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UNIFORME DE POMPIER ••• La journée s’annonçait tranquille ce matin, j’ai pris mon petit déjeuner avec Astéria, profité des enfants, ce fut une mâtiné comme on les apprécie tous, en famille. J’ignorais encore que quelques heures plus tard ce serait l’enfer des flammes, j’étais simplement entrain de me laver le visage quand mon bipeur s’est mis à sonner, annonçant une urgence, on le vit chaque jour, je suis appelé à n’importe quelle heure pour des interventions, que ce soit pour un incendie ou aider des gens en difficulté, on était sur toutes les interventions, les tremblements de terre, les éboulements en montagne, les chutes, les maladies, on jouait sur plusieurs terrains, bien entendu mon domaine de prédilection était le feu. J’allais être servi. Embrassant Astéria et les petits je suis parti comme d’habitude à la caserne pour filer vers le lieu en question, je n’ai pas écouté les infos sur la route me dépêchant surtout pour que toute l’équipe se mette en route, je n’étais pas loin, donc à peine arrivé j’ai attrapé mon uniforme et grimpé dans le camion, se mettant en route je questionne mes collègues sur l’incendie, apparemment il décimait de plus en plus d’hectare dans la forêt derrière le parc du quartier, si on ne se dépêcher pas les habitations pourrait être en danger et le feu pourrait atteindre des zones sensibles ou des usines, ce qui serait une catastrophe évidemment, on devait donc l’arrêter avant que cela ne se produise.

Sur place plusieurs casernes étaient présentes, on avait besoin de maximums de pompiers sur le terrain, le vent n’arrangeait rien, les flammes étaient fortes et immenses, les canons à eaux déversées déjà des tonnes pour l’amoindrir, mais c’était comme lutté contre un géant et il prenait de plus en plus d’ampleur. C’est clairement le feu le plus impressionnant que je rencontre au cours de ma carrière jusqu’à maintenant, les arbres brulés et tombe, faisant des étincelles, malgré la résistance de nos combinaisons à la chaleur ce n’était pas sans failles, le moindre contact avec les flammes le déchirer et bruler la peau, je m’étais aventuré plus proche encore que les autres, voyant des camarades blessé, éloigné du feu, ça devenait compliqué, je ne réalisais même pas quand les flammes me transperçaient continuant sans cesse de déverser des tonnes d’eau sur ce géant.

Les heures s’écoulent, je ne sais pas depuis combien de temps on l’affronte, mais le soleil s’est couché, laissant place à la lune, les cris autour laissent entendre qu’aucun homme présent n’a abandonné, j’ignore combien de temps cela va encore durer, mais déjà trop de personnes ont était évacués et si on ne l’éteint pas vite il y en aura encore d’autres. Il faut surmonter la fatigue, la douleur, le stresse, des trois je ne ressentais que l’épuisement, mais n’y pensais pas. La seule chose que j’avais en tête c’était de venir à bout de ce monstre de flamme, mon uniforme était brulé à plusieurs endroits, mais ma capacité me permettait de tenir debout là où d’autres se seraient écroulés. Les bras devenaient de plus en plus lourds et faibles, mais le feu décliné doucement, notre mission était de l’éteindre et de rentrer auprès de nos familles et c’est ce que je comptais faire.

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TENUE ••• La journée avait si bien commencé avant que le bipeur de Zéro ne retentisse et fasse battre mon coeur d'angoisse. Nous avions déjeuné ensemble, tous les quatre. Les enfants ont profité de leur père un instant, puis le début des problèmes a commencé, sonnant comme l'alarme à incendie dans une grande surface ou une résidence. Je le maudis ce bipeur, malgré la carrière de héro que peut avoir Zéro. Il sauve des vies, surmonte des catastrophes, aide des gens et apporte sa gentillesse à celui qui la réclame... Et moi je suis là comme une idiote à attendre qu'il rentre. ça me broie l'estomac à chaque fois qu'il se prépare, ne voyant que du mouvement dans la maison, du bruit, que ce soit celui de ses pieds ou des vêtements qu'il enfile. Quand il m'embrasse, j'ai toujours peur que ce soit mon dernier baiser et cette idée me terrorise davantage. Que dois-je dire quand il s'en va ? Bonne chance ? Revient saint et sauf ? Sauve le plus de vie ? Ne meurs pas ? De tout ça, je ne trouve que le silence à répondre. La bouche close et les yeux rivés sur son dos, qui disparaît progressivement de mon champ de vision.

Seule avec les enfants, ceux-ci m'occupent une bonne partie de la journée, entre le bain et les repas. Dans le salon, la télé est toujours allumée, diffusant les informations sur l'incendie qui sévit proche de la ville et de ses habitations. Je sais que, même en regardant cet écran, les mauvaises nouvelles ne seraient pas dite en direct. ça ne m'empêche pas de m'inquiéter et de me ronger les sangs pour mon copain se battant avec les flammes. Si Sora et Iris n'étaient pas là, je crois qu'il ne me resterait plus qu'à me recroqueviller sur le sol et pleurer toute les larmes de mon corps. à la place de quoi, je joue avec eux avant de préparer le déjeuné, puis le dîner... Et toujours pas de Zéro en vue. La télé crache toujours la même chose, à savoir que le feu progresse, que les pompiers le maîtrise, que personne n'est touché pour l'instant, etc. Au bout d'un moment je n'avais qu'une seule envie, l'éteindre. Or j'ai attendu, dans l'espoir d'entendre que c'était fini, que les gens allaient bien et que les sauveteurs rentraient chez eux.

