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TENUE ••• Il y a des limites à ce qu’un homme peut supporter. À ce que je peux supporter. Ce soir rien ne va, il est tard, surement que la maison entière doit être endormie et pourtant je suis éveillé, les yeux ronds, sentant cette boule qui grandit, où que mon regard se pose je veux frapper, quelles que soient mes pensées, rien de positif ne me calme. Je suis en train de devenir fou, envoyant valsé mes draps au sol, j’ai cette sensation d’avoir besoin d’air, de retrouver mes esprits, sans réfléchir j’ai quitté ma chambre marchant pieds nus dans la maison, j’ai cogné quelques meubles sur le chemin étant plongé dans l’obscurité, on pourrait croire à un somnambule, mais je suis bel et bien conscient. Peut-être que je ne suis pas rationnel et que c’est de la folie, mais je crois que c’est ce dont j’ai besoin... De folie, d’extériorisé ce que je me tue à dissimuler, faisant semblant devant les autres que je vais bien, forçant mes sourires ou n’étant pas honnête envers ma propre douleur. Je ne peux pas surmonter ça seul, j’ai tenté d’affronter cette réalité isolée, mais ça n’a fait qu’empirer les choses, me laissant qu’un sentiment de solitude et de souffrance supplémentaire. J’ai quitté la maison avec mon simple t-shirt sur les bras, mon pantalon de pyjama et toujours sans enfiler la moindre paire de chaussures. Il fait froid, pourtant ça ne m’atteint pas, préférant continuer de marcher sur le trottoir gelé, l’heure tardive me laisse le quartier vide comme seul témoin. Le temps est gris, la lune cachée par les nuages, comme pour retranscrire mes sentiments et ma peine. J’ai cette part de colère depuis sa mort qui n’est jamais parti, elle erre en moi attendant le moment d’exploser. Comment faire mon deuil quand je n’ai pas accepté sa mort ? Quand est-ce que je pourrais arrêter de faire semblant d’être fort ? Je suis tellement fatigué.

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MACFLY

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TENUE ••• Il est tard, pourtant je ne suis toujours pas couché. Ma chambre est éclairé par ma lampe de chevet, posée sur mon bureau où je me suis installé quelques heures plus tôt avec une boisson chaud pour travailler mes projets tatouages. J'ai pas mal de dessin à finaliser ou à commencer, des tonnes de gens sont inspirés ces derniers temps. J'ignore si c'est dû à l'Halloween ou à Noël qui approche, mais j'ai droit à des trucs parfois pas très net, ni très clean. Ou alors, à des demandes amusantes et adorables. Je passe d'un univers à un autre en l'espace d'une soirée, mais ça m'éclate de retranscrire les paroles de mes clients à travers mon art. Les heures se sont succédés, ma boisson a refroidi dans sa tasse et la pile de dessin s'est épaissi peu à peu. Au bout d'un moment, je me suis arrêté pour m'étirer et faire craquer mes doigts endoloris, un bruit de trop me parvenant à mes oreilles. ça aurait pu être moi avec ma chaise, mais le son ne venait pas de ma chambre, plutôt de l'étage en dessous. Curieux, j'ai lâché mes dessins pour me redresser et faire un pas vers ma porte, l'ouvrant de sorte à passer uniquement ma tête dans l’embrasure. Le bruit s'est répété, comme quelqu'un qui percute un meuble ou un mur. Un cambrioleur ? Héros dans l'âme, ou trop protecteur sur les bords, j'ai attrapé ma batte de base-ball bloqué dans un coin de ma chambre et suivi le couloir vers l'escalier menant au salon. Aucune lumière allumée, rien qui n'a bougé à la lumière de ma lampe, puis la porte a claqué. Il existe cette impression troublante qui te prend aux trippes et te tord les boyaux, comme si quelqu'un de grave allait se dérouler dans peu de temps... C'est justement ce que je ressens en écoutant l'écho de la porte qui se répercute mainte fois dans ma tête. Lâchant mon arme de fortune, j'enfile une veste et des chaussures, puis m'engage dans le jardin et ensuite dans la rue. Pourquoi n'ai-je pas jeté un coup d'oeil dans la chambre de mon demi-frère pour m'assurer qu'il était bien là ? Peut-être parce que je me doute déjà que c'est lui ? Cette impression, elle ne vient pas de n'importe où. ça peut se comparer à de l'angoisse, à des doutes ou à des appréhensions qu'on étouffe. Hinata n'est pas guéri de la mort de sa soeur, malgré les sourires forcés, il est toujours vulnérable à sa disparition et même si je ne dis rien, je le sais fortement. Autant que j'ai conscience qu'il a filé sans un mot, à travers la nuit. « Hinata ! »

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TENUE ••• C’est difficile de parler aux autres quand on ne va pas bien. Je laisse l’illusion que je surmonte la douleur alors que ce n’est qu’un mensonge. J’ai l’impression de jouer sans arrêt la comédie, même quand je suis seul j’essaie de me convaincre d’être fort alors que je ne le suis pas. J’en ai assez de faire semblant et à force je craque. J’ignore ce que je recherche en quittant ma chambre ainsi, sans veste et à pieds nus, marchant dans la maison en me prenant les meubles sans m’en soucier jusqu’à atteindre la porte d’entrée, je ne pense à personne ni au fait que mes bruits puissent réveiller un membre de la famille, je veux juste sortir. Le froid se fait ressentir, mes pieds sont rapidement gelés, mes bras nus frissonnants, mais là encore, j’en ai rien à faire, continuant de marcher sans but, perdu et fatigué. Le ciel est gris, la lune cachée, ne laissant que la lumière des lampadaires éclairant le quartier comme seul repère dans cette obscurité à l’image de mon cœur brisé et de mon esprit torturé. Mon prénom ne m’atteint pas de suite, la voix de Raijû semble lointaine alors que j’erre dans un brouillard émotionnel épais. Il y a des choses qu’on ne contrôle pas, la mort de quelqu’un qui nous est proche est une épreuve, une épreuve que certain arrive à surmonter plus facilement que d’autres, mais il est bien plus difficile de vivre au quotidien en faisant comme si c’était normal qu’elle ne soit pas là. Je ne sais pas comment évacuer cette colère qui a grandi et m’a rendu ainsi, l’ombre de moi-même marchant sans but. Mes pas s’arrêtent sans trop savoir pourquoi, je ne sens plus mes pieds, je ne sens même plus mon corps, en fait même si ce n’est pas l’hiver les nuits sont fraiches en cette saison bien que cela ne me fait pas pour autant prendre conscience de ma folie. Traversant la route sans regarder, étant totalement aveugle au danger.

