou le résultat des fantaisies que son esprit avait accumulé ? Elle ne sait dire. Le fait est que durant la majorité de sa vie, Hye Ni ne s’est jamais posée la question de savoir ce qui était mieux pour elle, ce qui la rendrait vraiment heureuse. Son chemin était tout tracé et elle n’avait qu’à avancer au fil du temps. Jusqu’à ce que le retour de sa sœur vienne tout chambouler. Elle se souvient parfaitement de la détresse qu’elle avait affiché, quand elle lui avait ouvert la porte, l’état accablant de ses cheveux, trempés par la pluie battante. Et le visage fermé de leurs parents quand ils ont refermé la porte, sans rien dire, sans un mot tendre pour leur aînée. C’est à ce moment qu’elle s’est dit qu’il lui fallait peut-être réfléchir, si elle ne voulait pas finir par sauter d’un immeuble de l’école comme son amie, sous le coup du désespoir. Sortir de son confort, s’orienter vers le journalisme et se rapprocher de personnes simples et chaleureuses comme Setsuna avait été son plan de survie. « On peut dire ça comme ça. Ma période de sursis s’est allongée. ». De combien de temps, là est tout le mystère.

Le journalisme ne peut évidemment pas comprendre comment tout cela fonctionne. Il y a des règles, des codes à suivre, très précis et très archaïques également. On pourrait se dire qu’avec le temps ces usages seraient désuets, que les parents conviendraient qu’il y a peut-être une meilleure route à prendre pour leur progéniture. Seulement, certains peuvent être terriblement froids et bornés, leur héritage étant plus précieux que l’avenir de la génération suivante. Un jour peut-être les choses finiraient par change pour de bon, en attendant, il faut encaisser en silence et redoubler de ruse pour sortir de cette cage dorée. « Non. Malheureusement. Je ne vis que pour préserver le nom et la renommée de mes parents, que pour poursuivre la dynastie vois-tu. Un écart de conduite et c’est la honte et la déchéance. Ça m’a pris du temps pour comprendre que c’était une façon horrible de voir les choses. ». Elle-même n’est pas irréprochable et il lui arrive encore de se servir du statut dit inférieur des autres pour les rabaisser quand ils s’en prennent à elle. Ceux qui se complaisent à la moquer pour l’échec de ses fiançailles par exemple. Elle fait attention mais les vieilles habitudes sont parfois tenaces.

Par contre, elle ne cacherait jamais son admiration pour quelqu’un qui met autant de cœur à travailler. Elle taquine Setsuna mais elle comprend combien cela lui est important, voire nécessaire. Leur milieu est rude, il fallait retrousser ses manches à deux fois si on veut se distinguer de la concurrence et trouver sa place. Les lecteurs sont capricieux et souvent injustes, il faut pourtant se plier à leurs exigences. « Je te félicite pour ça, c’est évident. Mais je ne veux pas que ça t’empêche de vivre, c’est tout. C’est aussi important de profiter de l’instant présent. ». Elle sait de quoi elle parle. Elle aurait dû se faire violence et confronter son ex-fiancé tant qu’elle en avait l’occasion, tant qu’il était encore là, au lieu de se perdre dans des recherches tordues. Sans doute aurait-ce été pour le mieux. « Oh. Tu as de bons réflexes alors. C’est bon à savoir. ». Si jamais elle était en situation de détresse, elle penserait à l’appeler pour avoir des astuces pour s’enfuir. C’est toujours pratique lors de moments délicats, qui sait, peut-être avait-il même des excuses crédibles pour éviter les repas de famille ? Elle croise les bras, l’air suspicieux. Rien de spécial hein ? Elle n’est pas née de la dernière pluie, elle sait qu’il se tait sciemment à propos de quelque chose. Mais il doit avoir une bonne raison, il n’a pas de raison de douter de sa confiance, si ? « La déception. J’espérais avoir un indice sur ses écrits… Il écrit quel genre de romans d’ailleurs ? Tu en as un sous la main ? ». Comme elle vient d’apprendre son nom, elle n’a pas pu chercher depuis. Mais Setsuna peut s’assurer qu’elle va lire tous les livres de ce Midoriya.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Je cherche vraiment à comprendre le monde dans lequel vit ma jeune et ex stagiaire. Un monde doré où les barreaux sont si épais et rapprochés qu'elle ne peut y glisser ne serait-ce que les doigts ou la main entre. ça m'attriste pour elle, je voulais bien croire à sa belle histoire d'amour avec son fiancé, mais ce dernier a été le pire des princes charmants en partant seul, sans princesse, sans concubine, sans emmerde. Il a décidé d'être l'esclave d'aucun héritage, ce que j'admire aussi secrètement. à la place du fiancé, j'aurai eu peur de tomber dans un tel univers, une sorte de cirque. Je plains aussi Hye Ni, forcé de s'enfermer là-dedans malgré ses envies de s'envoler plus haut, plus loin. La jeunesse dorée, une jeunesse qui se perd. Sa période de sursis est précieuse, mais je crains qu'elle ne soit pas éternelle. Un jour, ses parents lui trouveront un nouveau fiancé, un nouvel homme qu'elle n'aimera sûrement pas comme le précédent ou alors, elle s'en méfiera comme la peste. Au moins, elle peut suivre une voie qui lui plait, comme le journalisme. J'ignore les conseils de ses parents, les véritables attentes de sa famille, mais à voir son visage et l'implication qu'elle met dans ses heures de travail, je doute que ce soit juste comme ça. « ça ne doit pas être facile à porter comme fardeau. Je ne pourrais pas suivre les attentes de mes parents, surtout pas en sachant que j'aime les hommes autant que les femmes. Une honte, je serais la honte de ma famille ! » Fis-je, d'un air théâtrale. Bon, ma famille se résume à une mère morte à l'accouchement et à un père en prison, ou n'importe où dans le monde. Il a dû être libéré depuis le temps, mais quelle importance puisqu'il ne semble plus exister pour personne, pas même son pauvre fils abandonné à ses pleures.

