again and again

feat. seiko

TENUE ••• « 'Hiko, c'est papa. Je ne pourrais pas rentrer ce soir comme prévu, encore des tonnes de rendez-vous et de réunion. Je suis désolé, la prochaine fois je ne manquerai pas à mon devoir. Je t'aime. » Mon portable accroché à mon oreille, j'écoute le message vocal pour la énième fois, le coeur lourd. Encore ? J'ai l'impression d'être une pauvre lycéen à qui on a posé un lapin pour la millième fois, par le même mec. Sauf que c'est mon père et qu'il ne rentre jamais à la maison. Son cabinet est à l'autre bout de la ville, il fini toujours tard et du coup, il dort dans un appartement secondaire. C'est bien la première fois que je déteste son boulot, cette argent, cette richesse... Cette maison. Je suis en colère contre mon géniteur, tellement en colère que je reproche le moindre soucis de ma journée à cette seule personne. Et un peu à ma mère aussi, qui vit à Paris, si loin de moi. à qui puis-je me confier et me plaindre quand aucun de mes parents ne sont là ? Ni ma soeur. Arrêtant la messagerie et raccrochant l'appel téléphonique, je dépose l'appareil sur la table du salon dans un gros soupir las. Tygrys n'est pas loin, jouant avec son nouvel ami, Chance. Le renard a vite fait le tour de ma chambre la dernière fois et après avoir passé des heures en sa compagnie, il a fini par s'habituer à moi. Ensuite, il a réussi à se faire à la présence de Seiha, puis de Tygrys. C'est un animal intelligent et courageux, pas le moins du monde effrayé par les éléments de ma maison. Au fur et à mesure, j'ai compris qu'il était audacieux et sans crainte, différent du premier jour. Affligé, j'ai enfilé une veste et des chaussures pour sortir dans le jardin, laissant les bêtes courir dans la résidence à renfort de petits cris aiguës. Ils s'éclatent, tandis que je déprime, assis sur une marche du perron menant à l'entrée de la maison. Il fait froid, mais ça semble secondaire dans l'immédiat. Je repense aux excuses de mon père et me rembrunit, enfouissant mon menton dans le col de mon manteau. Il se fiche de moi, lui, ses rendez-vous et ses réunions à la con.

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MACFLY

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TENUE ••• Les fêtes de fins d’années approchent à grands pas et je serais surement obligé de rentrer chez moi pour voir mes parents adoptifs, en attendant j’ai eu une longue journée, le boulot était rude ce soir. Je crois que c’est la première fois qu’il y a autant de monde au club, mon meilleur ami était très demandé d’ailleurs, je le plains un peu... Pourtant je ne peux rien faire pour l’aider, j’ai déjà proposé de lui donner de l’argent pour qu’il arrête ce boulot, mais il a refusé, il m’a toujours protégé quand on était à l’orphelinat et même encore aujourd’hui, je suppose qu’il ne veut pas dépendre de moi pour l’argent et réussi à s’en sortir, même s’il doit user de son corps pour ça. Emmenant les bouteilles, débarrassant, livrant les commandes, durant des heures c’était presque interminable, mais finalement la fin de mon service est arrivée et je peux rentrer. Si à l’intérieur du club il fait chaud, dès que je mets un pied dehors c’est le pole nord, je frissonne face à ce froid caressant la peau de mon visage, fermant ma veste en la remontant jusqu’en haut, enfouant mes mains dans les poches, je vais jusqu’à ma voiture pour allumer le chauffage à fond, laissant tourner le moteur pour qu’il se réchauffe lui aussi. Une fois que c’est bon je prends la route pour retourner chez les Soejima, me garant à la place habituelle, je sors en me faisant une nouvelle fois agressé par la température, me dirigeant vers l’entrée, je vois Yahiko assis sur une des marches. « Yahiko ? » Dis-je en me rapprochant de lui. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Il semble abattu, chose qui ne lui ressemble pas du tout faut bien l’avouer, mais étrangement je crois qu’intérieurement je savais qu’un jour ça finirait par arriver. Depuis la dernière visite de son père en réalité.

