TENUE † Depuis que nous sommes arrivés à la station de ski, nous nous sommes bien amusé avec Sumiyo. Entre les pistes, le onsen ou le restaurant de l'hôtel, nous avons clairement bien profité de notre séjour et me connaissant, je ne peux pas repartir sans ramener un souvenir à ma famille. Pour cela, rien de mieux que visiter le village à côté la station, ainsi que ses boutiques. Nous devons prendre un bus pour nous rendre de l'hôtel au village, et cela prend plusieurs longues minutes où j'ai observé un paysage totalement blanc. « Je ne sais pas si je pourrais vivre dans un pareil endroit. » Fis-je durant le trajet, presque ennuyé par cette immensité immaculé, jusqu'à arrivé dans ce qu'il semble être une mini-ville. Il y a quelques bâtiments, des chalets plutôt haut, des bâtiments de brique ou de béton. Bref, rien à voir avec l'image du village perdu dont j'avais en tête jusqu'à présent. Le bus nous laisse à son seul arrêt, et je quitte le véhicule avec Sumiyo. Il fait froid, malgré ma veste je sens la brise s'infiltrer à travers le tissu. « Je me boirais bien une boisson chaude ! » ça serait l'idéal avec ce temps et cette température. Attrapant la main de ma copine, je lui souris et lui indique le premier bâtiment en vue. Y a des vitrines, des portiques avec des cartes postales du lieu et ses alentours, des portes-clés ou autres trucs dans le genre. Exactement ce que je voulais pour mes frères et mes parents ! « Allons voir là-bas ! »

TENUE † « Je ne sais pas si je pourrais vivre dans un pareil endroit. » Je détournais quelque peu la tête de la vitre, pour pouvoir regarder Bae. Je pouvais comprendre. Je ne sais pas si moi-même je pourrais vivre ici. Passer des vacances y est agréable, ça, je ne peux pas le nier, mais y vivre, c’était une tout autre histoire. « C’est vrai. Peut-être pour y passer nos vieux jours. La tranquillité quand on est vieux, c’est bien. » Dis-je en souriant en coin. Pas que je m’imaginais déjà vieille, j’étais bien trop jeune pour penser à ça, mais c’était marrant de penser à la tranquillité pour cet âge-là. En tout cas, je retombe bien vite dans mes pensées. Je suis contente de passer autant de temps avec Bae. Même si ça touche à sa fin, je suis heureuse. Je ne regrette pas d’être passé de meilleur ami, à couple. C’est agréable oui. Finissant par descendre du bus, je frissonnais un peu sous le choc des températures. « Je me boirais bien une boisson chaude ! » Serrant sa main, j’hochais la tête. « Je suis d’accord pour une boisson chaude. » Je ne disais jamais non à un bon café. Le suivant vers une boutique, j’essayais de ne pas glisser sur le sol un peu gelé. Poussant la porte de la boutique, je tapais mes pieds sur le tapis avant de regarder un peu les bibelots qu’ils vendaient. Il y avait même des tasses avec le nom du village et un dessin de celui-ci. Je l’attrapais en le regardant. « Tu crois que ça plairait à Sumire ? » Une tasse. C’est sûr y’a mieux comme cadeau. Mais notre relation n’était pas au beau fixe. Donc.

TENUE † Ce paysage est digne d'une carte postale, pourtant je le trouverai presque ennuyant à force de le voir. Jamais je ne pourrais vivre ici. « Si je suis sénile à la rigueur. » Plaisantais-je, le doigt tournant au niveau de ma tempe comme pour dire que je serais complètement fou, à la ramasse. Ce blanc me tuerait à la longue, sauf si je serais aveugle d'ici ces vieux jours en question. Vivre de la nature ne me dérange pas, vivre dans le froid est une tout autre histoire. C'est amusant de s'imaginer vieux ensemble, comme si la vie sera clémente avec nous et nous accordera ce souhait précieux d'être uni jusqu'à la mort. Le bus nous dépose à notre arrêt, celui du village voisin. Pour cette dernière journée de tranquillité, je trouvais bien d'acheter des souvenirs pour nos familles ou nos amis, pour nous deux aussi. C'est bien le ski, la luge, tout ça, mais j'en ai fais pour la saison entière je crois. La boisson chaude est décidée à l’unanime, tant mieux ! Il n'y a rien de mieux pour ce genre de journée shopping. La première boutique est un commerce de souvenir. L'intérieur me fait penser à ceux que l'on trouve à chaque fois dans des lieux touristiques. Tasse, bol ou verre avec le nom du village, de la station de ski, etc. Ils vendent des gants, des écharpes ou des bonnets bas prix aussi. « Tu crois que Sumire serait ravi ? » Demandais-je comme si avoir le dessin d'un village inconnu pourrait plaire à une jeune fille comme Sumire. « Un simple animal passerait mieux. » Fis-je en prenant une tasse avec des loups dessus. « Tu peux faire écrire ton prénom dessus. » Dans le petit espace vide au centre. « Il y a des bracelets en perle là-bas. Ou en fil. » Les bracelets promesses, ceux que l'on trouve aussi chez nous, sous différentes formes, couleurs, etc. « Je vais ramener des t-shirts à mes frères. » Ceux de cette boutique ont le même dessin que les tasses, le truc amusant mais pas sérieux.

