TENUE † A peine arrivée que je constatais une chose des plus dérangeantes. Je ne sais pas si je dois croire au karma ou pas. Mais de toutes les personnes de l’école qui venaient au ski, pourquoi je tombais sur lui ? Valise en main, prospectus dans l’autre, je regardais cette porte ouverte, pour le voir à l’intérieur. J’étais avec le surveillant. Celui à qui j’avais touché… La chose. Cette chose qui était… LA chose. Je n’arrivais pas à chasser l’image de ma tête. Depuis ce jour-là, je l’évitais, mais là, c’était impossible. Fait chier. J’entrais avant de fermer la porte de mon pied. Les yeux clignotant, je m’approchais des chambres avant d’en pointer une du doigt. « Je prends celle-ci. Elle est plus proche de la salle de bains. » Je lui fis un sourire narquois en dévoilant toutes mes dents. Je restais une femme. Et pour plus de pratique, c’était mieux que je sois près de la salle de bains… « Sensei, je vous fais confiance pour ne pas m’espionner la nuit. »

TENUE † Planté au milieu du chemin, Arthit affichait un sourire amusé. Comment la situation avait-elle pu tourné ainsi ? Lui, l'accompagnateur de la marmaille royalienne, se retrouvait à devoir partager sa chambre avec un élève. Ou plutôt une élève. N'y-avait-il personne dans ce monde qui puisse trouver ça étrange ? Ce n'était pas parce qu'il avait 31 ans qu'il n'en restait pas moins un homme. Enfin, il avait beau penser comme ça, les gamines c'était pas trop son style. Heureusement d'ailleurs. Sans prévenir, elle apparut tout d'un coup près de lui pour désigner l'une des portes de son doigt. « Je prends celle-ci. Elle est plus proche de la salle de bains. » Elle, c'était Moe, la demoiselle qui serait sa colocataire pour les vacances d'hiver. Hochant simplement la tête, il n'ajouta rien, se contentant de lui sourire. « Sensei, je vous fais confiance pour ne pas m’espionner la nuit. » Et c'était elle qui disait ça ? Le surveillant attrapa la hanse de sa valise pour se diriger vers la chambre choisie sans lui jeter un regard. « Entre nous, ce serait plus à moi de m'inquiéter, tu ne crois pas ? » Se tournant vers elle, il lui adressa une fausse mine apeurée en mettant une main sur sa bouche en forme de O. « Que faire. Et si tu recommencais ? Ooouh, j'ai peur. » Ah, qu'il aimait la charier sur le petit incident qui était arrivé entre eux. Ce n'était qu'un simple jeu et il ne lui en tenait pas rigueur mais la voir rougir à chaque fois qu'il évoquait ce moment lui égaillait sa journée. « Les dames d'abord, n'est-ce pas ? » De la main, il l'invita à entrer en première.

TENUE † Je n’étais pas trop rassurée d’être dans la même chambre d’hôtel que lui, mais de toute évidence, je n’avais pas non plus le choix. Je n’allais pas me plaindre, on allait encore m’afficher ou que sais-je. Et le but n’était pas non plus de me faire pointer du doigt par les autres élèves. Même si partager la chambre avec un surveillant, y’avait de quoi jaser aussi… « Entre nous, ce serait plus à moi de m'inquiéter, tu ne crois pas ? » Je fronçais les sourcils avant de ruminer dans ma barbe inexistante. En plus de ça, j’étais tombée sur LE surveillant qu’il ne fallait pas. Parce qu’à chaque fois, j’avais l’impression de revivre le moment où j’ai touché sa…. « Que faire. Et si tu recommencais ? Ooouh, j'ai peur. » La bouche entrouverte, je le regardais assez agacée. Il le faisait exprès ? Je le savais fourbe, mais pas à ce point-là. « Les dames d'abord, n'est-ce pas ? » « Oh ça va hein. » J’entrais pour attraper un coussin et le lui jeter dessus. Attrapant le second je m’approchais de lui pour le frapper avec pour finir par lui tirer la langue. Enfantine ? C’est de mon âge, donc bon. « Pas besoin de me narguer sur ça, j’ai pas fait exprès. Et vous le savez… Je ne suis pas ce genre de fille. » Rouge pivoine, je fis demi-tour pour entrer dans ma chambre. Il fallait installer les affaires.

TENUE † « Oh ça va hein. »  Une mine amusée sur le visage, Arthit la laissa passer sans rien ajouter. Les réactions de cette petite étaient si mignonne que c'était un cadeau de la tourmenter. Sans méchanceté, bien sûr. Il faisait toujours attention à ne pas dépasser la ligne en étant lourd et constamment sur son dos. Ça ne serait pas cool pour elle et lui ne remplirait pas son rôle de surveillant. Il était là pour aider les élèves si ils avaient des problèmes, pas pour leur en créer. S'apprêtant à entrer à la suite pour ranger ses affaires, il reçut un coussin en pleine tête de la part de Moe. Il étouffa un cri de surprise avant de rattraper le morceau de plumes pour ne pas qu'il touche le sol. Cette action laissa donc le loisir à la lycéenne de l'agresser une nouvelle fois avec un autre coussin. Il releva les yeux vers elle en souriant tandis qu'elle lui tirait la langue en rigolant. Elle était mignonne comme ça, elle lui rappelait ses sœurs lorsqu'elles avaient son âge. « Pas besoin de me narguer sur ça, j’ai pas fait exprès. Et vous le savez… Je ne suis pas ce genre de fille. » Hochant la tête, Arthit la laissa rentrer dans la chambre avant de la suivre. « Je le sais voyons, ce n'est que de la taquinerie. » Il reposa l'oreiller qu'il avait dans les mains sur son lit et lui jeta un regard en coin. « Mais tu réagis toujours alors c'est amusant. » Sans rien ajouter d'autre, il ouvrit sa valise sur son lit et sortit un cadre photo où l'on pouvait voir toute la famille dessus. Il avait 18 ans à ce moment là. Se remémorant des souvenirs, il sourit et posa le cadre sur sa table de chevet. Puis il désigna à Moe l'une des armoires. « Je te laisse celle-ci et je prends l'autre, d'accord ? » En plus de séparer ainsi les lieux de rangements, il faudrait aussi qu'ils établissent un planning de la chambre. Ça deviendrait gênant si il venait à entrer pendant elle se change. Cela fait, il continua à ranger ses affaires une par une.

