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TENUE ••• C’était le grand jour, du moins une journée particulière. D’ici le mois prochain j’ai décidé de reprendre le travail, même si je suis encore noué dans ma peine je pense que le mieux pour moi est d’avancer. J’ai hâte de pouvoir remonter dans un avion et de voler au-dessus des nuages, j’ai l’impression que cela fait une éternité et j’avoue que ça me manque énormément de ne pas voyager à travers l’Asie et le monde. Grâce à mon demi-frère qui m’a soutenu la dernière fois j’ai réalisé que je ne pouvais pas juste garder tout ça pour moi, si je vais mal je mange ou squatte la chambre de Raijû. D’ailleurs c’est ainsi qu’il a programmé « mon » tatouage. Je me souviens quand j’ai accepté qu’il me le fasse et je ne peux pas reculer, donc j’ai accepté. En même temps si je disais que je ne le voulais pas ce serait un mensonge. J’ai envie qu’il le fasse, je préfère que ce soit fait avant la reprise du travail et puis d’un autre côté ça me change les idées. De plus il a sa part à respecter par la suite, ce voyage en France dont on a parlé, si je me tatoue il ne pourra pas reculer non plus de son côté. J’ignore ce qu’il a en tête pour ce qui est du dessin sur ma peau, mais je lui ai dit que je lui faisais confiance et c’est toujours le cas, il y a eu une certaine période où je n'aurais jamais pensé dire ça un jour et pourtant. Après avoir pris mon petit déjeuner en ville, j’ai marché un peu malgré le froid pour aller jusqu’à Shinjuku. Je ne viens pas à l’improviste cette fois, donc je sais qu’il m’attend. Arrivant devant son salon j’observe la vitrine et tente de regarder à l’intérieur collé à la vitre pour apercevoir Raijû, sauf que s’il me voit je risque d’avoir l’air con comme ça, enfin à scruter l’intérieur en faisant un abat-jour avec mes mains de chaque côté de mes yeux.

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TENUE •••  Hinata doit passer aujourd'hui à mon salon, comme prévu la dernière fois où j'ai parlé tatouage avec lui. Je lui ai retenu son heure de rendez-vous, il ne peut se défiler à présent. étant présent depuis le matin, j'ai pu bosser sur son tatouage entre un ou deux clients. Franchement, il rendait super bien. J'étais fier de mon travail, ayant longtemps réfléchit à ce que je pourrais lui graver dans la peau. Quand celui-ci est terminé, je le range dans un coin de mon bureau, à l'abri. Hinata ne devrait pas tarder, je continue de dessiner le temps qu'il se pointe, ne m'arrêtant jamais dans mon boulot. Dessin sur dessin, croquis sur croquis. Je prépare les clients de demain ou de la semaine, prenant une petite avance bien mérité. Après de longues heures à griffonner sur une feuille, je me redresse en faisant craquer mon dos et m'autorise un café. C'est à ce moment-là que je remarque Hinata collé à la vitre de ma boutique. Ah ouais, il a l'air franchement malin comme ça. Avec un sourire, je l'invite à rentrer, mais me rapproche quand même de la porte pour l'ouvrir. « C'est ouvert, tu sais. » Fis-je une fois à portée de voix. Peut-être a-t-il peur de rentrer et de souffrir ? Je souris, le laissant se mettre à l'aise, virer sa veste, tout ça. « Fais comme chez toi. » Il connait le salon désormais, ce n'est pas la première fois qu'il vient ici. Son tatouage est prêt, mais je ne vais pas lui montrer de suite. Faut aussi qu'il se prête au jeu pour se faire la surprise, et qu'il ne regarde pas le modèle que je vais appliquer et arranger, sur sa peau. « Tu es prêt ? Tu veux boire un truc avant de commencer ? » Parce que ça risque d'être long, même si je vais prendre des pauses entre temps.