TENUE † « Si je suis sénile à la rigueur. » Je le regardais du coin des yeux avant de lui donner un petit coup de coude. Il était hors de question qu’il devienne sénile, et puis quoi encore ? Je n’avais pas envie d’avoir un petit vieux à mes côtés qui ne me reconnait même pas. « J’espère que ça n’arrivera pas. Je n’ai pas envie que tu me dises : vous êtes qui madame ? » Ce devait être horrible comme sentiment d’ailleurs, de voir la personne qu’on aime, nous oublier. En tout cas, on entra bien rapidement dans une boutique de souvenirs. C’était bien rempli, presque il m’était difficile de passer entre les allées, mais c’est ce qui faisait son charme. J’attrapais une tasse, pour Sumire. Un truc basique. « Tu crois que Sumire serait ravi ? Un simple animal passerait mieux. » J’attrapais la tasse qu’il me montrait, en me demandant si ça valait le coup. Face à la tasse avec la photo du village. Je l’écoutais parler, mouais, écrire mon prénom dessus. Je tournais le regard quand il parlait de bracelet. Je posais la tasse en allant voir les bracelets, pendant que lui, me parlait de t-shirt pour ses frères. « C’est une bonne idée, ça sert toujours un t-shirt. » J’attrapais un bracelet à perle verte. La couleur favorite de Sumire, je le regardais sous toutes les coutures avant de valider mon choix. « Merci, le bracelet c’est toujours mieux qu’une tasse. Tu vas leur prendre quoi comme t-shirt toi ? » De ce que je voyais, il y avait plusieurs motifs différents, de quoi se casser la tête. D’ailleurs, il y avait même des t-shirt de couple. J’en attrapais une paire pour les lui montrer l’air de rien. « T’en pense quoi ? Pour nous, hum. Pas tes frères. » Dis-je en rigolant.

TENUE † « Vois le bon côté des choses, si je t'oublie, je pourrais encore tomber amoureux de toi. » Ce n'est pas cool de se moquer, mais je suis très loin d'être sérieux. « Je plaisante, je ne pourrais jamais t'oublier. » Ni lui demander qui elle est. Je prie pour ne jamais avoir de perte de mémoire, ni pour Sumiyo d'ailleurs. Ce serait un choc d'oublier ou qu'elle m'oublie. La première boutique est à l'image du commerce pour touriste que je me faisais mentalement. Des allées serrées et pleines à craquer. Sumiyo me montre une tasse pour sa soeur et je commente, sachant déjà le lien entre les deux filles. Autant je préfère les bracelets, ils sont sympa. C'est le genre de truc où tu peux faire une promesse dessus, ou je ne sais pas quoi. Un voeux, un défi, quelque chose qui se réalise ou doit être fait quand il se casse. C'est une idée, tiens. « Une tasse aussi est utile. » Enfin bon, quitte à choisir, je préfère un t-shirt. à sa question, je regarde la rangée de vêtement avec une moue. Y a du choix. « Aucune idée, je vais choisir à Am Stam Gram. » Commençais-je, pointant mon doigt sur différent modèle en récitant la fameuse phrase. En vrai, ça m'importe peu. Tournant ma tête vers sa découverte, je souris. « Mince, j'aurai pu les faire passer pour un couple gay. » Roh, un peu d'humour. Mes frères ne sont pas là pour m'écouter, une chance. « C'est mignon. Tu veux les prendre ? » Elle sait que j'aime ce genre de chose, les vêtements de couple, les accessoires, etc. Je suis un mec fleur bleue, plus rien ne devrait l'étonner. « Y a des bracelets de couple aussi. » Avec des coeurs, rien de plus romantique. Si elle me laisse faire, je crois qu'elle ne va pas s'en sortir. « Faisons ça. » Concluais-je en décrochant deux t-shirt, à nos tailles. J'en prends deux pour mes frères aussi, au hasard. Et me dirige ensuite vers les bracelets, choisissant par couleur. Un fushia et un bleu. Quant à Sumire, j'opte plutôt pour une paire de gant en laine. C'est encore plus utile qu'une tasse ou un t-shirt.

