TENUE •• Cela doit faire quelques jours que je suis à Tokyo, quelques jours de perdition totale. J'ai découvert un nouveau monde qui, parfois, me laisse dubitatif. La technologie, la science, ces choses-là m'échappent vraiment. Je ne comprends pas ces gens avec leurs appareils, ni comment ils peuvent guérir des maladies. J'ai la sensation d'avoir mis un pied sur mars ou une autre planète, loin de mon coin paumé en forêt. Mon père m'avait prévenu, que rien ne serait pareil. Je ne pensais pas que tout serait différent, en réalité. Ma mère m'a encore choisi des vêtements, me disant qu'ils me plairaient mais ... à mes yeux, ils sont ternes. Je vois la nuance entre le bleu et le noir, ainsi que le pantalon « clair » mais je ne saurais dire si c'est vraiment ça. En réalité, je ne connais pas les couleurs. Je ne sais pas ce qu'est le rouge, le jaune, le vert, le bleu, etc. Je vois juste ce que je vois avec ma maladie. De ce fait, ça me pose forcément problème en dehors de mon cadre tranquille et sans danger qu'était le sanctuaire et ses environs. Ici, il y a ce qu'ils nomment véhicule et circulation. Et moi, je suis encore plus égaré que le jour de mon arrivée. Ayant quitté le dortoir pour traîner un peu en ville, pour « apprendre » à découvrir ce nouveau monde, je n'ai pas réalisé que je m'approchais d'un passage piéton où quelques personnes étaient à l'arrêt. ça ne m'effleure pas l'esprit que le feu soit rouge pour nous, ne faisant aucune différence entre les deux couleurs, de loin comme de près. Personne ne me capte, alors que je franchis le trottoir délimitant la chaussée. Un klaxon retentit, m'avertissant du danger imminent que mon cerveau ne parvient à analyser et traiter trop vite. Je suis déjà sur la route, à plusieurs mètres d'une voiture qui arrive dans un boucan du diable et me paralyse sur place, comme une biche sous ses phrases éblouissants.

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TENUE •• Encore une nouvelle journée pas très différence de celle d’hier, après les cours j’aurais dû me rendre au cirque, mais j’avais trop mal à la « jambe » pour ça, je dois avouer que c’est un peu un jour sans où je n’ai pas le moral et pour passer ça je me promène doucement dans les rues. J’essaie de me vider l’esprit et par la même occasion de trouver l’inspiration, par moments je monte sur des murets, sur des bancs, je m’entraine avec mon équilibre sur tout ce qui croise ma route en ne faisant pas attention aux regards dubitatifs ou curieux des gens autour de moi. Je vois des enfants courir avec l’innocence qui peigné mon visage il n’y a pas si longtemps, l’intrépidité qui m’habite est toujours là, sauf qu’il y a par moments un fossé entre ce que je veux faire et ce que mon corps me permet de faire. Je retrouverais mon niveau, je n’ai aucun doute, parce que je sais que le mental est la force, le talent je l’ai toujours, le courage aussi, mais j’aimerais que les douleurs cessent, actuellement c’est ce qui me tue lentement et m’empêche d’avancer plus vite, devant parfois prendre des chemins plus longs alors que j’aime emprunter les raccourcis. Un soupire plus tard, je m’arrête devant un feu pour traverser, mais ce n’est pas au tour des piétons alors je patiente, regardant les voitures arriver, sauf que je réalise en regardant sur le trottoir d’en face que quelqu’un a traversé, cette folie… C’est trop dangereux ici, ce n’est pas une route de campagne, les automobilistes ne s’arrêtent pas ! Sans réfléchir j’ai couru en voyant que le garçon était paralysé, ne pensant pas à ma jambe, je me suis focalisé sur Suzume, le chopant par la taille pour nous jeter sur le trottoir où les gens gesticulent et baragouinent autour de nous. « Tu es fou ?! Tu veux te faire écraser ? C’est dangereux ! » Je savais qu’il était bizarre, mais j’ignorais encore à quel point.