Le soleil déclinant, j'ai couché Sora qui dormait sur le canapé et forcé Iris à en faire de même, plutôt que courir partout en imitant le bruit strident des sirènes. Cette gosse va me rendre folle. Depuis qu'elle tient sur ses jambes, ça n'en fini plus. Elle grimpe partout, saute partout, s'aventure partout. Sans oublier qu'elle commence à parler et qu'il n'y a pas une seconde sans l'entendre m'appeler. à côté d'elle Sora est un ange. Une fois endormi, je me retrouve seule face à la télévision, dont j'ai coupé le son pour ne pas fondre en larme. Une tasse de thé chaud sur la table basse, je me suis à moitié allongée sur le canapé en attendant le retour de Zéro, même si je dois y passer la nuit.

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UNIFORME DE POMPIER ••• Je ne suis pas idiot, je me doute très bien qu’Astéria s’inquiète lorsque je quitte la maison et malheureusement je ne peux rien faire contre ça, à part revenir vivant auprès d’elle quoi qu'il arrive. C’est clairement le plus gros incendie de cette saison et même depuis le début de l’année, le nombre de lances à eau qui l’entoure est incertain, mais les flammes ne s’arrêtent pas de grandir, brulant le sommet des arbres qui finisse par s’écrouler au sol, certains pompiers ont été blessé d’après les échos reçus en radio, mais on ne peut quitter notre poste, affronter le feu et le vaincre c’est notre mission.

Les heures passent, le soleil se couche alors qu’on arrive à peine à faire baisser l’intensité des flammes, cette chaleur plus l'épuisement total, tout se joue dans le mental. Un des arbres s’est effondré à quelques centimètres de moi envoyant de nombreuses braises dans ma direction, les yeux fermés je balaye celle visible pour me reconcentrer sur l’incendie. Il nous faudra encore deux heures avant d’en venir à bout, laissant aux pompiers venus en renfort le loisir de surveiller les lieux et s’assurer que le feu ne risque pas de reprendre dans la nuit. J’ignore l’heure qu’il est, mais après avoir récupéré de l’oxygène assez brièvement, plus préoccupé par mon désir de rentrer que de me laisser examiner par les secouristes présents. Mon groupe déclaré apte fut autorisé à partir se reposer après cette bataille, forcément personne ne pouvait se douter si j’étais blessé ou non, pas même moi sans le voir.

J’ai manqué de m’endormir dans le camion, avoir lutté aussi longtemps m’a mis les rotules à zéro, il devait être aux alentours d’une ou deux heures du matin, on a eu de la chance d’avoir arrêté le feu, il a fait des ravages, mais n’a pas atteint la ville et les quartiers, même si certains ont été évacué à cause de la fumée et du risque. Ramené chez moi je quitte tout le monde, poussant la porte de la maison. « Je suis rentré. » Dis-je sans crier, me doutant que les enfants doivent dormir depuis longtemps, j’ignore si Astéria est encore éveillée, mais la connaissant elle a surement attendu que je rentre. Je suis claqué, retirant mes chaussures noircies et sales à l’entrée, je ne parle même pas de l’état de mon uniforme, troué à certains endroits -où j’ai été brulé- et tout aussi sale que le reste. Assis dans l’entrée, je me pose de seconde, j’ai encore l’impression d’être sur place c’est bizarre, fixant mes mains c’est en attendant des pas s’approcher de moi que je me redresse pour la voir, lui souriant afin qu’elle soit rassurée comme toujours. « Désolé, ça a mis un peu de temps. » Un peu...

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TENUE ••• Les moments les plus difficile de ma vie ne sont pas ceux où je dois changer la couche de mes enfants ou trouver un travail pour subvenir à nos besoin. Non, le plus dure à chaque fois, c'est de voir Zéro partir combattre le feu et l'attendre durant des heures sans avoir la certitude qu'il reviendra saint et sauf, ou qu'il rentrera tout simplement. Je peux choper une maladie mortelle demain ou avoir un accident l'heure suivante, ça semble beaucoup moins angoissant pour moi que perdre Zéro. Alors suivre les informations et savoir qu'il est là-bas, sans nouvelle de sa part... Oui, j'en deviens folle. Les heures s'écoulent et je reste là dans mon salon, à mater et surveiller l'écran comme s'ils allaient m'annoncer à un moment ou à un autre la mort d'un pompier. ça me fait tellement peur que je ne parviens même pas à fermer l'oeil. Le brouhaha de la télé me tient éveillé, et même quand je coupe le son pour ne pas entendre les répétitions des journalistes, je trouve le moyen de garder les yeux ouverts. à la mi-soirée, je me suis faite un thé, mais je n'ai rien avalé de plus, l'estomac noué. La peur ne veut pas partir, je me sens comme prise au piège dans un étau si serré, si étroit. J'étouffe à petit peu, comme si j'étais sur la scène du feu avec mon copain.

à un moment, vers minuit à peu près, j'ai piqué du nez et fais tomber ma tasse vide sur le sol. Le bruit m'a réveillé en sursaut, m'attendant à voir Zéro quelque part autour de moi ... Mais rien, même pas un son réconfortant. J'ai soufflé, essuyé mes larmes et continué à fixer l'écran sans son. Puis le bruit de la porte qui s'ouvre me tire subitement de ma rêverie, tandis que je relève la tête vers l'entrée. Du canapé, je ne peux pas voir si la porte est ouverte, ni si quelqu'un vient de rentrer. Je dois donc me lever et avancer vers le petit hall... Où se trouve Zéro, assis par terre. Un peu de temps ? Mon regard se fait plus dure, plus sévère. « Il est presque deux heures du matin, Zéro ! » Ma voix est basse, mais pressante à la fois. Je le gronde, comme une femme inquiète. « J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose... » Soufflais-je, le coeur lourd et les larmes s'échappant de mes paupières cernées. Mes iris se déposent sur lui, son uniforme et je grimace. « Tu es sale, viens te changer. » Et par instinct féminin -ou par un sentiment amoureux-, je le tire pour retirer sa veste d'uniforme trouée... Remarquant le pourquoi elle est dans cet état.

