it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Je l’avais parié que l’on me ferait resté à l’hôpital, je devais passer encore plusieurs examens, faire des prises de sang et des scanners, de quoi voir où ça en est et à quel point la situation est critique. La chambre qui m’a été préparé est une chambre seule, je n’ai personne avec moi, une télé, un lit, une armoire, des toilettes et une douche, c’est ici que je vais passer les prochains jours et bientôt cela deviendra des semaines. Je le sais, ce n’est pas la première fois que je passe par là et les médecins n’ont pas besoin de me mentir au moins, je suis un vétéran avec cette maladie qui me tue petit à petit, même quand je crois y avoir échappé, je me fais rattraper. Il faut croire que la mort me veut et un jour ou l’autre, elle m’aura. Debout proche de la fenêtre, les bras croisés j’observe les gens en bas, je sais que Momiji va bientôt passer vu qu’il me faut quelques affaires et à part lui je n’ai personne à qui demandé de me les apporter. Je n’ai pas prévu de sac pour les prochains jours, je n’ai ni rechanges, ni sous-vêtements propres, pas de pyjamas, rien qui me soit utile, pas même de gel douche ou autres pour me laver. J’aurais dû prévoir vu que je savais que ça allait arriver, mais surement que je voulais croire que j’y échapperais, malheureusement non. Une infirmière passe pour m’apporter à boire, posant la bouteille sur la table de chevet, je la remercie et elle s’en va, me prévenant qu’elle repassera plus tard pour prendre ma tension et me donner mon traitement, j’ai simplement hoché la tête avec un sourire pour la remercier. De nouveau seul j’ai ramené ma main sur ma poitrine, à l’emplacement du cœur pour en le sentant pourtant bien battre, je peux sourire et être détendu ou en tout cas faire genre de l’être, au fond je suis terriblement frustré et effrayé.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ C'était inévitable, Kellian a été retenu à l'hôpital. Sa crise n'était pas anodine, fallait s'en douter. Finalement, j'ai bien fait d'appeler en urgence, laissant l'ambulance prendre mon copain en charge. Je ne peux rien faire pour lui, c'est frustrant, mais à part le supporter et l'encourager, je ne sais que faire pour Kellian. Je me sens vraiment impuissant face à sa malade, face au coeur de mon père qui le rejette. J'aurai voulu que cela n'arrive jamais, qu'il soit heureux et guéri, mais on dirait que j'ai tout foiré. Si Kellian ne m'aimait pas, si nous n'étions pas proche, peut-être n'aurait-il jamais été touché par mes problèmes, par ceux qui m'en veulent. Je devrais leur faire payer, les retrouver et me venger... Cette pensée m'effleure l'esprit depuis quelques temps, mais je la fais taire à chaque fois qu'elle ressurgi. Pour l'instant, je dois récupérer des affaires pour Kellian, dans sa chambre. J'en ai profité pour lui prendre ses cours, ses devoirs, tout ça. Des élèves de sa classe ont été assez sympathique pour me fournir les feuilles, tout en me demandant comment allait mon petit ami. J'ai été vague, parce que moi-même je l'ignore. Le sac de sport sur l'épaule, j'ai pris le bus pour me rendre à l'hôpital, et me suis aussitôt dirigé vers sa chambre. Je sais où il est, je l'ai accompagné la première fois, dès son arrivée. Toquant à la porte, je l'ouvre doucement et entre, prenant sur moi pour lui sourire. Si ça ne tenait qu'à moi, je ferais sûrement la tête. « ça va ? » Demandais-je, déposant le sac d'affaire sur son lit. « Je suis passé par ta classe pour récupérer tes cours et tes devoirs. » Que je pourrais ramener à l'école, à son professeur, une fois qu'il aura tout terminé. Malgré sa condition, il ne doit pas arrêter d'étudier ou de baisser les bras, sinon il aura un gros retard dans son programme en quittant l'hôpital. « Si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, dis le moi. » Je viens tous les jours, avant et/ou après les cours, même si j'ai très peu de temps, je fais un saut ici pour s'assurer qu'il va bien. Tant que j'ai du temps, je peux rester. C'est le cas pour cette fin d'après-midi. « Ah, j'ai acheté des mandarines. » Ajoutais-je en sortant quelques fruits de mon sac de cours.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Je sais parfaitement prendre sur moi, je sais sourire même quand ça ne va pas, mais d’un autre côté je ne sais pas si les choses seront à nouveau ainsi désormais car je ne suis plus le seul dans cette barque qui navigue vers un chemin inconnu. Je voudrais assurer ma guérison et dire à Momiji que tout ira bien sauf que nous savons aussi bien l’un que l’autre que cela ne sera pas aussi simple et qu’il ne faut pas se voiler la face. Mon chirurgien et médecin m’a fait la leçon en découvrant mon état, il m’a dit que j’aurais dû être prudent et en prendre soin, sa détresse et sa colère sur le moment m’ont rapidement fait comprendre qu’il savait que ce ne serait pas aussi simple de me sauver cette fois, avoir une greffe est déjà compliqué et relève de la « chance » alors une