LOOK AT YOU ★ Kiss & Nagisa
TENUE ★ La vie avait repris son cours normal après la fois où nous avons couchés ensemble avec Nagisa. C'est notre secret, un secret que nous avons laissé là-bas, au bord de la plage, dans ce bungalow. ça ne concerne que nous deux, Nagisa et moi. Personne ne doit savoir, personne ne doit s'en douter. Ces mots que nous nous sommes échangé, cet aveux que nous nous sommes fait. C'est notre histoire que nous construisons lentement, pierre par pierre. C'est tout un édifice que nous devons bâtir, mais avant de pouvoir monter les murs, il faudrait démolir les anciens. Aucun de nous ne peut garder les fondations du passé, élaborer sur des relations qui ne tiennent plus la route. J'apprécie toujours Fuyuki, mais j'aime davantage Nagisa. Je me suis déjà fait à l'idée que mes sentiments se dirigent entièrement vers lui, plutôt que mon copain actuel, mon ex-copain d'ici peu. Les choses me semblent plus clair depuis que je fais de l'ordre dans ma tête et dans ma vie. Mes yeux ne voient que mon bandmate, ils s'attardent sur lui suffisamment longtemps pour savoir que c'est la bonne personne, celle qui me faut dans ma vie. Fuyuki comprendra, j'en suis sûr. Rien n'est défini pour personne, ni pour lui, ni pour moi. Assis à même le sol, une bouteille d'eau à moitié vide entre les doigts, j'observe mon camarade danser avec une attention particulière. Une flamme au fin fond des iris, un désir non dissimulé, une aura de bien-être. « Tu devrais t'arrêter un peu. Viens boire. » Dis-je après quelques secondes supplémentaires d'observation, tendant ma bouteille dans sa direction pour l'inviter à boire ou à la finir. Nous avons le temps pour nous entraîner, les fans ne vont pas disparaître de la surface de la terre, ni l'agence et encore moins tout le boulot que nous avons à faire avec le groupe. « Tu vas finir par t'épuiser. » Et moi je vais me fatiguer rien qu'à le regarder aussi longuement.

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TENUE ★ Ce séjour auprès de Ryûzoji c’était comme un miracle pour moi, je ne ressentais aucune crainte, aucune appréhension, aucune peur. J’étais bien à ses côtés à parler, rire, s’embrasser. On était libre et loin de toute réalité. Même si notre relation ne se terminer pas avec notre retour en ville nous aurions moins de temps ensemble, se cacher pour ne pas être découvert serait notre priorité. Au fond j’avais vraiment envie de dire la vérité à mon copain, lui dire que je ne pouvais plus être avec lui, que j’en aime un autre et que je voulais rompre, sauf que j’ignorais comment m’y prendre et surtout j’avais peur de ce qu’il pourrait faire. Depuis que j’ai réalisé mes sentiments pour Ryûzoji je trouve des excuses quand je suis seul avec Takumi, évitant tout contact, détournant la tête quand il souhaite m’embrasser, changeant de pièce, prétextant du travail ou de la fatigue quand il essaie de me toucher. Je me sens mal à l’aise et mon moral prend cher parce que je m’inquiète de savoir jusqu’à quand je pourrais éviter ça sans qu’il ne s’énerve, je sens déjà cette pression quand il me lance des regards noirs de sens. Je vis dans cet appartement, mais ce n’est pas chez moi. C’est chez Takumi. Où irais-je quand je quitterais les lieux ? J’aimerais parler de tout ça avec Ryûzoji, savoir ce qu’il en pense, mais si je le faisais je devrais lui raconter tout et je ne veux pas qu’il sache, il en sait déjà assez. C’était une nuit comme les autres, j’avais bossé au bar quoique le directeur de l’agence m’ait demandé de quitter mes boulots, je le ferais quand on aura officiellement débuté, j’avais besoin de mettre cet argent de côté, encore plus maintenant d’ailleurs. Takumi était là à m’attendre, je ne m’y attendais pas. Son regard me glaça le sang, l’interrogeant innocemment pour savoir ce qui se passer, il ne m’a pas répondu et a seulement attrapé violemment mon bras pour me jeter sur le lit, sa poigne me fait mal et je geins en essayant de le repousser. « C’est qui !? À qui tu oses donner ton cul sale pute ! » Hein ? Je le regarde interloqué, est-ce qu’il sait ? Comment ? Je me défends en disant que je ne vois pas ce qu’il veut dire, mais je me prends un coup de poing dans les côtes, toussant sous cette douleur vive et surprise. « Ne me ment pas ! » Takumi est fou de rage, je peux le voir dans ses yeux, mais il ne semble pas savoir pour Ryûzoji, il a supposé ça parce que je ne couche plus avec lui ? Me balançant tout de même qu’il trouvera qui c’est…  Au moins il ne m’a pas frappé au visage… Je suis soulagé quand il se contente de pester en quittant l’appartement, j’ai eu peur qu’il me force à coucher avec lui… Takumi est sauvage, il m’a sauvé et je lui en suis reconnaissant, mais il a tendance à être égoïste et ne pas vraiment tenir compte de mes sentiments. Le coup qu’il m’a donné me donne du mal à respirer, même bouger me fait grincer des dents, il n’y est pas allé de mainmortes. Jusqu’à quand je vais pouvoir jouer cette comédie ? J’ai peur de ce qu’il pourrait faire à Ryûzoji s’il découvre la vérité, ça me rend fou.

Le lendemain la douleur était toujours présente, ma peau avait changé de couleur laissant une belle marque, sur mon bras aussi, mais ce n’est pas comme si c’était une situation inhabituelle, je fais pitié hein ? C’est ce que je me suis dit en me regardant dans le miroir. Au fond j’avais juste envie d’aller à l’agence et de voir Ryûzoji, il était ma source de réconfort, j’étais impatient de ces moments qu’on passait ensemble, même si je savais qu’on ne pouvait pas s’exposer ou afficher nos sentiments, juste être dans la même pièce que lui me suffisait.

M’entrainant à danser, j’oubliais ma douleur en me dépensant comme un fou à travers les pas, j’étais un acharné, même si je devais tomber d’épuisement je n’arrêtais pas tant que je n’étais pas satisfait. Si mon bandmate ne m’avait pas demandé de faire une pause j’aurais sans aucun doute continué de reprendre encore et encore cette chorée. M’approchant en sueur, je souris en attrapant sa bouteille et enchainant les gorgées jusqu’à la finir, me laissant tomber sur le sol à ses côtés j’en avais oublié cette douleur qui s’éveille subitement suite à mon geste, je dissimule ma grimace et respire en reprenant mon souffle. Il n’y a personne dans la pièce, aucune caméra ni rien pour nous épier, la salle est dite « occupée » du coup je prends la liberté de m’allongeant en posant ma tête sur les jambes du garçon, juste quelques minutes, ce n’est pas comme si ce geste était de trop ou indécent, si ? Discrètement je croise les bras sur mon vendre et une main sur l’endroit où j’ai mal, c’est récent donc ça me lance vraiment et en faire trop ne m’aide pas vraiment à apaiser ce mal.

Détaillant son visage ainsi, je continue de sourire sans le quitter des yeux. « Il m’arrive de me dire que notre escapade était un rêve,  dis-moi que c’était réel. »  Plus le temps passe sans que je sois libre d’être à ses côtés et plus le doute s’empare de moi, cette chaleur me manque.

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TENUE ★ Nous ne vivons pas tous ce moment de la même façon, Nagisa doit sûrement souffrir avec son copain, alors que c'est si simple avec le mien. Fuyuki bosse beaucoup ces derniers temps, il est occupé avec son planning chargé et quand il rentre chez lui, c'est pour dormir. De mon côté, je n'ai qu'à dire que je n'ai pas le temps, que je dois réviser ou me reposer, ce qui est vrai dans un sens. Entre l'agence, l'école et mon travail de Barista, je n'ai pas toujours de place dans mon emploi du temps pour mon petit ami. Fuyuki comprend parfaitement la situation comme si tout allait bien, comme si c'était absolument normal, mais il ne voit pas l'écart que j'impose doucement dans notre relation. Peu à peu je m'éloigne de lui, en douceur, pour ne pas le blesser le jour où je mettrais tout à l'eau, où je briserais ce lien si fort par le passé. Ce n'est pas si simple, je ne veux pas faire de tort ou de mal à mon aîné juste parce que mes sentiments ont changé, juste parce que j'aime Nagisa de manière démesurée. Pourrait-il seulement le comprendre et l'accepter ou me rejetterait-il ? Dans tous les cas, je veux simplement être au côté de mon bandmate, que ça plaise ou non aux autres, je m'en fiche totalement. Si Nagisa est heureux, je le serais aussi. Je suis loin de me douter qu'il vit l'enfer avec son connard de copain, qu'il se fait encore taper pour rien, mais qu'il ne peut rien dire par peur. Si j'étais lui, je le virais de ma vie, définitivement. Sauf que je ne suis pas Nagisa, je pourrais me foutre sur la gueule avec l'autre Takumi, mais mon cadet n'en est pas capable.

