Petit Haru a bien grandi!

Cela faisait maintenant plusieurs minutes que Toshiro faisait les cent pas dans son appartement, pesant le pour et le contre. Il s’ennuyait à mourir et toutes les personnes qu’il avait espéré contacter se trouvaient injoignables, comme s’ils s’étaient donnés le mot pour le laisser dans sa solitude. Et dès lors qu’il arrivait enfin à joindre quelqu’un, on lui faisait bien comprendre qu’il ne tombait pas au bon moment non plus. Toshiro n’appréciait pas ce cadre bien trop carré, où les journées devaient respecter à la lettre les plans prévus ; sans nul doute il préférait la spontanéité. Ce jour-là, n’ayant pas de prorogatif particulier et n’ayant pas envie de trainer à l’agence, il souhaitait plutôt se changer les idées autrement. Il était heureux d’être de retour dans son pays natal, mais il était encore douteux sur certains aspects de sa vie et si tout semblait se mettre en place, il restait incertain de certains éléments. Il n’était pourtant pas du genre à s’inquiéter facilement, bien au contraire puisqu’il agissait sans réfléchir et sans toujours envisager les conséquences de ses paroles ou de ses actions. Mais cela ne l’empêchait pas, comme toute personne, d’avoir de petits soucis. Mais au lieu de s’occuper intelligemment de ses problèmes quand ceux-ci arrivaient, Toshiro préférait les mettre dans un coin de sa tête, empilant alors ses tracas les uns sur les autres jusqu’à implosion. C’était une méthode comme une autre mais qui ne donnait pas toujours de très bons résultats, à son grand regret.

Décidant de se défaire de toutes ses petites contrariétés qui a son sens n’avaient pas lieu d’être et qui le rendaient faible, il décida de rester fidèle à lui-même et de faire ce qu’il avait envie et ce, sans se poser davantage de question. Le visage de Nami était alors apparu dans son esprit… Il avait envie de voir la belle, celle qui avait toujours eu une place bien spéciale dans son cœur, même s’il ne l’avait jamais avoué à la concernée. Bizarrement, il faisait souvent des gaffes pour les autres mais le concernant, il savait garder ce genre d’information…. Bien que d’un autre côté, les réflexions qu’il tenait face à la belle ne le mettaient pas non plus dans de beaux draps. Sa maladresse avait plusieurs couleurs, visiblement. Essayant de contacter Nami sans succès, il décida de prendre sa voiture, ou plutôt, son dernier bijou légèrement cabossé, pour aller directement chez elle. Il n‘avait pas pris la peine de lui laisser un message, espérant lui faire une petite surprise en débarquant à l’improviste chez elle. Il ne se posa même pas la question de savoir si elle était présente ou non, arrêté dans son idée.

Ayant de bonnes manières, à sa propre grande surprise, il décida d’acheter un petit gâteau pour ne pas arriver les mains vides. Il en avait vu un qui semblait tout à fait adorable et plutôt bon d’après la composition mais il n’y jeta pas vraiment plus d’attention, optant pour celui-ci. Il ne s’était même pas rendu-compte que de petits chaussons en pâte à sucre était situé sur le dessus… Certainement un gâteau parfait pour une annonce de grossesse ou pour féliciter de futurs parents. Il paya, sans jeter un autre coup d’œil, fier de son achat. Et ce fut comme une fleur, sans même hésiter une seule seconde, qu’il frappa à la porte d’entrée de la jolie demeure de Nami. « Surprise ?  » S’entraina-t-il un instant, se demandant ce qu’il pouvait annoncer à la belle une fois la porte ouverte sur lui. Elle en devait pas se douter une seule seconde de sa venue. Il était fou de joie à cette idée !

Une chose était sûre, il ne s’attendait pas à tomber sur un beau jeune homme!
« Oh ?  »

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Petit Haru a bien grandi!

C'est très tôt que je me suis levé ce matin, pour promener Han solo et Dark vador, mes deux sharpey. Avec l'école et mon garage, je n'ai pas toujours le temps de les emmener faire un tour dehors, mais cette fois mon planning de la journée se résumait à ne rien faire d'intéressant. Pour aujourd'hui, c'est repos. En dehors des quelques messages amicales envoyé à Kamui, je n'ai embêté personne d'autre, ni même ma mère. En sortant ce matin, je l'ai embrassé sur la joue en lui souhaitant une bonne matinée, puis nos chemins se sont séparé. J'ai commencé par explorer le quartier, pour la énième fois depuis notre emménagement. Ensuite, c'est dans le parc d'à côté que je me suis perdu. Ayant prit une balle avec moi, je me suis amusé à la lancer pour que l'un ou l'autre me la ramène. Mes chiens sont dressés, ils ne sont pas agressifs et adorent jouer. Ils me rapportent la balle en remuant la queue et jappent pour que je la relance. Encore et encore. Parfois des enfants s'approchent, désireux de prendre ma relève et de faire courir les deux Sharpey. Dans ces moments-là je m'assois dans l'herbe avec un sourire et les observe. Ils sont adorable à tous vouloir s'éclater avec Han et Dark, pas comme les parents qui les surveillent de loin. à croire que je vais les kidnapper ! Le seul truc que je pourrais séquestrer chez moi, ce sont des voitures. Et pas n'importe lesquelles, évidement. à la fin de ma séance, j'ai rappelé les bêtes et salué les enfants, leur disant à la prochaine. Nous allons sûrement nous revoir un jour, quand je pourrais à nouveau sortir les fauves.

Sur le retour, j'ai croisé des tonnes de fille qui s'arrêtaient juste pour câliner et caresser mes chiens. Meilleur moyen pour draguer, bonjour. Elles sont toutes là à piailler, à me demander leurs noms, leur race, etc. Et moi, gentil jeune homme que je suis, je réponds avec une esquisse charmeuse. Elles rient beaucoup, du genre « il est mignon lui » mais me disent rapidement au revoir. Si j'en ramène une à la maison, ma mère me bute. Comment est-ce que j'arrive à toujours penser à elle alors que je devrais juste me préoccuper de moi-même ? Franchement, faudra bien qu'elle capitule un jour ou l'autre ! Je ne vais pas finir ma vie seul. Lâchant un gros soupir, j'ai continué ma route jusqu'à m'arrêter à la terrasse d'un café, pour me boire un thé glacé bien frais. La serveuse a été super sympa en apportant une gamelle d'eau à Han et Dark, qui l'ont vidé sans attendre. Après un beau pourboire, j'ai quitté les lieux et j'ai repris le chemin de retour à la maison. Voilà, une matinée qu'une banalité à faire peur. Et c'est ça à chaque fois que je sors mes monstres. Je devrais inviter Kamui, la prochaine fois.

De retour à la maison, j'ai lâché les chiens pour qu'ils fassent leur vie dans le jardin. Quant à moi, j'ai viré mes chaussures, mes vêtements et me suis dirigé vers ma salle de bain pour prendre une bonne douche. En sortant, ma mère n'était plus là. Je me doutais qu'elle était déjà parti avant même de rentrer à la maison, parce qu'elle a beaucoup de boulot. Je ne m'en plains pas, au contraire. Je songe déjà à préparer le repas pour son retour ... Mais quelqu'un frappe à la porte. Qui peut bien venir me déranger ? Les voisins ? Oh, ils ne s'embêtent pas à squatter notre résidence. Un ami ? à part Kamui, je ne vois pas qui. Bref, les cheveux encore humide et une serviette posée négligemment sur mes épaules, je m'en vais ouvrir. Oh ? Oh, quoi ? C'est qui ce type ... Avec une boîte dans les mains. Un gâteau ? Des pâtisseries ? Ce n'est pas le plus important à mes yeux, mais pour qui est-ce ? « Vous êtes ? » Demandais-je, dans un premier temps. Ma mère m'a apprit à ne pas agresser les gens dès le premier coup d'oeil, alors je fais mon raisonnable et lui donne une chance de ne pas m'agacer. Parce que je vois bien qu'il n'est pas là pour moi.

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Petit Haru a bien grandi!

La surprise pouvait se lire dans le regard de Toshiro qui était un instant resté interdit, les yeux posés sur un jeune homme. En toquant à la porte, il ne pensait pas que celle-ci allait s’ouvrir sur un jeune homme mais plutôt sur Nami alors l’étonnement était visible sur son visage. Ses sourcils se froncèrent légèrement alors que différents scénarios se déroulaient dans sa tête. Des cheveux humides, une serviette autour des épaules… Qui était ce jeune homme présent chez Nami et que faisait-il ici ? Il avait bien vérifié l’adresse et il ne s’était pas trompé ! Heureusement, son cerveau se remit finalement en marche et il reconnut les traits de ce visage, se souvenant de la photo que lui avait montré Nami quelques semaines plus tôt. «  Haruto ? » Ce n’était pas un inconnu qui était juste devant lui mais bel et bien le fils de Nami et si le changement l’avait surpris à travers une photographie, c’était encore plus impressionnant en ayant le jeune homme en face. Il n’y avait pas à dire, il avait vraiment changé et il était surtout, devenu un ravissant jeune homme qui devait certainement faire tourner des têtes !

L’étonnement de Toshiro se transforma bien vite en un grand sourire, à présent qu’il avait reconnu son vis-à-vis. Ayant connu Haruto alors que ce dernier était tout petit, Toshiro se sentait proche de celui-ci et se comporta naturellement, sans se douter qu’Haruto ne se souvenait plus de lui. Il était bien trop content de le retrouver pour prendre le temps de se présenter correctement, comme il aurait été plus intelligent de faire : «  Qu’est-ce que tu as changé ! Nami m’avait montré une photo, mais c’est encore plus frappant en t’ayant sous les yeux ! » Il s’exclama avant de poser une main sur l’épaule du jeune homme. «  ça me fait plaisir de revoir, après tout ce temps. » Il avait hérité de la beauté de sa mère, il n’y avait pas à dire, Nami étant une femme magnifique. Il l’avait toujours pensé même si bizarrement, il n’avait jamais été capable de lui dire en face sans dire un mot de trop lui valant des gestes violents en retour.