seconde ? Finalement je me retrouve juste installé dans cette chambre, surveillé par les machines et les examens quotidiens, je donnerais tout pour être ailleurs, en cours par exemple avec une bonne santé et faire un rendez-vous après les cours avec Momo. Il y a tellement de choses que j’aurais aimé faire. Je veux vraiment en profiter pendant que je suis vivant, mais ce n’est pas en étant ici que je serais libre d’agir. Le son à la porte m’annonce l’arrivée de mon petit ami et je souris, heureux de le voir débarquer. Hochant la tête pour répondre à sa question, je vais bien qu’il ne s’en inquiète pas. « Merci, j’aurais de quoi m’occuper comme ça ! » Je garde mon esquisse, même si mes projets peuvent être mis à rude épreuve avec ma rechute je n’abandonnerais jamais. Je peux voir que Momo voudrait surement faire plus et répondre à mes « désirs » mais je ne suis pas quelqu’un de gourmand. « Hm, pour l’instant j’ai ce qu’il me faut~ » M’installant sur mon lit je tire le sac jusqu'à moi pour l’ouvrir et voir le contenu sans pour autant m’y attarder maintenant. « Merci. » Pour m’avoir ramené mes affaires aussi, j’en avais besoin. Des mandarines ? Je ris en ramenant la table à roulettes vers nous pour qu’ils les posent dessus. En attrapant une je la sens, j’adore l’odeur. « Je t’en trie une ? » Demandais-je en retirant la peau de celle que j’ai entre les mains avant de lui tendre. « Sinon comment s’est passé la journée ? Et Fuku elle va bien ? » J’aimerais la voir, mais je ne peux pas ici.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Je ne veux pas que Kellian se force, surtout pas avec moi. Si il ne va pas bien, j'aimerai qu'il me le dise et sois franc envers moi. Si il souffre, il n'a qu'à se plaindre. Si il est triste, il n'a qu'à pleurer. Dans le cas contraire, il peut sourire autant qu'il le souhaite, mais que ce soit un jour sans ou avec, je serais là pour lui. Je serais toujours à ses côtés, quoi qu'il advienne. ça ne sera pas facile, sûrement qu'à la fin j'en serais le plus touché, mais je ne veux pas fuir sous prétexte que je vais souffrir de cette relation. J'ai perdu mon père, je sais ce que cela fait de perdre un être cher. Et encore, je n'ai pas autant profité avec lui qu'avec Kellian. ça risque d'être encore plus douloureux si ils ne trouvent pas un nouveau coeur à temps ... Toutefois, je veux croire en un miracle. Frappant à la porte de sa chambre, j'entre aussitôt que j'ai prévenu de ma présence, retrouvant le doux sourire de mon petit ami. Il est toujours comme ça, souriant et de bonne humeur, du moins c'est ce qu'il laisse croire. J'ai pensé à lui ramener ses cours et ses devoirs, pour l'occuper ou pour ne pas gâcher son année scolaire. La médecine n'est pas un cursus facile, si il loupe trop de cours, il ne pourra pas continuer à étudier ou à faire ce qu'il souhaite. Quand il sortira d'ici, ça sera plus simple pour lui de réintégrer sa classe. Déposant ses affaires, je l'interroge, toujours aussi inquiet. Il a ce qu'il faut, je devrais m'en contenter. Il a ce qu'il faut pour l'instant, et si jamais il a besoin de plus, il sait qu'il peut compter sur moi. « C'est normal. » Il n'a pas vraiment besoin de me remercier, je le fais de bon coeur, parce que je le veux. Quand il ramène la table à roulette, je pose le sachet de mandarine dessus et le laisse fouiner dedans. Le temps de me questionner qu'il a déjà trié le fruit. Je souris doucement et le récupère, séparant chaque morceau pour la manger quartier par quartier. « Comme d'habitude ? Elle va bien. » ça ne doit pas être très explicite comme réponse... Posant ma mandarine sur la table, j'extirpe mon portable de ma poche pour lui montrer quelques photos de son chat. Fuku va bien. J'ai pensé à la photographié pour lui, pour qu'il se rassure. Fuku est chez moi, avec Guizmo. D'ailleurs, ils s'entendent plutôt bien.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Mon problème c’est que je ne suis pas quelqu’un qui arrive à se montrer faible facilement, je me suis toujours montré fort devant ma famille, j’ai toujours vu la maladie comme une alliée et ça ne m’a jamais empêché d’avancer. Cette fois c’est différent car je suis amoureux, chose qui n’était jamais arrivé avant. L’amour me donne envie de vivre plus que jamais, je veux passer des années heureuses auprès de Momiji, je veux être aimé et profiter de la vie à ses côtés, je veux avoir une vie de couple épanouie, pas ici, pas dans un hôpital. Je veux vivre. Dès que mon regard croise celui de mon petit ami je ne peux m’empêcher de rayonner parce que je voulais le voir, j’ai besoin qu’il soit à mes côtés, il est ma force et je tire le courage de me battre en lui. Triant une mandarine qu’il a apportée, je lui donne avec un sourire toujours présent sur mon visage de mourant, qu’importe combien de temps il me reste, je ne donnerais pas une mauvaise image à mon copain, je veux qu’il me voie tel que je suis et que j’ai toujours était, c’est important pour moi. Croquant dans le fruit, je suce le jus plus