TENUE † J’entrouvrais un œil. Puis l’autre, avant de frissonner fortement. Le corps, couvert de sueur, les cheveux collés sur le front, je me tournais dans le lit avant de fermer les yeux et passer mes mains sur mon visage. J’étais glacée. Depuis que j’étais rentrée à la maison, je ne cessais de faire le même cauchemar. Moi, me faisant percuter par une voiture, sans que je ne m’en sorte. Pourtant, j’étais bel et bien vivante. Certes j’avais encore du mal à marcher correctement j’avais encore quelques séances de kiné, mais j’étais en vie. Pour autant, je ne cessais d’être effrayée, à l’idée d’abandonner Neji. Me redressant, je poussais la couette avant de tituber jusqu’à la salle de bains. Virant mes vêtements, qui me collaient au corps, je le jetais dans le panier de linge sale, qui s’accumulait un peu trop à mon goût. Prenant une douche, bien chaude, je finis par sortir de là, avant de mettre m’habiller. Emmitouflée comme il faut je lançais une machine avant de filer en cuisine pour manger un bout. C’était l’après-midi, et les siestes ne me réussissaient pas. Mars en main, je mangeais du gras, sans pouvoir me retenir. Baillant longuement je bougeais ma mâchoire avant de la faire craquer. C’était toujours aussi bizarre après être resté, des semaines la bouche fermée. Neji semblait toujours dormir. Et je me demandais bien ce que faisait Sasuke. Il s’était, tellement occupé du petit, qu’il devait être fatigué lui aussi. Entre ça et le boulot… Soupirant, je finissais mon encas avant de filer dans sa chambre. Clignant des yeux, je filais dans son lit. Sous la couette, je collais mes pieds glacés contre ses jambes avant de le prendre dans mes bras. Son odeur, sa chaleur, sa respiration… Tout ça, ça m’avait cruellement manqué pendant ces derniers mois… Je ne sais pas s’il dort ou si je l’ai réveillé, mais sa respiration semble la même. Alors sans attendre, je lui susurrais un « je t’aime sale moche. »

TENUE † Dernièrement j’avais la sensation que tout était mis en place pour me foutre sur les nerfs, ma rencontre avec Daiki, ce merdeux de mes deux qui joue au plus malin, la maladie de Reon et le fait qu’il me demande des faveurs comme s’il allait mourir demain... Le boulot qui commence à me désintéresser totalement, depuis quand je n’ai pas mis les pieds à l’agence ? C’est étrange qu’ils ne m’ait pas encore viré d’ailleurs... Je devais m’occuper de Neji et je n'avais pas le cœur à écrire des paroles pour exprimer cette période douteuse que je vis sur mes réelles envies ou ce que je souhaite faire. Je crois que j’en ai juste marre que tout le monde s’entête à me dire de rejouer au basket comme si je n’avais que ça dans ma vie. Peut-être que oui, peut-être que c’est ce qui me manque, mais tant que je ne l’aurais pas décidé par moi-même les paroles des autres me seront plus agaçante qu’encourageante. Finalement je me suis simplement endormi, j’ai du sommeil à rattraper et maintenant que Sakura est sorti de l’hôpital je peux recommencer à profiter de mes soirées, enfin, avoir le petit n’a jamais été une plaie, comme je le dis depuis le début ça fait plus d’un an maintenant que je le considère et l’élève comme mon fils, donc c’est normal que je sois disponible pour cet enfant qui grandit un peu trop vite. J’ignore combien de temps j’ai siesté, mais Sakura n’est pas innocente dans mon réveil, bien que je somnole toujours gardant les yeux fermés, elle me les gèle avec ses pieds froids là. « Je dors, je t'entends pas. » Dis-je de ma voix éraillé, pas encore réveillé. Je la taquine évidemment, ce n’est pas parce que j’ai la tête dans le cul et que je dors encore à moitié que je vais soudainement sortir de jolie déclaration. « Vire tes pieds la chieuse, tu m’as refroidi. » Mais bon, elle m’avait manqué, c’était trop calme sans elle, au moins quand elle est là j’ai quelqu’un à faire chier et qui me fais chier évidemment, c’est plus marrant.