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TENUE •• Tout est différent ici. Le bruit, les odeurs, le décor, même les arbres ne sont pas les mêmes que ceux de la forêt où j'ai grandi et vécu. J'ignore ce qu'est une voiture, comme ça fonctionne ou à quoi cela sert. Faut pas être stupide pour le comprendre, et pourtant. Ce n'est pas que la voiture qui me pose problème, c'est aussi tout le reste. La route, les feux, tout ça. Je ne sais pas encore faire la différence entre la voie pour les véhicules et celle pour les piétons, bien que je tente de suivre le rythme. Être « normal » est trop compliqué pour moi. Alors quand je grille un feu rouge et qu'une voiture me fonce dessus, tout mon corps me lâche et refuse de bouger. Je ne connais pas ce genre de situation, je ne sais pas quoi faire de plus que fixer l'engin qui me fonce dessus en écrasant sa pédale de frein dans un son assourdissant. Elle aurait pu me percuter, si quelqu'un ne m'avait pas poussé en arrière, m'entraînant avec lui sur le trottoir. Mes coudes se sont cogné sur le bitume, mais les manches de mon pull ont amorti l'impact. Le personne qui m'a sauvé la vie me hurle dessus, mais les mots me parviennent par à-coups, comme si j'avais la tête sous l'eau. Quand je réalise ma position, je le pousse brusquement par réflexe, le coeur battant à tout rompre subitement. Tout dans mon regard lance un message : « ne me touche pas ». Je sens mes mains se mettre à trembler, mais j'ignore pourquoi. La voiture ? L'étreinte de ... Puis je réalise un peu tard qui est cette personne. « Le trapéziste... Wataru. » Il n'est pas trapéziste, mais je ne sais pourquoi je m'efforce à le croire ou à confondre les mots qu'il m'a donné. Les gens autours de nous ne cessent de nous observer et de chuchoter, ce qui me stresse de plus en plus. C'est tellement effrayant et peu commun pour moi, pire qu'être face à une meute ou une horde de bête sauvage prête à te dévorer.

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TENUE •• Ma journée était déjà sombre psychiquement, mais là c’était la gouté d’eau, ce garçon qui traverse et reste paralysé au milieu de la route que cherche-t-il au juste ? Je ne sais pas, je ne comprends pas, certes les gens peuvent être paralysés par la peur, mais à cet instant il a dépassé la ligne du passage sans faire attention au symbole qui lui annonce de ne pas traverser et forcément cela m’interpelle l’espace d’une seconde, une seule seconde car à cet instant j’ai déjà commencé à courir vers lui pour le renverser et éviter un drame inutile. Evidement je ne peux pas m’empêcher de lui gueuler dessus, n’est-ce pas normal dans cette situation ? Pourtant lui se contente de me repousser comme si je l’avais agressé et je peux lire dans son regard cette amertume ou cette peur j’en sais trop rien. Soufflant, j’ai forcé sur ma jambe et elle me lance, elle n’est plus là bordel. J’ai envie de frapper de toutes mes forces dessus pour en prendre bien conscience, elle n’est plus là, ce n’est qu’une prothèse, un truc sans vie et pourtant je souffre comme si elle était toujours présente, mais je prends sur moi sans rien montrer, me contentant surtout de regarder le jeune garçon. Étant toujours à terre, on a l’impression d’être des bêtes de foires avec les gens autour, mais je m’en fiche, le feu passe au vert et on nous a rapidement oubliés, continuant tous leurs routes. « Trapéziste ? » Je secoue la tête. « Je ne suis pas… » J’allais commencer par les termes, mais balaye l’air en faisant comprendre que ce n’est pas important. « Je peux savoir ce qui s'est passé ? Tu avais une envie de suicide ou bien ? Tu n’as pas vu que le feu était rouge ? »

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TENUE •• les choses se sont enchaîné si vite, d' abord la voiture, puis ce garçon qui me rentre dedans. Certes, pour me sauver la vie et éviter d'être écrasé, mais ma phobie s'en fiche pas mal des circonstances. Je ne supporte pas que l'on me touche, encore moins d'être ainsi attrapé par la taille. La raison est inconnue, peut-être parce que personne ne l'a fait jusqu'à présent et qu'en dehors de ma solitude, je ne sais pas vraiment ce que c'est d'être enlacé ou touché. Puis il me crie dessus comme si je l'avais fait exprès ou comme si c'était de ma faute. à quel moment pouvais-je savoir qu'il ne fallait pas avancer au-delà du trottoir ? ça me rend dingue ! Tout autour de moi possède la même teinte, et à mes yeux, ça n'a pas forcément de nom comme les gens le disent si bien. Mon père m'a expliqué les couleurs, ce qu'elles devraient être, mais ... Malgré toute mon imagination, je n'arrive pas à faire la différence. D'après lui, c'est du vert, comme les pommes ou les feuilles des arbres. J'en reviens à l'autre garçon, me souvenant facilement de son prénom, alors que je me trompe dans son rôle. Il n'est pas ? Wataru passe le sujet, me laissant dans l'incertitude la plus totale. Il n'est pas quoi ? Voilà qu'il m'interroge maintenant. Je pourrais faire simple et en même temps, ne rien répondre. J'ai juste voulu traverser, c'est tout. Suicide ? Bien sûr que non ! « Rouge ? Non, il est vert. » Enfin, d'après mon père c'est du vert, mais ça ne fait pas de grande différence pour moi. « Je voulais juste passer. » Ce n'est pas difficile à comprendre. « Pourquoi tu me cries dessus ? » Question bête, mais personne ne m'a jamais crié dessus avant lui. Déjà parce que je n'ai vécu qu'avec mon père et que c'était difficile de faire plus zen que lui. Ensuite parce que je ne saisis toujours pas pourquoi il devrait être en colère... Et cette histoire de feu rouge.