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TENUE ••• J'ai toujours trois tonnes de boulot dans la journée qui dure jusqu'au soir, parfois dans la nuit. Ce n'est pas une corvée pour moi, j'adore dessiner et m'occuper de mes projets tatouages pour mes clients. Du coup, je suis toujours debout quand des bruits retentissent au rez-de-chaussée. Ignorant si c'est dans le salon ou la cuisine, ou partout ailleurs dans la maison, je quitte mon bureau pour descendre armé d'une batte de base-ball. ça peut toujours servir, en cas d'attaque. Or, ce n'est pas quelqu'un qui est entré, mais plutôt quelqu'un qui est sorti. Le déclic se fait dans ma tête et j'abandonne mon arme de fortune pour enfiler veste et chaussure, puis courir dehors. Hurlant le prénom de mon demi-frère, je sais que c'est lui qui a quitté la maison sans rien dire à personne. Pourquoi ? Je ne sais pas. Hinata semblait de meilleure humeur dernièrement, peut-être n'était-ce qu'une illusion de sa part ? En tout cas, il a bien réussi à nous berner, à me berner. Courant après lui, je remonte sa trace sans cesser de l'appeler. L'arrêt de Hinata m'a permis de l'apercevoir, me rapprochant à toute vitesse de lui tandis qu'il se remet à avancer... Sur la route. Mon sang se glace et je redouble d'effort pour le rattraper, même s'il est tard, ça n'empêche pas les gens de sortir. Quelques mètres nous sépare à peine, quand des phrases de voiture éclaire la silhouette de mon demi-frère, se rapprochant dans un klaxonne assourdissant. Ni une ni deux, je comble la distance entre nous et attrape violemment son bras pour le tirer vers l'arrière, jusqu'au trottoir où je trébuche et tombe en arrière, sur les fesses. à bout de souffle, je tiens fermement ses bras entre mes doigts, les sourcils froncés et le regard sévère. « ça ne va pas la tête ! Encore un peu et tu te faisais rentrer dedans ! » Criais-je, le secouant comme un prunier, sans contrôler ma crainte et ma colère. J'ai eu si peur pour lui, bon sang. Si cette voiture lui aurait roulé dessus, jamais je me serais pardonné d'avoir été si peu observateur et de ne pas avoir fait attention à son état plus tôt.

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TENUE ••• Si j’en avais parlé je ne serais surement pas dans cet état, si j’avais montré mes faiblesses je n’aurais pas craqué de cette façon, m’enfuyant de la maison dans cette tenue légère sans aucun but, sans même savoir ce que je compte faire. C’est comme si j’espérais recevoir un signe, quelque chose qui puisse me montrer le chemin à suivre, brisant ma force pour laisser exprimer ma peine. Inconsciemment je sens le froid, mais je le combats, comme s’il ne pouvait rien me faire alors qu’on est vite malade par ce temps, pourtant c’est le cadet de mes soucis. La tête vide, je suis une coquille sans vie déambulant dans les rues, pensant à sa sœur disparue, le visage inexpressif et la colère pourtant prête à éclater. J’ignore tout et tout le monde, même la voix de mon demi-frère ne m’atteint pas, décidant de traverser sans tenir compte du danger, une voiture arrive . Et alors ? Je ne suis pas concentré sur cet instinct de survie, je crois que quoiqu’il arrive je n’en ai pas grand-chose à faire. Lorsqu’il m’attrape soudainement et me tire ma réaction est immédiate, tentant de le faire me lâcher, je me débats comme si le fait qu’il me retienne n’était pas mon désir. Malgré tout je n’arrive à me défaire de son emprise, croisant son regard. Ses mots se répercutent dans mon esprit et mes larmes commencent à couler en tirant sur mes bras pour taper contre son torse. « Alors qu’est-ce que je dois faire !? » M’écriais-je à mon tour, totalement perdu. Mes nerfs lâchent, j’ai besoin d’exprimer cette rage. « Dis-moi ! » Frappant encore et encore je finis par m’agripper à sa veste. Agacé et frustré, il m’a fait reprendre mes esprits en me stoppant, mais ce n’est pas mieux, je ne sais toujours pas où j’en suis.

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TENUE ••• Hinata est une bombe à retardement, j'en ai eu conscience depuis le début, depuis les premières jours où Noa nous a quitté. Pourtant j'ai été patient et présent, j'ai fait en sorte de très peu le laisser dans son coin et j'ai cru... Ouais, j'ai cru l'espace d'une minute, qu'il se tiendrait à carreau et serait assez fort pour ne pas couler. J'avais tort. Hinata n'est pas solide comme il veut le faire croire, au contraire, il est très vulnérable et j'aura dû faire attention à ça. J'aurai dû faire attention à lui, tout simplement. Voilà qu'il est dehors, seul,  à faire je ne sais quoi. Inquiet, j'ai couru aussi vite que possible pour le rattraper et quand j'ai vu cette voiture venir vers lui avec des klaxons d'impatience comme si c'était à Hinata de l'éviter... J'ai redoublé d'effort pour le chopper et le tirer hors de la route, tombant à la renverse. Il se débat de toute ses forces, mais je le retiens avec encore plus de puissance. Ses bras entre mes mains, je le secoue en criant après lui, cherchant à savoir ce qu'il lui est passé par la tête pour s'échapper et ne pas regarder avant de traverser. Puis, sa tenue. Hinata se réveille, tapant contre mon torse tandis que j'ai arrêté de le secouer, mes iris braquées sur lui. Qu'est-ce qu'il doit faire ? Qu'est-ce que je dois répondre ? Il est en larme, pleurant à s'en fendre l'âme. Hinata pète une durite, ne s'arrêtant de frapper que pour saisir ma veste entre ses doigts. « Je n'en sais rien. » Lâchais-je, brusquement. Brutalement. « Je ne sais pas ce que tu peux faire ! » ça me rend dingue. Après tout ce que j'ai fait pour garder sa tête hors de l'eau, je me retrouve devant une impasse, devant un mur plus haut que moi, plus haut que le ciel. « Je n'ai perdu aucun proche. Je ne sais pas ce que c'est, Hina ... Je ne sais pas. » ça m'en coûte de le dire, d'être véritablement sincère avec lui, quitte à le perdre. Je ne peux pas l'aider, ni me mettre à sa place. J'en suis incapable. Me repoussant légèrement, je le redresse suffisamment pour pouvoir retirer ma veste grise et la déposer sur ses épaules. « Je sais que tu souffres, que peu importe ce que je te dis, ça ne te guérira pas... Mais ne me fais pas peur comme ça. » Il va me tuer d'une crise cardiaque s'il continue, et je suis sûr qu'il ne voudrait pas perdre quelqu'un d'autre. « Ne me rend pas fou. »