TENUE † « Je dors, je t'entends pas. » Joues quelques peu gonflées je tournais vaguement le regard vers lui, d’un air assez méprisant. Il se fout complètement de moi ce gosse. Claquant un peu la langue contre mon palais, je lâchais un soupir totalement désespéré. « Et mon cul, c’est du poulet ? » Dis-je en lâchant un bref rire. Sa connerie n’avait clairement pas changée quand j’étais à l’hôpital. Ca on ne pouvait pas le nier. Sasuke était irrécupérable. C’était foutu. Hopeless le gars. Il ne se trouvera jamais une nana à cette allure. Mais bon, ça ne me dérange pas. Pas que je sois jalouse. Mais ça me ferait chier de vivre avec une nana dans mes pattes, qui pourrait être en plus de ça jalouse. Alors que bon. Y’a jamais rien eu entre nous. Si ce n’est Neji. Mais bon ça… Personne n’est censé savoir que Neji n’est pas son vrai fils. Me collant à lui, je posais mes pieds sur les siens en frissonnant. Ils étaient si chaud les siens comparés aux miens. « Vire tes pieds la chieuse, tu m’as refroidi. » Je lui pinçais la taille, avant de retirer, plus ou moins, mes pieds de sur les siens. « Tsss. Toujours aussi relou. » Dis-je avant de m’allonger sur le dos et fixer le plafond. Restant quelque peu silencieuse, je tirais la couette pour pouvoir me couvrir jusqu’au menton. Soupirant à deux ou trois reprises je finis par tourner le visage vers Sasuke. « Tu vas bien toi ? Je sais que j’ai été absente longtemps et que tu as dû t’inquiéter… Mais je ne sais pas… J’ai l’impression que tu ne vas pas bien. » Je laissais quelques secondes de silence planer. « Je suis désolée… Vraiment… J’espère qu’avec mon retour ça ira mieux. Tu vas pouvoir souffler un peu. »

TENUE † Il était impossible que je change mon caractère, même si je répondais présent quand ils avaient des problèmes, j’étais ce genre de mec qui avait toujours les remarques agaçantes ou un peu cassantes. Pourtant aucun de mes amis ne s’est éloigné pour autant, je crois que c’est une habitude à prendre, quand on sait comment je suis ça ne surprend plus vraiment et Sakura le savait parfaitement. L’envoyer bouler c’était une marque d’affection à ma façon. Elle avait une de ses reparties, sérieusement qui sort ce genre de truc ? Je n'avais même pas envie de répondre, de toute façon qu’est-ce que je pouvais dire à ça, j’avais encore la tête dans le cul à moitié endormi. Ses pieds froids par contre je les ai sentis passé quand ils se sont posé sur les miens. « Tu t’attendais à quoi ? » Je souris avec ma remarque, si elle pense que je vais changer parce qu’elle a frôlé la mort, autant oublier. Le calme revient doucement me laissant somnoler un petit instant, mes paupières se soulèvent quand elle reprend la parole, la regardant sans répondre de suite. Si je vais bien ? J’en sais trop rien, trop de choses me tapent sur le système et ça joue forcément sur mon humeur. « Ce n’est pas ta faute. » M’occuper de Neji ou avoir moins de temps pour moi ne fut pas le problème, c’est seulement que durant ce temps qu’elle a passé à l’hôpital il y a eu des moments de doute et faut que je les surmonte pour ne pas être sur la tension en additionnant problème sur problème. « J’ai juste l’impression d’avoir trop de choses à régler et à supporter, je préfère quand je n'ai rien besoin de penser. » C’est mieux en effet, surtout pour moi. « Toi aussi tu penses que c'est une erreur de ne plus jouer ? » C’est ce que tout le monde pense sans se soucier de ce que je ressens vraiment.

