e suis têtu et on ne peut pas m'empêcher d'agir contre ma volonté, de m'interdire mon petit plaisir. C'est pour cela que je me retrouve dans cette salle à jouer du koto. Cet instrument me manquait. Il s'en écoulait des jours sans que je dépose un seul doigt dessus. Heureusement que je suis occupé la plupart du temps. Il est vrai que quand on est papa, on pense plus à prendre soin de sa fille et forcément, je ne jouais plus à un seul instrument. Mais aujourd'hui, l'ennui m'avait rattrapé ainsi que mon envie de jouer. J'ai fini la correction des copies de mes élèves et ma dernière heure de cours était en fin de journée. J'étais alors seul face à cette merveille dont je connaissais chacune des notes par cœur. Il suffisait d'un seul pincement de corde pour me redonner le sourire. Le son de cet instrument m'avait terriblement manqué. Ash ! Je maudis ce jour où j'ai failli perdre l'usage de mon poignet. Enfin si ce n'est pas pour plus tard... On m'avait informé de l'état de celui-ci et il n'était pas prêt d'aller mieux. Merde... il ne fallait pas que j'y songe maintenant. Au diable cette  bombe à retardement, elle n'allait pas m'empêcher de jouer en ce moment.

J’enchaînais les sons mélodieux du koto avec une telle concentration qu'il mettait  impossible de m'arrêter. Les paupières délicatement fermées, j’entrouvris tout de même un œil histoire de ne pas perdre le fil de la chanson. Des souvenirs lointains venaient même à envahir mon esprit. Je me remémorais de ma toute première fois avec cet instrument, de mes morceaux joués devant mes parents ainsi que la mère de ma charmante fille. Hors, le passé c'est le passé et je ne souhaite aucunement retourner à cette époque... Vivre dans le présent c'est tout ce qu'il m'importe ! Par conséquent, je me mis à jouer pendant plusieurs minutes en estompant au fur et à mesure mes vieux souvenirs sans me soucier des lourdes conséquences. Un pincement atroce se faisait ressentir dans mon poignet, comme si l'on venait de me presser le nerf ainsi que le ligament, un signe qu'il était temps pour moi de stopper mon activité. J'étais donc en face d'un grand dilemme. M'arrêter de jouer ou faire ma forte tête ? Tant dis que j'entrepris mon deuxième choix, une autre douleur me frappa de plein fouet, je devais à tout prix trouver mes médicaments.

Me voilà désormais à précipiter le pas dans les couloirs afin de mettre un terme à mon calvaire. Evidemment mes médocs étaient dans mon casier. Bordel, comme si j'en avais jamais besoin. Quel idiot, je peux être parfois ! Telle une flèche, je parcourrais tous les couloirs de l'établissement pour regagner la salle des profs. Une fois devant la porte, je serrais des dents histoire de ravaler cette douleur insupportable. Je refusais tout simplement qu'on vienne me coller les basques pour me demander si tout allait bien et puis, cela m'éviter surtout d’exalter ma colère sur le premier qui ose me le demander. C'est donc tête baissée que je traversais la pièce afin d'être devant mon casier. Je m'empressais d'ouvrir celui et fouillais mon cartable à la recherche du remède miracle ou plutôt devrais-je dire de ma codéine. Pas moyen de trouver cette drogue, je secouais le sac de tous les sens lorsque soudainement, la boîte tomba sur le sol. Je me maudissais intérieurement d'agir avec une telle maladresse. Pourvu que personne ne s'est rendu compte de ce spectacle. Je me mis alors à la recherche de cette boîte jusqu'à ce que mes yeux se déposèrent enfin sur celle-ci. Cependant, elle avait atterri aux pieds d'un inconnu. J'en profitais par la même occasion, de balayer cet étranger du regard, des pieds à la tête, mais dès que nos regards se croisèrent, mes joues vinrent au rouge tomate. Ash ! Reprends toi Kaemon, pourquoi rougis-tu face à un gars que tu n'as jamais croisé hein ?   