TENUE †« Je le sais voyons, ce n'est que de la taquinerie. » Mouais. Je le regardais du coin de l’œil. Il était bien plus fourbe que je ne le pensais au final… « Mais tu réagis toujours alors c'est amusant. » Alors il fallait que je remédie à tout ça, que je ne réagisse plus. Comme ça, peut-être qu’il ne fera plus ce genre de chose à son tour. « Moi, j’appelle ça du sadisme… » Dis-je l’air de rien. Ceci dit, ça pouvait très bien m’aider pour mon webtoon… Je pourrais calquer cet accident pour en faire un petit one shot ? C’était à réfléchir tiens… « Je te laisse celle-ci et je prends l'autre, d'accord ? » Je tournais la tête vers l’armoire avant d’ouvrir ma valise pour y déposer mes vêtements dedans. Je cachais mes sous-vêtements sous une serviette de bains. Je ne voulais pas qu’il voit quoi que ce soit. « On va manger ? Sensei, vous me payer une crêpe au nutella et à la chantilly ? » Comment ça je profitais ? Il avait sûrement bien plus d’argent que moi. Il pouvait bien faire ça non ? Je fermais l’armoire, avant de me tourner vers lui, en lui souriant de toutes mes dents. « Juste une. »

TENUE † Après avoir glissé ses sous-vêtements au fond de son armoire, Arthit sortit ses pantalons puis ses hauts en jetant parfois de petits coups d’œil à la demoiselle. Il avait beau faire comme si de rien était, il s’inquiétait un peu pour elle. Serait-il bien vu pour elle qu’elle partage sa chambre ? Finirait-elle par subir des moqueries de ses camarades ou quelque chose du genre ? Si il y avait bien une chose qu’il ne voulait pas c’était devenir la cause de ses malheurs. Être ce genre de personne ne lui convenait pas. Surtout que Moe avait ses côtés adorables. Comme celui de cacher ses sous-vêtements sous des serviettes. La réaction était enfantine et c’était là tout son charme. « On va manger ? Sensei, vous me payer une crêpe au nutella et à la chantilly ? » Haussant un sourcil, le thaïlandais arrêta les aller-retours entre sa valise et son armoire et l’observa. Lui payer deux crêpes ? N’exagérait-elle pas un peu ? « Juste une. » La lycéenne se retourna vers lui avec un si grand sourire qu’il ne put refuser. Il avait l’impression de revoir ses sœurs lorsqu’elles lui demandaient de leur payer à manger.

Avec un sourire, Arthit hocha la tête et attrapa son porte-monnaie dans son sac à dos. « C’est d’accord. Mais juste une, hein. Je pense à ta ligne, t’as vu. » C’était parfaitement ironique, bien entendu. Il se fichait de ce qu’elle pouvait bien manger et lui souhaitait juste de rester en pleine forme. Les jeunes filles toutes maigres sans un poil de gras autour des os n’étaient pas belles à regarder. « Tu me guides ? Je ne sais pas où c’est. »

TENUE † « C’est d’accord. Mais juste une, hein. Je pense à ta ligne, t’as vu. » Je le regardais avec un air dépité. J’étais tombée sur LE surveillant le plus PIRE du lycée. Il avait fallu que ça tombe sur lui… Tsss. « Hahahaha, je suis morte de rire. Je ne suis pas grosse. » Dis-je en regardant quand même mon corps rapidement. Bon, c’est sûr que si je prenais un peu de poitrine, ça ne me ferait pas de mal. Mais je suis encore jeune, ça peut, peut-être encore grossir avec le temps. Bon, l’espoir fait vivre… Je suis au courant. « Tu me guides ? Je ne sais pas où c’est. » Comme si moi je le savais ? J’attrapais mon téléphone pour ouvrir google map. Sans attendre, je tapais la recherche pour qu’on puisse voir où on pouvait en acheter ok. Y’en a pas loin. « On y va, sensei ? » Sans attendre je quittais la chambre d’hôtel. Entrant dans l’ascenseur après l’avoir attendu, j’appuyais sur le bouton du rez-de-chaussée. « Dites, je ne risque rien à être avec vous comme ça dans la rue et même la chambre ? » Je fronçais les sourcils avant de racler ma gorge. « Enfin, pour la chambre, c’est vous qui risquez quelque chose. »

TENUE † Il fallait l’avouer, il aimait bien Moe. Elle était mignonne, gentille et assez drôle. Ça lui faisait du bien de voir des enfants rayonnants de vie à son âge. Pour la plupart ils étaient justes plongés dans les études, à qui réussirait le mieux, etc. Pourquoi le bonheur n’était-il pas leur quête première ? En souriant, Arthit observait sa jeune élève effectuer une recherche internet – très certainement pour trouver un endroit où on vendait des crêpes. Il espérait vraiment que leur colocation n’ait pas de répercussions sur sa vie scolaire. Se savoir la cause d’un quelconque harcèlement le rendait presque aussi malade que le suicide de Sora. « On y va, sensei ? » Hochant la tête, il s’efforça de sortir de sa mémoire ces tristes souvenirs et la suivit hors de la chambre après avoir pris son manteau et ses affaires. Rapidement, le thaïlandais se glissa dans l’ascenseur à ses côtés et la laissa appuyer sur le bouton. « Dites, je ne risque rien à être avec vous comme ça dans la rue et même la chambre ? » Il arqua un sourcil en se tournant vers elle, se demandant où voulait-elle en venir. « Enfin, pour la chambre, c’est vous qui risquez quelque chose. » Ah. Elle voulait sûrement parler des rumeurs. Il haussa donc les épaules et lui adressa un sourire rassurant. « Pour les rumeurs, je ferais tout mon possible pour qu’il n’en apparaisse pas. Ne t’inquiète pas. » Il ne pourrait peut-être pas bloquer le Royal Shit si ce blog de malheur venait à poster quelque chose mais ça n’accentuerait que son envie de les démasquer. « Après, il me semble que je ne suis pas un pervers sexuel et mes collègues le savent – du moins j’espère – alors ça devrait aller pour ma part. » Au pire, il acceptera les remontrances si il doit y en avoir sans lui en parler. Pas besoin d’inquiéter une demoiselle sur son cas. Enfin, l’ascenseur ouvrit ses portes, les laissant descendre au rez-de-chaussée. Là, il se tourna vers Moe avec un sourire. « Alors ? On va où du coup ? »

