Encore une fois, l’insomnie me gagnait rapidement bien que je me sentisse épuisée. Dès que je fermais mes yeux, je revoyais, encore et encore, Jaxon recevoir cette balle droite au cœur. Son sang sur mes mains et son dernier souffle donné, je revoyais ses yeux devenir aussi vide qu’un fond de bouteille. Je croyais que cette expression était exagérée, mais non. J’aurais cru être capable de surmonter seule tout ça, mais ce n’est vraiment pas le cas. Ce soir, j’en avais assez de tout ça. L’alcool ne m’aidait en rien à me détendre, je pris donc une pilule d’ecstasy et m’endormait pour 2 heures avant de me réveiller à nouveau. La crise de nerf m’envahissait, voyant bien que l’envie de tout arrêter ne partait pas. Je me levais de mon lit, ne prenant même pas la peine de changer mon pyjama et sortit de mon appartement miteux. J’allais finalement le faire. Là, maintenant.

Je marchais tel un zombie au travers des rues. Sous l’effet de l’alcool et de la drogue, sans compter du manque de nourriture dans mon organisme, je ne savais vraiment pas comment je tenais debout. J’étais probablement déterminé à en finir, me débarrasser de cette souffrance. J’en avais finalement assez de me faire souffrir. J’avais beau être en colère contre la vie, d’essayer de me venger, mais je réalisais bien que ça ne servait à rien. Je me vengeais sur des gens innocents et ma culpabilité me rongeait davantage. Mais je continuais quand même à faire du mal autour de moi. J’étais tellement perdue. Soupirant, je passais devant le magasin de musique, ne réalisant pas qu’il y avait quelqu’un. Mon but était d’arriver à ce pont qui se situait à plusieurs mètres encore. Lentement mais sûrement, je me rendais là où je voulais être et me penchais sur le bord, trop faible pour y monter. Vite fait, je pensais à m’y lancer tout simplement en balançant mon corps vers l’avant. Puis, je vis mon reflet tout en bas. À peine je le voyais, mais je me rendais compte à quel point j’avais tout fait foirer. Je me levais donc sur la pointe de mes pieds, posant mon corps sur le rebord et commençait lentement à glisser.

« Paroles»

Tokyo…. Ils étaient définitivement installés dans cette ville. Ils n’étaient pas ici seulement de passage cette fois… Il a toujours préféré Londres, mais il avouait que Tokyo était une ville vivante comme il les aimait et qui appréciait le bon son. Leur magasin était installé dans le quartier chaud de la capitale du soleil levant : Shinjuku. En soit, le quartier était branché et pleins de jeunes y grouillent à tout heure de la journée, la nuit bref… Il avait décidé de les accompagner au Japon, car depuis son expérience de départ d’une année au Canada pour essayer de percer dans la musique, il avoue que ses parents lui ont manqué même si, en réalité il voulait revenir à Londres triomphant alors, qu’il a tout simplement raté une chance de sa vie.. Au moins, cela lui aura donné le goût et l’expérience de l’aventure et de l’indépendance. Il était comme l’un de ses pères, solitaire et indépendant, fier, chieur.. Ouais.. Au final à se demander si celui-ci, ne lui avait pas refilé tous ses défauts. Ce soir, il avait décidé de rester plus tardivement dans la boutique, en disant à son père qu’il fermerait bien derrière lui. Cela lui arrivait souvent à Londres de rester très longtemps à l’arrière boutique pour jouer, composer. De plus, il sait aussi que son second père attendait leur arrivée depuis Londres avec impatience.. Alors, il se disaient que tous les deux, allaient vivre une nuit sauvage. Il était en tournée avec son groupe, alors il n’avait pas pu les accueillir comme il se doit. Terminé les quelques aller-retour Londres/Tokyo. Il avait été à Paris quelques fois, comme il avait visiter la France, mais autant il aimait Paris autant ce bling bling l’avait blasé et lassé en même temps. C’était une ville romantique.. Sûrement un peu trop pour qu’il y accroche complètement. Trouver l’amour ? Il ne pensait pas qu’il le trouverait d’ici demain. Son seul amour c’était la musique comme on dit et puis, il avait envie d’essayer plusieurs trucs aussi… Après tout, autant il voulait faire carrière comme ses deux pères, il savait que les comparaisons entre les 3 allaient pleuvoir. Bon, pas que cela le dérangeaient vraiment même si, c’était plus pour lui-même qu’il voulait être juger et non pas parce que ses deux pères sont des as de la guitare et basse comme on dit.