our tout avouer, j'ai complètement oublié cette foutue boîte. C'était compréhensible non ? Un tel bel inconnu qui se présente sous vos yeux ! Je me giflais mentalement afin de garder mon côté séducteur bien en moi. Il ne faudrait pas que je sorte les armes au sein de l'établissement, même s'il faut avouer, que mon charme ne laisse peu d'indifférence à certain. Dieu Kaemon ressaisis toi. Je secouais légèrement la tête et rougissais de plus bel lorsque mon vis-à-vis s'est soudainement rapproché de moi. Aish voulait-il ma mort ? Je n'osais guère sortir aucun son de ma bouche apeuré sans doute, de bégayer comme un idiot. Par conséquent, je ne faisais que de le contempler davantage avant qu'il m'adresse la parole. Oh mon dieu, je mérite une autre gifle mentale pour trouver son timbre de voix sexy à souhait. Grave et bien virile... mais la réalité me rattrapait bien vite quand mon regard s'amusa à balayer ses mains, qui au passage, donnent l'envie de se laisser tenter par des caresses. Ce bel inconnu avait en sa possession, ma fameuse boîte de médicaments. Je n'ai plus donc à prier pour qu'il ne me demande pas la raison de ce traitement. On ne sait jamais...

- En... en effet, quel maladroit je fais ! Répondais-je. Et dire qu'il ne fallait pas que je bégaye... bon sang, ce type me fait vraiment perdre tous mes moyens. Allez, je dois me ressaisir et puis bon, il ne faudrait pas que j'attire les autres regards de la pièce. Il ne faut pas oublier qu'on est dans une salle des profs !

Je m'empressais de récupérer cette boîte, même si apparemment le charisme de cet homme m'a fait oublier l'horrible douleur, qui jadis, avait parcouru mon poignet. - Je ne vous ai jamais vus ici, vous êtes nouveau je me trompe ? Lui demandais-je histoire de détourner son intention de mes médicaments et puis, il est vrai que son visage m'était totalement étranger. Enseignants, surveillants, les visages de Royal m'étaient tous familiers étant donné que je possède une grande capacité de mémorisation. De plus, cet homme avait les cheveux rouges, bien voyants ! Cette couleur le rendait d'ailleurs davantage sexy. C'est avec une grande naïveté, que je contemplais une fois de plus le corps de cet inconnu, son style vestimentaire qui lui donnait un air de chef de gang. Rien que d'y songer, j'en frissonnais. Enfin bref, trêve de rêveries, je devenais tout simplement ridicule à le regarder comme tel, qu'il allait sans doute penser que quelque chose clochait vraiment chez moi. Premièrement, les médicaments et secondo, cette scène de complentation indiscrète ! Au final, je repris mes esprits et lui adressais un regard neutre, aucune expression sur mon visage hormis ses rougeurs sur mes joues.   

e bel inconnu me confirma qu'en effet, il était nouveau. Soulagement pour moi puisque j'étais pratiquement sûr de ne l'avoir jamais vue au sein de notre établissement. Bon je ne suis pas non plus une commère qui va chercher tous les derniers potins de la rps. Je suis un homme très occupé, il ne fallait pas l'oublier ! Avoir une fille à charge tous les jours, ce n'est pas de tous repos ! Cependant, aujourd'hui c'était une exception ! Je n'avais pas grand chose à faire et je venais de me blesser le poignet. D'ailleurs, mes médicaments ne me servent plus à grand chose maintenant... Tant pis, je vais les garder précieusement on ne sait jamais et puis l'heure de les prendre va bientôt arriver. Je me vois mal repiquer un sprint jusqu'à la salle des profs. Cependant, je m'égare là ! J'étais en agréable compagnie, enfin je suppose puisque je ne cesse guère de rougir comme une tomate face à un homme. Celui-ci ne m'aidait pas à calmer ce moment embrassant puisqu'il m'offrait son sourire gingival éclatant. Aish même son petit air nerveux me faisait fondre littéralement. Respire Kaemon, tu es l'homme le plus charmeur de Tokyo alors ressaisis-toi !