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MACFLY

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TENUE ••• La situation se répète encore et encore, toujours un empêchement, une excuse, des rendez-vous. Pas le temps, occupé, jamais là. ça fait des années que ça dure, des années que je ne profite ni de mon père, ni de ma mère. Si j'ai accepté cette réalité avec le temps, aujourd'hui ce n'est plus possible. Seiha m'a fait ouvrir les yeux, leurs boulots ne sont pas des excuses pour me laisser seul à la maison. ça me met en colère à l'idée que je ne puisse voir ma mère quand je le souhaite ou que mon père n'est pas présent à mes réunions parents-professeurs, pour les repas ou peu importe l'événement. J'aimerai qu'il rentre le soir, qu'il soit là le matin et que parfois durant les week-end que l'on sorte à l'extérieur pour s'amuser. Sauf que ça semble impossible, presque irréel. Affligé et le moral dans les chaussettes, je me suis assis sur la marche du perron en surveillant Chance qui s'amuse dans le jardin. Difficile de me faire sourire ou profiter de mes heures libres, je me sens vidé de mon énergie, moi qui pète toujours la forme. Je ne sais combien de temps s'est écoulé avant que Seiha ne rentre et me voit là, déprimant et dans la même position que tout à l'heure. Il est étonné, m'interrogeant sur mon humeur ou la tête que je tire, dure à savoir. « Mon père ne rentre pas... Encore. » Fis-je, le menton enfouit dans mes genoux rabattus contre mon torse, mes bras autours. Que dois-je faire pour qu'il m'écoute et ne se défile pas ? J'ai l'impression que ma voix ne compte pas dans l'histoire et que je serais toujours seul, perdant. « J'en ai marre... » Cette fois-ci, je cache mon visage entier dans le creux de mes genoux, étouffant une plainte. Chance doit ressentir ma peine, puisqu'il rapplique vers nous, légèrement méfiant. Il ne sait pas encore s'il doit nous faire confiance ou pas, la tête et les oreilles baissées.

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MACFLY

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TENUE ••• Yahiko est toujours surexcité, joyeux, mais au fond même si c’est dans son tempérament je pense aussi qu’il est devenu ainsi parce qu’il a dû grandir seul. Forcément il y avait un moment où les choses ne seraient plus aussi simples, la dernière fois il a ravalé cette frustration en voyant son père partir, mais je l’ai ressenti, sa peine. Ce soir en rentrant, dès que je l’ai vu ainsi assis sur les marches il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’un truc n’allait pas, être dans cet état n’est pas courant chez le plus jeune. L’interrogeant en m’avançant assez proche de lui, je l’écoute et comme je le pensais, son père n’est pas innocent dans cette histoire, autant que sa mère et même sa sœur... Ils l’ont tous laissé derrière dans cette maison trop grande pour y vivre seul. Je ne devrais pas comprendre ou compatir sérieusement, surtout quand tout ceci fait partie d’un plan, mais j’y peux rien, j’ai une dent contre sa famille et encore plus quand je vois comment Yahiko est traité et isolé soi-disant parce qu’ils ont du boulot. Gardant le silence je m’installe simplement à côté de lui, sentant ses émotions qui débordent. Posant ma main dans son dos quand il se recroqueville sur lui-même. « Je suis là. » Il n’est pas seul, on va trouver un moyen pour qu’il puisse faire passer le message à ses parents. Remarquant le renard qui s’approche discrètement et avec méfiance je le laisse faire sans m’en occuper. « Fallait bien que ça arrive un jour après tout. » Qu’il en ait marre ou finisse par comprendre que la situation n’est pas normale. « Tu devrais dire à tes parents ce que tu ressens. » À moins qu’ils soient vraiment complètement désintéressés de leurs enfants ils devraient saisir leurs erreurs et se reprendre en main.