«  Ta mère n’est pas là ? Je suis venu avec un gâteau !  » Il continua, baissant les yeux vers le carton qu’il avait dans les mains. Il était impatient de se montrer devant Nami, espérant que la surprise allait quand même fonctionner même si ce n’était pas elle qui avait ouvert. D’ailleurs, était-elle vraiment l, car cela semblait bien calme à l’intérieur… Peut-être aurait-il du prévenir la concernée finalement ? C’était toutefois un peu tard pour y penser puisqu’il avait déjà montré le bout de son nez. Il gardait malgré tout le sourire, espérant pouvoir passer un petit moment avec Haruto. Depuis le temps, ils avaient du temps à rattraper ! Il avait plein de questions à lui poser, espérant pouvoir reprendre son rôle de tonton Toshi qu’il n’avait malheureusement pas pu occuper pendant de trop nombreuses années... Revoir Haruto lui faisait prendre conscience des moments qu’il avait manqué en quittant le Japon. Même s’il n’avait pas de lien sanguin entre eux, Haruto faisait partie de la famille qui s’était construit avec Dark Moon et il avait beaucoup de temps à rattraper tous les deux... Si le jeune adulte lui accordait ce temps, tout du moins…  

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Petit Haru a bien grandi!

Qui pouvait bien connaître mon prénom et débarquer chez moi avec une boîte à gâteau ? On dirait un prétendant de ma mère, l'un des nombreux que j'ai croisé dans ma courte vie. Aucun n'a tenu le coup face à moi, tous effrayé à l'idée d'avoir un fils par alliance dans mon genre. Si ce gars est un prétendant de madame Cavalone, il risque de faire le même chemin que tous les autres. Loin d'ici. Je lui laisse le bénéfice du doute, le scrutant d'un regard curieux mais pas trop. « Oui, c'est moi. Je vous connais ? » Dis-moi ton prénom, abruti ! Je ne peux pas faire plus subliminal ! Je continue de le fixer, devant la porte comme pour l'empêcher d'entrer dans MA maison. Et voir MA mère. Qui n'est pas là, soit dit en passant. Si j'avais un minimum de mémoire utilisable, je pourrais me souvenir de lui, mais non. Sa tête ne me dit absolument rien, rien de plus qu'un des infortunés coureur de femme que se coltine ma mère.

Son grand sourire n'est pas pour me rassurer, c'est à peine si je le comprends. Pourquoi sourit-il ? Parce qu'il me connait ? Mais ça m'agace de ne pas savoir qui il est, bordel ! Monsieur sonne à notre porte, me pointe du doigt et pense s'inviter comme ça ? Que nenni. Ma mère lui a montré une photo de moi ? Donc, il me connait d'avant ? Comment ? Je fronce les sourcils, songeant à une aventure passagère de ma mère. Elle n'a jamais parlé de ça avec moi, sachant que je n'acceptais pas facilement les hommes dans sa vie. « Comment vous connaissez ma mère ? » ça m'irrite peu à peu, de parler dans le vide. Il me répond pas totalement, c'est chiant. En plus il me touche ! Mes sourcils se froncent davantage, mon regard se faisant plus sombre. « Pas moi. » Fis-je clairement. Je ne suis pas heureux de le voir, ça ne me fait pas plaisir comme il vient de le dire. Un inconnu qui débarque par surprise fait rarement plaisir. Et je tiens à ce qu'il le sache.

Ma patiente est mise à rude épreuve avec cet homme. Même pas un nom et il quémande ma mère. « Elle a déménagé, je vis seul ici. » Je parle calmement, peut-être trop. Il va croire que je suis gentil si je ne le jette pas. Un gâteau ? « Merci. » Ce n'est pas un remerciement qui vient du coeur, je prends subitement la boite avec un sourire plutôt tordu et faussement sincère. à le voir, il s'attend à ce que ma mère se pointe et l'accueil les bras ouverts. Loupé, c'est son fils. La boîte à la main, je referme la porte avec le pied, pile devant lui. Je le laisse dehors, à la porte. à tous les coups, il va se remettre à sonner ou à frapper contre le battant. Je n'ai aucune envie de tenir compagnie à ce gars, surtout pas seul. ça aurait été pire avec ma mère, en fin de compte. Vaut mieux pour lui qu'il fasse demi-tour et retourne chez lui, plutôt que squatter là comme un désespéré. Un chien qui attend son os.

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Toshiro était tellement heureux de retrouver Haruto qu’il n’avait même pas pris le temps de se présenter convenablement, ayant l’espoir idiot que le jeune homme allait finir par le reconnaitre. Combien d’années cela faisait déjà ?! Toshiro ne préféra pas faire le compte, ça ne le rajeunissait pas et, il s’en voulait suffisamment d’avoir été si longtemps aux abonnés absents mais peut-être pouvait-il commencer à rattraper le temps perdu. S’il avait eu espoir de tomber sur Nami, il n’était finalement pas mécontent d’avoir retrouvé Haruto. Il avait toutefois encore du mal à s’è faire : Toshiro était encore plus impressionné maintenant qu’il avait Haru sous les yeux, il était devenu un très bel homme. Ça non plus, ça ne le rajeunissait pas… « Ne me dis pas que ta mère ne t’a pas parlé de moi. Impossible voyons ! Puis on a passé du temps ensemble quand tu étais tout petit » Toshiro chérissait ses souvenirs. S’il n’avait jamais eu le désir profond de fonder sa propre famille, cela ne l’avait jamais empêcher d’aimer les enfants et de passer du temps avec eux, essayant de les faire rire. Haruto avait eu la chance d’avoir une famille lorsqu’il était petit, et ce, même si mère l’avait élevé seule. Car finalement, les membres de Dark Moon avaient eux aussi été présents à leur manière. Ils avaient chacun pris une route différente par la suite mais le sourire du petit Haruto avait vraiment été une bouffée d’air frais. Sourire, que d’ailleurs, Toshiro n’avait toujours pas aperçu. Haruto était-il si peu entrain par son retour ? « Aw, quel caractère » Souffla Toshiro en comprenant que les retrouvailles n’allaient pas se passer comme il l’avait espéré... Ceci dit, peut-être qu’avec la présence de Nami, cela allait s’arranger. Toshiro demanda ainsi où se trouvait la mère de Haruto, gardant son sourire niais.

« Déménagé ? » Il répéta bêtement, surpris par cette réponse complètement inattendue. Il fronça les sourcils, comprenant finalement que son vis-à-vis se moquait de lui. Toshiro croisait souvent Nami à l’agence et il savait qu’elle n’avait pas déménagé et que surtout, son fils vivait avec elle. Et c’était bien Haruto qu’il avait sous les yeux alors oui, le jeune adulte se jouait de lui. Toutefois, Toshiro n’eut pas l’occasion de réagir, le gâteau qu’il avait dans les mains étant récupéré Haruto et tout à coup, il se retrouva la porte au nez. « Euh ? » L’ancien guitariste resta bête devant la porte à présent close, revivant la scène qu’il venait juste de se dérouler. Il n’avait rien dit de mal… il avait même été plutôt avenant avec Haruto… Peut-être un peu trop ? Il essayait de comprendre mais n’ayant pas la moindre idée de ce qu’il venait juste de se passer, il décida de sonner à la porte. Il n’allait quand même pas partir après être venu jusque-ici. Et si Haruto voulait s’amuser avec lui et lui mettre des bâtons dans les roues, il n’allait pas baisser les bras aussi rapidement. C’était l’occasion parfaite pour passer du temps avec lui et prendre de ses nouvelles.

Toshiro sonna à plusieurs reprises, voulant être sûr que le jeune homme revienne lui ouvrir la porte. Il pouvait continuer longtemps ainsi et il leva la voix pour se faire entendre également malgré cette barrière qu’était la porte fermée. « Dois-je appeler ta mère directement pour lui dire que son fils fait le timide ? Puis voyons Haru, je t’ai connu tout petit. Ne fais pas le timide ! » Il insistait sur la timidité, bien que conscient que cela n’avait rien à voir avec de la timidité. Toshiro ne comprenait pas l’attitude de l’adorable petit qui avait tant grandi... Etait-ce une simple plaisanterie ? Il ne lui était même pas venu à l’idée que ses intentions avaient été claires pour Haruto, et que les sentiments qu’il avait pour la mère de ce dernier n’était pas si innocents, même si celle-ci l’ignorait encore. « C’est Tonton Toshi ! Toshiro.  Dark Moon, tu te souviens ? » Il persévéra, prenant enfin le temps de se présenter. Enfin ! « Haruto~ ?  »
 

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Ma mère me parler d'un homme ? Elle a mit ... Quoi, hm ... vingt deux ans avant de me parler de mon père ? Alors d'un autre homme ! En dehors de mon parrain Kagetora, elle n'a pas souvent abordé ce genre de sujet avec moi. Sûrement en sachant que je n'étais pas compréhensif niveau « homme ». « Non, jamais. » Il s'attend à quoi ? Que je me souvienne des exs de ma mère ? Surtout ceux que j'ai fait partir en courant la queue entre les jambes ? Non, je ne me souviens même pas de leur prénom. Dark Moon, c'est une époque presque effacée de ma mémoire, ça date de si loin et j'étais si petit. Comment veulent-ils que je m'en souvienne? Que ce soit ce gars ou Tora, ou ma mère. Ils pensent tous que j'ai un cerveau sur-développé et que je ressasse ma vie depuis la naissance comme si c'était un bouquin que j'avais toujours la main et que je pouvais consulter quand ça me chante. Bah non, y a pas de mémo pour m'aider à me souvenir de toutes mes années d'enfance. à mon grand malheur, parce que je me souviendrais très certainement de cet étranger que je prends pour un fichu dragueur qui tourne autour de ma mère comme un abeille autour d'une fleur. Sauf que j'aime les abeilles, mais pas ce genre de mec lourdingue.

Quand il demande après ma mère, j'invente un beau et gros mensonge dans l'espoir qu'il s'en aille rapidement. Je suis loin de me douter qu'ils bossent au même endroit et que donc, il en sait autant sur moi ou ma mère. Mon mensonge ne marche pas, mais je ne laisse pas le temps à cet homme de le comprendre que je lui ferme la porte au nez après avoir récupéré la boîte à gâteau. Monsieur importun à la porte, je me dirige vers la cuisine pour ranger la pâtisserie au frigo. La poubelle aurait été bien aussi, mais ce pauvre gâteau n'a rien demandé. Sauf que ... La sonnette retentit dans toute la maison, excitant les chiens. Bon sang. Il est vraiment derrière la porte à abuser de la sonnette ? Juste pour m'énerver, j'en suis sûr. Je serre les dents, inspirant profondément pour souffler plus doucement. Calme Haruto, ce n'est qu'un démarcheur. Ce bougre a de la ressource ! De là à hausser la voix pour se faire entendre à travers les murs ... Appeler ma mère ? Je l'insulte dans mon coin, faisant demi-tour vers le porte.