Nagisa n'a pas arrêté de danser depuis que nous sommes arrivés à l'agence aujourd'hui, il est à fond mais rien qu'à le voir, je me sens fatigué. Je l'arrête avant qu'il ne tombe de fatigue, lui tendant ma bouteille pour qu'il s'hydrate. ça serait bête qu'il tombe de fatigue ou s'écroule d'épuisement. L'un à côté de l'autre, je souris en le regardant vider la bouteille puis s'asseoir au sol. Il est en nage, sa peau brille de transpiration, mais il est encore plus beau que d'habitude. Sa tête sur mes jambes, je l'observe toujours en silence, détaillant son visage de ses sourcils à ses lèvres, en passant par ses yeux et son nez. Il est beau, où que je pose mes iris, je ne trouve aucun défaut. Nagisa fait pareil avec moi, il me scrute de la même manière, avant de laisser les mots filtrer ses lippes. Un rêve ? Je vais lui prouver que ce n'était pas un rêve. penché au-dessus de lui, je lie nos bouches dans un baiser chaste et doux. « Ce n'était pas un rêve. » Soufflais-je contre ses lèvres, avant de l'embrasser plus sincèrement, une main dans ses cheveux et l'autre tenant son menton pour relever son visage et approfondir l'échange.

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TENUE ★ Je suis prêt à vivre l’enfer pour être aux côtés de Ryûzoji, je ne reviendrais pas en arrière car maintenant que j’ai gouté à ces sentiments et les ait expérimentés je serais incapable de les oublier. J’aime mon bandmate, je l’aime vraiment aussi fou que cela puisse être. Mon quotidien n’est pas facile quand je quitte l’agence ou ne suis pas à ses côtés, mais je prends des forces quand je passe ce temps avec lui, comme maintenant. Je voudrais tout laisser derrière moi, juste pour être que tous les deux sans barrage, sans épines sous le pied. La tête sur ses jambes je peux le regarder, le détailler et me dire à quel point il est beau, mais ce n’est pas seulement ce physique qui m’attire chez lui, c’est ce qu’il m’apporte. Ryûzoji a su m’ouvrir les yeux inconsciemment sur ce que je vivais, en tombant amoureux de lui j’ai réalisé que ce que je prenais pour de l’amour n’en était pas. Au fond ce n’était qu’une reconnaissance, une dette que je remboursais. J’ai vraiment aimé Takumi, mais ce qu’il me fait vivre n’est plus aussi supportable que par le passé. Avoir l’habitude d’être une victime, de se faire battre, est-ce quelque chose dont je devrais être fier ? Alors que je détail Ryûzoji j’aimerais que tout soit simple et ne vivre que pour lui, c’est complètement dingue j’en ai conscience, pourtant c’est ce que je ressens. Je ne veux pas vivre dans un rêve, je veux que tout ça soit réel, mais quand ma réalité rencontre celle que je mène à ses côtés je doute, me demandant si je ne me fais pas d’illusion, si tout ça est bien arrivé. J’attends de l’entendre de sa bouche pour me rassurer, mais les mots ne viennent pas de suite, sentant d’abord ses lèvres sur les miennes. Je n’osais pas l’embrasser alors que j’en crevais d’envie, ce simple baiser suffit à m’apaiser et me redonner confiance.  « Merci. » De me dire que ce n’est pas un rêve, de me permettre de vivre cette histoire, j’aimerais juste qu’il puisse comprendre à quel point je suis heureux avec lui, même si nous n’avons pas beaucoup de moment ensemble, ceux qu’ont à me comblent de joie. Relâchant ma cotte pour poser ma main sur sa joue, je me laisse séduire par ce nouvel échange, répondant avec envie et désir à ce dernier. Me redressant sans quitter ses lèvres, s’étant sans compter sur cette pointe qui s’éveille et me fait gémir, heureusement ce son peut être causé par l’échange, mais je devrais être plus prudent si je ne souhaite pas que Ryûzoji le remarque.

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TENUE ★ Je n'aime pas me prendre la tête avec des hésitations, je déteste douter de moi ou des autres et quand j'ai un truc qui me taraude, soit je tente de l'évincer, soit de le comprendre. Nagisa n'interroge beaucoup, il doit se demander si tout est réel ou s'il s'imagine des choses complètement surréaliste. Je le vois ainsi avec sa question sur notre séjour loin de Tokyo. Un rêve, comme si s'envoyer en l'air n'était qu'un fichu rêve. Je ne veux pas qu'il pense une telle chose ou me considère comme un gars qu'il aurait vu dans un songe d'une nuit. Peut-être suis-je trop possessif avec Nagisa, peut-être que je ne le veux que pour moi, qu'il ne remarque que moi, qu'il ne pense qu'à moi. Pourtant il y a toujours son mec dans sa vie, comme il y a Fuyuki dans la mienne. Dans le dos des gens, nous sommes proches et ensemble, mais devant eux, nous ne sommes que des bandmates. C'est éreintant de se voir ainsi, d'être vu ainsi. nagisa est bien plus que mon partenaire de groupe, il est celui que je désire toucher, embrasser, celui avec qui je voudrais parler constamment, rire et m'évader. Il n'est pas juste mon camarade de passion, mon rival ou que sais-je. Alors quand il me parle de rêve et de réalité, je ne peux m'empêcher de l'embrasser tendrement et d'évoquer la réalité dans laquelle nous vivons actuellement. Il me remercie, mais je n'attendais aucun remerciement de sa part... Juste qu'il soit bien et à l'aise. Le second baiser n'est plus aussi innocent, il transporte nos sentiments et ce que je voudrais dire mot pour mot à celui qui compte le plus pour moi. Je l'aime, ça ne changera pas. Mes lèvres épousent les siennes dans un mouvement synchronisé, répandant cette chaleur entre nos corps quand un gémissement se fait entendre. Rien de surprenant, rien qui ne me mette la puce à l'oreille. Je continue de l'embrasser jusqu'à changer de position et prendre le dessus, une jambe de chaque côté de ses cuisses. Ce ne serait pas très intelligent de se laisser emporter alors que nous sommes ici, dans une salle de répétition, à la merci du premier idiot de passage. « Tu me rends faible, Nagisa. » Les mots sont un don de dieu, vraiment. Sans eux, ça serait si compliqué de se faire comprendre et d'être clair avec les gens. Je l'aime, il me fait fondre, je n'ai aucune envie de le garder pour moi. Au contraire, je souhaite qu'il le sache, qu'il l'entende et qu'il le retienne bien. « C'est vraiment un supplice de t'avoir sous les yeux mais d'être incapable de faire plus que ça. » Qu'un baiser à l'abri des regards, une action qui ne laisse aucune trace pour nous trahir. Juste nos lèvres scellées les unes aux autres, dans un échange silencieux et délicieux.

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TENUE ★ Ce n’est pas de Ryûzoji que je doute ni de « nous ». Je ne veux pas vivre un rêve, ça ne m’intéresse pas de repenser à notre séjour en croyant qu’il ne se reproduira pas, mes sentiments ne changeront pas et je sais que les siens non plus. Seulement, il y a une chose qui me rend faible et me donne cette incertitude, c’est Takumi. Quand je sens la douleur de ses coups sur mon corps je me demande combien de temps devrais-je les supporter, comment les cacher ? Quand il me fait comprendre qu’il trouvera « la » personne avec qui je le trompe, j’ai peur que mon monde bascule et que cette relation que je vis avec Ryûzoji soit vouée à la souffrance. C’est complètement idiot car au fond nous avons notre destin en main, au fond il suffit qu’il m’embrasse et me parle pour que tout s’évapore et que je ne pense qu’à nous. Le reste n’a aucune importance parce que je sais ce que je veux et celui avec qui je souhaite être c’est Keith. La douleur ne m’arrête pas, je ne veux pas inquiéter l’homme que j’aime et comme par le passé je suis assez doué pour dissimuler tout ça, bien que ce soit plus difficile quand mon désir d’être proche de lui, de le toucher, pourrait me trahir. Le baiser qu’on s’échange n’est en rien innocent, il est rempli par tant d’émotion, une déclaration en silence rempli d’amour et de passion. Le voyant bouger et prendre le dessus, mon regard ne quitte pas son visage, un sourire tendre sur les lèvres. « Comment je suis censé résister quand tu me dis une chose pareil ? » Honnêtement… Il me rend faible lui aussi et savoir que c’est réciproque, l’entendre d’entre ses lèvres… Je tombe encore plus amoureux de lui. « À ton avis, pourquoi je me jette dans la danse ? » Bah quoi ? « Je suis censé te voir comme mon bandmate ici, mais j’en suis incapable. » Parce que mon regard transmettra mes sentiments, l’amour que je ressens et ce désir ardent je ne peux pas le cacher. C’est surement ce qui me trahit aussi avec Takumi, car mon regard ne transmet plus rien pour lui. Même si actuellement nous ne pouvons que nous embrasser je suis bien heureux d’avoir cette chance. « Tu penses pouvoir survivre à ce supplice ? » Je le taquine contre ses lips, mes mains le tenant par la taille.