Je me détachais donc de mes pensées au moment où désormais le dénommé Rayane me fit part de son prénom ainsi que de sa profession. - Oh, je ne suis pas étonné ! Avec un corps tel que le vôtre, j'aurais dû m'en douter que vous étiez un enseignant de sport. Sortais-je avec honnêteté. Bon ok, j'avoue flirter un peu, mais bon on va pas se mentir hein ? Je mis alors à rire discrètement devant lui histoire de mettre un peu d'humour en l'air et surtout qu'on se mette à l'aise puisque les rencontres se font un peu compliquer parfois. Je lui affiche à mon tour, un grand sourire sur mes lèvres. - Enchanté Rayane kun ou sama ? Je me nomme Imaï Kaemon, mais mes proches m'appellent Kaemi. J'enseigne la musique traditionnelle ! Répondais-je avant de m'incliner respectueusement. Je souriais de plus bel puis portais mon regard sur les autres enseignants qui n'allaient pas tarder à se rendre dans leur prochain cours. Et oui, le temps défile à grande vitesse. Cependant, il me restait encore du temps libre ! Par conséquent, une brillante idée parcourrait mon esprit. - Vous enseignez aujourd'hui ? Lui demandais-je. Peut-être que mon vis-à-vis n'a pas encore eu l'occasion de visiter l'établissement ? - Je serais ravi de vous donner de mon temps afin de vous faire visiter cette école ! Ajoutais-je sans hésitation. - Et puis, je suis libre également, ça nous donnera l'occasion de se connaître non ? Oui une belle occasion et puis, je ne suis pas le genre de type à avoir beaucoup de relation au sein de la RPS. Trois ou quatre professeurs avec qui j'ai l'habitude de parler de temps en temps, mais c'est tout. Disons, que je préfère garder les distances avec l'école et ma vie privée. Qui sait avec ce nouvel enseignant, je ferais une exception ?    

l me sourit une fois de plus. Dieu fouette moi mentalement pour trouver cette scène totalement attrayante ! D'ailleurs, je devrais bouger au lieu de rester là, planté comme un poireau, s'en était même flippant si j'étais à sa place. C'est vrai quoi, un étranger qui se tape la fixette ainsi à chaque fois que vous lui décrochez un sourire... De plus, je répondais de même sauf qu'évidemment, mon sourire me rendait plutôt ridicule. On me taquinait beaucoup à ce sujet, comme quoi, j'avais l'air d'être un lapin lorsque je souriais. C'était dû à mes longues dents et ma mâchoire légèrement avancée. Bien qu'au début cela m'énervait, au fil du temps j'ai appris à m'en servir pour atout de séduction, enfin d'après certaines de mes aventures. Cependant Kaemi, tu n'es pas là pour flirter droit ? Donc contentes toi d'être bien respectueux et de lui faire visiter l'établissement dans le plus grand calme puisqu'il avait accepté, estimes-toi donc heureux. Sérieusement... Le devais-je ? Échapper à d'autres heures ennuyeuses devant mon tableau en classe, ou d'échapper à une autre séance de torture pour m'exalter dans mon loisir, ou alors d'accompagner ce bel âtre ? Aish au diable les raisons, j'étais heureux tout simplement.

- Bien ! Alors suivez moi ! Lui annonçais avant de ranger la boîte de médoc dans mon casier. Oui je n'allais pas l'emporter sur moi au risque qu'elle ne tombe de ma poche et puis... sait on jamais, un élève pourrait soupçonner son professeur de prendre de drôles de choses, voir même d'étaler une rumeur sur de la prise de drogue. Paranoïa quand tu nous tiens... Hors, j'estime toujours qu'il faut être prudent surtout dans le domaine de l'enseignement !