Il s’étire, pense même à se faire à manger dans une salle emménagée et c’est là qu’il la voit… Cette fille.. Ils se connaissaient un peu.. Enfin, ce n’était pas la première fois qu’elle déambulait comme une âme en peine devant la boutique. Il ne connaît pas ses problèmes.. Toutefois.. Ce soir, en la voyant marcher ainsi, il eut comme un mauvais pressentiment. Raison pour laquelle, il éteint rapidement les lumières, ferme et la suit. D’ailleurs, c’est avec effroi qu’il la surprend en train de grimper sur le rebord d’un pont et son sang se glaça. Il se précipita en sa direction jusqu’à l’attraper fortement par la taille pour l’emprisonner dans ses bras, la faire redescendre de là et, une fois qu’elle avait les pieds sur le sol, il la retourne, l’agrippe fortement aux épaules et :

«NON MAIS CA VA PAS ?? LA VIE C’EST TROP PRECIEUX POUR LA JETER DE CETTE FACON !»

Le vent se leva lorsque j’atteignais le pont, fouettant doucement mon visage de son air froid. Je ne sais pas si c’était pour me réveiller ou pour me faire changer d’idée, mais j’avais déjà mon plan de fait. Je n’allais pas reculer. Pas cette fois. Étant au fond du gouffre, je ne voyais plus du tout clair, prête à arrêter de vivre maintenant. Cette soirée en particulier. J’étais à bout à ne plus dormir, à prendre de la drogue pour « essayer » d’oublier mon mal être, faire la misère aux autres parce que j’étais malheureuse, m’en prendre à certain comme s’ils étaient des punching-balls. Aujourd’hui, c’était assez. Après tout ce temps à me faire souffrir et à faire souffrir les autres, je ne méritais plus de continuer cette vie toxique. Je ne voyais aucune porte de sortie. Si elle était là, elle était bien cachée dans le noir, loin de ma portée.

Mon corps glissant lentement sur le muret de béton, je fermais mes yeux en me laissant de plus en plus glisser, sentant une larme glisser le long de ma joue. Puis, soudainement, je sentis quelqu’un m’agripper solidement par la taille. J’ouvris mes yeux en voyant la rivière s’éloigner de mon champ de vision jusqu’à complètement disparaître. Je me refermais sur moi-même dès que je sentis le sol sous mes pieds. Mon regard vide rencontra celui de ce jeune homme que je reconnaissais, le vendeur dans le magasin de musique. Je pris une respiration et une larme coulait à nouveau, roulant le long de ma joue. Je crois que c’était la première fois que je pleurais devant quelqu’un. J’étais vraiment au bout du roulot. Je ne savais même pas pourquoi j’avais fait autant de mal autour de moi. J’avais été tellement égocentrique et avec la rencontre d’Eun Mi, Soeul et Calli, je me rendais bien compte que je n’avais aucune excuse pour ce comportement. Je devais avouer que je me sentais mal à présent d’avoir passer ma tristesse et ma colère sur les autres. Le mal avait été fait, je ne pouvais plus rien y faire.