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UNIFORME DE POMPIER ••• Dans ces moments-là où un incendie important se déclare toutes les familles des pompiers sont forcément inquiète et je ne suis pas une exception, c’est difficile de laisser Astéria sans nouvelles seulement je n’ai pas le choix. Quand je suis sur le terrain je dois tout faire pour arrêter les flammes avant de pouvoir me vider l’esprit et rentrer me ressourcer auprès des personnes que j’aime, ma copine, mes enfants. Je sais que Dawn aussi doit parfois s’inquiéter, c’est mon jumeau et il est au courant pour moi, même si lui voit ça comme un super pouvoir, d’ailleurs ça me fait rire quand j’y pense parce que ça lui correspond bien. Mes parents sont fiers, mais je doute qu’il soit tout le temps rassuré de savoir que je mets ma vie en jeu sans arrêt. Dans tous les cas, même si ça semble égoïste je ne compte pas arrêter. Tout ce que je peux faire c’est de rentrer à chaque fois à la maison et de montrer que je suis là, que je reviendrais parce que je ne compte pas mourir et les laisser tomber. Ma mission est peut-être de sauver des gens, d’éteindre des feux, mais mon but est toujours le même. Rentrer sain et sauf chez moi retrouver ma famille.

Arrivé chez moi je me sens totalement épuisé après cette journée, j’ai la sensation d’avoir les muscles en morceaux, mais je ne peux pas m’empêcher de rassurer Astéria en souriant et en étant pas très objectif sur la durée du temps que cet incendie m’a pris. Je remarque son regard et me doute qu’elle ne trouve pas ça drôle, elle a l’air d’avoir pleuré et semble fatiguée. Je prends une expression un peu plus sérieuse. « Désolé. Ça c’est éternisé et je n’ai pas eu le temps d’appeler. » Forcément, on n'a pas arrêté, mais même si je m’en doutais je n’aime pas la voir dans cet état. « Je vais bien, tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement. » Dis-je en souriant doucement. Je m’approche d’elle, allant essuyer ses larmes. J’évite de la prendre dans mes bras vus mon état, mais je suis là maintenant. Je ne peux qu’approuver ses paroles, je suis sale... J’ai besoin d’une douche et de me changer avant de dormir. Astéria s’occupe de retirer ma veste d’uniforme, la laissant faire sans me douter que je me sois brulé au cours de la soirée.

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TENUE ••• Je suis fière de Zéro, faut pas se mentir. Ce qu'il fait au quotidien est extraordinaire, sauver des vies, éteindre des incendies, sortir des chats des arbres ou des gens d'un trou. Il en faudrait des tonnes des hommes comme lui, mais plus il y aura des hommes courageux dans son genre, et plus il y a aura de femme inquiète dans le mien. Ces gens ne partent pas risquer leur vie sans une personne pour s'en faire pour eux, famille, amis, enfants. Ils auront toujours quelqu'un derrière eux pour les soutenir, les encourager, mais aussi de se ronger les ongles et prier dieu qu'ils rentrent. C'est le cas pour moi, qui ne parvient pas à fermer les yeux jusqu'à être sûre que mon copain, mon mari, rentre à la maison saint et sauf. Alors quand je le vois dans l'entrée, dans son uniforme de pompier, le visage rayonnant et le regard pétillant... Je ne peux pas m'empêcher d'être soulagée et heureuse, ainsi qu'angoissée. Zéro n'a pas à s'inquiéter, je sais qu'il n'a pas le temps pour nous dans ces moments-là et je ne peux pas lui en vouloir, c'est son travail. Malgré ça, je ne parviens pas à lui dire, ni à être très compréhensive. « Si je ne me débarrasse pas de toi avant que le feu ne l'fasse. » Ruminais-je, examinant sa tenue abîmée. Elle a vécu, elle aussi. Quand il essuie mes larmes, je renifle discrètement et relève à peine mes yeux pour croiser son regard. J'ai eu peur, mais je ne peux pas l'accuser. Retirant sa veste d'uniforme, je la dépose dans un coin de l'entrée pour plus tard et tire Zéro vers le salon. « Tu sens la fumée. » Simple constatation, la plus normale qu'il soit. Arrivée au canapé, je tire sur son tee-shirt pour qu'il soit torse-nu, et laisse le vêtement sur l'accoudoir. Je comptais continuer, tout en allant vers la salle de bain ... Mais mes yeux se posent sur sa peau irrégulière et je bloque dessus, d'abord interdite, puis contrariée. « Zéro ... Tu es blessé. » Soufflais-je, frôlant les brûlures du bout des doigts.

