TENUE † Entouré de ses amis et de leurs rires, Arthit était bien. Il profitait avec bonheur de son week-end de libre pour sortir avec ses anciens collègues au parc aquatique. Leur dernière sortie remontait à une éternité et cela lui faisait pas de mal de changer un peu d’air. Confortablement installés sur des serviettes étalées, ils faisaient passer les bières en se racontant quelques anecdotes diverses mais toujours drôles. Oui, vraiment, le thaïlandais était heureux en cet après-midi ensoleillé. Plus d’enfants à surveiller, rien pour venir le déranger, c’était parfait.

Il finissait justement de s’étaler sa crème solaire quand il invita les autres à faire de même. « C’est important. Sinon vous allez attraper des coups de soleil et ce ne sera pas bon du tout. » Comme toujours, son instinct de papa poule reprenait le dessus et il ne pouvait s’empêcher de prendre soin de tout le monde. Et puis, prendre soin de son corps était l’une de ses spécialités, il se devait de distribuer des conseils. Mais ses amis riaient, se moquant gentiment de son tempérament de "précieuse". Cette attitude rappelait à Arthit son défunt ami, Sora. Lui aussi ne pouvait s’empêcher de rire de ses manières. Il lui reprochait sans méchanceté sa tendance à tout surprotéger. Mais au final, ce n’était pas le cas, vu qu’il n’avait pas réussi à le protéger lui, son cher Sora.


Après quelques temps à se prélasser au soleil ou à jouer dans l’eau, l’envie de glace se fit très pressante. Chacun voulait se rafraîchir avec un peu de crème parfumée. Alors, toujours volontaire, Arthit se leva pour aller les chercher. Il avait besoin de s’occuper et bronzer ça allait bien 5 minutes. Surtout qu’il n’osait pas enlever son tshirt à côté de tous ses amis sportifs. Oui, il avait honte de sa petite bedaine sans l’once d’un abdo mais il s’était promis d’aller à la salle. Qui sait, un jour lui aussi pourrait faire le fier sur le bord de la piscine.

Toujours était-il qu’en chemin il aperçut une silhouette qu’il connaissait bien. Elle semblait toute seule sur le coup et il se dépêcha de la rejoindre. « Moe ! » Arrivant à sa hauteur, le surveillant posa une main sur son épaule et lui adressa un large sourire. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es venue toute seule ? » Cela l’étonnerait mais qui sait, peut-être devait-elle rejoindre quelqu’un, un petit ami par exemple. D’ailleurs, à quoi pourrait-il ressembler ? « Tu vas bien ? Toi aussi tu profites de ton week-end ? » Il était curieux de la manière dont elle occupait son temps libre. À vrai dire, il était curieux de beaucoup de choses sur elle mais il essayait de ne pas y penser. Après tout, même si les vacances d’hiver étaient loin et "l’accident" encore plus, il ne savait toujours pas sur quel pied danser avec ses sentiments. Il savait qu’il appréciait la jeune fille mais il priait pour que ce ne soit pas ce à quoi il pensait. Elle n’avait que 16 ans, il n’avait pas le droit de penser à elle de cette manière.