que le reste. « Vraiment ? Tant mieux ! » Je suis content que Fuku aille bien, j’avais peur qu’avec mon absence elle se sente délaisser ou un truc du genre, je suis tellement désolé de ne pas pouvoir m’en occuper et de laisser Momo avoir cette responsabilité en plus, surtout qu’elle est encore jeune. « Elle ne t’as rien cassé ? » Les fils et le reste, c’est Speed à cet âge-là. « Oooh trop mignonne ! » Je prends le portable pour regarder les photos avec joie, j’aimerais tant que tout redevienne comme avant, ça m’attriste un peu, mais je n’ai pas le choix, il faut croire que mon destin est de survivre à cette maladie encore et encore ou d’y succomber. Un soupire filtre mes lèvres discrètement, m’envoyant les photos sur mon téléphone pour les avoir avec moi. « J’ai l’impression qu’elle a grandie. » Pourtant je ne l’ai pas quitté depuis longtemps.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Comment pourrais-je accepté la maladie de Kellian ou la situation dans laquelle nous nous trouvons ? En signant ce « contrat », je n'ai pas choisi d'être ainsi blessé ou dans le doute, mais je ne peux rien faire contre tout ça. Je dois juste attendre et espérer, ce qui m'en coûte beaucoup. Kellian va mal, il ne laisse rien paraître avec ses sourires, mais je sais qu'il n'est pas au mieux de sa forme. Parfois j'aimerai qu'il se plaigne, qu'il verse quelques larmes en disant que ça ne va pas, qu'il a mal ou peur. Qu'il réagisse autrement qu'avec cette légèreté effrayante. En ce moment, c'est moi qui suis terrorisé par les événements, qui n'en mène pas large, malgré mes paroles ou mes expressions. kellian a épluché une mandarine pour moi, tirant un morceau que j'apporte à mes lèvres pour la manger entièrement. Il m'interroge sur Fuku et je le rassure, elle va très bien. C'est un chaton plein d'énergie, mais aussi très câlin et doux. C'est un peu comme avoir Kellian chez moi, avec des poils, plus petit et ... Enfin bref, ça me fait juste penser davantage à lui. « Pas pour le moment. » Elle n'a pas essayé de manger des fils, ni de sauter sur les meubles, mais ça ne serait tarder, le temps de prendre ses marques. ça me fait penser que je l'ai photographier, justement pour la montrer à son maître. Donnant mon portable à mon copain, je continue de manger mon fruit tandis qu'il fait son trafique de photo d'un appareil à un autre. « Sûrement, mais tu le verras bientôt par toi-même. » Quand il sortira d'ici, quand il rentrera, sous-entendais-je. Je ne vois pas sa maladie comme une fatalité ou une impasse, il y a forcément un moyen de le sauver et de l'aider à vivre plus longtemps. Mais, même en essayant de me rassurer, je ne peux m'empêcher de me dire que ça ne sera jamais simple pour lui. Cette greffe, que ce soit le coeur de mon père ou un autre, ne peut lui permettre de vieillir comme tout le monde... Un jour, Kellian partira vraiment, sûrement avant moi, avant tout les autres... Et cette réalité m'attriste plus qu'elle ne m'énerve.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Cette légèreté effrayante n’est qu’une façade, une image que je renvoie pour ne pas inquiéter Momiji. Je me suis déjà montré faible devant lui l’autre soir, quand j’ai dû lui avouer ma rechute, j’ai pleuré et j’ai pu dire ces mots qui toute ma vie n’ont jamais trouvé d’autre interlocuteur que mon copain. J’ai peur. Cet aveu je lui avais fait alors qu’il me haïssait quand je me suis retrouvé seul avec mon petit frère parti en croisière et je lui ai dit à nouveau quand j’ai fais face à cette réalité une seconde fois. Il est le seul face à qui je peux me montrer avec mes inquiétudes et mes craintes. Seulement, je sais à quel point se doit être lourd pour lui, il n’a pas signé pour cette vie-là et j’en ai conscience. Quand il est tombé amoureux de moi j’étais censé être guéri, désormais tout a changé, c’est comme avoir fait un bon en arrière avec des sentiments en plus. Des sentiments que j’ai longtemps fui pour ne pas avoir à laisser quelqu’un de triste si je disparaissais. Mon cœur souffre, mais ce n’est pas la maladie qui me tue le plus en ce moment, c’est la culpabilité, la peur de partir et d’abandonner Momo, la peur de ne plus pouvoir vivre un truc ensemble comme avant, de ne plus pouvoir faire des folies… Je voudrais revenir en arrière et profiter plus de ces moments que j’ai remis à plus tard en pensant que rien ne m’arriverait ou que j’étais sortie d’affaire. Avoir des regrets ce n’est pas mon genre, mais aimer quelqu’un au point où j’aime Momiji amène forcément à cette évidence. Si je ne regrette pas, ça voudrait dire que j’accepterais la fatalité que je vais le laisser seul et mourir subitement et ça… je ne veux pas l’accepter. Parler de Fuku est une manière de penser à autre chose et puis je veux vraiment la voir, elle aussi, c’était un rêve d’enfant d’avoir un animal et il a fallu que je l’adopte alors que ma rechute était enclenchée. Quelle ironie n’est-ce pas ? Je souris à ces paroles et hoche la tête. « Bientôt oui~ » Garder l’espoir, le moral c’est important et je ne vais pas lâcher prise. Mangeant un morceau de mandarine, je le regarde sans rien dire, juste pour l’observer en silence, puis mon esquisse s’agrandit. « Tu veux qu’on aille marcher ? » Je ne peux pas quitter l’hôpital mais je peux trainer dans les couloirs et l’enceinte du bâtiment.