en buvant l'eau de la mer,
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toto & dana

tenue ∞ De ses vacances, plus que les marques de bronzage qui lézardaient plus qu’hasardeusement ton teint légèrement halé, tes pensées étaient aussi maussades que ton pas trainant sur la chaussée, vers le chemin de l’université. Que ce soit les vacances ou bien la reprise des cours, rien ne changeait réellement pour toi, car une chose restait comme immuable, telle une entité qui défiait les lois du temps et de l’espace. Ou plutôt, t’avais depuis les vacances voire depuis toujours, le même chewing-gum collé à ta chaussure. Rose, délavé, presque puant, bien incrustée à ta semelle et pourtant, tu n’arrivais pas à t’en débarrasser, tu ne pouvais pas et tu ne voulais pas. Sauf qu’aujourd’hui, c’était devenu une bosse, désagréable. Pourquoi, si subitement ? Tu n’en savais rien et pire, tu ne préférais pas y réfléchir car tu savais qu’une fois, ton cerveau branché, connectée à cette idée, ça deviendrait une obsession. Mais en attendant, ça te démangeait, ça te trottait dans un coin de l’esprit comme un petit air qu’on avait à l’esprit et qui ne pouvait disparaitre si on n’y mettait pas de nom. Au début, tu ignores, et puis, t’as beau essayé de ne pas y faire attention, ça fini par devenir encombrant. Le pire dans tout ça, c’est que t’as beau essayé de faire comme si c’était rien, ton corps et ton expression refusait jouer le jeu. T’es juste flagrante, tu transpires presque le mensonge alors, tu fuis. T’inventes des excuses bidons et honteuses pour lui fausser compagnie. Et puis, quand tu te retrouves avec lui, tu y penses et puis, tu te fâches facilement, ta sensibilité ne tient à rien. Il te frustre autant que tu es frustrée de ta propre bêtise. Assise au premier rang du premier cours magistral de la journée, t’as passé les deux heures à ronger ton crayon et limer tes dents sans le réaliser, si bien que le professeur te regardant, mal à l’aise, hésitait à proposer un bout de son croissant, mais ton expression froissée l’en empêchait. À la fin de l’heure, tu poussais le peu de fourniture disséminé sur la table t’appartenant, dans la bouche béante de ton sac à dos. « J’ai les crocs, j'vais acheter un bout à la cafet ». Il n’était même pas dix heures, le prochain cours n’allait pas tarder à commencer mais tu ne voulais pas pour autant finir par devenir un taille-crayon.

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tenue ∞ C’était la rentrée. On ne peut pas dire que tu sois bien enchanté de retourner sur les bancs de la fac. Mais tu n’avais pas trop le choix. Il te fallait finir tes études et avoir ce diplôme. Bien qu’il ne te servira jamais à rien. Ce n’est pas le genre de chose que tu voulais faire plus tard. Ce n’était qu’un futile pari, comme toujours. Ta vie n’était basée que sur ça de toute façon. Peut-être que plus tard, tu le regretteras, mais tu savais que tu pouvais compter sur l’argent de tes parents, si jamais il y avait le moindre souci. Mains dans les poches, tu assistais à ton cours sans trop bouger. Jambes croisées, tu fixais, plus le vide que le tableau. La seule chose qui te dérangeait, c’était ce bruit incessant que ta voisine faisait. Dana, semblait avoir faim, et s’acharnait sur son pauvre crayon. Depuis quand elle se prenait pour un castor ? Tu pouvais voir des morceaux de bois, tomber sur le bureau. Dégoûtant. Ton nez se plissait, pour autant, tu ne disais rien. Si elle pouvait passer sa frustration, ou sa faim, sur ce pauvre crayon, au lieu de te faire chier, ça t’arrangeais au final. Soupirant, tu finis, par poser une main sur le bureau pour t’amuser avec ton stylo. Le cours se finissait quelques minutes plus tard. Et elle était déjà en partance pour le Saint Graal. Sans un mot, tu te levais, avant de prendre ton sac à dos, et le balancer sur l’une de tes épaules. A peine sorti du bâtiment, tu mis une clope entre tes lèvres. L’allumant, tu tirais longuement dessus, avant d’arquer un sourcil en regardant Dana au loin. Toi pour ta part, tu te callais contre un mur en l’attendant. Ta clope se consumait doucement, les gens passaient, le vent se levait un peu, tu semblais un peu ailleurs, encore en vacances en fait. Finissant par jeter ta clope sans prendre la peine de l’écraser tu sortis de ton sac, un paquet de gâteaux au chocolat et à la framboise. L’ouvrant, tu finis par en manger un, puis deux, trois, quatre, avant de la voir revenir. « Tu pourras faire du sport ce soir, sinon ton cul rentreras plus dans tes jeans. » Dis-tu en regardant ce qu’elle avait acheté. Pourquoi être gentil, quand tu pouvais la narguer.