TENUE † Il faisait beau et chaud. C’était l’été, et au lieu de rester cloitré chez moi ou au dortoir, mes amies avaient fait des pieds et des mains pour que je vienne avec elles à aqualand. Paraît qu’on va s’amuser. Enfin, vu les boutiques qu’on fit juste avant pour s’acheter des maillots, j’avais plus l’impression qu’on y allait pour chasser le mâle qu’autre chose. De nous toutes, j’étais la seule avec un maillot plus ou moins potable. Momo avait même osé, le tangua, qui virait, en string. C’était Aqualand, il y avait des gosses non là-bas ? ça me mettait mal à l’aise. Mais je ne dis rien pour autant. si ça pouvait m’éviter de penser à sensei… Depuis quelques mois c’était … Je n’étais pas idiote, même si j’étais jeune, je savais ce que je ressentais. Et mes idées devenaient de plus en plus perverses et malsaine à son encontre. Le fait d’avoir touchée sa chose… N’arrangeait rien. J’essayais de l’éviter, de détourner la tête quand je le croisais à l’école. Bref, j’agissais comme une vraie gamine et c’est mal. Mais voilà… Je savais que je serais faible. Je m’étais même mise à dessiner des scènes osées en imaginant que c’était lui et moi. Voilà où j’en suis rendue. Il m’a fait devenir une perverse ! Après plusieurs attractions et une tonne de crèmes mises sur le corps, je finis par me reposer sur un transat. Ma peau avait pris des couleurs. Je n’étais plus blanche fantôme, mais rouge tomate, ou que sais-je. Me levant, je finis par aller m’acheter une glace. L’appel de la faim. Et de la gourmandise. « Moe ! » Cette voix… Me tournant, je le vis devant moi. Clignant des yeux, je sentis mon cœur s’arrêter. Comme dans les films. Il sortait de nulle part. Sa main sur mon épaule, mon corps devint bouillant. Le soleil ou lui ? On va dire le soleil… « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es venue toute seule ? Tu vas bien ? Toi aussi tu profites de ton week-end ?  » Je finis par sourire en le détaillant. Il était habillé comme les vieux. T-shirt pour cacher son ventre. Dommage. « Oui. Il fait beau et chaud, alors autant en profiter, et vous ? » Demandai-je en entendant des gens hurler au loin. L’attraction semblait battre son plein. Me tournant pour regarder, je souris quelque peu avant d’attraper sa main. « Sensei, venez on va la faire ! Ça a l’air trop cool ! » En fait, j’attendais même pas son avis, ni rien. Je l’enlevais. Etait-il venu avec quelqu’un ? Je n’en sais rien. Tant pis. Je me l’accapare. Rapidement, on était dans la file d’attente. De ce que je voyais, c’était une descente en bouée. On pouvait même être sur la même bouée. C’est cool. « Vous ne l’avez pas encore fait hein ? Je ne l’ai pas faite encore moi… »

TENUE † Répondant à son sourire, Arthit tentait par tous les moyens de rester focalisé sur son visage. Dans ce charmant bikini, Moe avait bien plus de peau découverte qu’à l’habitué et il devait faire de son mieux pour ne pas s’attarder sur ses cuisses ou sa poitrine. Il n’avait pas le droit, il était son professeur et surtout, ce n’était qu’une gamine de 16 ans de moins que lui. Il était temps qu’il se calme un peu. « Oui. Il fait beau et chaud, alors autant en profiter, et vous ? » Faisant une visière de sa main pour cacher le soleil qui venait dans ses yeux, le surveillant lui adressa un petit clin d’œil en souriant. « Pareil pour moi, je comptais prendre un peu de vacances. Mais qui aurait cru que je retrouverai des élèves jusqu’ici ? » Il disait ça pour rire évidemment. Après tout, il était très heureux de rencontrer Moe ici, même s’il peinait à contrôler ses pensées en sa présence.

« Sensei, venez on va la faire ! Ça a l’air trop cool ! » Surprit que la demoiselle lui attrape la main, Arthit n’opposa aucune résistance et la suivit sans rien dire. En réalité, il était presque certain d’avoir senti ses joues s’empourprer au contact physique mais il fit comme si de rien n’était. Il ne savait même pas où elle l’emmenait, priant pour que ce ne soit pas une attraction à sensations, n’en étant pas très friand.

Une fois dans la file d’attente, il adressa un large sourire à Moe et lança un coup d’oeil perplexe au toboggan qu’il apercevait. Hors de question de faire ça tout seul, il monterait sur la bouée avec Moe et ne la lâcherait pas du long. « Vous ne l’avez pas encore fait hein ? Je ne l’ai pas faite encore moi… » Il secoua la tête en rigolant un peu et lui ébouriffa les cheveux de la main. « Non, ne t’inquiète pas. À vrai dire, je n’ai fait pratiquement aucune attraction encore. » D’un regard presque fraternel – avec quelques nuances quand même – il observa la petite lycéenne, réalisant à quel point il ne pouvait rien lui refuser. Si jamais elle le découvrait, sûr qu’elle en profiterait un maximum. Qui ne le ferait pas ?