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TENUE ••• Je crois que j’ai toujours su depuis sa mort que ça finirait ainsi. Raijû est fort, il m’a dit de rester fort, m’a accompagné jusqu’à ce qu’elle pousse son dernier souffle et s’endorme. Par la suite tout m’a semblé différent, comme si ma vie était en train de m’échapper sans que je ne puisse en parler. Je m’isolais, mais je n'avais personne avec moi pour m’écouter, pour comprendre, chacun fait son deuil de son côté. J’ai montré une façade de moi qui était fausse. Je ne suis pas fort, mes sourires étaient n’était en fait que le miroir opposé de mes véritables émotions, des larmes invisibles coulent sans cessent depuis ce jour, des larmes qui m’épuisent au quotidien et m’ont emmené à laisser cette frustration, cette colère, cette peine à sortir de la maison, marcher sans but, affronter le danger sans me poser de questions. Une voiture arrive et alors ? Je n’entends même pas son klaxon, sans mon demi-frère surement que je ne l’aurais pas évité, il m’a tiré en arrière juste à temps, sauf que ça ne m’empêche pas de me débattre jusqu’à reprendre un minimum conscience. Je suis en colère ! Je le frappe et demande de l’aide, des réponses, mais il n’en a aucune à me donner. Je ne sais plus où j’en suis ni ce que je dois faire, est-ce que je dois continuer de faire semblant ? De souffrir en silence et seul ? J’en suis à un stade où je n’y arrive plus. Il n’a perdu aucun proche ? « Noa... Elle  était ta sœur aussi. » Soufflais-je difficilement, même si le lien était loin d’être aussi fort que pour moi, il l’a vues grandir toutes ces années, n’est-elle pas une proche à ses yeux ? J’en viens à trembler, que ce soit les nerfs ou le froid je ne sais pas, surement les deux. Restant assis sur le sol gelé, le regard vide et perdu, sentant sa veste se poser sur moi, attrapant le bord de chaque côté pour m’enrouler dedans. « Je n’y arrive pas... Je n’y arrive pas... » Répétais-je les larmes coulant sur mes joues. Il m’a dit d’être fort, mais je n’y arrive pas... Serrant les dents et pinçant mes lèvres abimées par le froid. Je ne sens plus mes pieds, me lever semble difficile, mais je m’en fiche, si je pouvais mourir de froid ça arrangerait mes problèmes et effacerais ma peine.

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TENUE ••• Cette situation me rend fou. Je me sens toujours pris entre deux feux incontrôlables, qui consument la moindre parcelle d'espace vital. D'un côté il y a nos parents, frères et soeurs, qui affrontent le deuil d'une manière plutôt « calme » et résolu. Et d'un autre côté, il y a Hinata. Je croyais pouvoir le contenir, l'aider à s'en sortir, mais ce passage-là, qui vient de se dérouler à l'instant, me prouve totalement le contraire. Il n'est pas guéri, il est loin de l'être. J'ai plutôt l'impression de le perdre à chaque seconde qui s'écoule. C'est affolant, frustrant, si effrayant. J'ai beau être l'aîné de la fratrie, je ne suis pas invincible. Hinata s'énerve, il me tape, explose, craque cette carapace qu'il supporte depuis des semaines avec des faux sourires. D'un côté, je suis « content » qu'il dévoile son vrai visage, d'un autre je ne sais comment le gérer. Mes paroles sont dures... Je ne voulais pas qu'il pense que Noa ne m'était pas importante ou quoi, c'est faux. C'était ma soeur, oui. « Ce n'est pas ce que je voulais dire. » Repris-je aussitôt, comme si c'était simple de rattraper mon erreur. C'était ma soeur de coeur, ma soeur par alliance, mais nous ne partageons pas le même sang. Je n'avais pas ce lien puissant qu'ils partagent avec Hinata. Puis, je ne suis si vulnérable ou affecté, mon coeur aussi solide qu'une forteresse de béton. Hinata me met dans une position délicate, je ne sais comment le redresser. Déposant ma veste sur son dos, je m'assure qu'il soit un maximum couvert. Ses mots me font souffler, de détresse surtout. Je ne suis pas psychologue ou docteur, malgré tout mes conseils. Je ne peux pas l'aider quand il ne veut pas. à le voir, on dirait une sorte de petit animal piégé dans la neige, tremblant et mourant de froid. Fermant les paupières deux secondes, je rassemble mes esprits avant d'agir. D'abord je retire mes grosses chaussures et les enfile délicatement à ses pieds, pour qu'il puisse se réchauffer les pieds. Ensuite je récupère un morceau de mon t-shirt pour essuyer son visage, me fichant que le froid s'infiltre sous mes vêtements. « Je suis désolé, Hinata. » De ne pas être le frère parfait qui sait tout à tout. Je me sens nul dans sa souffrance, à le regarder sombrer sans savoir quoi faire. Lâchant mon haut, je termine par poser mes paumes chaudes contre ses joues, mes yeux plongés dans les siens. « Tu n'as pas besoin de faire le fort avec moi. Lâche-toi. » S'il veut continuer à ma frapper, s'il veut pleurer dans mes bras, hurler, comme il veut.

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TENUE ••• Vivre avec cette douleur dans la poitrine me rend fou, j’ai tenu jusque-là, mais c’est devenue trop difficile et finalement j’ai lâché prise. Cette souffrance s’est imposé en me faisant négliger ma vie, sortir par le froid, la voiture, tout semblé me pousser vers un point de non-retour. Pourtant Raijû est venue me chercher et son acte m’a réveillé, cela ne m’empêche pas de le frapper, de lui montrer ma colère, ma rage, ma peine. Je sais qu’il n’y est pour rien pourtant j’ai besoin de dire à quelqu’un que je souffre, j’ai besoin de dire que je ne suis pas fort que je ne peux pas, que je n’y arrive pas. J’ai besoin de pouvoir pleurer quand j’en ai envie et non de me cacher des faux sourires. Je suis fatigué de vivre cette perte seul. Même si ce n’est pas ce qu’il voulait dire je sais que Raijû ne vit pas la mort de Noa comme je peux la vivre, je ne lui reproche pas... Juste, qu’il n’oublie pas qu’elle était sa sœur aussi, peu importe le sang, cela fait plus de dix ans que nous sommes dans la même famille, si ce fut difficile avec moi, Noa a vu Raijû comme un frère et elle était encore jeune... C’était une proche, il ne doit pas me dire qu’il n’en a perdu aucun, parce que c’est douloureux, vraiment. J’en demande surement trop à mon ainé, je suis en morceaux devant lui, tout ce qu’il peut avoir à gérer en dehors ne me passe pas par l’esprit, pour l’instant je suis juste obnubilé par cet instant présent, hier ou demain me semble loin, alors que ce jour où je l’ai perdu me semble être encore présent. J’étouffe de l’intérieur, je suffoque en attendant de trouver de l’air, de respirer à nouveau. Laissant Raijû m’habiller ou m’essuyer, je dois être pitoyable à ses yeux, mais c’est malheureusement ce que je suis vraiment. Cet être faible qu’il a devant lui est ma réalité. Les larmes coulent davantage quand il s’excuse, pourquoi... Je ne cherche pas à le faire se sentir coupable, je me sens affreusement mal et encore plus de lui en demander davantage. Ses mains recouvrent mon visage de chaleur dans ce froid, mais ce sont ses mots qui déclenchent mes sanglots, ne me contentant plus de pleurer, j’éclate littéralement en donnant un de nouveau coup contre lui pour finalement m’écrouler dans ses bras, criant ma peine sans me soucier du lieu, de l’heure, j’en ai que faire. J’avais besoin d’entendre que je pouvais être triste, que je pouvais lâcher prise, que je pouvais être faible... Il m’a demandé d’être fort et j’ai essayé, j’ai vraiment...vraiment essayé. D’ailleurs j’ai réussi à donner le change jusqu’à maintenant. Seulement à force d’essayer je me suis perdu, c’est ma douleur qui me permettra d’avancer, montrer que je suis en colère et malheureux, parce que c’est la vérité.