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tenue ∞  L’odeur des cuisines attaque ton sens de l’odorat, mais aucun plat n’est encore proposé. Les commis de cuisine accélèrent la cadence en voyant que midi se rapproche. Tu vois le cuisinier en chef hurler des ordres, mais tout ce qui te nargue, c’est cette odeur qui te donne le tournis alors que tu sais pertinemment que ton palais ne trouvera pas à son goût le plat proposé. Le parfum des plats ne fait que rendre plus fade, les deux paquets de chips que tu paies à la caisse, et le kinder bueno que tu rajoutes dans ton panier invisible à la dernière minute. Tu reviens sur tes pas et tu retrouves cet imbécile blond en train d’enfourner dans sa bouche bien gourmande, un gâteau. Tu aimerais disparaitre, être ailleurs de façon à ce qu’il ne te suive pas, mais il est là alors ton pas se fait légèrement trainant. Tu allais certainement être son excuse à sa pause clope alors que tu ne lui avais pas demander de te suivre, et puis même, peut-être qu’il jetterait sur un ton narquois que ce n’était qu’une coïncidence. « Tu pourras faire du sport ce soir, sinon ton cul rentreras plus dans tes jeans. » Ton sourire s’étire sans en être pourtant un, il est exaspéré et loin de traduire une quelconques satisfaction du genre masochiste à ce genre de remarque. « T’avais des gâteaux et tu ne m’en as même pas proposé. Tu me déçois vraiment. » réponds-tu à la question qui ne t’avais pas posé, et dans le même élan, ton index et ton pouce vole un gâteau que tu fourres directement dans ta bouche. Tu te doutes qu’il n’ira pas te demander de le lui recracher, mais tu anticipes une quelconque réaction en reprenant le chemin vers l’amphithéâtre. Depuis la petite lucarne de la porte battante, tu vois que le cours a commencé. « C’est malin, on n’a perdu nos places. » Tu avais ta main posée sur la poignée, tu hésitais à entrer non pas parce que tu ne voulais pas t’embarrasser et t’afficher pour la énième fois devant tes camarades de promotion et le professeur, mais juste parce que toute motivation à assister à trois heures de supplice sur l’histoire de l’ethnologie s’était envolé. Ton regard glisse alors vers Toshiro, il allait avoir la fin mot de l’histoire. Un dernier mot plutôt prévisible dans son cas, tu ne faisais que lui refourguer une responsabilité.  

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tenue ∞ Tu la regardais manger, sans aucun souci. Mais tu ne pouvais pas t’en empêcher non plus. De la narguer et de lui faire comprendre, que si elle continuait à s’empiffrer de la sorte, son cul ne rentrerait plus dans ses jeans. Ce qui serait fort dommage pour elle. Elle se plaindrait qu’elle a grossi, qu’elle n’a rien fait pour mériter ça, bla, bla, bla, t’allais en baver tes oreilles en auront marre, alors tu lui fais la remarque. Voilà tout. « T’avais des gâteaux et tu ne m’en as même pas proposé. Tu me déçois vraiment. » Tu souriais, de façon très narquoise avant de la voir t’en piquer un. « J’viens te dire que tu vas d’venir une grosse vache bordel. » T’aurais bien imité le bruit de la vache, mais tu ne souhaitais pas te rabaisser à ce genre de chose. Et puis quoi encore. Tu n’étais pas n’importe qui non plus… Pour autant, mademoiselle préférait te fuir, que de prendre ses responsabilités sur l’éventualité qu’elle allait grossir. Toi tu t’en fichais de bouffer, tu ne grossissais pas, là était toute la différence. Mais soit, tu rangeais ton paquet de gâteau dans ton sac, bien caché, histoire qu’elle ne vienne pas y foutre ses doigts tout salent dedans. Retourner en cours, si vite… Un soupire s’échappa d’entre tes lèvres, alors que tu la regarder pousser la porte. Elle ne semblait pas vouloir y entrer. Quoi ? Que se passe-t-il. « C’est malin, on n’a perdu nos places. » Tu regardais au dessus d’elle, tant mieux vous ne seriez pas devant. Le fond t’allais très bien pour pioncer. Son regard en disait long. Arquant un sourcil, tu finis par lui foutre un coup de pied au cul pour qu’elle avance dans la classe. Elle avait voulu faire cette section, t’allais lui en faire baver, surtout pour le premier jour de la rentrée. Ignorant les autres, tu filais tout en haut et tout au fond de l’amphithéâtre avant de t’enfoncer sur ton siège, sac sur le bureau tu posais ta tête. « Bonne nuit. »