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TENUE ••• Je suis à la fois impatient et excité par cette journée, le fait de me faire tatoué me donne une drôle de sensation, j’ai toujours voulu avoir un tatouage, mais ma fierté m’a empêché de sauter le pas. Désormais je n’ai aucune excuse, certes, je suis censé détester ça, mais c’est faux. Je m’entends parfaitement avec Raijû et je lui fais totalement confiance, loin de ce passé où je le haïssais. Arrivé devant son salon, j’ai collé mon visage à la vitre pour regarder à l’intérieur, évidemment c’est idiot et j’ai l’air d’un abruti, mais que voulez-vous ? Mon demi-frère vient à ma rencontre, ouvrant la porte pour me prévenir que c’était ouvert. « Je regardais juste ce que tu faisais. » Genre, peut-être qu’il terminait mon tatouage . Un sourire aux lèvres j’entre et regarde autour de moi, retirant ma veste et tout ce qui pourrait me gêner. Prêt ? Je le regarde et hoche la tête. « Je suis prêt, tu vas faire ça où ? C’est quoi ? » Je suis curieux, même s’il ne me donne pas de réponse et me laisse la surprise. « Tu vas pas me tatouer un truc moche hein ? » Je plaisante, si je le pensais capable de me « berner » je ne le laisserais pas faire. « Je boirais après, j’ai hâte que ce soit terminé » ça c’est la vérité, je veux vraiment que ce soit fini, pas parce que j’ai peur de la douleur, de souffrir ou autres trucs négatifs, mais pour le voir sur moi et admirer l’œuvre de Raijû sur ma peau, je reprends bientôt le boulot donc je sais qu’il ne va pas le faire dans un endroit très visible, tant que je porte mon uniforme ça devrait aller. En tout cas je suis intérieurement comme un gosse, loin d’être effrayé.

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TENUE •••  C'est la journée de mon demi-frère aujourd'hui, il devrait en profiter à fond. Le voyant collé à la vitre de mon salon, je souris à cette vue et me lève pour venir lui ouvrir la porte. C'est ouvert, fis-je remarquer à cet idiot. Il aurait pu rentrer directement à l'intérieur pour voir ce que je faisais, plutôt que rester là dehors, dans le froid. « On dirait un stalker. » Je déconne, faut bien le taquiner un peu de temps en temps. Une fois dans le salon de tatouage, je l'invite à se dévêtir et à faire comme chez lui, comme à la maison. Il peut poster ses affaires dans le coin détente, puis me rejoindre du côté torture. Les questions fusent déjà, jaugeant la curiosité de mon demi-frère. « Je peux te dire où est-ce que je vais te le faire, puisque tu vas vite le savoir, mais tu attendras que ce soit fini pour savoir c'est quoi. » Je lui souris, toujours aussi amusé. D'un mouvement du poignet, j'indique mon biceps mais c'est tout. Ainsi, il saura où je vais faire le tatouage. Un truc moche, bah voyons. Il a déjà vu mes dessins, il sait que je ne suis pas mauvais dans ce domaine. « Tu m'as démasqué, je t'ai dessiné un teletubbies. » C'est super moche comme truc, je me demande comment les enfants font pour aimer ça. « Très bien, mais je te préviens que je ferais une petite pause avant la fin. » Parce que sinon je vais m'exploser les yeux. ça demande beaucoup de concentration et parfois, de rester scotché sur le tatouage sans cligner des paupières. J'aime ça, tatouer, mais faudrait pas que ma passion me ruine la santé. Indiquant le fauteuil à Hinata, je le laisse s’installer dessus. J'ai une table aussi, mais ça serait trop compliqué allongé. Assis sur le siège amovible, je peux mieux manipuler son bras et la hauteur est idéal. Pendant qu'il se place, je prépare les récipients pour les encres, protège mon spray ou ma machine, ainsi que son fil, et étale de la vaseline sur un coin de mon plateau avec tout le reste. Des morceaux de papier essui-tout, une paire de gant. « C'est bon ? Tu es bien installé ? » Demandais-je, me tournant vers lui. Je dois encore imprimer le dessin sur un papier spécial pour le coller sur son bras, et faire quelques retouches au feutre.