TENUE † « Pour les rumeurs, je ferais tout mon possible pour qu’il n’en apparaisse pas. Ne t’inquiète pas. » J’hochais la tête. De toute façon, ce n’était pas moi la principale concernée. Enfin, si un peu. Si ça se retournait contre moi, et que les gens me prenaient pour une aguicheuse ? Non, impossible. Je ne suis pas comme ça. Je suis encore jeune et pure. Même si je devais avouer, que cet homme ne rendait pas mon esprit si pur que ça, quand je repensais à ce petit incident… Mon esprit devenait un peu pervers en vrai… « Après, il me semble que je ne suis pas un pervers sexuel et mes collègues le savent – du moins j’espère – alors ça devrait aller pour ma part. » « Vous savez, les pédophiles et prédateurs sexuels sont en général des gens tout à fait normaux. On ne les croirait pas comme ça. C’est sûrement ça le pire dans cette histoire… » Non, je n’essayais pas de lui faire peur. Mais j’étais tout de même réaliste sur ce genre de chose. Finissant par arriver dans le hall de l’hôtel, je regardais un peu le temps dehors, frais et glacial avant de l’entendre me demander, où est-ce qu’on allait. « Je ne sais pas, on va aller par là-bas, y’a le centre de la ville. » Dis-je en sortant du bâtiment. Il faisait toujours froid, mais tant que le soleil était là, ça permettait de ne pas se geler totalement non plus. Il y avait du monde dans la rue, et quelques boutiques firent leur apparition. J’étais à l’affut du moindre café. D’ailleurs j’en vis un au loin. Le pointant du doigt, je me mis à courir pour arriver plus vite. Pas facile dans la neige, surtout que je glissais. Mais j’arrivais en entier dans le café. « Je veux une crêpes banane nutella chantilly. » The best de chez best.

TENUE † Même si il adressait un sourire à la lycéenne, Arthit n’était pas serein dans son cœur. Ce qu’elle lui avait dit dans l’ascenseur était loin d’être faux et ça lui faisait peur. Et si personne ne lui faisait confiance ? Et si tout le monde se mettait à penser qu’il pourrait abuser de la petite Moe ? Et si même Moe l’imaginait ainsi ? Que devrait-il faire alors ? Et son frère et sa sœur ? Pour qui le prendraient-ils ? Finalement, il aurait mieux fait de créer un scandale pour être mis dans une chambre en solitaire. « Je ne sais pas, on va aller par là-bas, y’a le centre de la ville. » En soupirant, il suivit la jeune fille dehors, dans la neige. Ouh, qu’il faisait froid. Avec une grimace, il resserra un peu plus les pans de son manteau et glissa ses mains dans ses poches. Devant lui, Moe venait de partir en courant vers le café qu’elle avait remarqué. C’était mignon sa façon de faire. Comme ça, on aurait dit Sora lors de leurs premières vacances à la neige. Ah Sora. C’était dur de ne pas pouvoir lui rendre visite, heureusement qu’il avait apporté une photo et de l’encens. Ce soir, il lui rendrait hommage. Son meilleur ami ne lui manquait que plus lorsqu’il se remémorait leurs souvenirs ensemble.

Arrivant à son rythme jusqu’au café, il entra en saluant les gens à l’intérieur et rejoignit la demoiselle au comptoir. « Je paye pour elle. Ajoutez un thé vert à la menthe pour moi s’il vous plaît. » Un petit sourire aux lèvres, il se tourna vers son élève pour lui demander : « Tu veux quelque chose à boire aussi ? Commande, je t’en prie » Quitte à lui payer sa crêpe, il pouvait aussi s’occuper d’une boisson. Échangeant le thé et l’assiette avec la crêpe que le serveur lui tendait avec un billet, il se dirigea vers l’une des tables pour y déposer le tout et s’y assis. Moe n’aurait qu’à le rejoindre.

TENUE † « Je paye pour elle. Ajoutez un thé vert à la menthe pour moi s’il vous plaît. Tu veux quelque chose à boire aussi ? Commande, je t’en prie. » Je le regardais en papillonnant des yeux. Comme s’il m’aguichait pour que je prenne encore plus de poids. M’en fiche, c’est lui qui l’a proposé. Ce n’est pas moi, il pait, j’en profite. C’est tout ce que ma cervelle a retenu de l’information. « Un milkshake au chocolat avec des boules de tapioca s’il vous plaît. » J’étais loin, très loin de la diététique. Je m’en fichais. C’est vrai que j’ai quelques kilos en trop et alors ? Je suis jeune, je me fiche de ce que les gens peuvent penser de mon cul ou de mes cuisses. J’attendais que la commande nous soit servie. Je salivais littéralement en fait. Voyant le serveur donner la commande à mon sensei, j’humais l’odeur de la crêpe avant de le suivre. Il partait déjà vers une table. Au trot ou au pas, peu importe, je tirais la chaise à côté de lui pour m’asseoir. J’aurais pu me mettre en face, mais j’avais préféré être à côté. Il faisait quand même froid même dans cette boutique alors autant profité de la chaleur. Attrapant mon assiette, je pris les couverts avant de taper dans mes mains. « Yosh ! Merci, sensei. » Je lui donnais un coup de coude avant de commencer à manger. « Vous ne faites jamais d’excès ? » Demandai-je curieuse en essuyant mes lèvres avec ma langue, car celles-ci étaient couvertes de chocolat.