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tenue ∞  Toujours aussi fidèle à lui-même, un enfoiré. Pour autant, si par le passé, tu aurais pu simplement rire, ou continuer à complexer sur ce que lui semblait que voir, tu ne le prenais plus de la même façon. Tu te gardais d’en faire des commentaires, ou de simplement l’arrêter, car c’était bien inutile, il n’en verrait rien, n’en capterait pas un mot. Et dans le pire des cas, il renversera la situation en sa faveur et en ta défaveur. Un vrai casse-pied, ce foutu Toshiro. « Que je le devienne ou non, ce sont mes kilos et non les tiens », les seuls mots qui osaient former un son au seul de tes lèvres, d’un ton las et ne voulant qu’une chose, clore la discussion. Tu prends les devants, marchant d’un pas plus rapide vers l’amphithéâtre tantôt quitté. Rare était les fois où vous aviez deux cours de suite dans le même amphi, mais aujourd’hui était une exception. Enfin, de ce que tu avais compris, car question d’assiduité en cours, tu ne faisais guère acte de présence. Tu redoublais, par la faute de l’imbécile qui t’accompagnait. Tu l’interroges, tu attends de sa part une réponse concrète, à défaut d’une phrase avec sujet, verbe, complément, un simple oui ou non aurait fait l’affaire. Mais il en avait décidé autrement. Il se faisait violence contre ta personne. Si ce n’était plus avec les mots, c’était avec son pied. « Sale con ! », un aie comme un autre, sans te préoccuper un seul instant, du fait que tu avais attiré l’intention des autres élèves, et que le professeur s’était interrompu un instant, pas certain d’avoir compris ce qui c’était dit. Tu t’installes à côté de lui, ou du moins, tu laisses une place vacante entre vous. Tout comme il avait posé son sac sur la table, t’avais posé ton sac à bouffe. Le regardant un instant, tu reportas ton attention sur ton paquet de chip. Tu l’ouvras et tu pris soin de manger une par une, les chips du contenu. Bruyamment.  

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tenue ∞ « Que je le devienne ou non, ce sont mes kilos et non les tiens » Tu le regardais, la jaugeant de ton regard, qui en disait long. T’étais toujours comme ça, avec ce regard mauvais, annonciateur de jugement. Tu étais né pour juger les autres. Rarement en bien, souvent en mal. Tu te fichais que ça déplaise. Tu ne faisais pas gaffe aux avis des autres de toute façon. « Ouais, mais tu traînes avec moi. Ça change la donne. J’traîne pas avec les thons. » T’aurais bien trop honte qu’on te voit avec une fille en surpoids. Et puis, qu’il s’agisse de Dana ou pas, ça ne changeait pas la donne. T’étais un enfoiré, même avec elle, elle était habituée de toute façon. Ce n’est pas comme si c’était nouveau tout ça. En attendant, c’était l’heure de rentrer en classe. Elle ne semblait pas apprécier ton coup de pied, au vu de l’insulte qu’elle avait lâché à ton égard. Tu étais même sûr que beaucoup de gens ont pu l’entendre. Mais ça t’étais égal. Dans le fond, tu ne faisais pas attention à la populace qui t’entourait. Te posant dans le font de l’amphithéâtre, tu mis ton sac sur la table, pour poser ta tête, et dormir. Il était encore très tôt, et tu avais le rythme estival encore en tête. Les grasses matinées tout ça… Mais bon, c’était sans compter l’autre gros porc, qui mangeait ses chips comme une teubée. Tu avais l’impression limite, qu’elle était à côté de ton oreille pour que tu puisses bien entendre le bruitage. Me redressant, je regardais le fameux paquet de chips puis elle avant de plonger ma main dedans pour attraper une poignée de chips. Sans attendre je lui mis la main sur la bouche pour qu’elle s’étouffe avec ses putains de chips. « Arrête de bouffer comme un gros porc ! » Tu foutais des chips partout avant de t’essuyer la main sur ses vêtements à elle.