A présent rassuré, je finis par décrocher à mon tour un sourire au nouveau professeur de sport et le guidais vers la sortie ! Fier ou pas, je gardais ma bonne humeur qui se lisait parfaitement sur mon visage. Il fallait que cette visite lui soit agréable. - Peut-on laisser la formalité de côté ? On doit avoir à peu près le même âge non ? Lui demandais-je en riant. - Peut être que c'est trop rapide et que vous préférerez rester au vouvoiement ? Dans ce cas je comprendrais. Ajoutais-je. Je ne lui laissais même pas le temps de répondre que j'en venais directement à la conclusion. Disons que c'est plus fort que moi. Émettre de suite des hypothèses... Pour tout avouer, j'appréhendais pas mal surtout lorsque l'on se tient en face d'une personne qui sait attirer toute votre attention. - Excusez moi... n'hésitez pas à me le dire si je parle trop ! Je sais que... je parle trop souvent lorsque je me sens alaise avec autrui ! Je devais bien une explication à tout ça non ? A moins qu'il me prenait déjà pour un fou ! Aish Kaemon parfois, tu ferais bien mieux de te taire au lieu de t'enfoncer encore plus !  

mo !!! Son rire retentissait dans mes oreilles, je pourrais jurer que c'était bien la première fois que je me sentais si émoustillé quand une personne se met à rire... J'avais l'impression de me comporter comme une gamine de 15 ans. Evidemment, je restais sage comme une image à rougir et non à me dandiner comme un canard. Je souriais donc de plus bel, je ne savais faire que ça. S'en était même troublant puisque d'habitude, je n'étais pas si comment dire... d'humeur joviale ? Mais revenons à nos moutons. Même si son rire le rendait très charismatique, je venais de comprendre que j'étais encore plus ridicule que je ne l'étais déjà. Il se moquait de moi ? Il y avait de quoi ! C'était extrêmement embarrassant. Malgré tout, je ne rétorquais pas. Il avait tout les droits et puis bon, j'admets profiter de cet instant un tantinet merveilleux. Je craquais davantage lorsqu'il prit la peine de s'excuser alors que bon, dans l'histoire, c'était plutôt moi qui agissait avec débilités. Ainsi il était d'accord pour que l'on passe la barrière des formalités ? Diable, me voilà rassuré ! Je pouvais lui offrir encore quelques sourires sans paraître une fois de plus mal-alaise. D'ailleurs, il ne perdit aucun temps pour démarrer le tutoiement en me rassurant une fois de plus.

-Oh ! Bien Répondais-je simplement. Bien que je sois en effet une pipelette, je devais faire très attention de ne plus lui couper la parole. Je sais à quel point c'est pénible de ne pas en placer une... moi même je réprimande pas mal mes élèves sur ce sujet. Ce qui est très culotté de ma part fallait avouer.

Et moi qui pensait qu'il allait se dévoiler un peu plus ? Il me posa simplement une question. Peut être était-il timide ? Bon en même temps, mon comportement de moulin à parole pouvait y être pour quelque chose. S'il fallait que je me lance le premier afin d'obtenir le minimum d'informations sur lui, et bien soit, je répondis avec une pointe de timidité dans ma voix. - Depuis peu ? Enfin je veux dire depuis la rentrée de cette année... Pour tout avouer, je côtoies cette école depuis que je suis jeune ! Aish, je détestais faire jaillir mon passé et encore plus ma vie privé. Hors, mon honnêteté me poussa à lui dire tout de même une part de vérité. Certes, j'aurais pu très bien m'arrêter sur mon rôle de professeur, mais je sentais que si je ne parlais pas davantage, le silence s'installerait sans doute et je n'étais pas du coup capable à l'affronter.