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MACFLY

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TENUE ••• Puis-je vraiment en vouloir à mes parents de me laisser dans cette immense maison pendant qu'ils travaillent durement chacun de leur côté ? Je suis triste de constater que ma joie et ma résignation ne sont plus aussi solide et présent que par le passé. Y a une limite à tout et je suis à bout. La patience n'a jamais été une qualité chez moi, pourtant j'ai tenu dix huit ans de ma vie dans ce cadre désolant et affligeant. Dix huit ans à voir mes parents par intermédiaire, rarement en face à face, et à courir après ma soeur qui me fuit pour ses études et ses amies. C'était à prévoir, Seiha a raison. J'encaisse depuis trop longtemps pour tenir encore une année supplémentaire... J'ai besoin que ça change, que ça évolue ou alors je ne sais pas ! Qu'est-ce que je vais faire si ça ne change pas ? Que je vais devenir si la situation reste la même malgré tout ? Je suis perdu, désarçonné. Y a pire dans la vie, mais pour le coup, je m'en fiche des malheurs des autres ou de savoir qu'un enfant meurt de faim quelque part dans le monde... Moi, je veux juste voir mes parents plus longtemps qu'un coup de vent ou appel téléphonique. Seiha me frotte le dos mais ça ne m'aide pas, sentant un sanglot sortir de nulle part. Bientôt c'est noël et je vais me retrouver seul ici, à manger un repas préparé par une personne dont j'ignore tout de sa vie parce que mes parents l'auront payé pour cuisiner un truc pour leur fils. J'ai envie de hurler. Aux paroles de Seiha, je relève la tête en reniflant, mon regard croise celui du renard et je ne sais qu'éprouver. Il est si mignon, mais c'est encore un cadeau foireux de mon père. Or, je ne peux pas en vouloir à l'animal... Parler avec mes parents ? Je grogne, incapable de garder ce son ignoble pour moi. « Ils ne m'écoutent jamais... Toujours des promesses, des « je serais là la prochaine fois » et ça se répète encore et encore ! » Je rage, donnant un coup de pied dans le vide, Chance sursaute et s'éloigne en courant vers un buisson où se cacher. ça m'attriste encore plus de réagir comme ça... « Qu'est-ce que je peux faire pour qu'ils comprennent ? Je ne veux pas passer des fêtes seul ici ... Tu vas rentrer chez toi pour voir ta famille et ma soeur sera avec ses amies... » à m'entendre, on dirait vraiment que c'est le plus gros problème du monde. C'est celui de ma vie, en tout cas. Parce que, à côté de ça, y a rien qui cloche. Juste ma famille, mes parents, ma soeur, ce petit monde qui devrait être ma source de chaleur et de réconfort, mais qui n'est rien de plus que ma plus grande faille.

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MACFLY

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TENUE ••• Laisser un enfant grandir seul n’est déjà pas quelque chose de normal. Yahiko est peut-être un gosse surexcité, branché sur pile, mais il a dû se débrouiller sans personne, grandir sans ses parents présent, même s’ils sont vivants au fond j’ai l’impression que sa peine se superpose à la mienne, même si ma tristesse et ma solitude n’ont pas d’égal au moment où j’ai perdu ma famille et du avancer en trouvant un moyen de survire. C’est simplement qu’au final, il n’a personne, cette maison est immense et pourtant il se retrouve sans âme qui vive à ses côtés si ce n’est ses animaux. Je ne peux que lui conseiller de faire face à ses parents, de leur ouvrir les yeux pour qu’ils affrontent leurs erreurs en tant que géniteurs. « Sauf que tu as continué à sourire devant eux. Exactement comme l’autre jour n’est-ce pas ? » S’il ne se montre pas plus explicite dans son ressenti il ne pourra pas les toucher et au final ça continuera de se répéter encore et encore. Sa réaction est légitime, même s’il fait fuir le renard je pense normal qu’il finisse par remettre en question cette situation quitte à s’énerver et à exploser sa frustration. Ile marque un point, je devrais rentrer chez moi pour Noël, chez mes parents adoptifs. Je garde le silence en réfléchissant. Je ne peux même pas l’inviter, il saurait que je n’habite pas si loin et se demanderait pourquoi je vis chez lui. Quelle embrouille. « Faut que tu leur parles en disant que tu veux passer Noël en famille, ça sera l’occasion de dire ce que tu ressens, ils peuvent travailler, mais pas t’oublier pour autant. » Dis-je en frottant mes mains, il ne fait pas chaud dehors. « Viens, on rentre à l’intérieur. » On va se faire un truc chaud à boire et continuer de discuter.