Vu qu’ils avançaient peu à peu et s’approchaient du départ, Arthit posa une main sur le poignet de la demoiselle, l’enserrant délicatement de ses longs doigts. « Tu es d’accord pour qu’on partage une bouée, n’est-ce pas, dis-moi ? » Pourvu qu’elle accepte car il ne se voyait pas du tout faire la chute seul.

TENUE † « Pareil pour moi, je comptais prendre un peu de vacances. Mais qui aurait cru que je retrouverai des élèves jusqu’ici ? » Il n’avait pas tort, mais au fond, le Japon est un petit pays, donc ça ne m’étonne pas du tout. Je suis sûre que je pourrais croiser d’autres gens que je connais ici. « C’est le destin. » Dis-je pour le taquiner. Bien rapidement, j’attrapais sa main pour le tirer vers une attraction. Il n’y avait pas grand monde qui attendait, et elle me tentait bien. J’étais toute excitée, et il me tardait d’être dans le manège. Je voulais sentir les sensations fortes. Oui ! Je lui demandais, tout de même s’il ne l’avait pas déjà faite. Vu que je lui imposais le délire. « Non, ne t’inquiète pas. À vrai dire, je n’ai fait pratiquement aucune attraction encore. » Je souriais longuement, contente de cette réponse. « Vous êtes venu ici que pour bronzer ? C’est nul. Va falloir remédier à tout ça. » Dis-je d’un ton un peu sournois, dévoilant alors le fait que j’allais lui faire faire plein d’attraction. Pour le coup, il n’allait pas y échapper. La file d’attente se diminuait au fil du temps. C’était bientôt notre tour, j’étais toute excitée. Je ne tenais pas en place. La descente avait l’air totalement démentiel ! Le sentant m’agripper le poignet, je me retournais vers lui. « Tu es d’accord pour qu’on partage une bouée, n’est-ce pas, dis-moi ? » J’arquais un sourcil. Aurait-il peur ? Je n’en sais trop rien. Peut-être qu’il trouvait ça plus marrant à deux que seul. « Ok. Venez pas pleurer si je vous fais mal dans les virages. » Dis-je en attrapant sa main pour le tirer pour qu’on récupère l’espace qui venait de se libére. Moins de deux minutes plus tard, on était devant l’homme qui gérait l’attraction. Je demandais une bouée pour deux. Elles n’étaient pas bien grandes mais ça ferait l’affaire. Le laissant monter le premier, je finis par me faufiler entre ses jambes, pour m’assoir dos à lui. Serrée contre lui, j’agrippais les poignées de la bouée alors qu’on se faisait rapidement emporter par le courant. La descente fut surprenante, je me surpris même à hurler et l’appeler pour qu’il profite à son tour du moment.

TENUE † « Vous êtes venu ici que pour bronzer ? C’est nul. Va falloir remédier à tout ça. » Un petit sourire gêné vint se poser sur les lèvres d’Arthit. Qu’avait-il dit déjà ? Qu’il était incapable de lui refuser une demande ? Cela venait encore de se vérifier. Lui qui n’était venu que pour profiter du soleil, du calme et de quelques bières, il se retrouvait embarqué dans une pseudo-course aux attractions. Sacrée Moe. Accepter tout ça alors qu’il détestait les sensations fortes, n’était-ce pas un acte de bravoure et de courage ? Puisse-t-elle un jour s’en rendre apercevoir. « Ok. Venez pas pleurer si je vous fais mal dans les virages. » Hochant doucement la tête, le surveillant laissa la demoiselle lui prendre la main pour rattraper le retard qu’ils avaient pris dans la file. Cela allait bientôt être leur tour et plus il observait cette grande descente en bouée, plus il se demandait s’il allait vraiment réussir à la faire. Dans le pire des cas, on l’autorisait à fermer les yeux, non ?


Assis dans la bouée, les mains bien accrochées aux poignets, Arthit sentait de fines gouttes de sueur commencer à couler de long de son front. Était-ce un mélange entre la chaleur ambiante et le stress qui montait ? Toujours fut-il que, quand Moe se plaça juste entre ses jambes, il n’eut pas d’autre choix que de déglutir lentement. Il avait légèrement oublié qu’elle se retrouverait collée à lui s’ils partageaient la même bouée. Alors certes, il n’allait pas se raviser au dernier moment pour faire la descente tout seul mais il n’était pas du tout à l’aise avec cette situation. Il sentait son épiderme s’échauffer au contact de sa peau et les battements de son cœur commencer à accélérer. Désormais, le thaïlandais ne désirait plus qu’une chose, qu’on les lance dans cet effrayant toboggan.

