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TENUE •••  Plusieurs choses ont changés dans ma vie. Ma famille, la perte de mon père, l'évolution de ma mère, le manque d'un être cher, le bonheur de l'autre. Mes amis, ma bande de pote avec qui je ne traîne plus autant qu'avant pour des raisons simples liés à mon changement de passe-temps et de tempérament. Mes meilleurs amis, qui vivent désormais tel un couple de drama. Mes études, qui avancent toujours de bon train. Les gens, à qui je ne fais plus de crasse et semble oublier qu'il existe. Mes priorités, qui comme tout le reste prennent des tournures diamétralement opposé à celles d'auparavant. Bref, y a presque rien de similaire entre les jours qui se déroulent en ce moment et ceux qui se sont enchaînés par le passé. Momiji est toujours Momiji, avec des trucs en plus et des trucs en moins. Sauf que, si moi je développe une autre personnalité, certains ne parviennent pas à avancer, à oublier. Sur le chemin menant à l'école, il y avait cette silhouette en travers de la ruelle par laquelle je passe fréquemment. D'habitude, il y a les frères Otsuka avec moi, mais ce n'est plus comme avant. L'ombre face à moi se révèle être un garçon, à peu près mon âge, sauf que je ne peux pas bien voir son visage avec sa casquette. Il est là, au travers de ma route, mais ne semble pas vouloir m'arrêter. Sur le coup, je m'en fiche. Peu importe la raison de sa présence, ça ne me concerne pas. Alors je trace, sans un regard pour cette personne, passant à côté de lui en ayant déjà effacé son souvenir de ma mémoire. Par le passé, mon père m'a apprit qu'il ne fallait jamais tourné le dos à quelqu'un, que ce soit un ami ou un ennemi. C'est malpoli, et dans certains cas, c'est dangereux. à maintes reprises je me suis dis que j'aurai dû écouter les conseils de ce grand homme... Malheureusement ce songe effleure mon esprit quand il est trop tard. Une douleur fulgurante me foudroie le dos, aussitôt immobilisé par la surprise et l'incompréhension qui s'empare de mon corps. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je sens un truc étrange, en dehors de la souffrance qui palpite dans mes membres, dans mes veines, de partout. Mon visage se tourne sur le côté, de près, avec sa casquette légèrement relevé, je peux voir ses traits et son expression. De la crainte, du dégoût, un plaisir malsain et surtout, une lueur de vengeance dans ses iris sombres. Je devrais me souvenir de ce type, je devrais, mais je suis incapable. Trop de victime persécutée, trop de cible malmenée, trop de gens à qui j'ai fait vivre un enfer.... Et maintenant, c'est à moi de le vivre.

Ma conscience a chaviré, emporté par ce flot d'amertume et de colère, de peine et de douleur. Plusieurs sentiments se sont mêlés dans ma tête et dans mon corps, tandis que l'autre sale type partait en courant et m'abandonnant là, dans mon propre sang. La suite m'est inconnu, j'ai perdu connaissance après quelques minutes à souffrir et à tenter de retirer ce truc dans mon dos. Une lame, sûrement. Quel idiot, j'aurai mieux fait de la laisser à sa place et chercher un moyen de prévenir quelqu'un, au lieu de quoi je me suis écroulé dans le noir complet. J'ignore qui m'a trouvé et qui m'a aidé, mais quand j'ai eu la chance d'ouvrir les yeux, la blancheur de la pièce m'a aussitôt agressé. Ainsi que le bip des machines, ce bruit que je déteste tant après l'avoir entendu des heures durant.

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TENUE ••• Être en médecine donnait pas mal de travail, une fois au dortoir je m’installais dans ma chambre avec un casque sur les oreilles pour bosser dessus, réviser certains domaines ou leçon qu’on venait de voir, ce n’était pas une corvée à mes yeux, j’ai choisi de suivre cette voie et si au début je pensais que je n’arriverais pas au bout à cause de ma maladie, les choses ont changé aujourd’hui. Ayant travaillé toute la nuit, je me suis simplement endormi sur mon bureau avec quelques courbatures partout, mal positionné, j’ai même la marque du cahier sur la joue. Regardant l’heure, il me reste le temps de prendre une douche bien mérité et de me changer avant de filer, ce que je fis assez vite, ne voulant pas être en retard en cours. Mes affaires rangées, je quitte le dortoir pour sortir du campus, l’université se trouve à quelques minutes seulement, sauf que j’entends quelqu’un crier un peu plus loin, n’étant pas habitué à tourner le dos je me mets à courir pour rejoindre cette personne qui me montre un corps au sol, je lui demande empressement d’appeler une ambulance, voyant le sang d’ici, mais ma frayeur augmenta d’une traite lorsque je vis son visage et aperçut Momiji. J’ignore ce qui s’est passé dans ma tête ou autres, j’aurais pu rester paralysé, mais sachant que chaque seconde compte mes mains ont agi seules, bloquant l’hémorragie en priant pour que les secours arrivent vite, je ne me pose aucune question, ma tête est vide, je ressens seulement la peur devant cette scène. Mes vêtements s’imprègnent de son sang, il en a perdu beaucoup, j’arrive à rester sérieux et à mettre en pratique mes connaissances, pourtant ça n’empêche pas mes mains et mon corps de trembler, regardant son visage. « Momo ! » Je n’ai pas compté le temps qu’a mis l’ambulance, mais une fois là je confis mon ami aux professionnels sans pour autant l’abandonner, je grimpe avec eux pour l’accompagner à l’hôpital, sur place je n’ai pas le droit de le suivre, des soins urgents s’imposent tombant sur une chaise de la salle d’attente, je suis en état de choc, cherchant à comprendre malgré tout ce qui vient de se passer, regardant mes mains rouge de son sang, je ferme les poings, mes affaires sont resté sur le sol de cette ruelle et j’ai l’esprit qui carbure sans trop savoir dans quelle direction.