J'ai bien peur qu'un jour nous soyons comme nos parents, à suivre leur éducation. Je ne peux pas ressembler à mon père biologique puisque je ne l'ai jamais connu, mais j'ai déjà pris exemple sur mon père adoptif. Je ne connais la mère de Hye Ni, mais je doute qu'elle soit un modèle pour sa fille. Enfin bref, suffit de parler de la famille, des obligations, tout ça. Le sujet se centre sur moi, et sur Haru. D'abord sur mon boulot, parce que ça passe avant tout dans ma vie. Du moins, ça passait avant tout, avant de rencontrer l'écrivain. J'aime mon métier, ma place dans cette agence de journalisme, mais j'avoue que je commence à prendre plus de liberté depuis que mes sentiments évoluent. « Je sais, j'en prends conscience un peu plus chaque jour. » Dis-je sur un ton rêveur, repensant à mon congé forcé qui, même si il était ennuyant à mourir, m'a permis bien des opportunités. Si je venais à chopper la crève, pour sûr que je n'hésiterai pas à me remettre en maladie quelques jours, haha. Pour le côté plus sérieux, j'évoque mon agression et l'exploit qu'il m'a coûté. Je suis vivant, en un seul morceau. Bon à savoir ? « Ah oui ? Bon comment ? » Je la taquine, étant loin d'être un bon garde du corps. La discussion passe de mes bons réflexes à mes journées de « repos » chez Haru, où rien de spécial ne s'est déroulé. Enfin, c'est ce que je dis. Du coup, je blague un peu. « Hm, il écrit un peu de tout ? J'ai tout ses livres chez moi, mais pas ici désolé. » Je joins mes mains ensemble dans une imitation du pardon solennel. « Mais je les ramènerai ici pour ta prochaine visite. » C'est mieux que rien, non ? Parce que bon, je ne peux pas quitter précipitamment mon bureau pour rentrer chez moi, uniquement pour des bouquins. « Ou alors, je te conseille la lecture en ligne, c'est pratique, mais ça ne vaut pas un bon livre. » Bon, stop mon amour pour les ouvrages. « Bon, je peux au moins te dire qu'il ne me rend pas indifférent, je ne risque rien à révéler cette information. » Je le dis avec un clin d'oeil et un sourire malicieux, sous-entendant par la même occasion que je cache bien quelque chose, mais que je ne peux justement pas le dévoiler. Un jour, je pourrais officiellement lui dire des trucs intéressants, pour le moment elle doit se contenter d'un minimum.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Peu étonnant que Setsuna ait du mal à suivre la logique de son monde, elle-même parfois s`y perd. Parce qu`une fois qu`on essaie de décortiquer, qu`on prend du temps pour y réfléchir, on remarque vite que c`est fondé sur une terrible froideur & une absence totale de compassion pour les gens autour de soi. Que c`est basé sur les sentiments les plus noirs de l`être humain et qu`il y a vite de quoi être répugné. Elle voudrait tellement s`en échapper, ouvrir la porte de cette cage dorée et voler de ses propres ailes. Le problème, c`est que la cage est tout de même bien confortable, qu`elle a son lot d`avantages & d`inconvénients, et que Hye Ni est encore trop attachée à ses privilèges pour claquer la porte pour de bon. Cela finira peut-être par avoir raison d`elle et de sa volonté, rien n`est sûr après tout. Alors oui, elle doit s`accommoder de certains fardeaux mais elle n`est certainement pas la plus à plaindre, ne serait-ce qu`à l`université. On ne la harcelait pas, on n`osait jamais se moquer devant elle et on cherchait plutôt à être de son côté pour avoir ses bonnes grâces. Et celles de sa famille. On ne la traite pas comme une moins que rien et elle n`a jamais à s`inquiéter d`un loyer ou des fins de mois. Tout est pris en charge pour subvenir à ses besoins de princesse, une chose pénible à se défaire quand on y a été trop bien habitué. « Sans doute, répond-elle avec un haussement d`épaules, certains préfèrent cacher cette partie d`eux-mêmes pour jouer le jeu. C`est toujours difficile de choisir entre rester fidèle à qui on est et garder son confort pour toujours. ». D`ailleurs, elle n`a pas définitivement fait son choix, il faudra attendre la suite des évènements pour en décider. L`imprévu n`est pas sa tasse de thé, problématique quand on veut être journaliste & en vivre.

En revanche, elle aime profondément les situations dignes de grands dramas, même si elle s`inquiète pour Setsuna. Se faire agresser de but en blanc n`est jamais une bonne expérience, il est d`ailleurs souvent impossible de prédire s`il y aura récidive. Et elle ne supporte pas l`idée de le laisser dans la nature avec un agresseur potentiel à la porte. Alors oui, ce n`est déontologiquement pas très correct mais elle ferait son possible pour faire avancer l`enquête. Quitte à se prendre des remontrances morales par le principal intéressé plus tard. Au moins ce dernier avait su se sortir de la situation, c`était déjà ça. « Bon comme si-jamais-je-me-fais-agrsser-j`appelle-Setsuna-et-il-viendra-me-sauver. Ça te va ? », explique-t-elle avec un grand sourire. Comme s`il avait le temps de voler à son secours en plus du sien – et de son travail. Elle fit une moue déconfite en apprenant qu`elle ne pourra pas découvrir les écrits du mystérieux prétendant de son ancien tuteur. Dommage. Cependant, elle devrait bien les trouver en vente quelque part. Elle sait ce qu`elle fera en sortant. « Ne t`en fais pas, le coupe-t-elle d`un air rassurant, je partirai à la chasse dès que j`en ai fini avec toi. Si tu peux juste me noter quelques titres pour que je sache ce que je cherche. », assure-t-elle en sortant une feuille & un stylo à cet effet. Le nom seul de cet écrivain ne va pas beaucoup l`aider, il doit y avoir foule de Midoriya. Au moins, il lui confirme qu`il y a plus que ce qu`il veut bien lui dire, et même si ça ne l`avance pas beaucoup plus, cela suffit à la ravir. « Ah ah ! Je le savais ! Méfie-toi, tu as bien formé ton élève. Je risque de mener l`enquête… ». Car porter atteinte à sa vie privée ne la dérange nullement, bien sûr. Elle n`irait pas jusque-là. Elle peut intercéder au commissariat mais elle ne va pas demander l`adresse dudit écrivain & fouiller chez ce dernier. Elle a ses limites encore. Pour le moment. A espérer que Setsuna ne la fasse pas languir trop longtemps.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Il est clair que je ne pourrais jamais comprendre dans quoi elle vit, parce que je n'ai jamais goûté à ce mode de vie. Richesse, opulence, condition, etc. Mes parents sont simples, ils ne manquent pas d'argent grâce à leur travail, mais en dehors de ça ce sont des gens normaux. J'ai vécu plein de chose en étant un enfant banal et je continue à en vivre en étant un employé ordinaire. Il n'y a personne pour m'aider si j'ai besoin d'argent pour terminer mon mois, personne pour me couvrir des menaces externes, mais je ne suis pas seul pour autant. Je peux faire ce que je veux, traîner avec qui je veux, aimer qui je veux. Il n'y a presque aucune contrainte à être « normal », modeste et sans un nom qui fait parler de soi. Malheureusement, nous ne sommes pas tous les mêmes et Hye Ni n'est pas né dans la même situation que moi, et inversement. Tant mieux, ça me fait découvrir un tableau que je n'aurai jamais pu voir sans la rencontrer, sans la connaître. Un mal pour un bien, comme dirait le dicton. « Que choisirais-tu ? La vie de princesse dans un château ou une vie de simple mortel ? à savoir que la première option te force à ne pas toujours être toi-même, alors que pour la seconde, tu décides de qui tu es. » J'aime bien compliqué les choses, mais ainsi je peux savoir ce qu'elle en pense. Soit une vie confortable mais forcée, soit une existence pénible mais sans masque. C'est toujours difficile de choisir quand les deux ont un côté plaisant, mais un fardeau tout autant pesant.