TENUE † « Vois le bon côté des choses, si je t'oublie, je pourrais encore tomber amoureux de toi. Je plaisante, je ne pourrais jamais t'oublier. » Mes sourcils se froncèrent en entendant cela. Bae avait un drôle d’humour. « Je plaisante, je ne pourrais jamais t'oublier. » « Bah va savoir, s’il faut tu dragueras l’infirmière hein. Et quand elle te fera la toilette quand tu n’y arriveras plus tout seul, c’est sur elle que tu fantasmeras. » Je fis une grimace, en imaginant un Bae bien plus vieux et une jeunette lui faire la toilette. D’ailleurs, à quoi ressemblerait Bae avec des rides ? C’était une bonne question. Finissant par acheter tout ce qui était souvenirs pour notre famille. Je le laissais faire en m’amusant. Il était drôle, il avait toujours le chic pour m’amuser. C’était agréable d’avoir un copain drôle. Parce que je ne sais pas ce que ça donnerait si je m’ennuyais… Mais ce n’est pas le cas. Je m’agrippe à lui, l’air de rien, j’aime bien avoir un contact avec lui. Je l’écoute, je le suis, je bois ses paroles comme s’il était un Dieu vivant, ou que sais-je. Je finis par regarder les bracelets et les t-shirts qu’il a pris pour nous avant de lâcher un petit rire. « C’est moi la fille ici mais c’est toi qui est le plus calé pour ce genre de chose. » Ce n’était pas une critique, bien au contraire. J’aimais que Bae soit ce genre d’homme. Je déposais un baiser sur sa joue. « C’est parfait, merci Bae. Tu me sauves la vie. » Bien évidemment je parlais de Sumire. Sans attendre, je filais avec lui à la caisse pour payer tout ce qu’on devait. Sortant la première de la boutique, je me décalais de la porte d’entrée tout en regardant le cadeau pour Sumire.

TENUE † Et mon humour est douteux ? Elle ne s'est pas entendu. « Il ne te reste plus qu'à changer de métier. » M'enfin, je n'ai aucune envie de perdre la tête. Donc le problème est réglé, je crois même qu'il n'a jamais eu lieu d'être. Je suis à peine majeur, aucune envie de m'imaginer à quelques années de la tombe. Le tour de la boutique est vite fait, ce n'est pas une pièce si grande une fois qu'on a vu ce qu'il y avait à voir. J'ai pu acheter des souvenirs pour ma famille, et même pour sa soeur. Ce n'est pas ici que je prendrais un truc à ma copine, ce n'est pas tellement la boutique pour faire un cadeau à l'élu de son coeur. Les bras chargés, nous pouvons nous rendre à la caisse et payer nos achats, fourrant le tout dans des sacs au logo du commerce. « Je ne vois pas en quoi je suis calé. » Ai-je répondu avant d'aller à la caisse. Au moins, elle a trouvé un souvenir à ramener à sa soeur, peu importe leur relation. Faudrait qu'elles se parlent et se rabibochent, comme au bon vieux temps. « De rien, ça me fait plaisir. » De l'aider. Je serais toujours là pour la conseiller, tant que je comprends quelque chose. Sumiyo passe devant, mais je demande à la vendeuse d'emballer les affaires dans des sacs cadeaux, prenant cinq minutes de plus à l'intérieur. J'aurai dû prévenir ma copine, mais elle a filé si vite dehors que je n'ai pas eu le temps. Une fois les tee-shirt emballés, je sors pour la rejoindre et remarque un groupe de garçon. Trois garçons plus précisément, dont l'un se rapproche dangereusement de Sumiyo pour l'aborder. Il est tout sourire, avec son bronzage de skieur et ses dents blanches, aussi blanche que la nouvelle neige.