TENUE † D’un œil curieux – et peut-être un peu affamé – Arthit observait la vitrine remplie de pâtisseries en tout genre. Ça lui donnait envie, vraiment, mais il savait pertinemment qu’il trouverait du gluten dedans. Comme dans pratiquement toutes les boulangeries non spécialisées. Alors, un peu résigné, il attrapa le plateau de commande que lui tendait le serveur et s’éloigna de ces dessers si tentants. Ce soir, il prendrait sa revanche et commanderait le superbe cheesecake à la fraise sans gluten du menu. S’asseyant à une table libre, le surveillant se fit rejoindre par Moe qui se posa juste à côté de lui. Il arqua un sourcil un peu étonné mais ne réagit pas plus. C’était plus courant de s’asseoir en face de quelqu’un mais peut-être que les jeunes avaient d’autres habitudes. « Yosh ! Merci, sensei. » Avec un sourire, il accueillit la politesse et attrapa sa tasse pour boire. Mais le coup de coude gentil que lui adressa son élève faillit tout faire renverser. Heureusement, rien n’était tombé, il avait eu chaud. « Vous ne faites jamais d’excès ? » Ah. La fameuse question. Qu’il aimerait lui répondre que c’était pour sa ligne, vraiment. Alors, le thaïlandais se fit désirer, préférant boire une gorgée ou deux de sa boisson avant. La tasse reposée, il jeta un œil à la demoiselle qui avait encore du chocolat sur le coin des lèvres. C’était mignon quand même. Avec un sourire, il posa son pouce sur la bouche de Moe et retira le reste de chocolat d’un petit geste. « Tu sais pas manger proprement dis donc. » Il lâcha un rire gentil avant de lécher son doigt pour le nettoyer. « Et j’aimerai te dire que c’est le cas mais non. Je suis juste intolérant au gluten. » C’était pas très commun en Asie vu que le blé était arrivé il y a peu sur l’échelle de l’histoire. Cependant il était une exception et, depuis ses 5 ans, il ne pouvait pas manger une seule chose contenant du gluten sous peine de faire une crise d’urticaire violente avec des vomissements importants. Certains médecins lui avaient même dit qu’il pouvait mourir si il avalait une quantité trop importante. Ça refroidit quand on vous annonce ça.

TENUE †J’essayais, tant bien que mal, de pouvoir discuter avec lui, sans penser aux restes. A savoir que j’avais touché… Ses parties intimes un peu trop dodue à mon goût. Rien que d’y penser, j’avais déjà chaud. Et la crêpes n’allait pas arranger. Je préférais en manger un bout et passer à autre chose. La banane et le chocolat c’est très bons. Allez, hop. D’ailleurs, j’étais tellement dans mes pensées, que c’est un doigt inconnu qui toucha mes lèvres qui finit par me sortir de mes pensées. « Tu sais pas manger proprement dis donc. » Je clignais des yeux en relevant le visage pour regarder sensei. Il venait de faire comme dans les films ou drama… Il est sérieux là ? Je me mis à déglutir en le voyant lécher son doigt. Est-ce normal que mon cœur puisse s’emballer autant ? Ok, il faut que je dessine ça, ce soir ! Cette nuit ! Demain, qu’importe, mais très vite ! « Et j’aimerai te dire que c’est le cas mais non. Je suis juste intolérant au gluten. » Ma bouche s’entrouvrit avant que je ne la referme. « Gluten ? Ça ne doit pas être pratique… » Dis-je en léchant rapidement mes lèvres. Je raclais ma gorge avant de rougir et passer une main dans mon cou. Je me sentais tellement gênée… Attrapant ma boisson j’en bus une longue gorgée avant de la reposer. « On retourne à l’hôtel après ? Ou vous voulez visiter maintenant ? »

TENUE † Maintenant qu’il y réfléchissait, son geste de tout à l’heure – venu tout naturellement – était peut-être légèrement déplacé. Après tout, Moe était l’élève qu’il surveillait et une demoiselle de seulement 16 ans. Cela pourrait être mal interprété autant par les passants que par elle. Surtout par elle en fait, puisqu’elle rougissait comme une tomate. « Gluten ? Ça ne doit pas être pratique… »  Secouant la tête, le surveillant haussa les épaules avec un petit sourire. « Non c’est vrai, mais on se débrouille. » D’un regard en coin, il la laissait se débrouiller avec sa gêne apparente, n’y pouvant pas grand-chose. Après tout, c’était lui qui avait peut-être un peu franchi la barrière prof-élève. Si maintenant il essayait de la rassurer, ça ne ferait qu’empirer les choses. « On retourne à l’hôtel après ? Ou vous voulez visiter maintenant ? » Si il avait été en train de boire son thé il aurait tout recraché. Heureusement, sa tasse était restée loin de lui. Retourner à l’hôtel ? Son esprit d’adulte célibataire était vraiment mal tourné. Alors, avec un petit sourire taquin, il haussa un sourcil vers la demoiselle. « Hm… dois-je prendre ça comme une invitation ? Voyons Moe, je suis bien trop âgé pour toi. » Il espérait que cela détende l’atmosphère mais finalement, ce n’était peut-être pas la meilleure des façons. Au contraire même. Il s’éclaircit donc la gorge, but un peu de son thé et regarda partout sauf à côté de lui. « Je plaisantais bien évidemment… Visiter, oui, ça peut être bien, oui, oui. » En plus, avec ses allusions, il avait réussi à se remémorer l’Accident. Ce moment si gênant où la lycéenne lui était tombée dessus dans les escaliers. Ce moment si gênant où quand ils s’étaient retrouvés à terre, elle avait la main posée sur ses parties intimes. Rien que d’y penser ça le faisait rougir. C’était ridicule, non ? Surtout que ce n’était qu’une enfant pour qui il n’avait rien de plus qu’une affection purement amicale, voire fraternelle. Buvant son thé à petites gorgées, un peu gêné, il jeta un bref regard à Moe. « Tu me dis quand t'as fini hein ? »

TENUE † « Hm… dois-je prendre ça comme une invitation ? Voyons Moe, je suis bien trop âgé pour toi. » Je manquais de m’étrangler avec le bout de crêpes que j’avais dans la bouche. Déglutissant, en essayant de ne pas paraître atteinte par ce qu’il venait de dire, je finis par relever le regard vers lui et tousser un peu. Ce genre de sous-entendu n’arrangeait rien. Je me repassais en mémoire cet « accident » entre lui et moi. Ma main sur son membre… J’aurais dû palper. Mais non, qu’est-ce que je raconte. Il va me rendre dingue. Il n’a pas le droit de me faire ça. « Je plaisantais bien évidemment… Visiter, oui, ça peut être bien, oui, oui. » Je m’essuyais rapidement les lèvres, pour ne plus faire de quiproquo, avant de boire longuement une gorgée de ma boisson. Reprenant mon souffle, je triturais ma crêpe en le regardant. « Pourquoi ? Vous avez quel âge ? » Je ne savais pas trop son âge, il devait avoir dans la vingtaine, non ? vingt-sept ? vingt-huit ? Par-là ? « Dans les mangas, l’âge n’est pas un critère pour l’amour et le sexe. Il y a même des mangas, ou le professeur couche et sort avec son élève. » Je ne sais pas trop pourquoi je parle de ça tout d’un coup. Mais je suis formaté pour ça. La différence d’âge ne me dérange pas et ne m’a jamais choqué. Me demandant de lui dire quand j’aurais fini, je me dépêchais de manger ma crêpe. Manquant de m’étouffer, je me levais en avalant toute ma boisson pour finir par reposer le gobelet sur la table. « J’ai finis, sensei. On peut y aller. » J’avais parlé, un peu fort, les gens nous regardait, ou me regardait plutôt. Je finis par rire nerveusement. Etait-ce un délit que de trainer avec son sensei en sortie scolaire ? Je ne crois pas… Si ? Non. Allez. Partons d’ici.