TENUE †« Tu t’attendais à quoi ? » Je fis une moue un peu boudeuse avant de lui chatouiller le ventre. « A un homme un peu plus assagit et grandi. Tu changeras donc jamais sale moche. » Dis-je en riant un peu. Mais ma foi, s’il changeait, ça ne serait plus le Sasuke que je connaissais. Depuis tout ce temps… En tout cas je ne voulais pas qu’il souffre ou autre par ma faute. C’est vrai que je l’ai laissé longtemps pour s’occuper de tout, et ça n’a pas dû être facile pour lui… Je m’en veux un peu, mais je ne peux rien y faire. D’où le fait que je lui demande, concrètement s’il allait bien ou pas. « Ce n’est pas ta faute. » Je le regardais avant de détourner le regard. J’y étais en partie fautive, et ça, il ne pouvait pas le nier non plus. Même si l’accident n’était pas de ma faute, je suis restée à l’hôpital pendant de long mois… Humectant mes lèvres, je finis par fermer les yeux en essayant de déculpabiliser un peu. Chose qui est loin d’être facile. « J’ai juste l’impression d’avoir trop de choses à régler et à supporter, je préfère quand je n'ai rien besoin de penser. » « C’est parce que t’as un cerveau trop petit pour tout gérer. » Je raclais ma gorge en lançant cette petite vanne. Quoi ? Faut bien lui rappeler sa situation aussi. Il ne se gênerait pas lui pour me le dire si les rôles étaient inversés. « Toi aussi tu penses que c'est une erreur de ne plus jouer ? » Surpris d’entendre ce genre de question, je compris alors quel genre de préoccupation il avait. Soupirant, je me tournais pour m’allonger sur le côté. Le regardant je passais brièvement une main dans ses cheveux avant de venir poser ma tête sur son épaule. « Et toi ? Que penses-tu sur le fait de ne plus jouer ? » C’était lui, qui devait y répondre. Je sais que le basket était toute sa vie, mais il avait trouvé une nouvelle voie. « Est-ce que ça te manque ? T’as pas à te remettre à jouer, si ce n’est pas ce que tu souhaites. Les gens sont égoïstes s’ils te font culpabiliser. » Ajoutai-je doucement. « Qui t’a dit que c’était une erreur ? »

TENUE † Un homme assagit et grandit ? Ok là faut qu’elle arrête de rêver tout de suite. Je ne suis pas du tout ce genre de mec et je ne compte pas le devenir d’ailleurs. Mon caractère de sale con me convient parfaitement et je n’ai aucune envie d’être plus mature ou gentil, rien que ça, ça ne colle pas avec ma personnalité et je suis sûr que malgré ses mots elle n’en pense pas moins. Enfin, on ne peut pas dire que je sois immature en fait, je sais parfaitement m’occuper de Neji et de mes propres affaires, certaines situations m’ont forcé à grandir et à prendre ma vie en main, mais ça ne signifie que ça m’a changé pour autant. « Et le sale moche il t’emmerde. » Enfin bon, concernant le reste, je ne suis pas aussi salaud pour rejeter la faute sur elle. Je n’ai jamais pensé que Sakura était fautive ou quoi que ce soit, ce que je lui dis sans hésitation, elle n’a pas à se sentir coupables ou autres. Ce sont les aléas de la vie, il y a des choses qu’on ne peut éviter et faut savoir gérer la situation en conséquence, au moins elle est vivante et c’est tout ce qui m’importe, même si je ne le dirais pas de vive voix, ce serait trop sentimental à mes yeux. Je finis par lui confié ce qui me fait chier, penser, gérer ses pensées, je ne suis pas fait pour me prendre la tête. « Je vais te mettre un coup de cerveau tu vas voir s’il est trop petit. » Peste. Je soupire, puis parle du basket. Je me demande si elle aussi pense comme les autres, certes c’est ma vie, mes choix, mais j’en ai assez que cela revienne sans cesse sur le tapis, comme si je n’étais bon qu’à ça... Certes j’étais bon, mais c’est fatigant d’être toujours poussé vers quelque chose qui nous a blessés, le sport m’a réellement mis KO et je déteste cette sensation, je ne veux jamais ressentir un truc pareil, la honte, la déception, la trahison, en une soirée je me suis pris tellement dans la gueule que même après quelques années après j’ai encore l’amertume de cet instant qui n’a pas disparu. Moi ? Je soupire de nouveau sans trop savoir quoi répondre. « Je ne sais plus. » C’est justement ce qui me rend dingue. « J’ai joué pour Reon il y a quelque temps, j’ai retrouvé certaines sensations bien que je ne sois plus aussi doué. » Commençais-je avant de continuer. « Par moments j’aimerais oublié totalement que j’ai pu être basketteur et ne plus avoir envie de jouer. » Malheureusement je ne sais pas où j’en suis vraiment avec ça. « Un de mes Kohai a été assez violent dans sa manière de me juger, on était pourtant proche avant. » Avouais-je en y repensant, mais maintenant je suis juste un connard à ses yeux qui ne font que fuir. « Puis Reon. » Mais lui c’est différent. C’est lui qui me fait le plus hésiter. Il m’en a même fait son dernier souhait avant de mourir, sérieusement. J’imagine qu’il me connaît mieux que je ne me connais moi-même pour me pousser ainsi à rejouer, seulement pour l’instant je n’ai pas encore pris conscience de ce que je désire vraiment et tout ça, tout ce qui se passe autour de moi et les paroles que j’entends me font remettre en question ma vie, mes choix, me retournant doucement le cerveau sans trop savoir où j’en suis, comme quoi je peux avoir des doutes moi aussi.