Le temps passe et fixer cette porte en espérant la voir s’ouvrir sur une bonne nouvelle me semble interminable, je n’ai même pas pensé à appeler quelqu’un, sa mère, ses amis ? Je reste simplement assis, tapotant du pied sur le sol, frottant mes mains pour essayer d’effacer le sang qui a séché sur ma peau, j’ai connu les hôpitaux durant des années, j’ai perdu des camarades malades, j’ai côtoyé la mort un nombre incalculable de fois durant mes crises et même tombé dans le coma, mais je crois que malgré ma peur de mourir, je n’ai jamais était aussi angoissé qu’à cet instant... Serrant les dents, j’ai rabattu ma capuche sur ma tête, pour finalement entendre le son de la porte, me redressant en vitesse agressant presque le chirurgien. « Il a perdu beaucoup de sang, mais on a stoppé l’hémorragie. Il a eu de la chance que sa moelle épinière ait été épargner, il va s’en remettre. » Soufflant, soulagé, j’ai eu tellement peur, il aurait pu autant mourir que perdre l’usage de ses jambes et si la première option me terrifiait, la seconde n’était pas envisageable non plus.

Il fut monté en chambre, profitant qu’il dorme pour prendre le temps de me rincer enlevant le sang sur mes mains, je ne pouvais rien faire pour mes vêtements malheureusement, passant de l’eau sur le visage avant de m’acheter une boisson chaude, essayant de faire redescendre la pression. Montant jusqu’à la chambre de Momo, j’ai fait quelques pas devant, m’accroupissant contre le mur, cela à durée peut être une heure avant que je ne décide finalement de rentrer et qu'elle fut ma surprise de voir Momiji réveillé. Ne sachant pas quoi dire, je crois que j’ai les émotions qui me submergent un peu trop, me rendant muet. C’est donc en silence que je me suis contenté de m’approcher du lit, évitant son regard, je remarque tout de même qu’il a repris des couleurs... La dernière fois que je l’ai vu en l’emmenant ici, il était tellement blanc...

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TENUE ••• C'est difficile d'entrer dans la tête des gens et de savoir ce qu'ils pensent. J'ai croisé le regard de ce gars sans calculer son coup, ne sachant même pas qui il était et même si je le savais, je ne me serais pas arrêté. La meilleure solution fut de continuer ma route et de l'ignorer, ne songeant qu'à sortir de cette ruelle pour rejoindre l'école. C'est l'occasion souhaitée pour attaquer une personne dans le dos quand celui-ci ne regarde pas. La lame s'enfonce dans ma chaire, proche de la colonne mais pas assez pour la toucher et l'endommager. Une chance pour Moi, je dois avoir un ange gardien qui le surveille. Pourtant il ne peut pas empêcher le sang de couler et de se répandre sur le bitume. Peut-être que si je n'avais pas touché l'arme et que je l'avais laissé dans la plaie... mais je ne suis pas apte à réfléchir et de toute évidence je ne connais rien aux réflexes à avoir en cas d'agression au couteau. La douleur et la perte de sang me font tourner de l'oeil, avachis par terre telle une loque. Le reste, seul mon 《 sauveur 》 le sait. En l'occurrence, kellian.

Peut-être s'est-il passé plusieurs heures entre le moment où les ambulances m'ont amenés à l'hôpital et celui où les chirurgiens m'ont opérés. Peut-être même plus de temps que je ne le crois, mais dans le fond je m'en fiche complètement. Je n'ai pas en tête de savoir quelle heure il est quand j'ouvre les paupières et celle où j'ai été agressé. Ça me passe même par dessus la tête. Le seul truc qui me préoccupe dans l'immédiat est de savoir comment garder les yeux ouverts et ne pas vouloir me rendormir. Je lutte, battant des cils au ralentis. Un certain temps s'écoule durant lequel je répète ce geste, complètement à la ramasse. La morfine fait bien son boulot, c'est à peine si je ressens la douleur. Mon corps est engourdi comme ma tête qui est dans le coton.

La porte s'ouvre et mes yeux se posent a la vitesse d'un escargot sur le nouveau venu. Il me faut du temps pour le reconnaître, comme si mes yeux n'en croyaient pas. Kellian ? Quand j'arrive enfin à mettre un nom sur son visage, mon cerveau refuse de prononcer un seul mot. Je le regarde simplement en silence, remarquant ses iris qui ne croisent jamais les miennes... pourquoi ? Avec lenteur, je tente de lever le bras mais même si je parviens à bouger mon membre de quelques millimètres, la distance est trop éloigné pour le toucher.

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TENUE ••• La scène s’est passée proche de l’école, pourtant personne n’a rien vu avant plusieurs minutes, minutes pendant lesquelles Momo a perdu son sang, blessé seul et inconscient. J’ignore pourquoi il a fallu que je passe par là à ce moment-là, que ce soit moi qui réponde au cri de cette personne et trouve Momiji, pourtant je suis content de l’avoir fait, de pouvoir agir malgré le choc et la peur, de pouvoir l’aider avec mes connaissances et non le laisser crever, cette situation a créé un tourbillon d’émotions que je tente de contrôler, c’est la première fois que je me sens aussi désemparé et angoissé, même lorsqu’il est pris en charge à l’hôpital je n’arrive pas à me calmer. Est-ce que c’est ce qu’on ressentit mes proches à chaque fois que j’étais emmené aux urgences en état critique ? Je n’avais pas conscience que ce sentiment était aussi horrible, les tremblements ne veulent pas cesser et je n’ose m’éloigner de cette porte de peur de rater l’équipe médicale qui en sortirait.