Parler de mon agression n'est sûrement pas malin, mais je ne peux rien cacher à Hye Ni. Ou presque rien. Ce type a chamboulé mon quotidien du jour au lendemain, un coup d'épaule et il m'a fait brusquement chuté. Je ne m'attendais pas à une attaque, ni à de la haine. Même si mon métier est parfois édulcoré, faux ou mesquin, je n'ai jamais joué à ce petit jeu avec les gens. Mes « histoires » ne sont que les récits des témoignages que l'on veut bien m'apporter, ce n'est pas inventé, ni modifié. Cet homme, j'ignore complètement les raisons de son agressivité et c'est frustrant d'être attaqué sans connaître la motivation qui le pousse à agir si soudainement. Malheureusement, il s'est enfui et je crains que ce ne soit pas fini avec lui. « évite de te faire agresser quand même. » Je ne voudrais pas qu'elle se fasse de faux espoirs sur moi et qu'elle soit ensuite déçu si jamais je me loupe. « Mais ça me va. » Ajoutais-je. Hye Ni est très curieuse sur Haru, elle pose beaucoup de question, mais s'intéresse aussi au travail de l'écrivain. Je ramène rarement mes bouquins dans mon bureau, c'est une source de distraction évidente, du coup je m'épargne l'égarement d'une petite lecture. C'est dommage, elle aurait pu feuilleter l'un de ses ouvrages. Elle pense à tout, ou alors elle n'est juste pas patiente. « D'accord, je te note tout ceux que j'ai lu. » C'est à dire quasiment tous. Prenant son bout de papier et son stylo, j'écris plusieurs titre dessus, notant entre parenthèse le style du bouquin. Romantique, suspense, thriller, etc. ça fait une petite liste bien fourni, mais je suis sûr qu'ainsi elle aura de quoi lire avant de se coucher ou durant les longues journées sans fin. Cela fait, j'en reviens à ma relation avec le principal intéressé, bien que je ne puisse donné beaucoup de détail. « Quelle impatience, ne peux-tu attendre des nouvelles plutôt que mener l'enquête ? » Dis-je sur le ton de la plaisanterie, lui rendant sa feuille et son stylo. Haru ne serait sûrement pas content qu'une inconnue s'immisce dans sa vie privée. « Il me semble que tu as plus à faire avec tes études, non ? Ne perds pas tes objectifs de vue. » Je la taquine, buvant une nouvelle gorgée de ma boisson, ainsi qu'un croque dans un donuts.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Renoncer à l`argent avec lequel elle a grandi, non, ce n`est pas simple. Une fois qu`on s`y est habitué, qu`on s`y est attaché, tout devient plus compliqué. Elle a beau se dire qu`elle n`a pas besoin de tout ce superflu, elle a beau toiser les gens qui accordent trop de cœur à leurs millions, au fond, elle ne peut pas cracher dessus. Parce qu`elle est née avec, qu`elle a évolué avec et que jusqu`à dernièrement, elle pensait mourir dans ce confort bien soigné. Ne pas avoir à s`inquiéter de ses finances, c`est un privilège bien doux auquel elle ne sait si elle est prête à renoncer, à s`asseoir dessus sans regarder en arrière. Serait-elle la même ? Ne serait-elle pas envieuse des autres ? Ne pleurerait-elle pas de jalousie le soir dans son lit ? Rien n`est moins sûr & la simple pensée de ne plus pouvoir vivre dans son précieux appartement lui compresse le cœur. Surtout pour la superbe salle de bains qu`il comprend. Ce qui explique son long soupir à l`interrogation de Setsuna. « Je pourrais te répondre que je préférerais vivre par mes propres moyens & rester fidèle à moi-même, peu importe ce qu`il m`en coûte. Avec un air dramatique & déterminé digne des plus grandes séries, énonça-t-elle d`un ton sarcastique, mais ce serait un affreux mensonge. Il n`y a pas de noble décision, de « bon » choix. Juste des concessions qu`on est prêt à faire pour être heureux. Personnellement, je suis encore en train de chercher de quel côté mon cœur balancera. ». Sa sœur a choisi l`autre côté, elle a renié cette vie surfaite & fausse, elle s`est libérée de ses chaînes. Mais à quel prix ? Où est-elle à cette heure ? Hye Ni n`en sait rien et à vrai dire, elle ne veut pas vraiment le savoir.

Ainsi, l`agression de son mentor lui paraît presque légère, si on omet la terreur & la violence que cela implique. Et qu`elle compte bien faire payer au centuple à ce déplorable individu. C`est néanmoins l`occasion d`en apprendre plus sur les capacités d`autodéfense du journaliste, chose non négligeable. On n`est jamais trop prudent, si quelqu`un s`en prend à elle pour son nom ou son argent, ce pouvait toujours être utile. Bien qu`elle ne tienne pas à provoquer le destin. « Non c`est bon, ne t`en fais pas. J`ai eu ma dose. ». Elle a chuchoté la dernière phrase d`un ton à peine audible, plus pour elle. Elle n`est pas idiote, elle prend ses précautions, ne sort jamais seule le soir & ne traîne qu`avec des gens auxquels elle accorde une confiance aveugle. Elle ne sait que trop bien comme les loups peuvent surgir au moment où on les attend le moins. Heureusement, la perspective de lire les écrits de ce fameux écrivain suffit à la sortir de sa contemplation mélancolique, pour lui faire retrouver son enthousiasme de départ. Ses yeux brillent au fur & à mesure qu`elle observe Setsuna griffonner les noms des ouvrages. Le libraire va la prendre pour une groupie. Et il n`aurait pas tort. Si les livres lui plaisent, nul doute que le romancier la croisera à sa prochaine dédicace. « Si j`étais comme ça, je ne voudrais pas être journaliste tu sais, fait-elle remarquer avec un petit ricanement, je suis à la fois témoin & fouineuse, je n`y peux rien. Je suis bien placée pour savoir qu`on ne peut se fier aux apparences. Mais je promets de ne pas être intrusive dans ta vie sentimentale. Ou j`essaierai. ». Un sourire de Cheshire se tisse sur ses lèvres angéliques. Non, elle ne peut pas lui promettre qu`elle n`essaiera pas de creuser un peu mais elle n`irait pas stalker ce pauvre écrivain non plus. Elle se renseignerait. Subtilement. Un rire franc s`échappa de sa bouche à la mention des études. S`il savait. « Les études ? Vraiment ? Je gère, même les yeux fermés ne t`en fais pas. Par contre, il y a d`autres choses importantes à la fac oui. Mon rôle de vice-présidente du conseil des élèves par exemple. », déclara la brunette fièrement, en rejetant ses cheveux en arrière avec exagération. C`était assurément plus important que de fouiner dans les affaires de son mentor. Elle finit sa boisson chaude, l`air songeur. Oui. Ce serait bien de faire avancer les choses. « C`est un beau titre mais ce n`est pas facile. Surtout avec Royal Shit. Tu en as entendu parler ? Un troll qui a son site & qui balance des rumeurs sur les gens, leurs sombres secrets. Japanese Gossip Girl you know. », conclut-elle en roulant des yeux.