TENUE † « Je vais te mettre un coup de cerveau tu vas voir s’il est trop petit. » Je riais légèrement avant de tirer sur la couette pour cacher plus ou moins mon visage. La douceur du drap me fit frissonner. L’odeur de la lessive mélangée à celle de Sasuke était agréable, et avait le don de me réconforter. « Tu risquerais de te faire une commotion cérébrale, n’essaie pas. » Je le taquinais, pour ne pas changer, mais c’était ce qui était agréable dans notre amitié. Soupirant longuement je me tournais sur le côté, en gardant les yeux fermés. A dire vrai, je pourrais presque m’endormir ici. Mais ses inquiétudes sur le basket me surprennent. Depuis quand il se pose ce genre de question ? Ça faisait des années qu’il ne s’en posait plus pourtant. Alors je trouvais ça bizarre. Je n’aimais pas voir Sasuke dans cet état. « Je ne sais plus. J’ai joué pour Reon il y a quelque temps, j’ai retrouvé certaines sensations bien que je ne sois plus aussi doué. » C’est comme de tout, on se rouille, on vieillit, on ne peut plus être aussi parfait qu’avant, surtout quand ça fait longtemps qu’on a arrêté un sport en particulier… Je l’écoutais parler, de son envie, de son kohai… De Reon… C’était un homme mystérieux pour moi, c’était son meilleur ami, mais il n’en restait pas moins, que je le trouvais très bizarre… Et puis, pourquoi il faisait une telle demande à Sasuke ? En sachant pertinemment combien il en a souffert ? Je trouvais ça tellement égoïste. Je me redressais pour m’assoir sur le lit. Jambes croisées en papillon, les mains sur le buste de mon meilleur ami. « Ton Kohai est stupide. C’est le coup classique de la jalousie. Tu ne joues plus, alors il ne peut pas prétendre te battre ou être plus fort que toi. » Je lâchais un faible « tss » avant de masser doucement son corps au travers des draps. « Et Reon ? Pourquoi il t’a demandé de jouer ? Je le trouve cruel, tu as tellement souffert… Autant que tu t’y remettes si toi tu en as envie… » C’est sûr que sa carrière de professionnelle est brisée… Que ça ne sera plus jamais pareil, m’enfin… Je trouve ça méchant.