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TENUE •• Chacun de nous cache des choses, on est tous différents et beaucoup de détails ne se voient pas, on ne peut pas connaitre les phobies de quelqu’un en le regardant dans les yeux, on ne peut pas non plus deviner qui est daltonien comme lui ou unijambiste comme moi au premier regard. Ce sont des choses qui peuvent être cachées, qu’on ne peut dire qu’à ceux à qui ont souhaité le révéler. D’après ce que je viens de voir ce garçon à traverser au feu rouge et a manqué de se faire écraser, j’ai eu peur alors forcément que je crie sur lui. Quand nous sommes seuls je continue de l’interroger et il me répond que le feu est vert… « Oui maintenant, mais quand tu as traversé il était rouge. » Je ne comprends pas, ce gars est vraiment étrange, sérieusement. « Pour passer attend que ce soit ton tour, tu aurais pu mourir, personne ne t’aurait aidé comme je l’ai fait, les gens ne réagissent pas toujours… Tu as eu de la chance. » Je ne dis pas ça pour moi, mais parce que c’est la vérité. Je n’ai pas peur de prendre des risques et si je sais que j’en suis capable je le fais, mais les autres ont tendance à assurer la sécurité avant tout donc cette voiture l’aurait percuté sans aucun doute sans mon intervention. « Parce que j’ai eu peur que tu te fasses écraser. Tu m’as reproché le fait que je mettais ma vie en jeu, mais tu n’es pas mieux au fond. » Je soupire et me redresse, enlevant la poussière de mes vêtements, j’en profite pour « caresser » ma jambe, puis tend ma main vers lui pour l’aider à se relever. « Fais attention la prochaine fois, je ne serais pas toujours là pour te sauver la peau. » Je souris et regarde de l’autre côté de la route. « Où est-ce que tu vas ? »

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TENUE •• Le feu était vert. Il l'est encore. Il l'a toujours été. C'est moi qui ai un soucis avec ça, et ce Wataru ne peut pas comprendre. Comment peut-il savoir juste en me regardant ? Impossible. Autant que je ne peux deviner pour sa jambe ou son accident. Chacun possède ses secrets, ses peurs, et à moins de les dévoiler ou de les surprendre, il n'y a aucune chance de savoir. « Il était vert. » Insistais-je malgré moi, sans réfléchir à la possibilité que Wataru est raison et que ce feu soit vraiment rouge. Entre les deux, je suis sûrement le plus mal placé pour renchérir. Mon tour ? Mais ... « Mais il était vert, je l'ai vu. » Y avait que moi, mais quand même. J'aurai dû me focaliser sur les autres, mais sur le coup, je me suis surtout demandé pourquoi ils étaient tous arrêté... Ce n'est pas tant mon daltonisme qui me cause des problèmes, mais ma façon de vivre. Pourquoi s'en fait-il autant pour moi ? Il est ce genre de personne qui s'inquiète pour les autres ? Pourtant, les autres piétons ne s'en font pas plus pour cette situation, suffit de les voir reprendre leur train-train. « Pourquoi ? » Demandais-je, dans l'incompréhension la plus totale. Pourquoi avoir peur pour moi ? C'est vrai que je me suis inquiété pour lui la fois dernière, sur cette corde dans le vide. ça doit être pareil pour Wataru. Je commence à comprendre, au ralentis mais ça vient. « Je n'ai pas fait exprès. » De la mettre en jeu. Je ne pensais pas en traversant ses bandes blanches qu'un engin du diable pourrait me foncer dessus. Puis entre nous, feu vert ou feu rouge, je n'y comprends rien. Quand il me tend sa main, je la fixe mais ne la saisis pas. Je devrais, je pourrais, mais je n'y arrive pas. Du coup, je me redresse seul, évitant de toucher cette main tendue comme si c'était la lame d'une épée ou une arme dangereuse. « Je ne sais pas. » Répondis-je pour sa question. Je vais, c'est tout ce que je sais. « Je ne connais rien ici. » Il doit le sentir dans ma manière d'agir, entre la fois sous la tente et aujourd'hui avec le système de couleur.