TENUE † « Il ne te reste plus qu'à changer de métier. » Le malaise. Je secouais la tête, en essayant d’enlever toutes ces images qui défilaient. « Non, merci. Le sang, tout ça, tout ça… Ce n’est pas pour moi. Autant j’aime le surnaturel, autant travailler là-dedans même si c’est pour sauver des vies… » Non, je ne pourrais pas. Ce n’était pas un métier pour tout le monde ce genre de chose… Et clairement pas pour moi. Finissant par entrer dans la boutique, c’est Bae qui trouva tous les cadeaux à acheter. Moi, j’étais bien trop nulle pour ça, ou alors c’est juste que j’avais la flemme de faire un effort pour ma propre sœur. J’étais contente d’avoir un homme comme Bae dans ma vie, parce que mine de rien, il est vraiment utile sur tous les plans. Vraiment tous. « Je ne vois pas en quoi je suis calé. » « C’est parce que tu ne t’en rends pas compte. » Je déposais un baiser sur sa joue, avant d’aller à la caisse. Lui comme moi, nous avions nos cadeaux, on était enfin tranquilles, on pourra repartir d’ici le cœur léger, sans chercher à la dernière minute, quoi offrir. L’abandonnant à la caisse pour sortir de la boutique, je soupirais en voyant la fumée blanchâtre quitter ma bouche. Le froid dehors était agréable dans cette tenue. Regardant le cadeau de Sumire que j’avais dans les mains, je restais pensive, sans trop voir le temps défiler. Finissant par le ranger dans mon sac, je relevais le visage en voyant quelqu’un entrer dans mon champ de vision. Un garçon, avec un bronzage typique du ski. Est-ce moi qu’il vient voir. Apparemment oui. Je m’inclinais rapidement à son bonjour. Ah… C’est un chinois. Ça ne me dérange pas. Après tout je suis d’origine taiwanaise donc… Je lui réponds dans ma langue natale, il semble m’avoir reconnu. Ce n’est pas le premier et ça ne sera pas le dernier. Il est assez tactile avec moi, sa main n’arrête pas de toucher mon bras ou mon épaule. J’essaie gentiment d’éviter ses contacts avant de voir que ce qui semble être ses amis nous rejoignent. Bon. Je finis par accepter de faire une photo selfie avec le groupe. Rapidement, je suis entourée du groupe avec leurs bras autour de mes épaules. Sourire crispé, j’attends que la photo soit prise pour pouvoir retourner après de Bae. S’il voit ça, il va sûrement s’énerver, non ?

TENUE † C'est souvent le problème des gens, la peur du sang. Je ne pourrais pas non plus faire ça pour la même raison que Sumiyo. ça me dégoûte, à grosse dose, je pourrais tourner de l'oeil. Je n'ose imaginer à la vue d'un organe ou d'un os, beurk. Je préfère le dessin, même si à l'avenir il m'arrive d'écrire une histoire d'horreur avec des plans immondes. J'ai l'habitude de faire des cadeaux à ma famille, que ce soit pour les fêtes ou quand je bouge quelque part. J'aime ramener des trucs, des souvenirs et les offrir. ça me permet de conseiller ma copine, même si ce n'est que l'avis de son copain, pas d'un professionnel. Peut-être que je ne me rends pas compte, comme elle dit. Nos achats terminés, nous passons à la caisse. Je profite d'être sur place pour faire des emballages cadeaux, n'ayant pas le temps de prévenir Sumiyo qu'elle est déjà dehors. Elle m'attend, donc c'est bon. La vendeuse fait de son mieux, mais je ne la force pas à faire vite, tant que c'est fait. Malheureusement, laisser ma petite amie seule est toujours une grave erreur. Reprenant mes sachets, je remarque à travers la vitrine que des garçons s'approchent de Sumiyo, dont un trop proche. Je ne sais ce qu'il lui veut, mais ça ne me plait pas. En même temps, voir un gars parlé à sa copine avec un sourire de tombeur, ça plait rarement. à quelques pas de la porte, j'observe la scène avec un goût amer dans la bouche. La bande se prend en photo avec elle, toujours un bras ou une main sur ses épaules ou ses bras. Je n'aime vraiment pas ça. Finalement je me décide à sortir et à m'approcher du groupe, faisant signe à Sumiyo. « Désolé de vous déranger, mais j'aimerai récupérer ma copine. Si vous le permettez. » Appuyais-je sur la fin comme pour dire « foutez lui la paix ». Si ce sont des fans de Sumiyo, ils risquent d'être étonné qu'elle ait quelqu'un dans sa vie. Je me suis toujours fait discret, mais je ne supporte pas qu'on touche ou envahisse ma copine de la sorte.