TENUE † Une commotion ? Elle était sérieuse . Je la juge en souriant intérieurement de sa repartie, en fait je n’avais pas vraiment le moral à cause de ce qui s'était passé, j’étais perdu et je pense que Sakura et une oreille attentive, tout comme je l’ai écouté par le passé quand elle avait besoin, je sais que derrière nos chamailleries quotidiennes et notre façon de se rentrer dedans en permanence, elle pourrait me répondre franchement en donnant son avis de façon neutre. Je n’ai pas détesté jouer au basket, ça fait maintenant trois ans que j’ai totalement arrêté le sport, ce n’est pas comme si c’était il y a dix ans, mais depuis j’ai totalement renié ce que j’aimais, ce que je faisais, je n’ai plus touché à la moindre balle jusqu’à récemment et la demande de Reon, ça m’a affligé malgré moi, tout ça me mettant en colère, je ne suis pas quelqu’un de calme ou qui peut facilement se modérer donc je sais que ça finira par sortir et exploser et surement plus tôt que je ne le pense. Me confiant à Sakura je la regarde quand elle se redresse pour l’écouter. Peut-être qu’elle a raison pour mon Kohai, mais il était frustrant, parler de mon meilleur ami ou encore me sortir que j’avais la grosse tête, j’ai beau être un enfoiré et l’assumé, quand il est question de basket j’étais un joueur qui savait jouer en équipe, j’étais doué, mais je n’ai pas prétendu que les matchs étaient gagnés seulement grâce à moi... J’enviais les joueurs pour mon talent et ils m’ont éjecté, ça continue même après que j’ai arrêté, ça commence à me donner des envies de meurtre. « Il me voyait comme un but à atteindre, un senpai qui pouvait partager la même passion, je pense qu’il s’est senti trahi parce que j’ai fui. » Comme un lâche d’après ses paroles. Peut-être bien, mais personne n’est capable de se mettre à ma place ou de savoir ce que j’ai ressenti, alors qu’ils aillent se faire foutre. « Il n'a pas pensé que c’était égoïste je pense, mais j’ai envie de l’attraper par les épaules et le secouer comme un prunier. » Dis-je en mimant les mouvements avec mes mains. Je sais qu’il passe une sale période, mais je sais aussi que c’est dur de se faire entendre des « dernières volontés » alors qu’il devrait juste profiter de la vie, cet idiot. « Bref, ils me blasent tous. » Concluais-je en grognant de mécontentement.

TENUE † « Il me voyait comme un but à atteindre, un senpai qui pouvait partager la même passion, je pense qu’il s’est senti trahi parce que j’ai fui. » Fui ? Je ne trouve pas que Sasuke ait fui. Il a fait ce qu’il a pu, c’est clair, et avec les scandales qu’il a subit alors qu’il n’avait rien commis… ça pouvait aussi se comprendre. Les gens pouvaient être cons franchement. C’est blasant… « Il devrait plutôt se réjouir. Maintenant il n’a plus de senpai devant lui. En général les gens sont contents quand ça arrive… Et puis tu n’as pas fui. » Ajoutai-je pour relever la fin de sa phrase. « On t’a pas laissé le choix, c’est totalement différent. » Fallait pas qu’il se pense coupable de ce genre de chose. On l’avait fait partir. Ce n’était pas pareil. Et puis Reon qui s’y mettait. C’était quoi son souci à lui ? Il ne voyait pas que Sasuke en avait énormément souffert ? Pour un meilleur ami, il craint pour le coup… « Il n'a pas pensé que c’était égoïste je pense, mais j’ai envie de l’attraper par les épaules et le secouer comme un prunier. » Je pouffais en le voyant faire. « Bah fais-le. Secoue-le. Si tu ne le fais pas je le ferai pour toi si tu veux. » Après tout, on ne se connaissait pas réellement lui et moi… Alors je pouvais bien me le permettre, ça changera pas ma vie s’il me déteste. « Bref, ils me blasent tous. » Je le regardais avant de me tourner vers lui. Montant à moitié sur son corps, je pinçais doucement ses deux joues pour le taquiner. « Y’a que moi de sympa avec toi héhé. » Bon pas tout le temps, mais au moins je n’étais pas chiante sur sa vie privée. Je m’amusais quelques secondes avec son visage avant de le libérer. « Sasuke… » Je le fixais, longuement, laissant le silence s’installer. L’ambiance semblait pesante. Enfin pour moi. Je le fixais avant de racler ma gorge. « Tu veux bien me faire une fille ? » Mon ton était très sérieux. Je raclais à nouveau ma gorge. « J’ai envie de pouponner une fille et puis… J’ai vraiment envie d’un second enfant… Dis oui, s'il te plaît. »