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TENUE ••• Seiha est de bon conseil, je ne peux le nier. Je ne sais par quoi il est passé dans la vie ou si il a déjà connu cette solitude, ce manque de quelque chose d'important, mais je ressens dans sa façon de me parler et dans sa voix qu'il n'est pas indifférent à mes expériences. J'ai confiance en lui, bien que je ne sache pas énormément de chose à son sujet. Je sais que je peux lui parler, vider mon sac et arrêter de me cacher derrière des faux semblants. De toute façon, il n'a pas besoin de percer ma carapace pour voir que je vais mal et que ça ne s'arrangera pas avec le temps. Sourire ? Effectivement. Je ne peux me défaire de ce rictus permanent quand j'adresse la parole à quelqu'un, que je sois triste ou heureux. Seiha marque un point, je ne devrais pas afficher telle expression quand je veux me faire entendre et proclamer mes droits. Mes parents ne seront jamais convaincu avec une tête de benêt. « Devrais-je tirer la tête ou pleurer ? » ça semble être une solution, même si je doute être capable de fondre en larme devant mes parents. Pleurer, ce n'est pas facile pour moi. Je pleure rarement, même quand je vais très mal je sais me contrôler et sourire... Toujours sourire. C'est fatiguant en vérité, d'être stupide. Sauf que quand j'émets l'hypothèse qu'il va rentrer pour les fêtes, je me sens réellement triste. Sans Seiha dans la maison, celle-ci est encore plus grande et plus vide que d'habitude. Je ne lui demande pas de rester ou d'être invité, je sais me tenir. « Oui ! » Lâchais-je brusquement, emporté par les paroles de mon aîné. Je dois me faire entendre et mettre un terme à ce cirque. ça dure depuis trop longtemps, je ne suis pas sûr de tenir éternellement dans la peau du gosse délaissé. « Hm ! J'ai envie d'un chocolat chaud, pas toi ? » Je propose, loin de me douter qu'il pensait la même chose. Au passage, j'interpelle Chance pour qu'il rentre avec nous, mais celui-ci s'amuse tranquillement avec l'herbe de la pelouse. « Il est sûrement mieux dehors, puis ça ne craint pas le froid ? » Il me semble, après tout c'est un animal sauvage, pas un chat domestique.

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MACFLY

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TENUE ••• Est-ce qu’il devrait tirer la gueule, est-ce qu’il devrait pleurer ? Ce n’est pas ce que mes mots voulaient dire, seulement est-ce que les gens sont forcés de sourire quand ils ne vont pas bien ? Malheureusement c’est ce qu’on fait tous en grande partie, parce qu’il est plus facile de dire « ça va » que raconter ce qui nous détruit intérieurement. J’ai connu ça et je le connais encore, seulement, de son côté il n’a jamais essayé d’extérioriser ses désirs réellement, de dire la vérité à sa famille, de leur faire prendre conscience de ce qui se passe ou de comment il se sent à être laissé seul derrière comme si son existence n’avait aucune importance. « Dis juste ce que tu ressens, tu dois être honnête avec eux. » Les émotions passeront s’il le fait, pas besoin de prévoir des larmes. La seule chose à ne pas faire est de sourire, car s’il garde cette expression sur son visage alors il ne sera pas pris au sérieux et n’arrivera jamais à les atteindre dans sa détresse. Il semble motivé à leur faire entendre raison en tout cas et c’est ce qui compte, parce que à trop garder pour soi on finit par exploser un jour. Proposant de rentrer, il parle de chocolat chaud et je souris. « C’est ce que j’avais en tête. » Boire quelque chose de chaud ne peut nous faire que du bien. « Il rentrera quand il voudra, ne t’inquiète pas. » Il ne va aller nulle part, mais c’est un renard, il peut facilement s’adapter à cette température contrairement à nous, ce sont des animaux sauvages, même s’il est domestique aujourd’hui. « Tu as mangé ? » J’étais au boulot donc je ne sais pas ce qu’il a fait jusqu’à maintenant, on pourrait grignoter quelques trucs avec la boisson chaude, quelque chose de sucrée.