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TENUE ★ Nagisa ferait mieux de garder ce doute pour lui, parce que je serais le premier à me pointer face à ce Takumi pour lui dire que son copain m'appartient avec toute la fierté du monde et la provocation dans les yeux. Il me connait mal, il ne sait pas de quoi je peux être capable. Je suis le genre de personne qui ne brasse pas l'air mais qui agit sans réfléchir, aussi intelligent que je le suis, ça ne m'empêchera jamais de mettre la charrue avant les boeufs. Si Nagisa doute à cause de Takumi, je n'hésiterais pas une seconde à l'affronter pour avoir ce qui m'est dû. Il ne devrait pas être effrayé par ce type, par ces menaces ou parce qu'il dit pouvoir me faire si jamais il me découvre. Je m'en fiche. Je peux me battre contre lui si c'est nécessaire et si je peux garder Nagisa pour moi, par la suite. De toute façon, tôt ou tard on devra passer par là. Un jour ou l'autre, je serais bien obligé de prendre ce qui est à moi. Pour le moment je me contente d'avoir la chance de l'embrasser librement, de goûter ses lèvres et de plonger mon regard dans le sien, tandis que je le surplombe de toute ma hauteur, assis sur ses cuisses. Mes mots sont sincères, je veux qu'il le sache. « Ne résiste pas. » à m'écouter, tout semble si simple et faisable. Sauf que ça ne l'est pas, ce n'est pas évident d'aimer en cachette et de devoir se faire tout petit. « Alors tu danses pour m'éviter ? » Plaisantais-je, un sourire amusé étirant mes lippes. « Tu es mon bandmate, mais tu es aussi mon futur copain. » Encore une évidence si facile à dire, mais très difficile à obtenir. Si je le pouvais, j'irai voir Fuyuki et mettrais fin à notre histoire, ensuite je ferais de même avec Takumi et Nagisa serait entièrement à moi. « Tu ne sais pas de quoi je suis capable. » Fis-je d'un ton aguicheur et en haussant les sourcils, mon souffle caressant ses lèvres. « Que ferais-tu si ce n'était pas le cas ? » Si je ne supportais pas ce supplice et que j'en devienne réellement fou.

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TENUE ★ Un jour ou l’autre la vérité éclatera, je ne compte pas cacher mes sentiments envers Ryûzoji éternellement, même si je sais qu’il n’aime plus son petit ami comme avant, le fait qu’il lui « appartienne » encore ne me plaît pas forcément, j’essaie de ne pas être jaloux, de ne pas montrer de signe qui pourrait l’exprimer, mais je rêve du jour où je l’entendrais dire que je suis à lui et qu’il est tout à moi, même si pour nous deux c’est une évidence. Takumi n’est pas un gars comme Fuyuki, il n’acceptera pas la réalité, il se vengera surement ou tentera de me retenir. Par le passé nous avons souvent fait des pauses, je suis parti après ses coups en trop, mais n’ayant nulle part où aller et croyant que je l’aimais, je revenais toujours à ses côtés. Je n’ai aimé personne avant de tomber sur mon bandmate, ce coup de foudre m’a changé et je veux l’assumer pleinement. Malheureusement je sais aussi la réputation de mon mec, c’est un dealer, un gars de quartier avec une bande de mecs et des clients prêts à tout, je me suis souvent senti épier au bar, combien de fois ont rabâché mes actes au « boss » parce que j’étais à lui. C’est compliqué, mais je ne reculerais pas pour vivre libre cet amour avec Ryûzoji, parce que je préfère mourir que de m’en séparer et continuer cette relation avec Takumi que je sais désormais fini. Je ne peux que me perdre dans ses baisers, me laisser succomber à la douceur de ses lèvres et au gout qui m’envoute. Cette position pourrait nous porter préjudice si on venait à nous surprendre, mais je suis plus heureux qu’inquiet en entendant ses paroles. Ne pas résister ? Un sourire sur mes lèvres je l’observe avec un sentiment doux et amoureux. « C’est un conseil que je vais prendre à la lettre. » Soufflais-je alors que je lui avoue prendre énormément sur moi pour ne pas me laisser aller. Même si je danse pour ne pas penser à ma blessure, je le faisais aussi pour refouler mes désirs, celui de ne pas le quitter des yeux, celui de toucher sa peau, caresser son visage, celui d’épouser ses lèvres encore et encore ou celui de le sentir m’enlacer. Je suis fou de lui et devoir agir comme de simples bandmate est parfois compliqué, se contenter de « bonjour » ou de sourires ne me suffisent pas. Son futur copain ? « Je me languis du jour où ce sera le cas. » Dis-je en touchant sa joue du bout des doigts, pour moi il est mon âme-sœur, je veux être sa moitié. Je ne veux pas penser à ce qui se passera dans dix ans, vingt ans ou cinquante ans, je sais ce que je veux aujourd’hui et c’est ce qui compte. « Et de quoi es-tu capable au juste ? » Mon ton se veut provocant et taquin, tandis que je laisse mon regard vagabonder sur les traits de son visage que je connais pourtant par cœur à force de les observer sans cesse. « Ce serait de ma responsabilité d’apaiser cette souffrance non ? » Je tire la langue, entourant mes bras autour de son cou pour l’attirer et l’embrasser, nous sommes déjà fous pour agir ainsi entre ses murs, l’écho de mon cœur doit se propager à travers la pièce oubliant même la douleur au profit de ce plaisir qu’il me donne avec tant d’aisance.

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TENUE ★ Si Nagisa est jaloux de Fuyuki, que devrais-je dire pour Takumi ? Il a toujours la main sur lui et je déteste ça. Si je pouvais, je l'écarterais de ce malade mental, mais je dois me contenir pour ne pas tout gâcher. Les choses ne resteront pas ainsi bien longtemps, tôt ou tard nous serons libre d'être ensemble et de s'aimer comme nous le souhaitons. Pour le moment il suffit d'être calme et de patienter, de se plonger dans notre boulot et d'oublier le reste jusqu'à la bonne opportunité. 'Fin, il y a une différence entre ce que nous pensons et ce que nous faisons, parce que c'est difficile pour moi de rester à ma place ou de le regarder de loin, sans rien faire. J'ai envie de le toucher, de l'embrasser, de sentir son coeur battre contre mon torse en écho avec le mien. C'est trop compliqué de résister à cet appel envoûtant, à cette petite voix qui m'incite à réduire au maximum la distance entre nos corps pour sentir sa chaleur et m'en approprier une bonne partie. Nous sommes seuls ici, personne n'aura l'idée de nous déranger ou de voir ce que nous faisons. Je ne veux pas m'arrêter ou ralentir, ni étouffer ce que j'éprouve pour lui. Si mon palpitant m'ordonne de le prendre dans mes bras, je le ferais. Si ma conscience me susurre de l'embrasser, je lierais nos lèvres avec la certitude que c'est tout ce dont j'ai réellement besoin. Mon conseil est le meilleur au monde, il ne devrait pas douter de mes mots et me croire sur parole. Certes, ce n'est pas aussi simple que ça, mais qui nous empêche d'être proche l'un de l'autre ? Dans un cadre professionnel, ça ne devrait titiller l'attention de personne. « Bientôt. » Je ferais en sorte que cela arrive plus vite que la lumière. Nagisa est à moi, je ne le laisserai pas longtemps en possession de ce sale type qui pense le posséder corps et âme. Je lui prendrais, sans une once d'hésitation, sans l'ombre d'une crainte, je lui volerais ce qu'il croit acquis pour le faire mien. De quoi suis-je capable ? Tout, absolument tout. De l'abstention à la tentation, je peux céder comme me retenir. « Dans notre situation, je serais capable de ne pas te toucher. » Répondis-je pour l'embêter, sachant pertinemment qu'il aurait préféré une autre réponse en écho à sa provocation. La sagesse n'est pas toujours mon fort, mais je sais à quoi ça ressemble. « N'est-ce pas déjà de ta faute si je souffre ? » Cette question est soufflée dans un murmure, tandis que je m'écrase contre lui, attiré dans ses bras. Je l'embrasse passionnément, faisant abstraction de l'environnement et des battements de nos organes à l'unisson. Je l'embrasse jusqu'à ne plus parvenir à respirer et gémir contre ses lippes.