Tonton Toshi de mes fesses ! Dark Moon ? J'atteins à peine le battant qu'il ne cesse de l'ouvrir. « Pourquoi tu es là ? » Lâchais-je aussitôt la porte ouverte et mon regard croisant le sien. « Je te préviens, ma mère n'est pas disponible. » Et j'entends par là qu'elle n'est pas prête d'être avec quelqu'un, pas tant que je serais là. « Tu veux rentrer ? Très bien, entre. » Je grogne, poussant grand la porte pour qu'il puisse entrer. Je me décale du passage, l'invitant à faire comme chez lui. « Retire tes chaussures avant d'entrer. » J'en ai oublié ma politesse, le tutoyant depuis que j'ai osé ouvrir la porte et l'inviter à entrer chez moi.

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La déception pouvait se lire dans ses yeux alors qu’il qui se rendait compte qu’avec son éloignement, il avait complètement disparu de la vie du jeune homme qui lui faisait face. Disait-il la vérité ou essayait-il de jouer avec ses émotions, lui aussi ? Pour autant, même s’il disait vrai, Toshiro n’avait aucun droit de se plaindre et d’en vouloir ne serait-ce qu’un instant à Nami. Il avait quitté le pays et ne lui avait plus donné de nouvelle du jour au lendemain, alors ce fut normal que la belle le mette de côté et ne parle plus de lui à son fils. Mais cela n’empêchait pas son cœur de se serrer même s’il pouvait mettre sa fierté de côté et comprendre. Il regrettait amèrement certaines décisions qu’il avait prise même si sur le moment, elles lui avaient paru judicieuses. Il avait commencé à se débarrasser de sa peine accablante le jour où il s’était réfugié en Corée du Sud. Ca n’avait pas été évident de prendre un nouveau départ mais au moins, il avait pu aller de l’avant et ne pas repenser au destin tragique d’un ami. « Je vais devoir remédier à tout ça… » S’encouragea-t-il à haute voix, ne souhaitant pas que Haruto lui échappe alors qu’ils pouvaient enfin passer du temps ensemble et rattraper toutes ces années manquées.

Malheureusement, Haruto n’avait pas l’air de partager ce souhait. Sans qu’il ne voie la scène arriver, Toshiro se retrouva soudainement devant une porte fermée, Haruto venait tout juste de lui fermer la porte au nez… Interdit pendant un court instant, il ne se laissa pas faire pour autant et décida de passer à l’action en espérant faire entendre raison Haruto. Il était hors de question que Toshiro face demi-tour, à la fois parce qu’il était fier mais surtout parce qu’il ne voulait pas abandonner. C’était fini d’échapper à la réalité lorsque celle-ci avait un goût amer. Insister s’avéra être une bonne technique car finalement, Haruto apparut de nouveau sous ses yeux et Toshiro ne put que sourire comme un idiot, content d’avoir réussi son coup. « Quel caractère, tu tiens bien de ta mère ! » Il commenta, avec un sourire malicieux alors qu’il revoyait des côtés de Nami dans le jeune homme. « Oui, j’ai bien compris… » La tête légèrement sur le côté, il fit le lien avec des paroles qu’avait prononcé Nami lors de leurs retrouvailles. Comme par hasard, les hommes qu’elle avait rencontrés avait tous fini par fuir… « Tu accueilles toujours aussi chaleureusement les amis de ta mère ? » Demanda-t-il innocemment avant d’entrer à l’intérieur. « Ça fait plaisir d’être aussi bien accueilli… » Haruto allait lui donner du fil à retordre, c’était évident et il se demandait si c’était vraiment prudent d’entrer à l’intérieur alors que Nami n’était pas présente…

« Je sais bien… » Ce jeune homme était vraiment quelqu’un ! Il ne lui faisait aucun cadeau et avait laissé tomber toutes marques de respect. Toshiro commença à faire la moue alors qu’il ne se sentait pas accepté du tout. Il avait atteint son objectif en entrant à l’intérieur mais il n’était pas à son aise, l’ambiance pesante. « Vous avez des chiens ? » Il décida de ne pas relever le manque de politesse, même si c’était difficile de ne rien dire. Néanmoins, il ne voulait pas se montrer trop intransigeant alors que la prise de contact était déjà difficile. Ainsi, il essaya de lancer des sujets de conversations plus safe, en commençant par les adorables bêtes. « Comment s’appellent-ils ? » Il regarda également autour de lui, pouvant s’avancer à présent qu’il avait ôté ses chaussures : «Ta mère a bon gout » Complimenta-t-il, avant de reprendre la parole : « Tu aurais pas quelque chose à boire ? » En attendant que Nami arrive (si tel était le cas, ce qu’il espérait de tout cœur), il allait avoir besoin de s’hydrater.

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Ignorant toute de cette histoire de groupe, de perte, de séparation, je ne peux savoir qui est ce Toshiro, ni ce qu'il veut ou attend en venant ici. je suis un peu froid et sec avec lui, en pensant qu'il veut juste draguer ma mère. Manque de pot, il tombe sur moi, le fils rebelle. Je ne lui fais pas de fleur juste parce qu'il semble connaître ma mère. Y a beaucoup d'homme qui disait la connaître et qui, au final, ne savait que son nom et ignorait jusqu'à mon existence. Ce Toshiro savait que j'étais là, c'est déjà un bon point. Il m'a « reconnu » de suite, alors que je ne sais absolument rien de lui. Ma mère a dû oublier de m'en parler ou alors elle pensait que ce n'était pas nécessaire. Si elle m'avait mit au jus, peut-être ne lui aurais-je pas fermé la porte au nez. Il va devoir prendre son mal en patience avec moi, je ne suis plus l'enfant gentil et serviable d'il y a quelques années en arrière. J'ai pris de l'âge, du plomb dans la tête et désormais je n'accepte plus aussi facilement les gens, surtout pas les hommes dans la vie de ma mère ou dans ma maison.

La sonnette retenti d'un coup et ne cesse de résonner dans la maison, mettant ma patience à rude épreuve. ne peut-il pas juste partir ? Je grogne dans mon coin, jurant et l'insultant alors que je me dirige à nouveau vers la porte que j'ai fermé deux secondes plus tôt. Pourquoi insiste-t-il !? N'a-t-il pas compris qu'il m'emmerdait ? Je continue de râler, la main sur la poignet. Il est bien décidé à camper ici, et avec un peu de chance, ma mère sera revenu qu'il sera toujours à la porte. Si je peux le faire fuir avant son retour, ça serait superbe. Je réponds à ses mots d'une grimace, m'écartant pour qu'il puisse entrer. De toute façon, il ne restera pas dix minutes. « Ami ? T'es juste un ami pour ma mère ? » Demandais-je, l'observant en biais. Qu'il me dise ou non, ça revient au même pour moi. Je ne le croirais pas à cent pour cent. Bon maintenant qu'il est là, autant ne pas le tuer trop tôt. « J'en suis bien ravi. » S'il croit que je vais m'en vouloir, il se fout le doigt dans l'oeil. C'est à ses risques et périls si il entre ici sans la présence ou la surveillance de ma génitrice. Voyons voir si ce n'est qu'un ami de ma mère ou un pauvre prétendant sans avenir.

Autant qu'il ne compte pas sur le respect et la politesse, ce sont deux choses que je n'accorde pas à tout le monde, comme ma confiance. Pour l'instant, il n'a ni l'un, ni les autres. Des chiens ? Je hausse mes épaules, l'air de dire que ce n'est rien d'étonnant avec une si grande maison. Toshiro semble s'intéresser aux bêtes. « Tu aimes les animaux ? » Ou il veut juste m'amadouer ? « Han Solo et Dark Vador. » Oui, comme les fameux personnages de la très célèbre saga Star Wars. Ce sont mes personnages préférés, donc bon. « évidement. » Qu'elle a bon goût. Oserait-il dire le contraire ? Boire ? Je soupire, faisant signe à mon « invité » de s'asseoir où il veut. Chaise, canapé, qu'il fasse comme chez lui. « Comme quoi ? » Je parle bien de la boisson, qu'est-ce qu'il veut boire. J'attends qu'il me réponde pour aller chercher ce qu'il souhaite, avec le plus de coopération possible pour quelqu'un qui laisse le bénéfice du doute.

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Toshiro n’avait pas dit son dernier mot ! Il était hors de question qu’il fasse demi-tour alors qu’il était venu jusqu’ici ; il n’allait pas non plus faire ce plaisir à Haruto. Ce dernier allait bien finir par réaliser qui Toshiro était vraiment. Il avait vu le jeune homme tout petit, alors il ne pouvait pas être absent de sa vie plus longtemps. Tous deux perdaient du temps à se chamailler même si, c’était plutôt Haruto qui se rebellait en faisant comprendre à Toshiro qu’il n’avait rien à faire ici et qu’il fallait qu’il parte. Le plus âgé ne se laissant pas faire décida d’ennuyer le garçon qui était retourné à l’intérieur en continuant de lui parler derrière la porte tout en sonnant à plusieurs reprises. Il ressemblait à un gamin d’un point de vue extérieur. En réalité, ce n’était pas bien loin de la réalité car même après toutes ces années, il ne s’était pas tant calmé. Toshiro était resté le même, bien que légèrement plus sage et responsable même s’il fallait creuser un moment avant de percevoir ces changements.

Ce fut avec une fierté non dissimulée que Toshiro entra à l’intérieur, content d’avoir réussi à faire craquer Haruto. Il était enfin parvenu à son objectif premier en mettant un pied à l’intérieur de la maison. L’accueil qui lui avait été réservé était sans surprise plutôt froid… Loin d’être chaleureux et Toshiro ne se fit pas prier pour le noter même si cela ne l’impressionner pas tant que ça. Par rapport à d’autres collègues, il n’était pas tant à cheval sur les règles de bonnes conduites asiatiques, ayant eu beaucoup de mal lui-même a une époque et ayant vécu dans d’autres pays. Il devait toutefois admettre qu’il était déçu de cette attitude car il s’était vraiment attendu à retrouver l’adorable Haruto et ce dernier semblait bien caché derrière ce jeune homme qui ne laissait rien passer. Toshiro comprenait pourquoi sa mère n’avait personne dans sa vie s’il se comportait ainsi avec toutes personnes demandant sa mère. « Oui, seulement un ami… » Répondit-il en laissant apparaitre une pointe de déception. Cela faisait des années qu’il espérait une autre relation avec la belle mais il n’y était encore jamais parvenu. Il ne savait pas s’y prendre avec Nami et ça semblait aussi être le cas avec son fils car il ne pouvait rien faire, Haruto restait sur la défensif.