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tenue ••• Une personne riche aura toujours du mal à perdre son argent et à devenir quelqu'un de « normal », alors qu'un pauvre aura toute la joie du monde à gagner des millions. C'est ça la différence, malheureusement c'est rare que ce genre de situations surviennent. Hye Ni ne va pas perdre sa fortune du jour au lendemain et moi, je ne serais pas multi-milliardaire, même dans dix ans. Sauf que comparé à la demoiselle, je sais vivre avec ce que je reçois quotidien, sans excès, sans crise, sans peur. Tant que je sais gérer mes finances, la vie ne peut que me sourire. Du moins, c'est ce que je croyais avant l'agression de cet homme, parce que je me rends compte qu'il est possible de vivre pire. Hye Ni est sincère avec moi, elle ne joue ni la fière, ni la rebelle. En vérité, elle sait ce qu'elle doit faire et ce qu'elle ne doit pas faire, peu importe si c'est le bon choix, si c'est bien ou mauvais. Je la comprends, sans connaître véritablement son univers, je peux me douter de ce qu'elle vit. « Parfois faut être raisonnable et penser à l'avenir, et non à soi-même. Tu fais le bon choix, tu feras toujours un bon choix. » Si on me donnait une promotion et qu'on me disait d'abandonner mon travail actuel pour quelques billets supplémentaires, je le ferais sûrement. Parce que c'est ce dont j'ai besoin dans le fond, et qu'une passion n'aide pas toujours à remplir un frigo. Je peux continuer à faire ce que j'aime en dehors de ce cadre-là, rien n'est perdu. Hye Ni peut être la fille de sa richissime famille et à côté, trouver un échappatoire pour être quelqu'un de normal. Ce n'est pas tout noir ou tout blanc, il y a un juste milieu à presque tout. Si sa soeur n'est pas un exemple, elle peut être son propre exemple, apprendre de ses erreurs, se relever et avancer.

Mon agression n'est pas un exemple de vie très intéressant, à dire vrai, c'est complètement inintéressant. Un homme jaloux veut ma peau, y a mieux comme gros titre pour mon journal, non ? Je ne dis pas que c'est rien, parce que je tiens un minimum à la vie pour m'accrocher à toute les défenses possibles. Malheureusement, je ne peux avoir une garde rapprochée, ni me terrer chez moi à broyer du noir. C'est la pire solution qui existe, se cacher et attendre que les choses se tassent d'elles-mêmes. Je ne souhaite aucun malheur à la jeune étudiante, priant pour qu'elle ne prenne pas exemple sur mon « courage » qui était plus un coup d'adrénaline qu'une vraie preuve de bravoure. J'ai agis par instinct, en pensant que je ne voulais pas être tué. C'est tout, rien de plus héroïque. De ce côté, je ne peux rien apprendre à Hye Ni, ma connaissance en combat ou en défense est quasiment nulle. Au moins, elle s'intéresse à mon ami, notant ses ouvrages sur un bout de papier. C'est le mieux que je puisse faire pour l'aider, puisqu'elle tient à se débrouiller seul pour les accaparer. « Tu marques un point, un journaliste n'attend jamais qu'un scoop lui tombe du ciel comme par miracle. Mais faut quand même que tu apprennes la patience, parce que c'était élément sont difficile d'atteinte et qu'il faut du temps pour passer des barrières. » ça fait du bien de reprendre un peu le rôle du tuteur, même si je n'apprends rien à la demoiselle. Patience est mère de sûreté, comme dirait mes parents. L’acharnement est une qualité qui peut se retourner contre soi et devenir un défaut négligeable. Alors que la patience et la persévérance sont de bons alliés. « Vice-présidente, rien que ça ? Tu m'étonneras toujours, Hye Ni. » Gloussais-je, impressionné par tout le boulot qu'elle se donne. C'est une femme qui sait gérer sa vie ou alors, elle aime les défis. Un bon titre, à mes yeux c'est autant de responsabilité que de voyance. « On dirait que la vie n'est pas facile pour vous les étudiants. Ce royal shit doit s'amuser comme un fou avec une bande d'élève pleins aux as et des boursiers dépassés. » Je ne me moque pas, ce ne sont que des suppositions. Être boursiers dans une école de riche ne doit pas être facile, je le sais d'expérience. Royal Shit, ou peu importe qui, n'est qu'un mauvais journaliste à scandale. « Ce royal shit doit avoir des bras très longs pour en savoir autant, je me demande qui est derrière ce site. » La curiosité, à maîtriser. Terminant ma boisson, je jette mon gobelet à la poubelle, puis fini mon donut avant de m'essuyer les mains sur un mouchoir. « Tu as déjà été prise pour cible ? Que disent-ils ? » ça m'intrigue malgré moi, faut que je sache et cela, même si ce n'est pas au goût de Hye Ni.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Mentir & faire bonne figure, elle sait faire. On le lui a bien appris toute sa vie, pour ne vexer personne & surtout permettre d`émouvoir les collaborateurs de ses parents, avec un joli contrat à la clef. Une poupée parfaite en apparence. Mais quand elle le peut, Hye Ni préfère éviter ces faux-semblants & cette hypocrisie encore trop présente dans sa vie. Aussi ne voit-elle pas pourquoi elle mentirait à Setsuna, même pour témoigner d`une faiblesse qu`il ne comprendrait peut-être pas. L`argent ne fait pas le bonheur dit-on mais elle n`est pas certaine d`être aussi heureuse si demain elle doit se débrouiller seule pour subvenir à ses besoins. Elle ne sait pas si elle serait capable de jeter les pièces luxueuses de son dressing sans sourciller, sous prétexte que ce sont des choses superficielles. Ce n`est pas si simple. Son interlocuteur semble le comprendre & se garde bien de tout jugement, ce qu`elle apprécie tout particulièrement. « Merci pour ton conseil. On verra bien. Si jamais je deviens une peste superficielle & méprisante, n`hésite pas à m`en coller une. Je te remercierais plus tard. ». Cela fait aussi partie de ses craintes, de se laisser aspirer par ce monde hautain & suffisant, qui nie tout mérite à ceux qui n`ont pas les poches pleines de millions. Elle sait pertinemment que si demain elle présente son ancien tuteur de stage à ses parents, peu importe combien elle leur expliquera combien il l`a aidée à faire ses armes, ils ne verraient en lui qu`un petit journaliste sans importance. Voire un raté si c`est un mauvais jour. Tristesse.