Finalement de bonnes nouvelles arrivent et Momiji est sorti d’affaire, même si je suis soulagé cela n’a pas fait retomber la pression, cette inquiétude, cette crainte, toute cette angoisse, c’est comme s'ils étaient en ébullition prête à exploser. Mes mains à nouveau propres j’ai regardé couler le sang dans l’évier jusqu’à ce que l’eau redevienne claire et transparente, soupirant, je tente de me consoler et me calmer avec une boisson chaude, restant un moment devant la porte de sa chambre sans entrer, mais je n’ai pas l’impression d’être plus léger lorsque je fais un pas à l’intérieur. Le voir réveiller me pique la gorge, je ne pense pas qu’il a idée de ce que je viens de vivre ou des sentiments que j’ai ressentis, moi-même j’ignore pourquoi j’étais aussi terrifié, mais n’est-ce pas normal ? J’ai vu mon ami à terre, perdre son sang, devenir pâle a vu d’œil, ça me fait encore trembler et j’aimerai comprendre ce qui s’est passé.

Je n’ai pas réussi à le regarder dans les yeux, je laisse simplement mon regard trainer sur son visage qui a repris une couleur normale avant de regarder les machines, il a eu de la chance et j’espère qu’il en a conscience... Je ne sais toujours pas ce que je suis censé dire, j’ai l’impression que si je parle je vais laisser échapper mes émotions sans pouvoir les retenir, j’aurais dû le faire avant de rentrer dans cette chambre, mais je n’ai jamais été émotionnellement sensible, avec mon passé j’ai toujours su sourire même lorsque j’avais mal, être capable de montrer le meilleur dans le pire c’était ma force. Pourtant aujourd’hui, alors que je ne suis pas celui qui souffre je n’arrive pas à prendre sur moi et à agir nonchalamment.

Prenant place sur le siège à côté du lit, c’est étrange que je ne dise pas un mot, me contentant de poser ma main sur la sienne, il est chaud. J’ai encore la vision de cette ruelle et je pense qu’elle va me hanter un moment, le froid, le sang, sombre et pale, j’aimerais effacer cette image avec les choses positive, retrouvant un Momiji vivant. « T... » Je souffle et inspire, c'est vraiment affreux, je ne veux pas craquer devant lui, donc je prends sur moi pour au moins lui dire en fixant nos mains. « Tu n’auras pas de séquelles... » Je pense que ça peut le rassurer de le savoir, un coup dans le dos peut faire de gros dégâts.

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TENUE •••  Quelque chose s'est déclenché en moi sur le coup, comme si cette lame venait de péter une bulle à l'intérieur de moi, puis plus rien. ça peut paraît long, mais en vérité il est impossible de faire la différence entre une seconde et une minute. Le corps se vide de son énergie, perdant doucement ses sens. Si la scène ne s'était pas déroulé proche de l'école et si personne ne serait passé par là à ce moment précis, peut-être que ce serait ma fin. Est-ce que mon père a ressenti la même chose quand il a été touché ? Cette impression de froid, cette sensation de tomber dans le vide, de sombrer dans le noir. Lutter devient peu à peu futile et votre esprit s'abandonne à la première échappatoire. Les gens s'agitent autour de vous, mais vous ne voyez absolument rien de leurs efforts. Vous êtes physiquement là, mais votre âme songe déjà à un autre monde.

Si ça été fatal pour mon père, ce n'est pas mon cas. J'ignore pourquoi ou comment, mais je suis resté du bon côté de la barrière, parmi les vivants. Cette chose qui m'a empêché de partir, qui m'a retenu m'est inconnu. J'ignore pourquoi j'ai voulu ouvrir les yeux, pourquoi je n'ai pas lâcher comme le ferait beaucoup de monde dans ces instants difficiles et insurmontables. Je dois être plus fort que je ne le crois. Mon cerveau n'est pas très réceptif, analysant doucement les éléments qui s'imposent à lui. Une chambre, des murs blancs, un bruit régulier et agaçant, une sensation de fourmi dans les membres, des tuyaux un peu partout reliant mon corps à des machines. Même si j'ai frôlé l'impensable, je ne réalise pas ma chance d'ouvrir à nouveau les paupières et d'admirer la galère dans laquelle je me suis fourré.

Kellian est dans la pièce, silencieux et le regard fuyant. Il m'observe avec inquiétude et soulagement, et d'autres émotions que je ne peux d'écrire dans l'immédiat. Je suis trop ensuqué pour mettre des mots sur les choses, j'ai déjà eu du mal à mettre un nom sur son visage. Qu'est-ce qu'il lui arrive ? C'est la première fois qu'il affiche autant d'expression faciale, comme si son esprit passait par plusieurs étages à la fois. A-t-il eu peur pour moi ? Ce serait stupide, je suis increvable. L'ordre se fait doucement dans mes neurones, mais c'est encore difficile d'ouvrir la bouche, de parler ou même de faire un simple mouvement. ça me prend du temps juste pour lever le bras ou détourner mes yeux d'un point à un autre. J'ai dû rester trop longtemps inconscient, maintenant je vis au ralentis.