Souhaitant rebondir sur un sujet moins dangereux, il fit une remarquer sur les chiens qui se trouvaient à l’intérieur. Ils étaient adorables et il ne s’intéressait pas à eux uniquement pour se faire bien voir. Même si ça avait été une de ses principales raisons. « Bien sûr ! Malheureusement, mes parents n’ont jamais rien voulu savoir, enfin surtout mon père, alors je n’en ai jamais eu. » Son père n’avait jamais été fan et par la suite, sa mère n’avait pas eu envie de s’occuper d’un animal alors qu’elle venait de changer de vie après un divorce difficile. « Mon ex-fian, ex-copine, avait un labrador et on s’entendait bien !  » Parler de ses ex au fils de Nami n’était peut-être pas judicieux mais c’était trop tard et il s’était rattrapé de justesse. Hors de question qu’il avoue avoir briser des fiançailles par le passé, son image allait prendre un coup alors qu’elle était déjà bien saccagée. « Oh, un fan de Star Wars ? » Toshiro avait l’impression de lancer des sujets de conversations qui allaient l’aider à se rapprocher doucement de Haruto mais il essayait de ne pas se réjouir trop vite. Il valait peut-être mieux qu’il prenne des pincettes avec le jeune homme, vu son caractère bien trempé ! « Vous avez de la bière au frais ?  » Demanda-t-il, ne changeant absolument pas ses mauvaises habitudes. « Tu peux te servir du gâteau, vu que je ne sais pas quand Nami va rentrer… ? » Il n’était pas du genre à être mal à l’aise mais cette fois-ci, il ne savait pas trop comment se comporter : « Alors, qu’est-ce que tu me racontes depuis toutes ces années ? »

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Petit Haru a bien grandi!

Ce gars est lourd, je ne sais pas comment ma mère se débrouille pour se trouver des amis, mais ils sont presque tous spéciaux. Je ne dis pas cela pour critiquer les autres, comme mon parrain. J'adore Kagetora, bien que cela fasse peu de temps que je l'ai vraiment retrouvé dans ma vie. Je ne sais pas pourquoi je l'accepte plus à lui que ce Toshiro... Peut-être parce que cet idiot a plus le profil pour être un futur beau-père que mon parrain ? Et puis, Tora est mon oncle de coeur quand même ! ça vaut toute ma confiance et mon amour. Alors qu'avec l'autre homme, je ne saurais dire. Dans un premier sens, je ne l'apprécie pas vraiment. Il parle beaucoup, s'impose beaucoup et fait tout autant de bruit. C'est agaçant. S'il s'attend à des bonnes manières, il devrait savoir que j'ai vécu 90% de ma vie actuelle loin des coutumes Japonaises ou asiatiques. Respect ? Je connais les bases. En Italie, ce n'était pas tant une marque de fabrication. Au contraire, les Italiens prennent vite la grosse tête et ils ne se sentent plus pisser, j'ai hériter de leurs gênes à vivre parmi eux.

Faut bien que quelqu'un protège ma mère, non ? Et qui de mieux que son propre fils pour remplir la tâche de garde du corps. C'est ma mère que l'on parle, l'unique femme de ma vie. Aucun gars n'a le droit de la faire souffrir, ni de me traiter comme un gamin ou comme son enfant, surtout sans me connaitre. Alors si je peux les faire fuir en deux minutes chrono, ça m'arrange largement. Sauf que ce Toshiro est coriace, qu'il soit seulement un ami ou pas. C'est quoi cette déception ? On dirait qu'il souhaite être plus ! Je le fusille du regard, les paupières plissées. « Ne dis pas cela comme si ça te faisait chier. » Rétorquais-je, avec un « tch » plutôt arrogant. Il espère quoi de plus ? C'est déjà bien d'approcher ma mère, avec moi dans les parages. Et les chiens qui se mêlent à l'ambiance dans la pièce, superbe. Han et Dark sont heureux de voir quelqu'un de nouveau, comparé à leur maître qui tire la gueule. Il aime les animaux, ça pourrait être un bon point. Son père ? Des fois je me sens bien qu'avec ma mère. Au moins, elle ne m'empêche pas d'avoir ce que je souhaite, sauf une copine. C'est dingue comment elle peut être aussi lourde que son ami pour cela.

Ex ? Ah, il en est à me parler de son ex, maintenant ? Il devrait savoir que je ne suis pas son ami pour écouter sa vie. Je lâche un sourire en coin, mais c'est à peine plus amical que si je tirais toujours la tête. Cool. Je ne sais pas trop quoi dire à cet homme, je n'ai pas tellement envie de discuter avec lui. « Pas vraiment, je n'avais pas d'idée. » Pour les prénoms, et c'était la mode de Star Wars à ce moment-là. Donc bon. Les sujets de conversation sont plutôt avorté, on dirait. De la bière ? Lâchant un soupir consterné, je me dirige vers la cuisine pour récupérer deux bouteilles de bière et le décapsuleur au passage. « Elle rentrera. » Quand ? Je l'ignore. Je ne connais pas son planning et d'habitude je ne m'inquiète jamais. Quant au gâteau, je préfère ne pas le toucher, même si je devrais le goûter avant ma mère... Sait-on jamais. « Ma mère ne t'a pas parlé de son fils adoré ? étonnant. » Connaissant la madre, elle a déjà tout dit sur moi. « Je n'ai pas grand chose à raconter, pas plus qu'elle n'a dû dire. » Et c'est surtout que je ne tiens pas à faire copain copain avec lui. Au moins, je lui donne sa bière, ouverte en plus. « Puisqu'on en est à discuter, tu fous quoi dans la vie ? » Demandais-je, toujours avec autant de politesse qu'à son arrivée. Y a une légèrement évolution, je ne le fixe plus comme si c'était un point noir sur mon beau visage.

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Petit Haru a bien grandi!

Toshiro n’allait pas baisser les bras aussi rapidement.

Haruto avait beau imposer une distance entre eux, Toshiro allait tout faire pour la réduire et ce, même si ça devait prendre du temps. Si de nature, il n’était pas très patient, il allait devoir faire une exception cette fois-ci. Parce qu’il était temps qu’il murisse et prenne ses responsabilités. Il était celui qui avait tourné le dos à ses proches des années plus tôt et parce qu’il avait fui dans un autre pays sans rien dire, il était fautif. Il n’avait pas essayé de conserver son lien avec Nami, et de ce fait, il n’avait pas pu voir Haruto grandir davantage. S’il avait été décidé de rester dans les parages, peut-être que le jeune homme l’aurait plus facilement accepté, habitué à sa présence.

« Je n’ai rien dit ! » La réaction qu’il venait d’avoir n’avait pas plus à son vis-à-vis, visiblement. Haruto avait l’air assez protecteur avec sa mère et il valait peut-être mieux que Toshiro se montre plus prudent. Ce n’était pas parce que Nami ne voyait rien que ce n’était pas le cas avec les autres. Après tout, tous les membres du groupe avaient pu remarquer, par le passé déjà, l’attirance qu’il avait toujours éprouvée pour la belle. Cela n’avait pas changé même après toutes ces idées, le charme opérant toujours autant. Et encore, elle ignorait les sentiments qui habitaient Toshiro et ce n’était pas plus mal. Quoiqu’après tout ce temps, la frustration de n’arriver à rien commençait à s’intensifier.

Les chiens qui venaient de faire leur apparition dans la pièce fut une aubaine et Toshiro eut l’espoir de lancer une conversation plus dynamique, plus chaleureuse. Il manqua malheureusement de commettre un nouveau pas de travers en parlant de ses fiançailles rompues. Même s’il avait plus ou moins échappé à un tel aveu, il n’avait pas choisi les mots adéquates pour autant. Il mettait une nouvelle fois les pieds dans le plat, et il n’arrivait pas à briser cette carapace entourant Haruto. L’ainé essaya toutefois de trouver de nouvelles pistes pouvant l’aider à se tirer de cette situation gênante. Il avait beau parler avec Haruto, ils n’avaient un réel échange… « Ah… Je vois » Un nouveau sujet tomba à l’eau et Toshiro ne savait plus quoi dire. Heureusement, le jeune homme lui proposa quelque chose à boire et il essaya de reprendre confiance par la même occasion, reprenant ses esprits. Il demanda une bière qu’il eut bien vite dans les mains et il remercia le jeune homme. « Pas la moindre idée d’une heure du tout ?  » Ca devenait étouffant et même s’il voulait tenir le coup, il n’était pas sûr d’être accepté ici et ça devenait gênant même pour lui qui n’avait jamais trop de mal à prendre ses aises. « Bien sûr que oui, elle m’a beaucoup parlé de toi ! Elle est tellement fière !  » Il se rappelait très bien du regard et des propos de Nami, et c’était toujours plaisait de l’écouter parler de son fils qu’elle aimait tant. Elle avait fait un travail remarquable en l’élevant et elle pouvait être fière de lui… Même s’il avait un sacré caractère. Toshiro se demandait s’il était comme ça avec tout le monde ou s’il avait simplement eu droit au mauvais côté de son tempérament. « Mais je suis sûr que tu as d’autres choses intéressantes à me raconter sur toi. Une copine… ? Je ne dirais rien à ta mère, promis ! » C’était risqué mais Toshiro ne savait plus sur quel pied danser alors il tentait tout sujet qui lui venait. Il fut d’ailleurs surpris lorsque Haruto lui posa une question le concernant ; C’était un bon début : « Je suis manager, à la Dreamin’ Entertainment moi aussi. C’est assez récent.  » Il travaillait à nouveau avec des personnes qu’il appréciait énormément et cela n’avait pas de prix « Je travaille avec ta mère justement alors sois sympa avec moi ! » Ajouta avec le sourire, plaisantant légèrement (même s’il espérait que Haruto fasse d’autres efforts parce que ce n’était pas facile de gérer avec lui pour le moment).

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Ma mère est ma mère, c'est justement parce qu'elle est ma mère que je veille sur elle. Si un type débarque brusquement dans ma vie en disant qu'il est son « ami », je peux le croire, mais du moment où il joue au lover, là c'est différent. Toshiro ne semble pas doué avec les mots, ou alors il contrôle mal sa langue. Il peut aimer Nami, la désirer, cela depuis des centaines d'années, si je ne l'accepte pas, ça va être compliqué pour lui. Pas impossible, mais très difficile. Je préfère qu'il le sache avant de s'emporter et de croire en une idylle avec la belle femme. Je suis son fils, son protecteur, son cerbère. Toshiro n'a qu'à bien se tenir. En attendant, je l'ai accepté chez moi, en l'absence de ma génitrice. Disons que c'est un bon début, pour une première rencontre officielle. Ma mère ne m'a jamais parlé de lui, je ne sais pourquoi. Normalement, elle me parle des gens qu'elle aime ou qui ont fait de sa vie un miracle, comme mon parrain. Toshiro est inconnu au bataillon. Elle a dû le zapper, volontairement ou non.