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TENUE ••• Noa était ma soeur, je l'ai toujours considéré comme telle, pas une seule seconde de son vivant je l'ai vu autrement que comme un membre de ma famille... Mais ce n'était pas la même chose qu'avec son frère aîné, Hinata. Ils ont partagé tellement plus de chose ensemble que moi avec elle, mais je ne voulais pas dire qu'elle n'était pas proche de moi. Je me suis mal exprimé, j'aurai dû faire attention à mes paroles, mais il est trop tard désormais. Me justifiant, je lui fais comprendre que ce n'était pas ce que je voulais dire et qu'elle m'était importante aussi. Tout devient compliqué avec Hinata, à croire que je marche sur des oeufs. Ou des épines, ça dépend parfois. Ses expressions me chagrine, sa colère me frustre et ses coups me rendent impuissant. Je ne sais plus quoi faire avec lui, il est devenu incontrôlable, telle une bête sauvage. Ce qui me préoccupe dans l'immédiat, c'est son état de santé, le fait qu'il soit sans chaussures, sans veste, sans rien pour le couvrir du froid. Il n'a pas conscience de ces petites choses, mais moi oui. Je m'en excuse, pour mes paroles précédentes, mais aussi pour tout le reste. Je voudrais faire plus, arrêter ses larmes, calmer la souffrance de son coeur, mais je ne parviens pas à le guérir. Malgré mes efforts, je ne suis qu'un spectateur dans sa vie. C'est difficile de tout gérer à la fois, la famille, le boulot, les gens, mon demi-frère, tout. Mes mains sur ses joues, je le console comme je peux, cherchant mes mots. Il n'a pas besoin d'être fort avec moi, il n'a même pas besoin de retenir ses larmes, de garder sa peine, de faire le fort. S'il veut pleurer, qu'il pleure. S'il veut hurler, qu'il hurle. S'il veut continuer à me frapper, soit. Je ne vais pas l'arrêter ou le disputer, au contraire je l'encourage à vider complètement son sac, à se laisser aller dans mes bras. Je ne mesure pas l'impact de mes décisions, ni l'effet qu'il a doucement sur moi. « Voilà, laisse-toi aller. » Soufflais-je doucement, resserrant mon étreinte autour de ses épaules, le calant contre moi. Mon menton sur sa tête, je regarde le ciel ou les immeubles, en l'écoutant pleurer.

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TENUE ••• Je me doute que Raijû ne voulait pas être maladroit de cette façon dans cette manière de parler, mais je souffre vraiment de l’absence de Noa. Il peut voir ce soir que tout ce qui semblait acquis, mes sourires, mon comportement, tout n’était qu’une illusion, quelque chose que je montrais pour rassurer les gens ou paraître fort, pourtant mes sentiments, mes émotions, eux continuaient d’œuvre en secret jusqu’à me rendre ainsi. Lorsque Raijû me dit que je peux arrêter de faire semblant, arrêter de jouer les forts, j’ai l’impression qu’il déverrouille quelque chose en moi. J’étais vraiment épuisé de ne pas pouvoir montrer mes faiblesses et ma peine, je ne savais plus quoi faire et la retenir n’a qu’engendré cette forte colère que je trimbale avec moi. Mes larmes éclatées davantage en sanglots, je le tape, l’agrippe, je n’ai aucune idée de ce que je fais, de ce que je dois faire pour aller mieux, pour me relever, mais pour l’instant je cogne juste ma tête contre lui pour laissait sortir ma peine, mes cris de souffrance résonnent surement dans le quartier, mais j’en ai rien à foutre, je suis juste fatigué. J’ai froid, mon cœur est en morceaux et je suis perdu, seulement je sais que pleurer va me faire du bien, pas juste quelques larmes, mais vider tout ce flot que je retiens, même seul je n’ai pas osé me laissant autant aller à cette douleur. Je savais déjà que ce serait difficile, mais j’ignorais que ce serait à ce point, j’aurais dû de suite réalisée que je ne pouvais pas faire face à la situation en étant calme, ce n’est pas dans mon comportement, tout comme je ne peux affronter ça seul, malheureusement c’est Raijû qui subit et doit m’écouter pleurer, me plaindre, me consoler et en même temps je ne voyais personne d'autre capables d’y arriver. J’ignore combien de temps j’ai pleurés, hurler de frustration et crier de colère, mais au bout d’un moment la fatigue m’a emporté, alors que les larmes continuées de couler sur mes joues je me suis juste endormi sur l’épaule de mon demi-frère, épuisé.

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TENUE ••• Depuis le début je n'aurai pas dû dire à Hinata d'être fort, de tenir le coup et que tout irait bien. C'était faux, complètement inutile. Le mieux pour lui est qu'il ne se retienne pas et se lâche quand il en ressent le besoin. Je l'avais emmené crié une fois, j'aurai dû recommencer jusqu'à ce qu'il ne puisse plus émettre un simple son. Or, j'ai préféré croire qu'il allait mieux, que c'était surmontable et que jamais il ne ferait une grosse crise. Encore une fois, j'ai eu tort. Maintenant je me retrouve à lui courir après ou à le sermonner, la peur me tordant le ventre jusqu'à m'en donner la nausée. Je n'aurai pas dû l'inciter à faire ce qu'il n'était pas capable de faire, du coup je lui autorise à céder à sa peine et à ne pas retenir ce flot d'émotion négative. à mes paroles, c'est comme si une aiguille venait percer sa bulle et la faire exploser, déversant ce qu'elle retenait depuis bien trop longtemps. ça ne me fait rien qu'il hurle, qu'il me frappe ou qu'il pleure à s'en fatiguer. Je m'en fiche du voisinage, peu importe si ça dérange les gens, je me concentre uniquement sur mon demi-frère, le tenant contre moi avec la tendresse d'un grand-frère. Je suis là pour l'écouter, pour le soutenir, pour le maintenir à la surface le temps qu'il soit capable de le faire par lui-même. Seul, il n'a pas autant de réconfort ou de soutient. Je ne l'ai pas lâché une seule seconde durant toute la durée de sa crise, le berçant et frottant parfois son dos ou son épaule. Quand il a cessé de crier ou de faire autant de bruit, je me suis rendu compte qu'il s'était endormi. Décollant son corps du mien, j'observe son visage et essuie ses larmes de la manche de mon pull. « Je ne sais pas comment je vais faire avec toi. » Soufflais-je, le manipulant délicatement pour le soulever, un bras dans son dos et l'autre sous ses jambes. Il me reste qu'à reprendre le chemin vers la maison, Hinata dans mes bras. Pied nu, mais le coeur si lourd que je ne ressens la différence.