Durant tout le temps de la descente, Arthit eut véritablement l’impression d’avoir perdu pied avec la réalité. Les yeux fermés, il passa son temps à alterner hurlements de joie et de peur accompagnés de quelques lots d’insultes à l’égard de l’univers. Peut-être avait-il aussi appelé sa mère et Moe à l’aide. Mais c’était enfin terminé. Flottant tranquillement dans le bassin d’arrivée, le trentenaire reprenait son souffle en souriant à pleines dents. Au final, l’attraction valait le coup même s’il ne se sentait pas de la refaire un jour. « Ouawouh ! Que d’émotions… ça t’as plu Moe ? » Il lui semblait que c’était le cas mais il priait également pour qu’elle ne veuille pas en refaire une autre du style. Avec un peu de chance, elle leur choisirait un petit truc soft à faire pour décompresser un peu. S’extirpant de la bouée, il la ramena à l’un des chargés de l’attraction avant de rejoindre Moe. Là, il essora son t-shirt pour enlever le poids de toute cette eau accumulée et adressa un petit clin d’œil amusé à son élève. « Alors dis-moi, où veux-tu aller maintenant ? »

TENUE † C’était à nous. La bouée arriva. Le moniteur la tenait le temps que sensei monte dedans. J’attendais qu’il soit bien placé pour venir me loger entre ses jambes. C’est une fois bien assise et le dos contre lui, que je me sentis rougir. Parce que mine de rien. Ça me rappelait un peu la fois où j’étais tombée sur lui et que … Et que… J’avais touché… Sa chose. Je déglutissais difficilement. Les souvenirs remontaient à la surface. Pire, c’était pire qu’avant. Mes pensées, elles étaient tout sauf saine. J’avais des pensées un peu bizarre, même salace j’ai envie de dire. Il fallait que j’arrête de lire du hentai. Parce que là, ça n’arrangeait rien à ma situation. La descente me parut extrêmement longue. J’avais l’impression de tout gâcher de ne pas hurler ou quoi. Mais en fait, mes pensées m’envahissaient tellement que j’étais ailleurs sans réellement l’être. « Ouawouh ! Que d’émotions… ça t’as plu Moe ? » C’était terminé. Déjà ? Je clignais des yeux en hochant la tête. « Parfait, même. » Dis-je avant de me lever pour sortir de sur la bouée. Essuyant mon visage couvert d’eau, je le regardais ramener la bouée avant de le voir essorer son t-shirt. Il ferait mieux de l’enlever, ça serait bien plus pratique je trouve… « Alors dis-moi, où veux-tu aller maintenant ? » J’inspirais longuement avant d’attraper sa main, l’air de rien. « Suivez-moi. » Sans un mot de plus, je marchais dans le parc, tout en gardant sa main dans la mienne. Hormis mes amis, qui pourrait nous voir ? Personne. Enfin, j’osais espérer que personne de la royal ne soit là, car ça pouvait être interprété d’une façon qui n’est pas la bonne… Même si dans ma tête tenir cette main était ma pensée la plus innocente qu’il soit jusque là. Arrivant à l’attraction je souriais avant de le regarder. « Ça vous dit un truc plus lent ? J’ai pas encore fait cette petite balade, mais paraît qu’elle est bien. » C’était ni plus ni moins qu’un petit courant d’eau, tranquille, ou on pouvait flotter sur des bouées. Soit en solitaire soit en duo. De ce que je voyais, beaucoup de couple faisaient cette attraction. Sans attendre une réponse, je filais dans l’eau. Ce n’était pas profond elle m’arrivait au hanches. J’attrapais une bouée vide, pour deux avant de monter dedans. Je lui fis signe de venir à son tour. « Viens. »Je me permis de lui parler plus familièrement. « Je peux… Te tutoyer hors de l’école ? »