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TENUE ••• Il est rare que je sois triste ou déçu, j'affiche tellement ma joie et mon sourire que parfois j'en oublie comment verser des larmes ou me mettre en colère. Les gens m'apprécient pour ce côté-là de ma personnalité, sans n'avoir jamais vu les mauvaises côtés. Je crois que même ma famille n'ont été témoin d'une crise de ma part, toujours à dire amen et à sourire. Je suis fatigué au bout du compte, comme si ce n'était pas le vrai moi et que ce dernier voulait se manifesté pour être vu et entendu. Je suis blessé dans mon for intérieur, après tant de égratignure et de coupure, la plaie devient plus vivace, plus douloureuse, moins facile à supporter et à encaisser. Trop de trop, ça me tue à petit feu. Honnête ? Bougeant mon menton de haut en bas, j'acquiesce simplement, tout en réfléchissant à comment le dire. Il ne faut pas sourire, mais pas besoin de larme non plus. Dure dure, enfin surtout pour le rictus, parce que je me doute que les larmes ne viendront pas si facilement. Je devrais prévoir une tête de chien battu, peut-être que ça passerait mieux. De toute façon, ça ne va pas se dérouler aujourd'hui. Je peux garder mon esquisse avec Seiha et garder le moral aussi. Une chance qu'il soit là pour m'aider et me motiver, me proposant de rentrer. Je pense déjà à un chocolat chaud, souriant de plus belle à sa réponse. ça ne pourrait que faire du bien avec ce froid et ce temps changeant. Chance s'amuse dehors, du coup je préfère le laisser jouer dans le jardin. « Oui, tu as raison. » Faudra juste lui ouvrir la porte, parce qu'il n'y a toujours aucun moyen pour eux de rentrer seul, ou de sortir. « Non, je n'avais pas très faim. » Avant qu'il n'arrive et me remonte le moral, suffisamment pour manger. Il doit y avoir des gâteaux et des biscuits dans les placards, si jamais il veut tremper dans son chocolat. Je pense aux marshmallows aussi. « Il y a de quoi faire dans cette maison, toujours des placards pleins, un frigo bien rempli. » Dis-je en allant dans la cuisine, pour préparer de quoi se faire une bonne boisson bien chaude et sucrée.

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MACFLY

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TENUE ••• Je ne verse pas de larmes non plus. Je pense que j’ai vidé le stock que j’avais dans mon corps depuis des années maintenant, je ne peux pas m’autoriser ce genre de faiblesse, parce que ma douleur est ma force. Seulement, dans le cas de Yahiko les choses sont différentes, il doit affronter sa famille, il a la chance d’en avoir une et je ne peux que le pousser à agir avant qu’il ne vive avec des regrets. Même avec sa sœur. Chaque instant compte, sauf que cette famille l’ignore et pense que ce n’est pas important, le genre de chose qui me met hors de moi. Dans tous les cas il doit être honnête et ne rien prévoir, juste foncer, dire la vérité, ce qu’il pense et leur faire comprendre son mal-être derrière ses sourires. Je propose finalement de rentrer, il fait frais dehors et ce n’est pas le moment de tomber malade. Chance saura trouver le moyen de se faire entendre s’il souhaite entrer, pour l’instant il est content de jouer dehors, autant le laisser et qu’il puisse être libre de ses mouvements, je doute qu’il aille bien loin. « Je m’en doutais. » Qu’il n’avait pas mangé, à voir son état ça paraît logique. On a surement de quoi fait avec notre boisson chaude, on va se caler et s’occuper de ça, on a besoin de personne pour se préparer un petit encas agréable. À l'intérieur je retire ma veste, et apprécie cette chaleur qui se dégage des murs de chaque pièce. « C’est une bonne chose, au moins on ne manquera de rien. » On ne va pas se plaindre, même si c’est un peu triste que les placards soient toujours pleins, mais la maison aussi vide. Enfin, manger permet de garder le moral, j’espère que ça aidera Yahiko. « Tu veux que je cuisine quelque chose ou des pâtisseries et gâteaux ça te suffit ? » C’est comme il le souhaite, je ne suis pas mauvais pour préparer à manger, mais avec le chocolat chaud peut-être que préparer un truc sucré serait plus cool que quelque chose de salé.