TENUE † On ne peut pas dire que je sois du genre à me sentir coupable ou encore à faire quelque chose pour les autres, seulement je ne comprends cette façon de me dire que j’ai fui moi non plus. Certes, j’aurais pu continuer le basket même après avoir été viré de l’Équipe nationale, mais avoir été accusé d’un crime que je n’avais pas commis et surtout de dopage, je n’avais pas vraiment d’option pour rebondir, les gens se faisaient déjà une opinion sur ma carrière et mon talent, quelque chose de « truqué » et tous mes efforts ont été mis à néant ce sois là, perdant mon rêve de vu, mais aussi une part de fierté, car ce que je faisais était jugé faux, moi-même je n’étais pas entendu et écouté, quel autre choix avais-je ? J’étais blessé et je ne voulais pas combattre un mur. Je suis content que Sakura me dise que je n’ai pas fui et qu’elle me soutienne. « Tu as raison. » Concluais-je simplement. Pour Reon je sais que ce n’est pas sa faute, il est dépassé par les évènements, mais je vais le lui dire, assurément. « Je vais le faire. » ça aura plus d’impact avec moi. Sympa ? Je souris tellement ça sonne faux, mais d’un autre côté c’est vrai qu’elle ne me parle pas de ma carrière ou de ma vie privée, c’est une bonne chose. Soupirant, je ferme les yeux, jusqu’à ce qu’elle dise mon prénom, la regardant j’attends qu’elle continue ce qu’elle a à dire sans me douter de la bombe qu’elle est sur le point de lâcher. Mes yeux continus de la fixer quand c’est fait... Buguant un peu sur sa manière de me demander ça. « Tu te fous de ma gueule ? » C’est peut-être pour me faire penser à autre chose ? J’imagine pas qu’elle soit sérieuse là. « T’es sérieuse ? » Elle semble l’être en tout cas. « Et je fais ça comment ? » Non parce que je compte pas coucher avec elle jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte d’une fille.

TENUE † Sasuke semblait perdu, c’est bien pour ça qu’on discutait et que je lui donnais mon point de vue. On était comme ça, surtout depuis qu’on vivait ensemble. On discutait et on essayait tant bien que mal, de se remonter le moral. Pas besoin d’avoir un amoureux pour faire ce genre de chose. Je trouve que l’amitié aussi peut avoir ce genre de chose. Et on en était bien la preuve. Et c’est ce matin, que j’ai décidé de lui demander quelque chose, du moins, je lui susurrais l’idée. Je ne sais pas quelle allait être sa réaction ni autre, mais j’avais bien envie d’en discuter calmement avec lui. Et il faut dire qu’avec la tête qu’il tire, je ne sais pas trop quoi en penser. Bon, je venais de lâcher une bombe aussi… « Tu te fous de ma gueule ? » Je pinçais mes lèvres en le regardant. Il avait l’air tout chose. Bon… « T’es sérieuse ? Et je fais ça comment ? » A cette question, je me mis à rire sans réellement le vouloir. « Enlève de suite cette pensée de ta tête ! Je ne coucherai jamais avec toi. » Rien que d’imaginer j’en avais la gerbe. Rah, non. « On peut faire ça médicalement. Un petit porno, un pot et hop, tu le donnes au médecin. » Je me relevais en croisant les bras sur mon buste. « C’est sûrement stupide, surtout venant de moi, qui ne voulais pas devenir maman. Mais au vu de ma vie, je ne suis pas prête de trouver un homme. Et puis je suis jeune et toi aussi. Alors je me dis qu’un second pour que Neji ne s’ennuie pas, serait bien. » J’avais pas très envie de faire d’autres gosses après trente ans moi. Ça serait bizarre en plus. Non ? Je ne sais pas trop en fait.