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TENUE •• Je ne saisit pas, honnêtement je me contente de le regarder en essayant de comprendre, mais c’est totalement… étrange. Le feu était rouge vu que j’attendais pour traverser moi aussi, j’en ai la certitude, alors pourquoi est-ce qu’il insiste autant pour me confirmer que ce n’est pas le cas ? Une fois, deux fois, trois fois, est-ce que je devrais insister encore où lui laisser croire ce qu’il veut ? J’ai l’impression qu’il me prend un peu pour un idiot et en même temps il semble sincèrement perdu ? « Est-ce que tu as un souci avec les couleurs ? » Je demande un peu au hasard sans savoir que c’est le cas, disons que cela m’intrigue qu’il soit si têtu sur une chose évidente. « Parce que je ne laisse pas les gens mourir si je suis capable de les sauver. Puis tu as eu peur pour moi aussi, donc on est quitte. » Je suis franc. Je ne m’offusque pas lorsqu’il rejette ma main et se relève seul, cela me fait simplement prendre conscience qu’il n’aime pas les contacts physiques, c’était comme une façon de le confirmé après sa façon de me repoussait quelques minutes plus tôt. Je ne le toucherai plus, j’ai saisi la chose et de toute façon je n’aime pas quand on est trop proche de moi non plus, avec ma « jambe » je mets une sorte de barrière physique entre moi et les autres, dans le plan affectif tout ça. « J’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de choses que tu sais non ? » Je ne veux pas le juger, mais disons que ça semble évident et qu’il ne le cache pas vraiment alors bon… « Je ne sais pas d’où tu viens, mais tu devrais être prudent, surtout si tu ne connais pas les lieux. »

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TENUE •• Comment pourrais-je savoir ce qui est vrai ou non dans cette histoire de feu rouge ou feu vert ? à travers mes yeux, la couleur était d'une sorte, mais à travers ceux de Wataru, il l'était autrement. En fait, j'ai totalement tort mais ça ne dépend pas de ma vision des couleurs, mais plutôt par rapport aux gens à l'arrêt devant la route. J'aurai dû faire plus attention, mais ce n'est pas là-dessus que je me défends pour l'instant. Un soucis ? Je penche ma tête de côté, incapable de lui répondre franchement. Oui ? Toujours d'après celui qui m'a élevé. « Je les vois. » Fis-je, pour toute réponse. Je vois les couleurs, mais pas comme tout le monde. Est-ce un problème pour moi ? Normalement non, je suis habitué à cette vision qui me semble être « bonne ». Quant à sa réponse, elle est sincère. Il ne comptait pas laisser cette voiture me percuter et me tuer. « Quitte ? » Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Je me suis inquiété pour lui la dernière fois, c'est vrai. Je m'inquiéterais sûrement à chaque fois qu'il montera sur ce pilier ou cette corde... Est-ce pareil pour lui ? Sa main tendue est un geste amical, gentil, mais pour moi c'est un nouvel obstacle à franchir. Je ne suis pas prêt à l'attraper, me relevant seul. à part mon père, qui le fait rarement, personne n'a pu me toucher, pas même ma propre mère. « C'est possible. » Après tout, je n'ai pas la science infuse. Je dirais même que mes connaissances sont si basique. D'où je viens ? Par simplicité, je lui indique un point au-delà de la ville, sûrement là où il y a de la forêt, les montages, tout ça. Le temple est sûrement par là-bas, bien loin d'ici. « Tu les connais toi, non ? » Il pourrait m'aider, puisque je ne sais où je vais dans cet endroit immense et dangereux. « Qu'allais-tu faire ? » Avant de me sauver la vie.

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TENUE •• Quel garçon étrange, j’ai du mal à le cerner et à le comprendre. En vérité je ne sais pas trop quoi pensé de lui, j’ignore ce qui se passe dans sa tête ou quel genre de personne il est, mais s’il voit les couleurs, s’il voit le feu rouge, comment il a pu traverser ? Je ne sais pas trop ce que je dois conclure de tout ça et au final je pense plutôt à abandonner, il y a des problèmes plus graves que de se chamailler sur une chose comme ça, je voulais juste le mettre en garde, s’il reste têtu et fermé à mes paroles je ne peux rien faire pour l’aider. Peut-être même qu’il ne voulait pas d’aide ? Je commence à en douter. Il ne comprend pas ce que veut dire « quitte » ? Je souffle en me grattant la tête, il sort d’où ? Je suis perdu avec lui, même s’il me montrait un endroit je ne peux pas comprendre sans mot, mais là encore je ne cherche pas de réponse, il est bizarre, c’est surtout ça que je garde en mémoire. « Je les connais en effet. » Pourquoi, il voudrait que je lui montre les lieux ? Pour ça ce serait bien qu’il me le demande directement lui-même et non qu’il attende que je lui propose de l’aider, ne sachant pas ce qu’il veut vraiment, c’est difficile quand on semble avoir une personne qui ne communique pas comme nous en face, mais ça me permet d’oublier un instant mes propres soucis, qui sont clairement plus importants que toute cette histoire. « Rien, je me promenais c’est tout. » Je ne vais pas m’étaler sur ce que je faisais ou ce que je chercher à faire plutôt, la seule chose à retenir c’est que je marchais dans la rue, c’est tout. « Il y a un endroit où tu aimerais aller ? » Au cas où, je peux le guider, même s’il ne m’a rien demander.