Après son manque de réaction, l'autre garçon se rapproche et pose sa main sur la mienne. Je ne sais pas trop si c'est ce que je voulais, mais ça m'apaise aussitôt. Il n'a toujours pas daigné me regarder, mais je ne peux pas le forcer. T ? Kellian qui semble si fort au quotidien me donne l'impression d'être si vulnérable qu'un mot pourrait le faire voler en éclat. Des séquelles ? Je devrais m'en réjouir, pourtant c'est à peine si j'esquisse un sourire ou cligne des yeux, toujours rivés sur lui. C'est bien, je n'aurai pas de séquelles... Alors pourquoi j'ai la sensation que cela m'importe peu ? Plusieurs minutes s'écoulent durant lesquelles je le fixe inlassablement, trouvant la force de parler. « Re ... Regarde ... Moi. » ça m'en coûte, mais forcer sur ma voix me permet d'éloigner ce brouillard dans ma tête. Mes doigts se serrent doucement aux siens, sentant mon coeur s'agiter. « Qu'est-ce... Que ... Tu as ? » Demandais-je, davantage préoccupé par ses mimiques que par mon état.

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TENUE ••• Momo était inconscient jusqu’à maintenant, il n’a pas vu ce qui s’est passé, il ne doit même pas savoir que je l’ai « sauvé », mais ce n’est pas vraiment ce qui est important. Il est vivant et c’est tout ce qui compte. Pourtant je me sens lourd, mes sentiments pèsent une tonne sans trop savoir pourquoi ils s’imposent de cette façon. Mon cœur me fait mal, mes larmes pourtant rares menace d’exploser à chaque seconde. Le soulagement, la peur, tout se mélangent et finalement je me retrouve submerger par des émotions que je n’ai pas l’habitude de ressentir tout en étant incapable de faire semblant... Le voir allongé sur ce lit, branché à ses machines ne me plaît pas, mais je préfère ça à le revoir allongé dans cette ruelle sombre... Cette image va surement me hanter un moment, sur le coup j’ai dû ravaler pas mal de chose pour agir vite et empêcher de perdre la moindre seconde, mais avec du recul je réalise que c’était vraiment un moment difficile et que la boule au ventre n’a pas disparu. Je lui dis qu’il n’aura aucune séquelle, mais il m’est impossible de croiser son regard, ce n’est pas par culpabilité, je n’ai rien fait de mal... Seulement je me sens faible face à lui à cet instant et dès le moment où je le regarderais j’ai peur de laisser exploser ce que j’essaie de canaliser. Je préfère me contenter de rester là, assis à ses côtés en lui tenant la main. Je réalise qu’il est chaud et ça me rassure un peu. Ma force du quotidien m’a totalement abandonné, ma ténacité, cette capacité à toujours garder le sourire s’est soudainement envolé, c’était vraiment sérieux cette fois, pas comme lorsqu’on joue les apprentis espions dans un endroit mal fréquenté, il s’en est fallu de peu pour qu’il meurt.

Le silence continue de dominer la pièce pendant plusieurs minutes avant que la voix de Momiji finisse par être entendu... Un battement plus puissant à rebondir dans ma poitrine, hésitant à répondre à sa demande, les yeux fixés sur nos mains. Ses doigts se serrent aux miens et je pince mes lèvres, secoue la tête lentement un peu dans tous les sens comme pour dire que « ce n’est rien » sauf que c’est loin d’être le cas et lorsque je redresse le regard sur le sien j’ai l’impression que c’est le débordement, je le savais pourtant, mais les premières larmes s’écoulent sur mon visage, faisant tout pour les ravaler en détournant de nouveaux les yeux, si je les accepte je risque de ne pas pouvoir arrêter jusqu’à ce que j’ai relâché toute la pression. « Tu m’as fait peur... » ma voix est basse, mais assez claire pour qu’il comprenne.

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TENUE •••  Entre l'instant où j'ai été attaqué et celui où je me suis réveillé dans cette chambre d'hôpital, je ne me suis pas demandé comment j'ai pu atterrir ici et qui m'a sauvé la vie. Toutes les choses auxquelles je devrais m'inquiéter ne m'effleurent pas l'esprit, encore trop embrumé par mon état comateux. Je sais que je suis vivant, c'est déjà un bon début. Je n'ai pas mal, comme si rien n'était arrivé. à vrai dire, je suis à demi-absent. Je suis là, je le sens, je le vois, mais en même temps c'est comme si j'étais à dix milles lieux d'ici. C'est étrange, mais pas si désagréable. Je n'ai pas conscience de mon état, ni de la souffrance de Kellian face à cette épreuve. D'ailleurs, je ne comprends pas comment il peut être là et sur le coup, je ne me demande pas pourquoi, ni comment. Il est là, c'est tout. Je l'examine sans un mot, incapable d'ouvrir la bouche et de prononcer quoi que ce soit. Il est toujours là dans les pires moments, c'est marrant. Quand je veux m'infiltrer dans un endroit peu fréquentable pour suivre des sales types, quand j'ai perdu mon père, quand j'ai découvert la relation entre mes meilleurs amis, et d'autres passages qui ne me viennent pas en mémoire dans l'immédiat. Sauf que cette fois il semble terne, son sourire absent de ce visage que j'ai vu si souvent rayonner de joie, d'insouciance. C'est tout le contraire, à croire qu'on a retiré les sentiments positifs de son coeur pour ne laisser qu'une carcasse vide et morne. Je n'aime pas cette impression qu'il me donne, mais en même temps je n'arrive pas à raisonner correctement pour savoir si c'est bien ou mauvais.