TENUE † C’est un peu le côté de ma célébrité que je n’aimais pas. Autant avant c’était gérable, surtout que je passais inaperçu. Dans un sens, il fallait l’avouer, depuis quelques années, deux, trois ans, j’étais devenue bien plus populaire, j’étais devenue une jeune adolescente, je devenais une jeune femme et j’attirais surtout une autre gamme de fans. A savoir des hommes. Des hommes qui en avaient surtout pour mon physique. Je n’étais pas dupe. Je sais que je suis encore innocente de ce point-là, mais je ne suis pas bête. Je le vois. Dans leur regard, dans leur façon d’agir. Et ça ne me plaisait pas. Parfois, j’avais même un peu peur. Pourquoi ils agissaient ainsi ? Alors que même mon copain, ne le faisait pas. Etait-ce quelque chose qu’il fallait à tout prix faire ? Draguer, se montrer pesant, et faire des sous-entendus un peu dégoûtants ? J’ai beau approcher de la vingtaine, tout ce qui est relié au sexe m’est inconnu. Ça ne m’attire pas vraiment. Alors voir des fans parfois, relooker ma poitrine ou tenter de me toucher avec des arrière-pensées… Dégoûtant. La photo est terminée alors je dois retourner auprès de Bae… D’ailleurs, pas le temps de le faire, qu’il était déjà là. Mon sauveur. « Désolé de vous déranger, mais j'aimerai récupérer ma copine. Si vous le permettez. » Je lui souris doucement, contente de le voir ici. Mais c’était sans compter des réflexions des autres. « Un copain ? » « Depuis quand Sumiyo a un copain ? » « L’agence n’a rien dit à ce sujet. » « Ouais, alors elle est à tout le monde. » J’arrêtais de les écouter avant d’aller prendre la main de Bae. « Désolée, mais ma vie privée ne regarde personne. Je n’ai aucun compte à rendre… » Mon ton n’était pas des plus convaincant. Mais je n’aimais pas devoir rendre des comptes… Tirant sur le bras de Bae, je voulais qu’on parte. Je n’aimais pas la situation. Je ne voulais pas qu’il s’énerve.

TENUE † Sa popularité ne m'a jamais dérangé quand j'étais son meilleur ami. Je craignais les histoires, les problèmes avec les fans, mais jamais je n'aurai été jaloux d'eux. Maintenant que je suis son petit ami, ça m'embête que des gars, des inconnus sortirent dont ne sais où, osent la regarder comme un morceau de viande ou un bijou dans une vitrine. Le pire, c'est quand ils s'autorisent un contact physique. Je ne peux pas rester à l'écart dans rien faire, ni sans rien dire. Si j'acceptais sa popularité par le passé, ce n'est plus tellement le cas aujourd'hui. Du moins, tant qu'ils restent raisonnable et éloigner d'elle. Ces gars ne me plaisent pas, rien qu'à leur façon de regarder Sumiyo ou de lui sourire. C'est comme si ils se pensaient tout permis. Je déteste ce genre de comportement macho et égoïste. La photo est de trop. D'accord, ce sont ses fans et ils ont le droit à une selca, selfie, que sais-je... Mais c'est ma copine et je n'ai pas envie qu'ils continuent de la tripoter. Après quelques secondes d'observation, j'interviens et m'impose entre la bande de pote et ma petite amie. Autant être clair, c'est ma copine. évidement, mes paroles surprennent et déplaisent. J'aurai dû m'y attendre, Sumiyo est célèbre. De plus en plus célèbre. Savoir qu'elle a quelqu'un dans sa vie n'est pas du goût de tous. D'ailleurs, je me demande si son agence lui autorise une telle entorse. Je n'ai jamais pensé, ni parlé de ça avec elle. Faudrait que ce soit un sujet de conversation entre nous, mais je crains que ça devienne trop sérieux et ennuyant. Elle est quoi ? J'ai mal entendu, je crois. J'allais répliquer, la bouche déjà ouverte, quand Sumiyo me coupe la parole. « Vous n'êtes pas son genre, en plus. » Rétorquais-je, avant qu'elle n'attrape mon bras pour me tirer à sa suite, mais j'ai toujours les yeux rivés sur eux. L'air de dire « touchez la encore et je vous arrache les yeux ». « Fais attention à ton copain ! Il pourrait lui arriver des trucs ! » Gueule l'un des types dans notre dos, sûrement pour toucher Sumiyo. Je n'ai pas peur. Sincèrement, je ne suis pas effrayé par ces types. « Ne les écoute pas, il ne peut rien m'arriver. » Je dis ça comme si j'étais un superhéro, une pâle copie d'Hercule qui risque surtout de passer de zéro à zéro, sans le côté héro.