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Du moment où je suis au courant pour la rechute de Kellian, aucun sourire ne pourrait me rassurer réellement. Je ne suis pas comme lui, je ne sais pas faire semblant, ni étouffer ce qui m'oppresse. Ce sentiment de tristesse, de colère, d'injustice, je ne parviens à le contenir ou à le mettre de côté pour lui rendre son sourire et faire comme si il n'était pas dans cet hôpital pour finir ses jours. C'est impossible pour moi de fermer les yeux et de me dire que tout ira bien, même si je veux croire en l'impossible, croire à une énième chance ou me persuader qu'il va trouver un nouveau coeur, sortir de cet enfer, et revenir à mes côtés. Dans le monde des bons vivants, sans avoir à surveiller sa santé, ses efforts physiques, tout ça. Je suis mitigé, partagé entre la crainte de le perdre réellement et l'espoir d'avoir encore une chance. Où donner de la tête ? Où chercher ? Que faire ? Je ne sais plus trop où j'en suis dans l'immédiat. Et plus j'espère un miracle, plus je me rends compte que j'ai peur. Peur. C'est étonnant pour un petit con dans mon genre d'avoir peur. Je n'ai pas eu peur de perdre mon père, parce qu'il était déjà parti avant que je ne le réalise vraiment. Là, c'est différent. Kellian est toujours là, souriant, feintant la maladie, dissimulant ce coeur en mauvais état, prenant sur lui. Il n'a rien d'un mort. ça me tue de le regarder se battre sans savoir où cette bataille le mène, nous mène. J'ai bien voulu croire que la mort n'est pas une fin en soi, que tôt ou tard, on se retrouve tous au même endroit, mais... Le plus effrayant n'est pas de mourir, c'est de vivre sans la personne que l'on aime. Vivre sans Kellian, ce serait comme mourir finalement. Qu'est-ce que je devrais faire si il disparaissait du jour au lendemain ? Serais-je assez fort pour continuer, vivre pour lui, ou ce genre de connerie qui nous aide à tenir le coup alors qu'on en peut plus. Je ne veux pas le perdre. Je m'en fiche du soutien des autres, de leurs bonnes paroles, de leur sourire réconfortant. Je ne veux que Kellian. Fuku est un sujet de conversation distrayant, ça me permet d'écarter ma colère un instant et de parler calmement avec mon copain. Encore une fois, je le force à croire en l'espoir, à l'attente d'une greffe, me tuant moi-même à petit feu. « Tu peux te lever ? » Demandais-je, ne sachant même pas si il a le droit de quitter cette chambre. Le temps qu'il me réponde, j'engloutie la mandarine d'une traite. « Allons-y. » ça nous fera du bien à tous les deux de sortir de cette pièce et de voir autre chose que ces murs blancs, même si le reste de l'hôpital n'est pas réjouissant ou coloré. ça nous permettra de se dégourdir les jambes, surtout pour lui qui est enfermé h24 dans cet endroit sordide et déprimant.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Je suis conscient que dans l’histoire je ne souffre pas seul, si je suis aussi « touché » par ma maladie cette fois c’est parce que je ne veux pas abandonner Momo. J’ai cru à l’espoir, j’ai cru que j’étais enfin sauvé et m’être libéré de la mort, sauf que c’était qu’un sursit, un bonus de liberté dans ma courte vie, un aperçu du bonheur d’être « normal » pendant quelque temps. Je me sens triste, déçu, j’ai peur et je cache tout ça derrière des sourires réconfortants, je ne veux pas que mon petit ami me voie abattu et pour ça je dois prendre sur moi encore un peu. Au fond je me demande si Momiji pourrait vivre sans moi, je sais que tout le monde peut vivre même après une perte et qu’il le fera lui aussi, j’aimerais qu’il le fasse évidemment ! Il est jeune et parti comme c’est parti, je ne vivrais pas aussi longtemps que lui, mon temps s’écoule dans le sablier et une fois le dernier grain de sable tombé je m’envolerais. Je sais que je dois me cramponner à l’espoir d’une nouvelle greffe, mais même si je n’abandonne pas, je dois bien avouer que je suis fatigué. Cette vie, cette maladie, les opérations et les hôpitaux, les examens et les contraintes, parfois je suis vraiment épuisé. Comme toujours ce sont des choses que je garde pour moi et n’avoue à personne, depuis que je suis petit je mène ce combat seul, bien sûr j’ai ma famille qui m’entoure, mes amis, beaucoup ignorés le mal qui me rongé, mais malgré tout, c’est seul que j’affronte mon état et mes douleurs. Proposant à Momiji d’aller marcher, histoire de quitter un peu cet endroit, je hoche la tête à sa question avant de me lever de mon lit. « Je ne suis pas si faible. » Le rassurais-je avec une nouvelle esquisse. Venant attraper sa main, j’entrelace mes doigts aux siens, je me fiche qu’on puisse nous voir, ce n’est pas vraiment l’endroit le plus