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TENUE ★ Nous sommes tous les deux pareils au fond, c’est à se demander ce que nous attendons pour clarifier les choses et mettre un terme à cette torture de ne pas être libre de sortir ensemble. Evidement, nous ne serons peut-être jamais libre d’une telle chose, étant engagé dans ce projet de devenir idole ensemble, on ne peut pas être aussi transparents sur nos préférences sexuelles et en même temps j’aimerais pouvoir être honnête et ne pas le cacher, est-ce possible ? Je me pose la question de plus en plus à ses côtés, je rêve de débuter en tant que chanteur, mais si je pouvais être sincère dès le début sur ma relation, notre relation, ne serait-ce pas plus simple que de vivre dans le secret et cacher ? C’est risqué et on pourrait faire un flop à cause de ça, pourtant je n’ai pas honte de ce que je suis et je ne crains pas ce rejet des gens, ayant déjà été rejeté par les personnes qui auraient dû le plus me soutenir. Ces sentiments envers Ryûzoji sont assez forts pour que je m’interroge silencieusement et en solitaire sur tout ça, espérant que le moment où on en parlera et où nous appartiendrons l’un à l’autre sans barrière arrive bientôt. Un sourire sur mes lèvres, je pourrais passer des heures à le regarder, le toucher, sentir mon cœur battre pour ce garçon qui l’a fait chavirer sans difficulté. Le provocant, je ne m’attendais pas à cette réponse de sa part, cela doit se lire sur mon visage alors que je pouffe avant de rire, trouvant ça amusant. « Je serais curieux de voir ça. » Le taquinais-je alors qu’il est sur moi, si proche, je suis content qu’il souffre par ma faute, c’est peut-être sadique de penser ainsi, mais plus nous désirons quelque chose et plus ça nous touche. « Je suis désolé~ » bien que je n’aie pas du tout l’air de l’être avec cette expression dessiner sur mon visage. Son poids contre moi pourrait me sembler lourd, mais j’aime le sentir contre moi, s’embrassant passionnément, je suis pris au piège, un piège dans lequel je voudrais rester le plus longtemps possible sans que personne ne tente de m’en libérer. Mon souffle m’échappe et dans cette position la douleur me lance, la taisant pour profiter de ce baiser jusqu’au bout, oubliant même où nous sommes l’espace d’une minute. Quand on se sépare, je le regarde dans les yeux, mélangeant nos respirations en elle-même. « Si on continue comme ça, nous n’aurons plus de force pour s’entrainer. »

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TENUE ★ Ma vie privée et ma vie professionnelle sont deux choses différentes à mes yeux. Il y a ma carrière et il y a ma relation avec Nagisa. Au début de notre rencontre, il m'a fait comprendre qu'être en couple avec le manager serait mal vu, autant par les autres membres, que par l'agence elle-même et les fans si ça venait à se savoir. Pourtant, pour moi, Fuyuki et l'agence étaient vraiment deux choses distinctes. Nagisa voit le problème d'un angle et moi d'un autre, néanmoins nous voulons exactement la même chose. Le truc qui me chiffonne, c'est que nous soyons toujours en couple avec la mauvaise personne. Nos débuts, notre groupe, tout ça passe au second plan pour moi dans cette histoire d'attirance et de sentiment. Si je parvenais à nous libérer de ces contraintes-là, le reste serait plus simple et évident. Pour le moment nous avons besoin de patience et de temps, de faire les choses par étapes et de ne pas louper une marche pour dégringoler encore plus bas. Ici, nous sommes tranquilles et à l'abris des regards indiscrets. Ils savent que la salle est prise, personne ne tentera de nous déranger par surprise. ça me laisse de quoi flirter avec lui, profiter de cette pause et de ce répit pour l'observer, lui sourire ou juste le sentir contre moi. « Regarde alors. » Ce n'est pas bien difficile de se retenir de toucher quelqu'un. Je me redresse de manière à ce que mes mains ne soient pas sur lui, mais je ne me relève pas pour autant. Si je souffre, c'est uniquement de sa faute. Je peux lui reprocher ouvertement, comme il peut le faire avec moi en retour. Mon petit jeu de ne pas se toucher se termine quand je reviens l'embrasser, oubliant l'endroit où nous sommes et tout le boulot qu'il nous reste à faire. Les yeux dans les yeux, je me perds un instant dans ses iris, à bout de souffle. « Tu as raison. » Acquiesçais-je avec un sourire tendre et amusé, prenant encore dix secondes pour le regarder avant de me relever et de tendre ma main vers lui pour l'aider à faire de même. Nous devons continuer à nous entraîner, pas flâner comme des tourtereaux.

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TENUE ★ Peut-être que si Fuyuki était un problème à la base c’était parce que justement je ressentais quelque chose inconsciemment pour Ryûzoji ? C’est vrai que je pensais et pense toujours qu’être en couple avec le manager du groupe n’est pas une bonne chose, pourtant je ne vois pas les choses ainsi quand la relation nous concerne, lui et moi. Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir, j’ignore comment va évoluer notre relation, je sais seulement que je veux qu’il soit à moi et uniquement à moi. Je lui ai dit que je n’avais pas le droit d’être possessif ni jaloux l’autre fois, car on ne s’appartenait pas encore, mais au fond je voudrais que les choses changent et que je puisse justement avoir le « droit » de dire qu’on s’appartient enfin. Lorsque Ryûzoji me parle de ne plus me toucher je le mets un peu aux défis de me montrer ça, le voyant retirer ses mains fièrement, comme pour me dire « alors, tu vois ? » Mais en vérité ça me fait plus rire qu’autre chose. « Wow, je suis impressionné. » ça sonne ironique évidement que je me moque de lui, mais ce n’est pas sans amusement et tendresse. Finalement cela ne dure pas longtemps car il revient me toucher lorsque nos lèvres s’unissent à nouveau, je ne me lasse pas de ce qui se joue entre nous, cette attirance presque irrésistible, ce désir d’être ensemble qui prend le dessus sur la logique ou la sagesse. Même si je fais remarquer qu’à se toucher, s’embrasser on ne risque pas de s’entrainer et de s’améliorer, me perdant pourtant dans ses iris à mon tour, je souris en le laissant se relever non sans une petite pointe de déception. Attrapant sa main je le laisse m’aider à me lever, sauf que j’en ai oublié ma douleur et que celle-ci se réveille d’un coup dans un mouvement trop rapide quand je me suis redressé, grimaçant malgré moi, je reprends un visage fermé pour ne rien laisser paraître, mais ça me tue. J’espère que Ryûzoji ne va pas le remarquer, je dois dépasser ça et faire comme si tout allait bien.