C'est un véritable calvaire de forcer ma voix à sortir, les mots à se former dans mon esprit et sentir ma gorge se serrer à chaque inspiration. ça pourrait résonner comme un ordre, si je mettais un peu plus d'autorité dans mon ton. Là, on dirait plus une supplication. Regarde-moi. Par pitié. Kellian n'en fait rien, continuant à fuir mes yeux pour regarder ailleurs. Il me tient la main, donc ce n'est pas aussi grave que je pourrais le croire. Avant de voir les larmes perler sur son visage, ses pupilles croisant enfin les miennes. Pourquoi pleure-t-il ? Par peur ? Soulagement ? « Je ne ... Voulais pas. » Soufflais-je, doucement agacé à l'idée de le mettre dans cette position. Peu à peu, la fumée s'évapore et mon cerveau reprend sa fonction, analysant les derniers éléments avec lenteur. « Comment ... ? » J'ai pu arriver là. Je me souviens de la ruelle, de ce type, de la douleur, puis plus rien. Le sang, la perte de conscience, tout le reste semble gommé de mes souvenirs.

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TENUE ••• J’ai déjà été à de nombreuses reprises à la place de Momo, allongé dans ce lit en me réveiller pour voir mes proches à mon chevet. Je n’ai pas était poignardé, mais mes crises ont souvent manqué de m’emporté, branché à des respiratoires et ce genre de machine encombrante. Aujourd’hui je ne suis pas à cette place, mais à celle de la personne qui à passer de longues heures à s’inquiéter, à avoir peur, à ressentir divers sentiments nouveaux et pesants. Je suis là, mais je ne peux pas le rassurer avec mes sourires habituels, je ne peux pas être « rayonnant » alors que les images qui me traversent l’esprit sont sombres et triste. Je suis soulagé qu’il soit réveillé et qu’il va s’en remettre évidemment, mais je ne pourrais m’en réjouir qu’une fois que j’aurais vidé le reste des sentiments que je garde enfouie et qui m’étouffe de l’intérieur en me donnant cette sensation de suffoquer sans pouvoir rien faire. La voix de Momo est soudainement la seule chose qui brise le silence de la pièce, ses mots me font douter, partagé entre l’envie de le regarder et celle de ne pas pouvoir le faire sans pleurer, j’ai peur de craquer et de l’inquiéter. Il n’a pas besoin de ça... Finalement je lève les yeux, mais cela ne dure pas longtemps, je savais que j’allais craquer, pourquoi l’ai-je fait ? Les premières larmes ont coulé et je tente de les ravaler, mais il est difficile de résister. Il m’a fait peur, voilà tout. J’ai craint de le perdre, l’image de lui dans cette ruelle est horrible, mais ça seul moi l’a encore en mémoire. Je ne cherche pas à le faire culpabiliser, seulement à être honnête avec mes sentiments. Gardant mes lèvres pincées, je serre mes doigts sur sa main avant d’inspirer, me doutant de ce qu’il demande. « J’ai cru... le sang. » je ne suis pas souffrant physiquement, pourtant j’ai autant de mal que lui à faire une phrase. Je le regarde en oubliant de retenir mes larmes, les laissant couler sans détourner le regard cette fois. « Ne me refais... jamais ça. » Même si ce n’était pas sa faute je ne veux plus revivre une scène pareil... « C’était horrible. » soufflais-je en sanglotant doucement, je tiens vraiment à Momo, je ne veux pas le perdre.

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TENUE •••  Être à cette place n'est vraiment pas agréable, pourtant c'est celle que Kellian a connu durant des années. Relié à des machines, des aiguilles dans le corps ou un tube dans le nez, avec ce truc au doigt qui gère la tension ou le rythme cardiaque. Je ne sais pas trop la fonction des machines, j'entends simplement le bip régulier semblable aux battements de mon coeur. Auparavant je ne me suis jamais inquiété pour Kellian, même les fois où j'ai assisté à ses crises. Alors pourquoi semble-t-il si perturbé par mon état ? D'accord, j'ai frôlé la mort, mais lui aussi. à plusieurs reprises même. Je ne suis pas mort, il ne devrait pas tirer cette tête. J'ai plutôt l'impression d'assister à mon enterrement au lieu de mon rétablissement, bien que je ne sois pas encore sur cette voie-là dans l'immédiat. Ma voix s'élève dans la pièce, c'est à peine si je le reconnais. Elle est faible, légèrement enroué, mais au moins il peut m'entendre. Il ne m'écoute pas de suite, mais quand il relève les yeux, c'est pour se mettre à pleurer brusquement. Quel idiot. Il peur parce qu'il a eu peur de me perdre. Quand il parle de sang, mes yeux se posent sur ses vêtements, sans comprendre. Est-ce... Le mien ? Comment ? Il m'a touché avant que je sois emmené ici ? Au fur et à mesure que je réfléchisse et analyse les éléments sous mes yeux, ma matière crise se remet en marche. « Comme si ... Je l'voulais... » Il est bête ou quoi ? Je m'amuserai jamais à me jeter sur un couteau ou devant une arme à feu ! Ce n'était pas de ma faute, quoi que. Un peu. « Tu étais là ? » Demandais-je en tentant de bouger, mais dès que je fais un mouvement, mon corps ressent la douleur et m'envoie un message d'alerte. « Tes vêtements ... » De ma main libre, je retire le truc dans mon nez qui me permet d'avoir de l'air respirable depuis un moment. ça me gêne, j'ai l'impression qu'il m'étouffe à petit feu. La morphine commence à s'estomper, mais ça ne m'empêche pas de vouloir me redresser pour autant, malgré la souffrance.