Han et Dark lui sauve la vie, en partie. Son intérêt pour mes chiens me fait légèrement baissé ma garde, même si je reste sur le qui vive. Au cas où, sait-on jamais. Faut croire que ce Toshiro adore gaffer ou alors il me met à l'épreuve. L'un comme l'autre, ça n'a pas l'air de bien fonctionner. Ou je suis trop dure avec lui. Possible. Je ne suis pas un ange, peut-être pour ma mère qui m'idéalise, mais en réalité je suis un véritable démon, un chieur, un sale gosse. Les sujets de conversation ne sont pas fameux, on dirait. Toshiro cherche sûrement à remonter dans mon estime, mais il patauge plus qu'il ne rame dans l'immédiat. Je ne lui facilite pas la tâche, répondant vaguement à ses questions, parfois je tourne court. Quand il m'interroge sur ma mère, je ne peux pas répondre avec exactitude, puisque je ne l'ignore. « Tu n'as pas son numéro pour l'appeler ? » Plutôt que de m'enquiquiner. Oh, donc ma mère a parlé de moi à cet idiot. Je vois. Il n'est pas aussi « insignifiant » que je le croyais. « Vraiment ? Et, qu'a-t-il pu te dire sur moi ? » En dehors du fait que je sois beau, grand et intelligent. Je connais la fierté de ma mère, je dois avoir la même à son égare. Comme le pense Kamui, j'ai sûrement le complexe d'oedipe.

Une copine ? Je ris, étonné mais hilare à la fois. Oh, si j'avais une copine ... Elle serait dans le même cas que Toshiro face à moi, mais avec ma mère. Impossible. « Pas encore, pas ici. Je ne peux pas appeler ça une « copine », mais je n'ai pas non plus de conquête pour l'instant. » Répondis-je, avec un faux ton condescendant et un jeu de sourcil indécent. Bah quoi ? Je ne suis pas le fils parfait dont la mère fait les éloges. Je suis Haruto. à mon tour de l'interroger. Manager ? à la Dreamin' ? Oh, donc il doit bosser avec mon oncle et ma mère. De ce que j'ai compris. « Intéressant. ça fait quoi un manager ? » Je pourrais le demander à ma mère, mais je le fais avec lui. Chacun possède son point de vue. Sympa ? Je pouffe, haussant les épaules. « J'ai plutôt l'impression que tu vas plus vivre un enfer avec elle, qu'avec moi. Enchanté de t'avoir connu, Toshiro-san. » Plaisantais-je, à peine sournois. « Tu travailles aussi avec Tora, non ? Ce n'est pas lui le CEO ?  » Bon, j'avoue que malgré moi, je m'intéresse à ce qu'il raconte sur son métier. ça ne veut pas dire que je l'accepte.

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Toshiro essayait sincèrement de faire de son mieux mais il avait l’impression de mettre les pieds dans les plats à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. L’avantage était qu’il pouvait tout dire, il ne pouvait visiblement pas faire pire… Quoiqu’il eût déjà été dans des situations vraiment désagréables et gênantes, alors il valait mieux qu’il reste vigilant et qu’il réfléchisse davantage avant de parler. Ce qui n’était pas facile pour lui qui avait tendance à dire tout ce qu’il lui passait par la tête. Cela lui avait valu de nombreux coups de la part de Nami, justement. Il n’avait pas toujours été tendre avec elle non plus, tenant des propos qui n’avaient pas plu à la belle et ce, malgré les beaux sentiments qu’il avait toujours éprouvés pour elle. C’était incroyable de se dire, que même pendant toute ces années, elle avait toujours eu une place bien au chaud dans son cœur et que depuis qu’il l’avait revu, c’était aussi intense qu’autrefois... Et comme ce fut le cas par le passé, il continuait pourtant d’échouer dans ses tentatives, Nami n’ayant même pas conscience des sentiments qu’il éprouvait envers elle. Il n’avait jamais eu le courage de faire un véritable pas en avant vers elle en lui disant directement les choses. Tout le monde savait ou se douter de ce qu’il ressentait… Tous sauf la principale concernée ! C’était drôle d’un point de vue extérieur mais pour lui, cela ne lui facilitait guère la tâche.

Les adorables chiens qu’il avait eu sous les yeux avaient semblé être un sujet safe mais là encore, Toshiro avait fait une nouvelle boulette. Tout seul, sans rien demander... Il ne savait plus quoi dire à force même si heureusement, Haruto continuait de jouer avec lui avant de l’achever. Car c’était ce que Toshiro était doucement en train d’imaginer, se demandant vraiment s’il allait réussir à amadouer le lion qui semblait prêt à le mettre en pièce à la moindre parole de trop ! Sa mère semblait vraiment être un sujet sensible et cela ne l’étonnait pas vraiment ; Toshiro connaissant très bien Nami. Elle devait se comporter de la même manière avec les potentiels petites-amies du jeune homme. « Si bien sûr ! » S’exclama-t-il. Il avait bien évidemment le téléphone de Nami et il commençait doucement de ne pas l’avoir appelé avant de venir. Il se demandait dans combien de temps elle allait arriver… Allait-elle au moins rentrer ? « Mais je veux lui faire une surprise ! » Cette idée devenait de moins en moins excitante, devait-il la reporter à plus tard ? « A part que tu es d’après elle plus belle merveille du monde et que tu es aussi doué qu’elle ? » Il marqua une courte pause pour rire légèrement en revoyant Nami parler de son enfant avec tant de passion. Toshiro avait enregistré ce visage plein d’amour dans un coin de sa tête, également : « Elle m’a harcelé sur ta date d’anniversaire aussi et elle m’a parlé de ta passion pour les voitures !  » Il aurait aimé s’y connaître pour se lancer sur ce suet de conversation qui devait certainement passionner son vis-à-vis mais malheureusement, il n’avait aucune connaissance précise sur le sujet, même en ayant suivi de loin la carrière de Nami par le passé.

« Tu as raison de profiter, tu es jeune ! » Il était tout à fait sérieux dans ses dires, se revoyant à cet âge insouciant où l’amour ne semblait pas avoir d’importance. Il avait eu plusieurs jeunes femmes à ses pieds, pour dire grossièrement et avait toujours aimé flirter avec les demoiselles. Il avait bien profité de sa jeunesse, même si Nami avait toujours été dans un coin de sa tête, même à cette époque. Cela avait été un vrai dilemme mais il avait compris qu’il n’avait pas vraiment ses chances à l’époque et il n’avait pas été suffisamment mature non plus pour changer véritablement la donne. « Je me demande bien !  » Répondit tout naturellement Toshiro lorsque son nouveau métier fut abordé : « J’ai eu l’occasion de gérer beaucoup d’équipe quand je travaillais en entreprise, mais je ne connais pas tant les spécificités de manager d’un groupe de chanteurs. Si ce n’est de les guider dans ce monde plutôt brutal, qu’on se le dise… » Il avait envie de voir les choses de façon positive. Il voulait aider les autres à avancer dans un monde qui était vraiment difficile. Il voulait leur donner des conseils et ne pas simplement faire le chef en les transformant en gentilles marionnettes devant être parfaites jusqu’au bout des doigts. Les règles étaient importantes pour éviter de gâcher une carrière, c’était évident, mais il ne voulait pas se transformer en monstre ! Pour autant, il n’avait pas encore réellement pris ses fonctions alors il était dans le flou : « Malheureusement, tu as totalement raison » Nami lui avait déjà fait connaitre un enfer dès leurs retrouvailles, même s’il avait mérité les coups qu’il avait reçu. « C’est une question d’habitude… » Toshiro avait un grand sourire éclairait son visage, heureux de voir Haruto plaisanter. C’était un pas en avant très important aux yeux de l’aîné et il était rassuré de ce pas qui réduisait progressivement la distance entre eux. Haruto posait des questions et Toshiro se sentait pousser des ailes, plein d’espoir : « Oui c’est bien ça ! C’est grâce à lui que je travaille à l’agence d’ailleurs ! On travaille ensemble, comme autrefois… Même si maintenant, c’est mon patron… » Toshiro avait encore du mal à voir Tora comme son patron mais c’était pourtant le cas, et cela convenait bien à ce tyran finalement. Entre Nami et Tora, il devait vraiment faire attention à sa peau ! « Dans quoi tu aimerais travailler plus tard, d’ailleurs ?  » Avec les voitures ou voulait-il entrer dans le monde du divertissement ? Sa mère avait eu deux carrières bien différentes après tout, est-ce qu’il avait été influencé ?  « Si tu as besoin de conseil, tonton Toshi est là ! [/color][/b]» Reprenait-il confiance un peu trop rapidement ?

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Quand un homme entre dans ma maison en voulant voir ma mère, ce n'est jamais bon pour moi. Ce Toshiro n'a sûrement rien fait pour mériter ma colère ou mes propos indélicats, c'est juste moi qui me méfie des hommes qui tournent autour de ma mère. Celle-ci fait pareil avec les filles qui m'entours, c'est une sorte de sale manie dans la famille, un rituel du parfait fils ou de la mère idéale. Toshiro n'a pas de chance, autant que toutes les filles et tous les hommes qui nous ont rencontré, ma génitrice et moi. Une surprise ? Pourquoi veut-il faire une surprise à ma mère ? Je ne suis pas certain qu'elle apprécie ce genre de chose. ça me laisse dubitatif, examinant son cas comme si c'était un dossier important pour un problème important à régler. Connaissant ma mère, elle a dû le bassiner de compliment à mon sujet, genre la septième merveille du monde ou le fils que chaque femme voudrait. Ma mère m'idéalise à mort, alors que Toshiro voit ma vraie facette. Chacune à ses défauts, mais j'ai autant de bon côté que des mauvais. « Le grand classique de Cavalone Nami. » Fis-je, souriant, mais pas moins fier de l'entendre à nouveau. Je le sais, en fait je connais ce compliment sur le bout des doigts à force de l'entendre. Chaque personne qui rencontre Nami sait qu'elle a un garçon et qu'il est parfait. Je suis parfait. Ma date d'anniversaire ? Pour faire quoi ? Il ne va pas se pointer avec un cadeau en mode « beau papa », j'espère ? Eurk. Rien que de penser à cette scène, j'en ai la chaire de poule. Je préfère le prévenir, je ne suis pas le genre de gars que l'on embobine avec des cadeaux et des présents. « C'est tout ? J'aurai pensé qu'elle aurait aussi dit que j'étais un véritable cordon bleu. » Soufflais-je, faussement déçu. Normalement, elle en fait des tonnes, mais on dirait qu'elle en a gardé pour plus part. Ou alors elle lui a dit et il a oublié.