romantique pour se promener, mais au fond tant qu’on est ensemble ça me suffit, ce contact réchauffe mon cœur mourant, je ne veux pas arrêter de vivre ces instants, ces partages, quoi qu'il arrive. Quittant la chambre, j’ai débranché les fils auxquels j’étais attaché pour marcher en liberté, je les remettrais après, ça me connaît tous ça à force de le vivre. On croise quelques infirmières en sortant, mais dans l’ensemble c’est calme. Il y a un distributeur au premier étage et un petit jardin à l’entrée pour se dégourdir les jambes, je sais qu’avec ce froid ce n’est pas très conseillé de sortir dehors, mais j’en ai envie, rester enfermé dans une chambre est aussi épuisant moralement, c’est comme être en prison au fond. « Tu voudras qu’on fasse quelque chose quand je sortirais d’ici ? » Normalement c’est lui qui devrait me poser la question, mais je le fais en premier, j’ai envie de continuer de vivre tant que je le peux encore, je veux qu’on fasse tout ce qu’on souhaite, qu’on est aucun regret ensemble et plus de souvenirs surtout.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Je ne peux pas savoir à l'avance si je pourrais vivre sans Kellian, continuer ma vie et être heureux malgré tout. Aimer a déjà été un calvaire, il m'a fallut du temps pour réaliser mes sentiments envers lui, et maintenant que je suis enfin prêt à m'engager dans une relation sérieuse, Kellian est condamné à partir avant moi. C'est frustrant, c'est tellement affligeant que je ne préfère ne pas aborder le sujet au risque de perdre tout mon sang-froid. Il me connait, il sait que je gère mal ma colère et mes émotions fortes. J'ai été odieux et violent avec lui à la mort de mon père, je pourrais l'être davantage en sachant son sort. Autant garder espoir et se donner une chance de ne pas se quitter en mauvais terme, ou sur une dispute malheureuse. La dernière fois chez moi a été bien suffisant pour en redemander, je ne veux pas crier à nouveau sur lui ou l'incapacité des gens à agir rapidement. Souffler, c'est ce qu'il nous faut dans l'immédiat. Kellian propose de sortir de cette chambre pour faire un tour aux alentours, ça me convient. Tout, tant qu'on ne déprime pas sur son état alarmant qui se dégrade de jour en jour. « Je te crois. » Il n'est pas si faible, qu'il dit, pourtant je ne peux pas m'empêcher de le voir comme un malade, comme quelqu'un capable de me clamser entre les doigts d'une minute à l'autre. Main dans la main, je me fiche que les gens nous regardent ou nous jugent. C'est peut-être l'une des dernières fois où je tiens sa main, pour rien au monde je ne voudrais la lâcher. C'est un petit geste insignifiant pour beaucoup, mais pour moi c'est important. Suivant mon copain à travers les couloirs du bâtiment, je me laisse guider jusqu'à ce petit jardin à l'extérieur. Il fait froid dehors, ce n'est pas conseillé de sortir dans son état, mais je ne l'arrête pas une seule seconde. « C'est plutôt à moi de te demander ça. » C'est lui qui est enfermé ici toute la journée, toute la semaine. C'est lui qui doit vouloir sortir d'ici, faire un truc qu'il ne peut faire à l'hôpital. « Une vraie balade. » Ajoutais-je quand même, pour répondre à sa question. Une balade loin d'ici, de cet hôpital, de Tokyo, de notre quotidien. Aller se perdre dans une forêt ou sur une île, quelques jours. Quand je vois la santé instable de Kellian, j'ai comme des envies d'évasion.

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TENUE ★ Je ne suis pas naïf, je sais que derrière ses paroles Momiji me voit comme le malade dont j’ai l’air, c’est ce que je voulais éviter en lui cachant le fait que ma greffe avait été rejeté et que j’avais rechuté… Je ne voulais qu’il me regarde comme un mourant, j’ai connu ça il n’y a pas si longtemps et si cela ne me dérangeait pas c’est différent quand cela concerne la personne que j’aime. Je ne veux pas que Momo imagine sa vie sans moi et pourtant je sais qu’il doit y penser, que ce soit quand il est seul ou quand je fais une crise qui semble m’être fatale, il m’a vu lorsque je suis tombé dans le coma, il m’a vu quand je pensais mourir… À l'époque je n’étais rien pour lui, désormais je pense avoir pris une place importante dans son cœur, tout comme il domine dans le mien. Peu importe que cet organe soit malade ou qu’il appartienne à un autre, ce sont mes sentiments qui le rendent vivant. Main dans la main on est sorti de la chambre, marchant jusqu’au petit jardin extérieur, je me fiche que ce soit conseillé ou non, je ne pense pas que cela empirera mon état de prendre l’air n’est-ce pas ? « Je l’ai demandé en premier. » Plaisantais-je avec un petit rire, disons que j’ai ma vision des choses moi aussi et je veux qu’il soit égoïste, qu’il impose les choses qu’il veut faire avant qu’il ne soit trop tard. « Ce serait cool. » Dis-je avant de lever les yeux au ciel l’air pensif, serrant les doigts de Momo je finis par demander. « Tu as peur ? » Ça semble sortir de nulle part, mais je pose mon regard sur lui avant de reprendre. « Si on part en balade juste tous les deux, est-ce que tu pourrais me voir sans cette maladie ? » Je voudrais l’oublier avec lui, même si c’est impossible, je voudrais au moins ne pas penser à ce futur qui nous sépare sans nous demander notre avis. « Est-ce que tu as déjà pensé à une vie sans moi ? » Et donc à ma mort. Je ne souris pas cette fois, je suis sérieux.