─ TELL ME MORE ─
Feat JongHyun [SHINee]les écrans s'éteignent soudainement plongeant la salle dans le noir presque totale. autour de nous le silence se fait, alors que nous montons les marches pour rejoindre les places qui nous appartiennent, seulement entrecoupé par le souffle de mes amis - après la galère de ses derniers mois, j'espère pouvoirs les nommés ainsi, tous autant qu'ils sont - et les battements de mon cœur, qui ne m'ont jamais parus aussi bruyant qu'à cet instant. c'est le moment de vérité, celui qui va déterminer si nous avons eu raison de croire en nous. à peine arrivés à nos places respectives, une voix métallique annonce le nom de la tournée et des lasers de lumière colorée s'allument pour balayer les quelques mètres qui se trouvent devant nous, alors que les cris commencent doucement à s'élever autour de nous. des spots s'allument derrière nous, projetant nos cinq ombres jusqu'au bord de la scène l'adrénaline coule aussitôt dans mes veines et un sourire prend place sur mes lèvres alors que la musique de replay nous parvient enfin, via les oreillettes qu'on nous a placées peu avant. les cris des fans, qui sont venus nous voir en nombre, redoublent alors que nous débutons la chorée mille fois répétée avant. c'est très étrange de se dire qu'ils sont venus pour nous. les premières notes d'intro passées, la voix de ryoma se fait entendre, aussi claire qu'un son de cloche. et là, c'est l'évidence! c'est presque instinctivement que nos corps bougent au même rythme et que nos voix se succèdent pour mieux se mêler par la suite... on est fait pour ça. il n'y a aucun doute possible. le stresse du début nous a totalement quitté, comme si les petits bâtons lumineux se balançant par-dessus la tête de nos fans l'avaient totalement fait disparaître. c'est presque comme si nous avions toujours été là. leurs cris insufflent l'énergie, que nos coeurs leurs renvoient par le plaisir évident qu'on prend à être là tous les cinq. j'en oublierais facilement comment tout ça à démarré.

« il se cache toujours des trésors extraordinaires à des endroits où personne ne songerait à les chercher. »

c'est à new-york que l'histoire avait commencée. au sein d'une famille que beaucoup pourraient avoir, ou vouloir, comme modèle. c'est vrai que sur de nombreux points, ma famille n'avait rien à envier. mes parents, ayant tous deux passés la quarantaine, avaient privilégié leurs carrières avant de penser à avoir des enfants. c'est pourquoi ma sœur, de deux ans ma cadette, et moi étions arrivés si tard dans leur vie. si tard, qu'ils leur étaient un peu difficile de changer leurs habitudes déjà si bien ancrées dans leur quotidiens. ce fût en grande partie une nounou qui s'occupa de nous. nos parents étant rarement présents à la maison. heureusement pour nous, elle était adorable. heureusement pour nous, elle était adorable et s'occupait de nous comme si nous étions ses propres enfants. elle nous emmenait au parc, nous lisait des histoires, nous concoctait de bons petits plats et nous préparait de belles fêtes d'anniversaire. ma petite enfance fût donc relativement normale et heureuse.

lorsque j'entrais à l'école primaire, mon père se mit dans l'idée de faire de moi son digne successeur. il avait dans l'idée qu'une fois assez grand, je reprendrais les rênes des affaires familiales. j'eus droit à une éducation plus stricte que celle d'eri, ma sœur. si cela aurait pu faire naître en moi une certaine rancœur vis-à-vis de celle-ci, il n'en fût rien. bien au contraire, aussi jeune que je l'étais, ma sœur était la chose la plus précieuse que j'avais. cela venait sans doute du fait que nous avions été ensemble pratiquement tous les jours de ses premières années. suite à ça, nous étions toujours restés très proches. et les années, s'écoulant, n'avait pas changé ça. lorsqu'elle était entrée à l'école à son tour, je n'avais jamais hésité à user de mes poings pour la défendre, quitte à me faire réprimander par mon père, qui mettait un point d'honneur à ce que mon comportement soit irréprochable. éduqué au japon, mes parents avaient une conception bien particulière des héritiers de familles bourgeoises. malheureusement pour eux, plus je grandissais - plus mon père tentait de me modeler comme il le souhaitait - et moins je me laissais faire.