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TENUE ••• Aujourd’hui c’est un grand jour, j’aurais envie mon tatouage ! Enfin je ne sais pas encore ce que je vais avoir dessiné sur la peau, mais je fais confiance à Raijû, après tout ce n’est pas rien, une fois tatoué je ne peux pas l’enlever comme ça, je devrais vivre avec. Lorsqu’il me démasque à la vitre de sa boutique et vient m’ouvrir, j’annonce que je regardais ce qu’il faisait alors qu’il me traite de stalker. « J’en suis peut-être un~ » Plaisantais-je, avant de retirer mes affaires et le bombarder de questions, enfin j’en pose que deux en réalité, mais je les enchaine comme si j’étais prêt à en poser d’autres à la suite. « Et si j’aime pas ? » Je le fixe sérieusement avant de sourire. « Je prends le risque. » Énonçais-je en sachant maintenant la position du tatouage. Un télétubbies, rien que ça. « Fais attention, la prochaine étape c’est un voyage dans MON avion. » Je pourrais me venger de bien des façons s’il merde aujourd’hui. Enfin, je préfère commencer de suite pendant que je suis motivé, je pourrais boire durant la pause ou après, une fois terminé, j’ignore combien ça va durer ou combien de temps il lui faut pour faire entièrement le dessin, donc je vais simplement prendre mon mal en patience et rester tranquille. « Ok, ça ne me dérange pas. » S’il veut faire des pauses c’est lui qui gère. M’installant à la place qui semble être la mienne, j’ai dû retirer mon haut pour laisser cette partie de mon bras nu, il ne fait pas chaud, mais ça va encore. Je vois tous les instruments et ce qu’il rassemble, m’interrogeant un peu sur tout, je retiens mes questions en inspirant, fermant les yeux, en hochant la tête. « C’est bon, quand tu veux. » Il a le champ libre c’est à lui de jouer.

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TENUE •••  « Ravi de le savoir. » Qu'il est peut-être un stalker. Hinata fait ce qu'il veut, si il a envie de m'observer à travers la vitre, c'est son problème. Mais il fait meilleur dedans que dehors. Tellement meilleur qu'il peut retirer sa veste et se mettre à l'aise, pendant qu'il m'interroge sur le tatouage. Je ne compte pas lui dévoiler mon idée, juste son emplacement. à lui de deviner ce que je compte lui faire. S'il n'aime pas ? « Fallait y réfléchir avant, tu ne penses pas ? » Ce n'est pas maintenant ou quand il aura enfin ce tatouage, qu'il doit s'inquiéter de si ça lui plait ou pas. Ah, voilà une parole qui me plait. De tout évidence, il n'aura bientôt plus le choix. Si je m'arrête au milieu de mon travail, ça sera moche. « Je prends le risque. » Répétais-je, avec le même timbre de voix que le sien. Que peut-il bien faire dans un avion où il sera le pilote ? Me faire faire des loopings ? Je doute que les autres passagers soient de cet avis ou qu'ils s'en réjouissent. Hinata va souffrir, c'est le seul indice que je peux lui fournir. ça, et le fait que ça risque de durer plusieurs heures. J'espère qu'il a toute sa journée devant lui. Hochant ma tête à sa réponse, je n'attendais pas réellement qu'il soit d'accord pour m'octroyer des pauses durant mon boulot. Le temps qu'il s'installe sur le fauteuil, je prépare mes affaires, puis le croquis qui sera bientôt imprimé sur son bras. Quand je me tourne vers lui, il est déjà en position. « ça ne va pas tarder. » Dis-je en appliquant un spray sur son biceps pour que le croquis tienne assez longtemps, puis je colle le papier et le retire deux secondes après, laissant apparaître les traits du tatouage. Avec le feutre, je peaufine tout cela pour donner un résultat qui me plait. « Bon, maintenant va falloir serrer les fesses. » Je souris, le pied posé sur le boitier de la machine pour la mettre en route. Je commence par les contours, avec une aiguille assez fine et longue. ça peut prendre une bonne heure, le temps de bien faire le premier traçage.