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TENUE ••• Ma famille est un cas à part, elle est soudée et éloignée à la fois. Je sais qu'ils m'aiment, qu'ils ne veulent que mon bien, mais à côté ils ne font rien pour mon bonheur. Passer des fêtes seul, ce n'est pas amusant et pourtant c'est ainsi que je le prévois en sachant mes parents occupés et ma soeur de son côté. Je ne devrais pas me plaindre, j'ai la chance d'avoir une famille, des membres en bonne santé et de pouvoir les voir quand l'opportunité se présente... Hélas. Il ne fait pas bien chaud dehors, malgré mon long blouson. Chance n'est pas décidé à nous suivre, mais c'est un renard. Donc je suppose qu'il supporte mieux le froid que nous et qu'il se sent dix fois mieux dehors que dedans. Seiha m'interroge sur mon dernier repas et à ma grande surprise, je n'ai rien avalé depuis le lapin de mon père. J'ai le ventre vide et suffit qu'il me questionne pour m'en rendre compte. Il s'en doutait ? Comment peut-il savoir que je ne me suis pas goinfré par frustration ? Ce n'est pas mon genre, je pense plutôt à me torturer l'esprit avec des questions que me remplir le bide pour oublier mes réflexions. Rentrant à l'intérieur, je retire ma veste et la dépose sur le porte-manteau à l'entrée. Il fait chaud dans la maison, chaque pièce est chauffée avec soin et cela se fait sentir quand on vient de l'extérieur. « Oh ça non, il peut y avoir une catastrophe naturelle ou nucléaire qu'on pourrait tenir l'année ici. » Plaisantais-je, plus léger que deux minutes plus tôt. Cuisiner ? Je n'ai pas songé à ça. Haussant les épaules, je récupère juste du chocolat, du lait et des tasses. « Si tu as envie de cuisiner, fais-toi plaisir. » Il a le choix, comme je l'ai dit, le frigo est plein. Il peut se servir et laisser sa créativité parler. « Je me mangerais bien des oeufs brouillés. » C'est sucré, enfin ça peut se faire avec du sucre. à moins qu'il pense à autre chose, je ne suis pas difficile avec la nourriture. Le temps qu'il s'occupe de la bouffe, moi je m'efforce de faire des miracles avec la poudre de cacao. Avec un peu de chance, je n'en foutrais pas partout et ça sera buvable.

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MACFLY

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TENUE ••• Je n’ai aucune envie de fréquenter de près ou de loin la famille de Yahiko, mon but est seulement de me venger, le reste m’importe peu, voir pas du tout. Pourtant quand j’ai vu le plus jeune dans cet état, blessé par le comportement de ses proches, je n’ai simplement pas pu fermer les yeux, le conseillant d’être franc, de ne pas mentir sur ses sentiments et de faire comprendre à ses parents qu’il n’est pas aussi heureux qu’ils semblent tous le croire. Avoir de la liberté c’est bien, en avoir trop ça l’est moins. Enfin, il semble avoir repris du poil de la bête, il ne restera qu’à agir dès demain je l’espère, pour l’instant on peut rentrer et se réchauffer, j’ai vu juste en pensant qu’il n’a rien mangé, une boisson chaude et quelque chose à grignoter devrait faire l’affaire. Surtout qu’il ne manque de rien ici. « Faudrait-il encore être à l’abri. » La nourriture c’est bien, mais le toit n’est pas infaillible en cas de catastrophe naturelle, mais je souris malgré tout, comprenant ce qu’il voulait dire par là, nous ne sommes que deux à manger ici donc forcément ça ne se vide pas vite, on a toujours des réserves. « Ce n’est pas que j’ai envie, mais si tu veux manger quelque chose je le ferais. » J’ai proposé pour lui, si ça ne le branche pas on peut se contenter de gâteaux, les placards en sont remplis. « Je peux faire ça. » Sortant des œufs, du lait, du sucre et l’huile, il ne faut pas grand-chose pour faire cette recette, puis c’est rapide. Remontant mes manches, je fais chauffer la poêle posée sur le feu avec un peu d’huile, le temps de casser les œufs dans un bol, fouettant le tout en ajoutant le lait et le sucre. « Au moins ça ira avec le chocolat. » Vu que ça reste sucré. Versant tout dans la poêle je laisse cuire en remuant pendant la cuisson. Comme je disais ça prend cinq minutes pour faire ça. Une fois bien doré, j’éteins et attrape une assiette, mettant tout dedans et la posant au centre de la table avec deux paires de baguettes. « Vas-y, mange. » Il pourra me dire si c’est réussi, mettant les ustensiles utilisés dans l’évier et rangeant les ingrédients, je viens m’installer en face de lui. « C’est bon ? »