- J'étais élève à la Royal ! Bon peut être pas le plus brillant en Natation ou aux autres activités sportives, mais j'étais un bon élève en musique et en science. Lui annonçais-je avec un grand sourire. C'était correcte ! Je lui racontais un fragment de mon passé sans évoquer certains détails qui blessent comme par exemple, ma passion à jouer des instruments de musiques traditionnelles japonaises. Et puis les enseignants de sport à l'époque n'étaient pas si... Devais-je l'annoncer ?. Si bien structuré ? Finissais-je par avouer en rougissant légèrement. - Mon enseignant de natation était même plutôt effrayant. Annonçais-je en rigolant. Je laissais un brin de silence s'installer avant de reprendre. - Tu comptes rester dans cette école combien de temps ? Rétorquais afin de jouer ma carte de la curiosité. Il serait fort dommage, qu'il soit parmi nous provisoirement. 

e rougissais comme une tomate bien mûre face à sa demande. J'étais loin d'imaginer qu'il allait rétorquer à ma petite remarque. Dieu oui, un prof tel que lui vous impressionne, mais est-ce qu'il vous motiverez à bosser pour autant ? Bon d'accord, j'ai prétendu qu'avec lui à l'époque j'aurais peut-être bougé un peu plus mes fesses. Hors quant on y pense... on serait plus captivé par son charisme et donc, cloîtré sur place, voir même noyé dans la piscine pour le faire intervenir. Le rêve de toute demoiselle non ? Enfin j'étais un mec tout de même n'oublions pas ! - Peut-être bien Rayane Sama ! Lui répondais-je sur un ton amusé, fallait bien un peu pimenté notre rencontre et puis cesse d'agir avec des idioties Kaemon tu es au lycée et non à siroter des verres en charmante compagnie. J'effacais mon sourire et par la même occasion mes rougeurs sur mes pommettes afin d'accorder toute mon attention sur le nouveau professeur et surtout sur sa réponse. Même si nous venons à peine de se rencontrer, j'étais plutôt satisfait d'apprendre qu'il allait rester parmi encore longtemps. Cela me laisse donc le temps, de le connaître davantage et qui sait entamer une belle amitié. Cela serait une toute première au sein de la Royal High School.

- Non, évidemment que non, on vient à peine de se rencontrer. Ça serait dommage que tu partes maintenant et puis on peut apprendre à mieux se connaître je pense... enfin si tu acceptes volontiers de côtoyer l'insupportable Kaemon ! Annonçais-je en rigolant. Je lui fis un clin d'oeil pour le taquiner un peu plus et le guidait vers son lieu de travail avant que je décide d'entreprendre une visite entière de l'établissement. - As-tu déjà visité la piscine ? Lui-demandais-je histoire de ne perdre aucun temps. De plus, je ne voulais pas me montrer rébarbatif.

Une fois à l'intérieur, je m'approchais un peu du bassin ce qui me donnait étrangement des frissons. Pour tout avouer, je n'étais pas fan des grands bains et je me contentais d'endroit où j'avais tout simplement pied. - Je trouve cette piscine légèrement angoissante... Pensais-je à voix haute. Je croisais les bras rien qu'en imaginant le pire "la noyade". Même si je savais parfaitement nager, je paniquais facilement lorsque mes pieds ne touchent plus le fond de l'eau. Je ne perdais alors aucune minute pour reculer et me tourner vers Rayane en lui affichant un frêle sourire. 

l faudrait que j'arrête de rougir si stupidement à chaque fois qu'il me répond. S'en était presque gênant. Rouge comme une pivoine, sourire niais, ça ne m'était pas arriver depuis longtemps. Oui d'habitude je ne souriais pas aussi facilement et je ne suis pas non plus fort sympathique. A vrai dire je préfère me montrer distant, surtout lorsqu'il s'agit de ma vie professionnelle. Avec ce nouvel enseignant, je ne pouvais pas m'empêcher d'agir ainsi, de mon montrer étrangement proche et réceptif à ce qu'il disait, voir même de me montrer bavard ! C'était étonnant de ma part, mais voilà, je me sentais tout simplement bien.