à la maison, je monte directement dans sa chambre et l'allonge sur son lit, retirant mes chaussures de ses pieds pour lui enfiler une grosse paire de chaussette. Je lui ai laissé mon manteau, au cas où. Puis j'ai rabattu sa couette sur lui, soufflant discrètement. Le bruit a réveillé nos parents, mais je leur ai affirmé que ça allait, que je m'en occupais et ils sont retournés se coucher pendant que je gérais mon demi-frère. Une bassine d'eau chaude au pied du lit et un gant sur son front, m'assurant de changer le tissu dès qu'il est froid. Je ne sais s'il va se réveiller d'ici peu ou si je dois le laisser seul, mais une petite voix dans ma tête me conseille de rester là.

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TENUE ••• Personne ne peut savoir comment on va réagir à la mort d’un être cher. J’ai voulu montrer une image de moi qui ne renvoyer pas mes réelles émotions, mes véritables sentiments et cela a joué contre moi. Au quotidien je suis « fort » dans le sens où j’ai toujours été indépendant, j’ai réalisé mon rêve très jeune, je sais me débrouiller, seulement quand je me retrouve plongé dans cette situation c’est loin d’être le cas. Je deviens comme un enfant, rempli de peine et de colère, j’ai besoin de quelqu’un à mes côtés, de pouvoir me défouler, d’exprimer cette faiblesse dans mon cœur et cela même si je dois briser mon image « forte » parce qu’au final je n’ai rien de tel, c’est comme si le désespoir me dominait, m’emportant vers un lieu sombre et isolé. Mon demi-frère est présent à cet instant présent où j’étais prêt à faire une grosse erreur. Finalement ses mots agissent comme une délivrance sur ma conscience qui finalement éclate. Sanglot, cri, colère, je laisse exprimer mes émotions dans des flots de larmes en me raccrochant à la seule personne présente, je ne sais pas plus ce que je dois faire, toutes ses émotions me fatiguent, je suis épuisé et après je ne sais combien de temps j’ai fini par m’endormir sur son épaule, les larmes encore coulant sur mes joues, mais calme. J’ignore ce qu’a fait Raijû après ça, je me souviens simplement d’avoir ouvert les yeux et de ressentir la chaleur. J’étais gelé, mais je me retrouve couvert dans mon lit, toujours fatigué, mais un peu plus calme et apaisé, pleuré m’a fait du bien, même si j’ai toujours le cœur lourd. Le temps de réalisé où j’étais, je cherche une présence dans la pièce, suis-je encore seul ? Cette simple question serre l’organe dans ma poitrine, mais rapidement s’apaise quand mon regard tombe sur mon demi-frère , il s’est assoupi, mais est resté présent à mes côtés.  Voyant tombé un gant de mon front lorsque je me redresse pour m’asseoir je comprends qu’il a pris soin de moi... J’ai honte de ce que je lui ai fait vivre cette nuit, qu’est-ce qui m’a pris de craquer comme ça ? Je ramène mes mains sur mon visage sentant ma tête exploser, toussant subitement, c’est ça de sortir à moitié à poil avec ce temps.

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TENUE ••• Hinata est l'épreuve la plus dure à surmonter depuis bien longtemps, je crois que je n'ai jamais vécu pire comme expérience dans ma vie. Même le divorce de mes parents et la tristesse de ma mère n'a pas si terrible à affronter. Hinata est dévasté par la perte d'un être cher, alors que ma mère était simplement triste et en colère contre un bon à rien se disant être notre père. Elle a pleuré, certes, mais pas autant que mon demi-frère. Ses larmes m'ont fait du bien et en même temps, elles ont ouvert une plaie dans ma poitrine. Il souffre et malgré toute mes tentatives, il n'y a rien à faire pour le consoler. C'est épuisé qu'il s'est écroulé dans mes bras et c'est résigné que je l'ai soulevé pour le ramener au chaud à la maison. Durant un moment, je me suis occupé de lui, ramenant la chaleur dans la pièce et autour de lui, pour qu'il se réchauffe et reprenne des couleurs. J'ai eu peur en voyant son visage si pâle, les cernes sous ses yeux et ses lèvres presque bleutées par le froid extérieur. Finalement, avec du temps et des efforts, il a reprit une bonne teinte. Après je ne sais combien d'heure à le surveiller, à attendre et à faire des allers retours entre sa chambre, la salle de bain et la cuisine, je me suis finalement endormi sur ma chaise. Mon coude appuyé sur mon genou retenant ma tête, qui dodeline par instant. La toux de mon demi-frère me surprend tellement que je sens ma tête tomber d'un coup de ma main, sursautant sur ma chaise, à l’afflux. « Hinata ? ça va ? Tu veux de l'eau ? » Je me suis déjà levé d'un bon, prêt à partir chercher un verre d'eau pour calmer sa toux. Il a dû attraper froid dehors, je devrais appeler un médecin dès que l'heure sera raisonnable. « Tu m'as fait peur. » Soufflais-je, glissant une main dans mes cheveux jusqu'à ma nuque douloureuse. Je n'aurai pas dû dormir dans cette position, c'était vraiment inconfortable. Mon corps est raide, comme si j'avais dormi par terre. ça ne doit pas être pire que lui, après sa crise. « Reste allongé, je m'occupe de tout. »

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MACFLY

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TENUE ••• Je ne pensais pas m’endormir sur l’épaule de mon demi-frère en larmes, mais c’est épuisant, cette crise, cette peine m’a épuisé. Je ne me souviens pas comment je suis rentré, mais je peux imaginer que Raijû m’a porté jusque-là. La chambre est réchauffante, la couverture aussi, j’ai beau être encore sous le choc ou en colère, je réalise combien j’ai été inconscient de sortir dehors par ce temps avec si peu de vêtement, je pense que crier m’a fait du bien, je ne peux pas dire que c’est terminé, mais ça m’a allégé un peu d’avoir ainsi partagé mes émotions avec lui, d’avoir pu montrer ma peine réelle. Ma douleur. Ça n’empêche qu’en le voyant ainsi assoupi sur sa chaise dans cette position il est certain qu’il a veillé sur moi et j’ai honte d’avoir dû lui imposer tout ça au cours de la nuit. à peine relevé que je me mets à tousser, le froid m’a surement atteint plus que je ne pense, mais j’ai aussi réveillé Raijû avec le bruit. « Désolé. » C’est tout ce que je trouve à dire. Je ne sais pas encore si je vais bien, tout est encore flou. M’allongeant de nouveau pour rester au chaud, ayant froid dès que je sors de la couette. Hochant la tête a ses mots, je sais qu’il est une personne bienveillante, je suis entre de bonnes mains avec lui, le laissant me servir un verre d’eau comme il me l’a proposé plus tôt pour ma toux, je regarde le plafond en attendant, me souvenant de la dernière fois où j’ai été malade. À ce moment-là nous étions encore en guerre, pourtant il m’avait quand même aidé et soigné, les choses ont bien changé depuis le temps, mais Noa était encore là, ce qui aujourd’hui n’est plus le cas. Soupirant en fermant les yeux, toussant encore, je mets la main devant ma bouche, me relevant une nouvelle fois pour boire. « Merci. » Dis-je à mon demi-frère. « Tu devrais aller t’allonger aussi... Je vais bien. » Ce n’est pas vrai, mais le voir dormir sur une chaise ça ne me plaît pas.  