Les noms des ouvrages du Iove interest de Setsuna s`impriment sur la feuille de papier sous ses yeux. Elle a hâte d`en savoir plus sur ce mystérieux écrivain, avec un peu de chance, il y aurait une petite biographie sur la quatrième de couverture, qui suffirait à satisfaire sa curiosité pour un temps. Car son interlocuteur n`est nullement enjoué par sa volonté de fouiner pour en apprendre plus sur leur idylle, quelle surprise. « Je sais, je sais. Que veux-tu, je suis curieuse & j`aime tout savoir. Tu n`aurais pas envie d`être avec moi quand je regarde des séries & qu`il faut attendre la suite, je suis insupportable. », reconnait-elle avec un petit rire. Non, la patience n`est pas son fort, elle aime tout savoir, tout savoir et au moment où elle le souhaite. Un côté capricieux lié à son mode de vie, qu`elle essaie de dompter & d`atténuer avec le temps. Malheureusement, les potins font partie de ses faiblesses, enfin ceux entre amis, car les mauvais dires du web fondés sur des rumeurs ne l`intéressent pas. La vie cachée des stars elle s`en contrefout. Comme des dires de Royal Shit. Après avoir bombé le torse quand Setsuna s`étonne de son rôle de vice-présidente, elle ne peut s`empêcher de rouler des yeux à l`évocation du fameux troll de l`université. Du moment qu`elle n`était pas dans son viseur… « Exact ! Je veux améliorer le quotidien des étudiants comme je peux mais ce n`est pas simple… Surtout avec le président qu`on se colle, nouveau roulement d`yeux, ce Royal Shit n`aide pas non plus. Des élèves subissent les répercussions des rumeurs & pas très bien parfois. Cette fac est une jungle sans pitié. Personne n`est intervenu quand on se cassait la figure avec l`autre folle. ». Il faut savoir se débrouiller par soi-même pour survivre dans les couloirs car personne ne vient systématiquement à son secours. Elle se mêle aussi rarement des embrouilles des autres & elle n`en est pas fière. « Oui. C`est la question qui est sur toutes les lèvres. Qui s`ennuie à ce point pour pourrir l`ambiance plus que nécessaire ? Et pourquoi ?, soupire Hye Ni en s`enfoncant dans sa chaise, non pas encore. Et ça me va comme ça. Je ne cherche pas à faire la une & j`évite tout déboire qui puisse être rapporté. Ou comportement qui pourrait laisser penser que… J`en deviens presque parano ». Sur ce point, la discipline qu`on lui a inculquée lui est d`une bonne aide. C`est presque étonnant de ne pas avoir entendu parler de son accrochage avec Sakura. À croire que le troll ne veut voir que ce qu`il veut. « Je devrais peut-être lui proposer une entrevue. Tu sais, depuis son ordinateur, face cachée, voix trafiquée… Juste avoir son point de vue. Ce serait un article intéressant. ». Et c`est plus facile quand on ne fait pas partie des victimes martyrisées à cause de ses ragots.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Quoi qu'on en dise, l'argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais il contribut grandement à cela. Un pauvre n'est sûrement pas fier d'être pauvre et s'il devait gagner à un jeu d'argent, ma main au feu qu'il ne cracherait pas dessus. Je ne suis pas bien différent non plus, si mon supérieur me propose une belle somme d'argent contre un article, je vais sérieusement réfléchir, dans la mesure où ça ne causera aucun tort à ma carrière de journaliste, ni aucune haine de mes lecteurs/lectrices. Donc je peux comprendre que Hye Ni soit un minimum attaché à ce qu'elle a toujours eu dans la vie. « Si c'est le cas, tu aurais beaucoup moins d'amis, à mon avis. » La perte de ses amis va avec la perte de soi, généralement. Si elle change trop, ceux qui l'on connu comme étant une fille juste et gentille partiront. à moins que ce soit des faux-culs et là, je ne peux clairement rien pour elle. « Mais je me permettrais jamais de te frapper. » Ajoutais-je, même si elle pense pouvoir me remercier plus tard. Je me soucis peu des avis des autres, qu'ils me trouvent simple ou sans importance, ça ne changera rien à mon existence. Je serais toujours ce petit journaliste qui aime conter des histoires à son public et qui apprécie les commentaires constructifs, pas les critiquent sans fondement. Hye Ni devrait faire de même à l'avenir, ne pas s'inquiéter des langues de vipère et se concentrer sur ceux qui en valent vraiment la peine, comme des gens digne de confiance. Y en a pas beaucoup, pourtant ça existe bel et bien.

Hye Ni serait étonné de savoir que Haru a écrit une biographie sur sa vie, avant d'être écrivain, qui raconte bien des choses sur son enfance et son adolescence. Il parle de sa famille, de ses années scolaires, de bien des choses qui m'ont captivés et fait aimer ce personnage que je fréquente aujourd'hui. Haru est ma petite fierté personnelle, même si je me garde de le dire. Hye Ni pourra aussi apprécier sa façon d'écrire, de raconter ou de décrire ce qu'il pense, tout ça. La patience est une qualité à cultiver et à apprendre, nous n'avons rien sans rien, mais faut se préparer à tout avant d'avoir quoi que ce soit. Hye Ni est du genre impatiente, comme j'ai pu l'être au début de ma carrière à courir partout pour des informations ou des interviews. « Je ferais attention à l'avenir de ne pas me faire inviter pour regarder une série avec toi. » Bien que je ne sois pas très porté série ou drama, je préfère les films et bien évidement, les bouquins. Ils racontent tellement plus de chose qu'un simple long ou court métrage. Le sujet oblique sur son rôle de vice-présidente à l'université, ça et ce web-site de ragot mensongé. Je suis curieux, moi qui ai quitté l'école depuis plusieurs années. Je ne me souviens plus très bien des têtes de nos conseillers à l'époque où j'arpentais les couloirs de ce bahut. « Et qui est ce président ? » Demandais-je à tout hasard, attiré par l'envie d'en savoir plus sur ce fameux personnage qui complique la vie de la demoiselle. Des rumeurs qui touchent des étudiants et les mettent à mal ? Je me souviens que l'école n'a jamais été simple, fallait toujours des idiots pour gâcher le tableau « idyllique » de cette école pour riche. « Jalousie, indifférence, pouvoir, ce sont des choses que l'on possède tous. » Ce Royal shit cherche sûrement à attiser la haine des étudiants et de ceux qui lisent leurs rumeurs. C'est le meilleur moyen d'atteindre quelqu'un, en racontant n'importe quoi. La première question est; qui est-ce ? Bien sûr, personne n'a la réponse. ça ne m'étonne pas, sinon ce serait trop facile. En tout cas, chapeau. « ça ne doit pas être facile, mais c'est sûrement ce qu'ils cherchent, que vous soyez tous parano. » Si l'un se méfie de l'autre, l'ambiance risque de chuter et ce serait une victoire pour eux. Un article sur royal shit ? Je pouffe de rire, plutôt tenté par l'idée. « écoute, si tu parviens à trouver un terrain de communication avec eux, pourquoi pas ? Ce serait intéressant d'avoir leur avis, même si je ne pense que ce soit très constructif. » Après tout, c'est un site de rumeur pour gâcher la vie des gens, pourquoi seraient-ils sincère ? « Je trouve cela étrange que personne ne soupçonne personne, ça doit être un de leur objectif aussi... Tu ne penses pas ? Le doute, c'est parfois plus destructeur que la haine. » Mais bon, chacun son point de vue.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Elle esquisse un sourire fané à la remarque de son interlocuteur. Non, Hye Ni n`a pas beaucoup d`amis, de « vrais » amis, ceux qui seront là pour elle le jour où ses parents feront faillite & qu`elle devra se mêler au commun de la population. Le jour où elle ira mal à force de prendre trop d`antidépresseurs pour oublier ce monde superficiel & cruel qui l`entoure. Non, elle sait que le mirage se brisera à ce moment & que ceux qui l`entourent et la complimentent à souhait déserteront aussi vite qu`ils sont apparus. Parce que le clivage social est l`un des plus tenaces & des moins sensibles en ce monde. Elle remet doucement une de ses mèches en place en finissant sa boisson chaude, avant de répondre. « Parce que tu penses que j`en ai beaucoup ? Tu crois que cette foule de gens prête à bénéficier de chacune de mes faveurs sont des « amis » ? Je suis plus difficile à supporter que tu ne penses je crois. ». S`ils devaient citer des qualités chez elle, on y trouverait sans doute peu qui soient morales ou faisant partie de sa personnalité. De beaux cheveux, un joli visage, un style d`enfer oui, mais le reste ? Elle s`est résignée, on ne peut pas tout avoir, on ne peut pas encore claquer des doigts pour être heureux. Le malheur d`enfants riches en somme. « Rooooooh, râle-t-elle avec plus d`entrain, comment veux-tu que je ne me foire pas alors ? Si personne ne se dévoue pour me remettre à ma place ? ». Elle se demande même ce que ça lui ferait après tout, personne ne s`est jamais permis de lever la main sur une enfant si chérie. Cette blague. Les larmes lui monteraient-elle comme la plupart des gens ? Ou se rendrait-elle compte que même un tel geste la laisserait pleinement indifférente ? Difficile à jauger.