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UNIFORME DE POMPIER ••• Si Astéria est fière de moi, je suis heureux qu’elle soit là. C’est nos femmes qui nous pousse aussi en avant, nos familles et même si je faisais déjà ce métier avant d’être ensemble, depuis qu’elle est devenu ma moitié et qu’on a nos enfants je suis encore plus déterminé. Chaque combat je ne l’affronte pas seul. C’est une épreuve qu’on surmonte ensemble à chaque feu, chaque mission, dès que mon bipeur sonne ou que je quitte la maison j’emporte avec moi cette masse de sentiments, d’énergie et je fonce droit devant sans m’arrêter en ne perdant jamais mon objectif de vu. Sauver des gens c’est ma vocation, je suis né avec ce désir, ce besoin de faire ça, peu importe ce qu’ont nous demandé on le fait pour les autres, l’humain est mis en avant et j’apprécie ce sentiment qui me permet d’être professionnellement comblé. Être heureux au travail et à la maison, je suis l’homme le plus chanceux du monde non ? Ma petite amie s’est inquiété et cela ne me surprend pas, c’est même normal. Je tente de la rassurer, seulement elle ne veut pas plaisanter alors j’ai repris mon sérieux pour m’excuser venant essuyer ses larmes. « Tu oserais ? » Je souris en ramenant des mèches de ses cheveux derrière son oreille sans la quitter des yeux. Elle s’occupe ensuite de m’aider à retirer ma veste, mes mouvements ne sont pas très fluides, entre la fatigue et mes blessures -que j’ignore- mon corps répond lentement, épuisé par cette journée passée collée aux flammes debout. « Étonnant. » Plaisantais-je, même si c’est évident, la fumée je m’en suis pris une tonne sur la gueule. La suivant dans le salon je la laisse de nouveau retirer mon vêtement, me retrouvant torse nu sans aucune préoccupation, du moins jusqu’à ce qu’elle m’annonce que je suis blessé. « Vraiment ? » Je semble presque désinvolte, je n’ai pas remarqué que le feu m’avait atteint, ça pourrait être grave que je ne le sente pas, mais vu que mes forces m’ont un peu lâché j’imagine que c’est la cause. « C’est moche ? » Plaisantais-je, mais je me rends compte que mon « problème » n’est plus seulement le mien, rien qu’à sentir Astéria frôler mes brulures et l’intonation dans sa voix, je ne sais pas comment l’a rassurer cette fois, surtout que je ne peux pas lui cacher des choses que j’ignore, si j’avais su que j’étais blessé j’aurais pu les soigner avant ou la prévenir que ce n’était pas grand-chose, mais là je le découvre avec elle. Ce qui est étrange n’est-ce pas ?

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TENUE ••• Zéro peut être sûr que je serais toujours là à l'attendre, à m'inquiéter, à prier pour qu'il s'en sorte. C'est égoïste, mais je ne pourrais jamais choisir entre lui et des vies à sauver, si on me donne le choix, je choisirai celui que j'aime plutôt que des inconnus. Quand il rentre à la maison, plusieurs sentiments se bousculent. Du soulagement, de la joie, de la peur, de l'inquiétude, de l'agacement, un peu de colère et de la fatigue. J'aimerai le prendre simplement dans mes bras et l'embrasser, lui dire qu'il m'a manqué et que je suis heureuse qu'il soit rentrer... Mais je n'arrive juste pas à plaisanter ou à répondre à ses sourires. « Tu me connais mal, Murakami Zéro Alone. » Rétorquais-je, plissant mes yeux et faisant une légère moue. Même en étant furieuse après lui, je ne peux m'empêcher de me perdre dans ses yeux quelques secondes, puis de l'aider avec sa tenue abîmée par les flammes. En virant sa veste, je commente l'odeur qu'il dégage. Rien d'étonnant après cette journée à combattre le feu, mais c'était une simple déduction. Je lui donne une petite tape sur le bras à sa plaisanterie, sentant mes joues prendre des couleurs. Il se moque de moi, cette andouille. Dans le salon, je vire son haut, dévoilant sa peau et des brûlures... Il est blessé, je lui fais remarquer mais cela ne l'étonne même pas. Moche ? Je relève mes yeux vers lui, interdite. Moche ? « Tu n'as pas mal ? » M'enquis-je, fronçant doucement les sourcils. Mes doigts frôlent les blessures, le visage de Zéro ne changeant pas d'expression pour autant. Il n'a pas l'air de ressentir la douleur causé par ces marques et cela m'inquiète à vue d'oeil. La panique me gagne, mon coeur s'emportant à vive allure. « Il faut soigner ça. » Ma voix se fait plus faible, tandis que j'en perds le plan de notre maison, ne sachant plus où se trouve la salle de bain. Je suis perturbée à cause de ses brûlures et du fait qu'il ne dise rien, pas une plainte, ni une grimace.

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UNIFORME DE POMPIER ••• Je ne peux pas en vouloir à Astéria de ne pas être capable de plaisanter après une telle journée, si je le peux c’est justement parce que j’espère la rassurer, j’ai passé tout mon temps isolé près de ses flammes des heures durant et en rentrant chez moi je peux voir ma femme s’inquiéter, m’attendre jusqu’au bout de la nuit, je me rends compte un peu plus à chaque mission que mon boulot n’est pas seulement le mien, mais celui de ma famille, c’est quelque chose qui nous implique tous, même si pour l’instant les jumeaux sont encore trop petits pour comprendre. Quand elle retire mes vêtements je ne me doutais pas une seconde que le feu avait réussi à m’atteindre, j’ignore à quel stade je suis brulé, si c’est moche ou bien marqué, je ne sais pas quoi dire quand elle découvre la blessure à par réaliser que « ça » non plus je ne peux pas continuer à le cacher. Mal ? Je vois dans ses yeux qu’elle trouve ça étranges et c’est normal, je n’aborde aucune expression de douleur, rien qui laisse montrer ma blessure. Je pourrais sortir l’excuse de l’adrénaline, mais je ne veux pas lui mentir, ce n’est pas mon genre de toute façon. Soigner ? « C’est si horrible ? » Je ne vois rien donc je ne peux pas juger. Elle semble déboussolée et je finis par attraper sa main pour la regarder, la forçant à me regarder aussi. « Tu n’as rien à me demander ? » Bien sûr que si, je suis sûr que ça lui brule les lèvres. Dans tous les cas j’ai surement besoin autant de soin que d’une douche, mais si ça doit être le moment des révélations alors je lui dirais la vérité, même si cela risque de l’inquiéter davantage et surtout ce n’est pas une « capacité » qu’on peut comprendre facilement, ne pas craindre le feu, combien de personnes existent dans mon cas ?