TENUE † On parlait de ce qui me tracassait et soudainement elle m’a balancé cette bombe comme quoi elle désirait un autre enfant. J’avoue que c’était inattendu, je me souviens encore comme c’était avec Neji, certes les choses ont changé depuis le temps et elle est devenue une véritable maman, moi-même je pense que je me débrouille très bien avec mon fils, que ce soit de sang ou non, ça n’a pas d’importance. Je n’ai jamais pensé à être père à la base, faut dire que moi et l’amour nous ne sommes pas très proches, je suis plutôt de ceux qui s’éclatent le temps d'une nuit juste pour le sexe et bye-bye. Je suis beaucoup plus fidèle en amitié, même quand ça peut être de véritable prise de tête. Dans tous les cas ma réaction ne se fit pas attendre longtemps, je pensais vraiment qu’elle se foutait de ma gueule, je n’y connais pas grand-chose à tous ses moyens médicaux et je n’avais pas l’intention de coucher avec ma meilleure amie, donc j’attendais des explications pour savoir comment je pouvais faire, surtout pour lui donner une fille, on pouvait choisir le sexe de l’enfant ? Qu’est-ce que c’est ses conneries. « Crois-moi, je ne le ferais pas non plus, même si tu étais la dernière femme sur terre. » Je vous jure. « En clair tu veux mon sperme ? » Dis comme ça c’est plus clair non ? « Si j’ai juste à me branler... » Mais franchement, je sais pas. Un enfant c’est déjà des responsabilités, alors un second, pour ma part je pense qu’il fallait quand même qu’on y réfléchisse ensemble et qu’on n'agisse pas bêtement. « Tu as déjà un enfant, certain n’a pas cette chance. » Je ne dis pas ça pour la dissuader particulièrement, mais plutôt parce que si elle compte trouver l’amour avoir des enfants avec elle pourrait l’empêcher de profiter pleinement. « Tu y as bien réfléchis ? Si c’est juste pour que Neji ne s’ennuie pas c’est un peu faible comme raison non ? » Il a surement des copains pour jouer ce rôle. Enfin bref, je suis un peu perdu, j’étais encore dans mes propres prises de tête et là elle me demande d’être papa, vraiment cette fois. Normal que je me questionne. « Puis tu comptes vraiment me faire supporter encore tes humeurs des neufs mois ? » Je ne sais pas si j'en suis capable. Je ne suis pas quelqu'un de patient merde.

TENUE † « Crois-moi, je ne le ferais pas non plus, même si tu étais la dernière femme sur terre.» Je levais les yeux au ciel. Heureusement que je ne me vexais pas rapidement. Mais de toute façon, je pouvais comprendre son ressenti. Il serait le dernier homme sur terre, que ça ferait bizarre de me dire qu’il fallait que je repeuple la terre, avec lui. Du moins, en passant par la case officielle de la reproduction humaine. Rien que d’imaginer j’en avais des frissons. Ah non, berk. « En clair tu veux mon sperme ? Si j’ai juste à me branler... » J’hochais la tête. Y’a pas plus simple. Enfin, je pense ? Je n’en sais rien. Mais je ne préférais pas imaginer. « Voilà, c’est ça, juste… Ta semence, là. » Ce truc que les hommes sortaient de leur engin, quand ils font l’amour. C’est dégueulasse. Ok fallait bien un système pour faire des bébés, mais quand même. Faut avouer que c’est berk. « Tu as déjà un enfant, certain n’a pas cette chance. Tu y as bien réfléchis ? Si c’est juste pour que Neji ne s’ennuie pas c’est un peu faible comme raison non ? » Je le sais, je suis parfaitement au courant de tout ça… Mais … Voilà. C’est compliqué dans ma tête. « Je ne peux pas mettre de robe à Neji. Je ne peux pas non plus lui faire des couettes, ou le maquiller plus tard. » Je regardais Sasuke, en sachant très bien, qu’il ne me laisserait jamais faire ça avec son fils. Du moins, lui vivant et sur cette terre quoi. « Puis tu comptes vraiment me faire supporter encore tes humeurs des neufs mois ? » Je me relevais avant de m’étirer. « Oh ça va. Je vivais chez Berry à l’époque de ma première grossesse, c’est lui qui a chargé, pas toi. » Bon, disons que c’est Berry qui a chargé le plus, face à Sasuke. « Bon on en reparlera plus tard, mais pense-y, d’accord ? Toi, moi, une fille. Des couettes et des robes roses bonbons. » Je levais mes pouces en l’air avant de quitter sa chambre. Sasuke fallait le cuisiner longtemps. Ça ne servait à rien d’insister maintenant.