l'entrée au collège fût pour moi comme une révélation. qui disait nouvelle école, disait également nouveaux amis et nouveaux cours. c'est là que je découvrais la basse et la guitare. plutôt doué pour la musique, j'avais tannés mes parents pour pouvoir prendre des cours. s'ils n'étaient pas vraiment pour, au début, ils avaient été forcés d'accepter pour que je leur fiche la paix. ça avait été pour moi comme une oasis en plein désert. j'avais pu apprendre une chose qui me tenait à cœur et en plus, ça m'avait permis de m'éloigner un peu de mon père et de ses ambitions me concernant. les années s'étaient écoulées avec une lenteur presque agréable et à la fin du collège, je maîtrisais suffisamment mes instruments que pour pouvoir composer. ce qui était plutôt bien vu qu'il m'arrivait d'écrire des chansons et de chanter, ce que seule ma sœur savait. j'avais d'ailleurs, d'après elle, bien qu'elle ne soit pas très objective, une assez belle voix. c'est alors que je m'apprêtais à entrer au lycée que mes parents ont décidé qu'il serait bien de retourner aux sources. j'ai longtemps soupçonné mon père d'en être l'unique responsable. après tout son entreprise était tout ce qui comptait à ses yeux et conquérir le marché japonais devait lui sembler plutôt alléchant. ni eri, ni moi n'avons été franchement euphorique à cette idée. cependant, que pouvions-nous dire? rien.

si on m'avait dit que tokyo serait le véritable point de départ de ma vie, je ne l'aurais pas cru. en arrivant dans la capitale nippone, je n'avais qu'une très mince notion de japonais. la culture m'était totalement étrangère et je ne connaissais rien, ni personne. autant avouée que les choses n'ont pas été faciles du tout. cependant, j'avais toujours la musique et, n'étant pas de nature à me laisser abattre, j'avais décidé de faire de mon mieux. c'est en troisième année de lycée que j'ai rencontré shojiro, ryoma, natsu et le charmant, mais non moins terrible, miyuki. sho' cherchait à monter un petit groupe. rien de grandiose mais rien de moins non plus. c'est eri qui m'avait poussé à aller voir. "tu n'as rien à perdre... puis ça ferait les pieds à papa." m'avait-elle répété plusieurs fois. et rien que le fait d'ennuyer mon père me plaisait. au final on s'était plutôt bien trouvé tous les cinq, même si les choses étaient compliquées avec miyu. à l'époque, on ne se supportait pas et un rien nous suffisait pour nous battre. pas de simples petites chamailleries, non. de vraies bagarres, à coup de poing, avec des bleus, des arcades ouverts et des lèvres fendues. j'avoue aujourd'hui qu'on est peut-être allé un peu loin. on a d'ailleurs failli réduire le groupe à néants. heureusement, pour le bien du groupe, on s'est calmé et même rapproché. hé oui, le meilleur moyen de se faire un ami c'est de se battre avec lui... une fois qu'il a vu vos pires facettes, il ne peut qu'apprécier plus encore les meilleures. après ça, le groupe à plutôt bien fonctionné. j'écrivais les textes, que je proposais à l'avis de tous, chose plutôt difficile vu que je ne les avais jamais montrés à personne en dehors d'eri. on composait ensemble la musique. ryo et miyu s'occupait de la chorégraphie et nat de la partie rap, qu'il se partageait avec miyu. sho' et moi, on chantait surtout. on a fait pas mal de petits concerts lors d'événements au lycée. tout était prétexte à se faire connaitre. mais ce qui nous a le plus aidé c'est youtube. on y postait presque tous les jours de petites vidéos de notre quotidien de groupe et on a fini par récolter pas mal de vue. c'est comme ça qu'on a été repéré, à la fin du lycée, par la angel entertainement.

ça a été plutôt chaud par la suite pour convaincre mon père que je voulais chanter, que je n'avais aucune envie de reprendre les affaires et de me faire chier dans un bureau. il n'avait accepté que parce que je lui ai promis de continuer mes études en économie et gestion à la royal private schools. j'en avais vraiment aucune envie, mais sans ça il ne m'aurait pas laissé faire.

« une pierre précieuse n’est rien d’autre qu’un caillou qui a été soumis à une température et une pression considérables. »

les dernières notes de replay se perdent dans les cris des fans, alors que nous échangeons de rapides sourires avant d’enchaîner sur le morceau suivant. au final, je n'ai pas vraiment de soucis à me faire. vu le nombre de fans que nous sommes capables de rassembler pour un premier vrai concert, je pense que mon avenir se passera loin, très loin, de l'entreprise familiale. reste plus qu'à espérer que mon père le comprenne.

liens recherchés ϟ (f/m) description.
liens recherchés ϟ (f/m) description.
liens recherchés ϟ (f/m) description.
liens recherchés ϟ (f/m) description.