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TENUE ★ Je n'ai jamais précisé ou signé de contrat pour m'empêcher d'être jaloux ou possessif envers lui, certes je ne peux pas dire qu'il est à moi ou que personne ne doit l'approcher ouvertement, mais l'intention est là. L'envie aussi, celle de l'avoir toujours sous les yeux. Je ne permettrais pas à un autre homme de le toucher ou de lui faire du charme, ni à une fille d'ailleurs. Personne. Ce n'est pas parce que je suis encore en « couple » avec Fuyuki, que je ne dois rien faire avec Nagisa. Ce sont des choses qui ne se contrôlent pas, l'amour, les sentiments, les émotions qui me submergent selon la situation face à laquelle je me trouve. Fuyuki pourrait être là que je n'arriverais à laisser Nagisa pour partir avec lui. Jusqu'à présent ce n'est pas arrivé, mais je suppose qu'un jour je vais devoir faire des choix difficiles et trouver une solution pour ne pas le blesser, ni éveiller trop rapidement les soupçons. Comment pourrais-je ne pas le toucher ? C'est un supplice de l'avoir sous les yeux mais de ne pas pouvoir poser mes mains dessus. Je fais genre que ça ne me touche pas, que je pourrais me retenir, mais en vérité c'est trop dure. Nous avons déjà pas beaucoup d'opportunité pour être dans l'intimité, si en plus nous nous mettons des barrières volontairement. à son commentaire je hausse mes sourcils de manière effronté et amusé, comme si ce n'était qu'un simple jeu de passe-passe pour le séduire. ça ne dure pas longtemps avant de revenir l'embrasser ou de répondre à ses échanges, perdant un temps précieux pour nous entraîner. Nagisa me le fait remarquer, le temps de pause a suffisamment duré. à contre coeur j'accepte de me relever et de retourner à notre boulot, me séparant de lui à regret. Ma main tendue dans sa direction, j'attends qu'il l'attrape pour l'aider à se redresser. Sa grimace ne m'a pas échappé... comment pourrait-elle passer à côté de mon regard posé constamment sur lui ? Sauf que Nagisa ne dit rien, il reprend une expression normale aussitôt. « ça va ? » Demandais-je, sourcils légèrement froncés. « Si tu es fatigué, nous pouvons arrêter là pour aujourd'hui. » Il a enchaîné les pas de danse depuis tout à l'heure, son corps doit être épuisé.

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TENUE ★ Jamais je n’aurais cru que je pourrais faire une sorte de « double jeu » dans ma vie. Être avec un homme que je pensais être celui dont j’étais amoureux et sans qui je ne pouvais vivre pour finalement découvrir que j’étais loin du compte. Je me sens bien avec Ryûzoji, c’est fou et incompréhensible, mais c’est à ses côtés que je veux passer mon temps. J’aime les moments où je peux le regarder, l’observer, puis l’écouter parler. J’aime encore plus ceux où on a l’occasion de se toucher, de s’embrasser, d’avoir cette connexion si plaisante et agréable, je respire son odeur en voulant l’emporter avec moi dès l’instant où nous serons séparés. Cette situation n’est pas simple, je veux être assez fort pour mettre un terme à ma relation avec mon petit ami actuel, mais j’ai peur. Je crains les répercutaient de mes actes, sachant que Takumi est jaloux et ne me laissera pas partir en paix en acquiesçant simplement, c’est impossible… Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir avec lui, ses coups deviendront surement plus violents à chacun de mes refus, j’ai l’impression de vivre sur une corde raide prête à céder n’importe quand, mais quand je suis avec Ryûzoji je sais qu’elle est solide et ne risque pas de céder. C’est peut-être naïf, mais je me sens heureux et aimé, n’est-ce pas ce qui compte le plus dans une relation ? On joue, se cherche et je me moque de lui aussi, mais chaque instant semble léger et je n’ai pas peur de lui, quoique je dise ou fasse je n’ai pas besoin de prendre de pincette car il n’est pas comme Takumi, ça me fait réalisé à quel point j’ai pu être maso toutes ces années, un idiot. J’aimerais continue de le toucher et l’embrasser encore et encore, mais on devrait reprendre notre entrainement avant d’y perdre toutes nos forces et notre motivation. Quand il m’aide à me relever je ne peux pas me retenir de grimacer, la douleur me lance et je tente de faire comme si de rien n’était mais cela n’a pas échappé à l’autre garçon. « Ça va, je pense que j’ai trop forcé oui. » Peut-être que ça m’arrange qu’il pense ça, même si je suis plus endurant que ça, comment je pourrais lui dire que je me suis pris des coups, je ne veux même pas imaginer sa réaction s’il le découvrait. Est-ce que ça l’inquiéterait ? Ou l’énerverais ? Je le regarde un peu pensif sans trop faire attention, perdu dans mes réflexions. J’aurais surement dû aller à l’hôpital, vu comment ça me fait mal j’ai peut-être quelque chose de cassé ou une côte abimée, mon acharnement pourrait empirer les choses, mais ma souffrance ne diminue pas elle. Soufflant un bon coup, je lui souris en prenant sur moi. « Si on s’arrête là est-ce que ça veut dire qu’on doit déjà se quitter ? » j'ai presque mon regard de calimero en le fixant là.

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TENUE ★ Takumi ne me fait pas peur, il est humain comme Nagisa et moi, il ressent la douleur et n'est pas invulnérable ou imbattable. C'est sûr que ce type est beaucoup plus coriace à évincer que mon copain actuel, mais je ne veux faire aucun mal à Fuyuki en le quittant. Quand ce sera le bon moment, je dirais les choses comme elles doivent être dites, avec sincérité. Je l'ai trompé, c'est vrai. Autant ne pas se mentir, mon coeur a changé de propriétaire, alors que je n'ai pas encore écarté l'ancien. Fuyuki est important pour moi parce qu'il est une bonne personne, ce n'est pas d'un point de vue sentimental, mais général. Il est ainsi avec tout le monde, tout ceux qu'il respecte et apprécie. Si je dois le larguer, je le ferais aussi délicatement que possible mais je le ferais quand même. Nagisa n'a pas à s'en faire là-dessus, je ne resterai pas avec un homme que je n'aime plus autant qu'avant, surtout quand je l'aime lui. Ce n'est qu'une question de temps et bon timing, une fois que toutes les conditions seront réunies, dans ce cas ça sera la fin de cette relation. Fuyuki pourra trouver quelqu'un d'autre, quelqu'un de mieux que moi. Je sais que je ne suis pas parfait, que j'ai mes défauts et qu'ils sont nombreux. Je ne doute pas de son avenir amoureux avec une autre personne que moi. Pour le moment, je préfère ne pas parler de lui, de Takumi ou de nos couples distincts. J'aime Nagisa, je veux l'embrasser et le toucher, je l'avoir proche de moi et sentir sa chaleur contre mon corps. L'entraînement prend une tournure différent, nous perdons du temps à nous cajoler, mais j'aime ça. J'aime perdre ce temps précieux avec le chanteur. Terminant les câlins, je me lève en premier et l'aide à faire de même, sauf que sa grimace n'échappe pas à mon regard. Peut-être est-il fatigué ou courbaturé ? Faut dire que nous travaillons beaucoup sur la danse, le corps doit réclamer plus de repos. à sa réponse, je hoche ma tête comme si c'était une réponse suffisante mais ses yeux posés sur moi me font douter. Qui a-t-il pour me fixer aussi longuement sans rien dire ? Quand il me sourit, je lui rend mais garde ce mauvais pressentiment. « ça te dérangerait ? » Plaisantais-je, sachant déjà sa réponse. Nous ne sommes pas obligé de se quitter si nous arrêtons là pour aujourd'hui. « On peut faire un truc entre bandmate. » Rien nous empêche d'être des amis pour les autres, non ? Fuyuki ne se doutera de rien et je doute qu'il croise son copain dans les locaux de l'agence. « On peut aller à la cafet' ? » Là au moins, c'est safe pour tous les deux. ça sera juste comme des potes, des partenaires de groupe.

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TENUE ★ Je suis plutôt du genre à contrôler mes émotions, quand je souffre je sais parfaitement l’ignorer pour ne pas le montrer ouvertement, sauf que je suis un humain comme tout le monde et forcément quand la douleur prend le dessus je grimace et me retiens de gémir face à elle. Depuis toutes ces années j’ai supporté les coups, j’ai surmonté les maux divers, j’ai dû apprendre à cacher mes marques sur mon corps, je me suis retrouvé à trouver ça « normal » avec le temps. Une sorte d’habitude, sauf que si je n’étais pas tombé amoureux de Ryûzoji, si je n’avais pas compris ce qu’une relation « saine » et « normale » voulait dire, j’aurais surement continué à croire que je méritais les coups que je prenais, mais ce n’est plus le cas désormais. Pourtant, je n’arrive pas à en parler, je ne peux pas le faire, je préfère souffrir en silence même face à la personne qui domine mes pensées depuis plusieurs mois déjà. Lui mentir n’est pas ce que je souhaite, mais à mes yeux je le protège aussi en me taisant. Je ne veux pas qu’il soit en colère, blessé ou inquiet pour moi, je veux juste profiter de ces moments ensemble avec légèreté et laisser les histoires compliquées de côtés, bien qu’en réalité nous en vivions une en intégralité. Tromper nos petits copains, s’aimer en secret, se cacher pour s’embrasser ou se toucher, jusqu’à quand cela va durer ? Je ne veux pas vraiment arrêter l’entrainement en vérité, j’aime chanter, j’aime danser et me perfectionner avec mon bandmate, mais après cette grimace je sais qu’il va faire attention à ce que j’en fasse pas trop et plus il va me regarder plus j’ai peur qu’il comprenne que ce n’est pas seulement dû à la fatigue. Respirer me fait mal, mes côtes sont touchées donc ce n’est pas aisé de me déplacer ou de faire des gestes banals du quotidien, mais je prends sur moi pour que ça passe inaperçu. « Tu connais déjà la réponse. » Soufflais-je avec une petite moue, démontrant que ça semble évident non ? Ce n’est pas un truc entre bandmate que je voulais faire, mais on n'a pas vraiment le choix, du coup je souris et hoche la tête. « Essaie de ne pas trop me regarder alors~ » Je le taquine, mais on a des gestes l’un envers l’autre qu’on ne contrôle pas et forcément ça peut nous trahir si on ne fait pas attention. « Tu as faim ? » Ce n’est pas une mauvaise idée cela dit, j’approuve. Allant récupérer mes affaires, je prends mon sac et en le soulevant je grince des dents, une main sur l’endroit où la douleur me lance, j’ai encore fait un geste de trop.