Désormais, j'étais éloigné de la piscine. L'eau n'était pas mon truc. Hormis lorsqu'il est question de bain, là c'est tout autre chose. Les piscines ? Elles contiennent du chlore et tout le monde s'y jette dedans. Rien que d'y songer, j'en frissonnais de plus bel. Voir Rayane s'approcher du grand bain, je pouvais me sentir rassuré. Après tout il enseigne la natation. D'ailleurs, il me fit par de son envie de protection, que je ne pouvais guère m'empêcher de réagir comme jeune ado en quête d'amour. Calmes toi Kaemon c'était juste pour ta rassurer, pas de quoi à en faire tout un plat. Je calmais donc mes rougeurs sur mes pommettes et effaçais ce sourire débile où l'on voyait toutes mes dents. Par la suite, Rayane captiva mon attention en restant immobile près d'un coin dangereux. Que lui arrivait-il ? Je commençais à m'inquiéter, par conséquent je m'approchais afin de poser ma main sur l'épaule de mon vis-à-vis. - Rayane ? Tu vas bien ? Lui demandais-je en abordant une mine attristée. Même si on venait à peine de se rencontrer, je ne pouvais pas empêcher mon côté paternel de faire surface, ce côté qui me pousse à agir comme un papou attentionné et inquiet. Rayane finit par s'excuser, chose totalement surprenante étant donné qu'il n'avait rien fait de dramatique. Tu n'as pas à t'excuser tu sais... Lui annonçais-je. Je retirais ma main de son épaule et lui adressais un autre sourire. - Si tu le souhaites nous pouvons continuer la visite ? Lui proposais-je histoire de sortir de cet endroit. Peut-être que lui aussi a vécu une scène traumatisante dans une piscine ? Réfléchis un peu Kaemon, il ne serait pas prof de natation sinon ! Je lui indiquais alors la sortie tout en restant à ses côtés. Il ne faudrait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. - Cela t'arrive souvent ? Finissais-je par lui demander. Cette question me trottait étrangement dans la tête et puis, ma curiosité avait réussi par me gagner.  

indiquais alors la sortie du centre aquatique et pour tout avouer, j'étais un peu plus soulagé de me tenir loin de cette eau en grande quantité... D'ailleurs le comportement de Rayane m’interpella davantage, même si je lui ai demandé si cela lui arrivait souvent, je ne voulais pas non plus me montrer trop curieux. C'était même compréhensif de garder cela pour soi. Pour ma part, je ne désire en aucun cas que l'on fouine dans mon passé. J'aime garder les douloureux souvenirs pour moi même et puis, remettre le couteau dans la plaie n'était pas une bonne idée. Toutefois, je ne m'attendais pas à ce que le charmant prof de natation me réponde et me propose de se confier à moi plus tard... Sans aucune raison, mon coeur s'emballait. Inspirais-je autant la confiance ? Bon il est vrai qu'en présence de Rayane, je me sentais étrangement bien. Si ce dernier comptait mettre une réponse sur son comportement d'auparavant, alors je l'écouterais attentivement et peut-être qu'à mon tour, je lui dévoilerais une part de mon passé douloureux. Enfin bref, cesse de rêvasser Kaemi et sourit, tu n'es pas en compagnie d'un tel prof charmant tout les jours !

A la sortie du centre aquatique, nous sommes directement tombés sur le grand gymnase de la RPS. Ce n'était pas surprenant qu'une telle école possédait tout un parc sportif ! Elle a toujours été au top depuis la jeune époque où je pratiquais les arts martiaux.