Malgré ce contexte peu rayonnant quand on s`en approche de plus près, cela ne l`empêche pas d`avoir des passions comme tout le monde. Et les séries en sont certainement la plus grande preuve. Elle ne peut retenir un rire à la réflexion de Setsuna, oh oui, il souffrirait probablement s`il l`accompagnait dans ses visionnages de séries. Entre impatience, critiques & incompréhension, c`est plus mouvementé qu`on ne s`y attendait. Cela fait partie des rares occasions où elle abandonne toute notion de sang froid & de contenance, car personne n`est là pour la juger avec ses bigoudis & son pyjama Hello Kitty ou son plaid sous lequel elle aime s`enfouir. « Un jour je t`inviterai. Tu verras. Une sympathique soirée pyjama où tu pourras découvrir mon charmant intérieur. Et mes secrets inavouables. », plaisante-t-elle, bien que l`idée soit attirante. Des choses surprenantes oui, venant de la part de quelqu`un aussi impliqué dans le conseil des élèves, avec une image prestigieuse à conserver. En théroie. « Un con, résume-t-elle avec un haussement d`épaules, c`est le fils du directeur de l`école. Il doit avoir un complexe d`infériorité je pense. Impuissant peut-être ? », ricane-t-elle. C`est méchant & gratuit mais il l`énerve tellement, elle ne comprend pas pourquoi il se donne la peine de faire partie du conseil, vu qu`il aime rabaisser tout le monde en permanence. Pour s`assurer que son manège ne prenne pas fin certainement. « Le pouvoir est bien plus difficile à acquérir que tu ne le penses. Tu as beau avoir des idées intéressantes si papa n`est pas là pour assurer tes arrières avec son portefeuille, ça ne sert à rien. ». Car oui, il y en a, des gens plus talentueux & plus déterminés qu`elle ou le reste du conseil. Seulement, ils ne possèdent pas l`influence nécessaire, c`est triste mais c`est ainsi. Et cela fait le pain de Royal Shit, lui qui a au moins le mérite de mettre tout le monde sur un pied d`égalité, elle doit au moins lui reconnaître ce mérite. C`est sans doute pour cela qu`elle a cette idée d`entrevue masquée à l`esprit. « Le plus dur serait d`obtenir sa confiance. Que je n`utilise pas ça pour découvrir son identité ou détruire sa supposée crédibilité. Je m`en fous à vrai dire. Je veux juste tendre le micro & l`écouter. ». De toute manière, elle s`en sortirait, avec ou sans rumeur contre sa personne. « Personne n`en a vraiment le temps. Les études prennent leur importance tu sais. Ceux qui s`en fichent vont s`occuper ailleurs & ce qui se passe sur le campus les intéresse donc peu. Ceux comme moi n`ont pas de souci à se faire, rien ne pourrait gâcher leur avenir. Pour les plus modestes, ils doivent être tellement occupés à travailler à côté pour payer leur année qu`ils n`ont pas non plus le temps d`enquêter. On pourrait presque en faire un documentaire ou une série. ». C`en est presque affligeant. Mais malgré sa lucidité, elle n`a aucune envie de jouer les social justice warrior. Elle laisse ça aux fans de Twitter.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• L'amitié n'est parfois pas sincère dans le monde des riches, souvent même. J'ai déjà aperçu ces personnes superficielles qui restent entre elles parce qu'elles se ressemblent sur le plan bancaire ou hiérarchique, mais que derrière ça, il n'y a rien. à l'école, j'avais des amis plutôt honnête, mais chacun a prit un chemin différent et aujourd'hui nous sommes tous séparés. Je n'ai pas vraiment besoin d'avoir des amis pour vivre, mais il est vrai que je ne peux continuer seul. Suffit d'une personne, une seule personne, pour ne pas vouloir tout lâcher. Hye Ni énonce son problème de n'avoir aucun véritable ami et j'aimerai la consoler comme il se doit. « Il y a sûrement aussi difficile que toi dans ce monde pour te supporter. Puis, ne suis-je pas un ami ? » Certes, à la base je suis son maître de stage et elle, ma stagiaire. Mais maintenant que son stage est terminé et qu'elle avance de son côté, ne suis-je pas autre chose qu'un simple tuteur ? Sinon elle ne viendrait pas à chaque fois ici, à ma rencontre, même pour discuter potins. Hye Ni est peut-être difficile, mais je ne suis pas assez hypocrite pour jouer la carte de l'intérêt. Et aux dernières nouvelles, je n'accueille pas la demoiselle dans mon bureau pour l'unique raison qu'elle est la fille d'un tel ou qu'elle possède un bel héritage, des avantages, etc. Je m'en fiche totalement. J'ai ma place dans une société qui n'est pas toujours facile, un job que j'aime, un appartement cosi, un chat charmant et écrivain qui me tient à coeur. J'ai tout ce que je veux en vérité. « Ah, parce qu'il faut te taper pour que tu réussisses ? C'est un peu violent comme méthode. Tu es sûre que tu ne préfères pas que je te fasse des longs sermons à la place ? » ça, je saurai faire. « à mon avis, tu as trouvé une personne idéale pour ça. » Fis-je, soulignant l'existence de sa concurrente en amour. Enfin, si c'est toujours sa rivale. « Puis tu sais, les mots sont parfois plus blessant que les mains. Les actes aussi peuvent faire mal. » L'ignorance, le rejet, les insultes, sont des fois plus douloureuses à supporter qu'un coup de poing.