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TENUE ••• à chaque fois qu'il affronte les flammes, j'ai peur de le retrouver dans un sale état ou de ne pas le retrouver du tout. C'est ma hantise et elle me pourri la vie. Savoir qu'il se met en danger pour sauver des vies, ça me rend fière et en même temps, en colère. Alors quand il rentre dans une tenue à moitié dégradé et avec des marques de brûlures, je ne peux qu'être morte de trouille et m'interroger à la fois. Il est blessé. J'ignore comment il a fait son compte, mais le feu a réussi à grignoter son uniforme pour passer à travers et toucher sa peau. Ce n'est sûrement pas impossible, ni étrange, mais ce qui me donne cette impression bizarre, c'est le fait qu'il ne réagisse pas. à croire qu'il ne ressent pas la douleur, qu'il ne fait pas attention à ces plaies qui colore son épiderme par endroit. J'aurai dû le gronder comme un gosse, m'emporter ou le menacer, mais au lieu de ça je me ronge davantage les ongles. Il doit soigner ça, et en même temps il doit se laver. Horrible ? « C'est carrément moche. » Marmonnais-je, sans retirer mes doigts. ça ne l'irrite pas que je le touche... Zéro attrape ma main, mais il me faut du temps pour décrocher mes iris de ces marques. « J'ai trop de chose à te demander. » Mon regard se fait plus sévère, plus sombre. « Je ne comprends pas pourquoi ... Pourquoi tu ne ressens rien ? » ça me tue intérieurement... Détournant mes yeux qui s'humidifie, je récupère ma main pour taper doucement son bras. « Mais je ne veux pas savoir de suite. Je veux d'abord que tu prennes une douche et que tu soignes ces brûlures. » Après je le questionnerais sur ce problème, ou il peut m'en parler entre temps. Peu importe, tant qu'il se lave et se soigne.

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UNIFORME DE POMPIER ••• Il y a bien un moment où Astéria aurait découvert pour ce qu’appelle mon frère ce « pouvoir », si ça peut sembler amusant ou impressionnant, j’imagine bien qu’à ses yeux ce doit être inquiétant de ne voir aucune réaction face à la blessure qui semble apparemment très moche. En même temps le feu était puissant, on était très proche des flammes durant des heures et des heures, ce n’était pas rare que l’un de nous soit brulé sous sa combinaison, la preuve, ça m’est arrivé. Je me suis surement trop avancé ou j’ai dû être surpris par une reprise de flamme, dans tous les cas je ne l’ai pas sentie et je me retrouve à découvrir cette brulure avec ma petite amie. Je déteste faire semblant, lui inventer une excuse ce n’est pas mon genre, de toute manière c’est surement l’occasion pour moi d’être franc et de lui apprendre quelque chose qu’elle ignore sur mon compte. Voyant sa tête, je me doute qu’elle se pose des questions, c’est pourquoi j’attrape sa main pour la retenir et lui demander s’il elle n’a rien à dire. À sa question j’étais sur le pont de répondre, mais elle semble capable d’attendre la vérité à défaut de mes soins, ce que je peux comprendre. Hochant la tête je ne peux qu’accepter de la suivre pour prendre ma douche ce qui était la première idée. Une fois dans la pièce je retire les vêtements qui reste, essayant de me tordre un peu pour voir la brulure en question, mais sans succès, soufflant je la tâte avec ma main au risque d’aggraver les choses. « Je ne voulais pas que tu t’inquiètes plus que nécessaire. » Dis-je avant tout pour faire comprendre mon silence sur « ça ». Et parce que j’ai conscience qu’elle a déjà peur sans ce détail, malheureusement il faudra vivre avec maintenant. « Tu m’aides ? » Un léger sourire sur les lèvres, je tente d’apaiser un peu cette situation, puis je ne peux pas me nettoyer la plaie seule ou le dos, la cendre et la noirceur de la fumée à dû s’incruster sur ma peau.

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TENUE ••• Aucun secret ne reste un secret, surtout pas dans une vie de couple. Combien de temps me l'aurait-il caché ? Quand l'aurais-je su ? Je ne veux pas savoir les choses sur le fait accompli, ni quand il est trop tard. Zéro devrait s'en douter, j'ai été sa meilleure amie avant de devenir sa copine. Je ne suis pas une bécasse qui débarque soudainement dans sa vie et ne sait rien à son sujet. Comment ai-je pu ne pas remarquer ce détail ? En même temps, il n'a jamais été brûlé quand nous étions petits ou alors, il ne l'a jamais dit, ni montré. Je pourrais en vouloir à Zéro de ne rien m'avoir avouer, mais je m'en veux aussi de ne pas avoir compris par moi-même. J'ai des tonnes de question à lui poser, mais j'estime que ce n'est pas le moment pour ça. Elles peuvent attendre un peu, le temps de soigner les brûlures et de lui refaire une beauté. Zéro est sale, les cheveux pleins de cendre, la peau couvert de poussière. L'accompagnant dans la salle de bain, je ne le lâche pas d'une semelle pour m'assurer qu'il fasse bien les choses. « C'est déjà le cas, tu ne penses pas ? » Je suis déjà inquiète, un peu plus ou un peu moins. Il revient d'une grosse intervention qui aurait pu le tuer, c'est déjà très inquiétant. Savoir qu'il est brûlé et ne semble pas le ressentir n'est qu'un ajout de plus à mes angoisses, mais celles-ci sont déjà présente. « Oui. » Soufflais-je, tapotant ses doigts pour ne pas qu'il touche la blessure. « Touche pas. » J'ai l'impression de gronder un enfant, comme je le ferais avec les nôtres. Pour plus de facilité, je retirer mon haut et mon short, me mettant à nu devant lui. « Fais-moi une place. » Dans la douche. Il m'a déjà vu sans vêtement, puis c'est Zéro, ce n'est pas n'importe quel homme. D'une caresse sur l'épaule, je l'invite à passer en premier, récupérant de quoi nous sécher ensuite.