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TENUE ••• On ne peut pas se contrôler, je devrais fêter le fait qu’il soit vivant et son rétablissement plutôt que de sembler aussi abattu, mais comme il n’a pas voulu être poignardé, je ne veux pas être ainsi non plus, malheureusement je n’ai pas le choix. J’ai beau essayer de me booster moralement pour essayer un sourire où me dire que je n’ai pas de raison d’être ainsi, c’est pas quelque chose que je suis capable de contrôler cette fois. J’ai eu peur, j’ai eu peur dès l’instant où je l’ai vu dans cette ruelle, seulement je n’ai pas pu exprimer ces émotions sur le tas, quand je les ai ressenti, trop occupé à empêcher le sang de couler, à le maintenir en vie. Du coup je me relâche maintenant et je pense que j’en ai besoin, une fois que j’aurais pu me libérer de ce trop plein d’émotion tout ira mieux, sauf que ce n’est pas le moment et qu’à trop tenté de le dissimuler ou de le garder enfoui ça ne m’aide pas vraiment face à Momiji. Je souris faiblement, je sais qu’il ne le voulait pas, je ne sais pas ce qui s’est passé dans cette ruelle et honnêtement je ne sais pas si je veux l’interroger dessus tout de suite, je préfère le laisser reprendre ses esprits et se remettre avant de le faire se replonger dans cet enfer. Si j’étais là ? Je le regarde en silence, je pense que le fait que je ne dise rien réponds à la question. Voyant qu’il tente de se redresser, je me lève de ma chaise, regardant mes vêtements à sa remarque. « Je n’ai pas pu me changer... » En même temps ça semble logique, mais je m’en occuperais une fois rentré. Je devrais l’empêcher de bouger, mais connaissant Momo il n’en fera qu’à sa tête, du coup je l’aide plutôt en positionnant bien les coussins et en faisant en sorte que l’appui ne fasse pas pression sur sa blessure. « Essai de ne pas en faire trop... » Dis-je en essuyant les larmes d’un geste de la main, même si c’est un peu vain. « Je... n’ai prévenu personne... » Je m’en rends compte maintenant, me sentant bête. « Tu veux que j’appelle ta mère ou les Otsuka... ? »

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TENUE •••  Il n'y a que Kellian pour ressentir autant de chose, alors que moi, je me sens tout simplement vide. C'est comme si ce coup de couteau avait percé mon enveloppe corporelle et que toute émotion s'en était échappé. à vrai dire, je ne réalise pas tout à fait ce qu'il s'est passé dans cette ruelle, ni le fait que je sois blessé ou que j'ai failli mourir. J'ai l'impression que ce n'est pas moi qui est vécu ça, mais plutôt que j'ai été témoin de la scène à travers les yeux de la personne agressée. C'est stupide, puisque ce n'est pas du tout le cas. Il me faut du temps pour à peu près tout, pour réfléchir, pour parler, même pour respirer et pour souffler. Mon horloge interne est au ralentis, presque à l'arrêt. à côté de moi, Kellian passe par plusieurs étapes, plusieurs réactions, mais ce qui m'interpelle le plus ce sont bien ses larmes. Je n'ai jamais dû le voir pleurer, en tout cas jamais pour moi. Est-ce si important pour lui ce qu'il peut m'arriver ? Tient-il à moi ? Ce sont des questions qui ne me viennent jamais à l'esprit, dans le contexte où je n'ai jamais à m'interroger là-dessus. Ses vêtements sont imbibés de sang, de mon sang. C'est l'une des seules preuves de sa présence sur la scène du crime. à quel moment est-il intervenu ? A-t-il croisé l'autre type ? Je tente de me redresser tandis qu'il s'explique. évidement qu'il n'a pas pu s'il m'a suivi jusqu'ici ... Le souffle court, je grimace à la sensation de pique dans mon dos, des piques glaciales. « N...Non. » Ma mère ne doit pas être prévenu maintenant, ça lui ferait un trop gros choc. Quant aux Otsuka... C'est mieux qu'il soit le seul dans la confidence, pour le moment. « Plus tard. » Dis-je entre mes dents serrées. ça peut attendre, j'ai survécu à cette attaque. « Promets-moi ... De ne pas les prévenir de suite. » Sinon ils vont s'inquiéter et débarquer ici, et ce n'est pas ce que je désire.

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TENUE ••• Nous n’avons pas les mêmes places et pas la même façon de vivre cette situation. Momiji a ressenti la douleur, il l’a ressent encore, moi j’ai ressenti la peur et de la même manière... Je la ressens encore. C’est assez étrange comme sentiment, mais on dit souvent qu’ils ne se contrôlent pas et j’en fais en ce moment les frais, c’est la pure réalité. Pour moi je n’ai jamais pleuré, seulement à la fin quand j’ai laissé exprimer mes angoisses de mourir seul, et là encore c’est Momo qui était à mes côtés. Bien entendu, il n’aurait jamais pleuré et même aujourd’hui je doute qu’il en soit capable, mais pour ma part j’ai beau être fort, je pense que tout le monde a le droit de craquer de temps en temps et ce trop plein d’émotions appui sur cette zone sensible qui me fait justement verser des larmes, aussi incompréhensible que ça puisse lui paraitre, je suis loin d’avoir exprimer l’étendu de mes sentiments, les bloquant encore comme je le peux.  Aidant Momo à s’installer, je lui demande de faire attention car il vient à peine de sortir de son opération et plus il fera d’effort moins il guérira vite, on me disait souvent ça quand j’étais petit et que je voulais courir partout... Sauf que quand on est enfant on a pas forcément conscience que dépenser son énergie peut réellement vous tuer et les médecins trouvaient des astuces pour que je puisse rester dans le lit ou « calme » à force j’ai compris et je ne m’amusais plus à gambader comme le faisait les autres enfants. Aujourd’hui Momo doit prendre conscience qu’il a failli mourir et qu’il a eu énormément de chance.  Je pense au fait que j’ai pas pensé a ses proches, j’ai seulement ... En fait ça ne m’a pas traversé l’esprit aussi évident que cela puisse être avant maintenant... C’est idiot. Faut croire que j’ai bien fait malgré moi, Momiji ne voulant pas que je prévienne sa mère ou ses amis. « Promis... Tu es sûre de toi ? » Ce qui s’est passé est grave après tout. Je souffle et lui fait signe que j’emprunte sa salle de bain, j’en ai marre de sentir les larmes coulées, me passant de l’eau sur le visage à nouveau, je pourrais profiter de laisser tout s’échapper à l’abri des regards, mais c’est à cet instant que le docteur entre dans la chambre, venant surement voir comment va le patient et lui donner quelques informations.