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TENUE ★ Personne ne mérite d'être frappé sans raison, la violence n'est pas une solution, même si parfois c'est plus fort que nous. Je sais que je ne peux juger personne en étant ce que je suis, avec ma maladie héréditaire. La seule trace que ma mère m'ait laissé avant de nous abandonner, sa part de folie, son côté irrationnel et détestable. Je ne veux pas finir comme elle, j'ai longtemps espéré ne pas partager cette gêne et devenir dingue à s'en jeter d'un pont. La première crise a été la pire, celle qui a lancé la roue et pourri ma vie. Je sais comment me contrôler, j'ai appris à gérer mon stresse ou un début de malaise, mais pire encore, je me suis habitué à me goinfrer de médicament pour calmer mes névroses. Toutes les personnes de l'agence me connaissent sous une image sereine et professionnelle, persévérant et motivé. Ils ne savent pas vraiment par quoi je passe, en dehors de Fuyuki ou désormais de Nagisa. Chacun à ses démons, mon bandmate vit un enfer au quotidien avec ce type, mais il peut s'en débarrasser d'une manière ou d'une autre... Alors que moi, je dois vivre avec, jusqu'à la fin. Il n'y a pas de pire monstre que soi-même, mais même si je ne voudrais devenir celui de Nagisa, je ne peux m'empêcher de l'aimer autant. Quand on aime, on prend la personne en entière. S'il est capable de m'aimer avec ma maladie, je devrais être capable de l'aimer avec son passé, avec ce souvenir d'une relation néfaste et destructrice. Nagisa devrait apprendre à se confier, à vider son sac et à ne pas se faire ronger par les événements, par son copain. Il sait certainement que je le déteste et que je serais prêt à le rencontrer pour régler moi-même le soucis, c'est d'ailleurs pour cette unique raison qu'il doit se taire et garder le secret. Si j'étais un peu moins impulsif et un peu plus rationnel, mon camarade de groupe se confierait plus aisément à moi. La grimace de mon bandmate met fin à l'entraînement, je préfère m'arrêter là qu'il soit davantage blessé. Nous nous entraînons depuis des heures, surtout lui. La tâche peut être repoussé à plus tard, mais d'abord il doit penser à lui et se ménager un peu plus. « évidement. » Que je connais déjà la réponse. Si nous voulons rester dans les locaux, faut être membre du même groupe et non des amants. Je sais que c'est compliqué pour lui, qu'il voudrait plus que ça, mais nous ne pouvons pas fauter maintenant. Mon copain est dans les parages, il est la principale menace ici. « Très bien, je regarderais ailleurs. » Répondis-je en roulant des yeux, comme si j'étais le seul à craquer aussi vite. « Et soif aussi. » Autant se reposer comme il faut, en se remplissant le ventre. J'allais récupérer mes affaires à mon tour, quand je le vois se tenir les côtes... Mon regard se pose sur lui, sourcils froncés. Sans prévenir, je m'approche de façon à pouvoir attraper son vêtement et le soulever, retenant sa main au cas où il cherche à me contre-carrer.

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TENUE ★ Si je ne parle pas de ce que je vis avec mon copain actuel ce n’est pas parce que je n’ai pas confiance en Ryûzoji, c’est parce que je ne veux pas qu’il sache ce genre de chose, je voudrais être capable de m’en sortir sans l’inquiéter et sans qu’il ne soit impliqué dans mes soucis, même si au fond je sais très bien qu’il devrait l’être en étant la personne que j’aime et inversement, celle qu’il aime. La seule chose à laquelle je pense quand je suis avec lui c’est de profiter et non de me prendre la tête avec les aventures que je vis quand je suis loin de lui. Des coups j’en ai tellement pris que je peux gérer, ce n’est pas le problème, le cacher n’a jamais était compliqué pour moi, j’ai toujours mis des manches longues pour les bleues, j’ai évité les regards sur mon corps, quand j’avais mal je souriais. Aujourd’hui c’est difficile quand je veux tellement le cacher que je fais des mouvements qui me rappellent que j’ai mal, c’est idiot. En temps normal je ne ferais pas ce genre d’erreur, à trop vouloir paraître transparent, je risque au contraire de ne pas réussir à garder ma douleur secrète. Je pensais pourtant avoir réussi, une excuse après l’autre, celle de l’entrainement trop intense, d’un mouvement trop brusque… Mais Ryûzoji me regarde plus que les autres, ce n’est pas juste un collègue qui ne verrait que du feu à ma souffrance, il le remarque et son geste me surprends. Je n’ai pas le temps de l’empêcher de relever mon haut, il me tient la main « Ryûzoji ! » et trop tard…  Je ne voulais pas qu’il voie ça, rabaissant mon haut en faisant un pas en arrière. « Ce n’est rien, ne t’inquiète pas. » Comme s’il allait se contenter d’une telle réponse, mais je tente le coup. « Allons-y. » On ne devrait pas s’éterniser ici, je me sens mal rien que de penser à ce qu’il doit se dire maintenant.

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TENUE ★ Ce n'est pas une question de confiance ou de tout ce dire ... Combien de temps ça va durer ? Combien de coup va-t-il encore subir avant que cela ne s'arrête ? Peut-il seulement survivre à ce traitement barbare ? Se rend-t-il compte de la merde dans laquelle il se trouve ? S'il ne dit rien à personne, comment veut-il s'en sortir ? J'ai vécu des années avec des parents pourris et pourtant je m'en suis sorti, parce que je n'étais pas seul, mes frères et soeurs étaient là avec moi, à subir la même chose atroce d'être livré à nous-même et nous nous en sommes sorti sans eux, sans l'aide d'un adulte quelconque. J'aime Nagisa, ceci inclus beaucoup de chose auxquels son corps n'est pas à l'abri de mon regard et il devrait s'en douter. Nagisa devrait savoir que, quoi qu'il fasse pour le cacher, je le verrais ou je le saurais. Nous travaillons ensemble tous les jours, nous dormons dans le même dortoir avec les autres membres du groupe et il y a ces sentiments qui nous rapprochent ... C'est impossible que je ne remarque pas quand un truc cloche chez lui, je ne suis pas né de la dernière pluie non plus. Sa façon de grimacer, de prendre sur lui, d'être au ralentis ou de peiner à se redresser. Ce n'est  pas seulement dû à des heures intensives d'entraînement, parce que moi-même je ne galère pas autant après une journée à danser ou à m'échauffer d'une manière ou d'une autre. Ses excuses me paraissent de plus en plus folle, bientôt il va me dire qu'il est tombé dans les escaliers par mégarde et ceci expliquerait l'hématome sur son flanc ... Je ne suis pas stupide. La colère me monte rapidement au nez quand je vois les traces sur sa peau, après avoir soulevé son vêtement. Rien ? Ne pas m'inquiéter ? Ce n'est pas évident de prendre sur moi, d'inspirer et d'expirer par le nez en essayant de contrôler ma rage soudaine à l'encontre de ce bâtard... « Dis-moi la vérité, Nagisa. » Soufflais-je, la voix tremblante. « C'est lui ? Il t'a encore frappé ? » Je le regarde franchement, sans détourner mes yeux de son visage. « Quand est-ce que tu comptais me le dire ? » à cette question je réalise qu'en vérité, il n'allait jamais me le dire et c'est ça qui me frustre le plus... Qu'il ne me dise rien sur ses problèmes.