« Laisse-moi… »

J’avais dit ces paroles avec un ton bas, mon regard toujours aussi vide. Il ne comprendrait pas mes explications. Depuis la mort de mon défunt petit-ami, je ne faisais que m’enfoncer dans la noirceur et maintenant, j’en étais aveuglé, ne voyant aucune issue, aucune raison de rester en vie. J’avais attendu trop longtemps pour accepter de l’aide. Mais j’étais ainsi faites. Je ne voulais aucune aide. Et puis, j’étais tellement fâcher contre la vie que je ne voulais rien entendre. Alors voilà le résultat…

La vie était trop précieuse pour être jetée aux orties vulgairement comme cette connaissance s’apprêtait à le faire. Il savait que si ses deux pères apprenaient qu’il connaissait une Junkie en pleine dépression voire pire encore.. Il aurait sûrement les oreilles qui sifflent et autres et s’il y avait bien des personnes qu’il ne voulait pas décevoir, c’était bien eux. Sauf que là, c’était comme une urgence. Toutes les pores de sa peau criaient sa détresse.. C’est la raison pour laquelle, il avait décidé de partir à sa suite et fort heureusement, parce que bien qu’elle se déplace en titubant, hésitante.. Elle se penchait bien trop en avant au dessus de l’eau et le pire, ce fut quand elle grimpa sur le mur.. Pour lui, ce fut comme la sonnette d’alarme. Si, il ne réagissait pas maintenant, il est certain qu’il ne la verrait plus passer devant la boutique. C’était étrange, il ne la connaissait pas vraiment et pourtant, même s’il était au Japon que depuis quelques jours, il s’était déjà habitué à cette présence… Poussé par la peur, l’adrénaline que cette vision lui prodigue, il impose à l’aide de ses deux bras, une prise ferme sur cette fille qui ne pèse rien. Légère comme une plume. Le coeur battant.. A cause du fait, qu’il avait couru rapidement, mais plus encore, qu’il avait évité de justesse l’inévitable, il la retourne pour lui crier dessus. Il fut refroidi par ce regard sans expression.. Il était vide.. On aurait dit qu’il parlait à une coquille vide et brisée.. Finalement, c’était à se demander si sa conscience était encore là. Ses prises se referment un peu plus sur ses bras et il finit par dire, après avoir tenté de reprendre son calme.

  «Te laisser ? Désolé je ne veux pas qu’on m’accuse de non assistance ! Donc, pour ce soir tu vas rester avec moi. »

Son ton était si vide de sentiments tout comme son regard. Il ne sait pas ce qu’elle traverse, mais il n’a pas envie d’avoir sa mort sur sa conscience. On pourrait penser que Alexiel pense qu’à sa petite personne à cet instant, peut-être que c’était vrai, mais la « gentillesse » n’a jamais fait bouger quiconque. Il avait l’impression d’avoir une poupée de porcelaine entre les mains. D’ailleurs, pour ne pas arranger cette inconnue dont il ne connaissait rien, il décide de la soulever comme un vulgaire sac à patate, dont il posa l’estomac contre son épaule gauche pour la ramener à la boutique. Il valait mieux qu’il la porte ainsi pour l’obliger à le suivre et à s’éloigner de cet endroit avant qu’elle ne décide dès qu’il avait le dos tourné, de tenter à nouveau de mettre un terme à sa vie se foutant bien des regards étranges qui se posaient sur eux deux sur son passage.

L’effet de la drogue que j’avais pris commençait lentement à se dissiper, néanmoins, je gardais toujours cette envie d’en finir une bonne fois pour toute. Ce n’était pas parce que j’étais droguée à cet instant que je broyais du noir. Non. En fait, elle me permettait d’avoir enfin le courage de le faire, même si j’avais tendance à vouloir m’endormir en route. Peut-être est-ce que j’avais pris cette pilule d’ecstasy pour justement avoir une mort moins douloureuse ? Je me souvenais que je l’avais prise pour essayer de chasser les démons dans ma tête, de m’endormir profondément pour revoir, encore une fois, le soleil du jour. Rien n’avait fonctionné, alors j’avais pris cette fatale décision, ayant même laissé une lettre sur mon bureau dans ma chambre pour mes parents. J’avais pensé à tout, mais voilà qu’on me stoppa dans mon geste. Je ne bronchais que verbalement. Encore là, je n’avais même pas la force d’être autoritaire dans mes paroles. Tout m’importait peu. J’étais affamée, épuisée et mentalement éteinte. Ce n’était qu’une question de temps avant que mon corps ne s’affaiblisse de faim et de déshydratation.