La proposition est intéressante, même si j'hésite entre quoi, du pyjama, du charmant intérieur ou des secrets inavouables est le plus aguicheur de tous. Hye Ni me prouve une fois de plus qu'elle n'est pas qu'une image dessinée par sa famille, qu'elle vaut plus que des attentes princières. « Je serais ravi de découvrir ton charmant intérieur. » Sans jeu de mot embarrassant. Ne serait-ce pas étrange qu'une étudiante invite un adulte chez elle ? Son ancien maître de stage, qui plus est. Je ne m'arrête pas aux préjugés, quand il s'agit d'amitié, elle peut être une enfant et moi un adolescent, cela ne serait pas dérangeant. Tant que ça reste de l'amitié, bien sûr. Le conseil des élèves est un sujet intéressant, même si le président est un « con ». ça me fait sourire, camouflant mon rictus derrière ma main, comme pour faire genre de rien. « Il doit en motiver plus d'un. » à se surpasser ou à être meilleur. Ah, voilà un point intriguant. Sans papa et son argent, c'est peine perdue. « Donc, sans ton père tu n'arriverais à rien. C'est ça ? Enfin, seulement pour le pouvoir. » Parce qu'elle n'a pas besoin de son géniteur pour réussir sa vie, je campe sur cette idée. Les jeunes de cette école sont des fils ou des filles de quelqu'un, ils ne sont pas sans rien pour la plus part et ceux qui ne possèdent qu'une bourse comme unique moyen de s'en sortir, sont souvent les plus méritant, mais les plus méprisés. C'est triste comme vision, mais ça n'a sûrement pas changé de mon époque. Je m'estime heureux d'avoir des parents adoptifs avec un nom plutôt connu dans un domaine, qu'il soit valorisant ou inintéressant. « La confiance serait une porte ouverte menant à d'autres portes, sûrement trop risqué. » Fis-je. Quel intérêt pour eux qu'une fille se penche sur leur cas ? Ils ne gagnerait rien à répondre à des questions. Personne n'a le temps pour démanteler cette affaire, ce réseau de rumeur et pour la plus part, les ragots ne sont pas une attaque assez puissante pour les détruire ou les faire tomber. « Alors pourquoi s'en préoccuper ? Ce ne sont que des mensonges pour se faire des ennemies. Peut-être qu'eux aussi ont un complexe infériorité comme ton président ? Ce ne serait pas bien étonnant. » Pour vouloir se faire remarquer, c'est qu'il y a forcément un soucis quelque part, comme un caillou dans une roue. « Si tu n'as rien à te reprocher, les rumeurs ne devraient pas t'atteindre. Je ne parle pas seulement pour toi, mais pour chaque personne dans cette ville. » Ou dans le monde entier. « Mais comme je l'ai déjà dit, les mots peuvent faire très mal. » Qu'ils soient vrais ou faux, ils ouvrent des plaies parfois difficile à refermer.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Parfois, elle se demande comment Setsuna peut faire partie de son entourage, comment il fait pour arriver à la supporter, elle et son bagage familial. Certes, elle n`a pas pour habitude de s`étaler sur ses affaires privées, mais cela fait déjà deux fois qu`elle lui contait ses mésaventures, beaucoup s`en seraient lassés. Auraient trouvé qu`elle se plaignait pour peu de choses. Qu`au moins elle avait un toit, de quoi manger et un budget astronomique pour son shopping. Tous ces petits détails qui font qu`elle n`a pas vraiment le droit de se plaindre au vu de ce que certains peuvent traverser & qui est bien pire. Et qui l`effraie plus que de raison, suffisamment pour hésiter à se détacher complètement de sa famille, peu importe combien elle en a envie. Aussi cela lui fait un drôle d`effet quand il affirme être son ami, elle n`en attendait pas tant de sa part. Une bonne connaissance oui, quelqu`un avec qui elle peut parler sans filtre certes, mais jamais elle n`aurait osé s`avancer autant. Elle en a presque envie de pleurer. Mais sa dignité est plus forte que cela, non mais. Et elle dissimule son désarroi d`un savant mouvement de tête qui replace ses longs cheveux. « Peut-être bien. C`est vrai que tu n`as pas encore pris tes jambes à ton cou. Merci. ». Elle peine à cacher son émotion, elle lui ferait presque un câlin mais ses bonnes manières la retiennent. En fin de compte, ce n`est pas pour rien si elle espère qu`il soit son garde-fou, lui plus que quiconque. Xian serait bien trop tolérant à son égard, il laisserait couler. Pas sûr que Setsuna soit aussi laxiste, même s`il refuse de la taper. « Je te rappelle que j`ai grandi dans un milieu particulièrement violent, ça explique pourquoi je suis si extrême… Mais va pour les sermons. C`est un début. ». Non ses parents n`avaient jamais usé de violence physique à son encontre, juste psychologique, la pression de toujours devoir être la meilleure et affronter une terrible déception quand ce n`est pas le cas. Aussi ses yeux s`assombrirent quand les mots du journaliste parvinrent à ses oreilles. « Je le sais bien. Les yeux aussi peuvent faire plus mal que n`importe quelle arme. Il y a bien des façons de blesser une personne. ». Oh oui, elle aurait préféré se prendre plus de claques et moins de mépris, parfois, ç`aurait été plus facile.

Il apparaît de plus en plus évident que oui Setsuna est un ami, sinon elle ne lui proposerait pas non plus de venir chez elle. Elle ne partage son intérieur qu`avec les personnes dignes de confiance, les hommes encore plus. Et ce n`est parce qu`il a affirmé avoir un copain qu`elle est plus tolérante. Parfois, ça peut servir d`excuse pour gagner en proximité avec les filles, elle en a déjà vu user de cette technique à l`étranger, où c`est mieux accepté. Elle est ravie de voir que sa proposition enchante son interlocuteur, il faudra programmer tout ça. « Dans ce cas, n`hésite pas à me faire signe quand tu ne croules pas sous le travail. Ou que tu n`as pas rendez-vous avec l`homme de ta vie. ». Ce ne serait pas pour tout de suite a priori. Peut-être dans quelques temps quand il sera moins obsédé par ses heures au bureau. Au moins, comme il n`est pas à la fac, elle peut lui raconter sans gêne ce qui s`y trame et insulter le président du conseil sans crainte. Il n`irait pas l`interroger pour avoir sa réaction haha. « Je ne sais même pas si je serais allée dans cette école. Oui j`ai de bonnes notes qui auraient mérité une bourse mais est-ce que j`aurais été aussi douée sans une éducation antérieure dans les meilleures écoles ? Je ne sais pas. Je ne pense pas mériter ma place plus que n`importe quel boursier. ». Et elle ne comprend pas pourquoi les riches héritiers ont ces derniers dans le viseur, comme pour compenser quelque chose. C`est absurde, et grotesque, et ridicule. Mais comme Royal Shit prend un malin plaisir à leur pourrir la vie, c`est sans doute leur façon de passer leurs nerfs. « Je ne sais pas. Tout n`a pas l`air faux. C`est probablement exagéré, déformé mais pas complètement insensé. Et c`est possible. Mais pourquoi créer une plateforme quand tu as le pouvoir de terroriser directement les gens ? Si tu veux mon avis, Royal Shit ne fait pas partie d`une grande famille. Il aurait d`autres méthodes pour s`en prendre aux étudiants sinon. ». Elle y a bien réfléchi et des gens de son statut ont bien d`autres cordes à leur arc, plus nocives et cruelles, pour démonter les gens autour d`eux. Si Royal Shit avait choisi le web, c`était parce qu`il n`avait pas de meilleure arme. « C`est sûr que c`est plus facile quand on sait que c`est faux. Mais va convaincre toute une école que c`est le cas. Une rumeur, c`est pervers. Tu as beau clamer que c`est monté de toutes pièces, le doute subsiste. Et prouver le contraire est compliqué. Mais c`est plus facile quand tu as ton bagage familial pour te soutenir derrière, encore une fois. On se permettra difficilement de me cracher au visage, chuchoter dans mon dos est plus simple. ». Et tant qu`ils font bonne figure devant elle, elle s`en moque. Elle ne compte pas sur leur franchise, du moment qu`ils lui fichent la paix.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Quelle raison aurais-je de prendre mes jambes à mon cou quand j'apprécie discuter avec une personne ? Hye Ni n'est peut-être pas à se plaindre avec sa vie de princesse, mais elle reste une humaine et une jeune fille qui rencontre autant de soucis que d'autre. L'amour, les amis, les études, la famille, peu importe qu'elle soit riche ou qu'elle vienne d'une famille à l'héritage colossal. ça ne change pas qu'elle est comme tout le monde, à peu de chose près. Je me contente d'un sourire à son commentaire, loin de vouloir fuir quand elle s'intéresse à mes histoires ennuyantes sur mon attirance pour un écrivain ou mes articles sur des idoles en tout genre. « Ce n'est pas mon cas. » Pour la violence, si j'oublie que ma mère est morte à ma naissance et que mon père n'a pas su s'occuper de moi durant les premiers mois de mon existence. De toute façon, je ne m'en souviens absolument pas et ma famille adoptive est superbe. Les sermons, c'est plus mon domaine et ça vaut mieux que la violence physique. Voilà, Hye Ni comprend où je veux en venir. Y a pas que les mains pour blesser, il y a les mots, le regard, l'indifférence. C'est parfois plus facile de guérir une plaie faite par une gifle ou un coup de ceinture, qu'une plaie faite au coeur. Heureusement pour moi, je n'ai connu ni l'un ni l'autre dans ma famille. Pour chaque instant passé avec eux, je n'ai eu que le meilleur. Alors je peux confirmer que l'argent ne fait pas le bonheur, que parfois suffit de l'amour et de l'attention des autres pour se sentir pleinement satisfait et bien dans sa peau, ainsi que dans sa tête.