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TENUE •• Je vois les couleurs, mais je n'ai pas dit lesquelles, ni si c'était du rouge ou du vert. J'ignore ce qu'est vraiment tout cela, puisque je ne vois quasiment que d'une teinte. C'est difficile de dire à quelqu'un que je suis daltonien, à la rigueur si j'étais aveugle cela serait beaucoup plus simple à expliquer. Je vois, c'est l'essentiel. Enfin bref, autant ne pas se prendre la tête, parce que pour moi le feu sera toujours vert, chaque seconde de ma vie. Wataru possède un vocabulaire différent du mien, je n'ai pas appris le langage des « jeunes » ou les expressions courantes, voire célèbre. Quand il dit un truc, j'ai du mal à percuter. Je n'utilise jamais et avec personne, ce genre de parole. Là où je viens, c'est la montagne. ça serait plus facile de juste le dire, mais non. Je pointe une direction du doigt comme si Wataru avait la science infuse ou un don de divination. Faudrait vraiment que j'apprenne à interagir avec les gens, avant de finir seul et paumé pour de bon. Parce qu'il est bien gentil Wataru, il me supporte plus ou moins bien pour le peu que l'on se croise, mais un jour il risque d'en avoir sa claque de mon comportement. Sauf que, c'est ma manière d'être depuis toujours. Oh, il connait ! C'est une bonne chose ! Et là encore, je ne fais pas les choses normalement, en lui demandant directement. Que suis-je censé demandé ? Où aller ? Mais je ne sais même pas où je vais ... Cette ville me rend confus. Peut-être devrais-je commencer par-là. « Je suis perdu. » En général, je veux dire. Je ne cherche pas un endroit précis et si c'était le cas, soit je me perdrais, soit je ne saurais y aller. « Je cherche juste des endroits où aller. Peu importe où. » Fis-je en haussant les épaules, dans une posture désinvolte. J'aimerai savoir mon chemin, pour le jour où j'en aurai vraiment besoin. « Mon père m'a conseillé d'apprendre à me repérer et à savoir où se trouve les bâtiments importants. Mais ... Ce sont lesquels ? » Genre, la police, l'hôpital, la poste, etc. Des bâtiments officiels, pour le besoin des citoyens.

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TENUE •• Le plus simple est toujours de dire les choses clairement, sauf que parfois c’est plus compliqué que cela en a l’air. Je ne connais rien de ce garçon, à part qu’il ne sait apparemment pas différencier le rouge du vert et si ça peut sembler banal c’est loin de l’être ! Dans une ville comme Tokyo c’est même dangereux, il y a énormément de voitures, de routes et de rues à traverser. Je ne sais pas trop comment je pourrais l’aider et j’ignore même pourquoi je cherche à le faire… Surement parce que c’est dans mon tempérament et aussi parce que ça me permet de ne pas penser à la douleur dans ma jambe qui n’est plus là, c’est pire que tout ça, un traumatisme qui par moments me rend complètement fou. Perdu ? Je l’observe, c’est difficile de savoir, je ne comprends pas tout, je ne suis pas devin donc j’attends qu’il m’en dise plus pour réagir. « Normalement ça ne marche pas comme ça. » Il est désinvolte en effet, genre il veut y aller, mais il ne sait pas où, je ne peux pas savoir à sa place… Je réfléchis en regardant autour de nous, comme si la réponse allait apparemment subitement et m’aider à comprendre. Les bâtiments importants ? « Tu risques d’en trouver un peu partout dans la ville, ils sont assez repérables à leur architecture. » Je souris en voyant le feu vert. « Suis-moi. » Je veux bien le guider un peu et lui montrer quelques endroits, mais je ne pourrais pas tout lui faire découvrir, il y en a beaucoup et puis ils ne sont pas forcément proches les uns des autres. « Tu n’aurais pas dû venir ici seul si tu n’arrives pas à te repérer, tu n’avais personne à qui demander de t’accompagner ? » Son père par exemple ou je ne sais pas. « À Shibuya tu trouverais surtout les centres commerciaux, les endroits fréquentés par les jeunes, puis des restaurants ou ce genre de choses. » Dis-je pour qu’il visualise un peu, ici c’est le quartier de l’école donc autour c’est assez animé avec des cafés, les arcades et autres.