Oh ? Monsieur Toshiro serait du genre à inciter la jeunesse à profiter de son âge et de sa forme physique ? Tiens, tiens. Si il me dit ça, c'est qu'il a été comme ça par le passé. Je ne suis pas dupe, il n'y a que les coincés pour avoir des propos de coincé. Là, il est complètement relax et lâche sur le sujet, à la limite de me pousser vers l'inconscience. Enfin, j'exagère, il m'a juste dit de profiter de ma jeunesse. Passant ce sujet, j'aborde son métier de manager. C'est un homme, il a sûrement une vision différente d'une femme, puisque ma mère fait le même boulot que lui. « Mais pourquoi faire ça si tu ne connais rien ? Je sais pas, ça ne doit pas être l'éclate de bosser un truc qui n'est même pas intéressant. » Moi j'adore bidouiller les voitures. Je sais que plus tard j'en ferais mon métier, mais je m'y connais un minimum dans le domaine. Lui, que sait-il faire ? Gérer des équipes ? Mais dans quoi ? Où ça ? Comment ça ? M'enfin, ce n'est pas que ça m'intéresse à ce point-là, je m'interroge juste sur ses motivations, pour un adulte soit-disant responsable.

Ma mère peut être un monstre quand elle retire son masque de gentillesse et se défait de son sourire amical. Je la connais mieux que quiconque, je suis son fils, j'ai les mêmes gênes. « Donc, tu as l'habitude de te faire jeter ? » Eh ben, quel spécimen ce Toshiro. Il est heureux quand je pose des questions, mais ça ne veut pas dire que l'on va dans le bon sens pour autant. Si il ne veut pas partir, je ne vais pas attendre calmement qu'un truc se produise. Mon parrain est le CEO de l'agence, ma mère me l'avait dit, il me semble. Ils travaillent tous ensemble, si j'ai bien saisi. Bon, leur pote est leur patron, mais quelle importance tant qu'ils sont ensemble. Moi ? Je souris, une légère esquisse en coin qui démontre bien de ma fierté personnelle, et un peu de ma vanité aussi. « Je voudrais devenir un trafiquant de voiture. » Lâchais-je d'un ton naturel, presque désinvolte. Bah quoi ? Je n'ai jamais dit que je serais un honnête citoyen comme le trois quart de la planète. « Tu as un talent pour le vol de voiture ? Tu sais ouvrir une portière et la faire démarrer sans clé ? » Moi, oui. Je sais faire plein de chose, et pas des plus jolies. Un rire m'échappe, ne croyant nullement qu'il me prenne pour un fou ou un délinquant. « Je plaisante. Je veux juste ouvrir mon propre garage et retaper des voitures, surtout des vieux modèles comme ma Karmann Ghia. » C'est moins excitant que le trafique ou les courses de voiture, mais c'est ce qu'il me plait. « Tu y connais quelque chose en voiture ? Sinon je doute que tu puisses me donner des conseils. » à moins qu'il parlait d'un autre sujet ? Des conseils d'homme à homme, mais là aussi, c'est peine perdue.

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Toshiro faisait vraiment de son mieux avec Haruto. Il voulait rapprocher de ce jeune homme qu’il n’avait pas vu devenir un jeune adulte, à son plus grand regret. C’était uniquement de sa faute s’il mettait autant de temps à briser la carapace entourant Haruto, parce qu’il débarquait avec des années de retard. Et visiblement, ce jeune homme n’avait pas seulement les beaux traits de sa mère mais aussi un caractère bien trempé, similaire à celui de sa mère. Toshiro n’était clairement pas au bout de ses surprises et il goutait doucement au plaisir de converser avec un jeune Cavalone. «  Des compliments, elle en a toujours fait. Même quand tu étais tout petit. » Une autre époque mais déjà à l’époque, Toshiro avait pu voir à quel point Nami était une mère aimante. Cela n’avait pas changé depuis et c’était beau à voir même si, Haruto semblait vraiment habitué à tous les compliments qu’elle ne devait cesser de faire. Toshiro évita toutefois de faire un commentaire dessus, même pour le taquiner, ayant l’impression de faire quelques progrès.

Il en avait l’impression car Haruto semblait s’intéresser à lui. Il lui posait des questions sur sa vie professionnelle et Toshiro y répondait avec sincérité et engouement, bien que maladroitement. «  Je ne peux qu’être d’accord avec toi » Il était bien placé pour savoir ce que ça faisait de subir un métier. Il avait pratiqué une activité professionnelle pendant des années qui jamais ne lui avait réellement correspondu. Bien sûr, il avait connu des succès qu’il avait su apprécier mais au fond, ce métier qu’il avait longtemps exercé ne lui avait jamais fait autant ressentir que la musique. La musique, son premier amour. «  Je m’y connais. J’ai de l’expérience dans le milieu, c’est juste un peu différent et donc tout nouveau. Mais c’est souvent ça quand on se lance un nouveau challenge. Il faut prendre ses marques.  » Il fallait qu’il s’habitude de nouveau à ce monde qu’il avait pratiquement quitté. Certes, il avait eu l’occasion de jouer dans plusieurs films et avait eu un manager mais, il n’avait jamais plus côtoyer le monde de la musique de la même façon et n’avait jamais adosser le rôle de manager d’un groupe.

«  Ah… On peut dire ça, si tu veux.  » C’était difficile d’entendre le mot « jeter » mais en soi, ce n’était pas si faux. Surtout si on prenait en compte ses nombreuses tentatives envers Nami qui s’étaient toutes soldées en échecs... Heureusement qu’il n’était pas du genre à s’apitoyer longtemps sur son sort, il lui avait bien plus que ça ! Et avec les années, il s’était surement endurci même s’il espérait enfin faire ses preuves et parvenir à ses fins. « Quoi ? Tra… Trafiquant de voitures ? » Murmura-t-il, abasourdi. Il n’avait pas compris qu’il s’agit d’un piège du jeune homme. Toshiro était tombé dans le panneau et regardait Haruto avec les yeux ronds, se demandant s’il devait en faire part à Nami ou non. Ce n’était pas un métier stable… ce n’était même pas un métier légal ! Que devait-il faire ? « Bien sûr que non ! » Se défendit-t-il avec une voix légèrement plus aigüe. Pourtant, il devait bien avouer avoir déjà essayé dans sa jeunesse…La jeunesse, et l’alcool, le poussant à des expériences étonnantes mais il n’avait jamais été plus loin qu’un triste essaie sur la voiture d’une connaissance. «  Tu sais… » Il marqua une pause, ne savant pas comment s’y prendre. Est-ce qu’il pouvait se comporter en oncle responsable en lui faisant une leçon de moral sur le bien et le mal ? « Ooh ! Tu me rassures ! » Il avait failli avoir une attaque et enfin, il retrouvait des couleurs. Dire qu’il était tombé la tête la première dans le piège tendu par le jeune adulte. Toshiro était une cible trop facile, ça n’avait pas changé ! « Je te souhaite d’ouvrir un beau garage, dans ce cas. Sans activité illégale bien sûr ! » Il plaisanta légèrement avant de reprendre la parole : «  Niveau voiture, je ne peux pas vraiment te donner de conseils, en effet… » Cela servait à rien de prétendre le contraire, il allait plutôt se rendre davantage ridicule. « Mais peut-être sur d’autres aspects ? Après tout, j’ai un peu d’expérience derrière moi » Il se voyait mal le lancer sur le sujet des femmes puisqu’il espérait se rapprocher de sa mère. Mère qui n’était toujours pas arrivée. Toshiro vivait un ascenseur émotionnel conséquent et il n’était pas sûr de tenir encore longtemps. Il avait besoin d’aide, Haruto savait comment lui faire perdre ses moyens… Et ce n’était que le début, ils se retrouvaient à peine (enfin, Toshiro le retrouvait à peine puisque Haruto n’avait aucun souvenir de lui…). «  Puis, je suis sûr qu’on doit avoir plein de points communs. On s’entendait bien quand tu étais petit ! » Une époque bien plus facile que celle d’aujourd’hui, en somme !

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Petit Haru a bien grandi!

Depuis ma naissance je suis au courant des compliments de ma mère, elle a toujours été très fière de son fils, au point d'oublier ses défauts. Je ne suis pas un ange, mais elle est prête à tout me pardonner, parce que c'est moi. Si je commence à être désagréable avec ce Toshiro et à le virer de la maison, ma mère ne m'en voudra certainement pas. Ou alors, pas longtemps. Mieux vaut ne pas me mettre à dos, non seulement je peux être une terreur, mais j'ai un gardien digne d'un dragon. Maintenant qu'il est là, qu'il est assis dans ma maison à me parler naturellement, je ne peux le rejeter ou lui dire de se taire. Du coup je l'interroge, pour savoir avec quel genre de personne ma mère pouvait être amie. à première vue, ce Toshiro est un drôle de spécimen, mais connaissant ma mère, rien ne m'étonne venant d'elle. Je laisse le bénéfice du doute à l'adulte face à moi. De l'expérience dans le milieu, qu'est-ce que ça veut dire ? Il n'est pas manager à la base, il ne connait presque rien de ce métier, mais il a quand même de l'expérience... Donc, ça doit être dans la musique ou ce genre de truc. Un manager, ça sert à gérer les idoles, musiciens, et cie non ? « Et tu t'occupes de qui dans cette agence ? » Je ne demande pas un nom précis, ni de groupe, ni de personne. Juste savoir si il se spécialise dans les acteurs, chanteurs, danseurs ou que sais-je d'autre. Je ne suis pas fan de ces trucs-là, moi j'observe de loin.