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Kellian ne peut pas me demander de ne pas imaginer une suite à ce calvaire ou de le voir autrement que malade. C'est la vérité. C'est ce qui se joue réellement entre nous. Nous ne pouvons pas fermer les yeux et faire comme si de rien n'était. Si ce sont nos derniers jours ensemble, autant les vivre pleinement. Cette éventualité me tue à petit feu, elle me rend moi-même malade, d'une maladie différente. Je n'ai pas vraiment le coeur à rire ou à m'amuser, mais pour lui, je suis prêt à faire abstraction de la situation pour ne pas nous enfoncer dans la noirceur de la réalité. Kellian est mourant, je le sais. Kellian n'a peut-être pas une année à vivre, peut-être pas même un mois, mais si je recommence à perdre espoir et à baisser les bras, jamais les choses ne seront positives. Je veux continuer à y croire, malgré tous les signes négatifs. Sortant dans le petit jardin de l'hôpital, le dialogue se fait rare, jusqu'à ce qu'il m'interroge. Que voudrais-je faire ? C'est une excellente question, que j'aurai dû lui poser en premier. Sauf qu'il l'a fait d'abord, donc c'est à moi de répondre. Je ne réfléchis pas beaucoup, en fait, je ne suis pas un garçon avec des tonnes de désirs. Une balade, ça me semble plutôt bien comme idée. Partir quelques jours loin d'ici, respirer le vrai air, ne pas être soi-même, ni malade, ni en colère. Ce n'est qu'une envie, si Kellian ne peut quitter l'hôpital, elle ne se réalisera jamais. Peur ? Je hausse les épaules. De quoi aurais-je peur ? Vivre sans lui ? De le voir mourir ? Je ne sais même pas moi de quoi j'aurai le plus peur. « J'ai peur. » Avouais-je, le coeur serré. J'ai peur de toutes ces choses, de maintenant, comme de demain. « Tu me demande de ne pas penser à ta santé ? » C'est ainsi que je le vois. Si Kellian me demande de ne pas le voir comme un malade, cela veut dire que je ne devrais pas m'inquiéter pour lui à chaque nouveau pas. « Je n'y arrive pas. » Imaginer la vie sans lui, je ne parviens déjà pas à imaginer mon futur tout simplement. « Je ne sais pas comment je pourrais réagir, ni ce que je pourrais si tu venais à disparaître. » Il y a plusieurs options, continuer, vivre pour l'autre, dépérir, se laisser partir. Je ne sais vraiment pas comment sera cette vie sans lui.

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TENUE ★ Prendre l’air nous fera du bien à tous les deux, mais c’est surtout parce que je ne veux pas rester enfermé dans cette chambre d’hôpital, durant toutes mes années d’existence j’ai plus vécu dans une pièce comme celle-ci que dans une chambre chez mes parents. Je ne veux pas avoir encore des souvenirs de ses murs blancs avec mon copain, j’aimerai toujours voir de la couleur, sourire et voir la vie aussi belle que j’ai toujours pensée qu’elle était. Les gens font n’importe quoi de leurs existences, j’ai d’ailleurs eu mon accrochage avec Momiji dans cette boîte où j’ai tenté de le mettre sur le droit chemin, j’étais comme ça et je ne pense pas avoir changé au fond. Peut-être que ce qui a changé c’est que je suis amoureux et l’amour nous raccroche au monde des vivants, la peur de mourir était présente autrefois, mais je la dissimulais, désormais je ne peux rien caché car la seule vérité c’est que je veux vivre. Lui qui n’aurait jamais avoué une chose pareil avoue clairement qu’il a peur, l’entendre ainsi le dire me serre le cœur à moi aussi, le blesser n’était pas mon intention et malheureusement je ne peux absolument rien faire contre ça… Je ne dis pas que je suis désolé, mais au fond je le suis, de le faire se sentir ainsi, j’aimerais qu’il soit heureux et non inquiet pour moi. La façon dont je tiens sa main sans la lâcher, je voudrais continuer à la tenir durant des années. Hochant la tête, je voudrais qu’il oublie ma maladie même si ce n’est qu’une journée. « Je voudrais être comme avant. » C’est peut-être impossible pour lui, mais ne puis-je pas être égoïste en lui faisant cette requête ? Je me sens idiot de lui avoir posé cette question, mais le fait qu’il avoue ne pas arriver à imaginer la vie sans moi me fait plaisir quelque part, ça prouve à quel point il tient à moi et d’un autre côté je ne veux pas qu’il gâche sa vie si je venais à mourir subitement. Me mettant face à lui, je le regarde dans les yeux en silence, lâchant le contact de mes doigts entre les siens pour passer mes bras autour de son cou et réclamer un câlin. « Je te promets que je tiendrais aussi longtemps que je pourrais. » Je vais me battre contre cette maladie, j’ai déjà gagné du temps par le passé, je continuer d’essayer jusqu'à la fin, sans jamais abandonner. « Je ne veux pas que tu sois malheureux Momo… quoiqu’il arrive tu devras continuer d’avancer toi aussi. » Resserrant mon étreinte, l’émotion est là et je me retiens de verser une larme alors que c’est dur de parler ainsi. « On doit profiter au maximum d’être ensemble, hum ? » Pour qu’il ait des souvenirs de nous, prendre des photos ensemble, rire et ne pas penser au pire, car ce serait comme si j’étais déjà mort.