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TENUE •• Pour Wataru, je dois être complètement fou ou ignorant. Confondre les couleurs, ne faire attention à rien de ce qu'il l'entoure, foncer tête baisser et trouver le moyen d'argumenter pour se défendre alors qu'il a tout faux. Je dois être un beau spécimen pour le jeune homme, mais je ne fais pas exprès. C'est dans ma nature de ne pas voir où j'ai fauté, puisque je ne connais rien de tout cela. La circulation, les feux, les passages piétons. ça n'existe pas d'où je viens. Quand je dis que je suis perdu, ce n'est pas sur ma destination, mais sur toute ma route en général. Je suis perdu dans cette nouvelle vie et je pourrais l'être davantage sans un peu d'aide. « ça marche comment ? » Autant que je sache, avant de commettre l'irréparable. Je parle des lieux importants, ceux désigné par mon père avant que je ne le quitte. Architecture ? Ce n'est pas le genre de mot que j'entends souvent. Que suis-je censé comprendre ? D'un hochement de tête, je me contente de le suivre et de passer la route qui a failli me coûter la vie, sauf qu'aucune voiture ne circule à ce moment-là. « Je ne connais personne. Mon père est resté là-bas. » Et je doute qu'il aurait été mieux à ma place, avec son vécu de moine. Je ne peux que visualiser tout ce qu'il me raconte, centres commerciaux, restaurants, ce genre d'endroit où je n'ai jamais mis les pieds avant. ça me paraît encore plus grand que dans mon imagination, bien plus grand que dans les livres que j'ai pu lire. Je déglutis, réalisant que ça risque d'être compliqué de me retrouver. « C'est grand ... » Fis-je, légèrement découragé. Où est-ce que mon père m'a envoyé ? Il a cru bon de m'offrir une chance pour un avenir radieux, mais je me sens comme ces scarabées que l'on attachent pour ne pas qu'ils s'enfuient, mais qu'ils puissent voler à une certaine limite. « Il n'y a rien de tout ça chez moi. » Boutiques, bars, restaurants, bâtiments, béton, route. à part le temps et sa structure, y a rien qui ne ressemble à cette ville... Et ça commence à m'effrayer un peu.

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TENUE •• Comment ça marche ? Je réalise que ce garçon est vraiment, mais vraiment perdu. Honnêtement je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui qui semble ignorait tout de ce qui l’entoure, c’est bizarre. Je me doute que cela a un rapport avec sa vie, son histoire, mais il sait tellement peu de choses que ça m’intrigue, où a-t-il vécu avant pour ignorer ce qui semble si évident à nos yeux ? « Ça dépend les endroits où tu vas. » Rien ne marche de la même façon, après je ne pense pas qu’il ait besoin de s’y rendre dans l’immédiat et si vraiment il se retrouve avec un problème, il pourra toujours trouver quelqu’un pour l’aider, une personne comme moi qui sait être patient et ne pas le rejeter sous prétexte que c’est barbant de faire l’éducation d’un garçon inconnu. « Là-bas ? » J’ose demandé, essayant de savoir plus de choses sur lui, ça me paraît normal de l’interroger en retour pour comprendre et essayer de visualiser les choses qu’il connaît de ce qu’il ignore. « Tu me connais moi, c’est déjà un bon début. » Si je peux le rassurer d’une façon ou d’une autre en lui disant qu’il n’est pas seul, alors ça ne me dérange pas et puis ça me permet d’avoir l’esprit ailleurs que dans mes problèmes. Ma dépression vient par vagues, elle est toujours là bien sûr, mais des jours plus que d’autres et si je peux ne pas déprimer en m’occupant de ce garçon, je le ferais. « Bienvenue à Tokyo. » Je souris en me doutant qu’il doive se dire que c’est trop pour lui, mais une fois qu’on connaît c’est simple de s’y retrouver, comme dans toutes les villes. Il suffit d’y vivre, d’y séjourner pour connaitre les lieux, les découvrir, on passe tous par là, bien que j’aie grandi à Tokyo et que je ne connais que cet endroit, je me doute que je pourrais être perdu si je voyager en Europe ou ailleurs. « C’est le début, une fois que tu vas prendre tes marques et découvrir tout ça tout ira mieux. » Je l’encourage pour qu'il ne s'enfuit pas ou prenne peur devant l’inconnu qui s’impose à lui. « Tu es chanceux en vérité. » Commençais-je par dire, avant de reprendre. « Tu as tellement à voir, dis-toi que c’est un monde qui s’ouvre à toi, il n’y a rien d’effrayant. »