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UNIFORME DE POMPIER ••• Mon secret était plus pour protéger mes proches que pour réellement avoir envie de le garder pour moi. En même temps je pense que peu de personnes pourraient comprendre ce que j’ai, le fait de ne pas craindre le feu n’est pas anodin, d’après les spécialistes que j’ai pu rencontrer, c’est même des cas isolés et rares. Je ne pense pas être différent des autres ni sortir du lot, mais je sais que cette capacité m’est utile dans mon métier autant qu’elle m’est dangereuse. La preuve, même si cette blessure est loin d’être mortel je ne l’ai pas sentie et cela à mis la puce à l’oreille de ma petite amie, comprendre est une chose difficile et je vais devoir expliquer clairement la situation à Astéria, mais pas tout de suite, c’est surement trop pour elle et autant qu’on prenne cinq minutes avant de rentrer dans le vif du sujet. Elle s’inquiète sans arrêt pour moi, mais je me doute que maintenant qu’elle a découvert mon secret elle s’inquiètera bien plus encore. C’est ce que je voulais éviter. Astéria vire ma main de la plaie. « Mais euh. » Ironisais-je en jouant l’enfant qu’elle gronde. « Ce n’est rien, j’en ai vu d’autre. » Je ne pense pas que ça va la rassurer, mais ce n’est pas un mensonge et surement que j’en connaitrais d’autre à l’avenir, même si je suis prudent, dans mon métier on n'est jamais à l’abri du danger. Je la regarde retirer ses vêtements sans aucune gêne, ce n’est pas notre genre, de plus il est un peu trop tard pour ça, on a passé le cap depuis un moment maintenant, même si de manière sobre c’est la première fois qu’on se retrouve nu dans cette situation tous les deux. « N’hésite pas à frotter. » Pour virer les marques noires sur ma peau, ça s’incruste bien.

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TENUE ••• Je ne cherche pas à être protégée, au contraire, j'aurai voulu l'aider. Certes, je ne peux rien faire contre « ça », que ce soit une maladie, une particularité, un pouvoir ou peu importe. Mais, j'aurai pu le prévenir encore et encore de faire attention à lui, bien plus que je ne le fais déjà au quotidien, parce que je tiens à lui autant qu'à mes enfants. Je ne pourrais pas le remplacer, comme je ne pourrais jamais remplacer mon fils ou ma fille. C'est mon rôle de m'inquiéter et de trouver des solutions pour que tout reste dans l'ordre. Alors bien sûr, quand j'apprend pour ses blessures, je ne peux pas rester de marbre, mais je ne peux pas non plus le disputer comme un gosse. Zéro n'a plus l'âge des remontrances, il doit savoir ce qu'il fait et même si ça me tue, je ne peux que l'accepter. Je suis sa copine, sa femme, quoi qu'il fasse ou quoi qu'il dise, je m'en ferais toujours pour lui. « Y a pas de mais qui tienne. » Rétorquais-je sur un ton faussement sévère, comme celui que j'emploie quand Iris fait une bêtise dont elle a le secret. « Y a des fois où je voudrais te détester. » Rien qu'à l'entendre dire que ce n'est pas la première fois et d'imaginer que ce ne sera pas la dernière non plus. Zéro me tue. Peut-être que je ne peux pas le protéger du feu, ni l'empêcher d'être un héro, mais je reste la femme qui l'attend à la maison tous les jours, tous les soirs, et qui s'occupe de celui qu'elle aime avec patience et amour. Pour cela, je compte bien prendre ma douche avec lui, retirant mes vêtements. « Ne m'incite pas à t'arracher la peau. » Même si je n'ai pas l'intention de lui faire mal. Une fois dans la douche, je m'occupe de régler la température de l'eau pour qu'elle soit tiède, puis je récupère le savon qu'on utilise pour laver les bébés. Le PH est neutre, puis c'est excellent pour une peau d'enfant, donc ça ne devrait pas empirer son état. « ça a toujours été comme ça ? Pour ce truc. » Demandais-je, n'ayant pas de nom pour décrire sa maladie, son don.

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À poil ••• Il est normal que je « protège » Astéria, avant qu’on ne soit ensemble je lui parlais de mon désir de famille et du fait que mon métier serait un obstacle à mon rêve, pourtant j’ai trouvé le bonheur avec elle et nos enfants sans avoir à renoncer à ma carrière. Ce n’est pas pour qu’elle passe ses journées à avoir peur que je veux l’avoir à mes côtés et c’est parce que je l’aime que je veux lui épargner des soucis et inquiétudes supplémentaires, il n’y a aucun secret derrière mes actes, juste que l’un comme l’autre pensons bien faire à notre façon. Une fois qu’elle l’a découvert je n’ai pas de raison de mentir, jusque-là je n’en parlais pas, mais si elle m’avait questionné je lui aurais avoué, tout comme je ne cherche pas à cacher la vérité ce soir. Dans la salle de bain elle m’empêche de toucher à ma blessure et je réponds comme un gamin, jouant de la situation, c’est une maman faut que je fasse attention haha. « Si tu pouvais ? » Je lui tire la langue comme un sale gosse, mais c’est plus pour détendre l’atmosphère, agissant naturellement en évitent de laisser le « problème » prendre le dessus, le fait que je me mette en danger n’est pas un secret et le fait que j’en verrais d’autre à l’avenir non plus. Dire le contraire ne serait que mensonge, elle en a conscience elle aussi donc je ne compte lui dire que je ne me blesserais plus ou que je ne risque rien, on sait tous les deux que ce serait du vent. Au moins on peut prendre la douche ensemble et je compte bien la laisser s’occuper de moi, lui disant de ne pas hésiter à frotter, malgré la blessure je ne souffre pas pour l’instant. Je ris à sa remarque sans rien ajouter, la laissant faire sans broncher. « Apparemment, mais je l’ai découvert assez tard, quand j’ai commencé à jouer avec le feu en fait. » moi non plus je n’ai pas de mot pour le décrire, les spécialistes eux-mêmes ne savent pas grand-chose sur cette faculté. « Seul mon frère est au courant et toi maintenant. » Je préfère qu’elle sache qu’elle n’était pas la seule à l’ignorer, au contraire. « Mais c’est assez utile pour un pompier de ne pas craindre le feu. » Je ne peux pas m’empêcher de sourire à cette annonce, bien que ce soit vrai, c'est aussi un risque supplémentaire à ne pas négliger.