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Il n'y a qu'un malade pour savoir l'importance de la vie et ce qu'elle représente. une personne saine et en bonne santé ne s'attardera que très rarement sur le côté positif de son existence et cherchera toutes les erreurs qui la pourrissent. Kellian n'est pas comme ça. Il est sûrement condamné à mourir, mais il garde le sourire et sa bonne humeur, que ce soit en apparence ou de bon coeur. Façon de parler en sachant l'état de ce dernier, mais c'est une belle leçon de vie pour les gens comme moi, qui gâchait celle des autres. J'ai pu changer, voir les choses autrement et essayer de me rattraper comme je le pouvais, en m'agrippant aux branches. Je sais ce que pensent les gens comme Hye Ni, que j'ai malmené et humilié. Je sais qu'un accident est vite arrivé par vengeance, comme avec ce gars qui m'a poignardé. Désormais je sais que la vie est trop courte et mal foutue pour s'en amuser et la négliger. Je n'ai aucune honte à exprimer ma peur, à l'avouer et à faire face à ce sentiment d'insécurité, de rage. J'en veux à la malchance pour s'acharner sur mon copain alors qu'il n'a rien demandé. J'en veux à chaque personne incapable de lui fournir un nouveau corps ou à ce corps de ne pas le laisser en paix. Cette colère, je dois la contrôler, l'étouffer et l'empêcher d'exploser pour blesser mes proches. Kellian sait déjà ce que je ressens, il n'a pas besoin de ma haine en plus. Ce n'est pas de sa faute, il n'a pas à s'excuser et de toute façon, je n'en voudrais pas de ses excuses. C'est stupide, il n'est pas coupable. Il n'a jamais voulu de tout ça. Être comme avant, c'est difficile, mais je peux faire un effort d'oublier sa malade pour une journée. Pour quelques heures. Parce qu'elle est toujours là, quoi que l'on fasse, son coeur n'ira pas mieux sans opération, sans un échange. Le geste de Kellian me surprend, quand il glisse ses bras autour de mon cou après m'avoir fait face. Est-ce rassurant, ce qu'il me dit ? Je tente de lui sourire, mais le coin de mes lèvres refusent de s'étirer. Déposant mes mains sur sa taille, je garde un certain contact avec lui. Je rêve ou c'est une confession ? Du genre, derrière confession. Je déteste quand il dit tout ça, même si c'est pour me rassurer. Mes mains se détachent de sa taille, tandis que je passe mes bras autour de ses hanches, le ramenant contre moi pour l'embrasser soudainement. Je ne veux pas de « tu dois vivre sans moi » ou de « tu dois être fort ». En fait, je ne veux pas penser à ce après qui me tourmente ces derniers temps. Profiter, c'est un bon plan. Je peux vivre comme si demain n'existait pas en attendant de savoir la suite. « Il n'est pas trop tard. » Soufflais-je contre sa bouche, mes lèvres frôlant les siennes avec chaleur et douceur. Il n'est pas trop tard pour profiter, pour vivre, pour avoir une dernière chance. Il n'est jamais trop tard pour rien.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ Peut-être que ne pas en parler serait mieux, peut-être que je devrais taire le sujet, mais quand on se retrouve seul dehors, je ne peux pas m’empêcher de vouloir savoir, ce qu’il pense, ce qu’il ressent. Je n’aime pas quand l’ambiance semble agréable, mais est en réalité lourde. Je ne veux pas vivre en faisant comme si tout aller bien, mais je veux pouvoir être « normal » aux yeux de la personne que j’aime, même si ce n’est qu’une journée ou quelques heures, j’ai besoin qu’il me voie comme celui dont il est tombé amoureux. Dans le futur mon état va empirer et j’en ai conscience plus que Momiji, je connais mon corps, cette maladie. Je serais épuisé, mon corps s’affaiblira à vue d’œil et j’aurais du mal à manger ou à suivre une routine comme les autres. Je me suis toujours battu pour être comme tout le monde, mais les médicaments, les crises, les choses qui m’étaient interdites, je les gardais pour moi. Cette fois il devrait y faire face à mes côtés, je pourrais le cacher et faire comme si de rien n’était, mais je ne veux pas lui mentir, je voudrais qu’il soit à mes côtés et me soutienne jusqu’à la fin. Autrefois j’avais besoin de mon frère, je voulais passer le temps qui me resté proche de lui, désormais celui dont j’ai besoin c’est Momo. Si je dois mourir, je voudrais être capable de simplement m’endormir dans ses bras, égoïstement. Je l’aime tellement que mon cœur me fait mal en pensant à ce futur, mais je ne veux pas qu’il garde ce genre d’image de moi, je ne veux pas qu’il regrette, qu’il meurt avec moi. Je l’enlace en passant mes bras autour de lui, je voudrais le rassurer et pouvoir dire que je ne