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TENUE ••• Je ne suis pas un stalkeur, c’était simplement pour plaisanter, en même temps je mise un peu tout sur la « déconnade » surement pour me sentir mieux, je préfère essayer de rire et être léger dans mes sentiments que de sentir mon cœur pesé lourd et me rendre malade. Je n’ai rien à perdre, c’est ce que je me dis chaque jour. Désormais je dois simplement vivre. Vivre comme un fou sans m’arrêter. Même si le tatouage ne me plaît pas, je prends le risque et je lui fais confiance, quand je parle de notre projet de voyage, il répète mes paroles et je souris simplement, je ne comptais pas faire des loopings, mais sachant qu’il a peur de l’avion il y a des tas de solutions pour lui faire des frayeurs au-dessus des nuages. Bien que ce ne soit pas le but, au contraire. « Si on prend tous les deux le risque alors c’est parfait. » Il n’y a rien à ajouter. Je suis en place, plutôt que d’appréhender ou d’avoir peur je suis assez calme et impatient en réalité. Certes, je vais souffrir. La douleur ne me fait pas peur, j’ai expérimenté une souffrance sans égal récemment, cette fois-ci elle sera physique, la surmonter est la moindre des choses. Puis je ne suis pas une chochotte, tellement de personnes se font tatouer, si c’était vraiment insurmontable, est-ce qu’ils seraient si nombreux ? Raijû fait ce qu’il a à faire et je ne dis rien, le laissant se concentrer et agir à sa guise, bien installé sur mon siège. Apparemment c’est parti. « T’inquiète, je les serre. » Souriais-je en retour avant de sentir l’aiguille sur ma peau. Apparemment la douleur diffère selon les endroits où est le tatouage, certaines zones sont plus douloureuses et celle où il me tatoue en fait partie, donc je sens très rapidement que ça pique, mais je ne suis pas au point de me crisper ou de tout arrêter évidemment. Je prends mon mal en patience en fermant les yeux et essayant de me concentrer sur autre chose, mais c’est difficile quand la douleur est présente.

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TENUE •••  Hinata peut me faire confiance, ce n'est pas comme si il s'adressait à un inconnu qui ne le connait pas. Son tatouage sera parfait, en toute modestie. Il parle à un professionnel qui aime son métier comme sa propre vie ou famille. Il ne sera pas déçu, j'en suis persuadé. Autant que je ne serais pas déçu ou effrayé de monter dans son prochain vol. Prendre des risques, c'est la définition même de la vie, non ? Si nous ne prenons aucun risque, alors ça ne vaut pas tellement la peine. Souriant à sa remarque, je me contente d'un hochement de tête pour approuver. Prenons des risques ensemble. Je ne cache pas à mon demi-frère qu'un tatouage est simple à faire, c'est douloureux et ça peut prendre du temps. Tout dépend de l'endroit et de la personne, de la taille, des détails, etc. Je peux affirmer, cela dit, qu'il va souffrir un peu. Le dessin s'étend sur tout son biceps, avec des reliefs, des traits plus fins ou plus épais, des nuances, bref la totale pour serrer les dents ! et ça pourrait prendre deux heures comme quatre. Ou cinq. Je perds déjà vingt bonnes minutes à préparer mon matériel et installer le patron sur sa peau encore vierge, mais une fois fait, c'est parti. Le premier trait se fait avec succès ! Je n'ai pas entendu Hinata râler ou pleurnicher, et à voir sa tête, je dirais même qu'il supporte plutôt bien la douleur des premières secondes. Je jongle donc entre mon pistolet à encre -dermographe- et un chiffon humide, parfois un peu de crème pour facilité la pénétration dans son épiderme. Je peux tenir cinq à dix minutes sans m'arrêter, tant qu'il ne dit rien, je continue. « Alors, ta première impression ? Douloureux ? » Demandais-je, pour faire la conversation. Un coup de papier, un peu de crème, un rajout d'encre et je reviens sur mes traits avec attention et minutie. Parfois je bouge son bras pour atteindre une zone interne ou externe. « Le début est le plus ennuyant, après faut supporter les dernières minutes. » Parce que l'esprit n'est pas toujours préparé à souffrir aussi longtemps, et cela de son propre chef. L'être humain est étrange à vouloir souffrir pour un truc pareil, et pourtant j'adore ça, les tatouages.