à tout les coups, ma mère l'a jeté plus d'une fois. En vérité, soit elle t'apprécie, soit non. Je ne saurais dire à quel moment tu le sais ou le découvre, parce qu'elle n'est pas toujours sentimentale. Tout autant que moi. Je peux être désagréable, moqueur ou taquin, et bien aimer la personne que je charrie. Ou à l'inverse, la détester et lui rendre la vie dure. Donc, Toshiro a été jeté par Nami. Amusant. Quant à moi, j'ai déjà un beau projet d'avenir, même si je mens à mon vis-à-vis. Trafiquant de voiture n'est pas rentable, ce n'est même pas un métier. Je pourrais, je sais faire, mais si ma mère le découvre, sa sentence sera pire qu'un séjour en prison. Non merci, autant rester dans le droit chemin autant que possible. Parce que retaper des voitures au black, ce n'est pas légal non plus, mais ça me plait ! à voir la tête de Toshiro, il me croit sur parole. Quel naze ! ça me fait rire, forcément. Ses grands yeux, sa bouche bée et cette expression incrédule sur son visage me font littéralement pleurer de rire intérieurement, parce qu'en apparence, je reste sérieux. « Franchement, si ma mère découvre que je fais du trafique illégal, elle me tue. » Eh ouais, même en étant son fils parfait et idéal, je risque la peine de mort à la moindre folie. Un beau garage sans activité illégale, qu'il est mignon ce Toshi. « ça, je l'avais bien compris. Tu sembles plutôt gauche. » En général, suffit de l'entendre parler et ne pas savoir sur quel pied danser. à croire que je vais le bouffer si il ose l'ouvrir de trop. quoi que c'est possible.

« D'autres aspects ? Je serais curieux de savoir lesquels. » Qu'il évite la musique, ce n'est pas mon truc. J'aime beaucoup de chose, je suis doué dans autant de truc, mais la musique n'est pas mon délire. Des points communs, rien que d'imaginer que je puisse avoir des points communs avec lui me donne des frissons. C'est sûrement un chouette gars, je n'ai rien contre lui, mais ... Il course ma mère et je n'apprécie pas beaucoup. « Ah bon ? Je ne m'en souviens pas. » Autant être honnête, je n'ai aucun souvenir de ce Toshiro. En même temps, j'ai tellement voyagé, tellement vue de chose dans ma vie, qu'il m'est parfois difficile de me souvenir de tout et de tout le monde. « Je ne suis plus le petit Haruto de l'époque, tu dois t'en douter. » Au cas où il espère encore retrouver le petit haru aux dents manquantes et à la voix aiguë, qui jouait aux petites voitures en croyant qu'elles pouvaient voler juste à la force de ses bras. Non, j'ai grandi, et je vois la vie différemment.

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Petit Haru a bien grandi!

Haruto lui posait des questions sur sa carrière et Toshiro se sentait poussé des ailes, davantage confiant grâce à ces interrogations. Il avait l’impression que Haruto essayait d’apprendre à le connaitre et que, par conséquent, il s’intéressait doucement à lui. C’était encourageant et il reprenait du poil de la bête, échangeant avec le sourire. Même s’il ne savait pas trop sur quel pied danser, se perdant parfois dans ses propres explications. Il fallait vraiment qu’il trouve un bouton pour doser son énergie car il divaguait aisément. Lui qui avait exercé dans des bureaux et qui avait dû montrer un sérieux à tout épreuve, n’avait pas conservé grand-chose de ces années... Parce que ça n’avait jamais été conforme à sa personnalité et que dès lors qu’il eut l’opportunité de claquer la porte à ce monde, il ne s’était pas fait prier. Il avait suffisamment de bagages avec lui et pouvait ainsi se permettre quelques folies en se montrant excentrique, comme il pouvait l’être. Ce métier qu’il avait obtenu par chance était une vraie aubaine pour lui. Parce qu’il avait de nouveaux objectifs qui le faisaient vibrer. Aimer son travail n’avait pas de prix, il le savait mieux que quiconque. «Un groupe~ Mais je n’ai pas encore rencontrer mes petites brebis égarées » Il avait des étoiles plein les yeux, impatient de se retrouver en face de ceux qu’il allait pouvoir surveiller et guider dans leur carrière. Il se demandait parfois s’il ne se faisait pas trop d’illusions mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Au fond, Toshiro était un rêveur et cela lui faisait du bien d’imaginer l’avenir d’une façon aussi positive. Et il allait faire de son mieux pour que tout se passe à merveille avec les prochains poulains de l’agence.

Parce que lui-même avait eu droit à des coups de main dans sa vie et qu’il était très reconnaissant envers toutes ces personnes qui l’avait guidé.

Il s’inquiéta d’ailleurs, non pas pour le futur groupe qu’il allait manager, mais pour Haruto. La blague qui lui avait été faite n’avait pas manqué de lui donner des sueurs froides. Il avait eu du mal à avaler sa propre salive alors qu’il s’était retrouvé dans un conflit interne. Devait-il parler à Nami de ce que venait juste de lui dire Haruto ? Visiblement, le jeune homme ne semblait pas vouloir que ça arrive car en effet, si sa mère apprenait une telle chose, elle allait vouloir faire payer son fils. C’était évidement… Et si Toshiro lui avouait la vérité, il allait perdre la confiance du jeune homme qui avait eu le courage de lui avouer ce sordide secret… ou tout du moins, ce qu’il pensait être un secret… Au final, ça n’avait été qu’une blague de mauvais goût mais au lieu d’être énervé, Toshiro était rassuré. Il tombait souvent dans le panneau alors, il était habitué et le prenait rarement mal. « «Um, merci ? » Il ne pouvait pas nier, il était plutôt gauche mais il n’était pas fan de l’entendre de la bouche de Haruto. Le Kim avait vraiment du mal à savoir ce que le jeune homme pensait de lui. Il voulait trouver des sujets de conversations plus concluants mais il ne savait pas quelle proposition faire alors que leur relation était déjà très instable. « Um, si tu as des problèmes à l’école, avec tes camarades ou même avec les demoiselles, par exemple ? Tu peux me poser autant de question que tu veux. Y compris que des choses que tu n’oses pas parler avec ta mère, tout simplement !  » Toshiro voulait bien faire, il appréciait Haruto même si malheureusement, ce dernier n’avait plus rien à voir avec le gamin qu’il avait connu.

Nostalgique, il fit la réflexion au concerné. Il se souvenait bien de sa bouille et même si Haruto avait bien grandi depuis, Toshiro ne pouvait pas l’oublier si facilement. Il était déçu de ne pas avoir marqué le jeune adulte mais il en était fautif et ça ne servait à rien d’y repenser puisque c’était trop tard. « Oui, je m’en doute. J’ai pu le réaliser de moi-même » Il répondit avec le sourire. Ce n’était pas forcément négatif puisqu’au moins, le jeune homme avait du caractère et Toshiro était sûr qu’il allait réussir dans sa vie. C’était juste très difficile de converser avec lui. Il était aussi impressionnant que sa mère, d’une certaine façon. « J’ai l’impression que ta mère ne va pas rentrer de sitôt… » Il observa l’heure, tout en sirotant sa bière. Nami n’avait toujours pas mis les pieds chez elle et Toshiro se demandait ce qu’il devait faire. Il avait attendu plusieurs minutes déjà donc ça ne lui coutait rien de rester mais en même temps, il ne se sentait pas tellement à sa place ici, étrangement... « «J’ai jamais été doué pour les surprises !  » Sans surprise, justement !

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Petit Haru a bien grandi!

Un groupe. Les pauvres. Il doit sûrement être meilleur manager que dragueur de mère ou emballeur de fils, ceci-dit. Je lui accorde le bénéfice du doute pour son boulot, puis il est certainement formé à gérer des jeunes qui rêvent de vivre de leur passion, de rencontrer la gloire ou d'être célèbre dans la gente féminine. Grand bien leur fasse, c'est eux que ça regarde d'avoir tout ça à la fois. Je trouverais cela étouffant d'être ainsi sous les feux des projecteurs et jugés à la moindre incartade. Un faux pas, une mauvaise note, un vêtement pas aux goûts de tout le monde ou peu importe le petit détail qui fâche. Non, ça ne serait vraiment pas pour moi. Après c'est une bonne chose si il peut aider ces jeunes à s'en sortir dans le milieu, sans être agressé ou malmené par les fans ou les autres globalement. Quant à moi, même si je plaisante sur le côté « trafique », ça n'empêche que j'ai déjà réparé ou retapé des voitures sans être officiellement à mon compte ou sous celui d'un autre. Le black, ça me connait. J'aime flirter avec les belles offres de mes clients, tant que je peux exercer, prendre plaisir à bidouiller et voir le résultat final, ainsi que l'argent à la fin. évidement. L'argent, ça motive davantage. Si Toshiro parlait de tout ça à ma mère, pour sûr qu'il ne m'aurait jamais dans la poche. Après si il préfère ma mère à moi, c'est son choix. Je ne l'empêche pas de me vendre pour gagner le coeur de ma génitrice, mais si il fait cela sans me prendre en considération, autant pactiser avec le diable et s'attendre à une vie d'enfer. De toute façon, j'ai avoué que ce n'était qu'une blague. Il peut souffler, il ne risque rien. Pour l'instant. Bah oui, parce qu'il est toujours l'importun qui tourne autour de ma mère, rien de plus. Il va lui falloir plus de patience pour gagner ma confiance et m'avoir de son côté.

« De rien. » Ce n'était pas un compliment, mais bon. à le voir, je le mets mal à l'aise. Ce n'est pas évident de gérer le fils de son amie, mais je n'y peux rien si je suis aussi borné et chiant. Toshiro devrait s'y faire maintenant, plutôt qu'attendre un gros changement de ma part, qui n'arrivera jamais. Des problèmes ? Je pouffe de rire, le jugeant d'un regard hilare. Moi, être dérangé par mes camarades ou demoiselles ? Le pire problème dans ma vie d'ado, c'est sûrement ma mère et son instinct protecteur, voire trop mère poule. « Tout va bien dans ma vie, sauf si tu trouves un remède à l'acharnement de ma mère. » Riais-je, légèrement sérieux malgré tout. Je ne peux pas voir beaucoup de fille avec elle dans les parages, ni les ramener à la maison. C'est difficile de profiter de ma jeunesse avec son radar et ses attaques. « Parler de fille, tu veux dire ? Je ne suis pas un novice dans ce domaine, et je ne compte pas me trouver une femme pour l'instant. » Au cas où il s'interroge. ça fait un petit moment que j'ai passé le cap du puceau, faut dire qu'avec mes voyages dans le monde, on se laisse facilement tenté par des relations de courtes durées.