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MACFLY

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TENUE •••  C'est inconsciemment de ma faute si Kellian est dans cet état, à retenir sa peine et sa frustration, à pleurer sans pouvoir se contenir, à avoir peur de me perdre après un long moment de frayeur. Certes, je n'ai rien voulu de tout ça, mais c'est trop tard pour revenir en arrière. Impossible même. Je dois faire avec, autant avec la blessure que la vue de l'autre garçon en train de verser des larmes sur mon lit d'hôpital. Des tonnes de question se bousculent dans ma tête et je tente de me redresser, incapable de rester allongé bien longtemps. Je n'ai pas un tempérament très calme, ni très mature non plus. Je n'ai aucune envie de rester alité comme un mourant alors que je suis vivant, dans une triste position mais toujours de ce monde. Kellian m'aide, malgré la sensation d'avoir couru des heures et d'être à bout de force. Je reprends mon souffle une fois redressé, mais dès que je réalise qu'un truc m'agace, j'en fais encore à ma tête. Quand il parle de mes proches, je réagis aussi vite que possible, aussi vite que mon cerveau me le permet. Je ne veux pas prévenir qui que ce soit, pas pour l'instant. « Oui. » Répondis-je simplement. Ils vont s'inquiéter et j'ai déjà suffisamment de Kellian qui fond en larme devant mon état pour voir aussi ma mère ou mes amis. Celui-ci s'échappe dans la petite salle de bain de la chambre et j'en profite pour soupirer, ainsi qu'examiner ces trucs dans ou sur ma peau. Des aiguilles, des patchs ou un appareil qui prend mon poul à partir de l'index. J'ai vraiment l'air d'avoir descendu la pente bien basse. Quelqu'un toque à la porte et un homme d'un certain âge entre, en blouse blanche. Un médecin sûrement, il n'a pas trop la tête d'une infirmière. Il est étonné de me voir déjà réveillé, peut-être pensait-il que j'allais mettre plus de temps à me le relever. Il me connait mal, je suis Usagi Momiji. « Jeune homme, vous avez repris de meilleurs couleurs. » Dit-il en s'approchant de mon lit, même s'il fronce les sourcils à la vue de mon remue-ménage. « Vous devez éviter de trop bouger, sinon votre séjour s'éternisera. » Oh génial. Il ajoute que je devrais rester encore un peu le temps de voir si mon état s'améliore réellement ou si j'ai la malchance de rechuter. En gros, je reste en observation pour les 48 heures à venir.

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TENUE ••• Personne ne peut rien y faire, que je sois dans cet état ou que ce soit « sa » faute, ça ne change rien, j’ignore ce qui s’est passé, mais je pense plutôt que le coupable est la personne qui à poignarder Momo... Je me doute qu’il n’a pas que des amis, après tout il a été un véritable petit con pendant des années à jouer avec la peur des gens sans se soucier de rien d’autre que son amusement à blesser les autres et je crois que certaines personnes on garde des rancœurs profondes, pourtant, en venir à presque le tuer c’est tout de même extrême et oui, ça ne m’a pas du tout facilité la tâche pour me calmer. Il ne veut prévenir personne et après confirmation je n’insiste pas, acceptant simplement sa demande en me disant qu’il a ses raisons évidemment. Partant dans la salle de bain quelques minutes, ce n’est qu’en entendant la porte et la voix d’un médecin que j’en ressors, le visage un peu plus propre, même si je ne peux cacher les traces qu’ont laissées mes larmes ou ma mine fermée, me rapprochant du lit pour revenir aux côtés de Momo, j’ai déjà croisé ce docteur plus tôt donc un simple échange de sourire suffit, je me doutais déjà qu’ils n’allaient pas le laisser sortir de suite, il vient d’être opéré et puis sa blessure est tout de même sensible, observation ou non, il va devoir prendre son mal en patiente et rester dans cette chambre quelques jours. « Une fois que tes amis ne te verront pas à l’école ils vont comprendre qu’un truc ne va pas. » Ce n’est qu’une question de temps et je vois déjà les Otsuka venir m’interroger si cela dure trop longtemps, enfin... Honnêtement je crois que je ne serais pas beaucoup plus présent en cours, je me rattraperais une fois que toute cette histoire sera terminée. Le docteur ajoute quelques trucs avant de nous laisser, me regardant avant de partir. « Vous devriez aller vous changer. » Je regarde mes vêtements et lui souris simplement, je pourrais le faire en rentrant plus tard. « Tu as besoin de quelque chose ? » Demandais-je une fois de nouveau seul.