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TENUE •• Il y a pas plus perdu et ignare que moi à des kilomètres à la ronde. En sachant d'où je viens et comment j'ai vécu, ce n'est pas étonnant, mais Wataru n'est juste pas au courant de mon passé. Sa réponse ne m'aide pas, mais je ne surenchéri pas, sinon ça sera difficile pour moi de m'en sortir. ça dépend les endroits, mais quels endroits ? ça m'embrouille de plus en plus, et au final, même si il m'expliquait, ça ne m'avancerait pas plus que ça. Là-bas ? L'endroit où est mon père ? Je réponds comme si c'était une évidence. « Aki-ji. » Le temps de l'automne, qui se situe à des heures d'ici, dans un coin perdu entre forêt et montagne. C'est un endroit peu connu, d'où le fait que j'ai vu peu de monde durant toute ma vie et que Tokyo est toujours une source de surprise, parfois d'oppression. « Mon père est moine. » Si ça peut l'éclairer davantage sur ce que je raconte. Il a raison, je le connais lui, mais ... Si j'ai besoin, comment pourrais-je le trouver ? Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu besoin de personne pour m'aider, vivant dans un coin qui ne demandait rien de plus. Ma mère m'a dit de prendre un « téléphone », qu'elle pourrait m'en acheter un, mais... C'est quoi ? Elle n'a pas eu le temps de me l'expliquer, juste que j'en avais grandement besoin désormais. Bienvenue à Tokyo. C'est vraiment, mais alors vraiment beaucoup à encaisser. J'ai la sensation qu'on m'implante un nouveau cerveau et de force. Ce n'est pas agréable et en même temps, je n'ai pas le choix. C'est de la survie à ce stade-là, dans une nouvelle jungle totalement inconnue. J'ai pu vivre dans un temps, dans la forêt ou la montagne, mais être en ville me paraît presque insurmontable. Tous mes sens me crient à l'aide, mais je ne peux pas les aider. Prendre mes marques. C'est un bon conseil, mais faut-il déjà que je parvienne à les prendre... Avec mon soucis des couleurs, ça risque d'être plus compliqué que prévu. Chanceux ? Je le regarde comme si il venait de m'annoncer que j'étais malade. « Oui, chanceux... » Fis-je, avec pas autant d'enthousiasme que j'aurai souhaité. « Y a vraiment beaucoup à voir ici. » Rien que ce côté est immense, et ce n'est qu'une rue. Combien y a-t-il de quartier ? De rue ? De feux ? Rien qu'à l'idée que ce soit aussi vaste que la forêt d'où je viens me donne des frissons. Ici, rien ne se ressemble, tout est différent, autant le paysage que les gens. C'est effrayant en vérité, bien qu'il dise le contraire.

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TENUE •• Je ne peux pas savoir ce qu’il a vécu, d’où il vient ou ce qu’il ressent. En même temps on ne s’est parlé qu’une seule fois et on n’a pas vraiment eu le temps de faire connaissance, donc je pense qu’il faudrait déjà commencer par là si on ne veut pas tourner autour du pot dans cette histoire. Je suis prêt à l’aider, mais comment je pourrais faire s’il reste fermé ou s’il n’est pas assez clair dans ses paroles, je ne suis pas devin après tout. Aki-Ji, moine ? Je hoche la tête comprenant un peu mieux le « souci » sauf que je n’imagine pas qu’il ait pu vivre là-bas toute sa vie sans même sortir ou s’adapter à la civilisation, on est en 2018 quand même, ça paraît fou. Il ne sait pas où il va et je n’ai pas envie de prendre cette décision pour lui, je peux le guider ou être là pour lui apprendre des choses, mais c’est tout. Il doit réussir à s’en sortir tout seul, il doit apprendre à gérer la situation où il n’arrivera jamais à se débrouiller sans personne et dans cette ville s'est compliqué. Ce n’est pas juste un petit village, c’est un endroit avec de nombreux quartiers, énormément de rue, la ville vit tout le temps ici. « Tu n’as pas l’air très motivé. » Je ne vais pas faire comme s’il s’était montré enthousiaste. « Si tu as peur, pourquoi être venue ici ? » Il n’a pas eu le choix ? J’imagine qu’il doit y avoir une raison de ce genre derrière tout ça. « C’est bien renseigné, mais si tu n’es pas prêt à partir à l’aventure ça risque d’être compliqué. » J’entends par là que sans en avoir envie il ne pourra pas faire un pas devant l’autre sans se casser la gueule ou avoir envie de reculer. « Tu verras, ce n’est pas compliqué. » mais je ne pense pas que ce sera pour aujourd’hui, je suis déjà déprimé seul, je n’ai pas besoin de me retrouver avec quelqu’un qui pourrait déprimer aussi, ce serait idiot. « On peut toujours s’arrêter boire un truc, tu ne risqueras rien assis sur une chaise. » Je le taquine, mais on pourra parler ailleurs que dans la rue.