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TENUE ••• Si je n’avais pas confiance en Raijû je ne serais pas ici. J’ai bien conscience que c’est un professionnel et il ne s’amuserait pas à me dessiner définitivement un truc dont je ne veux pas, il a des responsabilités et je lui confis mon « corps » d’une certaine manière en aveugle, sans savoir à quoi va ressembler ce qu’il va me tatouer et pourtant cela ne m’arrête pas. En général les clients viennent avec une idée précise, ils ont déjà vu les détails avec Raijû avant de se retrouver à ma place. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai qu’à serrer les fesses comme il dit et patienter, le temps que cela soit encré dans ma peau pour voir le résultat final. Bien entendu j’ai toujours voulu avoir un tatouage donc je suis impatient et excité, mais je sais aussi que ça ne sera pas une partie de plaisir, sentant déjà que ça me picote dès les premiers traits, mais je ne suis pas du genre à crier ou à être aussi douillet qu’on pourrait le croire. Je peux supporter la douleur physique, pour moi elle est moins intense que celle que j’ai traversée. Je reste calme, essayant de penser à autre chose pour ne pas me focaliser dessus, même si c’est difficile. « ça pique, mais ça va je survivrais. » Ironisais-je en souriant, ça fait mal, mais ce n’est pas la mort non plus c’est juste impressionnant sur le coup. « Tu ne te serais jamais lassé de faire ça ? » Je profite de le questionner, mais il doit rester des heures sur un client, un dessin, ça doit être fatiguant parfois. « Je le supporterais t’inquiète. » Je suis confiant, après tout je suis pas ici pour repartir avec la moitié du travail fait, tant qu’il n’est pas terminé je ne bouge pas d’ici et je suis sûr que lui non plus.

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TENUE •••  Si il a confiance en moi pour un tatouage, alors il peut avoir confiance en moi pour n'importe quoi. Je suis un professionnel, le résultat sera beau malgré tout. Puis, je connais mon demi-frère, je sais comment le décrire à travers ce tatouage. Les traits s'impriment peu à peu dans son derme, suivant ceux que j'ai tracé plus tôt au feutre ou avec l'encre du calque. C'est peut-être le plus embêtant, les premiers traits. Quand la personne n'est pas habitué, ça peut faire davantage mal durant les premières minutes que le reste du temps. Hinata semble fort, même pas une petite grimace pour me moquer de lui. Je fais très attention de ne pas abuser de sa patience, relevant l'aiguille le plus tôt possible pour passer un coup de papier sur sa peau malmenée, refroidissant ainsi la sensation de brûlure avec un produit désinfectant. « Bien. » Dis-je, comme si c'était le résultat d'un examen. Je continue mon travail, relevant très peu de fois mes yeux dans sa direction, complètement absorbé par mon dessin. Lassé ? Un sourire apparaît sur mon visage jusque là sérieux. « Jamais. Le dessin est un peu toute ma vie. » Sans lui, j'aurai raté mes études pour travailler dans un mcdonalds jusqu'à ne pas pouvoir finir le mois correctement. Ce métier, cette passion, c'est ce qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Je ne pourrais jamais m'en lasser. « Je pourrais te retourner la question. Prendre l'avion ne te lasse pas ? » La réponse devrait être similaire à la mienne, comme quoi nous avons un gros point commun lui et moi. Après son affirmation, j'en reviens à mon travail, changeant d'aiguille quand les gros traits sont terminés pour faire le remplissage. J'ai dû changer à plusieurs reprises d'embout pour les différentes zones du tatouage, selon ce qu'il y avait à faire dessus. Quelques heures se sont écoulés où j'ai interrogé et discuté avec mon demi-frère, prenant une pause de cinq minutes pour boire un coup et revenir sur son bras ensuite. Sur la fin, je me redresse avec un grognement, mon dos craquant à plusieurs endroits. « Bientôt terminé. » Annonçais-je, examinant l'oeuvre avec précision pour voir si un détail manque ou quoi.