C'est difficile pour moi de me souvenir de mon enfance, j'en ai tellement vue jusqu'à aujourd'hui que je ne peux tout retenir. Toshiro ne m'a pas marqué, comme le trois quart des gens que j'ai vu défiler. En dehors de mon parrain et de ma mère, c'est dure de me rappeler de toute le monde ou d'une moitié de ces gens. Ma mère ? Hochant ma tête, j'acquiesce à cette remarque. Elle doit être occupé, donc soit il risque d'attendre une éternité, soit il peut aller la rejoindre, soit juste faire ce qu'il veut. « Le mieux, ça serait que tu l'appelle. » Si il n'est pas doué en surprise, autant qu'il ne fasse pas de connerie. Ma mère ne serait pas contente. « J'ai d'autres choses à faire que rester cloîtré ici. » Histoire de dire, je vais bientôt sortir et te chasser. Aucune chance que je le laisse seul chez moi. Je ne lui propose pas de m'accompagner, sinon il saurait où se situe mon « garage ». Ma mère ne connait normalement pas l'adresse, puisque je n'ai jamais discuté de cela avec elle. C'est mon secret, ma petite vie. « Ah, et évite de me demander des conseils sur comment draguer ma mère. » Sait-on jamais si ça lui traverse l'esprit, avec sa gaucherie il serait capable de compter sur moi pour avoir ma génitrice.

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Il avait des étoiles dans les yeux en pensant à ses futurs protégés. Il n’aurait jamais pensé obtenir une telle profession dans une agence mais pourtant, le destin avait bien fait les choses. Ou plutôt Tora avait décidé de lui faire confiance en lui laissant apporter sa pierre à l’édifice. Toshiro en était grandement reconnaissant. Cette nouvelle activité lui mettait la pression mais cela ne lui faisait pas peur du tout ! Au contraire, il aimait les challenges et sa vie professionnelle allait surement être pleine d’évènements, ce qui le rendait impatient. Il savait qu’il n’allait pas tenir en place et que son quotidien allait être rempli, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il devait toutefois se trouver une bonne organisation, ce qui n’avait jamais été son fort... Parce qu’il avait d’autres obligations à côté de sa nouvelle carrière en tant que manager. Il avait des projets personnels et il voulait également continuer à être devant les projecteurs, bien qu’à demi-mesure car il ne pouvait pas faire les deux aisément. Il devait avoir un sens aiguisé de ses priorités pour ne pas mettre en péril sa carrière, voulant vraiment aider de nouveaux artistes. Comme on avait pu l’aider par le passé.

Peut-être allait-il devoir gérer des personnalités difficiles, des personnes plutôt sauvages et difficiles à guider. Au final, être confronté à Haruto s’avérait être un bon entraînement… Même si pour l’instant, Toshiro n’était pas sûr de faire ses preuves, le jeune homme ne le mettant guère à l’aise. Dès qu’il pensait avoir fait un pas en avant, Toshiro réalisait qu’il n’avait pas tant réduis la distance entre eux. Heureusement, il lui en fallait plus pour abandonner. « Je ne pense pas pouvoir t’aider avec ça, désolé !  » Répondit Toshiro en riant de bon cœur, imaginant très bien l’attitude que pouvait avoir Nami envers son fils. Il la connaissait très bien alors il était loin d’être surpris par cet appel à l’aide ironique.  « Je vois… » Il n’était pas très à l’aise, n’ayant pas pensé obtenir une telle réponse de la bouche du jeune homme. Il ne voyait en rien le mal d’avoir de l’expérience et Toshiro avait lui-même profité de sa jeunesse alors il comprenait mieux que quiconque : « Tu es encore jeune de toute façon. Tu as toute la vie devant toi, y compris pour te caser sérieusement avec une femme » Toshiro lui avait plusieurs d’années derrière lui et avait croisé le chemin de plusieurs femmes mais pourtant, il n’avait toujours pas été capable de s’engager en passant par la case mariage. Mais il avait de plus en plus envie de fonder une famille et ça risquait d’être de plus en plus compliqué avec les années… Le mariage l’effrayait et il avait toujours refusé cette idée avant de sauter le pas en se fiançant à son tour. Il avait vu ses parents se déchirer et se faire du mal… Il avait vu sa mère s’effondre après son divorce alors même que ça avait été la meilleure chose à faire. Cet échec amoureux avait brisé le cœur de sa génitrice et Toshiro ne voulait pas revivre une telle expérience, en étant dans les chaussures de ses parents. De ce fait, il avait fui le mariage et s’il avait cru en être capable il y a peu de temps, ça n’avait pas été le cas, au final.

Il n’avait peut-être pas trouvé la bonne personne, au fond.

« Ce serait dommage que je ruine la surprise. Je peux toujours refaire une tentative plus tard. Si tu me promets de ne rien me dire ?  » Dans tous les cas, il risquait lui-même de lui avouer être passé chez elle à l’improviste alors c’était idiot de demander ça. Mais il avait l’espoir enfantin que ça puisse les rapprocher de partager un secret, aussi pitoyable celui-ci soit. « Oh, tu as prévu des trucs tout à l’heure ?  » Toshiro avait l’impression qu’un message bien précis se cachait dans les paroles de son vis-à-vis mais il décida de ne pas y prêter attention, rebondissant sur un nouveau sujet de conversation. Toutefois, il avait conscience que ça faisait longtemps qu’il était chez les Cavalone. Il était peut-être temps qu’il parte… Surtout qu’il était éprouvé mentalement à cause de cet échange difficile avec Haruto…. Il n’était pas facile à cerner mais ce n’était que partie remise ! Peut-être qu’en compagnie de Nami, il allait se montrer plus sage…. « Que—Quoi ?  » Etait-il en train de rougir ? Ça aurait été presque pu être le cas, mais pas à cause de l’embarras mais à cause de son étouffement. Surpris par la remarque de Haruto, il manqua en effet de s’étouffer avec sa propre salive et se mit à tousser bruyamment pour se remettre de cet état fort désagréable.  « Je ne … Je n’ai pas ce genre de relation avec ta mère, ne t’inquiète pas » Répondit-il, tout en se grattant nerveusement la nuque. Il n’était pas crédible, lui-même en était conscient : « Ne t’inquiète pas pour ça, je ne te demanderais pas ce genre de trucs !  » Il n’était pas si bête et ne comptait pas commettre un tel faux pas en prenant trop la confiance. Si sa relation s’arrangeait avec Haruto, les choses pouvaient toutefois changer mais il avait visiblement plus de chance de parler avec Nami que se faire accepter par Haruto… D’après leurs retrouvailles en tout cas. « Je vais te laisser faire ce que tu as à faire. N’hésite pas à me contacter, si tu veux parler ou quoi que ce soit… » Qui ne tente rien n’a rien, pas vrai ? Ainsi, avant de se décider à partir pour de bon, il sortit une carte professionnelle sur laquelle se trouvait ses coordonnées et la tendit à son hôte : « Call me !  » Ajouta-t-il avec un clin d’œil, pour détendre l’atmosphère. Ou essayer, tout du moins…

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Si Toshiro est déstabilisé par moi, qu'est-ce que ça sera face à des jeunes qui veulent vivre d'une passion et qui sont forcé d'être à son écoute ou à son crochet ? Moi, je n'ai rien à lui demander et il n'a aucune obligation envers moi. Je suis juste le fils d'une amie, c'est plus gérable qu'un gamin de l'agence qui doit forcément compter sur lui, sans avoir le choix. Il doit apprendre à gérer des gamins dans mon genre, sinon il court à sa perte, tête baissée. Ma mère est un cas spécial, personne ne peut m'aider avec elle, personne. Malheureusement, je suis condamné à être le fils de sa maman chérie, jusqu'à ma mort, jusqu'à être vieux et ridé. Même quand elle ne sera plus là, son fantôme me hantera jusqu'à l'éternité, au-delà de la mort. « Je m'en doutais. » Ce n'était pas tant une demande à l'aide, ni désespérée, je sais déjà à quoi m'attendre. Parler de fille, ce n'est pas trop mon délire, surtout pas avec un adulte proche de ma génitrice. Si celle-ci entendait que je « joue » avec les filles autant que je cherche à être en couple, elle retournerait la terre pour faire un génocide. Toute la vie devant moi, qu'il dit. La vieille vient plus vite que l'amour et la richesse. Je suis sûr que, si je regarde bien, j'ai déjà un cheveux blanc dans ma tignasse coloré. Pour tout réponse, je me contente d'hausser les épaules, tel un « on verre bien ». Je ne suis pas sûr de me trouver une femme, ni de vouloir des enfants. En fait, je ne suis même pas sûr d'être attiré par tout ça ou de changer de chemin en court de route. Comment le savoir ? La vie peut semble courte, mais je la trouve relation longue pour m'emprisonner dans un moule.

« Hm, repasse plus tard. » Quand je ne serais pas dans les parages, voulais-je ajouter avant de me taire. De toute façon, je m'en fiche que ma mère soit au courant ou non de sa visite. Il fait ce qu'il veut, tant qu'il ne cherche pas à la draguer ou quoi. J'ai beau trouver cette femme agaçante à être sur mon dos h24 et à me punir comme un gosse de 5 ans, ça n'empêche que je n'autorise aucun homme à l'approcher de trop près. « Exact. Des trucs de jeune. » Soulignais-je, ironique. Je ne compte pas parler de mon garage avec lui, sous peine que ma mère soit aussi au courant. Je n'ai pas confiance en ce type, ça se lit sur mon visage, ça s'entend même dans ma voix et ma façon de lui répondre, l'air de dire que je ne l'apprécie pas et que, même si il tente de décrocher Jupiter pour m'impressionner, ça ne fonctionnera pas. Ou peut-être pas. Qui sait. Faut-il encore qu'il parvienne à l'atteindre et c'est loin d'être le cas. Ma plaisanterie semble l'atteindre, le voyant rougir à vue d'oeil. Il s'étouffe, tandis que je l'observe avec un sourcil relevé, à demi étonné. Quoi ? C'est son intention ? Ce genre de relation, comme il dit. Malgré tout, je le regarde avec suspicion, toujours aussi sceptique. « Ou alors tu sais déjà comment faire. Bonne chance. » Il en aura besoin, non seulement pour affronter le mur de défense que je représente, mais aussi pour gagner le coeur de la belle. Ma mère se rapproche plus de la bête que de la belle, mais je garderais ça pour moi, pour ma survie. Finalement, Toshiro pige mon message et comprend qu'il doit partir. Tant mieux, ça m'évite de le chasser. Ce dernier me tend sa carte, que je prends après un temps d'hésitation. Que dois-je en faire ? Je ne compte pas l'appeler ... Toujours avec ma mine dépitée, je l'observe et secoue doucement ma tête. « C'est ça. » Comme toujours, ça sonne comme si ce gars me dérangeait. Et c'est le cas, il me dérange complètement. Posant la carte sur la table, je lui indique la porte par là où il est rentré avec un sourire, l'invitant à partir. Il peut revenir plus tard, si jamais ma mère est rentré d'ici là, mais moi j'ai autre chose à faire que l'écouter.

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