Je baissais lentement ma tête face au jeune homme qui refusait de me laisser. Je ne dis aucun mot pour le contredire, me laissant porter sur son épaule tel un sac de patate que l’on trimbalait. Cette position me faisait mal à l’estomac, mais je ne dis rien. Je ne bougeais pas, voir même que je laissais mollement mon corps se pencher un peu plus dans son dos. Je ne réalisais pas à ce moment-là qu’on nous observait. Je n’étais pas vraiment présente, même si je répondais et comprenais les questions. C’était comme si j’étais détaché complètement. Oui. Détaché émotionnellement de mon propre corps et j’essayais aussi de m’en détacher mentalement, comme si je voulais me retrouver quelque part. Me morfondre. Me morfondre dans cette noirceur que j’avais moi-même créer. « Hmm… » Marmonnais-je en me sentant un peu balloté. Heureusement que j’avais l’estomac vide sinon, le pauvre aurait eu un cadeau sur son dos.

Si, elle ne lui avait pas répondu, ou plutôt, lui demander de la laisser mettre un terme à sa vie, il aurait pu croire qu’il avait en face de lui, une muette complètement perdue. Il sait qu’il pourrait se faire tirer les oreilles voir siffler, par ses deux pères, si l’un d’eux apprenait, qu’il avait ramené une junkie dans leur boutique ou s’en était même approché. Déjà que pour le tabac, son père Naoe a été très clair et strict depuis qu’il a sa garde. De plus, il risquait aussi que pour sa dope, elle tente de le voler, ou bien de le voler plus tard avec d’autres de ses amis ? C’était fort possible, toute fois, une personne qui était prête à se jeter d’un pont, il ne voyait pas trop la menace. Cette fille, ne pesait rien, il pourrait la contrôler assez facilement, si elle venait à tenter de l’agresser. Une balayette, un petit coup derrière la nuque et c’était finit pour elle. Il serait même prêt à téléphoner au commissariat. De toute façon, il n’était pas non plus un saint ou un ange.. La charité etc.. C’était bon dans les films, mais malheureusement, la seule vérité c’était ; Gentil = con. Aussi simple que cela. Quoi qu’il en soit, pour le moment, il fallait qu’elle mange. Heureusement, qu’ils avaient un coin emménagé pour ses enregistrements, mais pas seulement. Il y avait aussi une petite cuisine et une salle de repos pour que son père Naoe mange et dorme.

C’est ainsi, en trimballant cette fille qui était l’équivalent d’un sac à patate, sous divers regards qui passaient de l’étrange, à l’horreur ou bien curieux. Un petit sourire à une mamie, il se disait être heureux qu’elle ne semble pas se débattre. Et voilà qu’il sortit son trousseau de clé pour ouvrir à nouveau le magasin, qu’il referma derrière lui. Et de là, il monta à l’étage via des petits escaliers camouflés par une porte pour l’emmener et la déposer au sol arrivé à la salle de « vie ». De là, il lui présenta une petite table et un coussin, pendant qu’il se mit dans cette petite cuisine emménagée et équipée.