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TENUE ••• Comment aurais-je pu l'interroger quand ça dépasse l'entendement ? Jamais de la vie j'aurai pensé que Zéro puisse être immunisé contre les brûlures, ou la douleur qu'elles procurent. Ce n'est pas vraiment le genre de chose auxquelles nous pensons quand nous sommes ensemble. Je sais qu'il adore son métier, qu'il n'a pas peur du feu ou de risquer sa vie, mais même en sachant tout ça, je n'aurai pas été sur la bonne voie pour comprendre et l'interroger. Il m'a fallut le surprendre et remarquer qu'un truc clochait pour savoir la vérité. Il m'a surtout fallut des années. Après tout ce temps à m'inquiéter pour sa vie en tant que personne normalement constituée, maintenant je vais m'inquiéter pour lui avec un don particulier. ça ne le protège pas du feu, malheureusement. Ce genre de « pouvoir » est pire qu'un fléau, comme cette maladie qui empêche les gens de ressentir la douleur et qui peuvent en mourir inconsciemment. ça doit être une sorte de dérivé, seulement lié au feu. Dans tout les cas, il a besoin d'une douche et de soin. Je ne le force pas à agir, mais reste quand même assez proche pour ne pas qu'il se néglige. Je me doute qu'il n'arrêtera pas de travailler, ni de risquer ses jours pour des étrangers... Mais je souhaite simplement qu'il fasse un peu plus attention à lui. Dans l'immédiat, je ne peux que l'aider à se laver, rentrant dans la douche avec lui. Frotter, ce n'est pas un soucis. Bon, je dis ça, mais je suis douce et attentionnée avec cet idiot, prenant bien soin de ne pas compliqué la situation actuelle. « Fallait bien un élément déclencheur. » Le feu, et quoi de mieux qu'être pompier pour le remarquer ? Son frère ? J'imagine qu'il est beaucoup plus proche de lui ou alors, que Dawn est trop stupide pour comprendre le véritable sens. « Je ne trouve pas. » Que ce soit pratique. « C'est une bonne chose de craindre le feu, ça t'impose des limites... Là, tu n'as aucune frontière. » Il pourrait foncer dans un brasier et mourir immoler sans même s'en rendre compte. Décidément, y a que moi pour voir le côté obscure de son pouvoir. Ainsi que l'étendu de ses plaies. Le feu continue de ronger la peau tant qu'il n'est pas « éteint » ... Heureusement, la douche met un terme définitif à sa propagation. « ça ne s'étend qu'aux brûlures et au feu ? Tu crains la chaleur et le chaud ? » J'aimerai me rassurer, malgré moi.

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À poil ••• Ce n’est pas un sujet qu’on place dans une conversation facilement et jusqu’ici je n’ai pas vraiment trouvé l’utilité d’en parler, mais maintenant que c’est fait j’imagine qu’en plus de lui apporter de l’inquiétude supplémentaire ça permet de ne plus avoir de « secret » entre nous. Quand je rentrerais des grosses interventions comme ce soir je vois bien Astéria vérifier que je n’ai aucune brulure ou blessures que je n’aurais pas ressenties sur le moment et ce n’est pas une idée qui me déplaît. Cette particularité fait partie de moi, à mes yeux elle n’est pas un intrus, c’est étrange pour les autres parce que ce n’est pas commun, mais le monde est remplis de phénomène inexplicable, je préfère ne pas craindre le feu que ne pas sentir de douleur ou de sentiments. « Exactement. » J’ai toujours été attiré par le feu, donc je pense que dans tous les cas je ne pouvais pas passer à côté, mais au début moi non plus je ne comprenais pas, avec le temps je m’y suis simplement fait. Quand je pense que mon « don » est pratique pour mon métier Astéria y voit le contraire, mais c’est normal qu’on ait des visions différentes selon le point de vue dans lequel on se trouve. « Je sais m’imposer des limites par moi-même. » Je tourne la tête pour la regarder et sourire. « Parfois c’est vrai que je peux agir impulsivement sous le coup de l’urgence. » Parce que je veux sauver les gens et que c’est mon métier, mais je sais aussi que j’ai des responsabilités en tant que père et fiancé, je n’agirais pas sans savoir que j’ai une porte de sortie pour rentrer chez moi. « Je suppose que oui. » Je suis un humain possédant simplement un trouble unique, au contact du feu c’est comme si ma peau en était immunisée et ne sonne jamais le signal d’alerte, tout simplement. « N’y pense pas trop, je gère. » Je tente de la rassurer.