TENUE † Il y avait des moments où, franchement, Arthit se disait qu’il n’était pas fin. Mais alors pas du tout. Quelle idée il avait eu, au juste, d’appuyer un sous-entendu sexuel avec l’une de ses élèves ? Était-il fou ? Surtout que cela rendait la situation vraiment gênante. La pauvre Moe avait même failli  s’étouffer et lui n’osait plus la regarder dans les yeux. « Pourquoi ? Vous avez quel âge ? » Cette phrase n’était pas vraiment celle qu’il attendait et il leva un sourcil en tournant la tête dans sa direction. Pourquoi voulait-elle connaître son âge ? Cela ne lui servirait à rien. « Euh… J’ai 31 ans… » Le pensait-elle plus jeune ? Qu’importe à vrai dire, ils avaient tout de même 16 ans d’écart. C’était un peu trop à son goût. « Dans les mangas, l’âge n’est pas un critère pour l’amour et le sexe. Il y a même des mangas où le professeur couche et sort avec son élève. » La main devant sa bouche, il tenta de dissimuler sa toux alors qu’il s’étranglait avec son thé. Quoi ? Qu’avait-elle dit ? Coucher, sortir ensemble ? Mais ? Le visage tout rouge, le pauvre thaïlandais ne savait plus où se mettre. De quoi parlait-elle enfin ? Il n’allait pas lui demander de coucher avec lui et il espérait sincèrement que cette jeune lycéenne n’en ait pas envie. Elle était bien trop jeune pour ça et puis, elle méritait mieux qu’un vieux de son âge pour sa première fois. Si première fois il y avait encore. Oh et puis, à quoi pensait-il au juste ? Pourquoi ne pouvait-il pas s’empêcher d’avoir des images de cette demoiselle dans ses draps ? Il fallait qu’il se reprenne !

Toujours pivoine, caché derrière sa main, il finissait son thé avec une lenteur effrayante. Dans sa tête, des dizaines de questions se mélangeaient, chacune portant sur l’insinuation de Moe et d’une possible relation charnelle entre eux. Était-elle sérieuse ou n’était-ce qu’un prolongement de sa blague ? Il n’arrivait pas à le définir, et de ce fait, ne savait pas trop quoi répondre. Surtout que dans un coin de son cerveau traînait toujours une image de la jeune fille, les cheveux défaits, dans son lit, à peine recouverte d’un drap. Il fallait qu’il se reprenne, ce n’était qu’une enfant et il n’était certainement pas attiré par elle. Lui préférait les femmes de son âge ou au moins dans la vingtaine. Des partenaires avec un peu plus d’expérience. « J’ai finis, sensei. On peut y aller. » Se levant à sa suite, il rangea sa chaise et observa tous ces regards un peu étranges posés sur eux. Pourquoi les dévisageait-on ainsi ? Mal à l’aise, Arthit passa son bras autour des épaules de son élève pour l’amener vers la sortie. Ils n’avaient pas besoin de s’éterniser plus longtemps ici. Une fois dehors, il la lâcha et s’éclaircit la gorge timidement en regardant autour de lui. « Bon ? Tu veux faire quoi maintenant ? » Il avait aperçu des magasins de souvenirs sur la route et honnêtement, ça le tentait bien. Il était certain que sa famille apprécierait des petits cadeaux de sa part. « Que dirais-tu du magasin de souvenirs ? Il n’y en a un pas très loin. » Tout en disant cela, il pointa la direction du doigt.

TENUE † « Euh… J’ai 31 ans… » Ah. Je ne le pensais pas si vieux. Attends, j’ai actuellement seize ans, donc… quinze en d’écart ? Ou seize suivant son anniversaire. Je peux comprendre sa réaction alors. Bon, on a vu pire dans les mangas. Parfois c’est des collégiennes qui sortent avec leur professeur. Personnellement, j’ai toujours aimé lire ce genre de manga… Parce que c’est interdit. Et ce qui est interdit est excitant. Je vois bien que ça le dérange, mais c’est drôle de le voir réagir. Comme quoi, il n’y a pas que moi qui peux être gênée suivant les phrases qu’on me sort… « Oh ça va. Si vous saviez les écarts que j’ai vus dans certains mangas… vous seriez choqué. » Et j’e rajouter une couche, parce qu’il était quand même mignon à rougir comme ça… En tout cas, suite à sa demande, je me dépêchais de finir, car il semblait vouloir partir d’ici. Ce que je pouvais comprendre dans un sens. Lui comme moi, ici, enfermait, on n’était pas à l’aise du tout. Je n’ose pas imaginer ce soir pour dormir dans la même chambre d’hôtel. Finissant par partir, je le laissais passer son bras autour de mes épaules. C’était chaud et agréable. « Bon ? Tu veux faire quoi maintenant ? Que dirais-tu du magasin de souvenirs ? Il n’y en a un pas très loin. » Je suivais son doigt en plissant des yeux. « Pourquoi pas. » Dis-je en commençant à y aller. Au moins, ça sera fait. Je n’avais qu’à acheter une petite babiole pour mes parents et le tour sera joué. Entrant rapidement dans la boutique, je regardais un peu les allées assez serrées et remplies comme il se doit. La boutique était vraiment petite. Hormis la vendeuse, nous étions seuls dans la boutique. J’attrapais une espèce de boule remplie d’eau et de fausse neige pour la secouer. C’était super ! Je me tournais pour la montrer à sensei. Nez à nez avec lui, ou du moins, mon nez contre son torse, je levais la boule pour l’agiter devant lui. « Vous avez vu cette grosse boule ? Elle est trop cool ! » Dis-je avant de la reposer pour ne pas la casser. Manquerait plus que ça.