  «Assis toi, je vais te faire à manger. J’ai un creux, autant qu’on mange tous les deux non ? Par contre, ce sera anglais. Je suis sûr que tu as jamais mangé un repas anglais je me trompe ? »

Oui, Alexiel était certain qu’elle avait jamais mangé quelque chose d’anglais ou bien américain. Normalement, s’il était civilisé, il lui aurait demandé sa préférence, mais bon il avait vraiment faim de un et de deux, il était certain qu’elle ne lui répondrait pas. Ne la quittant pas du regard, enfilant son tablier, voilà qu’il fit rapidement un plat typique anglais. Il sortit des placards, des tranches de pain de mie, du bacon, de la bière et de la moutarde pour cuisiner le Welsh Rarebit sans oublier le fromage, et il décida de faire un autre plat plus complet le kedgeree, un riz au curry et au haddok. De là, on entendit simplement le crépitement des flammes, de ce qu’il faisait. Puis, il sortit de deux assiettes qu’il remplit de ce qu’il avait fait pour les poser sur la petite table.

  «Mange. »

La balade sur son épaule en mode sac de patate ne me posais aucun problème. J’avais complètement la tête ailleurs, comme si tout était au ralentit. Je remarquais les gens, mais je n’y portais aucunement attention. Je fixais plutôt le sol qui changeait de tant à autre de forme, ayant des fissures, puis quelques fois un peu d’éclairage, puis un papier. Bref, rien de bien divertissant. J’étais dans mon petit monde à moi. Même si j’étais positionner d’une façon inconfortable, mes yeux avaient tendance à se fermer en sentant mon corps se balloter un peu. J’avais l’impression d’être bercé. Après tout, C’était encore sous l’effet de la petite pilule magique que j’avais pris. Magique, ouais, pour combien de temps. Une heure ? Une demi-heure ? Et après ? Je me retrouvais à nouveau face à ma vie. La drogue ne servait que d’échappatoire et me détruisais ma vie, j’en avais bien conscience, mais je n’avais que ça. Enfin, c’est-ce que je pensais. Si j’arrêtais de me refermer sur moi-même et d’essayer de gérer tout ça seule, je serais en meilleure condition. Mes parents pourraient bien m’aider là-dedans, alors pourquoi je n’allais pas les voir ? Parce que. Voilà la seule raison que je trouvais. Parce que.

Arrivée à destination, je le laissais me monter à l’étage. Je n’avais même pas la force de penser à cet instant. Il aurait très bien pu m’emporter dans son endroit secret pour me faire ce qu’il voulait. Qui sait. À ce point où j’en étais, je m’en fichais. Mais à bien réfléchir, il ne semblait pas ce type de garçon. Il me posait enfin au sol, m’invitant à m’assoir à la petite table. Je m’exécutais comme une poupée, fixant complètement le vide, ne pensant à rien, ne faisant qu’écouter le son de la préparation de son plat. D’ailleurs, je n’avais rien dit à sa question. Je me contentais de regarder devant moi, appréciant l’effet du ralentit. Je soufflais doucement et, soudainement, des plats apparus devant moi. Combien de temps étais-je resté ainsi ? Je regardais la nourriture et regarda le jeune homme, le voyant plus clairement avec la lumière. Posant à nouveau mon regard sur la nourriture, je pris une petite portion du riz au curry et au haddok, mangeant très lentement.

« Pourquoi ? »

C’était ma seule question et le jeune homme allait sûrement comprendre ce seul mot. Pourquoi. Pourquoi faisait-il tout ça alors qu’on ne se connaissait que de vue ? Regardant mon plat, je sentais la nourriture me coincé dans la gorge, avalant bien difficilement. Je n’avais mangé que rarement dans les journées depuis un mois. C’était pénible pour moi maintenant de manger. Je soupirais et déposais mon ustensile près de mon assiette, abandonnant pour le moment.