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TENUE •••  Un ennemi est un ennemi, tout dépend du mal que j'ai fait envers cette personne et ce qu'elle a ressenti par la suite. Avec la dépression, tout ça, l'envie de tuer ses démons devient plus présente. J'ai commis beaucoup d'erreur par le passé, parfois sans me soucier des conséquences, et c'est seulement aujourd'hui que je réalise où mes conneries m'ont menés. à savoir si c'est la faute de mon agresseur ou de la mienne, c'est selon le point de vue. Désormais, ce qui est fait est fait. Nous ne pouvons pas revenir en arrière et empêcher cette scène d'arriver. D'ailleurs, je ne compte pas en parler de suite à mes proches. C'est personnel, Kellian devra tenir sa langue et le garder pour lui, entre nous uniquement. Le temps qu'il se débarbouille dans la salle de bain, j'en profite pour examiner la pièce, me doutant que je ne la quitterai pas de si tôt. Un docteur débarque justement quand personne ne s'attend à le voir, tout ça pour me dire que je vais devoir rester cloîtrer ici quelques jours. Que puis-je faire de plus ? Je n'ai pas le choix. Mes amis ? Oui, je m'en doute bien et c'est ça le plus gros soucis. Le médecin nous informe de quelques trucs supplémentaires, faisant remarquer la tenue de Kellian, avant de partir. Il n'a pas tord, on pourrait croire qu'il vient de tuer quelqu'un ... Et rien qu'à savoir que c'est mon sang sur ses vêtements... « De quoi aurais-je besoin à ton avis ? » C'est lui le spécialiste des séjours à l'hosto, pas moi. Il doit savoir ce dont j'ai le plus besoin avant de rentrer chez moi, non ? Des vêtements de rechange ? Mon chargeur de portable ? De la patience sûrement. « Si tu veux leur dire, fais-le. » S'il pense que c'est la meilleure chose à faire, je ne l'en empêche pas. Comme il l'a dit, les frères remarqueront qu'un truc cloche et Kellian sera le premier à subir un interrogatoire. S'il veut vendre la mèche, je ne le retiens pas. « Fais juste en sorte de les rassurer. » Parce que j'en serais peut-être incapable de mon côté... Rien qu'à voir les machines, etc. Faut qu'ils se préparent à l'avance.

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TENUE ••• Je n’ai jamais eu d’ennemis à proprement parler, faut dire qu’à côté de Momiji je n’ai rien fait pour attirer les foudres des gens, à part être enfermé dans un hôpital et faire parler mon optimisme sans arrêt je ne crois pas avoir quoi que ce soit à me reprocher. Momo sait parfaitement ce qu’il a fait et je n’ai aucun besoin de rappeler que les conséquences lui retombent dessus aujourd’hui, certaines qu’il en a parfaitement conscience tout seul. Dans tous les cas il devra rester quelques jours ici, à mes yeux ce n’est pas grand-chose, j’y ai passé des mois et des années je suis bien placé pour savoir l’effet que ça fait d’être cloitré dans cette chambre. « Je parlais de tout de suite. Si tu as soif ou je ne sais pas. » Pour le reste je pourrais surement me débrouiller pour lui emmener, pour ses affaires je prendrais ce qu’il y a dans sa chambre de dortoir, ne voulant pas me pointer chez sa mère pour ça. « Je n’ai pas à prendre cette décision. » Ce n’est pas que je souhaite leur dire ou non, si Momiji ne le veut pas je saurais tenir ma langue, mais je n’ai aucun droit de faire ce choix. « Si tu veux que je leur dise alors je le ferais, c’est tout. » Je préfère être clair, après tout je ne suis que son ami, je suis ses désirs de malade. « Tu es vivant, je pense que c’est déjà bien assez rassurant... » Je sais avoir le tact pour annoncer des situations « grave » mais Momo va s’en sortir et puis je pense que les machines sont plus impressionnante qu’effrayante, je saurais les préparer avant en leur expliquant. « Je vais aller me changer et te récupérer quelques trucs dont tu auras besoin. » je pense que ce sera mieux si j’enlève ces affaires pleines de sang et ça me permettra de souffler un peu et d’évacuer ce qui me rend si « sérieux ». « Repose-toi » dis-je simplement, plus il le fera et plus vite il guérira. ça aussi je l’entendais souvent, sauf que dans mon cas le repos n’allait pas me sauver.

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TENUE •••  Il ne faut pas oublier que je viens de me réveiller d'un état comateux, je n'ai pas toute ma tête pour réfléchir ou donner les bonnes réponses. Quand Kellian me demande si j'ai besoin de quelque chose, je ne pense pas à de suite. à dire vrai, c'est à peine si je ressens le besoin d'un truc dans l'immédiat. Boire, manger, ces sensations ne m'effleurent pas l'esprit. Secouant doucement ma tête, je réponds à la négative. Tout de suite, je n'ai envie de rien du tout. Peut-être après, quand j'aurai vaincu ce brouillard qui m'empêche de bien fonctionner. Kellian soulève un point important, mon absence à l'école. Je sais que les frères l'apprendront tôt ou tard et que, ce n'est pas une bonne idée de le garder secret trop longtemps. Je donne le choix à mon ami, si jamais il se fait agresser par Tora. « Tu es trop compliqué. » Soupirais-je, n'ayant pas la motivation de me prendre la tête avec ça. « Je te donne l'autorisation de faire comme tu veux. » Je me répète, restant sur ma première décision. S'il veut en parler avec un de mes proches, il peut le faire. Je ne vais pas le buter pour ça, qu'il se rassure. Être vivant est rassurant ? Je n'ai rien à redire là-dessus, il a raison. Sauf que l'on parle de ma mère, elle a beau être avocate et défendre des gens envers et contre tout, ça reste une femme et une maman. « Je ne bouge pas d'ici. » C'est ironique, je ne peux aller nulle part de toute façon. Kellian doit toujours s'inquiéter pour moi, malgré mon état stable et ma belle chambre d'hôpital. à ses mots, je ferme mes paupières et n'ajoute rien. Une infirmière ne devrait pas tarder à venir d'après le docteur, pour remettre une dose de morphine et vérifier que tout va bien. « Rentre bien. » Soufflais-je, me retenant d'ajouter de revenir vite. Il le fera, je m'en doute déjà.

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