vais pas mourir, mais nous savons tous les deux que les chances que je survive cette fois sont minces, j’ai eu un donneur, son père m’a offert la plus belle année de ma vie, tout ce temps à ces côtés fut mon bonheur, je suis reconnaissant pour ça. Les mots que je lui dis pourraient le blesser, mais je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, je veux être capable de dire ces choses avant qu’il ne soit trop tard, j’ai peur, bien plus que ce que je ne veux montrer, je souris mais intérieurement je suis terrifié. Momiji est l’amour de ma vie, certains ont besoin de plusieurs années pour le trouver ou le comprendre, moi je l’ai déjà compris. Même si ma vie est courte, j’ai eu la chance de trouver la personne que j’aime, d’être aimé en retour, de connaitre ce sentiment qui donne des ailes et envie de vivre tellement de choses. Je veux vivre encore, je veux partager tellement, rien qu’en y pensant je me sens sur le point de pleurer sous l’émotion et la déception, j’étais guéri, pourquoi je me retrouve ici ? Moi aussi je voudrais savoir au fond, je voudrais comprendre ce que j’ai faits pour qu’on m’enlève à ce bonheur qui me tend les bras. Le geste de Momo me surprend en retour quand il m’embrasse subitement, je ne m’y attendais pas, mais une fois la surprise passée je réponds à cette chaleur sur mes lèvres, son souffle, ses paroles, je le regarde dans les yeux et souris en hochant la tête. « Non, tu as raison. » Faisant pression sur sa nuque avec mes bras, je l’embrasse à mon tour en anéantissant l’infime espace entre nos bouches. Si je n’ai aucune chance de survivre alors je vais vivre le temps qu’il me reste sans me retenir, je vais vivre pleinement que ce soit des jours, des semaines ou des mois, je vais vivre jusqu’au dernier instant avec Momo et à la fin on pourra dire que nous avons fait ce qu’il fallait sans regret. Ramenant mes mains sur ses joues alors que je romps le baiser, je l’observe un instant avant de souffler avec toute la sincérité possible. « Je t’aime Usagi Momiji, je t’aime et je t’aimerai jusqu’à mon dernier souffle. » Et plus encore si c’était possible.

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it's gone again ★ Kellian & Momiji
TENUE ★ à quoi bon se voiler la face ? Un jour, Kellian sera malade au point de ne plus pouvoir le cacher, ni sourire ou être pleinement heureux. Un jour, il ne sera plus lui et si à ce moment-là il sera incapable de s'en rendre vraiment compte, moi je le verrais. Je serais là, à le regarder se dégrader et mourir à petit feu, sans avoir la satisfaction de partir quand le moment devrait être venu, plutôt que souffrir en vain. J'ai peur. évidement que j'ai peur. Je suis un humain, je ressens les choses tristes, éprouvantes, effrayantes. Je sais ce que c'est de perdre un être cher, de le regretter, de devoir vivre avec, mais... Si j'ai surmonter la perte de mon père, c'est parce que Kellian était là. Nous n'étions pas proche à cet instant, je l'ai maudis, haïs, injurié, mais avec le temps je l'ai réclamé, j'ai compté sur lui et aujourd'hui nous en sommes là où nous en sommes. Amoureux, en couple, inséparable, fort. Jusqu'à quand ? Combien de temps cela va durer avant que le château de sable ne s'effondre ? Je ne suis pas optimiste, j'ai beau croire à une dernière chance, à un coeur de dernière minute, quelque part je me doute que c'est peine perdue. Nous le savons tous les deux, mon père lui a permis de vivre une année supplémentaire, et peut-être qu'il peut tenir encore un peu mais... Sans une nouvelle greffe, il va mourir. Quand je le sens dans mes bras, je me dis que nous vivons dans un cauchemar et que nous allons nous réveiller. Ce n'est pas possible de souffrir à ce point, que ce soit de son côté ou du mien. N'avons-nous pas le droit au bonheur et à la joie ? D'être comme tout le monde. Il peut me dire tout ce qu'il souhaite, je saurais l'écouter et ne pas me fermer à ces éventualités. Je n'ai pas toujours été tendre ou compréhensif, mais c'est différent maintenant. Je ne suis plus ce tyran qui s'amusait à torturer les autres, je suis quelqu'un de plus calme, plus chaleureux. Ce changement aura été de courte durée, si Kellian venait à disparaître, je ne suis pas sûr de vouloir rester le même. La haine et la colère prendra le dessus sur ma peine et la blessure qu'il laissera à son départ. J'ignore ce qu'il se passera ensuite, mais ça ne sera rien de bien à vivre pour moi. Ce n'est pas le moment de penser à l'avenir, à ce futur sombre. Je veux profiter de lui autant que possible, à commencer par l'embrasser et le garder contre moi. ça doit le surprendre, je le sens dans sa façon de réagir en retard, avant de répondre. Et de recommencer, ses bras autour de mon cou et nos corps se frôlant doucement. Les yeux dans les yeux, je l'observe en silence et en l'écoutant. « Moi aussi, Kellian. » Jusqu'à mon dernier souffle, jusqu'à ne plus être capable de me souvenir de lui, de nous, de notre couple.

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