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à poil aussi ••• Zéro me connait à force, il sait que je m'inquiète déjà au quotidien et qu'avec ce nouveau revirement de situation, ça n'arrangera rien du tout. Dès qu'il rentrera d'une intervention, je serais au petit soin pour lui... Bien plus que je ne l'étais déjà, avant de savoir la vérité. Je ne m'inquiétais pas des blessures de mon copain en me disant qu'il savait ce qu'il faisait, mais désormais je sais que ce n'est pas le cas. Zéro est incapable de savoir si il est blessé ou non. à moins qu'il regarde, cherche, mais là encore ça serait trop compliqué pour lui seul. Bon, de toute façon, je ne peux rien contre sa particularité. Elle est là et elle sera toujours là. Connaissant Zéro, il n'abandonnera pas son métier pour un simple défaut. Pour moi, c'est vraiment une tare, pas un don. Il ne souffre certes pas, mais son corps reçoit quand même des dommages important. Des limites ? Je fais la moue, trouvant ses limites bien légères. « J'espère bien. » Sous le coup de l'urgence, bah voyons. Je me souviens parfaitement de son acte héroïque durant la prise d'otage du supermarché. Zéro n'écoute personne, à part lui-même. C'est une tête de mule, doublé d'un héro. Il me fait juste penser à hercule. Il suppose ? ça ne répond pas tellement à ma question. Je n'ai jamais fait attention à son état durant l'été, mais sa faculté ne doit pas toucher aux effets néfastes du soleil, sûrement. « Jusqu'à quand ? » Va-t-il gérer. Terminant de savonner ses plaies, j'attrape le jet d'eau et rince délicatement sa peau. Ce n'est plus aussi rouge et moche que tout à l'heure, mais va falloir mettre de la crème dessus. « ça devrait le faire pour tes brûlures. » Dis-je, en gardant le jet contre moi. « Je te laisse nettoyer le reste. » Je lui souris avec innocence, n'ayant pas dans l'idée d'aller si loin. Il n'a pas besoin de mes mains pour les autres parties de son corps.

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À poil ••• Je pense que quoiqu’on fasse l’inquiétude de ma famille fera toujours partie de notre quotidien et que c’est pour cela que je me rattraperais durant les moments où on sera ensemble pour pouvoir leur faire oublier. Les jumeaux sont encore trop petits pour comprendre, mais un jour ils accompagneront surement leurs mères dans ses angoisses quand je partirais d’urgence et même en sachant cela je ne peux pas arrêter ce que je fais et Astéria ne me l’a jamais demandé, surement parce qu’elle sait parfaitement que je ne voudrais pas avoir à choisir entre les choses que j’aime, elle, ma famille et mon métier. Je tente de la rassurer au mieux en disant que je peux m’imposer des limites moi-même, bien que parfois je n’y pense pas, je ne sais pas vraiment mentir donc autant être franc. Sa question est intéressante, je suppose que seul le feu ait la cause, mais je n’ai pas souvenir d’avoir réellement souffert de la chaleur non plus. « Jusqu’à la fin. » Dis-je naturellement, je dois continuer de gérer, je ne peux pas faire autrement, j’ai des personnes derrière moi aujourd’hui et je pense aussi à eux. Astéria termine de s’occuper de ma blessure en la rinçant, lui laissant entière gérer ça, avant qu’elle ne termine. Je passe ma main sur la plaie, ça semble déjà moins rêche et moche. « Merci. » Lui souriant simplement, je hoche la tête. « Bien sûr, je n’aurais pas osé t’en demander plus. » Je la taquine, attrapant le savon pour m’occuper des autres parties de mon corps, c’est fait rapidement, il ne reste qu’à rincer et puis je peux sortir de là. « Je suis crevé. » J’ai juste envie de retrouver le lit et de dormir comme un bébé. Prenant le jet dans les mains d'Astéria puis me rince et le repose. Quittant la douche le premier attrapant une serviette, j’en prends une seconde pour elle et lui donne. En tout cas c’était une rude soirée, mais demain est un autre jour et espérons qu’il sera meilleur qu’aujourd’hui.

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à poil aussi ••• Cette particularité fait partie de notre vie maintenant, il n'y aura pas un jour sans que je n'y pense, pas un jour sans qu'elle soit là. Comme les jumeaux, je me dois de l'accepter et de vivre avec. Sauf que, si j'aime mes enfants comme la prunelle de mes yeux, je n'apprécie pas forcément ce don. Zéro peut risquer bien plus que n'importe qui en ne sentant pas les dégâts liés au feu et aux brûlures. Il s'impose des limites... Jusqu'à la fin. Laquelle ? Celle qui nous emportera tous une fois les années écoulées ? Ou celle prématurée que lui coûtera cette faculté d'être insensible ? En vérité, je ne veux pas savoir de laquelle il parle. La fin, ce n'est pas demain. Alors autant ne pas l'attendre et ne pas y penser non plus. Terminant de laver ses plaies, je le laisse continuer pour la suite. Je reprendrais le relais pour les soins à faire une fois au sec. « Tu pourrais. » Répliquais-je avec une mine chafouin. Le temps qu'il se savonne correctement, je reste sous l'eau chaude et tient la poire par la même occasion. Quand il a fini avec le savon, je lui donne le jet et attends que ce soit totalement terminé pour sortir à mon tour de la cabine. Zéro me tend une serviette et je la récupère pour l'enrouler autour de ma taille. « Je dois mettre la crème sur tes brûlures avant de t'habiller. » Après il pourra aller dormir et se reposer autant d'heure que son bip lui permet. J'espère aucun taré ne va songer à allumer un nouvel incendie, sinon c'est moi qui leur fait la tête au carré. Prenant une troisième serviette, je viens l'aider à se sécher, surtout dans le dos et sur les marques. « J'ai hâte de dormir. » Souriais-je, prenant le temps de bien essuyer les plaies à l'aide de la serviette. Une fois bien sec, je sors le tube de crème pour l'appliquer sur sa peau abîmée. Dans un premier temps, je fixe un pansement dessus pour ne pas qu'il se salisse avec la crème, ni qu'elle disparaisse trop vite.

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