Il se doutait que cela allait être difficile de manger. Après tout, si elle restreint autant son estomac, c’est normal, si elle prive son corps de nourriture. Toutefois, il préférait qu’elle mange un peu, dorme un peu et reparte. Il allait juste falloir qu’il envoie un texto à un de ses paternels pour dire qu’il rentrerait beaucoup plus tard que prévu. Il avait 23 ans, mais il faut croire que ces derniers pensaient toujours qu’il en avait la moitié de moins.. Voir 13 ans en moins alors qu’il est quand même partit une année dans le pays du sirop d’érable. D’un côté, il s’estimait vraiment heureux d’avoir de tels parents. Ce n’est pas tout le monde qui pouvait s’en pavaner. Quant à elle.. Il ne la connaît pas vraiment, mais il espérait malgré tout qu’elle ait des parents aimants comme les siens, quoi que vu dans quel état, elle se trouvait aujourd’hui, il se le demandait vraiment. Finissant de préparer deux plats typiques de l’Angleterre, il lui mit une assiette devant le nez. Avant de commencer à s’attaquer à sa propre assiette, il préféra l’observer silencieusement, jusqu’à ce qu’elle finisse par délier ses lippes et lui poser une question sensée, mais dont il ne prit pas la peine de répondre de suite. Voyant qu’elle s’était arrêtée de manger.

  «Manges à ton rythme. Je vais te faire un chocolat chaud pour que cela passe. »

Toutefois, si le ton était calme, le fond ne laisse planer aucun doute qu’il ne la laissera pas quitter cet endroit tant qu’elle n’aura pas rempli un peu plus son estomac. Il ne lui propose pas d’alcool, son organisme était déjà noyé de substances illicites. Autant, lui donner quelque chose de doux et de nourrisson. Après tout, les enfants de bas âge et les bébés, pour les nourrir on leur donnait bien un grand biberon de lait. C’était simple de faire un chocolat chaud, au moins, elle aurait cela en guise de dessert. Alexiel aimait bien le sucré, mais, il faudrait qu’il fasse d’autres études pour travailler soit le caramel ou bien le chocolat. Pour cela, il faudrait qu’il parte en France.. Peut-être un autre rêve à rajouter à sa liste tiens.. Toutefois, pour le moment, il préférait se concentrer sur son invitée surprise de la soirée. Qu’est-ce qu’il pouvait ajouter d’autres hein ? Pas grand-chose, pourtant, il reste malgré tout calme et décide de dos de donner son identité, espérant peut-être, que cela la décoincerait légèrement un peu.

«Murasaki Alexiel et toi ? »

C’était peut-être une manière un peu trop abrupte, mais bon il était comme ça Alexiel, il faut dire que ses pères lui ont soufflé beaucoup trop dessus et puis, il ne l’agressait pas non plus. Elle n’était pas obligée de décliner son identité non plus. Mais au moins, il pourrait mettre un nom sur le visage de cette jeune folle qui, a voulu sauter un peu plus tôt.

Rien ne passait dans mon petit estomac. J’avais ce haut le cœur qui me surprenait toujours à chaque fois que j’avalais de la nourriture. J’étais devenue anorexique sans le vouloir, d’une certaine façon. Cependant, aucun lien avec le poids. Je me trouvais bien assez maigre comme ça. Quoique j’étais devenue squelettique, s’en était affreux. Je soupirais doucement en regardant mon plat, abandonnant alors que je posais une question au jeune homme. Il ne me répondait pas. En fait, il me suggérait de manger à mon rythme et de me préparer un chocolat chaud. Cette fameuse boisson dont je buvais parfois avec mes parents lors des temps plus frais du Japon. Cette activité avait pris fin lorsque Jaxon est entré dans ma vie et je ne voyais plus mes parents depuis sa mort. J’évitais tout le monde, repoussant l’aide alors que j’en avais de besoin. Levant mes yeux sur le jeune homme qui arrivait avec le chocolat chaud, je me disais qu’il ne lâcherait pas le morceau. J’avais bel et bien besoin de cette personne têtue qui me ferais comprendre que je ne m’en sortirais pas seule.