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MACFLY

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TENUE ••• En ramenant mon demi-frère à la maison, je ne pouvais pas simplement l'abandonner sur ce lit et partir faire autre chose. Il serait sans surveillance, seul, à se poser des questions et le mieux pour lui, c'est que je sois là à son réveil. En même temps, je surveille son état, m'assurant qu'il ne se dégrade pas. Il n'a fait que dormir, emporté par la fatigue et sa crise. Quant à moi, j'ai dû fermer les yeux durant ce qu'il m'a semblé quelques minutes à peine. Or, je me suis assoupi bien plus longtemps que prévu, reprenant conscience au son de sa toux. Est-il malade ? Après tout, il a filé en pleine nuit, à peine vêtu et pieds nus. Il doit sûrement être faible, mais je ferais en sorte d'empêcher les symptômes d'empirer, proposant déjà un verre d'eau pour sa gorge et sa toux. Hinata acquiesce et je vais le chercher en vitesse, songeant à récupérer la boîte à médicament dans la pharmacie. J'ignore ce qu'il peut couvrir et d'après moi, un docteur aurait un meilleur avis que le mien. Si jamais il a mal à la tête, je peux au moins l'aider pour ça. Le verre ramené, je me rassois sur mon siège, la boîte sur les genoux. Un sourire suffit à son remerciement, ouvrant mon butin pour farfouiller dedans. Y a de quoi traiter un rhume, une gastro, une migraine, etc. « Moi aussi, ne t'inquiète pas. » Je vais bien, j'ai pu récupérer un peu de force en somnolent sur cette chaise. « As-tu mal quelque part ? » Demandais-je, lui montrant une plaquette de médicament. Avec autant d'enfant, nous gardons les doses prescrites en trop par le docteur. Les plaquettes sont rangés dans des sachets où sont noté le nom du remède, ainsi que les doses conseillées. C'est pratique, même s'il faut attendre une ordonnance pour chaque médecine. « Je peux te préparer une boisson chaude, si tu veux. » Peu importe ce qu'il me demande, je peux lui apporter.

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MACFLY

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TENUE ••• Les évènements s’enchainent, je ne peux pas dire si cette crise est « terminée » j’en doute énormément. Je ne sais pas de quoi je suis capable, rester seul n’est pas la meilleure solution et je crois que Raijû l’a compris en restant à mes côtés pendant que je dormais. Bien sûr je me sens coupable pour lui faire subir tout ça, mais intérieurement je suis content qu’il fasse ses efforts pour moi, je me sens épaulé. Quand je le réveille avec ma toux il s’inquiète immédiatement et j’accepte le verre d’eau qu’il va rapidement chercher avec une boîte, buvant une gorgée je lui dis qu’il devrait s’allonger, mentant un peu sur mon état, mais je l’ai suffisamment embêté cette nuit... Seulement il ne semble pas avoir l’intention de partir et je souris légèrement. Si j’ai mal quelque part . Je tousse, j’ai froid, mais je ne sais pas... J’ai la tête comme un ballon, mais son bandeau m’a surement empêché d’avoir de la fièvre ou l’a diminué pendant mon sommeil. Le temps de réfléchir à sa question il me parle d’une boisson chaude et cette fois je n’ai pas besoin de prendre mon temps pour répondre, acquiesçant volontiers. « Je veux bien, merci. » Quelque chose de chaud, peu importe, un café, un chocolat chaud, un thé, j’ai juste besoin de me réchauffer. « Tu penses qu’on va réveiller la famille si on cuisine ? » J’ai faim aussi... Pas un truc copieux, une soupe ou un truc qui passe bien dans mon état, je crois que j’ai besoin de reprendre un peu de force avant de rester vraiment cloué dans ce lit. « Mais je peux attendre si tu penses que ce n'est pas raisonnable. » J’ignore quelle heure il est, je ne devrais pas être aussi gourmand et en demandais autant à mon demi-frère.  

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TENUE ••• Jamais je ne laisserais Hinata seul face à ses problèmes, qu'ils soient d'ordre sentimental, santé ou peu importe. Je suis son aîné, c'est mon frère, ma famille et si à une époque j'étais le pire de tous, aujourd'hui je peux dire que je me suis bien rattrapé et qu'il est comme Yanari ou Seiryu, mes frères de sang. Veiller sur lui toute la nuit ne me pose aucun soucis, tant que je suis sûr qu'il va bien et qu'il ne va pas piquer une nouvelle crise. Alors quand il se réveille et montre des signes alarmants, je m'agite aussitôt pour éviter qu'il soit malade. Si je dois faire dix allers retours entre sa chambre et la cuisine en l'espace de quelques minutes pour son confort, je le ferais sans hésiter. Du coup, je lui propose une boisson chaude, ça ne pourrait que lui faire du bien. Sa question me laisse perplexe, que veut-il cuisiner à cette heure-ci ? « Tu as faim ? » Demandais-je, un sourire amusé aux lèvres. Après sa crise et sa sieste, il doit avoir le ventre vide. « Si on ne fait pas de bruit dans les couloirs ou les escaliers, ça ne risque rien. Ils n'entendront pas le bruit d'en haut. » La cuisine est plutôt éloignée des chambres, à moins de déménager et déplacer des meubles, il peut se rassurer. Quittant ma chaise à nouveau, je l'invite à se lever. « Viens, ça te fera du bien de marcher un peu. » Jusqu'à la cuisine, puis je n'ai rien contre l'idée de cuisiner quelque chose, un plat, une soupe, ce qu'il veut. « Des crêpes, ça te tente ? » Oui, au beau milieu de la nuit, en solo. Normalement, les crêpes se font en famille, parce qu'il y a toujours des gosses pour pleurnicher quand ils ne mangent pas. Cette fois-ci, c'est juste lui et moi. « Avec un chocolat chaud. » Comme si ce n'était pas assez lourd de manger des crêpes. Quand ça concerne la cuisine, il peut compter sur moi.