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TENUE ★ Cette situation avec mon copain dur depuis longtemps, ce n’est pas nouveau. Je suis finalement tombé amoureux d’un autre et il a vu certaines marques sur mon corps, il a compris en voyant mon cou meurtri, mais il ignore ce que je vis réellement et je ne veux pas qu’il sache. Quelque part je me protège aussi, je n’ai jamais voulu devenir une victime, je ne veux pas avoir ce statut aux yeux de l’homme que j’aime, Ryûzoji ne comprendrait pas et je ne veux pas commencer notre histoire sur la violence que je subis ou mes raisons qui me font l’accepter. Cacher mes bleues, ma douleur c’était devenu ma routine, je le faisais au boulot ou ailleurs, mais aujourd’hui je suis auprès de la personne qui me voit le plus, c’est dingue et presque irréaliste, mais Ryûzoji est celui qui me regarde vraiment. Même Takumi après toutes ces années ne m’a pas lancé ses regards que je sens sur moi quand je suis avec mon bandmate. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me relève le haut ainsi et tombe sur la marque de coup sur mes cotes. Je tente de noyer le poisson pour qu'il n'insiste pas et me pose de questions, disant simplement que ce n’est rien, mais je savais que ce ne serait pas concluant. « Je te l’ai dit, ce n’est rien. » J’insiste, n’étant pas du genre à me plaindre, mais Ryûzoji n’est pas du genre à laisser tomber et il veut des réponses. Je le regarde quand il comprend seul d’où ça vient, je ne comptais pas lui en parler, je ne veux pas parler de ce genre de chose avec lui, mais j’ai surement tort de penser ainsi et de vouloir le tenir à l'écart… « Ryûzoji… Ce n’est pas grave, ça va. » Soufflais-je pour le rassurer ou je ne sais quoi en encadrant son visage de mes mains. Je ne veux pas qu’il s’en fasse pour moi. J'ai failli lui dire que j'avais l'habitude, mais ce n'est pas une chose que je peux balancer avec fierté, au fond j'ai honte de moi. Là, en lui parlant je prends vraiment sur moi, j'aurais pu lui dire que je m'étais pris un coin de table ou n'importe quelle autre excuse habituelle que j'aurais sortie en temps normal, mais... Il sait et je ne veux pas lui mentir et commencer cette relation sur ce genre de bases bancales. « Je préfère ça que de coucher avec lui. » Je balance ça comme une plaisanterie, mais ça n’a rien de drôle. « Je gère, ne t’en fais pas pour moi. » Peut-être que c’est idiot de dire ça à la personne avec qui on veut avoir une relation sérieuse, mais j’ai encore cette barrière qui me force à vouloir m’occuper de ce « problème » seul, jusqu’à peu je pensais que je méritais chacun des coups que je prenais, c’est difficile de sortir de cette spirale, aujourd’hui encore je pourrais trouver une excuse à Takumi, mais je sais désormais que je ne veux plus être son punching-ball, je vais m’en échapper... Il faut juste un peu de temps, je veux protéger Ryûzoji.  

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TENUE ★ Il est évident que je ne comprends pas, ni le pourquoi du comment il me cache sa situation, ni comment il a pu en arriver-là, ni pourquoi  il ne me dit jamais rien. Nous sommes amoureux l'un de l'autre, mais Nagisa ne se confie pas à moi comme j'aimerai qu'il le fasse, en se fichant bien de l'image qu'il peut renvoyer en disant la vérité. J'ai décidé de l'aimer tel qu'il est, avec ses défauts, avec ses problèmes. Peut-il le comprendre lui aussi ou va-t-il continuer à se borner sur cette voie ? Il n'a pas à se cacher devant moi, ni à faire semblant d'aller bien quand un truc s'est passé. Il est libre de se confier à moi, de me dire ce qu'il souhaite sans mettre de barrière. C'est ce que je voudrais, mais ce n'est pas ce qu'il envisage. Dire « ce n'est rien » revient à dire qu'il n'a nullement envie de discuter de tout ceci avec moi et je trouve cela injuste. Que faut-il que je fasse ou que je dise pour qu'il lâche le morceau ? Ce bleu n'est pas apparu-là comme par magie, faut pas qu'il me prenne pour un idiot et tente encore de passer à côté. Nagisa est têtu, il ne lâche pas le morceau même face à moi et face au fait accompli. Je veux dire, merde ! La marque est juste là sur son corps, je ne suis pas aveugle ! Il tente de me distraite, prenant mon visage entre ses mains pour détourner mon attention de son hématome, mais c'est trop tard, je sais qu'il est là sous son vêtement et je ne pourrais pas me l'enlever de la tête. Pourquoi se borne-t-il à ne pas vouloir m'en parler ? Ce n'est pas comme si j'allais sortir de l'agence, chercher son mec et lui casser la gueule, bien que l'envie soit-là. Je sais me contenir un minimum pour ne pas faire de catastrophe ou commettre un meurtre, Nagisa devrait me faire confiance là-dessus ou arrêter de croire que je vais le prendre par pitié, le considérer comme une victime ou que sais-je encore. « Y a rien de marrant là-dedans. » Lui rappelais-je assez durement, pour qu'il cesse de plaisanter sur sa condition. Je refuse que son mec pose la main sur lui, n'est-ce pas assez clair ? « Tu gères quoi au juste ? La douleur ? Les coups ? Merde  Nagisa ! Tu gères rien du tout ! » ça m'énerve de l'entendre dire ça après avoir vu son côté meurtri et les grimaces sur son visage. « Un jour tu vas t'écrouler et crois-moi que si ça arrive, je lui explose sa gueule de connard. » Ce n'est pas une menace en l'air, il le sait. Je ne reviens pas sur mes paroles quand je dis un truc. Il peut me le dissimuler autant de fois qu'il veut, le jour où je le saurais et que ce sera grave, je ne contrôlerais plus rien.

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TENUE ★ Mon histoire avec Ryûzoji est différente, elle est bien plus belle que cette relation avec Takumi, avec lui je me sens apaisé et heureux. Je ne veux pas gâcher tous ces moments qu’on partage avec des plaintes ou quelque chose d’aussi honteux que de parler des coups que mon copain me donne. Est-ce que je devrais me confier aveuglément au risque de perdre la légèreté qu’il y a entre nous quand on se retrouve seul ? J’ai peur que ma situation ne devienne compliquée et pour le moment j’aime simplement profiter d’être avec Ryûzoji, de s’aimer même en secret avec cette excitation qui me prend aux tripes. Il m’a volé mon cœur avec tant de facilité, mais suis-je capable d’être transparent pour lui ? Je ne suis pas du genre à me plaindre, pourtant il faut croire que je suis loin d’être aussi fort que je le pensais étant donné qu’il a su voir en moi et découvrir cette vérité que je dissimulais. Je plaisante, je cherche surtout à alléger cette tension, cette pression que je sens alourdir mes épaules subitement. Je ne veux pas lui mentir, je veux une base solide et sans secret, quelque chose de fort et de vrai, comme ce qu’on vit actuellement… Sauf que ce sujet est sensible, je suis encore entrain de me battre contre ça, j’aime tellement Ryûzoji que je ne veux pas être cet « homme battu » à ses yeux. Ne puis-je pas garder cette honte pour moi ? « Désolé. » Quand il me dit ça si sérieux je me sens presque coupable, j’imagine que j’ai mis les deux pieds dans le plat en voulant noyer le poisson. Fronçant les sourcils, je sais qu’il a raison, mais est-ce qu’il faut me le dire ainsi ? « J’essaie en tout cas. Tu penses que je veux prendre des coups ? De quoi j’ai l’air en disant que j’ai l’habitude ? Ça ne fait que me rendre pitoyable, je ne veux pas que tu me voies comme ça. » Je ne veux pas me disputer avec lui ou qu’il soit blessé par ma faute, c’est justement pour ça que je garde les sujets qui fâchent pour les gérer seul. « Ryûzoji… » Le voir autant sur les nerfs me touche forcément, je sais qu’il est dans cet état parce qu’il tient à moi comment je pourrais lui en vouloir ? C’est impossible. « Ça ira, je ne compte pas supporter ça encore longtemps tu sais… » Il faudra bien que je le quitte pour de bon.