Sa proposition est alléchante, je devrais la noter quelque part dans mon agenda, histoire de ne pas l'oublier avec le temps et le boulot. Hye Ni a raison, faut vraiment que je lâche la bride et prenne davantage de pause. En dehors de mes moments privés avec Haru, évidement. « Je le note. » Fis-je, prenant un stylo sur mon bureau pour gribouiller quelques mots sur un bloc-note qui traîne pas loin. Les anecdotes de l'école sont toujours amusantes, même si elle semble ne pas aimer le président du conseil. Les gens ne peuvent pas être tous parfait, à notre grand malheur. « Vu comme ça, effectivement. Si ça aurait été différent, je suis sûr que tu t'en serais quand même sorti. » Avec ou sans son père, c'est elle qui doit le vouloir pour y parvenir. Je n'ai jamais eu besoin de l'influence de mes parents adoptifs pour quoi que ce soit, et je m'en sors plutôt bien dans la vie active. Hye Ni donne son point de vue sur le Royal Shit et je l'écoute attentivement. Ce serait des gosses lambda, comme elle ou moi, ou n'importe qui d'autre. Juste qu'ils ont ce petit quelque chose pour énerver la population de Royal. « Tu as sûrement raison, s'ils venaient d'une grande famille, ils useraient d'autres moyens pour s'en prendre aux autres. Enfin, en dehors de colporter des rumeurs et des imbécillités, ils ne font rien de mal. » Ce sont des faux journalistes qui cherchent juste le scoop du siècle à dévoiler au monde entier. J'en ai connu plus d'un comme ça, avide de pouvoir et de connaissance, alors que ce n'était rien de bon. Rien pour plaire. Hye Ni soulève un autre point où le bagage familial est pratique, pour se protéger des mauvaises langues. Au maximum, du moins. « C'est parfois plus simple et pratique de détruire quelques avec des mensonges, plutôt qu'en usant d'argent et de moyen. J'aime bien ce Royal Shit, même s'ils sont loin de faire le bien. » Souriais-je, notant sur mon calepin de trouver un moyen de contacter ces gamins du web. ça pourrait être intéressant comme conversation, haha. « En tout cas j'espère que tu es bien à l'abri de leurs regards et qu'ils ne s'en prendront pas trop à toi. » ça serait fâcheux, surtout si les autres se basent sur des ragots ou une image donné par une tierce personne, sans connaître véritablement la jeune fille. « Hm, je pense que la pause a été assez longue. Tu ne penses pas ? » Fis-je, ayant terminé ma boisson et mon encas.

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Hye Ni & setsuna

tenue ••• Plus elle parle avec Setsuna, plus elle se rend compte que sa prison dorée l`oppresse plus qu`elle ne le pensait, lui faisait prendre conscience de certaines choses qu`elle s`évertuait de rejeter & d`enfouir, autant que faire se peut. Qu`il y a un monde plus sain, pas forcément plus facile à vivre au quotidien mais qui vaut la peine de retrousser ses manches & de se mettre au travail. Que ça la rendrait plus heureuse si elle s`en donne les moyens. Pouvoir se libérer de cette pression psychologie, de ces attentes grotesques & de ses devoirs absurdes, oui, ce serait déjà un soulagement considérable, un poids immense qui s`enlèverait de ses épaules. Seulement, est-ce que ces dernières sont assez solides pour assumer par la suite ? De quoi aurait-elle l`air si elle en venait à sonner chez le journaliste parce qu`elle n`a plus de toit ni de ressources ? D`une idiote désillusionnée, sans aucun doute. Pire que tout, elle ne supporte pas d`être un poids pour quelqu`un. Et il a beau ne pas avoir fui & l`assurer de son soutien, cela ne veut pas dire qu`il se porterait volontaire pour lui faire la charité le temps de retomber sur ses pattes. Encore une épine dans son pied qui l`empêchera de se décider sous peu & qui paralysera encore ses prochains gestes. Et son désir de liberté.

Ce n`est pas pour autant qu`elle cache son plaisir en voyant Setsuna griffonner sa proposition sur un papier. Elle espère qu`il trouvera vite du temps libre dans son emploi du temps chargé, encore plus depuis qu`il a décidé de s`investir un peu dans sa vie sentimentale. Elle pourra toujours lire les fameux livres en attendant & revenir à la charger avec plein de questions. Surtout pour savoir s`il y a une inspiration du journaliste dans l`un d`eux, sait-on jamais, il pourrait vite devenir la muse de l`écrivain. C`est un sourire presque ému qu`elle lui adresse quand il confie qu`elle aurait quand même réussi son parcours scolaire, peu importe son bagage familial. Elle aimerait tant en être aussi certaine que lui. « Peut-être. On ne peut qu`imaginer, on ne saura jamais vraiment. Sauf que le génialissime journaliste que tu es m`a appris beaucoup de choses ! ». Il fait partie des personnes qui ont vraiment fait la différence dans ses études, qui ont consolidé son envie de poursuivre, de faire ses armes & de donner le meilleur d`elle-même. Elle affiche un air satisfait quand il corrobore sa théorie, c`est certain, Internet ne fait pas de discrimination, surtout pas sociale. L`arme & le terrain de jeu parfaits pour se venger d`une jeunesse qui a tout eu & qui pense que tout lui est dû. « Au moins c`est efficace. Et ça emploie des moyens avec lesquels on n`est pas familiers, qu`on peut difficilement voir venir. Alors que la manipulation & l`argent, c`est vu, vu et revu. ». Le meilleur moyen de les prendre au dépourvu en quelque sorte. Elle n`a pas vraiment de souci à se faire. Elle fait partie du conseil des élèves & souhaite œuvrer pour contrer les attaques contre les plus faibles au sein de l`université, pas vraiment le profil d`une cible idéale. Par contre, s`ils creusaient dans son passé & ses déboires précédents, ce serait plus problématique. « Ne t`en fais pas pour moi. Tu devrais savoir que les filles, surtout fortunées, sont de vraies langues de vipères et n`ont pas attendu Royal Shit pour chuchoter des méchancetés infondées. Je m`en sortirais. Je suis une grande fille tu sais, fait-elle remarquer en plaisantant, avant de regarder sa montre, tu as raison, j`ai suffisamment abusé de ton temps précieux. Pour aujourd`hui. La prochaine fois, c`est toi qui ramène le goûter, d`accord ? ». Sans attendre sa confirmation, elle se lève, va jeter les résidus de leur festin, prend son sac et quitte le bureau, avec un joyeux signe de la main. Direction la libraire.

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