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MACFLY

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TENUE ••• Une boisson chaude était la bienvenue, j’en avais besoin après mon escapade nocturne, mais même si c’était difficile d’aller réellement bien et que Raijû avait pu être témoin de ma détresse, je ne voulais pas laisser cette image prendre le dessus, je voulais aussi le remercier d’être là pour moi et ça me faisait vraiment du bien de ne pas être seul. Finalement, j’ose parler de cuisine malgré l’heure, je n’ai rien avalé et j’ai l’estomac qui grogne un peu. « Hum, un peu. » Lâchais-je avec un petit sourire innocent. « Tant mieux. » Normalement ça ne me dérange pas de descendre, seulement je n’avais pas envie d’expliquer mon état, de devoir parler de ce que j’ai faits et du pourquoi je l’ai faits, j’avais juste besoin de faire quelque chose, de manger, de parler, de ne pas être seul et isolé, je me sentais bête. Hochant la tête je repousse la couverture, mais garde la veste autour de moi, j’ai toujours froid, mais ça me tient assez chaud pour pouvoir me déplacer, mettant mes pantoufles aux pieds. « Tu crois que je n’ai pas assez marché ? » Je plaisante, essayant de faire de l’humour avec ma crise, mais c une manière de ne pas être interrogé dessus. Le suivant en silence jusqu’à la cuisine. « Bonne idée ! » J’approuve, en plus ça se cuisine ensemble ça, c’est cool, je n’aurais pas juste à le regarder faire assis sur une chaise à attendre. « Ce serait parfait. » Je souris comme un gosse, mais j’aime sa proposition, entre les crêpes et le chocolat chaud, comment refuser, je me sens enthousiaste et motivé, plus que pour dormir en tout cas. « Quand on n'a pas le moral, manger ça fait du bien à ce qui paraît. » Même si pour moi c’est un peu plus compliqué et que me goinfrer n’arrangera pas ma situation ni n’effacera ma peine. 

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TENUE ••• Une escapade nocturne dans la cuisine ne me dérange pas, au contraire, si ça peut lui faire plaisir ou lui remonter le moral, pourquoi pas ? Là-bas, il aura le choix de la boisson, de la nourriture, sans que j'ai besoin de faire des allers et retours entre chaque pièce de la maison. Maintenant que c'est décidé, il n'a qu'à quitter son lit et me suivre hors de sa chambre, dans le couloir menant aux escaliers qui descendent au rez-de-chaussé où se situe la cuisine. La maison est chauffée, pourtant ça n'empêche pas mon frère de garder ma veste et d'avoir froid. La fatigue, sûrement. Une fois qu'il aura bu un truc chaud, ça ira mieux. « Tu trouves ? » Souriais-je, avec cet air taquin et amusé. Il a marché loin et longtemps, mais je l'ai suivi en courant et ramené jusqu'à la maison. De nous deux, je suis celui qui a plus marché ce soir. En route, je propose des crêpes à mon demi-frère, ayant le coeur à cuisiner ce genre de truc appétissant. Il approuve et je souris davantage. Crêpe et chocolat chaud, parfait pour remonter le moral. ça fait plaisir de le voir sourire à nouveau, peu importe la raison de cette joie ou de ce soulagement. à présent léger, je peux m'occuper d'autre chose que lui courir après dans le froid. « Tout dépend de la personne, certaines préfèrent l'alcool. Personnellement, je préfère manger. » L'alcool, c'est uniquement avec modération et pour accompagner une soirée entre potes, pas pour se faire du mal. Je crois que j'ai une vision des choses plus légère que la plus part des gens, et plus sérieuse aussi. Dans la cuisine, je lui indique le plan de travail le temps que je récupère un récipient pour faire la pâte, ainsi que les ustensiles nécessaires comme un fouet, une spatule, etc. « Tu peux peser la farine et le sucre ? » Demandais-je pour le faire participer, lui laissant la liberté de prendre ce qu'il faut dans les placards, tandis que je sors les oeufs et le lait du frigo. Une pincée de sel, un sachet de sucre vanillé et un peu d'huile. Une recette simple et rapide, conforme à nos envies soudaines.

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MACFLY

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TENUE ••• Je ne m’attendais pas à ce qu’on cuisine ce soir, en réalité je n’avais pas la tête à ça, je n’avais la tête à rien du tout avant de me réveiller dans ce lit après toutes les larmes versées dans cette rue froide. J’ai marché dans la nuit gelée sans but, mon corps bien que réchauffé me donne encore des frissons, gardant la veste sur moi de Raijû, je pense que c’est mieux et la fatigue n’aide pas à me réchauffer, mais je n’ai pas envie de dormir, je veux manger quelque chose, préparer avec mon demi-frère, m’occuper et ne pas penser, ne pas rechuter dans ma déprime solitaire. L’alcool ? C’est vrai que beaucoup noient leur chagrin là-dedans, pourtant ce n’est pas ce que j’ai choisi de faire. J’aurais pu. Mais je ne l’ai pas fait. « Si je m’étais mis à boire ça aurait été un enfer. » Murmurais-je. Ce n’est pas le genre de chose qu’on peut stopper après y avoir pris gout, heureusement je suis comme mon ainé. « Mais je préfère manger aussi. » Souriais-je comme pour le rassurer, c’est quand même moins dangereux pour la santé ou pour ses proches de grignoter quelque chose que de se saouler la gueule. Hochant la tête quand il me donne des instructions, je ne veux pas juste le regarder faire, je veux participer moi aussi ! Remontant légèrement les manches de la veste, je prends la farine et le verre de mesure pour prendre les grammes demandés ainsi que pour le sucre. Une fois que c’est terminé et vidé dans le saladier, attendant la prochaine étape, j’ai hâte de pouvoir m’amuser à faire « sauter » les crêpes, c’est le truc le plus drôle, même si quand elle finisse par terre ou ailleurs c’est du gaspillage de nourriture, tout le monde le fait.

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TENUE ••• Il y a différentes façons d'affronter le deuil, de la plus douce à la plus hard. Heureusement, Hinata n'a pas choisi la pire des façons pour se consoler et je suis presque soulagé qu'il se soit enfuit en pleine nuit plutôt qu'être ivre mort dans un bar. Au moins, j'ai pu le ramener sain et sauf à la maison, le clouant dans son lit au chaud. S'il était saoul, je n'ose imaginer la migraine et la mauvaise humeur à son réveil, mais ça ne change rien au fait qu'il a sûrement attrapé froid et qu'il ne cesse de frissonner sous ma veste. Je lui laisse de bon cœur, en espérant qu'elle le réchauffe un peu. « J'avoue. » Un véritable enfer, ingérable. Hinata n'est pas comme ça, il n'a pas besoin de boire pour se sentir mieux, puis c'est une action idiote qui n'arrange et n'arrangera jamais les choses. « Au moins on se comprend. » Pour la nourriture. Se remplir le ventre est plus simple que noyer son foie. Dans la cuisine, je fais participer mon demi-frère pour qu'il puisse m'aider au lieu de me regarder. Le temps qu'il fasse ce que je lui ai demandé, je sors le reste des ingrédients. Donnant le sel et le sachet vanillé à Hinata, je lui fais comprendre qu'il peut s'occuper de ça, tandis que je casse les œufs dans le saladier. « Tu voudras remuer la pâte ? » Ce n'est pas le plus évident, faut pas lâcher au milieu de la manœuvre, mais je suis sûr qu'il a plus de force qu'on ne pourrait le croire. Quand les œufs sont tous cassés, je verse le lait et libère la place si jamais il veut battre le tout. ça me permet d'aller chercher la poêle à crêpe et l'huile, histoire de faire chauffer doucement l'ustensile. Je prépare aussi une casserole d'eau tiède avec une assiette par dessus, pour garder les crêpes au chaud sur un coin des plaques chauffantes.