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TENUE •• Quand on n'est pas à ma place, on ne peut pas vraiment me comprendre, ni savoir ce que j'ai vécu. Je désigne l'horizon à Wataru, parlant d'un temple du nom de Aki-Ji, ainsi que de mon père qui est moine. ça devrait annoncer la couleur, pourtant je doute qu'il comprenne l'énergumène que je suis seulement avec ces quelques réponses. Je ne connais ni ville, ni village. Le temple où j'ai toujours vécu est coupé du monde, il est perdu dans un coin où seul les plus courageux s'engagent. Nous vivons de récolte toute l'année, nous puisons l'eau d'un puits ou d'une source naturelle, nous vivons à une époque si reculée que la plus part des gens de la ville paniquerait. Alors imaginez ce que je ressens ici ? Je ne sais pas où donner de la tête, ni que faire. Visiter ? Oui, mais je ne connais rien. Apprendre et découvrir ? Oui, mais je suis seul. Il y a toujours des mais. Motivé ? Je secoue ma tête, lui faisant comprendre que ce n'est pas ça. Peur. Ce serait plutôt de la peur, de la crainte. « Seul, ce n'est pas pratique. » Je ne peux pas lui accaparer tout son temps non plus. « C'est mon père qui m'a envoyé ici. » Il a décidé pour moi, il ne m'a pas laissé vraiment le choix. Vivre dans la nature, ne rien apprendre de plus que ce qu'il y a dans les livres, se lever ou se coucher en même temps que le soleil, retourner la terre ou s'occuper du potager, faire le ménage dans le sanctuaire. Tout ces tâches ne sont pas pour un gamin, je dois aller à l'école, apprendre, mais aussi m'amuser. « Viens avec moi. » à l'aventure. Seul, je ne me sens pas à mon aise, et je ne connais personne d'autre que lui. J'en demande beaucoup, très certainement. Il a sûrement autre chose à faire que me surveiller ou me faire visiter, mais si jamais il ne veut pas, je me débrouillerais seul. Boire un truc ? Je hoche aussitôt ma tête, acceptant l'offre. « Faisons ça. » Je suis partant, et il a raison, rester assis ne me fera rien.

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TENUE •• En même temps ce n’est pas que lui, on a tous notre histoire et il est souvent difficile de vraiment se comprendre les uns et les autres. J’ai mes problèmes, mon combat à mener, lui il doit faire face à un monde qu’il ne connaît pas, mais il va le découvrir doucement jusqu’au jour où tout ce qui nous entoure ne sera plus un secret pour Suzume. Tokyo est la capitale, évidemment qu’elle est grande et qu’en faire le tour est long, éprouvant, qu’il faut avoir de bonnes adresses ou en tout garder en mémoire celle qui nous intéresse, mais c’est partout pareil. Seul ? Il a peur parce qu’il n’a personne avec lui . Je pense que c’est normal, après tout il a déjà failli se faire écraser par une voiture il y a un instant à peine. « Tu ne voulais pas venir ? » Si c’est son père qui a choisi je suppose que lui n’a pas eu son mot à dire ou qu’il n’en ressentait ni l’envie ni le besoin. Malheureusement s’il n’a pas eu le choix il doit faire avec et apprendre à avancer désormais, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, j’en sais quelque chose. Il me demande de partir à l’aventure avec lui et je souris en le regardant, ne répondant pas de suite je l’invite à aller s’installer dans un endroit tranquille pour boire un verre, autant ne pas y partir à l’aveugle et trop vite non ? Surtout s’il n’est pas confiant sur ses pas. « Après les cours je dois me rendre au cirque presque tous les jours, mais durant mes repos ça ne me dérange pas de te faire visiter ou de t’apprendre des trucs, du moment que tu ne déprimes pas en route. » Il doit en avoir envie et ne pas baisser les bras dès les premiers jours parce que ça semble trop « grand ». S’il n’a personne je serais là, aider ne me dérange pas si ça reste dans mes cordes et puis c’est aussi une façon pour moi de ne pas penser à mes problèmes tout seul, au fond on a tous les deux à y gagner.  

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