TENUE † « Pourquoi pas. » La suivant un pas en arrière, Arthit tentait tant bien que mal de cacher la gêne encore présente en lui. Elle n’avait fait que l’enfoncer avec ses remarques ambiguës et il ne savait plus où se mettre avec ses joues toutes rouges. Et puis cette image qui revenait sans cesse bien qu’il faisait tout pour la chasser. Sûrement que ce n’était là que parce qu’il s’était écoulé un certain temps depuis sa dernière conquête. Une fois rentré à Tokyo, il se chercherait quelqu’un avec qui passer quelques nuits et l’affaire serait réglée. Dans la boutique, le thaïlandais se courba légèrement pour saluer la vendeuse puis suivit Moe dans les petites allées. Il y avait divers souvenirs allant de la boule à neige au porte-clé en passant par la peluche. Comme ça, il se demandait bien qu’est-ce qui pourrait faire plaisir à chaque membre de sa famille. Ses petites sœurs étaient grandes maintenant mais leurs enfants non. Il lui faudrait aussi leur trouver un petit truc. « Vous avez vu cette grosse boule ? Elle est trop cool ! »  Clignant rapidement des yeux, il observa distraitement l’objet que lui montrait la lycéenne, plus occupé à noter le peu de distance entre leurs deux corps. Aussi idiot que cela en avait l’air, il restait un homme en bonne santé et peut-être légèrement en manque. Et hélas, entre les allusions de tout à l’heure, les images dans son esprit et ce contact, il n’était pas certain de pouvoir bien se contrôler. « Hm oui… elle est cool, en effet... » Détournant les yeux, il tenta de dissimuler au mieux ses joues rouges tandis que des images – cette fois de lui caressant la chute de reins de la demoiselle – s’imprimaient dans son esprit. Gad, si elle restait encore aussi proche, il serait bien content d’avoir opté pour un manteau long avant de sortir.

Se raclant la gorge doucement, il pointa du doigt les peluches en forme de marmottes qu’il y avait un peu plus loin. « Tiens, regarde ça, c’est mignon hein ? » Le surveillant attendit qu’elle s’éloigne un peu pour souffler discrètement. Par la même occasion, il remarqua une petite barrette pour les cheveux au design plutôt mignon. En regardant bien, cela pourrait très bien aller à Moe. Alors, un petit sourire discret sur les lèvres, il attrapa l’objet et le mit dans sa poche. Il lui offrirait plus tard, très certainement en sortant du magasin. Pour le moment, il se contenta juste de la rejoindre pour attraper l’une des peluches. « Tu penses que ça pourra convenir à ma nièce ? Elle est encore petite et sa mère m’a dit qu’elle adorait les doudous. »

TENUE † « Hm oui… elle est cool, en effet... » J’avais l’impression qu’il était ailleurs. Il détournait le regard, il évitait le contact visuel, et en plus de ça, il rougissait. Pour ma part, je me pinçais les lèvres en gonflant un peu les joues. Qu’est-ce qu’il avait ? L’avais-je tant perturbé que ça, en disant qu’un professeur pouvait sortir avec une mineure ? Dans les mangas, tout est possible. Je ne suis pas dupe, mais c’est aussi ce qui nous fait rêver, fantasmer... Pour ma part, il est vrai que tout à l’heure, j’avais un peu imaginé sensei… Puis faut dire que maintenant que j’avais touché ses parties intimes, j’avais une vague image de ce que ça pouvait donner. C’était tout de même assez conséquent dans mes souvenirs. C’était à mon tour de rougir. Parce que ce genre de chose je ne l’ai vu qu’en manga. Je suis loin d’être une pratiquante, je suis encore bien trop jeune. Ou du moins, j’étais trop absorbée par les mangas pour me trouver un copain… « Tiens, regarde ça, c’est mignon hein ? » Il me sorti de mes pensées. Je regardais les peluches. Mouais. C’était plus trop d mon âge et puis, Je n’avais jamais été réellement peluche. Sauf si c’est une peluche à l‘effigie d’un personnage de manga. Oui, je suis facilement vendable. J’attrapais une des peluches pour la palper et la regarder. Elle était douce et bien remplie. C’était quand même agréable au touché. « Tu penses que ça pourra convenir à ma nièce ? Elle est encore petite et sa mère m’a dit qu’elle adorait les doudous. » Je la lui tendis. « Bah si elle aime les doudous, foncez. Elle est agréable quand on la caresse. » Je regardais un peu les autres babioles avant de voir d’autres clients arriver. Un couple. Ils se tenaient la main et semblaient même assez fusionnels. Je les observais du coin de l’œil, pas de façon malsaine, non, mais pour m’inspirer pour mes dessins. Arrivant vers nous, je les laissais passer comme je pus. C’était tellement petit, que je me retrouvais coller contre sensei. Mes mains sur son torse, je serrais un peu ce qui semblait être son t-shirt, avant de finir par me décoller. Sensei sentait quand même bon. « Vous avez combien de nièce ? Vous n’êtes pas marié, vous, hum ? »

TENUE † Bien qu’il tenait déjà une peluche dans ses mains, lorsque Moe lui tendit la sienne, il passa sa main dessus pour la caresser. « Bah si elle aime les doudous, foncez. Elle est agréable quand on la caresse. » C’était doux en effet, et puis cela semblait être le cadeau idéal pour une petite de 4 ans. Reposant l’une d’entre elle dans le bac, il glissa l’autre sous son bras pour se mettre en quête d’autres babioles. Parfois, il regrettait d’avoir une famille nombreuse, surtout quand il fallait acheter des souvenirs. Mais cela passait bien vite. Il aimait trop prendre soin d’eux pour regretter plus de 5 minutes leur existence. Derrière eux la clochette de la porte d’entrée tinta, annonçant de nouveaux clients mais Arthit n’y prêta pas attention. Il fouillait plutôt dans les petits bacs de badges pour en trouver un qui plairait à son petit frère. Au bout de quelques secondes de recherche en plus, il trouva son bonheur et fourra l’objet dans sa poche. Et ce, pile au moment où un couple se décida à passer dans leur rangée, forçant la lycéenne à se coller contre son sensei. Contre lui.