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MACFLY

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TENUE ••• Affronter le deuil est une chose difficile. Je n’ai pas choisi ma manière, en réalité j’ai juste tenté de vivre avec depuis que c’est arrivé, mais ce fut mon erreur. Y faire face seul est la pire des solutions, cela m’a conduit à ce qui s’est passé ce soir, sans l’intervention de mon demi-frère j’aurais pu me faire écraser par une voiture et rejoindre ma cadette de manière brutale. Heureusement Raijû est là et je profite de sa présence pour essayer de m’occuper l’esprit et ne pas rester isolé, seul dans ce lit. Manger est une bonne option, cuisiner ensemble des choses sucrées, j’approuve l’idée. Par chance je ne me suis pas plongé dans l’alcool, même si ça aurait pu être une solution, je n’ai pas vu celle-ci comme une échappatoire. « C’est une bonne chose. » Qu’on se comprenne évidemment. Souriant doucement, je m’exécute à ses demandes pour lui passer ce dont il a besoin, l’aidant à faire la pâte sans me contenter de le regarder faire de son côté. « à te voir on ne t’imagine pas dans une cuisine. » Je le taquine, mais c’est vrai que Raijû a une apparence qui ne montre pas la moitié de ce qu’il sait faire, je l’ai toujours vu comme une sorte d’ours, même quand nous n’étions pas en bonne entente, mais en vérité c’est un ours en peluche. Il s’occupe des enfants, sait faire à manger, gère plusieurs choses à la fois et s’occupe de la famille et même de moi, l’ayant prouvé ce soir encore une fois. Par le passé je voulais absolument l’éviter, aujourd’hui je ne sais pas ce que je ferais sans lui, comme quoi tout change. « Je veux bien » J’ai peut-être pas toute ma force ce soir, mais je suis loin d’être faible, je peux remuer une pâte quand même. Prenant la place pour m’occuper de battre tout ça, je me place de façon à bien avoir la prise de l’ustensile en main et débute la manœuvre, ce n'est pas si facile mine de rien, mais je pense que je gère quand même, continuant jusqu’à ce que Raijû me dise que c’est bon.

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TENUE ••• Savoir Hinata en sécurité à la maison me soulage d'un énorme poids. Je n'avais pas peur qu'il se fasse mal avant ce soir, avant qu'il ne s'échappe en courant, quitte à se faire faucher par une voiture. Cet idiot a ouvert une plaie en moi, une fissure qui n'amène que crainte et angoisse. Va-t-il recommencer ? Devrais-je le laisser seul de temps en temps ou le surveiller h24 ? M'assurer qu'il va bien, qu'il ne retente pas le diable et qu'il tienne le coup. Heureusement, mon demi-frère s'est calmé et envisage de cuisiner avec moi, en évitant les gourdes. Faire des crêpes, y a rien de mieux pour se remonter le moral et s'occuper l'esprit. Rien que le temps de préparer la pâte, ça prend plusieurs minutes. Hinata n'est pas dans sa chambre à broyer du noir et pleurer Noa, c'est déjà ça. « Ah bon ? Pourquoi ? » Questionnais-je, voulant savoir le fond de sa pensée. « Où m'imagine-tu alors ? » Si ce n'est dans une cuisine, c'est forcément ailleurs. Je ne sais jamais ce que pense les gens de moi, s'ils me voient comme le tatoueur à la carrure d'ours ou un possible papa poule. J'ai bien des qualités enfouie sous cette apparence de rappeur incompris et rejet de la société. Si certains m'imaginent en prison, ma place est au près de ma famille. à veiller sur eux et faire en sorte qu'ils aillent toujours bien, tout comme avec Hinata. Je lui confie le bol d'ingrédient, pour qu'il remue et fasse une pâte à crêpe potable. Après quatre ou cinq minutes, j'indique à mon demi-frère que c'est bon et que nous pouvons passer à l'avant dernière étape. Je lui fais signe d'amener le récipient vers la plaque chauffante, où se trouve la poêle. Ceci-fait, je peux commencer à faire quelques crêpes, les empilant sur l'assiette tiède juste à côté. « Je ne vais pas tout faire seul, t'inquiète pas. » Souriais-je, prêt à lui laisser ma place si jamais il veut s'amuser à retourner des crêpes dans la poêle. Ce n'est pas mon délire, je pourrais la coller au plafond ou la manquer de peu. Donc bon, je préfère que ce soit Hinata qui se gaffe, et que l'on ait une réserve de prête à côté, au cas où.

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MACFLY

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TENUE ••• J’ignore si je pourrais recommencer, je ne sais pas comment je vis ce deuil, je ne sais pas ce qui pourrait me passer par la tête une fois seul. Pour l’instant je peux mettre de côté mes craintes et mes sentiments pour profiter de ce moment avec mon grand frère, faire des crêpes et manger de bonnes choses ça ne peut qu’être un bon moyen de remonter le moral. J’avoue à Raijû que physiquement on ne pourrait pas penser qu’il soit doué en cuisine ou avec les enfants ou ce genre de truc familiaux. Pourquoi ? Je le regarde et l’examine comme si ça pouvait me donner les bons mots. « Disons que tu fait un peu trop ours viril pour les trucs délicats. » Je le taquine, riant de manière sincère. C’est une vision que les gens peuvent avoir, pour ma part je le connais assez je pense, pour savoir que derrière ses airs il y a quelqu’un de gentil serviable, travailleur, le genre de garçon sur qui ont s’appuyer et malheureusement je l’ai réalisé un peu tard. Le principal c’est que je l’ai fait et aujourd’hui dès que j’ai besoin de soutien et d’aide, même si je ne m’y attends pas c’est Raijû qui sera là. « Comment tu as su que j’étais sorti ? » Il m’a entendu ? Il ne dormait pas ? Je n’ai pas vraiment posé de questions vu que moi-même j’étais un peu dans un état second, n’ayant qu’une seule chose en tête, une seule direction, l’esprit à la fois totalement vide et rempli de tristesse. Une fois que tout est ok je le laisse débuter avec les crêpes, je regardant faire sans rester bien loin, d’ailleurs je ne fais pas prier pour piquer une de celles déjà cuite et l’engloutir sans même attendre de mettre de sucre ou confiture, voir du chocolat dessus. Raijû me parle quand j’ai la bouche pleine, souriant, gêné par mon empressement qui me fait ressembler à un hamster. Attrapant la poêle pour en faire sauter une, elle part un peu haute, la voyant retomber vers nous je donne un coup dedans automatiquement... Reflex.

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