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tenue ∞ Immature, impulsif et tellement exécrable, par moment tu le réalises et tu le détestes, mais tu es souvent faiblesse et tu fermes les yeux dessus. Au fond, s’il était le parfait contraire, tu en aurais peur et sans nul doute, tu ne continuerais pas à le fréquenter. Trop ennuyant, trop encombrant, trop fade. Il avait ses défauts, et ses qualités, fallait juste creuser la croute épaisse de sa carcasse de con. C’était tout. Mais qu’importe, tu l’aimais tel qu’il l’était. Juste qu’aujourd’hui, comme depuis peu, tu avais un peu changé. Pourquoi ? Tu n’en savais rien. « Y a des jours où je me demande pourquoi je traine avec un putois comme toi » rétorques-tu en claquant la langue contre ton palais, mais tu n’es pas vexée. Tu avais tristement l’habitude qu’il te traite ainsi, et puis, ce n’était que des mots, rien que ça. Le cours en fond, ta main plongeant dans ton paquet de chips un nombre de fois incalculable, ton regard observant la masse, ou le sac d’os, à côté de toi. Tu le provoques, et tu le trouves bien. Il ne te rate jamais, comme il ne rate personne quand il explose. Sa main dans ta figure, tu hurles sans qu’un son ne traverse le seuil de tes lèvres. Seul le bruit grinçant du strapontin se fait entendre, dans ton sursaut. La surprise se lit dans ton visage. Après tout, tu l’avais provoqué, il ne faisait que te rendre la monnaie de ta pièce. Mais pour autant, tu ne t’attendais pas à ça, comme tu ne t’attendais à rien. « Et toi, t’es pire qu’un porc », ton index glisse sur ta joue d’un mouvement las et lent, et la vue de ses miettes t’insupporte. Tu réfléchis, du moins, tu réalises bien vite que tu en es incapable. Ton esprit est vide. Sans colère, ni exaspération. Un sourire dépité s’étire sur tes lèvres. « Damn, je me demande encore ce que je fous ici » murmures-tu, pour toi-même. Tu sens tes larmes arriver, mais tu te lèves, préférant lui tourner le dos afin qu’il ne puisse les voir, ou les deviner. C’était tout simplement ridicule. Ce n’était rien, comparé à d’habitude. Mais aujourd’hui, ça ne passait pas, ça ne voulait plus passer. Tu enlèves ton pull, devenu sale, que tu jettes en sortant, après avoir pris tes affaires, ou simplement ton sac.

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tenue ∞ « Y a des jours où je me demande pourquoi je traine avec un putois comme toi » Un putois ? Tu ne puais pas pourtant. Elle aurait quand même pu choisir un autre animal, que celui qui pue. Si quelqu’un était propre ici, c’était bien toi. Même un peu trop… T’avais tendance à abuser sur les douches et le savon. Mais tu n’aimais pas sentir. Tu n’aimais pas que ton corps puisse émettre une odeur gênante. Autant pour toi, que pour les autres. « De nous deux, c’est toi qui pue le plus. Ta dernière douche date de quand ? » Sûrement hier soir. Alors qu’elle a dormi et transpiré toute la nuit. Rien que d’imaginer tout ça, ça te donnait des frissons et la nausée. Soit, ce n’était pas très grave, même si, plus le temps passait dans cette salle, et plus elle t’agaçait. Pourquoi ? Parce qu’elle mangeait, comme un porc, sa bouche ne se fermait pas, tu pouvais même entendre ses chips crier à l’aide… Non mais vraiment… Tu perdis le contrôle, attrapa une poignée de pommes de terre frites avant de les lui écraser sur le visage. Non, mais ce n’est pas possible. « Et toi, t’es pire qu’un porc » Tu haussais les épaules tout en essuyant les mains, car d’avoir touché cette nourriture, elles étaient grasses comme pas possible. Soupirant doucement, tu pouvais la voir, agacer, et bouder un peu. Tant pis. C’était ça votre relation de toute façon. Si ce n’était pas elle, c’était toi, qui faisais la tête… Donc bon. Mordillant tes lèvres, tu pouvais contempler son dos. Bon pas non plus longtemps, puisque madame décida de partir. Elle semblait être vexée. Pitchoune. Tu levais les yeux au ciel avant de te lever pour la suivre. De toute façon, vous avez beau dire, l’un comme l’autre, c’était rare de ne pas vous voir ensemble. « Tu boudes ? »