TENUE † Je n’étais pas à l’aise, parce que la situation devenait un peu n’importe quoi. C’était quitte ou double avec les fans. Soit ils étaient sympas, soit ils pouvaient devenir vite envahissant. Parfois trop, même… Et je n’avais pas besoin de ça quand j’étais avec Bae. Parce que je me sentais toujours un peu mal pour lui, en fait. Parce que mine de rien, Bae était très sensible comme garçon. Parfois, je me demandais si ce n’est pas moi qui devrais le protéger sur certains points. Mais c’est ce qui faisait son charme. Je l’aimais comme ça. « Vous n'êtes pas son genre, en plus. » Il avait parfaitement raison sur ce point. De toute façon, on ne pouvait pas vraiment dire que j’avais un genre, parce que depuis toujours au fond, je n’avais eu d’yeux que pour Bae. Il avait fallu certaines circonstances pour m’en rendre compte. J’hochais la tête sur ces dires. Je n’avais pas besoin de le dire à haute voix, mais il avait raison. Ignorant les garçons, je poussais plus ou moins Bae, pour qu’on parte. De toute façon, ça ne servait à rien de leur répondre. « Fais attention à ton copain ! Il pourrait lui arriver des trucs ! » Je serrai la main de Bae, un peu mal à l’aise. Je n’aimais pas entendre ce genre de menace. Si je n’étais pas une fille, je me serais retournée pour lui coller mon poing dans la figure. Mais j’étais bel et bien une femme… « Ne les écoute pas, il ne peut rien m'arriver. » J’étais agacée. Je sais que Bae ne pourrait rien avoir. Il avait des connaissances en art martiaux. Personne ne pouvait lui faire du mal, non ? Mais ça m’énervait. Alors je pressais le pas, le tirant par le bras. Je ne me souciais pas de savoir si je lui faisais mal ou pas en le tirant comme ça. Mais je m’en voulais parce que si je n’étais pas connue, il n’aurait pas à vivre ça. Finissant par m’arrêter quand nous fumes dans une ruelle pratiquement déserte, je lâchais sa main en me tournant vers lui. « Comment tu peux me dire que rien ne peut t’arriver ? Je m’inquiète quand même ! » Je me retrouvais à le gronder avant de soupirer franchement. « Pardon, tout ça, ça arrive à cause de moi. » Je tapais le pied dans la neige pour l’envoyait voler dans les airs. « Excuse-moi. Ils m’ont énervée. »