Je suivais donc Rayane sur les gradins en adoptant une mine intriguée. Qu'allait-il me dévoiler ? Je cessais ces tonnes de questionnements dans ma tête et pris place aux côtés du jeune enseignant. Il m'annonça alors qu'il venait d'avoir un accident il y a quelques semaines et surprenante nouvelle, il a des troubles de la mémoire. Pour tout avouer, je ne savais pas trop quoi répondre, cela ne m'est jamais arrivé. Ce qui me traumatisait, c'était cette blessure infernale à mon poignet. Je décidais alors de répondre par un frêle sourire et de caresser son dos malgré le fait que l'on venait à peine de se rencontrer. - Je vois... On ne se connait pas... donc je ne peux pas vraiment t'aider à retrouver ta mémoire, mais si tu as besoin d'une épaule sur laquelle tu peux te reposer, n'hésites pas à venir me voir. Finissais-je par lui avouer. - C'est absurde, on vient de se rencontrer et pourtant, j'ai l'impression que l'on se connait depuis longtemps ! Ajoutais-je en poussant un petit rire. Je terminais mes caresses sur son dos bien musclé et je déposais mon regard sur le poignet qui était au coeur de tous mes soucis. - Tu finiras par retrouver ta mémoire j'en suis certain ! En tout cas je te le souhaite vraiment... Annonçais-je avec un brin de tristesse dans la voix. - Quant à moi, j'ai peur de perdre l'usage de mon poignet... Les médecins n'arrêtent pas de me rabâcher sans cesse qu'il faut arrêter Koto, mais c'est plus fort que moi... il faut que je joue, c'est comme si on enlevait une partie de moi même. Avouais-je. Me voilà aussi à déballer une étape douloureuse de ma vie de musicien. Cependant, j'avais cette sensation agréable de faire tout partager à Rayane afin de me sentir mieux et plus soulagé.

ui cela m'attristait beaucoup de raconter cette partie douloureuse de ma vie. Mais être aux côtés de Rayane, me procurait un tel soulagement que mon coeur finissait par avoir des palpitations. Ces dernières s'accentuèrent davantage quand il déposa soudainement sa main sur mon poignet. On pouvait donc clairement voir mes grosses rougeurs sur mes joues. Comment réagir face à cela ? Mise à par rougir, je me tus tout en portant mon regard timoré sur sa main. Dieu merci, il avait pris la parole et essayait au maximum de me réconforter. Je ne pensais qu'il pouvait se montrer si... tendre sous ses apparences d'homme viril à souhait. Cette révélation poussait mon envie de venir me caler dans ses bras musclés et d'y rester une bonne partie de l'après-midi... Ha non, ne penses pas à cela Kaemon ! Reprends-toi ! Tu n'es pas en soirée ou quelque part où ce n'est pas fréquenté par la plupart de tes élèves. Imaginez la scène et surtout la curiosité de mes disciples le lendemain en cours. "On vous a surpris monsieur" et j'en passe. Je me secouais mentalement et accordais toute mon intention sur Rayane.

- Me défouler en te gueulant dessus ? Annonçais-je avec étonnement. Par la suite, j'échappais un petit rire avant de rajouter. - Je suis plutôt du genre à garder la souffrance en moi... Je sais que c'est idiot mais, je n'aime pas partager avec les autres. Hormis là avec toi... c'est totalement différent, je me sens bien ! Tu es comme un traitement plutôt efficace je dois l'avouer. Finissais-je en rigolant une fois de plus. - Alors il faudra que tu sois prêt de moi quand j'en aurais besoin. Blaguais-je sans me rendre compte qu'au final, ce genre de taquinerie ressemblait plus à une déclaration. Aish, rien que d'y songer c'était extrêmement embrassant Par conséquent,  je m'empressais de le remercier d'être aussi doux et attentif envers moi, alors qu'il ne me connaissait pas y à peine quelque minutes auparavant. - En tout cas merci beaucoup Rayane ! Le remerciais-je en déposant mon autre main sur la sienne. Un long silence s'installait et j'oubliais à quel point la situation commençait un peu à être gênante. Je me mis donc à tousser afin d'attirer l'attention du nouvel enseignant, puis je me redressais en démêlant soigneusement nos mains histoire de continuer la visite. - Je pense qu'il faudrait que l'on termine cette visite non ? Peut-être que tu me donneras l'occasion de... m'accorder du temps pour qu'on puisse se découvrir davantage ? Enfin si tu n'en vois pas d'inconvénients... Lui demandais-je. Dorénavant, je n'ai plus qu'à espérer qu'il accepte mon invitation, car je sens que notre rencontre était peut être bien lié au destin !