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TENUE ••• Ce tatouage sera gravé sur ma peau toute ma vie donc j’espère bien qu’il me plaira, mais même si j’ignore de quoi il a l’air j’ai assez confiance en mon demi-frère pour le laisser faire totalement aveugle à son dessin. La douleur n’est pas insurmontable, je pense même que ça va, ça pique par moments plus que d'autres et même si peut surprendre aussi pour une première fois je ne suis pas l’agonie, restant plutôt calme en réalité. Je prends même l’initiative de l’interroger sur son travail, c’est peut-être idiot de demander ça, mais il dessine sur la peau des gens tout le temps, ça prend des heures pour faire un tatouage, je me demande simplement s’il ne s’est jamais lassé, ne serait-ce même d’un tatouage ou d’un dessin qui aurait été trop long, qui sait. Je souris face à sa réponse, étrangement ça ne m’étonne pas tant que ça, surtout lorsqu’il me retourne la question. « Jamais. Sauf que je ne le prends pas tous les jours moi. » Surtout en ce moment en fait et ça me manque atrocement de voler. « Bientôt. » Soufflais-je, me disant que mon temps de congé arrive à sa fin et que je vais pouvoir reprendre mes activités. Je me sens prêt à reprendre le boulot, ça ne peut me faire que du bien. Les heures défilent et même durant les pauses je n’ai pas regardé mon bras, me retenant d’épier le dessin pour le voir une fois terminé. Je suis content qu’on arrive à la fin, c’est dur de rester immobile aussi longtemps, mais j’ai hâte de voir ce que ça donne surtout. Laissant Raijû finir, tout semble en ordre quand il me fait comprendre que c’est bon, je souris et me redresse. « Je peux voir maintenant ? » J’ai senti jusqu’où il a dessiné donc je peux imaginer que ce n’est pas quelque chose de petit, je suis curieux. Une fois que je me retrouve devant le miroir, je suis assez surpris, la qualité du dessin est superbe, même si ma peau est rouge ce qui semble normal après toutes ses heures, mais c’est super beau. « Tu trouves toujours que l’oiseau me correspond ? » Je le regarde et ris un peu. « C’est parfait, j’ai bien fait de te faire confiance. » Vraiment, s’il a l’ours dans la peau, moi j’ai l’oiseau, libre comme l’air. « Merci~ » ça tire un peu sur le bras, surtout pour avoir dû rester dans une position pendant un certain temps, mais je suis ravi. « On devrait fêter ça. » Genre aller boire un verre ou manger un morceau, il a bien bossé et j’ai bien supporté non ?