TENUE † Ces gars peuvent dire ce qu'ils veulent, ça ne changera rien. Sumiyo sera toujours ma petite amie, ils pourront me menacer, me traiter de tout les noms d'oiseaux qui leur passe par la tête, je serais toujours le seul garçon qui a cette place dans son coeur. Et elle sera toujours la seule fille à tenir le mien entre ses doigts. Le venin de ce type ne m'atteint pas, je lui lance un regard mauvais tandis que ma copine me tire dans une autre direction. Si j'étais plus grand et plus fort, j'aurai déjà collé mon poing dans la figure de ce sale con. Je l'aurai aussi fait si ça ne nuisait pas à Sumiyo, pour sa carrière, sa réputation ou ses fréquentations. Je me suis défendu gentiment, pour ne pas faire d'histoire. Si leurs mots ne me heurtent pas directement, je sais qu'ils peuvent toucher et inquiéter ma copine. C'est bien pour cela que je la rassure, ils ne pourront rien me faire. Ce sont des étrangers, que savent-ils de moi ? Rien. Sauf qu'elle ne semble pas soulagé, ni contente. Je le sens à sa poigne, quelque chose la tracasse. Sumiyo s'arrête uniquement à une distance raisonnable de la foule, du moindre passant susceptible de nous écouter. « 'Miyo ... » Ce n'est pas la première fois qu'elle hausse la voix ou que nous nous disputons, même si ce n'est pas le cas. Il faut être en colère tous les deux pour se chamailler et je ne suis pas énervé. « Ce n'est pas de ta faute. » C'est comme ça, elle ne peut rien faire. Ces gars se pensent tout permis, même avoir la priorité sur une fille, célèbre ou non. ça pourrait lui arriver même sans sa popularité ou son statut d'idole. « Je n'aime pas quand tu penses que c'est à cause de toi. ça pourrait arriver à n'importe qui ... Parce que tu es belle et que tu attires le regard. » Fis-je, sentant mes joues chauffer à mes compliments. Sumiyo est naturellement belle et gentille, j'aurai pu tomber amoureux d'elle sans la connaître.

TENUE † « 'Miyo ... » Comme un coup de poignard dans le cœur, je le regard d’un air mi-méchant, mi-amoureux. Il n’a pas le droit de m’appeler comme ça quand je suis énervée. Parce que ça fait fondre mon cœur. Et mon corps, mon âme, tout. Il fait tout fondre. Puis le ton qu’il emploi… Il n’a pas le droit d’avoir autant d’emprise sur moi. « Ce n'est pas de ta faute. » Je passais une main rapidement dans mes cheveux. Que ça soit ma faute ou pas, c’est la seconde fois qu’on se fait surprendre par des fans comme ça. Alors si la première fois, nous avait je pense, aidé, à nous rapprocher en étant bloqué dans la ruelle, là, ça ne nous aidait pas et au contraire, c’était presque blessant. Je n’aimais pas qu’on puisse vouloir faire du mal à Bae. « Je n'aime pas quand tu penses que c'est à cause de toi. Ça pourrait arriver à n'importe qui ... Parce que tu es belle et que tu attires le regard. » Je levais les yeux au ciel. Je pouvais voir ses joues rougir. C’était du Bae tout cracher. Il était tellement adorable quand il me disait ça…Comment ne pas fondre ? Ne pas craquer ? Il était… Arf. Indescriptible. C’était tout un mystère pour moi. Il était presque autant romantique qu’une fille, que moi tout court. « C’est ton amour pour moi qui te met des étoiles pleins les yeux, oppa. » Dis-je en souriant en coin. Me calmant plus ou moins, je me rapprochais de lui, pour me coller contre son corps. « Je t’aime. » ça peut paraître banal de le dire comme ça, mais je le pensais, et j’avais besoin de le lui dire. Parce qu’à ce moment précis, je l’aimais encore plus qu’hier et bien moins que demain. « Tu veux qu’on rentre ? Ou tu as encore des achats à faire ? » Tout ça, m’avait plus ou moins fatigué et miné le moral.

TENUE † Je ne veux pas qu'elle soit fâchée contre moi, peu importe la raison. Ces types ont simplement réussi à la faire douter, à lui inspirer une certaine crainte par rapport à moi et je déteste ça. J'aimerai qu'elle comprenne que je ne suis pas effrayé par leurs menaces, que je vis parfaitement bien le fait d'être le copain d'une idole de plus en plus célèbre, bien que sa popularité soit parfois un frein. Si elle ne peut passer au dessus de leurs paroles, alors je ne sais pas où est-ce qu'on se dirige tous les deux. Je dis exactement ce que je pense, Sumiyo est belle, elle attire le regard des hommes et l'admiration des filles, mais je ne l'aime pas seulement pour ça. J'ai eu tout le temps possible pour apprendre à la connaître, ce n'est pas uniquement une question d'apparence pour moi. « Sûrement, et alors ? Ce n'est pas le cas pour toi aussi ? » Si je l'aime au point de la voir parfaite sur tout les plans, c'est aussi son cas avec moi. C'est ça l'amour. Notre partenaire ne ressemble à personne d'autre et c'est la raison qui renforce nos sentiments. Quand elle se rapproche de moi, j'enlace son corps et lui souris. « Je t'aime aussi. » Je l'aime au point de faire face à la population entière, ou face à ses fans. « J'ai trouvé ce que je voulais, on peut rentrer. » Je pense surtout à cette histoire avec les gars, il ne faudrait pas que ça se reproduise dans la même journée. Autant rentrer à l'hôtel, se poser et être tranquille. Les boutiques, je peux les faire à Tokyo. Des fans, y en aura partout, ici ou ailleurs. Si nous ne faisons pas les choses aujourd'hui, on pourra les faire demain ou après demain. Avant qu'on ne décide à bouger, je l'embrasse doucement mais rapidement. Personne ne m'empêchera de le faire, pas même ses fans.