Plus par habitude que par volonté, il entoura ses épaules de son bras pour éviter qu’elle ne soit bousculée et c’est là qu’il sentit ses petites mains se refermer sur son t-shirt. Tournant la tête pour regarder ailleurs, le thaïlandais contracta ses abdominaux du mieux qu’il put pour éviter que son ventre ne la touche. À chaque effleurement, cela lui hérissait les poils et imprimait dans son cerveau des images de Moe dans des tenues +18. Pourvu qu’elle ne reste pas plus longtemps, pensait-il en chassant toutes ses pensées indécentes, sinon il lui faudrait se focaliser sur sa grand-mère en maillot de bain pour calmer le bouillonnement de son sang.  « Vous avez combien de nièce ? Vous n’êtes pas marié, vous, hum ? » Prenant de grandes inspirations salvatrices avant de lui répondre, il se frotta le ventre d’une main tout en passant l’autre dans sa tignasse aux légères boucles savamment préparées. « J’ai une nièce et deux neveux. Et non, je suis un célibataire endurci ! » Endurci peut-être pas, vu qu’il arrivait tout de même à se trouver des copines, mais depuis que sa dernière copine sérieuse l’avait trompé, il n’avait jamais réussi à franchir le cap des 3 mois. Dans ce sens là, on pouvait dire qu’il était bien loin du mariage. « Et toi Moe ? Tu as un copain ou restes-tu seule avec tes dessins ? » Il penchait pour la deuxième réponse, vu qu’elle préférait passer du temps avec lui qu’avec quelqu’un d’autre mais savait-on jamais. Peut-être que son copain n’était pas venu au voyage. Ou alors il était mieux que lui.

TENUE † « J’ai une nièce et deux neveux. Et non, je suis un célibataire endurci ! » Célibataire endurci ? Lui ? J’étais un peu surprise de l’apprendre en fait. Pas que je l’imaginais en Casanova non plus hein… Mais… Je ne sais pas. Il n’était pas moche du tout. Il avait des yeux assez beaux, une voix agréable et un charme assez présent… En fait, maintenant que je le regardais bien, je trouvais que sensei était vraiment bel homme. C’est juste que dans ma tête, quand je pense à lui, je pense à ses attributs que j’ai généreusement touché sans aucune gêne. « Et toi Moe ? Tu as un copain ou restes-tu seule avec tes dessins ? » Je passais brièvement le bout de ma langue sur mes lèvres avant de faire un petit rire narquois. « Seule avec mes dessins, du moins en ce moment. » J’avais pas envie qu’il croit que j’étais jamais sortie avec quelqu’un, alors que ce n’était pas le cas. Bon, ok, ça datait mon dernier amoureux, mais quand même. Raclant ma gorge, je finis par attraper des tasses de couples et les observer. « J’ai trouvé le cadeau parfait pour mes parents. » Lui dis-je en agitant les tasses. Y’avait pas plus amoureux que mes parents. De vrais adolescent quand il s’agissait de se bécoter dans le salon. Parfois même je me sentais de trop. « Et vous ? Vos parents sont toujours ensemble ? Ou pas ? »Je sais pas si c’est un question à poser avec autant de facilité, mais je m’en moque un peu. Je passe le temps, je lui pose des questions, on doit passer le séjour ensemble, alors autant rendre l’utile à l’agréable, non ? Je regardais encore un peu les rayons, même si j’avais déjà mes cadeaux de prêt dans ma main. Les boutiques de souvenirs c’est toujours cool quand même.

TENUE † Tandis qu’il échangeait avec Moe, Arthit jetait quelques coups d’œil autour de lui, à la recherche de cadeaux parfaits. Il lui manquait encore ceux de ses parents, ses sœurs, son frère et ses deux neveux. Ça faisait quand même pas mal, quand il y pensait. Heureusement qu’il n’était pas à la rue niveau fric non plus. « Seule avec mes dessins, du moins en ce moment. » Il lui lança un petit sourire narquois pour lui signaler qu’il était quasiment sûr que son célibat ne datait pas d’hier et retourna à ses recherches. Il venait d’apercevoir un superbe petit porte-clé avec un bouquetin en peluche, sa sœur Winathi allait adorer. Mais, alors qu’il s’apprêtait à tendre le bras pour l’attraper, Moe capta son attention en agitant deux tasses vers lui. « J’ai trouvé le cadeau parfait pour mes parents. » Des mugs de couple. C’était une bonne idée maintenant qu’il y pensait. Ça ferait sûrement plaisir à ses parents aussi. Après tout, ils étaient toujours les premiers pour une tasse de café glacé. « Et vous ? Vos parents sont toujours ensemble ? Ou pas ? » À sa question, le thaïlandais lui adressa un sourire et en attrapa également deux autres pour lui. « Yep, toujours ensemble et amoureux. D’ailleurs si ça ne te gêne pas, je vais t’emprunter ton idée de cadeau. Ça me fera ça de moins à chercher. » Il espérait secrètement qu’elle ne soit pas vexée car sinon, il n’aurait jamais assez d’idées pour toute sa famille.

Tenant les tasses dans une main, il attrapa le porte clé pour sa sœur et se tourna vers la demoiselle. « Il ne me manque plus que 4 cadeaux à faire. Aurais-tu une idée pour une fille d’environ 20 ans ? » Même si il avait toujours eu l’habitude de s’occuper de ses sœurs depuis tout petit, parfois il lui arrivait de se tromper et de ne plus être à la page. C’était souvent le cas avec la petite dernière, à son grand désespoir. Au moins, avec les plus âgées, il était encore capable de leur faire plaisir. C’était d’ailleurs pour ça qu’il achèterait l’un des pots de miel en vente dans la boutique pour la plus grande, Emma.