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TENUE ★ La légèreté de notre relatio n'a rien à voir avec les coups sur son corps, c'est une affaire sérieuse et il ne devrait pas la mettre de côté sous prétexte que ça peut plomber l'ambiance. Qu'est-ce que je m'en fiche que l'on soit mielleux l'un envers l'autre ou que l'on parle solennellement d'un sujet catastrophique. ça ne change rien à mes sentiments et Nagisa devrait le savoir, plutôt que s'inquiéter sur ce que je pourrais penser de lui. Être roué de coup ne fait pas de lui une personne faible, il ne droit pas avoir honte de m'en parler. Si c'est une question d'atmosphère, je ne comprends pas qu'il préfère notre entente à sa propre santé. C'est son corps, c'est ce qui lui permet de tenir, s'il ne fait pas attention à ceci, il perdra tout. Son copain est peut-être plus fort que lui, plus imposant, mais il pourrait et il doit trouver une solution pour échapper à tout ceci ... Avant que je ne m'en mêle et ne lui laisse plus d'autre choix qu'affronter sa situation. Tant qu'il aura des marques sur sa peau, je ne pourrais l'écouter et le croire pleinement. Je sais ce qu'il vit, plus ou moins je suis au courant de son calvaire et des attaques de ce connard, je refuse que cette histoire continue ainsi et que son cas s'aggrave par manque de sérieux ou parce qu'il pense être assez fort pour tout garder en lui sans ne rien dire à personne. Désolé ? C'est tout ce qu'il trouve à me dire ? Qu'il est désolé ? ça me met encore plus en colère quand il s'excuse simplement. Noyer le poisson ne l'aidera pas, il peut essayer de noyer une baleine si ça lui chante mais je sais ce que j'ai vu et c'est idiot de vouloir me le cacher. « Tu n'es pas pitoyable pour moi, tu es en danger et c'est différent. Qu'est-ce que je dois dire pour que tu m'écoutes et fasse quelque chose ? Ne le laisse plus t'approcher, ni te toucher. » Cette affaire va me rendre fou, je vais craquer si ça continue. S'il se sent minable d'être battu, je me sens pathétique d'être impuissant et de ne pouvoir le sortir de cette misère dans laquelle ce connard le plonge chaque jour. Ce Takumi est sur ma liste, s'il ose encore le cogner ou ne serait-ce l'effleurer d'un doigt, je lui brise les deux bras. Ma colère est palpable, je la sens frémir dans mes veines et chauffer mon sang. « C'est une promesse ? Ne fais pas de promesse que tu n'es pas sûr de tenir, Nagisa. » Je peux sembler froid envers lui, presque méchant, mais il doit savoir à quel point je m'inquiète pour lui.

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LOOK AT YOU ★ Kiss & Nagisa
TENUE ★ C’est nouveau, nous, notre relation, mes sentiments, la force des émotions qui se joue entre nous, tout ceci est beau, agréable, c’est comme un rayon de soleil dans ma vie, donnant l’impression que chaque jour est une belle journée. Je me languis de le voir quand je suis loin de Ryûzoji, je me languis de sa voix, de ses lèvres, il apparaît bien trop souvent dans mes rêves et autant dire que je ne fais pas que des songes innocents. Il hante mes pensées et me rend heureux, parce qu’il est avec moi j’ai envie d’avancer et je prends conscience des choses qui il y a peu, me semblait normal et naturel. Je n’ai aucune envie qu’il se retrouve impliqué dans cette affaire avec Takumi, je voudrais juste être capable d’y mettre un terme pour être capable de rendre plus « officiel » ma relation, de ne pas avoir peur d’être pris par surprise ou de je ne sais quelle autre situation folle qui pourrait nous arriver. Les coups que j’ai pris devaient rester secret, mais il les a découverts et forcément je ne veux pas s’inquiète, j’aimerais qu’il fasse comme s’il ne les avait pas vus… Et en même temps je crois qu’il a besoin de savoir et de me donner un coup de pied au cul pour que je me reprenne et arrête ça avant que je ne puisse plus le faire. Je me sens pitoyable quand on découvre ce que je subis, j’imagine que c’est idiot, mais je n’ai aucune fierté à avoir un copain qui lève la main sur moi pour x ou y raison. Je n’ai pas la force de résister, plus je me défends et plus je souffre, j’ai compris ça avec le temps aussi. Ne plus le laisser m’approcher ? Ni me toucher ? Je le regarde sans trop savoir quoi répondre, comment je peux faire ça ? Je ne sais pas si ce sera possible, si je peux empêcher qu’il me saute dessus quand je lui ferais part de ma décision de rompre, je réfléchis beaucoup pour trouver des solutions, mais ce n’est pas simple. « C’est justement parce que je ne voulais pas qu’il me touche qu’il m’ait frappé. Comment je dois faire ? » Je demande sérieusement, je ne sais pas, j’ignore comment Takumi va réagir et bien que j’ai rompu à plusieurs reprises avec lui, s’il sait que c’est pour de bon cette fois et que c’est pour un autre mec, sa colère va englober la personne que j’aime, c’est ce que je tente désespérément d’empêcher. « Que dois-je promettre ? » Que je ne supporterais pas ça longtemps ? Est-ce qu’il me laissera prendre des coups si je dis que c’est bientôt fini ? Je le regarde en essayant de trouver les bonnes réponses ou la solution, mais je pense qu’il y en a aucune. « Tu devras fermer les yeux quelque temps. » Parce que j’ignore ce qui va se passer dans les prochains jours, mais je peux promettre qu’il ne me touchera plus, je ne suis pas assez stupide pour coucher avec Takumi même en étant encore en couple avec alors que le seul que je désire est devant moi.

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LOOK AT YOU ★ Kiss & Nagisa
TENUE ★ Une relation ne se construit pas seulement sur les événements heureux ou sur nos points en commun qui rendent les choses beaucoup plus facile à vivre ou à surmonter. Il y a les bons côtés, mais aussi les mauvais et ceux-ci ne sont pas à exclure de l'aventure sous prétexte qu'ils pourraient tout gâcher. Nagisa est au courant pour ma maladie, du moins il sait que je fais des crises par moment et il devra se battre contre ça par moment. De mon côté, je sais que son copain n'est pas commode et qu'il a la main lourde sur lui. Ce que je déteste pertinement et c'est ce que je cherche à faire comprendre à cet idiot qui occupe beaucoup de place dans mon coeur. Je tiens à lui, je l'aime et si je m'inquiète, ce n'est pas pour gâcher l'ambiance ou cet instant de paix. Je m'en fais pour lui justement parce que je l'aime. Si je ne dis rien, il ne fera rien. J'ai l'impression de mieux le cerner, de comprendre comment il agit. Si je fais l'aveugle, Nagisa fera le sourd. Je n'aime pas cette situation, je lui fais comprendre franchement quitte à être froid et sec avec lui. Je ne mâche pas mes mots, ils sortent de ma bouche comme ils circulent dans ma tête, cruement, presque trop sévère et maladroit à la fois. Nagisa a sûrement honte de ce qu'il vit, honte d'être battu et mal traîté, alors qu'il ne devrait pas. La seule honte qu'il devrait ressentir, c'est celle de ne rien faire et d'attendre un miracle. Je ne peux pas apporter cette lueur d'espoir à mon bandmate s'il ferme les rideaux et se cloître dans la pénombre. Je suis prêt à casser des portes, sauf si celles-ci sont blindées. Ce Takumi ne doit plus l'approcher, ni le toucher. Alors c'était ça ... Plus il va vouloir s'en éloigner, plus ce salaud va le cogner. Ma respiration se fait plus lourd, je sens mon souffle s'affaiblir et me brûler doucement la poitrine. « Je viendrais avec toi. » C'est la seule solution pour ne pas qu'il le frappe et pour lui faire comprendre qu'il m'appartient, qu'il n'est plus à lui, qu'il l'a perdu définitivement. Que doit-il promettre ? Rien qu'il ne puisse surmonter, rien qu'il ne soit capable de battre avec conviction. S'il doute de lui, autant qu'il ne dise rien. « Ne promets rien. » Qu'il ne commence pas sur cette voie, la pente est assez raide quand nous trébuchons. Fermer les yeux ? Comment ? Il croit franchement que je peux fermer les yeux et ne rien faire ? Pense-t-il que je vais le laisser se faire taper dessus sans réagir ? Nagisa est un idiot, mais je ne pensais pas à ce point-là. « ça ne va pas l'faire. » Marmonnais-je, la douleur dans ma poitrine prenant davantage de place. Ma main se dirige vers mon poignet orné d'élastique, mais je l'arrête avant d'en toucher un seul ... Je dois partir d'ici avant de craquer. « Je rentre. » Dis-je brusquement, d'une voix légèrement tremblante mais cassante. Si je reste là je vais péter un câble et je m'interdis de faire du mal à Nagisa.

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