TENUE † « Sûrement, et alors ? Ce n'est pas le cas pour toi aussi ? » Si bien sûr, même si parfois, j’aimerais me dire qu’il est moche, juste pour me consoler et me dire qu’aucune fille ne le regarde et n’a envie de sortir avec lui. Je ne suis pas jalouse de ce côté-là, du moins, je pensais que je ne l’étais pas… Mais plus on avançait dans notre relation, et plus je me trouvais à l’être. Surtout depuis qu’on était à la fac. C’est un autre monde, on a grandi, on est dans un monde d’adulte et je vois bien, parfois, certaines filles le regarder d’une manière qui en dit long. Je ne dis rien, car j’ai confiance en lui et je sais qu’il n’est pas ce genre d’homme, mais c’est quand même enrageant. « Si, bien sûr que si… Tu me mets pleins d’étoiles dans les yeux… Et dans mon cœur aussi. » C’était d’un nian-nian, je suis sûre qu’il serait capable de ressortir ce genre de phrase dans l’un de ces manga à l’eau de rose. Rien que d’y penser, je souriais. Je l’écoutais me dire qu’il m’aimait. J’aimais l’entendre me le dire. J’étais pas capricieuse, il n’était pas obligé de me dire qu’il m’aimait dès que je le lui disais et inversement. Mais c’était toujours plaisant à entendre. Surtout quand ça vient de l’homme qu’on aime. « J'ai trouvé ce que je voulais, on peut rentrer. » J’attrapais sa main, pour qu’on puisse rentrer à l’hôtel. C’était agréable ce genre de sortie, bien évidemment si on enlève le côté, fans collant. « Ça te dit qu’en rentrant on joue à un jeu de société ? » ça faisait longtemps, et j’avais envie de jouer à un jeu. Qu’importe lequel, mais ça me rappellerait un peu notre enfance. Et puis, je voulais le battre à pleine couture.

TENUE † Sumiyo devrait être heureuse de sortir avec un mec aussi beau que moi, plutôt que vouloir me souhaiter une défiguration pour ne plus avoir un seul regard de fille sur moi. La jalousie grandit avec les sentiments, plus nous nous aimons, moins nous supportons les autres. Je n'ai jamais compris pourquoi des potes lâchaient les autres quand ils étaient en couple, mais en vérité, faut juste se mettre à leur place. Quand on aime une fille, y a que elle qui compte. Si Sumiyo me proposait une soirée en amoureux alors que je suis déjà invité par des amis, j'annulerai le premier rendez-vous pour elle. Elle ne fait qu'approuver ce que je pense d'elle, des étoiles dans les yeux et dans le coeur. ça a beau être cul-cul ou dégoulinant de mièvrerie, c'est comme ça que je l'aime. Avec mon côté gnian-gnian et fleur bleue, romantique jusqu'à la moelle. « Tu vois. » Souriais-je, comme si j'avais totalement raison. C'est vrai que notre relation m'inspire des histoires, qu'elle ne s'étonne pas des dialogues. Prenant la main de ma copine, nous convenons de rentrer à l'hôtel après cette petite sortie shopping. J'aurai voulu que ça dure plus longtemps, pour prolonger le plaisir, mais aucune envie de croiser à nouveau des fans dans ce genre. « Carrément ! » J'acquiesce avec tout l'enthousiasme que je possède, un grand sourire sur les lèvres. J'aime autant ces moments-là de détende devant un jeu de société, comme quand nous étions gamins, que nos sorties en ville, etc. Cette fois-ci, avec mon coeur de petit ami, je vais sûrement la laisser gagner à plate couture.