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TENUE •••  Déjà au lycée je dessinais beaucoup sur mes cahiers, dans les marges de mes leçons ou parfois même dans mes bouquins d'éducation. ça pouvait me prendre des minutes comme des heures, parfois je le faisais en plusieurs cours, sur plusieurs jours. Juste par ennuie, puis par passion. Désormais, j'en ai fait mon métier. Certes, ce n'est pas un dessin sur une feuille, c'est un dessin à vie sur le corps d'une personne, mais je sais que mon travail est celui d'un artiste, d'un chef. Je ne fais pas ça en sachant que c'est moche et que ça ne va pas plaire. Alors je suis persuadé que mon demi-frère va adorer son tatouage, le prendre en photo sous tout les angles et l'exposer à la moindre occasion. « C'est vrai, mais moi je rentre à la maison tous les soirs. » Je ne pars pas des jours ou une semaine entière dans un pays étranger, donc c'est donnant-donnant comme métiers. Bientôt. C'est une bonne chose pour lui de reprendre l'avion, de retrouver son poste. ça prouve que la vie revient à son cours, doucement mais sûrement. Les heures passent sur lesquels je ne lâche pas le biceps de mon demi-frère, donnant presque vie au tatouage. Trait après trait, le résultat commence à se peaufiner, jusqu'à être terminé. Je suis fier de mon oeuvre, l'oiseau est magnifique. Je n'aurai pas rêvé mieux pour lui. Quand je termine, je me redresse et le laisse regarder. « Bien sûr, fais-toi plaisir. » Il n'a pas besoin de mon approbation pour voir, c'est son bras après tout. Pendant qu'il se regarde dans le miroir et admire mon travail, je débarrasse mon plateau, jetant ce qu'il faut jeter à la poubelle, nettoyant ce qui doit être nettoyé. « Toujours. » Répondis-je sans détour. Depuis qu'il est pilote, depuis qu'il s'envole, je le considère comme un oiseau libre, mais possédant toujours un nid vers lequel revenir après un long voyage. « Tu vois, tu peux me faire confiance sur tout. » Je lui fais un clin d'oeil, me lavant ensuite bien les mains. « De rien. » C'est naturel, mais pour une fois je ne vais pas dire que c'est mon boulot, je ne l'ai pas fait pour l'argent ou quoi. Juste par plaisir. « Avec plaisir, tu veux aller où ? Y a un café à côté. » C'est généralement là-bas que j'échoue durant mes pauses. Je connais aussi les serveuses et les vendeurs, tant qu'à faire.

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TENUE ••• Je souris en entendant sa remarque, c’est vrai que lorsque je pars travailler je ne rentre pas de suite à la maison, ça peut prendre des jours et parfois même des semaines lorsque j’enchaine directement plusieurs vols. Être pilote n’est pas simple, c’est contraignant, sauf que moi je ne peux pas vivre sans voler, j’ai déjà perdu ma petite sœur, je ne veux pas perdre cette passion, cette adrénaline, ce bonheur lorsque je me retrouve au-dessus des nuages. « Je risque de te manquer quand je partirais durant des jours. » Je le taquine, mais maintenant qu’on a traversé cette épreuve ensemble et qu’on est plus proche, qui sait. De toute façon lors d’un de ces voyages il sera avec moi sur le vol pour Paris. Le tatouage est terminé et je suis impatient de le découvrir, allant me regarder dans le miroir, c’est impressionnant. Il est grand, mais tellement bien fait que ça ne choque pas du tout. On dirait presque que le dessin prends vie, j’adore. « L’ours et l’oiseau, ça serait digne d'une fable de la fontaine. » Je me moque de nous, mais c’est parce que ça m’amuse. Le remerciant simplement, je pense que pour un premier tatouage j’ai été plutôt un bon client non . Puis je suis content, j’en voulais un depuis tellement longtemps. Proposant d’aller fêter ça, il accepte et je vais chercher mes vêtements pour remettre mon haut et ma veste. « Va pour le café, même si j’imaginais plus un bar ou un truc du genre. » Voir même un repas, mais je ne vais pas faire mon difficile, après des heures allongées, j’ai juste envie de me dégourdir un peu les jambes, de manger un truc et boire quelque chose. Je me sens bien, je veux profiter de cet état d’esprit pour passer un bon moment, tout simplement.

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