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TENUE ••• Seiha est de bon conseil, sans lui je ne sais ce que je ferais ou ce que je devrais faire. ça toujours été ainsi dans ma famille et j'ai toujours accepté cette différence. Il a fallut un témoin pour me faire réaliser que ce n'était pas normal, que ce n'était pas ce que je voulais réellement. D'ici la prochaine fois que je pourrais me plaindre et arranger les choses, j'ai le temps de traîner avec mon ami et de profiter du reste de la journée. Je n'ai ni mangé, ni bu, depuis l'annonce de mon père. La journée aurait pu se terminer sur le même constat, si Seiha n'était pas là. Une chance, il me tire à l'intérieur en prévoyant une sorte de goûter. Chocolat chaud, biscuit ou gâteau, des fruits, peu importe. « Hm, pas sûr que la maison soit aussi solide, et nous n'avons pas de bunker. » Plaisantais-je, imaginant une trappe secrète menant sous terre pour nous protéger de tout, presque tout. J'aurai bien aimé, évidement. Mais cette maison est conçu pour le confort, la luxure, pas pour survivre à un bombardement. Par contre, les réserves de nourriture sont parfaites pour une attaque de zombie à se cloîtrer entre ces murs ! Seiha se propose comme cuisto, et je ne refuse pas l'idée de manger un plat préparé par mon senpai. Des oeufs brouillés, par exemple. Ce n'est pas grand chose, mais je ne suis pas du genre à réclamer beaucoup. Pendant qu'il prépare, je le regarde faire avec un sourire, avant de préparer une casserole de lait pour nos chocolats. « Oui ! » ça ne peut qu'aller bien ensemble ! Pendant que les oeufs cuisent, j'attends que le lait soit chaud pour le verser dans nos tasses et les déposer sur la table avec l'assiette et les baguettes. Un goûter digne de ce nom. Prenant une paire, je pioche dans le plat et goûte, tout sourire. « Hum ! C'est super bon ! » Commentais-je avec tout mon enthousiasme, picorant à nouveau. C'est au bout de trois ou quatre petites bouchées que j'attrape ma tasse pour boire une gorgée de lait chaud. Rien de mieux avec ce froid. Même si la maison est chauffée et confortable. « J'ai réussi le chocolat ? » Demandais-je en pointant sa tasse avec mes baguettes. Je ne suis pas doué pour la cuisine, même si ce n'est qu'une boisson lactée.

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TENUE ••• Si je peux donner de bons conseils c’est surement parce que je peux m’imaginer à sa place, j’ai aussi plus d’expériences, j’ai beau être jeune j’ai vécu des choses que je ne souhaite à personne. Perdre tout repères, se retrouver seul, se relever et avancer pour surmonter toutes les épreuves, j’ai réussi à survivre alors que j’étais partie de rien, une remise à zéro dont je me serais bien passé. Je ne veux pas qu’il fasse l’erreur de regretter plus tard, il a la chance de pouvoir arranger les choses, ce n’est pas mon cas. Il semble avoir repris du poil de la bête et il est temps pour nous de rentrer manger un morceau et se boire un bon chocolat chaud. « Je pense aussi. » Mais ce n’est pas grave, quoiqu’il arrive ça arrivera, pour l’instant ce n’est pas d’actualité et on a de la bouffe à volonté, donc autant en profiter. Le plus jeune désire des œufs brouillés, c’est rapide et facile à faire donc je n’ai aucune objection pour m’en occuper, ce n’est pas parce que je cuisine rarement que je ne sais pas le faire, si j’ai le temps j’y prends plaisir, bien que je ne sois pas un expert, j’ai dû apprendre à me débrouiller un peu pour tout, c’est surement pour ça que je suis un peu multifonction aujourd’hui. Une fois terminé je dépose l’assiette pour le laisser gouter, ravis qu’il apprécie. Comme dit ce n’est pas grand-chose, mais ça reste un plaisir. « Tant mieux. » Dis-je avec un sourire, prenant place à côté de lui, attrapant la tasse de lait qu’il a préparé pour boire une gorgée. « Ce n'est pas mal. » Le taquinais-je. « Il est réussi t’inquiète pas. » ça m’amuse de penser qu’il puisse imaginer louper la boisson, peut-être à cause du chocolat à doser ? Mais ça me convient très bien comme ça. Il ne reste plus qu’à manger, profiter et puis attendre la prochaine occasion qu’il aura de parler à ses parents pour connaitre la suite de l’histoire. En espérant qu’il y parvienne avant les fêtes de fins d’années évidemment.

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MACFLY