TENUE † « Yep, toujours ensemble et amoureux. D’ailleurs si ça ne te gêne pas, je vais t’emprunter ton idée de cadeau. Ça me fera ça de moins à chercher. » J’hochais la tête, il pouvait prendre mon idée, je n’allais pas me fâcher pour si peu. Et puis, on s’entraidait, autant que ça serve, surtout qu’il semblait avoir une grande famille… Ce qui ne devait pas être pratique pour tous les cadeaux… Je n’aimerais pas avoir une aussi grande famille personnellement. Mais bon, on ne choisissait pas sa famille, donc on ne pouvait pas faire grand-chose… « Il ne me manque plus que 4 cadeaux à faire. Aurais-tu une idée pour une fille d’environ 20 ans ? » Encore quatre cadeaux ? Je le regardais avec des yeux un peu plus ouvert, signe de stupéfaction et de surprise. Me mordillant les lèvres, je tournais sur moi-même pour regarder les cadeaux qu’il y avait à acheter. « Alors, attendez, laissez-moi regarder. » Dis-je en allant dans un rayon à côté. Quelqu’un de vingt ans… Je cherchais tout en zyeutant un peu partout, avant de pointer du doigts une paire de boucle d’oreille en forme de flocon de neige. C’était assez sympa et mignon. « Elle a les oreille percée ? C’est plutôt jolie ça. » Dis-je en prenant une paire de boucle d’oreille créole avec des flocons à l’intérieur. « Elles sont magnifiques celles-là… » Marmonnai-je en me demandant si je pouvais aussi m’en payer une paire. Ce qui est ironique vu, que je n’ai pas les oreilles percée… Je me tournais vers lui, en montrant mes oreilles. « Sensei. Puisqu’on passe les vacances ensemble, profitons-en pour me percer les oreilles. » Je ne sais pas trop s’il est d’accord pour m’accompagner chez un perceur, et si on en trouvera un dans le coin. Mais j’étais prête à utiliser la vieille méthode si jamais il ne voulait pas. A savoir une aguille chauffée, des glaçons et un citron.

TENUE † « Alors, attendez, laissez-moi regarder. » Hochant nonchalamment la tête, Arthit la laissa s’éloigner tandis qu’il profitait de sa grande taille pour balayer du regard la petite boutique. Rien de bien ne lui faisait de l’œil. Si Moe ne trouvait pas quelque chose, alors il laisserait tomber et irait chercher ailleurs. Soudain, alors qu’il venait de tourner la tête vers la jeune lycéenne, une idée le frappa. Et pas n’importe quelle idée, non une idée pour son manga. Voilà bien deux semaines qu’il s’arrachait les cheveux à la moitié de son one-shot, parce que son éditeur lui avait annoncé qu’il manquait des trucs. En fait, il vaudrait mieux qu’un personnage féminin y fasse son apparition. Maintenant qu’il y pensait, si la fille pouvait être mignonne et avec du caractère alors ce serait parfait. Le sourire aux lèvres, Arthit sortit son téléphone pour y noter tout ça. Avec ça, il n’aurait alors sûrement aucun souci à être publié dans le Jump. Ou alors l’Akamaru. Ou dans un simple concours. Mais qu’importe, il serait publié. « Elle a les oreille percée ? C’est plutôt joli ça. » Secouant la tête pour reprendre ses esprits, il haussa les sourcils vers Moe. « Pardon? » Que lui montrait-elle ? Oh, des boucles d’oreilles. Prenant un air de profonde réflexion, il la rejoignit et observa avec plus d’attention sa proposition. C’était joli tous ces flocons. « Me semble que oui. C’est une super idée, merci Moe ! » Il lui adressa un large sourire et attrapa une paire de boucles pendantes avec des petits flocons au bout. Il aimait bien celles-ci. « Sensei. Puisqu’on passe les vacances ensemble, profitons-en pour me percer les oreilles. » Quoi ? Les yeux écarquillés, le pauvre surveillant ne savait pas trop quoi répondre. Avait-il le droit de lui accorder ça ? « Je-Je... » Qu’est-ce que disait le règlement à propos de telles choses ? Il savait que c’était mieux d’être accompagné d’un majeur pour ce genre de chose mais tout de même, avait-il vraiment le droit ? Secouant la tête, il soupira profondément avant de se passer une main dans les cheveux. « Je sais même pas si j’ai le droit de faire ça… Mais on va chercher un perceur si tu veux. » Après tout, comment l’administration pourrait savoir que c’était lui qui l’avait accompagné ? Moe était suffisamment intelligente pour pas aller le crier sur tous les toits. Cherchant attentivement sur internet avec son portable – ce qui prenait un peu de temps vu la 4G pas idéale – il finit par trouver une adresse un peu loin d’où ils se trouvaient.

« J’en ai un. Par contre, on va devoir prendre le bus pour y aller si j’ai bien compris. Le trajet m’a pas l’air d’être trop trop long. » Voulait-elle toujours le faire ? Lui adressant un petit regard discret pour tester sa détermination, il finit par quitter le rayon pour se rendre à la caisse. Il avait déjà fait pas mal d’achats – pot de miel, tasses, porte-clés, etc. – et il en avait eu pour une petite somme. Une fois dehors, il se tourna vers la demoiselle et prit son air sérieux. « Tu es sûre de vouloir le faire ? Si oui, on peut aller à l’arrêt de bus, si non, pas de souci, on peut faire autre chose. »

TENUE † « Je sais même pas si j’ai le droit de faire ça… Mais on va chercher un perceur si tu veux. » Je le regardais mi surprise, mi douteuse. Je ne savais pas trop quoi penser de sa réponse. Est-ce qu’il était comme ça avec tous les lycéens ? Je veux dire, il cédait tout comme ça, si rapidement ? Je suis mineur, je devrais être accompagnée de mes parents, ou avoir l’aval de mes parents, mais lui, ne se pose pas cette question. Il est plutôt cool. Si on oublie quand il se moque de moi avec le fait que j’ai touché son… pénis. Je le regarde, il cherche déjà sur son téléphone, il est beaucoup plus actif que moi en recherche. Je trouve ça même marrant. J’ai envie de rire, mais pourtant, je me retiens… « Merci, sensei. » Parce qu’il fait quand même l’effort, c’est adorable, je ne vais pas le nier. « J’en ai un. Par contre, on va devoir prendre le bus pour y aller si j’ai bien compris. Le trajet m’a pas l’air d’être trop trop long. » « D’accord. Super merci ! » Dis-je en le suivant à la caisse. Je pris la paire de boucle d’oreille qui me plaisait, avant de tout donner à la caissière pour qu’elle me le mette dans un petit sac. Payant mon due, je rejoignis bien vite sensei dehors. « Tu es sûre de vouloir le faire ? Si oui, on peut aller à l’arrêt de bus, si non, pas de souci, on peut faire autre chose. » J’hochais la tête sans aucun problème. « Allons-y. Je suis décidée. Et puis une femme est plus jolie avec les oreilles percées. Vous ne trouvez pas ? » Je lui souriais, avant d’aller vers l’arrêt de bus le plus proche. M’asseyant sur le banc vide pour attendre, je me mis à toucher mes oreilles en souriant. « Vous pensez que ça fait mal ? »