« Merci… »

Je l’avais remercié faiblement, prenant la tasse chaude en buvant doucement le liquide chaud qui me brûlait l’œsophage, mais qui me faisait un grand bien. Je décidais donc de recommencer à manger, petit à petit sans forcer mon estomac probablement refermé sur lui-même. Je ne sentais pas encore la faim, mais c’était un début. Je réussissais à manger plus qu’à l’habitude. C’était déjà bien. Finalement, le jeune homme se présenta et je décidais de faire pareil, commençant à abaisser cette carapace que je m’étais forgée. Pour quelle raison déjà ?

« Maya… Saito Maya. »

Il ne semblait pas faire partit d’aucun gang, alors mon nom complet ne lui sonnerait probablement aucune cloche. Quoique les Yakuza étaient bien populaire dans les rues du Japon. D’ailleurs, je ne devais pas rester trop longtemps pour ne pas le mettre en danger. En tout cas, ce n’était pas mon intention. Il était mon sauveur après tout.

« Écoutes… je devrais y aller. »

Je me levais, titubant légèrement en soupirant de fatigue. Comment est-ce que je faisais pour me mettre sur mes deux pieds ? Dieu seul sait.

Même si elle ne finissait pas son plat, c’était déjà une petite victoire qu’elle mange comme on dit. Il faisait chaud, mais, il était certain qu’un chocolat chaud lui ferait le plus grand bien. Il fallait bien qu’elle se nourrisse tout en s’hydratant. Le lait n’était pas la boisson la plus hydratante qui existe, mais cela l’était plus qu’un café ou même un thé. La caféine on ne le sait peut-être pas, mais absorbe toute l’eau et déshydrate plus qu’elle n’hydrate. Il se présente pendant qu’il termine de faire fondre le chocolat dans la casserole, une fois que c’est fait il rajoute le lait dans la casserole faisant attention à ne pas le chauffer jusqu’à ébullition. Maya hein ? C’était vraiment un très joli prénom. Ses parents devaient l’aimer pour lui donner un prénom aussi affectueux.

  «Tes parents doivent beaucoup t’aimer. Pour te donner un prénom aussi joli. »

Il en était persuadé. Bien qu’il était aussi possible qu’ils lui aient donné ce prénom sans en connaître la signification, mais généralement, quand on donnait un prénom à son enfant, on cherchait souvent la signification. Il lui ramena et acquiesce à son « merci », pendant qu’il se mit à manger sa « tartine » de fromage. On ne peut pas dire que la cuisine anglaise soit riche comme la cuisine française ou d’autres pays. Faut dire que c’était assez particulier, ceci dit, il adorait l’Angleterre qui, comme les pays asiatiques ou du moins, la majorité avaient sûr garder leur culture, leur histoire, leur touche sans être totalement envahit par les autres cultures. Quand il la voit essayer de se relever, il se relève rapidement et la force à se rassoir. Il était hors de question qu’il la laisse sortir. Rien ne lui garantit qu’elle n’allait pas se jeter de nouveau du pont.

  «Tant que tu ne seras pas sobre et que tu ailles mieux, tu ne sors pas. Rien ne me dit que tu ne vas pas de nouveau tenter le saut de l’ange. »

Il essayait de faire un peu d’humour à cette situation des plus sérieuses. En même temps, il n’allait pas s’apitoyer sur son sort. Il la pensait juste égoïste de penser qu’à elle en vérité. Il ne dit pas qu’elle n’avait pas de raisons de vouloir mettre un terme à sa vie. Toutefois, si elle avait des parents, il serait préférable qu’elle aille les voir, car elle avait besoin d’aide.

  «Ne t’inquiètes pas, je me fiche bien de connaître tes raisons, mais te ruiner comme tu le fais.. C’est du gâchis. Tu es jeune et jolie, enfin, trop maigrichonne à mon goût. »

Ben quoi ? Autant être franc jusqu’au bout. Sûrement qu’elle devait plaire à d’autres. Seulement, c’était aussi sa façon à lui de lui dire, qu’elle devrait reprendre du poids et se raccrocher aussi à la vie.